Ce matin
Ce matin, j'ai survolé superficiellement quelques sujets que j'avais mis sur ce forum de ça deux ans, voir presque trois. Il est étonnant comme le recul nous montre une autre image de nous-mêmes en relisant ce qui appartient à notre passé. Comment ne pas m'inquiéter en voyant une faute pareille de conjugaison, ou m'interroger face à cet air naïf et faussement torturé d'avant? Parce que j'en ai écris beaucoup, des sujets inutiles, de ces sujets qui portent des questionnements parfois idiots, parfois enfantins.
C'est donc, oui, surprenant, et rassurant à la fois, bien que l'ignorer ne me ferait aucun mal, puisque je ne l'aurais pas remarqué. Mais, se dire qu'on avance, qu'on évolue, qu'importe la direction! c'est, oui, un certain soulagement. Je peux me dire au moins que, si ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux, forcément, ce n'est pas inutile pour autant. Il n'existe pas pire châtiment qu'un effort vain.
Plus globalement, je me souviens de ces années de lycée. De cette différence tangible entre mon arrivée et mon départ. Mes centres d'intérêts sont autres. Mon comportement, aussi. Que ce soient de bonnes ou de mauvaises choses, là n'est pas le plus important. Je crois que nous ne sommes pas des êtres statiques, condamnés à errer dans les méandres d'une personnalité.
Ce matin, oui, je n'ai pas tellement à raconter, ni à décortiquer. Je vous invite seulement à vous demander qui vous êtes, en ce jour, par rapport à celui ou celle que vous étiez hier. Je n'ai pas foi en la notion de destinée. Je crois, en revanche, que nous avons tous un rôle : exister. Pas aux yeux du monde. Simplement à ceux de nos amis, de l'être aimé, ou de quiconque appréciant votre présence. En cela, le bonheur tiendrait d'une banale reconnaissance de l'autre. Banale, mais sincère. Est-ce là une condition contraire à notre nature, comme le soutiendrait quelque peu Hobbes en prétendant que nous sommes faits pour nous dévorer? J'en doute. Les êtres réellement mauvais sont rares, pour ne pas dire, inexistants. J'ai envie de goûter à ce presque optimisme de Rousseau lorsqu'il prétend que l'homme est naturellement bon. Qu'il n'est que dépravé par ce qui l'entoure.
Quoi qu'il en soit, ne perdez pas de vue l'unique détail essentiel que j'aimerais mettre en avant après avoir cheminé avec ce texte : aimez-vous. Avec pugnacité et honnêteté. Et, pour terminer, savez-vous pourquoi je trouve ces deux mots particulièrement intéressants? La raison est on ne peut plus idiote : dans ce "aimez-vous" que j'ai moi-même du mal à apprivoiser, on y décèle un amour qui doit se porter autant aux autres qu'à notre propre personne.
C'est ce en quoi je crois. En ce début de matinée, en tout cas.
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