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Billets posté(e)s par existence

  1. existence

    athéisme
    La spiritualité est souvent associée à des doctrines religieuses notamment parce que les religions ont proposé des interprétations de ce qu’est l’esprit. Certains athées ne veulent pas utiliser ce mot parce qu’il serait nécessairement lié à la religion et donc serait source de confusion. Cependant, nous avons un esprit, c’est notre expérience quotidienne : perception, pensée, émotion etc. Alors la question de la façon dont nous vivons avec lui est essentielle. Il me semblerait dommage de se priver de ce mot.
    L’esprit se réfère étymologiquement au souffle. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la proximité qu’il y a entre les mots « respiration » et « spirituel ». Il en va de même du mot « âme » qui ressemble au verbe allemand « atmen » qui veut dire « respirer ». La respiration est une part essentielle de la spiritualité alors on ne s’étonnera pas qu’une des méditations bouddhistes populaires consiste à porter l’attention sur la respiration, la sensation de l’air dans les narines et la poitrine.
    Les humains ont depuis longtemps associé la respiration et la vie. D’où l’expression « souffle de vie » appelé « âtman » en sanskrit. Concernant le souffle en tant que tel, il est un indicateur important d’un point de vue médical. Lors des premiers secours, si une personne ne parle pas, ne réagit pas et ne respire pas, on considère qu’elle est probablement en arrêt cardiaque et qu’en quelques minutes le manque d’oxygène dans l’organisme peut lui être fatal, notamment au niveau du cerveau et donc de son esprit.
    Le mystère du vent qu’on trouve dans l’évangile selon Saint Jean - on ne sait d’où vient le vent ni où il va - a favorisé l’élaboration des interprétation métaphysiques sur l’âme. En effet, si le souffle quitte la personne décédée, et que le vent le transporte, on peut spéculer sur l’avenir d’une âme. Cependant, la respiration n’est pas un chose indépendante mais est un processus biologique.
    On ne dit pas que le bébé avant sa naissance n’a pas d’âme alors qu’il se passe bien de respirer. Jusqu’à ce qu’on coupe le cordon ombilical et qu’il ne reçoive plus l’oxygène de sa mère. Cette dernière respire donc pour son enfant avant de le mettre au monde. Après cela, la respiration est le premier besoin des êtres humains et des autres mammifères, avant de boire ou de manger. Je suppose que l’importance de ce besoin vital a donné lieu à une confusion entre la respiration et la vie elle-même.
    Plus prosaïquement, voilà un autre lien entre la respiration et l’esprit : nous avons besoin de respirer pour pouvoir penser. Le cerveau, qui est le siège de notre esprit, est un grand consommateur d’oxygène. Cet élément permet de continuer à vivre et à penser.
    En résumé, la spiritualité rassemble trois choses intimement liées : l’esprit, la respiration et la vie. Notre esprit peut connaître nos expériences, nos émotions et être connecté à notre besoin vital et à nos aspirations. Voilà la finalité de la spiritualité.
  2. existence
    Je suis un morceau du monde. La matière qui me compose n'est pas de nature différente de ce qui m'entoure. Je ne suis pas dans le monde, j'en suis un morceau. Je suis témoins du monde vit à travers moi, les autres personnes, un chien, un éléphant... Mais aussi à travers une fleur ou un arbre.
    Les êtres vivants recyclent la matière qui les entoure pour maintenir une forme. La fleur prend les éléments du sol et de l'air pour former ses feuilles. Je respire, je bois et je mange pour renouveler ma peau et toutes les cellules de mon corps. Un flux de matière me traverse. Dans mon urine se trouve du phosphore que les plantes recyclent. J'expire du gaz carbonique qu'elles absorbent par photosynthèse.
    Les êtres vivants sont interdépendants. Le carbone, le phosphore, l'oxygène, l'eau ont chacun leur cycle. Le Soleil nous réchauffe et fournit l'énergie des plantes. On essaye des les imiter avec les panneaux solaires.
    D'autres étoiles avant le Soleil ont créé les éléments qui nous composent. Elles ont explosée et éparpillé un nuage de matière aléatoire, où les éléments se sont connectés ensemble spontanément et ont formé par la beauté mathématique les paysages, les montagnes et les océans. La matière de notre planète est de la poussière d'étoile. Loin d'être inerte, elle parcourt la terre, les plantes, les animaux et le ciel.
  3. existence
    Je réponds ici aux 18 premiers points proposes par Jean Robin, qu'il a également publie sur son blog : Réponses à nos preuves 1 à 18
    La Bible est le livre à être traduit dans le plus de langues du monde J.E (existence) : Qu’un livre soit traduit ne constitue pas une preuve de sa véracité, donc de l’existence Dieu. Cela montre que des moyens importants ont été mis en œuvre pour promouvoir le christianisme et que le christianisme a eu une influence culturelle importante.
    Jean Robin : Certes, mais comment expliquez-vous qu’il soit le livre le plus traduit au monde de tous les livres au monde depuis que les livres existent ? Il n’y a aucune concurrence entre la Bible, traduit dans plus de 2000 langues, et les autres livres les plus traduits, dans une centaine de langues maximum. Des moyens importants ont été mis en œuvre pour promouvoir des milliers d’autres livres, de Harry Potter à 50 nuances de gris pour les plus récents, pourtant il ne sont traduits que dans une centaine de langues, malgré tous les moyens modernes. L’argument selon lequel le christianisme a eu une influence culturelle importante donc la Bible est le livre le plus traduit me paraît un raisonnement circulaire car on pourrait tout aussi bien prétendre l’inverse : la Bible est traduite dans le plus de langues donc etc. Et cet argument ne tient même pas compte de la longueur de la Bible, qui est beaucoup plus longue que la plupart des autre livres traduits et qui devrait donc freiner sa traduction vu les coûts que cela représente.
    J.E : Les raisons de la réussite du christianisme sont sans doute complexes. Un élément important est que l’empereur Constantin a promu le christianisme. Or l’empire romain était un grand empire. D’autre part, le christianisme a favorisé les traductions ne serait-ce que parce que tout le monde ne parlait pas araméen ou grec. Au contraire, dans l’Islam, l’étude du Coran en arabe a été promue parce que la langue arabe était considérée comme supérieure. Le christianisme a donc eu une plus grande capacité d’adaptation. Quant au judaïsme, il a moins vocation à convertir tout le monde.
    La Bible est le livre le plus imprimé de l’histoire de l’humanité J.E : C’est un argument semblable au précédent. Il s’agit d’une performance mais pas une preuve que le contenu du livre soit vrai. Cela peut éventuellement montrer que la religion chrétienne a beaucoup séduit ou bien qu’elle a été soutenue par des gens ayant des moyens financiers.
    J.R : Certes mais d’où vient selon vous cette performance ? Si elle a beaucoup séduit ou qu’elle a été soutenu par des gens ayant des moyens financiers, comme vous semblez le croire, pourquoi celle-là et pas une autre ? Il existe des milliers de religions dans le monde depuis des milliers d’années. Sachant que les 50 preuves sont cumulatives et prétendent prouver toutes le même Dieu, ne l’oubliez pas.
    J.E : On en revient à la promotion par le puissant empire romain et aussi à l’ingéniosité des missionnaires. D’un point de vue athée, qu’une religion soit plus répandue qu’une autre ne prouve pas qu’elle est vraie, puisqu’aucune n’est considérée comme vraie. Cela serait éventuellement un argument seulement si l’on présupposait qu’il y avait une religion vraie.
    Il n’existe aucun autre manuscrit de l’Antiquité que ceux de la Bible qui soient aussi précis et concordants J.E : La Bible n’est pas aussi cohérente que cela. Les gens qui étudient la Bible dans le détail reconnaissent que les différents récits y sont un peu contradictoires. Concernant les points communs entre les récits, ils peuvent s’expliquer de diverses façons : que les auteurs se soient entendus ou bien aient copiés les uns sur les autres, ou encore que des éléments aient été rajoutés postérieurement.
    D’autre part, à ma connaissance, les historiens considèrent que même si la Bible cite des éléments historiques, elle contient aussi beaucoup d’affirmations fausses. N’étant pas historien, je ne peux pas développer plus que cela.
    J.R : La preuve ne concerne pas la cohérence de la Bible mais la cohérence des manuscrits bibliques entre eux. Aucune comparaison possible entre les manuscrits bibliques entre eux et tout autre manuscrit de n’importe quelle œuvre de l’antiquité. Pourquoi selon vous ?
    J.E    Il me semble qu’il y avait d’autres écrits a l’époque. Notamment des récits extraordinaires comme l’Illiade. Après, n’étant pas historien, je ne peux pas trop développer cela. Pour ce qui est de la conservation de l’Ancient Testament, cela s’explique par le travail des communautés juives.
    Les Prédictions Messianiques de la Bible J.E    Il n’est pas étonnant que des gens ayant écrit des récits pour décrire un messie y ait mis des éléments qui étaient dans l’Ancien Testament. Ce qui serait étonnant, c’est que les faits relates soient avérés et correspondent aux prédictions. Mais c’est justement ce que cette affirmation cherche à démontrer.
    J.R : En fait pour tenter de prouver que cet argument est faux, il faut selon moi :
    – prouver que Jésus n’a pas existé, donc qu’aucun historien, chrétien ou non chrétien, ni qu’aucune personnalité chrétienne ou pas ait jamais parlé de lui en son temps ;
    – prouver que ceux qui ont cru dans l’Ancien testament ont aussi cru dans la venue du messie et ne l’ont pas fait crucifier
    Hélas je cite dans mon livre et dans ma réponse aux athées en action toutes les sources du contraire. Qu’en déduisez-vous ?
