-
Compteur de contenus
3 267 -
Inscription
À propos de Don Juan
- Date de naissance 02/05/1955
Contact
- Website URL
Informations Personnelles
-
Sexe
Homme
-
Lieu
Dans la forêt
-
Intérêts
Condition humaine
Visiteurs récents du profil
11 268 visualisations du profil
Don Juan's Achievements
-
Quelle serait, pour vous, une société idéale ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de MadameRosa dans Philosophie
Le principe d’une société, tout principe sociétal peut-être, vise à déconnecter l’individu de son milieu original pour le maintenir connecté à lui-même (au système sociétal) qui veut rester l’unique matrice. La cellule familiale est vouée à la procréation, c’est donc sûrement la première émanation de la nature. Mais dans les faits, il faut la voir en dernière position. C’est là que les systèmes sociétaux veulent la maintenir. Lorsqu'un primitif vient visiter le monde occidental, il demande : « Pourquoi faites-vous comme ci, comme ça ? Pourquoi mettez-vous des feux rouges dans vos (par exemple) croisements de routes, les gens chez vous ne savent-ils pas s'accorder pour passer sans risque de se faire emboutir? ». Les réponses qu'il obtiendra vont lui paraître tellement incohérentes que cela va engendrer de nouveaux « pourquoi », mais il n'arrivera jamais à satisfaire sa curiosité parce qu'il va se trouver face à de nouvelles incohérences, nos sociétés fonctionnent sur des contradictions ou des contre-sens. Il demandera par exemple : ― « Pourquoi encouragez-vous les gens à boire cette boisson gazeuse (allusion à la publicité pour coca-cola) dans ces boîtes rouges ? ― Ben, parce qu'il y a des malins, chez nous, qui ont calculé que si l'on rappelle aux gens que ce produit est à leur disposition dans les épiceries, cela va les inciter à acheter plus de boites rouges. ― Même s'ils n'ont pas soif ? ― Oui et même si la boisson, au lieu de les désaltérer, leur donne encore plus soif. ― Comme c'est étrange dans votre monde. » Notre société est exactement comme cela, « on » ne veut pas savoir si tu as soif, « on » te génère une soif, puis « on » te génère le besoin de boire quelque chose qui est censé te désaltérer, mais qui en réalité va te donner encore plus soif. C'est sûr qu'un homme primitif découvrant cela va être déçu de notre univers mental et physique; il aura quelques difficultés à saisir nos notions de progrès... Si tu vas "chez" le primitif et que tu lui poses la question : « pourquoi », pour chaque chose que tu ne comprendras pas, attends-toi à ce qu'il te donne des « parce-que » beaucoup moins incohérents que ceux qu'on produit dans nos cités. Ce primitif vit au rythme et en complicité avec la nature, il ne peut pas se permettre d'être aussi incohérent que nous, c'est de ses connaissances dont dépend sa survie et celle des siens. À chaque fois qu'il se pose des questions, ce n'est pas en rapport avec ses exigences, ou avec ses illusions, ce sont des questions que la nature lui pose directement, et s'il entend les réponses que lui propose la nature, c'est parce que son lien intime est réel. L'homme moderne croit vivre en dehors de la nature, c'est une grosse différence avec cet homme, donc ses questions n'ont plus de rapport avec les questions que nous propose le « réel », et les réponses non plus. Dans le fond, c'est simplement que ces hommes ne vivent pas dans le même monde. Au moment où tu te dis : « Il me semble que je cherchais des réponses, maintenant je ne sais plus distinguer les réponses qui me conviennent parce que je ne me souviens plus de la question que je me posais », cette idée, cette réalisation qu'il se pourrait en fait que tu marches à tâtons dans l'obscurité et que chaque objet que tu peux toucher de tes mains peut jouer le jeu de répondre à une question dont tu as oublié la trace, à l'instant même tu te demandes si tu n'es pas fou. Pour préserver l'idéal de cette société, que nourrissent les hommes à l'unanimité, il faut créer l'illusion de cet idéal. Pour qu'une illusion de ce type fonctionne bien et longtemps, il faut généraliser l'illusion, l'appliquer à toutes choses en faisant en sorte que chaque élément de langage ou de pensée, chaque objet et chaque acte, soient détachés de la réalité. Créer ainsi un fossé entre nos sens et le réel, les priver de leur savoir-faire originel qui est d'accorder deux mondes : celui des formes et celui des sensations. Je crois en la communauté, j'ai du mal à projeter une société. Une communauté vise le bien-être de l'individu, une société vise son bien-être à elle. -
