Un jour ensoleillé. Elle est radieuse, heureuse. Le sourire qui s'étire loin, très loin. Les yeux miroitant d'amour, de sentiments puissants et inconditionnels. Et que dire de lui ? Eperdu à n'en savoir que faire, à la limite de la perdition. Le coeur battant, le coeur vaillant, prêt à en découdre avec le jeu de séduction féminin. Mais, ô combien non, incapable d'accepter son échec dans cette partie. Elle ne voyait que lui, il ne voyait qu'elle. Deux dans un monde d'infinité. Parviendront-ils à
Je me suis levé, de bon matin, encore confus d'avoir si mal dormi. Dans le quart d'heure qui a suivi, je me suis d'ailleurs demandé longuement et, il est vrai, nerveusement, si je n'y étais pas resté. C'est vrai qu'après mon passage obligé et mécanique devant le miroir, j'avais de quoi me questionner. Au point de m'y reprendre à deux fois, histoire de bien doublement halluciner. Car, vous l'aurez compris, ce n'est pas mon visage que je voyais devant moi, mais bien celle qui m'accompagne à
- Monsieur ?
- Je te répète que tout ceci n'est que calomnie, à la limite de l'outrage. Jamais personne n'est allé ailleurs, et jamais personne n'ira. Nous sommes condamnés à rester dans notre petit univers, criards comme des bambins sans mère.
- J'insiste, et te certifie mille fois qu'il y a bien eu un homme comme cela. Lis donc son oeuvre ! Elle est magistrale, dantesque !
- Toujours à friser avec l'hyperbole, mon ami ! Si un tel homme existe, j'attends qu'il me le prouve de face à face. J
- Bordel, où est-ce que je l'ai foutu? Chérie !
Mon nom, vous vous en foutez. Mon âge, de même. Ma situation, également. Bref, vous ne saurez rien, et de toute façon, vous n'y tenez pas. Mais si cela vous intéresse...
- Qu'est-ce qu'il y a encore?
- J'ai perdu ma tête, et je ne vois pas où j'ai pu la mettre, du coup.
- Encore?! Déjà hier !
Heureusement, j'ai trouvé dans ma vie quelqu'un qui a réussi à accepter mon petit défaut, cette tendance à faire toutes les choses comme il ne faut pas
Ôde à toi,
Mon amie, mon amour,
L'essence de mes jours,
Diamant de mes nuits
Et constellation des minuits.
Toi qui est là,
Toi qui me voit,
En chaque heure,
A tout bonheur,
Oui, c'est cela.
De tes feux, tu enflammes
Mes peines et mes espoirs,
Mon heur et mes soirs.
Incandescence angélique
A la robe machiavélique.
Ma none à la cruauté hyperbolique.
Dis-moi, pourquoi es-tu las?
Pourquoi je m'installa
Dans un monde qui viendront?
Pourquoi je m'astreins à ça
Quand ton phare se pe
Installé posément, tu contemples.
Le hasard.
La noirceur d'un temple.
Une absence du phare de la vie.
Dis-moi, l'amie, tu as bientôt fini?
La philosophie devient si ample.
Il est tard.
Viens, viens. Où es-tu?
Je ne vois pas grand chose.
Je me sens un peu morose.
Est-ce le bruit qui s'est tu?
Le silence qui me tue?
L'espace est mince.
Le monde grince.
J'entends les battements de son âme.
Infâme !
Aveugle, j'observe le champ de mon impuissance.
Parler. Parler.
Parler à se taire.
Je me suis promené, hier, et j'ai croisé le genre humain. Bien habillé dans son costume trois pièces, très bavard, surtout lorsqu'il s'agissait de ne rien dire, il ne s'est heureusement pas abaissé au point de venir croasser en face de moi. Ce n'est pas que je le trouve sans aucune sympathie, c'est simplement qu'il cherche trop à vouloir raconter ce qu'il ignore. "Vous savez, autrefois, j'étais un peu comme vous : mal habillé, sans aucune dignité, à pinailler, perdu dans une factice haine du mon
Mais. Il vient toujours après joint. Pardon. Nous allons recommencer :
Mais. Du paradoxe de Condorcet. Du sacre de Louis XVI guillotiné. De l'éloge de la folie d'un Erasme bien amusé.
Additionnez, vous obtenez un allume cigare. Point ridicule et chaud. Songez.
Est-ce qu'un atome est chaud? Est-ce que le toucher me brûlerait la peau? Pourquoi son mouvement me fait mal?
Il y a quelque chose de systémique là-dedans. Un truc inexplicable, un besoin de s'exprimer de manière incohérente.
