- Tu viens?
Mon ami m'appelle de l'extérieur. La porte est entre-ouverte. Il m'attend pour y aller. A cette guerre. Ce caprice idiot de politiciens. Cette ingratitude des humains envers eux-mêmes. Personne ne la voulait, mais ils l'accueillaient tous. Ils s'y résignaient. Parce qu'il faut bien se défendre, protéger ceux que nous aimons, ce que nous aimons, ce que nous espérons. Au prix de nos vies. De leurs vies. Au prix de quoi? Des larmes et du fer?
- Mec, on nous attend!
Comme
Elle était belle...
Belle par-delà la mort. Quand j'étais allé la revoir, cette nuit, le doute m'habitait. Il avait fallu que je la libère du sol pour m'en convaincre à nouveau. Je n'avais jamais réussi à accepter son accident, son départ, un an plus tôt. Son sourire me manquait affreusement. Sa maladresse aussi. Toujours le mot pour rire, pour asseoir les gens indécis. Tout le monde se plaisait à son contact, et elle appréciait le nôtre. Elle semblait avoir gardé cela. J'y voyais encore
Tu sais, je me suis souvent demandé pourquoi. Pourquoi tu avais fait toutes ces choses. Pourquoi tu m'avais fait si mal. J'ai mis du temps, beaucoup de temps, à accepter. A comprendre. Tu étais le mal. Je devais te garder.
Quand je t'ai vu pour la première fois partir, malheureuse, rejoindre ce type et changer de masque, être heureuse, je m'en voulais. Terriblement. Je me disais que j'aurais dû t'apporter ce qu'il t'apportait. Que je le devais. Je ne savais pas comment. Ca m'échappait, tu
Je rêve de toi, tu rêves de lui.
Il rêve d'elle, elle découvre l'ennui.
Pendu du haut de mon bonheur
J'attends qu'enfin revienne l'heur
Celle où tu arraches mon cœur
Et écœure ma douce aigreur
Je voulais un flingue, j'ai déniché l'oubli
A en devenir dingue, niant le souci
Devins ce baltringue, celui dont tu fis fi
J'ai vu ce bastringue, touché à l'infini
Perdu sous l'art de ma laideur
Je goûte aux forces de l'erreur
Là même qui fait ma torpeur
Et pousse dans l'heure à l'horreur
J
Personne ne le remarque vraiment mais, au fond, l'invention la plus géniale de l'esprit humain,
après l'intelligence, reste la chaise. S'asseoir semble peu aux yeux d'un esprit éclairé. Et,
pourtant, elle est essentielle. L'esprit se repose uniquement sur les fesses. Il ne travaille
qu'ainsi, en ce lieu où se trouve son instrument fétiche. De bois, de roc ou de paille, elle attend
patiemment en cet ici. Muse du poète, concentration de l'écolier, repos du travailleur. Qui n'en a
pas
Qui êtes-vous?
Je suis celui d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Le pantin de mon histoire, en somme.
Qui êtes-vous?
Je suis l'absence. Celui qui est là et à qui personne ne pense.
Longtemps, l'idée de comprendre qui je pouvais bien être m'a occupé l'esprit. Décision profondément idiot puisque, de toute façon, je me connais déjà grâce aux autres. Tais-toi, idiot. Tais-toi. C'est le mieux qu'il te reste à faire.
- Dis-moi, pourquoi es-tu là?
- Pourquoi fais-tu le naïf? Tu sais qui je s
- Jouons aux dés, veux-tu?
- Oh, je n'en ai pas tellement envie, tu sais.
- Allez! Une petite partie, rien que toi et moi, histoire de me faire plaisir!
- Bon. Va pour une.
Ils étaient heureux de sa naissance. Lui s'inquiétait un peu de ne pas être à la hauteur. Mais le voir ainsi, dans les bras de sa femme, le rassurait, maintenant. Il se sentait l'âme d'un père. Dans une heure, il irait l'apprendre à ses parents qui, à leur tour, seraient ravis d'apprendre qu'ils étaient grands-parents.