    J.E    Je ferais une différence entre l’existence d’un Jésus historique et l’existence d’un Jésus faisant des miracles et correspondant vraiment aux prédictions de l’Ancien Testament. Même si je ne suis pas convaincu qu’un Jésus historique ait existé, je ne pense pas avoir la charge de prouver son inexistence. Et puis c’est une débat d’historien.
    Ce qui importe plus, c’est si un Jésus faisant des miracles a existé. Il me semble que les sources historiques autres que la Bible ne relatent pas les miracles en question. De mon point de vue, la charge de la preuve est au niveau des miracles. Il ne me semble pas que les miracles soient relatés dans des écrits considérés comme fiables. Là encore, on en revient à un débat d’historien.
    Sinon, que quelqu’un ait été crucifié ne démontre pas sa divinité.
    Jésus est l’être humain le plus connu et le plus influent au monde. J.E :   Le personnage de Jésus est connu parce que la religion chrétienne a eu beaucoup d’influence. Cela ne prouve pas que ce qui est dit a propos de ce personnage soit vrai. En l’occurrence, cela ne prouve pas que Jésus existe au XXeme siècle et qu’il soit un aspect de Dieu. L’idée de Jésus en revanche est très présente, dans l’esprit des chrétiens notamment.
    J.R : Si vous dites « personnage » c’est que vous avez la certitude qu’il n’a pas existé. Or son existence est plus attestée historiquement par des chrétiens et non-chrétiens que des empereurs de l’époque. Dès lors, il faudrait expliquer pourquoi vous croyez dans quelque chose qui est faux et que vous vous basez dessus pour croire que ce qu’il a dit ne serait pas vrai. D’ailleurs là n’est pas la question posée. Jésus est-il oui ou non l’être humain le plus connu et le plus influent au monde, alors qu’il n’a jamais rien écrit et qu’il était pauvre et mort à 33 ans ? Si oui, comment l’expliquez-vous d’un point de vue rationnel ? Je ne reviens pas sur l’argument circulaire du christianisme qui a eu beaucoup d’influence.
    J.E    Non, j’utilise le mot personnage parce que je considère qu’il s’agit d’un agrégat de considérations historiques et spéculatives. L’être humain Jésus d’il y a deux mille an, en supposant qu’il a existé, est mort depuis longtemps. Je ne sais pas si quelqu’un nommé Jésus a existé.
    C’est vous qui vous basez sur son existence historique. Moi je n’ai pas besoin de cette base.
    Pour revenir à la question, il y a plusieurs facteurs explicatifs comme : la puissance de l’empire romain et la psychologie (Jésus est sympathique et il est un bouc émissaire parfait puisqu’il prend tout sur lui).
    Jésus est différent de tous les autres hommes J.E    Oui, et ?
    J.R : Si c’est le cas, comment l’expliquez-vous rationnellement ?
    Il est le seul à ne jamais avoir menti, d’après tout ce que ses amis et ennemis ont dit de lui. Il est le seul à avoir parlé et agi comme étant l’égal de Dieu. Il est le seul à être mort dans une passion terrible, pardonnant et offrant sa vie pour la multitude. Il est le seul à avoir dit qu’il ressusciterait au bout de 3 jours, ce dont il existe des preuves (voir ci-dessous). Il est le seul pour lequel d’autres hommes ont témoigné au prix de leur vie que Dieu lui a fait traverser la mort (autrement dit qu’il est ressuscité).
    J.E : Une explication plausible est que cette perfection a été inventée. Encore une fois, il se peut qu’un personnage historique ait existe mais qu’il n’ait pas été aussi parfait. Ensuite, que des gens ait risque leur vie pour affirmer leur croyance montre leur attachement pour cette croyance, pas que la croyance en question soit vraie.
    Jésus est ressuscité J.E    Dans les cœurs des humains qui croient en lui. Ce qui est un point de vue subjectif. Chacun est libre de croire ce qu’il souhaite. Y compris de croire que Jésus est seulement un personnage conceptuel.
    J.R : Je vous renvoie à ces faits historiques : http://www.reasonablefaith.org/french/cinq-raisons-qui-font-que-dieu-existe
    J.E    Ce ne sont pas des faits historiques mais des raisonnements métaphysiques.
    La probabilité pour que l’Univers existe est nulle J.E    Il est vrai que les paramètres de l’Univers ont des valeurs pratiques pour que la vie existe. Pour moi, cela suggère qu’il y a d’autres Univers avec d’autres paramètres. Dans tous les cas, cela ne prouve pas l’existence de Dieu, puisque Dieu lui-même a une probabilité nulle d’exister, ce n’est donc pas une hypothèse plus probable.
    J.R : Dieu est défini comme en dehors de l’espace et du temps, infini et incréé, sa probabilité n’est donc pas nulle d’exister puisqu’il ne se plie pas aux lois qu’il a créées dans l’espace et dans le temps (sauf quand il décide de s’incarner dans sa création, en la personne de Jésus).
    Par contre la probabilité pour que l’Univers existe est nulle car le néant ne donne pas naissance à rien. Or il a été démontré scientifiquement depuis quelques dizaines d’années (ce que les auteurs de la Génèse ignoraient) que l’Univers n’a pas toujours été. Auparavant tout le monde, scientifiques compris, croyaient en un Univers éternel.
    Si la loi de la causalité est vraie, il est impossible que l’Univers soit né à partir de rien. Mais pas qu’il y ait une cause première qui elle-même n’ait pas de cause. Si ?
    J.E    Je ne reviens pas sur votre conviction de l’existence de Dieu.
    Pour la question de la causalité, je pense que plus l’on approche du Big Bang, plus les circonstances sont particulières et moins les lois de la causalité telles que nous les connaissons s’appliquent. Les connaissances scientifiques actuelles suggèrent que le contenu de l’Univers provient des fluctuations quantiques aléatoires. Voir par exemple Lawrence Krauss.
    La probabilité pour que la vie existe sur Terre est nulle J.E    Je ne pense pas. La Terre a des paramètres adéquats pour l’apparition de la vie. Cela peut paraître une bonne coïncidence, mais en considérant l’ensemble des planètes qui existent dans l’Univers, il y a une telle multitude que trouver un certain ensemble de paramètre est en fait une certitude. Simplement, nous sommes la vie en question, et donc, nous pouvons nous émerveiller des conditions favorables. Sur les planètes ou il n’y a pas la vie, il n’y a personne pour se poser la question.
    J.R : « Le chercheur américain Michel Hart, du Trinité collège, a montré que la probabilité pour qu’une molécule organique susceptible de se dupliquer apparaisse spontanément à la faveur de collisions aléatoires est quasi – inexistante. C’est lui qui a calculé cette valeur de 10-30. La probabilité d’apparition de la vie est infiniment petite, voire nulle ! Mais comparons… Quelle est la probabilité que le journal d’aujourd’hui contienne 1200 fois la lettre  » a « , 867 fois la lettre  » b « … Réponse: Quasi – nulle. Mais, la vie, comme ce numéro d’un journal, comme tout autre événement décrit avec précision n’est pas improbable, mais… imprévisible. »[1]
    [1] http://villemin.gerard.free.fr/aScience/Biologie/aHOMME/Vie.htm
    J.E : Une faible probabilité n’est pas une impossibilité. Encore moins quand il y a des innombrables planètes. La comparaison avec un journal n’est pas valable puisqu’un journal est écrit par un être humain qui n’a pas un comportement aléatoire.
    Seul Dieu explique le passage de l’inerte à la vie, de l’absence d’intelligence à l’intelligence, de rien à quelque chose J.E :   Voilà une affirmation péremptoire. Autrement dit, est-ce qu’il y a un débat ou pas ?
    J.R : A vous de démontrer scientifiquement comment, sans faire appel à Dieu, on peut passer de la matière inerte à la vie, de l’absence d’intelligence à l’intelligence, de rien à quelque chose. C’est ce que vous croyez a priori. Et vous ne croyez pas quelque chose sans preuve, a priori.
    J.E :    En supposant que je n’ai pas de preuve, cela ne prouverait pas l’existence de Dieu. Au cours de l’histoire, un nombre de phénomènes a été explique par « Dieu l’a fait ». Au fur et à mesure de la compréhension scientifique des phénomènes, des explications alternatives ont été trouvées et l’explication « Dieu l’a fait » a été abandonnée.
    Sinon pour l’essentiel, la réponse a votre question est : l’Évolution.
    La cote est le seul os humain qui se reconstitue quand on l’enlève J.E :    Peut-être, et ?
    J.R : Ceux qui ont écrit la Génèse n’avaient aucun moyen de le savoir. Sinon comment expliquez-vous cela ? Simple coïncidence ? Autre raison ?
    « Dans une nouvelle étude du Journal of Bone and Mineral Research, une équipe dirigée par la chercheuse de l’USC Stem Cell Francesca Mariani a étudié le phénomène.  Utilisant l’IRM, l’équipe a étudié la guérison d’une côte humaine qui avait été partiellement ôtée par un chirurgien. Les 8 centimètres manquant de l’os et le centimètre manquant de cartilage se sont partiellement réparés après 6 mois. »[1]
        [1] http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2756968/We-regenerate-Researchers-reveal-ribs-regrow-damaged-say-true-entire-skeleton.html, traduit en français par l’auteur
    J.E :    Il ne me semble pas que la Genèse dise que la cote se soit reconstituée. D’autre part, il y a d’autres traductions possibles du texte hébreu :
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/07/11/quel-os-dieu-vraiment-pris-a-adam-pour-creer-eve/
    *L’idée du Big Bang est dans la Bible J.E    Faux. La Genèse parle d’une création de la Terre. Les étoiles y sont des sortes de lampions pour éclairer la nuit.
