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Po ptakach


Kégéruniku 8

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Po ptakach.

C'est ce que tu disais quand il était malheureusement trop tard.

Et voyez comme c'est beau,

Ça signifie "après les oiseaux".

Ça désigne donc ce moment

Où l'on s'aperçoit

Que l'on n'entendra plus les pépiements

Qui nous berçaient autrefois.

C'est un regret emprunt de peine

Qui vient rappeler que le cours du temps

N'a de volonté que la sienne

Et se moque bien des sentiments

Qui ne s'expriment pas assez tôt.

Qu'importe les odyssées

Que nos idées, sur leurs vaisseaux,

Ont bien pu traverser.

Ce qu'il fallait, c'est être là.

Pas plus loin, pas ailleurs.

Po ptakach c'est le constat

Que l'intention ne fait pas le meilleur.

Elle s'efface même devant les actes

Les plus simples, ceux du quotidien.

Toutes les promesses et les pactes

Ne vaudront jamais rien

Face à la présence de ceux

Qui t'accompagnent chaque jour

Et qui font de leur mieux

Pour que, sans trompette et sans tambour,

Les chagrins puissent se dessiner dans le sable

Et les joies soient sculptées dans la pierre.

Ceux qui te soutiennes quand l'humeur est affable,

Ceux qui te supportent quand tu voudrais les rendre fiers.

Alors je vois bien que tu reviens,

Je ne suis pas aveugle à tes efforts.

Mais j'ai moi même avancé sur un chemin

Qui m'empêche de t'accueillir encore.

Po Ptakach!

Mes sentiments s'en sont allés à tire d'ailes

Et même pour un adieu ou un au revoir,

Ce n'est plus la peine que tu les appelles.

En d'autres temps, tu n'as pas saisi les occasions

Que je semais frénétiquement

Dans l'espoir d'obtenir cette attention

Que je croyais, innocemment,

N'être que la moindre des choses

De la part d'un père pour sa fille.

 

Puis je sais très bien que mon genre était la cause

De ton désintérêt pour la famille.

Tu aurais voulu un petit garçon.

Pour lui apprendre tout ce que tu sais,

Pour lui transmettre les traditions

Comme ton père, avec toi, l'avait fait.

On avait beau me dire garçon manqué,

A tes yeux, ce n'était pas pareil.

J'avais beau tout faire pour te ressembler,

On ne mélange pas les corbeaux et les corneilles.

Tu ne m'as pas donné l'amour

Que j'étais en droit d'espérer.

Alors maintenant que vient ton tour,

Et même si je dois un jour le regretter,

Ne t'étonnes pas de n'obtenir de moi

Que mon silence le plus profond.

Car sur ce point, je suis comme toi.

Après tout, ce ne sont pas des chats que les oiseaux font.

J'attendrai que tu sois mis en terre

Pour venir te dire au revoir.

Et je dirai, comme disait mon père,

Po ptakach.

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