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Houpla!


Jedino

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Penser à quelqu'un c'est un peu faire son mal en désirant un bien, c'est songer à ce que tu pourrais connaître si tu te levais utilement ce matin. Mais, il faut bien l'admettre, ce n'est pas facile de se réveiller et de se dire qu'aujourd'hui, on va être autre chose que rien. Ca demande une certaine réaction à l'inaction. Donc c'est fatiguant. Et, ce qui est fatiguant est chiant. Voilà un principe psychico-physique inéluctable, non?

Vraiment, réfléchir, c'est un truc génial, dans le fond. Tu as l'impression de refaire le monde alors que tu ne sais pas même faire ta vie. Ca te donne le sentiment de ne pas être un raté quand tu n'es que bon à rien. Oui, j'insiste sur ce terme. Sincèrement, je trouve assez pitoyable ce besoin de se sentir grand et puissant par la pensée qui veut que la pensée est chose immense. Une sorte de compensation de notre petite situation. Non parce qu'en vérité, nous sommes à ce point doués que nous n'arrivons pas même à contrôler le peu que nous ayons. Voilà la grandeur de l'homme.

Je me sens presque intelligent à écrire ces bêtises. L'impression de dire du sensé donne une telle satisfaction qu'on se rend à peine compte de son côté dérisoire. Je ferais mieux d'être bouffé. Ou ridiculisé. Ou ignoré. Quoi que ça, on sache le faire. Divinement bien, même.

L'idéal, c'est finalement de finir fini, inutile et brisé. La valeur d'une vie n'apparaît qu'au moment où elle n'en a plus. Effectivement, je suis en train de raconter qu'un suicidaire connaît mieux la vie qu'un idiot heureux. Et, en effet, je ne comprends pas comment on peut en douter. Un type qui s'amuse avec le bonheur est à côté de la plaque, pour moi. Non pas qu'il ait tort d'être égoïste. Il est comme ça. Juste qu'il a tort de ne pas vouloir le partager avec les autres. Oui, je me contredis. Et, oui, c'est logique. Il faut juste le transposer dans deux cerveaux fondamentalement différents. L'un idiot, l'autre très con.

Ce qui m'embête, c'est que je ne parviens plus à écrire des histoires. Donc, je me répète à côté. Je décris les mêmes idées en changeant les mots. Remarque, ça compense un peu la part importante de blanc sur la page. Remarque aussi, il y a toujours plus de blanc que de noir. Je n'aimerais pas spéculer sur ce que ça peut signifier, mais je dirais que l'écriture a cela d'insignifiant qu'elle ne sait pas même combler à moitié le vide. Le plus drôle, c'est que ce vide, on le demande : il nous fait du bien. Le poids du noir est trop important. Pourtant, le noir, c'est l'absence de couleur. Mon dieu, c'est paradoxal! Je n'ai pas envie de le déchiffrer. Mais apparemment, l'absence nous porte facilement sur le coeur.

Pour des êtres vides, nous sommes sacrément remplis. Dommage que ce qu'on y met soit tellement vide.

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