Po ptakach
Po ptakach.
C'est ce que tu disais quand il était malheureusement trop tard.
Et voyez comme c'est beau,
Ça signifie "après les oiseaux".
Ça désigne donc ce moment
Où l'on s'aperçoit
Que l'on n'entendra plus les pépiements
Qui nous berçaient autrefois.
C'est un regret emprunt de peine
Qui vient rappeler que le cours du temps
N'a de volonté que la sienne
Et se moque bien des sentiments
Qui ne s'expriment pas assez tôt.
Qu'importe les odyssées
Que nos idées, sur leurs vaisseaux,
Ont bien pu traverser.
Ce qu'il fallait, c'est être là.
Pas plus loin, pas ailleurs.
Po ptakach c'est le constat
Que l'intention ne fait pas le meilleur.
Elle s'efface même devant les actes
Les plus simples, ceux du quotidien.
Toutes les promesses et les pactes
Ne vaudront jamais rien
Face à la présence de ceux
Qui t'accompagnent chaque jour
Et qui font de leur mieux
Pour que, sans trompette et sans tambour,
Les chagrins puissent se dessiner dans le sable
Et les joies soient sculptées dans la pierre.
Ceux qui te soutiennes quand l'humeur est affable,
Ceux qui te supportent quand tu voudrais les rendre fiers.
Alors je vois bien que tu reviens,
Je ne suis pas aveugle à tes efforts.
Mais j'ai moi même avancé sur un chemin
Qui m'empêche de t'accueillir encore.
Po Ptakach!
Mes sentiments s'en sont allés à tire d'ailes
Et même pour un adieu ou un au revoir,
Ce n'est plus la peine que tu les appelles.
En d'autres temps, tu n'as pas saisi les occasions
Que je semais frénétiquement
Dans l'espoir d'obtenir cette attention
Que je croyais, innocemment,
N'être que la moindre des choses
De la part d'un père pour sa fille.
Puis je sais très bien que mon genre était la cause
De ton désintérêt pour la famille.
Tu aurais voulu un petit garçon.
Pour lui apprendre tout ce que tu sais,
Pour lui transmettre les traditions
Comme ton père, avec toi, l'avait fait.
On avait beau me dire garçon manqué,
A tes yeux, ce n'était pas pareil.
J'avais beau tout faire pour te ressembler,
On ne mélange pas les corbeaux et les corneilles.
Tu ne m'as pas donné l'amour
Que j'étais en droit d'espérer.
Alors maintenant que vient ton tour,
Et même si je dois un jour le regretter,
Ne t'étonnes pas de n'obtenir de moi
Que mon silence le plus profond.
Car sur ce point, je suis comme toi.
Après tout, ce ne sont pas des chats que les oiseaux font.
J'attendrai que tu sois mis en terre
Pour venir te dire au revoir.
Et je dirai, comme disait mon père,
Po ptakach.
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