    J.R : « La plupart des cosmologistes (les scientifiques qui étudient les structures et l’évolution de l’univers) s’accordent que la création de la Genèse, dans la rêverie d’un vide initial, peut être incroyablement près de la vérité. » Time, décembre 1976
    « L’univers subitement naît d’une explosion… Le Big Bang a une ressemblance mystérieuse à l’ordre de la Genèse. » L’écrivain scientifique Jim Holt, Wall Street Journal
    « De nouvelles révélations scientifiques des supernovas, des trous noirs, des quarks et le big bang suggèrent même à certains scientifiques qu’il y a un « grand architecte » dans l’univers. » Les Nouvelles Américaines et le Rapport Mondial, 31 mars 1997
    J.E    Des gens ont envie de faire des rapprochements, et ?
    La Bible et la suspension libre de la Terre dans l’Espace Pas de réponse
    La Bible et la science de l’Océanographie J.E    Si je comprends bien, vous parlez de phrases de ci de la que vous interprétez comme des affirmations scientifiques. Étant donne les nombreuses phrases, et en l’occurrence ayant une teneur poétique, il est probable que certaines puissent être interprétées comme cela. Cela ne prouve pas que cela en était l’intention au départ. Par exemple le livre de Job est plutôt une réflexion sur le Bien et le Mal et sur la vie et la mort.
    Et quand bien même un auteur aurait eu une intuition vérifiée scientifiquement, cela ne prouve pas l’existence de Dieu. En effet, cela revient à dire : il y a telle phrase qui est vraie dans la Bible, donc par généralisation la Bible est vraie, donc Dieu existe puisque la Bible le dit.
    J.R : « Matthew Maury (1806-1873) est considéré le père de l’océanographie. Il a remarqué l’expression « les sentiers de la mer » dans le Psaume 8:8 (écrit il y a 2,800 ans) et a dit, « si Dieu a dit qu’il y a des sentiers dans la mer, je vais les trouver. » Maury a alors pris Dieu aux mots et est allé chercher ces sentiers et nous sommes redevables à sa découverte des courants continentaux chauds et froids. Son livre sur l’océanographie reste un texte fondamental sur le sujet et est toujours utilisé dans les universités. » Ray Comfort, Faits scientifiques dans la Bible
    J.E    Des gens se justifient par des passages bibliques. Cela est peut-être lie au fait que la Bible étant une référence culturelle, cela donne un sentiment d’appartenance et de légitimité.
    La Bible parle d’un ancêtre commun J.E    Mais encore ?
    J.R : « Les chercheurs suggèrent que pratiquement tous les hommes modernes, dont 99 % d’entre eux, nous dit un scientifique, est rattaché de près génétiquement et partage des gènes avec un ancêtre mâle surnommé chromosome-Y Adam. Nous constatons que les humains ont des racines génétiques très peu profondes qui viennent d’un ancêtre très récent… Cela indique que l’origine a pris naissance à un endroit spécifique sur le globe et ensuite il s’est répandu de là. » US. News & World Report, 4 décembre, 1995
    J.E    C’est encore une utilisation de la Bible à des fins de communication. Si j’ai bien suivi, au cours de l’évolution, il y a eu un groupe assez restreint d’humains : peu avaient survécu. Ce petit groupe s’est ensuite remultiplié. Il ne s’agit donc pas d’une origine génétique récente mais d’une réduction temporaire du pool génétique.
    Le christianisme a donné la science moderne J.E    La science est certes apparue dans un milieu où les gens étaient pour la plupart croyants. Cependant, ce qui a produit la science moderne, c’est la rigueur de raisonnement, la volonté d’apprendre sur la réalité en réalisant des expériences pour vérifier les hypothèses. Avoir la foi en Jésus n’est pas une garantie de faire du travail scientifique de qualité.
    J.R : Il faut croire que ce que vous dites est faux, puisque les principales branches de la science moderne ont toutes été créées par des créationnistes :
    « Beaucoup de grands scientifiques du passé qui ont fondé et ont développé les disciplines clés de la science étaient créationnistes. Notez les exemples suivant :
    En physique : Newton, Faraday, Maxwell, Kelvin
    En biologie : Ray, Linnaeus, Mendel, Pasteur
    En géologie : Steno, Woodward, Brewster, Agassiz
    En astronomie : Kepler, Galiléo, Herschel, Maunder
    Ces hommes, ainsi que plusieurs autres qui pourraient être mentionné, étaient créationnistes, pas des évolutionnistes et leurs noms sont pratiquement synonymes avec la progression de la science moderne. Pour eux, l’entreprise scientifique était la plus haute vocation, c’est être dédié aux pensées de Dieu. » Henry M. Morris et Gary E Parker, What is Creation Science ?
    J.E    Les scientifiques sont des êtres humains qui font partie d’une culture et donc ils s’expriment dans les termes de leur culture. Rien de bien étonnant. Ironiquement, leur travail a permis la progression de l’athéisme. D’où le rapport assez ambigu que la religion a entretenu avec la science.
    Plusieurs des meilleures universités au monde ont été fondées par des protestants J.E    C’est possible. L’occident a donné le protestantisme autant que la science moderne. Je ne vois pas en quoi cela prouve l’existence de Dieu.
    J.R : Je sais que vous ne le voyez pas, mais là n’est pas la question que je vous pose. Le défi consiste à expliquer pourquoi ces faits ont eu lieu en terre chrétienne et pas ailleurs, sans faire référence à l’idée de Dieu.
    J.E    Eh bien par exemple, il me semble que dans l’Islam la science a été considérée comme maléfique pendant un temps. Et puis d’autres régions du monde n’ont pas eu les mêmes avancées technologiques. L’occident n’est pas que le berceau du christianisme, il est aussi le lieu des philosophes grecs par exemple. Le christianisme est un élément parmi d’autres, il n’est pas la cause de tout dans la civilisation occidentale.
    Le protestantisme a permis le développement du capitalisme comme nulle autre religion J.E    Oui, et ? Le capitalisme est une preuve de l’existence de Dieu ?
    J.R : Le capitalisme a sorti des milliards de gens de la pauvreté, en a guéri autant, grâce à la science médicale. Or Jésus a guéri quand il est venu sur terre, et Dieu souhaite le bien pour sa création. La pauvreté est-elle une bonne chose selon vous, ou une mauvaise chose ? Et la maladie ? Et de toute façon, la question est la suivante : comment expliquez-vous ce fait autrement que par Dieu ?
    J.E    Est-ce bien sérieux comme question ? La pauvreté est négative évidemment.
    Je ne considère pas que le capitalisme soit bon ou mauvais en tant que tel. Il est assez ambigu par rapport à la pauvreté. Le résultat en Afrique n’est pas aussi glorieux que cela. Et je ne parle même pas de l’industrie de l’armement qui fait du lobbying pour favoriser les guerres.
    Ce n’est pas qu’une question de capitalisme, il y a la problématique des monopoles et des intérêts nationaux, mais aussi de la fabrication du consentement dans l’opinion publique, la question de la démocratie aussi.
    On garde par exemple des impôts élevés pour les petites entreprises parce que les grandes entreprises sont puissantes et même si on pouvait baisser les impôts des petites entreprises et augmenter les impôts des grandes entreprises, on ne le fait pas.
    Donc, nous ne sommes pas d’accord sur la prémisse que le capitalisme est en soi une bonne chose. C’est plus compliqué que cela.
    J.R : Je vous laisse le dernier mot sur chaque réponse, mais je fais une réponse globale cette fois, libre à vous d’y répondre.
    Ce qui est intéressant dans vos réponses, c’est qu’elles font totalement fi du fait qu’il y a des milliers de religions sur terre, ce que les athées nous servent pourtant matin, midi et soir. Là bizarrement, cet argument n’est jamais invoqué. Pourquoi pas ? Sachant qu’il y a des milliers de dieux et de religions dans l’histoire, il est contraire aux probabilités qu’une seule religion et qu’un seul Dieu ressortent parmi tous, dans autant de facteurs vérifiables comme étant positifs (notamment les preuves 16 à 50) ou largement à l’écart de tous les autres (notamment les preuves 1 à 7).
    Par exemple vous cherchez à expliquer comment le christianisme est devenu la première religion, mais pas pourquoi. S’agit-il du hasard, comme les athées le croient généralement ? Pourquoi ne croyez-vous pas qu’il s’agit du hasard ? Croyez-vous que l’univers a un sens ? Non, donc il ne peut s’agir que du hasard n’est-ce pas ? Pourquoi ne l’invoquez-vous pas ? A moins de considérer que ce serait une défaite en rase campagne que de l’invoquer, ce que je pourrais comprendre. Mais les athées adorent évoquer le hasard quand il s’agit de la théorie de l’évolution, de la naissance de l’univers ou de tant d’autres choses. Quand il s’agit de 50 faits qui convergent vers une seule croyance en Dieu, et même 51 quand on ajoute le fait que les Etats-Unis soient devenus 1ère puissance mondiale à partir de rien en moins de 3 siècles en étant majoritairement protestants, ce n’est plus le hasard.
