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Miam les chocapics


Jedino

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Qui êtes-vous?

Je suis celui d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Le pantin de mon histoire, en somme.

Qui êtes-vous?

Je suis l'absence. Celui qui est là et à qui personne ne pense.

Longtemps, l'idée de comprendre qui je pouvais bien être m'a occupé l'esprit. Décision profondément idiot puisque, de toute façon, je me connais déjà grâce aux autres. Tais-toi, idiot. Tais-toi. C'est le mieux qu'il te reste à faire.

- Dis-moi, pourquoi es-tu là?

- Pourquoi fais-tu le naïf? Tu sais qui je suis, je sais qui tu es. Feindre la vérité ne me fera pas m'en aller.

- Je ne comprends pas.

- Allons, veux-tu que je t'explique? Il faut sûrement que je le fasse. Tu as tendance à oublier. Je suis ton oubli. Tu as tendance à savoir. Je suis ton savoir. Tu as tendance à penser. Je suis ta pensée.

Ah! Les mots ne manquent pas. Pour sûr, si tu rencontres suffisamment de monde, tu seras plus ou moins égal au dictionnaire. Quoi de surprenant alors quand des hommes, des enfants, quittent la raison pour se perdre dans leurs consciences? Peut-être que la folie, c'est être.

- Combien sommes-nous?

- Assez.

- Je n'aurais pas fait plus vague.

- Tu me demandes un nombre. Il n'existe pas. Tu es en chaque instant un autre. Seule ta foi en la réalité t'empêche de le percevoir. C'est nier que le moindre élément influence ce que nous sommes, ce que tu es. Je ne voudrais pas te brusquer dans tes convictions.

Quand tu es seul face à tes questions, que tu sais que les poser ne t'apportera plus grand chose, il te reste la science des livres. Alors, tu t'y aventures. Des années, bien souvent. Parfois, toute une vie. Décidons-nous vraiment de notre liberté?

Qui êtes-vous?

Je suis une kyrielle de sensations. La réunion de mes rencontres et manifestations.

Qui êtes-vous?

Je suis ce que nous sommes. Le résultat d'un tout. D'un tout qui est "nous" et qui fait "je".

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"

...Le Maître du temps.

- Le temps n'est-il pas un ennemi lorsqu'il s'écoule, lorsqu'il s'échappe ? La conscience de cet ennemi est d'autant plus destructrice que nous nous focalisons sur celui-ci comme oubliant que le monde ne peut nous posséder, nous qui ne pouvons le posséder.

Je reviens de Suisse et j'ai le temps dans mes bagages. Les paysages défilent et ma vue se brouille entre les pages que j'écris en toute hâte, le décor du train et l'herbe des prairies qui fusent à grande vitesse. Que me reste-il à parcourir, à moi qui n'a pas de destination ? Le temps m'en apprendra.

Je préfère d'ailleurs attendre, l'attendre ; refusant de me croire constamment victime du temps. Ce temps qui nous fuie, nous, à sa poursuite jusqu'à la faillite bienqu' il soit à côté de moi, toujours. La cause d'un tel malheur est de se croire dans un rapport de possession avec lui ; le désir, le vouloir, la douleur, l'abandon d'en être maître. Ne serait-ce pas l'erreur du mensonge que de ne pas plutôt considérer seulement la vérité, de se dégager du temps par la patience ?

Et j'endure ! Mon esprit tout entier fusionne. Il fond et pourtant il ne cesse de briller. Je délire et cela a du sens. Comme immerger dans une rivière d'intelligence. Je suis le cailloux, l'exception, ce qui n'est pas soumis au courant. Immobile. Tout bouge autour de moi, tout me traverse et pourtant je reste. Patient, endurant et libre. A l'abri du temps alors en pleine vitesse.

Je patiente à l'égard du temps qui est en ce monde, sur nos vies. Il n'est plus ennemi mais vertu. Il apparaît à mesure que le paysage défile à la fenêtre comme vertu de la vie. C'est aussi celle de mourir. C'est dans l’éphémère que se prouve l’éternité. Et quelle bonne vie, quelle bonnes mœurs ! Tout m'est permis car cela m'est possible et, face à la mort, non préjudiciable... Voyager, quelle bonne mort !

- L'humanité est vertueuse.

En voilà l'audace, le comment, le savoir, et le crois-je ; l'essence.

En être autrement et reparaît l'histoire du temps qui passe, du temps perdu, de l'ennui, de la poursuite du vent, de la mort en face ainsi que de toutes les peurs et les peines. C'est donc en vain de lutter contre lui. Le temps est bien la seule chose qui soit invincible pour peu que l'on trouve un intérêt à le combattre, à s'opposer à sa richesse. La patience ou la perte.

Les logiciens ont un mal qui fait deviner une lacune majeure en leurs études. Leur conception du monde passe outre les limites du pensable qui tient lieu de raison sans pour autant entreprendre un autre aspect de la sagesse : la vertu. Elle ne se commande pas, cela se pratique. L'inconvénient est qu'elle ne présuppose aucun questionnement, cela se vit ; comme une réponse à creuser, comme une tombe à recouvrir, comme un voyage à finir.

Je suis sur une route qui n'a pas de chemin, pas de fin, juste un parcours à travers le temps. Ce temps qui me happe pour que je me souvienne d'attendre, non à mes dépends mais vers une mort victorieuse. Je suis en partance vers la victoire... et ce long voyage insensé qui me tue... Espoir.

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