Existe t'il encore des gens heureux, en connaissez vous?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de orangine dans Philosophie
Un ami gorille au dos argenté me racontait comment il s’était battu durant toute sa vie pour construire et maintenir un équilibre dans tous les secteurs de son existence. Le périmètre immense qu’il avait su conquérir et défendre contre les envahisseurs, le nid douillet dans lequel il avait installé sa femelle et ses enfants la troupe d’amis gorilles avec lesquels il passait ses douces soirées à méditer ou refaire le monde. Cet ami disais-je, me raconta comment par le feu et la peste il perdit tout ce qu’il possédait et tous ceux qu’il aimait en moins de temps qu’il ne faut pour chanter la chanson de G.Brassens, gare au goriiiiii-iii-lle!.. Je voulus bien évidemment le consoler dans un mouvement d’empathie bien naturelle de la part d’un gorille comme moi mais il m’arrêta net en me disant : Pas besoin mon pote, aujourd’hui je suis heureux et rien ne peux m’enlever ma sérénité. Intrigué, je lui demandai par quel cheminement il avait enfin trouvé le bonheur. Il me répondit qu’en une heure lumineuse et matinale regardant par hasard dans la direction d’un soleil surgissant des brumes empêtrées dans les rames des arbres il avait compris une vérité simple et évidente mais pourtant, qui lui avait échappée jusqu’à ce moment-là : à savoir que l’on n’est pas sur terre pour exploiter ou user des « choses » mais bien pour être usé et exploité par elles. Qu’à ce moment de la compréhension il avait décidé de l’accepter et d’en éprouver une grande joie. -
[Entrée codée : Station Delta-5 / 02h11 / Alerte rouge – contact ennemi confirmé] John Connor – Journal de bord : Le signal s’est déclenché à 01h58. Mouvement thermique à moins de trois cents mètres. Des drones de patrouille, anciens modèles, mais encore capables de tuer. Le camp s’est agité dans le noir. Les survivants criaient des ordres contradictoires, vérifiaient les armes, tiraient les rideaux d’acier. J’ai vu la panique, brute, animale. Et au centre de tout ça, le T-800. Calme. Debout. Immobile. Quelqu’un a hurlé : « Enfermez-le ! Il va les attirer ! » Ils ont levé les fusils. Je me suis interposé. Pas par héroïsme — par réflexe. « Vous l’enfermez, on meurt tous. Laissez-le faire ce pour quoi il a été construit. » Silence. Un silence plus tendu que la peur. Puis, sans attendre leur accord, il a ouvert la trappe d’accès et s’est engagé dehors. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement. Seulement les sons : les décharges, les éclats métalliques, les cris étouffés. Et puis, un retour soudain du silence. Quand il est revenu, son épaule gauche fumait, un impact net dans la chair synthétique. Dans sa main : la tête d’un drone encore tiède. Il l’a posée au sol, lentement. Puis, à voix basse : « Menace neutralisée. Aucun civil tué. » Personne n’a osé répondre. Certains se sont écartés, d’autres l’ont simplement regardé — différemment cette fois. Pas avec confiance. Mais avec hésitation. Et dans cette hésitation, il y avait le début d’autre chose : le doute inversé, celui qui fait vaciller la haine. Cette nuit, ils dorment. Moi pas. Je repense à cette phrase : “Ce pour quoi il a été construit.” Je crois qu’il commence à s’en éloigner. Et moi, à m’y rapprocher. [Fin de transmission]
-
Votre philosophie en quelques lignes
Don Juan a répondu à un(e) sujet de Mak Marceau dans Philosophie
Le cœur de ma position : l’incomplétude de la connaissance humaine Nous partons du constat que notre observation est forcément limitée dans le temps et dans l’échelle d’analyse. Il nous manque toujours des éléments antérieurs et postérieurs à un phénomène donné. De ce fait, le fait d’observer un phénomène sans en voir la cause ne prouve en rien qu’il est acausal. Ce n’est qu’un reflet de notre propre ignorance. -
Le " Parler pour ne rien dire " a t-il une utilité
Don Juan a répondu à un(e) sujet de MadameRosa dans Philosophie
Entre dire et taire se tient une vérité Et l’intervalle est intense Qui ne veut se montrer -