Ecoeur
Où est passée cette jambe? Bordel, je n'aurais pas dû la découper. C'est ça quand on agit par passion. Par précipitation et non réflexion.
Tant pis, j'irai manger ce morceau après.
Ou pas, je ne sais pas encore. C'est qu'au fond, cela n'y changera rien, à l'issue. Elle est morte, je suis mort. Je me demandais simplement s'il était possible de manger la totalité d'un être humain en une soirée. Défi impossible et idiot, j'en conviendrai, mais chacun s'occupe comme il peut.
En effet, je ne com
Quelqu'un qui est arrogant est un con. Quelqu'un qui est arrogant et a de bonnes idées, de temps à autre, est un génie. Quelqu'un qui est intelligent est un homme intéressant. Quelqu'un qui est intelligent et bien habillé est un homme d'avenir. Si celui-là est en plus travailleur, il sera en plus un homme important. Quelqu'un qui ne sourit pas est un dépressif. Quelqu'un qui ne sourit pas et a des propos délirants est un philosophe. Quelqu'un qui ne sourit pas, a des propos délirants et une haut
Tu dégueules. Miam miam. Et tu bouffes tout ça, une seconde fois. C'est pour le style, que tu dis. Le côté original, un truc dans ce goût-là. Mais pas grand monde te croit, même s'ils t'accompagnent tous, dans l'autre sens. Et t'expliques qu'avant de faire entrer, il faut déjà faire sortir. Qu'au fond ça se fait ailleurs dans la nature de manger sa merde, que ça permet d'économiser, de consommer jusqu'à plus possible.
Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à dérailler. Je veux dire
Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand je marche dans la rue, je ne vois que des pingouins, tous plus ou moins moches, tous plus ou moins les mêmes, et tous plus ou moins en course pour rejoindre un troupeau quand ils n'ont plus à chauffer le gosse loin, très loin, et seul. Les mêmes démarches à la con, les mêmes démarches toujours vers l'avant. Zombifiés par leurs musiques abrutissantes, celles qui chantent dans les têtes et s'appellent pensées. Bref, une armée d'abrutis en puissance s
A l'aune de tes élucubrations,
Alors que disparaît toute considération,
Je me suis laissé emporter
Et hésite à me décider.
C'est nul, et sans intérêt. Pas de fond, encore moins de forme. Juste un semblant de quelque chose qui n'en est pas.
Malgré mille factions,
Après autant en condamnation,
Comment ne pas succomber,
S'abandonner pour mieux voguer?
Mauvais. C'est le mot. Tout ceci est très mauvais. Si cela avait du sens, ce serait même à recommencer. Mais, tu ne recommenceras pas.
Notre héros, homme charmant et intelligent, capable de discerner les traits d'esprit et les âmes qui méritent une quelconque attention. Bref, il appartenait à ces rares qui savent tout avant même de le savoir. Vous l'aurez compris, c'est un génie. Ne vous étonnez donc pas si, par la suite, ses attitudes, réactions et comportements vous échappent. Il faut être d'une espèce tout à fait supérieure pour comprendre que les questions les plus essentielles ne sont jamais les plus existentielles. Voyez
Moi, je. Cherchez pas une logique à ce début, il n'en a pas. C'est que je suis fatigué de la vie. Faut me comprendre, avec mes petites jambes et mon dos de limace mal digérée, je m'écroule sous sa masse. Mais cessons de parler physique.
Prenons un cas. Je me suis levé ce matin, plutôt content. Je me coucherai ce soir grandement malheureux. Que me vaut cette évolution? Rien, car rien ne s'est passé entre ces deux moments. Et pourtant, tout a changé. Cherchons du sens. Qui peut saisir qu'u
Lisez! Voilà ma petite histoire. Oh, elle est toute personnelle, pleine d'une banalité. Vous verrez. Mais, constatez plutôt.
Il est vrai, je suis tombé amoureux, amoureux du désespoir. J'avais toujours imaginé, pourtant, aimer une fille, peut-être un garçon, quelque chose en tout cas qui porte un nom et peut créer ou détruire de ses mains. Choses plaisantes, choses trompeuses. Tu vois un paysage radieux là où seul existe le cimetière. Celui de nos amours, celui de nos espérances.
Lisez! Et ap
Je métamorphose
Des flammes aux cendres
Le cierge morose
Pourquoi pleure-t-il?
Sous des cieux si tendres
Pour un Dieu si vil
Pourquoi tant de prose?
Quand tu peux prendre
L'avenir et la rose
Imagine une ville
Un lieu où te rendre
Veux-tu être servile?