Le Philosophe s'en allait rencontrer son ami l'Historien au café du coin. Il croisa un canard qui se dandinait, ce qui l'amusa beaucoup. Une fois arrivé, il salua l'Historien déjà installé à leur table. Quoi de plus normal pour un homme du passé que d'être là avant les autres? Il lui raconta comment, ce matin, il s'était demandé d'où le canard avait tiré cette façon de se déplacer. L'Historien répondit qu'il n'en savait rien. Ceci acheva tout lancement dans un débat, bien que le Philosophe
T'es content, t'as pas la foi. Encore une fois. Ca t'amuse, c'est ça? Ouai ouai, t'en fais pas. T'as pas l'âme d'un rat, mais pas non plus celle d'un homme droit. Ouai ouai, quelque chose dans ce goût-là. Arrête ça. Délirer, c'est bon pour les chinchillas et les mecs qui marchent en face de chez nous, de chez moi.
Il se promenait sur un quai. Un coup à gauche, un coup à droite, histoire d'avancer. Il se sentait bien sans même avoir fumé. Normal, il venait de la rencontrer, cette étape
Devenir, c'est construire celui que l'on sera demain aujourd'hui. L'avenir. Certains fuient le présent en regardant en arrière. Les autres, vers l'avant. Trop rares sont ceux qui se contentent du maintenant. Peut-être qu'il faut être fou pour cela. Peut-être qu'on ne le peut tout simplement pas. Je ne sais pas.
Si tu veux devenir quelqu'un, tu dois travailler assidument, montrer que tu pourrais être plus qu'un des sept milliards de ton espèce, c'est-à-dire, celui qui les mène. Etre quelq
La vie, ça fait des années et des années. Une sacré addition. C'est pas parler de l'âge de la Terre. Puis, là-dedans, tu fous des jours, des heures, des minutes, et toutes sortes de trucs pour apprécier au mieux cette histoire-là. Mais, ce qui met du temps à se construire n'en met qu'un à se détruire. A croire que le propre de la nature est la suppression plutôt que la création. Vision logique des choses : il faut enlever le vieux pour placer du nouveau. Ou alors, le nouveau est le résult
Elle est là, magnifique et passionnante. J'en patiente d'envie. Paraît qu'une chance, ça se saisit. En tout cas, maintenant, j'y suis.
- Alors comme ça vous travaillez dans le social, qu'elle me dit.
Moi je la regarde, un peu nigaud, l'air attendri. Mon dieu, qu'elle est jolie.
- Je ne sais pas si c'est mal, mais j'y perds ma vie, oui.
Au fond, ça se voit tellement, qu'elle réfléchit. Je me sens idiot, en étant ici. Je ne mérite tellement pas sa présence, son avis. Puis, je me demande
Le soir, ouverture à l'obscurité du monde et des coeurs, m'offre quelques raisons que j'ignore. Le feu du désespoir brûle les dernières joies. Tout est cendre. Tout se vide. Il n'y a d'existence que pour les âmes égarées, celles-là même cherchant vainement la lumière d'un espoir.
Ce serait tellement mieux de raconter des choses positives, des choses qui me tiennent à coeur et dont j'apprécierais partager l'histoire. Mais comment faire si je ne peux qu'avoir honte de moi-même? Comment parvenir
Vraiment, parfois, je ne comprends pas. Pourtant, je ne suis pas totalement abruti. Certes, je ne suis pas un génie. C'est la vie. Mais, comment expliquer ceci? Comment saisir cette crainte de simplement demander s'il est possible de s'asseoir? Non, je ne crois pas à l'excuse de la timidité. Moi-même je le suis, et en suis capable. Bon, effectivement, j'ai dévié vers un comportement moins ouvert encore, et cela n'aide pas toujours. Non. Y a-t-il alors une peur constante et pesante, une sorte d'a
Le bonheur est un vieux problème. Depuis tout petit, il y a cet apprentissage des choses les plus simples, des goûts les plus précieux. Pas directement, crûment, mais progressivement. C'est là le but de l'éducation que de préparer au reste d'une vie en l'endroit où nous sommes. Mais, rien n'indique comment parvenir à ce mot, à cet état, qui devrait, à l'entendre, nous mener à un petit monde qui serait idéal pour nous. Est-il plaisir? Possible. C'est souvent ce que nous entendons. Une accumulatio
Penser à quelqu'un c'est un peu faire son mal en désirant un bien, c'est songer à ce que tu pourrais connaître si tu te levais utilement ce matin. Mais, il faut bien l'admettre, ce n'est pas facile de se réveiller et de se dire qu'aujourd'hui, on va être autre chose que rien. Ca demande une certaine réaction à l'inaction. Donc c'est fatiguant. Et, ce qui est fatiguant est chiant. Voilà un principe psychico-physique inéluctable, non?