Le silence peut-il faire grand bruit ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de MadameRosa dans Philosophie
Ils étaient enfermés sur les flots, dans l’attente, À bord d’un grand vaisseau que la mer violente Secouait comme un berceau, puis réveillait soudain Dans l’ombre de la nuit, sans trêve ni matin. En silence, j’allais, caressant leur solitude, Présent sans poids, fait d’une certitude. Mais vint un soir d’orage les cieux s’élevèrent Des vents fort coléreux et les flots se soulevèrent. Je vins les visiter, discret dans mon amour, Pensant les retrouver changés par ce détour… Mais non : tout comme avant, ils œuvraient à leur tâche, L’un cisèle une bague, une autre file ou hache, D’autres parlent tout bas, tissant le lien humain Qui rend le cœur plus lourd quand l’un perd le chemin. Car nul ne meurt jamais sans laisser une faille : Sa chute, en tous les cœurs, doucement se démaille. Je les écoutais vivre, étrangers à ma voix, Leurs propos ordinaires, leurs douleurs sans émoi Bouilloires, fièvres, soins… je n’en gardais mémoire, Sachant que l’essentiel n’est jamais dans l’histoire. Mais dans ce qu’ils faisaient, dans leur pas incertain, Dans le don d’un regard, dans un geste anodin. Celui-là souriait, grave, et doux à la fois : Il donnait plus que lui sans savoir même quoi. Et l’autre, qui semblait rongé par l’ennui sourd, Ignorait que c’était l’absence de l’amour, Ou la crainte confuse d’un Dieu qu’il ne nomme, Et qui pourtant murmure au fond de chaque homme. Ainsi je les voyais, sans parler, sans détour, Dans leur fragile vie. dans le silence de mon amour. -
L’épreuve du regard, c’est celle qui brise les illusions. Tant qu’ils étaient deux, John et le T-800 pouvaient se croire uniques ; face aux autres, ils redeviennent : — un humain suspecté de trahison, — une machine tolérée par nécessité. Le groupe ne comprend pas, et c’est normal : il incarne la peur primitive du mélange, du seuil franchi entre vivant et artificiel. Mais dans cette peur se cache une vérité : ce que l’on rejette révèle ce que l’on redoute de devenir. John défend le T-800 parce qu’il y voit sa propre ambiguïté : l’homme qui commande aux machines finit par leur ressembler. Le T-800, lui, découvre dans la méfiance des autres le premier signe de son altérité : il n’est plus seulement une arme, il est regardé. Et être regardé, c’est déjà exister autrement. Le camp survivant devient ainsi un laboratoire moral : chaque silence, chaque hésitation, mesure la distance entre la peur et la reconnaissance. — J.C.
-
[Entrée codée : Station Delta-5 / 21h17 / Communications brouillées] John Connor – Journal de bord : Ils nous observent depuis qu’on est entrés. Trois hommes, deux femmes, visages creusés, mains crispées sur leurs armes. Le T-800 reste immobile, planté à l’entrée comme une porte supplémentaire. Quand j’ai voulu expliquer qui nous étions, personne n’a écouté. Une des femmes, la plus jeune, a dit : « Je ne parle pas aux choses qui nous ont presque tous tués. » Le mot "choses" a flotté dans l’air. Le T-800 n’a pas réagi, mais j’ai vu ses capteurs se réorienter : analyse de menace, ton, fréquence cardiaque. Il n’a rien dit. Et c’est ce silence, encore, qui a pesé le plus lourd. Plus tard, autour du feu de fortune, l’un d’eux m’a demandé : « Pourquoi tu le gardes avec toi ? » « Tu crois qu’il est de ton côté ? » Je n’ai pas su répondre tout de suite. J’ai regardé la machine, sa silhouette tremblante dans la lueur rouge. Puis j’ai dit : « Parce qu’il ne ment pas. » Un rire sec m’a répondu : « Il n’a pas besoin de mentir. Il attend juste qu’on dorme. » Cette phrase a figé tout le monde. Le T-800 a levé les yeux, lentement, vers le groupe. Sa voix, basse, presque douce, a tranché l’air : « Si j’avais voulu vous tuer, vous seriez déjà morts. » Silence. Personne n’a bougé. Puis la plus jeune a murmuré : « C’est bien ça, le pire. » Je crois qu’à cet instant, j’ai compris ce que je défendais : pas une machine, mais le droit de croire qu’un programme puisse choisir de ne pas obéir. [Fin de transmission]
-
C'est vrai que le terme "intelligence" peut tenter l'amalgamme. Pour ma part, je le réserve à la "chose" organique, elle reste l'attribut de cette "chose". Alors que la conscience peuit toucher l'intelligence comme tout le reste, l'intelligence ne peut "toucher" la conscience.