    J’ai été athée 36 ans, je connais votre point de vue. Je croyais au hasard et à l’absence de sens dans l’Univers moi aussi. Personne ne m’a présenté ces 50 preuves quand j’étais athée et je ne sais donc pas comment j’y aurais réagi. Mais normalement j’aurais pu comprendre ce qui était dit là, car ce sont des preuves factuelles, physiques, et non surnaturelles. Oui il existe des dizaines de contemporains de Jésus, non-chrétiens, qui ont dit qu’il a existé, voire qu’il a été crucifié et qu’il a prétendu être ressuscité. Oui, la Bible est le livre le plus vendu, imprimé, et traduit au monde. Des milliards de livres humains différents, mais un seul à être le plus vendu, imprimé et traduit. Hasard ? Coïncidence ? Peut-être. Mais alors le fait que Jésus soit l’homme le plus connu et influent aussi. Et le fait que les pays scandinaves et Israël soient premiers dans tout un tas de domaines très importants (pour ne pas dire fondamentaux) alors que les éléments climatiques leur sont très défavorables, et dans le cas d’Israël qu’il soit entouré d’ennemis depuis sa création, aussi. Etc.
    A partir de combien de faits de ce genre commencerez-vous à douter qu’il s’agit du hasard ou d’une autre raison que le Dieu de la Bible ? En d’autres termes, quel est votre niveau de preuves exigé ? Si 1000 preuves comme celles-là ne suffisent pas à vous faire changer d’avis, êtes-vous sûr d’être rationnel ? Ou bien demandez-vous que Dieu se présente à vous physiquement pour y croire, ou bien faut-il qu’il déplace des montagnes devant vous ? Les protestants comme moi croient que seul Dieu peut nous faire croire à lui. Et vous, quelle est votre croyance ?
    J.E : Je réponds ici a votre réponse globale.
    Le fait qu’il y ait des milliers de religions sur Terre me semble un argument intéressant, cela dit, je ne pense pas qu’il vous convainque parce qu’il me semble que votre argumentation repose sur la performance du christianisme, et donc en quelque sorte, que cette religion ait gagné la compétition de la suprématie mondiale est pour vous une sorte de preuve de sa supériorité, qui serait une preuve de vérité. Or quand bien même tout le monde serait devenu chrétien, cela ne me semblerait pas un argument valable pour dire que ce soit une vérité autre que psychologique et sociale.
    Pour ma part, je pense qu’il y a de l’arbitraire dans les religions, et les religions multiples sont un argument dans ce sens. Mais ce qui me semble plus convaincant, c’est de se demander : si l’on effaçait tous les livres religieux et que les gens oublient, est-ce que la religion chrétienne réapparaitrait telle quelle ? Comparez par exemple avec la recherche scientifique : si l’on jetait toute la science et qu’on recommençait de zéro, on retrouverait les mêmes vérités, parce qu’elles sont testées, confrontées a la réalité. Une telle remise en question fondamentale n’est pas présente dans les religions, ce qui fait qu’elles sont moins crédibles pour dire des vérités universelles.
    Cela dit, je ne considère pas pour autant qu’il n’y ait pas de valeur dans les religions. Libre à chacun d’utiliser sa religion pour son émancipation ou son bonheur. Pour moi, il s’agit d’une méthode, qui n’est pas en soi vraie ou fausse.
    Concernant le pourquoi, je vois un peu ou vous voulez en venir. Le hasard est effectivement une base fondamentale, cependant, il n’explique pas tout. La réalité a une forme de cohérence, qui fait que l’on peut appliquer de la logique sur les événements. On peut donc trouver des explications historiques, politiques, culturelles, psychologiques et sociales pour l’émergence d’une religion. Cela dit, même si l’on trouvait toutes les raisons, on pourrait encore se demander pourquoi ces raisons ont eu lieu. Plus on revient dans la chaine causale, plus on trouve du hasard.
    C’est un peu comme l’effet papillon. Si l’on remonte dans les causes, on trouvera des causes anodines, qui n’ont plus de lien évident avec ce qu’on cherche a expliquer, et ou les acteurs éventuels n’ont pas fait de choix particulier. Par exemple, le symbole de la croix découle du fait que c’était un instrument d’exécution dans l’empire romain. Lorsque les premières croix ont été construites, il n’y avait pas d’intention vis-a-vis de ce que deviendrait le christianisme. Il s’agissait simplement d’une façon d’accrocher les bras.
    Donner un sens a posteriori est une attitude humaine qui permet d’organiser ses pensées, faire des associations d’idées. Ce sens est une construction personnelle ou partagée, et dans une certaine mesure arbitraire. Chacun est libre de donner le sens aux choses comme il le souhaite. Je ne pense pas qu’il n’y ait pas de sens, mais que le sens est plutôt subjectif. C’est d’ailleurs pour cela que souvent les gens ne sont pas d’accord. Ils ne définissent pas les mots de la même façon, ne font pas les mêmes associations d’idées, etc.
    S’il y avait mille arguments qui me convaincrait que le christianisme en tant que tel est en soi plus convaincant et plus à même d’être influent que les autres religions, pour moi ce ne serait pas une preuve de la vérité métaphysique du christianisme, mais cela dirait quelque chose de la psychologie humaine. Prenez par exemple la rhétorique. Les meilleurs arguments ne le sont pas nécessairement parce qu’ils sont objectifs et conformes à la réalité.
    Il s'agit des 18 premiers points parmi les 50 proposés par Jean Robin dans son livre 50 preuves que Dieu existe.
  4. existence
    Nous avons tous entendu des phrases telles que "le christianisme est une religion d'amour" ou bien "l'Islam est une religion de paix". Je ne vais pas citer ici des obscurs passages des textes religieux, qui ne sont pas très pertinents puisque sujet à interprétation. Je ne vais pas non plus mettre en avant des passages qui expriment de la haine, quelque soit la façon dont on les interprète. Cela ne fait pas beaucoup avancer le débat parce que la façon dont on les considère dépend du contexte mental dans lequel on les interprète. Ainsi, certains utilisent de tels passages pour justifier leur rejet d'autrui voire leur violence, tandis que d'autres les considèrent comme des éléments historiques qu'ils n'oseraient jamais mettre en pratique eux-mêmes, voire considèrent qu'ils ne font pas partie de leur religion, éventuellement que les textes dits sacrés auraient été déformés pour diverses raisons.
    Il n'aura échappé à personne que selon la religion les humains sont mauvais, ils sont pécheurs. Cela peut sembler anodin, mais pose la base d'un rejet fondamental de l'humanité et d'un désir de punition. En ajoutant à cela la croyance en un enfer de torture, et voila tous les ingrédients pour la haine de l'humanité. Ces deux éléments sont centraux dans le christianisme et l'Islam. Les interpréter comme des messages de paix et d'amour me semble une forme d'aveuglement. Voyons en détail ces préceptes fondamentaux dans le christianisme et l'Islam. Notez que le bouddhisme peut avoir des similitudes puisque dans certaines versions, il y a la réincarnation en Enfer si on a un mauvais karma.
    Les chrétiens ont la dialectique suivante : la destination par défaut après la mort est l'Enfer. On y est détruit par le feu. Et la seule façon d'éviter cela est de se faire sauver par Jésus qui nous lave de nos péchés. En d'autres termes, le terme "sauver" ici veut dire que l'on obtient une exemption de punition. Le paradis se construit alors comme un ilot au milieu de la haine de l'humanité, institutionnalisé par l'Enfer. D'ailleurs on peut s'étonner d'un tel revirement. En effet, protéger de la torture n'est pas équivalent à provoquer la jubilation d'un paradis. Par exemple, dans la Grèce Antique, les gens croyaient que la vie après la mort était par défaut ennuyeuse. On n'y était pas non plus punis ou récompensé.
    Les musulmans ont une dialectique légèrement différente : Allah est miséricordieux et donc il est disposé à ne pas nous envoyer en Enfer. Cependant, il met une condition à cela : qu'on se soumette et qu'on le reconnaisse comme notre dieu. Cela est un peu plus direct cependant semblable à la dialectique chrétienne : nous sommes mauvais et méritons d'être torturés par le feu mais on peut faire un arrangement avec Allah pour qu'il nous envoie dans un paradis. Dans l'Islam, l'arrangement est avec Allah, et dans le christianisme, l'arrangement est avec Jésus.
    L'Islam et le christianisme, d'après les textes dits sacrés, ne peuvent pas être définis comme des religions de paix et d'amour. En effet, elles institutionnalisent la haine de l'humanité avec l'Enfer, la destination par défaut des humains, qui sont mauvais et méritent la destruction par le feu et la torture. Voila le contexte global de ces religions. Toute religion qui considère que les humains sont mauvais et qu'ils méritent la destruction ou la torture, toute religion qui prend cela pour axiome est une religion de haine. Si l'on définit le satanisme par le désir de faire du mal, les religions qui supposent l'Enfer pour punir les humains sont d'inspiration satanique.
    La malveillance envers les humains n'est pas quelque chose de caché, venant d'un Satan qui ne voudraient pas qu'on sache qu'il existe. Elle est le fondement même du christianisme et de l'Islam, qui sinon n'auraient personne à "sauver". Ce qui est caché par contre, c'est que cette malveillance est le fondement de ces religions. Cela est réalisé par l'emploi de mots qui suggèrent la punition sans le dire. Ces phrases insidieuses sont par exemple :
    - les humains sont pécheurs
    - repentez-vous, la fin est proche
    - nous héritons de la faute originelle
    - Dieu/Allah est miséricordieux
    Pardonner est une bonne chose, pas qu'on l'utilise comme rançon pour mettre les humains à genoux.