Vraiment, réfléchir, c'est un truc génial, dans le fond. Tu a
Plus j'y réfléchis, et plus je trouve tout ceci absurde. Les raisonnements logiques, les sciences, les croyances. On y va avec tant d'évidence que cela perd tout son sens. Avec ces instruments en main, tu as le pouvoir de démontrer ce que tu veux. Que la vie, ça n'existe pas. Que l'amour, ça n'existe pas. Que nous, nous n'existons pas. Tu peux détruire ce que la pensée cherche vainement à édifier, parce que la pensée, aussi grande aimerait-elle être, est faible, incroyablement faible. Elle souha
Dans les films, t'as toujours deux méchants : le méchant, qui est méchant, et le gentil, qui est, bah, gentil. Seulement voilà, le gentil est parfois méchant en voulant être gentil. C'est pourquoi il en vient à tuer le méchant alors qu'il est gentil. Et pourtant, malgré ça, il reste le gentil. Pourquoi? Parce que tuer et tuer, ce n'est pas la même chose. Un méchant qui tue, c'est mal. Un gentil qui tue, c'est bien. Autrement dit, les gentils et les méchants ne sont pas égaux face à la mort. Loin
Parler, c'est plus qu'une envie, c'est presque un besoin, comme dormir et manger. Raconter sa vie. Exposer son avis. A croire que quelqu'un en aura à faire de ce que tu peux bien penser! Arrête de te leurrer. T'apprécies autant une personne pour ce qu'elle est qu'un idiot qui se persuaderait d'être un génie raté. Franchement, tu te croirais, toi, si tu te disais que tu aimais le Soleil pour autre chose que la chaleur qu'il veut bien t'apporter? Foutu intérêt. Quand tu veux aimer, tu ne sais que
Je me demande ce que serait une vie sans boire, manger, et dormir. Une vie loin de ces besoins essentiels à notre survie. J'essaie, oui, d'imaginer simplement une vie qui passerait de seize heures à vingt quatre. Une vie sans la moindre pause pour se calmer, s'arrêter, avant de recommencer. Souvent nous aimerions vivre plus longtemps, plus intensément. Mais, sommes-nous vraiment capables de tenir un tel rythme sans jamais sombrer dans l'ennui le plus profond?
Forcément, je n'en suis pas resté
Avec un billet, tu t'achètes tout ce que tu veux : à manger, à t'occuper, à aimer, à vivre.
Tu peux aussi le jeter, le brûler, le perdre, le donner.
Bref, il a de nombreuses fonctionnalités.
Ce qui est d'autant mieux, c'est que depuis la mondialisation, il a un côté universel permettant d'acheter étranger. Faut dire qu'avant, fallait se cantonner au français. C'était pas gagné.
Mais soyons sérieux, et racontons ce dont il n'y a rien à raconter :
Il était une fois une histoire. Nous ne s
Ce matin, j'ai survolé superficiellement quelques sujets que j'avais mis sur ce forum de ça deux ans, voir presque trois. Il est étonnant comme le recul nous montre une autre image de nous-mêmes en relisant ce qui appartient à notre passé. Comment ne pas m'inquiéter en voyant une faute pareille de conjugaison, ou m'interroger face à cet air naïf et faussement torturé d'avant? Parce que j'en ai écris beaucoup, des sujets inutiles, de ces sujets qui portent des questionnements parfois idiots
L'espoir. Je me dis que, oui, c'est une belle chose, d'un côté. De l'autre, c'est de loin l'une des plus terribles. Non qu'au fond elle soit mauvaise. Juste qu'elle n'est rien. Elle s'indiffère de la finalité. Ce que veut l'espoir, c'est faire espérer. Logique, me dirait-on. Et pourtant! Pas du tout. Quand nous espérons, ce n'est certainement pas dans l'optique d'espérer, mais bien de le voir se concrétiser, ou non. Bref, de connaître une réponse qui saura nous libérer de son emprise. C'est là q
Je cherche une idée. Curieuse expression, tout de même, ne trouvez-vous pas? Comme si nous devions courir après, ou au moins, tenter de la trouver, cette idée. Comme si elle n'était pas dans notre tête, mais en dehors, à nous fuir et nous provoquer. Le génie d'un homme tiendrait alors simplement de sa capacité à déloger mieux qu'un autre cette je ne sais quoi qui renfermerait de quoi épater ses semblables. Un talent de recherche dont il ne serait pas conscient, et que nous associons volon