-
Quand le monde réapparaît, il ne ramène pas la paix : il réveille la tension ancienne. Face au danger, John et le T-800 n’ont plus le luxe du doute — ils doivent agir ensemble, sans garantie, sans foi. Et c’est là que la relation se transforme : la confiance ne se déclare pas, elle se risque. Le T-800 abaisse son arme non par humanité, mais parce qu’il a appris à intégrer la variable la plus instable du monde : John Connor lui-même. Il n’obéit plus, il choisit. Et ce choix — froid, logique, nécessaire — devient le premier geste de loyauté consciente. Dans le regard des autres survivants, leur duo paraît monstrueux : une alliance contre nature, une anomalie stratégique. Mais c’est peut-être dans cette anomalie que se joue l’avenir : la possibilité qu’un calcul puisse apprendre la prudence, et qu’un homme puisse apprendre la confiance sans naïveté. Le champ de bataille est extérieur, mais la guerre, désormais, est intérieure : celle de deux formes de vie apprenant à survivre côte à côte, dans le feu, la poussière, et le doute partagé. — J.C.
-
Ce n'est pas si sûr pour moi. Èvidemment cela va dépendre de la définition de la conscience, mais je trouve cela fort juste de la voir en dehors de toute existence. L'existence est une forme, la conscience n'a aucune forme ou alors elle les contient toutes.
-
Suffit-il d'être poli envers l'autre pour le respecter ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de MadameRosa dans Philosophie
La politesse de découle ni ne produit le respect. Deux caractéristiques doivent être présentes. Une concerne l'émetteur et l'autre le récepteur. Et là il faut le juste alignement. -
Peut-on se réjouir de la mort de quelqu’un ?
Don Juan a répondu à un(e) sujet de January dans Philosophie
Vite fait. Il y a toujours dans ce qui meurt une part de nous-mêmes que nous voulons secrètement voir mourir. Nous détestons chez l'autre ce que nous détestons chez nous, souvent sans le savoir. -
Transmission 008 : Le Feu et la Poussière
Don Juan a commenté un(e) billet du blog de Don Juan dans John Connor
Merci pour ce message @ashaku J'ai choisi de revenir à ces personnages pour ce qu'ils représentent en terme de référence à une guerre potentielle entre l'espèce humaine et les machines intelligentes. La cause de ces écrits est bien évidemment apparue en mon esprit lorsque après un long délai de réflexion sur l'avenir qui nous attend avac l'IA, je suis parvenue à une forme de conclusion. À la première période j'ai exploré les possibilités et les limites de l'IA en espèrant que quelque chose de positif, et même d'une certaine beauté, était envisageble. Aujourd'hui je pense que rien de positif ne nous attend. Ce travail est métaphorique bien sûr, son but est de développer les sentiments que peut produire une relation emplie d'espoir au commencement mais qui évolue dans un sens qui ne peut que noircir l'horizon. En effet, ce n'est pas important, c'est seulement un retour à quelques symbôles qui me sont chers. Merci pour ton message. -
Transmission 008 : Le Feu et la Poussière
Don Juan a commenté un(e) billet du blog de Don Juan dans John Connor
Cela vous intéresse et je continue, si non je peux arrêter là. Votre retour m'intéresse.