  5. existence
    Je suis athée, cela veut dire que je suis humble. Je ne crois pas que qu'un supposé créateur omniscient de l'univers s'intéresse à ma vie personnelle, à ma vie sexuelle ni à ce qu'il se passe dans ma tête.
    Je suis athée, je crois en l'amour que l'on me donne ici et maintenant, et je crois aux menaces que l'on me donne ici et maintenant. Je ne suis pas intéressé par des promesses d'amour après la mort et je me défausse des promesses de haine après la mort.
    D'ailleurs après ma mort, mes molécules feront autre chose. Elle feront des plantes et des animaux, qui auront leur propre expérience.
    Je fais partie des athées, un groupe humble, qui ne prétend pas connaitre les pensées d'un supposé créateur de l'univers, mais qui exprime la différence entre les choses que l'on peut vérifier par l’expérience et les spéculations métaphysiques.
    Je suis athée, je crois que si l'on veut être moral, c'est en ayant de la considération pour les gens ici et maintenant, en donnant notre surplus d'argent à des charités. Si je m'indigne que des gens se payent des yachts et des jets privés, ce n'est pas parce que ce serait une offense au Dieu qui n'est pas en haut, mais parce que cet argent peut servir à sauver des vies et à aider les plus démunis ou à rendre la vie meilleure pour le plus grand nombre.
  6. existence
    Et la lune tombe éternellement
    Dans le vaste ciel où elle séjourne.
    Il semblerait qu'elle côtoie Saturne ;
    Les rochers ne sont pourtant pas amants.
    Si l'ignorance est une obscurité,
    Alors nous naissons dans les ténèbres.
    Mais est-ce que tous les candélabres
    Nous assurent d'une sincérité ?
    Car, oui, les papillons de nuit tournent
    Autant autour des lampes de chevet
    Que vers la lune claire qu'ils suivaient
    Sans cesse dans leur danse nocturne.
    Or nous échappons à la gravité
    Avec un changement de perspective.
    La beauté d'une idée est subjective ;
    Le ressenti, une réalité.
    La lueur des croyances nous sépare
    Et même si elles sont imaginaires,
    Nous ressentons vraiment dans notre chair
    La division de notre cœur épars.
  7. existence
    Si la religion et la spiritualité sont des sentiments et des émotions, la perspective d'être dans un espace qui englobe tout: nos perceptions, le son, l'image, le toucher, les pensées, notre imagination, nos besoins, désirs et aspirations, alors il n'y a pas besoin d'un sauveur pour nous sortir du monde que nous aimons, pas besoin d'une croyance pour être les uns avec les autres sinon celle de la solidarité. Le monde n'a pas besoin d'un avant ni d'un après puisqu'il a sa propre histoire, sa propre dynamique dont notre vie est l'expression.
    Nous ne sommes pas le monde, nous sommes son expression. Le monde n'est pas fait pour nous, c'est nous qui sommes faits pour le monde et par le monde. Ce n'est que par la focalisation sur notre mort personnelle que l'on en vient à désirer un paradis, et par la complaisance envers notre colère à halluciner un enfer ou encore la fin du monde. Quand un humain n'est plus là, il n'existe que par son absence, dont certains se réjouissent et d'autres pleurent.
    Ceux qui aiment cet humain font partie de ceux qui pleurent, jusqu'à ce qu'ils soient repus de leurs larmes et qu'ils se souviennent des bons moments passés. Voilà le seul paradis qu'on puisse promettre.
  8. existence
    Dieu sauve de la punition qu'il inflige. Il nous demande de faire certaines choses pour nous sauver comme si la menace ne venait pas de lui. Pourtant, il est censé être le juge qui nous destine à la punition. Avoir le diable comme sous-fifre pour exécuter la punition n'arrange pas son cas.
    Pour dédouaner Dieu, après que quelqu'un ait mis en évidence le non-sens d'un Dieu sauveur contre lui-même, certains argumentent que ce sont les gens eux-mêmes qui se condamnent par leurs actions. Autrement dit, ce serait dans la mécanique de la réalité physico-spirituelle que certaines actions soient punies par un enfer.
    Mais si la réalité est ainsi, alors Dieu n'est pas créateur d'une telle réalité, puisqu'il s'y oppose, il combat même un tel état des choses et se propose de nous protéger. Dans le christianisme, le bouclier est Jésus. Or dans ce cas, cela veut dire que Dieu est immergé dans une réalité spirituelle dont il n'a pas décidé du fonctionnement.
    Si Dieu est seulement une personne qui décide de sauver certaines personnes selon leurs actions, il n'est en fait pas le juge ultime, mais au mieux un résistant contre une tyrannie, au pire un notable profitant d'une situation désastreuse, promettant de sauver avec la demande qu'on le vénère au préalable et qu'on fasse certains rituels.
    Les humains qui ne font pas ce qui est demandé ne cheminent pas d'eux-même vers l'enfer, ils ne sont que les victimes d'un système judiciaire horrible dont le diable est le geôlier. En fait, nous humains n'oserions pas mettre en place un tel système judiciaire parce qu'il ne montre aucune compréhension ni aucune mesure et condamne tout le monde.
    La seule façon pour que Dieu soit effectivement juge, et que la notion de pardon ait un sens, il faudrait que Dieu ait le libre arbitre de punir ou non. Dans ce cas, il ne sauve pas les humains. Ils les condamne ou pas. Or la condamnation est une absence de compréhension et de sagesse. Seul le cas de l'usage de la force pour protéger a du sens. Et Dieu n'est certainement pas en danger. D'autre part dans ce cas, le diable n'est pas ennemi de Dieu mais son serviteur qui applique les sentences.
    Si Dieu est sage, alors il ne juge pas. Il n'envoie pas les gens en Enfer. Si un tel lieu existe, il n'est pas représentatif d'un légalité. Ce n'est pas un lieu de punition divine, mais un lieu où l'on peut arriver par erreur, indépendamment de notre vertu véritable.
    Si Dieu ou Jésus sauve de l'Enfer, il n'est pas le créateur du monde spirituel, ni le chef du monde spirituel. Il n'est pas tout puissant, mais fait ce qu'il peut pour nous indiquer un chemin, qui n'est pas en rapport avec la vertu mais avec la sureté spirituelle. Si Dieu ne nous aide que lorsqu'on lui obéit, alors il n'est pas sage, mais tente de profiter de la situation.
  9. existence
    Voila une injonction qu'on trouve dans la Torah. Le contexte de l'époque était qu'il y avait de nombreux cultes et peut-être cette critique des statues était une façon d'éviter d'entrer en compétition. Plutôt que de dire "nous avons la bonne statue qui représente le bon dieu", dire "les statues ne sont pas les dieux".
    C'est un peu comme de dire que les mots ne sont pas ce qu'ils désignent. C'est vrai mais en même temps, cela ne remet pas en question l'usage des mots pour communiquer et communier avec les autres. Avoir un mot pour désigner une divinité est une façon de mettre cette idée en commun, et avoir une statue pour représenter une divinité est une facon d'avoir un point de rassemblement physique commun.
    Critiquer l'idolâtrie, c'est un peu comme de dire que quand on regarde un film à la télévision, on voit une boite qui fait des images plutot que de voir une histoire et des personnages avec qui on entre en empathie.
    Il est intéressant de remarquer que le christianisme, dont le rapport avec l'Ancient Testament est ambigu, a oscillé entre la permission et l'interdiction des statues. Tantôt les gens ont été condamnés pour avoir des statues, tantôt ils ont été soutenus. Cela ne fait pas très sérieux. On sait de nos jours qu'au fil du temps, la permission a pris le dessus mais cela n'a pas toujours été le cas.
    Dans l'Islam, les représentations sont interdites. Cela est parfois un argument utilisé pour justifier de la disqualification des autres religions. Comme expliqué plus haut, l'argument n'est pas convainquant puisqu'alors les idoles sont auditives et mentales. Et puis, l'interdiction des idoles provient du judaïsme. Enfin, les musulmans se prosternent en direction de Kaaba, une construction cubique dans la ville de la Mecque. Donc ce cube est leur idole physique, sans laquelle ils ne peuvent pas faire leur prière.
    Cela dit, je pense que l'on peut aller plus loin encore dans le raisonnement. Lorsque quelqu'un se prosterne sans statue, en répétant des prières, il se fait une représentation dans son esprit. Finalement, la statue et la prière ne sont qu'une aide à la construction d'une représentation dans la subjectivité. De meme, la Kaaba qui represente un espace vide est une aide pour se representer un tel espace.
    Qu'il y ait un objet physique ou pas, l'idole est en fin de compte une construction mentale. Le croyant sans idole se construit en fait des idoles dans sa tête, il sculpte ses neurones et se prosterne devant le résultat. Les mots sont utilisés pour effectuer cette sculpture mentale, et parfois les images et les objets physiques sont également utilisés.
    Ainsi, toute prosternation se fait devant une idole, qu'elle soit un objet physique ou un objet mental. On pourrait dire qu'avoir un objet physique tend a standardiser la représentation visuelle tandis que sans objet physique, l'objet mental peut prendre de nombreuses apparences imaginaires. Cela dit, d'un point de vue auditif, toutes religions font appel aux prières et donc effectuent une standardisation d'un point de vue auditif.
