Aller au contenu
  • billets
    110
  • commentaires
    754
  • vues
    446 031

Ce matin


Jedino

1 685 vues

Ce matin, j'ai survolé superficiellement quelques sujets que j'avais mis sur ce forum de ça deux ans, voir presque trois. Il est étonnant comme le recul nous montre une autre image de nous-mêmes en relisant ce qui appartient à notre passé. Comment ne pas m'inquiéter en voyant une faute pareille de conjugaison, ou m'interroger face à cet air naïf et faussement torturé d'avant? Parce que j'en ai écris beaucoup, des sujets inutiles, de ces sujets qui portent des questionnements parfois idiots, parfois enfantins.

C'est donc, oui, surprenant, et rassurant à la fois, bien que l'ignorer ne me ferait aucun mal, puisque je ne l'aurais pas remarqué. Mais, se dire qu'on avance, qu'on évolue, qu'importe la direction! c'est, oui, un certain soulagement. Je peux me dire au moins que, si ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux, forcément, ce n'est pas inutile pour autant. Il n'existe pas pire châtiment qu'un effort vain.

Plus globalement, je me souviens de ces années de lycée. De cette différence tangible entre mon arrivée et mon départ. Mes centres d'intérêts sont autres. Mon comportement, aussi. Que ce soient de bonnes ou de mauvaises choses, là n'est pas le plus important. Je crois que nous ne sommes pas des êtres statiques, condamnés à errer dans les méandres d'une personnalité.

Ce matin, oui, je n'ai pas tellement à raconter, ni à décortiquer. Je vous invite seulement à vous demander qui vous êtes, en ce jour, par rapport à celui ou celle que vous étiez hier. Je n'ai pas foi en la notion de destinée. Je crois, en revanche, que nous avons tous un rôle : exister. Pas aux yeux du monde. Simplement à ceux de nos amis, de l'être aimé, ou de quiconque appréciant votre présence. En cela, le bonheur tiendrait d'une banale reconnaissance de l'autre. Banale, mais sincère. Est-ce là une condition contraire à notre nature, comme le soutiendrait quelque peu Hobbes en prétendant que nous sommes faits pour nous dévorer? J'en doute. Les êtres réellement mauvais sont rares, pour ne pas dire, inexistants. J'ai envie de goûter à ce presque optimisme de Rousseau lorsqu'il prétend que l'homme est naturellement bon. Qu'il n'est que dépravé par ce qui l'entoure.

Quoi qu'il en soit, ne perdez pas de vue l'unique détail essentiel que j'aimerais mettre en avant après avoir cheminé avec ce texte : aimez-vous. Avec pugnacité et honnêteté. Et, pour terminer, savez-vous pourquoi je trouve ces deux mots particulièrement intéressants? La raison est on ne peut plus idiote : dans ce "aimez-vous" que j'ai moi-même du mal à apprivoiser, on y décèle un amour qui doit se porter autant aux autres qu'à notre propre personne.

C'est ce en quoi je crois. En ce début de matinée, en tout cas.

11 Commentaires


Commentaires recommandés

Je me demande qui je suis si je veux ! :D

Mais je le fais régulièrement, revenir relire mes anciens sujets ou même messages, c'est assez surprenant et enrichissant en effet ^^

Mais bon, j'avais pas besoin de ça pour m'aimer :cool: :D

Lien vers le commentaire

Il faudrait sérieusement que tu envisages de trouver des meilleurs titres. Regarde l'ignominie que celui-là m'a rappelée :

♪♪ Ce matin, un lapin a tué un chasseur.

C'était un lapin qui avait un fusil. ♪♪

La raison est on ne peut plus idiote : dans ce "aimez-vous" que j'ai moi-même du mal à apprivoiser, on y décèle un amour qui doit se porter autant aux autres qu'à notre propre personne.

Tu fais bien de le rappeler. Je ne sais pas si c'est le contexte ou juste mon égocentrisme mais, dans cet "aimez-vous", je n'avais pas compris la partie "aimez-vous les uns les autres, bordel de merde !"

Moi aussi, j'aime également errer sur de vieux sujets. Quand ils sont vraiment vieux, généralement, j'ai envie de me frapper en découvrant des fautes d'orthographe ou la niaiserie qui m'habitait encore il y a à peine 4-5 ans. Autrement, c'est souvent une bonne occasion pour me taper des barres ou simplement me rappeler de bons souvenirs.

Lien vers le commentaire

Lahaine, j'avais pas besoin de moi non plus, et, à vrai dire, je voulais pas partir sur un truc comme ça. Mais c'est ce que m'a inspiré la chose ce matin. J'y peux rien :D

Konvicted, les titres sont là exprès pour attirer envie, tu vois? Alors, quoi de mieux qu'un rappel d'une chansonnette? :sleep:

Et, rassure-toi : le "aimez-vous" m'est apparu que ce matin aussi. Je l'aurais jamais imaginé sous cet angle sinon.

Lien vers le commentaire

"Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre..." C'est ce qui m'est venu à l'esprit en lisant ton texte.

Du coup, je mets le poème en entier.

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.

Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine

Lien vers le commentaire
Invité
Ajouter un commentaire…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×