Car d'esclaves se compose
Ce coeur encore à vendre ;
D'or ou d'argent, que s'impose
L'aurore d'un jour scolopendre.
J'étais levé de bon matin
Droit comme un Saint
Digne comme un Grec
Pour louer un mec
Qui se fait appeler Dieu
Un coup sur les genoux
L'autre dans les choux
Je chante mes maux
A l'inconnu là-haut
Planqué aux cieux
Mais ces pérégrinations
Vers les illuminations
Que je murmure à demi-ton
Peuvent-elles sans son
S'entendre par-delà les lumières
Car si je voyage en esprit
Nul ne m'a jamais dit
Qu'en finalité tout arrive
Sur les blanches rives
D'un paradis fou des prières
La pluie ruisselle sur le roc
D’un avenir incertain :
Solide, en un bloc,
En l’attente du lendemain.
Cruelle désirée
Que l’espoir d’un ange !
D’une ruelle lézardée
Me parvient un étrange.
Qu’est-il ?
Qu’avale cet abysse ?
Sinon que d’un cil
Le courage d’Ulysse ?
Mais du mythique
Il n’en est nullement.
Car aucune rhétorique
Ne comble le désappointement.
Cessons ce verbiage
Qui dissipe l’avant et l’après,
Et préférons davantage
Approcher le juste de près.
De ce ciel !
Pas de
Nous sommes, paraît-il, incapables de comprendre les autres, et d'autant plus lorsqu'ils vont mal. Le problème tient sûrement en ce que seul un souffrant conçoit la vie de cette manière-là, de celle qui consiste à vivre l'existence comme une prison. N'est-il pas courant de voir le malheureux comme embourbé dans son passé, comme suivant le pas de ce qui a été, ou est déposé en lui? Une espèce de déterminisme horripilant faisant de chacun un esclave pour qui croit en la liberté. Mais qui ir
Il régnait sur un îlot de désespoir. Déterminé à ne jamais le quitter. Nous n'avons le choix que dans la souffrance : le bonheur, lui, est fugace. Il lui sourit de son air diabolique, cherchant à le tenter. Il l'appelle à lui, il appelle son coeur affamé. Quoi de plus normal pour un corps que de quêter l'énergie qui le maintient en activité? Non, il ne l'atteindra pas : cette immensité de douleurs qui protège du démon. Il avait pourtant succombé au dogme enseigné. Il s'était mis à y croire, à to
Un éclair, et voilà l'inspiration, l'idée qui te sauvera de l'angoisse de ne rien avoir à coucher sur le papier. Parait qu'un monsieur glisse dans nos têtes ces trucs-là, un peu comme le type qui va engrosser une urne avant qu'elle ne soit vidée, comme celui qui passe son temps à rendre sa cervelle intelligente en sachant pertinemment que tout cela ne servira, finalement, à rien. Mais je suis de mauvaise foi. Il le faut bien. Car si nous n'engraissons pas les dindons, comment allons-nous e
Pourquoi le beau est beau?
J'y vois tout d'abord un cas : celui d'un objet auquel nous attribuons une valeur esthétique supérieure à celle d'un autre, ces deux objets étant supposés de même type, donc de même utilité. Pourquoi cette voiture aux belles courbes (pourquoi belles?) serait plus belle que l'autre, plus carrée, plus commune? Il n'y a là que deux possibilités de réponse : soit nous attribuons une valeur à chaque chose "socialement", et cela se répercute sur le prix, soit nous al
Froid comme le goût de ta chair. Froid comme la réalité de tes sentiments. Froid comme le marbre que tu n'auras jamais. Bref, tu étais la mienne. Ma peine, mon fardeau. Celle qui réchauffait mes entrailles et me remplit aujourd'hui la panse. L'inexistence de tes sentiments compensée par la chaleur de ta viande. Et, comment le dire décemment? J'avais faim. Pas uniquement de toi, de ce que tu n'as jamais su me donner, mais aussi de ce que je n'ai jamais eu, jamais ressenti autrement que com
J'me lève le matin, tout enjoué. Chouette! me dis-je, encore une journée à m'amuser! Entre les conneries à avaler et les esclaves à côtoyer. Allez savoir pourquoi, je me sens comme le prisonnier qui accoure devant son maître répondre un oui à tout ce qu'il va délirer. Et, c'est vrai, nous avons tellement besoin des autres. Quand tu les vois aussi en toi, comme toi, tu te dis que ça ne peut qu'être justifié, que cette mascarade n'est qu'une blague de ton esprit dépravé par la bêtise qu'il