Et ouai!
Je cherche une idée. Curieuse expression, tout de même, ne trouvez-vous pas? Comme si nous devions courir après, ou au moins, tenter de la trouver, cette idée. Comme si elle n'était pas dans notre tête, mais en dehors, à nous fuir et nous provoquer. Le génie d'un homme tiendrait alors simplement de sa capacité à déloger mieux qu'un autre cette je ne sais quoi qui renfermerait de quoi épater ses semblables. Un talent de recherche dont il ne serait pas conscient, et que nous associons volontiers à l'homme. Partant de là, nous ne représenterions plus grand chose, si ce n'est une des chaînes menant à la confection d'une oeuvre, d'un instrument, ou de n'importe quoi d'autre.
Malheureusement, je n'arrive pas à en dénicher une qui me satisfait suffisamment. Faut dire que, parfois, la volonté manque. Vous remarquerez qu'ici aussi, un fait curieux se cache, puisqu'on considère la volonté un peu comme l'eau d'un vase qui viendrait à s'en aller. Hop! On ajoute, et tout va à nouveau mieux. Puis, je ne parle même pas du caractère taquin des idées. Dès que tu souhaites en avoir une, tu peines, et, au contraire, quand tu préfèrerais t'en séparer, elles affluent toutes d'un seul coup. Moi, personnellement, ça me fait rire. Enfin, parfois.
Maintenant, quitte à m'arrêter, autant continuer. J'ai déjà écris deux petits paragraphes. Je me demande si j'ai déjà eu tant de difficultés à aligner des mots. Ce matin encore, j'ai échoué deux fois. C'est que, je crois, les idées préfèrent l'obscurité. Peut-être ont-elles besoin de cette noirceur? Ou sont-elles éblouies face à la lumière? Je ne sais pas. Je sais juste qu'elles m'évitent, aujourd'hui. J'ai dû les importuner quelque part. C'est qu'en plus, elles sont capricieuses. Donc, ça n'arrange rien.
Je crains d'arriver à la fin. Je n'ai plus matière à combler le vide qui s'oppose à moi. Bien qu'au fond, il n'y en ait pas vraiment. Je ne fais que l'imaginer, comme si le fait d'avoir un obstacle m'arrangeait. Peu importe, à présent. Les dernières lignes sont toujours une libération. On se sent tellement mieux par après. A croire que les idées doivent finir déposées sur la matière pour disparaître.
Vous n'avez pas vu? C'est pourtant évident, ce paradoxe consistant à remuer notre tête et notre corps pour trouver quelque chose dont on veut se séparer par la suite. Tel un désir qui nous déplaît une fois dans nos mains. Encore une curiosité. Décidément!
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