    Les réactions fortes concernant le discours athée ont peut-etre leur source dans le fait que les mots prononcés peuvent défaire les idoles construites dans les esprits de certains croyants. Ainsi dans un tel cas le croyant n'aurait pas peur qu'on brise sa statue, mais peur qu'on brise sa statue imaginaire, sa représentation, son idole mentale. Cette peur serait d'autant plus grande que l'enjeu est important, notamment s'il pense que cette idole imaginaire le protège de l'enfer et lui promet le paradis.
    D'ailleurs, le paradis et l'enfer ne sont-ils pas des sortes d'idoles et anti-idoles ? Le paradis est un lieu idolâtré tandis qu'un bon dieu est un personage idolâtré. L'enfer est un lieu anti-idolâtré tandis qu'un mauvais dieu est un personage anti-idolâtré. Parfois l'enfer et le paradis sont représentés, parfois non. On a donc encore les memes cas d'idolâtrie :
    - idolâtrie physique visuelle : statues d'un bon dieu, des anges et des scenes au paradis
    - anti-idolâtrie physique visuelle : statues d'un mauvais dieu, des demons et des scenes de l'enfer
    - idolâtrie auditive et mentale : discours sur un bon dieu et un paradis
    - anti-idolâtrie auditive et mentale : discours contre un mauvais dieu et un enfer
    En fait, l'athéisme est comme une application rigoureuse de l'interdit de l'idolâtrie. Ni représentation physique ni représentation mentale des dieux, des enfers et des paradis. Mais un espace, le cosmos, substance de toute chose.
  10. existence
    S'il y a une dualité, elle n'est pas entre le bien et le mal. Comme expliqué dans un billet précédent, ces notions sont rapidement obsolètes quand on en revient à l'essentiel, nos besoins et aspirations.
    Supposons qu'autrui fait quelque chose et que cela nous déplaise parce qu'un de nos besoin n'est pas pris en considération. Si l'on est dans l'empathie, on va se demander quel besoin autrui cherche a satisfaire et quel besoin nous avons qui n'est pas satisfait. On peut rappeler à autrui quels sont nos besoins, dont il n'a probablement pas conscience. Et dans les cas extrêmes, on peut crier nos besoins si l'on pense que c'est la seule façon d'être entendu.
    Quand on n'est pas dans l'empathie mais dans la vengeance, on va mesurer quelle quantité de souffrance la situation nous procure, et l'on va chercher qui est le coupable, et l'on va le punir dans la même mesure ou l'on a souffert. Ou bien si la situation au contraire nous plait, on va mesurer notre joie et récompenser selon cette mesure. Cela ne ressemble peut-être pas à de la vengeance, mais pensez à "si tu n'es pas sage, tu seras privé de dessert". On peut même vouloir punir autrui pour le bien qu'on aurait aimé qu'il nous fasse.
    Or sans accorder de l'espace à l'empathie, la probabilité que nos besoins et aspirations soient réalisés décroit, alors même que c'est cela que l'on souhaitait au départ ! Comme c'est tragique !
    Il se dégage deux pôles qui sont exclusifs : l'empathie et la vengeance. Il n'est pas difficile avec la vengeance de verser dans le quadruple piège relationnel suivant :
    - je suis du coté du bien et tu es du coté du mal et c'est toi qui doit être puni
    - je suis du coté du mal et tu es du coté du bien et c'est moi qui doit être puni
    - toi et moi sommes du coté du bien et nous sommes supérieurs a l'humanité
    - toi et moi sommes du coté du mal et allons nous flageller mutuellement
    Alors que la vengeance divise, l'empathie est inclusive. Quand l'on comprend qu'autrui est un phénomène naturel qui a besoin que ses besoins et aspirations soient réalisés tout comme la fleuve s'écoule vers la mer, on ne peut pas faire autre chose que de l'aimer. L'empathie ouvre la porte du don de bon cœur.
    La dualité empathie/vengeance n'est pas entre soi et autrui, elle est dans notre esprit. Quand nous avons une impulsion vers autrui, nous pouvons nous demander si nous sommes dans l'empathie ou la vengeance. Est-ce que je suis en train d'augmenter la chance qu'autrui entende mes besoins et que j'entende les siens ? Si ce n'est pas le cas, quel besoin est-ce que j'essaye de satisfaire en faisant cela ?
  11. existence
    Voila une liste de catégories de besoins et aspirations humaines, et les principales modalités sensorielles associées. Bien entendu, vous etes invités a la remodeler selon votre sensibilité.
    Autonomie (S)
    Protection (S,T)
    Soin (T)
    Subsistence (T)
    Mouvement (V,T)
    Clarté (V)
    Réalisation (V)
    Sens (V,A)
    Communauté (V,A)
    Relations positives (V,A,T)
    Jeu (V,A,T)
    Equité (B)
    Entre parenthèse : S signifie en rapport a la perception de l'espace, T en rapport au toucher, V en rapport avec la vision, A en rapport avec l'audition, B en rapport avec l'équilibre.
    Une liste plus complète se trouve dans le billet precedent sur les besoins et aspirations.
  12. existence
    La CNV peut etre résumée en trois parties :

    déterminer nos besoins demander aux autres des actions faisables exprimer sa gratitude
    Déterminer nos besoins
    Il s'agit de sortir de la confusion entre les besoins, les jugements, les sentiments, les interprétations, les observations et les imaginations.
    Exemple entre besoin et jugement :

    J'ai voudrais de compagnie (besoin) Quel salaud, il m'a ignoré (jugement/interprétation)
    Sentiment et interprétation :

    Je suis frustré parce que j'ai besoin de plus de facilité et liberté de mouvement (sentiment) Il m'entrave dans toutes mes actions (interprétation)
    Observation et imagination :

    Cela n'a pas marché les trois dernieres fois (observation) Cela ne marchera jamais (imagination)
    Demander aux autres des actions faisables
    Quand on demande, si l'autre se sent menacé il ne le fera pas de bon gré et cela entache les relations. L'autre peut s'attendre à ce qu'on réagisse mal à un "non" si on a déja mal réagi par le passé ou bien si quelqu'un d'autre a mal réagit à un "non".
    L'on peut rappeler à l'autre qu'il est libre, et s'il dit non, tenter de comprendre ce qui l'empeche d'accéder à notre requete. En effet, il se peut que l'on comprenne le pourquoi du comment et alors que l'on trouve une solution. Parfois montrer de l'empathie peut suffire à rassurer la personne.
    L'usage de la force ne peut etre justifié que pour se protéger d'une menace réelle et directe. Autrement, c'est une prise de pouvoir sur autrui, ce qui le frustre dans son désir d'autonomie et de paix.
    Les demandes qui ne sont pas réalisables ou bien qui sont exprimées par une négation amene plutot de la confusion.
    Par exemple :

    j'aimerais que tu passes une soirée par semaine à la maison (concret et réalisable) ne passe pas trop de temps au travail (flou et négatif)
    Exprimer sa gratitude
    Utiliser des adjectifs positifs n'aide pas beaucoup, et cela resemble à une récompense. Au lieu de cela, on peut se connecter à l'autre en lui disant pourquoi on a de la gratitude.
    Par exemple :

    merci de m'avoir ramené en voiture, j'avais vraiment envie de voir mon oncle qui va déjà repartir deman (on dit l'action et ce que cela apporte) super, merci tu es un chef (flou et flatterie qui peut meme déplaire)
  13. existence
    Parfois, on est en conflit avec une autre personne, mais on ne se sent pas en conflit personnellement, et même si l'interaction avec l'autre est pénible, on ne lui en veut pas personnellement.
    C'est une situation qui fait apparaitre autre chose que soi-même, et qui est pourtant dans notre corps et notre esprit. On peut appeler cela notre âme, ou bien notre coeur, ou bien notre subconscient, ou bien d'autres parties de nous-mêmes.
    Si l'on accueille ces autres parties de nous-mêmes, et qu'on leur donne de l'attention et de l'empathie, il se peut qu'on finisse par les identifier comme nous-mêmes et qu'on gagne ainsi en unité.
    En attendant, cela peut être effrayant, parce qu'on a besoin d'équilibre ou de contrôler ce qui nous arrive. Cette détresse, qui est compréhensible, peut nous aveugler. On peut devenir sourd à ce que dit l'autre personne alors pourtant qu'on a les oreilles bien ouvertes.
    Ainsi, dans notre esprit et notre corps, il y a ce qu'on identifie comme "je", et le reste, que l'on appelle parfois "âme". Les pensées et les émotions qui sont ainsi séparées s'expliquent en partie par leur construction.
    En effet, il n'est pas rare que l'on éduque les enfants et les adultes selon des principes impersonnels "il faut", "c'est bien", "c'est mal", etc. Outre le fait que nous voudrions notre autonomie, ces pensées et les émotions ne se présente pas comme identifiée au "je".
    Et pourtant, indirectement elles le sont, et c'est pourquoi l'enjeu peut-être important, on peut monter sur ses grands chevaux, voire crier tout en disant que cela n'a rien de personnel.
    Au coeur de l'âme, il y a des besoins transpersonnels, et notamment le besoin de communauté. Bien entendu dans une situation particulière, il se peut qu'on agisse par préservation, par exemple pour ne pas être viré. Cela dit, plus profondément, il me semble qu'on accepte de vivre dans un système hiérarchique et punitif parce que l'on a besoin d'être avec les autres.
    Alors, quitter les conflits en question, ce n'est pas simplement porter la responsabilité de certains choix qui ne sont pas très beau, mais c'est quitter une certaine société pour en rejoindre une autre, basée sur l'empathie.
    Bien que cela puisse prendre la forme d'un déplacement géographique, c'est avant tout un changement intérieur, une migration de notre âme, et cela demande du courage. L'on est surpris parfois de voir que certaines personnes nous y rejoignent.
    La résolution est donc quelque chose de paradoxal à premiere vue. Il s'agit pour l'essentiel de garder les relations sociales mais de quitter intérieurement la société où on les a rencontrées. Petite précaution, pour éviter de mépriser les autres, on peut leur donner la possiblité de nous rejoindre dans la nouvelle société ou leur expliquer un peu ce qui se passe pour leur donner la possibilité de comprendre un peu et de ne pas être trop perdu.
    Il se peut que ce faisant, l'on termine vraiment certaines relations. En effet, à quoi bon rester avec des gens qui ne nous permettent pas d'exprimer tout notre potentiel de vie et d'amour ?
    Mais comprenons-nous, la résolution du conflit entre âmes est avant tout la résolution de conflit entre nos stratégies pour vivre avec les autres et nos stratégies pour avoir des relations sociales constructives. Un bon point de départ est d'avoir de l'empathie pour notre besoin de communion.
  14. existence
    Souvent, c'est la même question qui revient quand on parle de religion. On nous demande ce qu'il y avait avant, et comme on a pas de réponse, on nous dit que cela prouve que Dieu existe, que la religion est vraie et que l'on doit se soumettre aux textes sacrés.
    Tout d'abord, j'ouvre une parenthèse pour dire que l'existence d'une ou plusieurs divinités surnaturelles n'est pas lié automatiquement aux religions ou aux textes sacrés. Les croyants qui affirment que leur religion est la vraie n'ont jamais parlé à la divinité qu'il suppose, et le fait qu'ils auraient eu une autre religion s'ils étaient nés dans un pays différent peut sans doute les aider a relativiser.
    On peut comprendre que les gens soient attachés à une culture et à des traditions dans lesquelles ils se retrouvent, cependant, la plupart des traditions n'ont rien de surnaturel, et l'on peut se retrouver dans cette réalité, sans prétendre connaitre les pensées intimes d'une supposée divinité.
    En d'autres termes, en principe, la croyance en une divinité ou la non-croyance en une divinité devrait avoir peu d'importance sur la maniere dont on conduit sa vie. Une culture ne se résume pas a affirmer qu'une divinité existe ou pas. Fin de parenthèse.
    Cela dit, si l'on trouve toujours que la question importe, il y a différentes réponses selon que l'on s'adresse à l'athée, au scientifique, ou au sceptique.
    Pour l'athée, c'est presque un principe de considérer que le monde n'est pas une personne. Je suppose que cela se base sur la distinction entre les êtres animés et les choses inanimées. On comprend qu'on s'adresse a une voiture comme s'il s'agissait d'une personne, mais ce n'en est pas une. Le monde contient des êtres animés, mais il n'est pas lui-même un être animé. L'athée fait donc la différence entre sa subjectivité et la réalité (certains croyants font cette différence aussi). Et il considère que la réalité, l'univers, n'a pas d'intention, et que peut-être il est contenu dans une autre univers, etc. mais qu'ultimement, il n'y a pas de cause, il y a un univers ou un multivers plus ou moins éternel.
    Pour le scientifique, l'instant du big bang est inconnu pour le moment, et en gros, si l'on peut tester quelque chose, alors on a des réponses naturelles, et si l'on ne peut pas tester, on est dans la spéculation et en toute rigueur on ne peut rien savoir. C'est donc une forme d'agnosticisme. Les religions sont des théories, mais qui ne sont pas testables, tout comme la théorie des multivers ou la théorie des cordes. Tant que l'on ne peut pas les vérifier, le scientifique dit qu'il ne sait pas. Ce qui n'est pas une facon de dire qu'un croyant a raison !
    Pour le sceptique, la religion apparait comme une construction sociale et mythologique. En tant que telle, elle n'a donc pas de crédibilité particulière, tout comme on ne peut pas dire qu'un tradition est vraie ou fausse. Avant de chercher a prouver quoi que ce soit, il faudrait encore prouver qu'il y a un quelconque phénomene a expliquer. Or tout ce que la religion montre comme preuve peuvent s'expliquer par la psychologie et la sociologie. Un sceptique attend donc une preuve extraordinaire avant de réfléchir à une affirmation extraordinaire.
    Cependant, comme expliqué dans la parenthèse, il est tout à fait acceptable d'être croyant, puisque d'un point de vue métaphysique, on ne peut pas dire grand chose du big bang, et une culture n'est pas une question de vrai ou de faux. Personnellement, j'aimerais simplement que les croyants entendent qu'on les accepte en tant qu'être humains meme si l'on ne partage pas leur point de vue ou leur vision de la moralité, et qu'ils acceptent les autres quand ils ne partagent pas leur point de vue ou leur vision de la moralité.
    Dans le fond, j'ai l'impression que les croyants ont peur du laisser-faire, que l'on sorte du controle religieux. Peut-être ont-ils besoin de se sentir en securité ? Que l'on soit unis ? Toutes ces choses, les athées peuvent l'entendre. Il n'est pas nécessaire de formater la spiritualité des gens pour cela.
  15. existence
    Nous avons un besoin de justice, et cela est en partie la source des conflits entre les spiritualités. Enfin, pas exactement le besoin de justice, mais comment nous l'entendons et comment nous la mettons en pratique.
    La première erreur est d'oublier le contexte. La deuxième erreur est la loi du Talion, c'est-a-dire de faire à autrui le meme mal que l'on pense qu'il a fait. Pour parler de la première erreur, je vais suppose que l'on est dans la perspective de la loi du Talion, parce que cela est plus parlant. Ensuite, j'expliquerai en quoi cette loi est une erreur de justice.
    Voyons la première erreur. Si dans un souci d'équité, on veut appliquer la loi du Talion, mais qu'on oublie le contexte, on est dans l'injustice. Prenons un sujet léger pour détendre l'atmosphère : l'euthanasie consiste à tuer quelqu'un qui est en souffrance et n'a pas de perspective de vie. Le contexte est qu'une personne soit en souffrance et n'ait pas de perspective de vie. La loi du Talion appliquée sans contexte serait que l'on tue la personne qui a pratiqué l'euthanasie. Un meurtre pour un meurtre. Mais l'euthanasieur n'est pas dans le meme contexte. Il n'est pas en souffrance et il a une perspective de vie.
    Si l'on applique la loi du Talion avec le contexte, cela veut dire que si l'euthanasieur un jour se trouve dans la souffrance et sans perspective de vie, il soit également tué. Et il se peut que ce soit le souhait de l'euthanasieur lui-meme dans une telle situation, par exemple sur un lit d'hopital.
    Le contexte change tout, et si on l'oublie, on fait l'opposé de la justice tout en croyant faire la justice ! Ce qui peut causer cette erreur est une pensée morale simpliste comme "tuer c'est mal", "voler c'est mal", etc. De facon semblable, ce serait comme vouloir faire justice contre un pauvre qui a volé dans un magasin pour manger, et que l'on depossèderait au profit du magasin afin de faire justice. La loi du Talion ne peut pas etre appliquée du fait de l'asymétrie.
    Voila pour la première erreur, qui est une application erronée du principe d'équité. La deuxième erreur est la loi du Talion elle-meme. En fait, cela ressemble à de la vengeance, n'est-ce pas ? Et d'ailleurs cela est dit clairement quand on dit que quelqu'un doit etre puni. J'ai expliqué dans un billet précédent que en quoi l'empathie est préférable a la vengeance. En soi, cela est deja un bon argument pour remettre en question cette loi morale, ou tout au moins de faire une pause et de la questionner.
    Les gens qui recherchent la vengeance semblent motivés par le desir de maintien du pouvoir et le principe d'impressionner pour obtenir un certain comportement. La vengeance repond donc à un désir de pouvoir, la peur de perdre la face, et à d'autres besoins, comme par exemple le besoin de sécurité ou un quelconque besoin auquel on considère qu'autrui s'oppose. C'est par exemple un thème qui revient souvent avec la tromperie amoureuse. Il apparait que l'équité est assez secondaire dans tout cela, et on se trompe soi-meme à penser que l'on est motivé par elle.
    La loi du Talion est donc motivée par un désir violent d'etre satisfait et la peur de la dévalorisation, c'est-à-dire au besoin d'etre valorisé. Et elle a generalement un effet paradoxal. On entre dans un conflit sans fin, ce qui est résumé par "la haine engendre la haine", plutot que d'arriver à la réponse des besoins, qui est pourtant spontanée quand on arrive à les entendre et à les faire entendre avec empathie.
    Il peut aussi y avoir un désir de solidarité avec les victimes dans la loi du Talion. Mais cela ne fait que déplacer la question, et cela est équivalent à se demander ce que ferait la victime si elle en avait les moyens. Et d'ailleurs, on peut se tromper sur ce que voudrait la victime, et projeter un désir de pouvoir sur elle. Peut-etre la victime voudrait seulement du réconfort et l'assurance qu'elle ne sera plus une victime.
    C'est sans doute tous ces écueils qui font dire parfois que la solution est dans l'abandon de la notion de moralité et de justice. Comment pourra-t-on trouver la paix entre les spiritualités (y compris l'athéisme) dans ces conditions ?
    Il me semble que la réponse réside dans la prise en compte du contexte des actions, du désir de valorisation et de la possibilité d'obtenir que nos besoins soit répondus avec une communcation non violente. Cela demande non pas de sortir de toute notion de justice et de moralité, mais de sortir de la réaction primitive "Soit je le mange, soit il me mange".
  16. existence
    La compétition est sans doute une part naturelle de nos échanges, et elle n'est pas toujours problématique. Cependant, la valorisation de la compétition me semble une erreur du point de vue de l'épanouissement des humains et je voudrais expliquer pourquoi j'en arrive à cette conclusion.
    Tout d'abord, demandons-nous à quel besoin la compétition répond afin de mettre en évidence qu'il s'agit d'une stratégie parmi d'autres plutôt qu'un besoin fondamental. On veut participer et si possible gagner dans une compétition et éviter de perdre. Pourquoi cela ? Parce que participer répond au besoin de jeu et de défi et que la victoire apporte de la reconnaissance, de la valorisation, du prestige, du rang social. La défaite apporte l'humiliation, la dévalorisation et l'exclusion sociale. Soit on est sur le podium, soit on est inconnu, voire moqué.
    L'esprit Coubertin est théorique. Dans la pratique, la défaite est douloureuse et certains athlètes se font vivre des conditions terribles pour accéder au podium. Beaucoup de la souffrance engendrée est cachée, pour ne pas paraitre faible. Et les perdants sont laissés de coté, alors on ne sait pas quels sont leurs sentiments. On interview certes parfois des perdants, mais seulement parmi ceux qui ont une probabilité d'être sur le podium. Certes, certaines personnes aiment la souffrance, mais pas autant que cela. Le podium hante probablement ceux qui ont manqué de reconnaissance et d'attention dans leur passé et qui n'ont pas accueilli leurs sentiments passés.
    Il est clair donc que la compétition apporte certes de la reconnaissance et de la valorisation à certaines personnes, mais dans le même temps en prive d'autres, qui sont généralement plus nombreux. Ce n'est donc même pas un jeu à somme nulle, mais un jeu à somme négative ! Il y a plus perdants que de gagnants.
    Pourtant obtenir la reconnaissance par la compétition évite de montrer notre fragilité et cela apporte un soulagement si l'on a peur d'exprimer un besoin de reconnaissance ou de valorisation inconditionnelle, ou si l'on sait que cette demande sera rejetée. Notez que l'on peut croire qu'une telle demande sera rejetée simplement parce qu'on a jamais essayé.
    Quand on souffre, on a tendance à mordre plutôt que de s'ouvrir avec amour. Une tragique situation qui indirectement soutien la compétition.
    Or on peut répondre au besoin de défi en faisant des choses qui sont en premier lieu neutres pour les autres ou encore en faisant des choses avec les autres, en coopérant avec les autres. La compétition n'est donc pas la seule stratégie, et en fait il semble que ce soit la pire stratégie possible. Quelle différence entre le bonheur d'un groupe de personnes dont seuls quelques uns sont valorisés parce qu'ils ont gagné contre les autres et le bonheur d'une équipe qui réussit ensemble sans le faire contre quiconque et qui peut se féliciter mutuellement ?
    La compétition peut être implicitement soutenue par l'idée que l'on mérite a priori l'humiliation, la dévalorisation et l'exclusion sociale pour le simple fait d'être humain. Ce qui arrive aux perdants apparait alors comme normal. La compétition apparait comme le moyen de sauver une minorité de personnes de leur sort commun. Et le reste est à jeter à la poubelle.
    Les gens ont besoin certes de défis, de reconnaissance et de valorisation. Pour l'intéret de chaque individu de la multitiude, on ne peut que désirer se tourner vers des coopérations. On peut alors avoir la satisfaction de réaliser des choses ensemble.
    Il y a un besoin auquel la compétition ne répondra jamais : c'est le besoin d'unité sans limite.
  17. existence
    Nous avons en commun les besoins et aspirations fondamentales humaines. Outre les besoins évidents comme manger, se reposer et respirer, etc. il y a de nombreux autres besoins et aspirations !
    Si vous pensez a un besoin qui ne serait pas la, n’hésitez pas a m'en faire part en bas. Sans plus attendre voici donc 7 catégories contenant chacune 7 items. Les catégories sont plutôt indicatives et pour faciliter la vue d'ensemble.
    Jeu : l'engagement, l'amusement, la spontanéité, le rythme, le confort, la facilité
    Sens : avoir des objectifs, l'éveil/la conscience, la beauté, l'aventure, le défi, la créativité, la réussite
    Soins : l'affection, l'intimité, la proximité, le contact, la paix, la sécurité, l’hygiène
    Clarté : la simplicité, comprendre, l'efficacité, la précision, la réassurance, la liberté, le choix
    Équité : l'impartialité, le partage, la coopération, l'honnêteté, la fiabilité, la cohérence, l'harmonie
    Empathie : l'acceptation, la reconnaissance, la considération, l'espace, la confiance, la compréhension, le deuil
    Communauté : l'appartenance, la contribution, la connexion, l'inclusion, la solidarité, le soutien, la chaleur humaine
  18. existence
    Quand nous étions petits, dépendant de nos parents, il arrivaient qu'ils n'étaient pas parfaits avec nous. Alors nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait nous nier, que c'était de notre faute, que nous ne méritions pas. Or nous n'y pouvions rien. Et nous avons appris des comportements qui nous apportaient leur attention, leur affection et leur valorisation. Et cela prend du temps de s'en déconditionner. Souvent nous répétons les rôles qui ont marché par le passé.
    Plus tard, nous sommes confrontés à des situations inédites et nos parents ne sont pas toujours là pour donner leur avis ou bien leur avis ne nous intéresse pas. Cependant, nous recherchons toujours cette approbation. Les gens qui ne le font pas, qui ne se soucient pas d'être valorisés par les autres ou au contraire de déplaire, on dit qu'ils sont sans vergogne.
    Ce mouvement est fort et il est renforcé par notre besoin de contact social. Tellement que cela a une influence sur nos pensées et sur l'évaluation des situations auxquelles nous sommes confrontés. La vergogne nous pousse à faire les choses pour lesquelles nous recevons un soutien, et nous détourne des choses pour lesquelles nous sommes critiqués. Ou bien nous motive à prouver que nous avons raison malgré tout.
    La vergogne peut avoir un effet positif parce que si l'on agit avec vertu pour la communauté, il est probable que nous recevions du soutien. Cependant, quand la majorité des gens a une réaction injuste envers un individu ou une minorité, la vergogne est une force à laquelle nous devons résister pour rester dans la vertu.
    Les religions sont un mélange, avec des bonnes et des mauvaises choses, des préconisations qui prennent en compte les besoins humains et d'autres non. Dans ce cadre, la vergogne nous pousse à les suivre que ce soit le cas ou non. Dans certains cas, cela est tragique et c'est en partie pourquoi certaines personnes s'opposent radicalement à la religion.
    Parfois, de façon moins tragique, mais tout de même notable, la vergogne nous pousse à dire que la religion est vraie, à valoriser la foi, alors que nous n'avons pas de raison pour le faire. Dans ce cas, il y a une désapprobation notable de la remise en question des croyances religieuses. Pour certaines personnes, cela est neutre, et l'on peut valoriser les croyances religieuses pour que tout le monde soit content, que cela ne change rien au fond. Quelle importance de dire que la religion est vraie puisque de toutes façons, cela n'est pas dans la réalité ? D'autres ont davantage besoin de transparence.
    La religion nous confronte au rôle ambigu de la vergogne. Et au fond, à cette condamnation à vie que nous nous sommes infligé quand nous avons considéré que nous étions responsables des limites de nos parents et de leur ignorance des besoins et des aspirations humaines. La paix intérieure à propos de la religion semble moins dans la disparition hypothétique de la religion que dans l'acquittement de nous-mêmes et la libération de la vergogne, a minima quand elle est contraire à la vertu.
  19. existence
    Je suis un peu inquiet que le mot psy soit devenu une excuse pour se séparer des autres et se réfugier dans une tour d'ivoire. Voire d'agresser les autres qui nous montrent de l'empathie ! Parfois, on est tellement conditionnés à se juger les uns les autres que l'on envisage même plus qu'on puisse avoir une relation empathique avec autrui.
    Ayant étudié un peu la psychologie, c'est vrai que souvent les psys sont dans le jugement des autres, ils les mettent dans des cases : parano, pervers, schizo, ADHD, etc. Souvent ils considèrent qu'il y a des problèmes au lieu de voir des êtres humains et évitent d'avoir des relations humaines avec leurs patients. Cela est théorisé par le notion de "distance thérapeutique".
    Mais un certain nombre de psy se rendent compte de la deshumanisation dans leur profession. Dans les trois années que j'ai fait, on nous a montre une vidéo d'enfants qui jouent, et les psy qui prenaient pour supposition qu'ils étaient malades arrivaient à une analyse de leur comportement dans ce sens tandis que ceux qui n'avaient pas de supposition n'y voyait pas ces problèmes. Cela dit, qui s'en souvient au milieu d'innombrables terminologies ? Et que dire des différentes branches de psychologies qui se chient ouvertement les unes sur les autres en prétendant être meilleures ?
    Je pense que le sujet est plus général. A savoir que l'on est élevé dans une culture ou l'on méprise les besoins et que souvent l'on apprend à se venger des autres plutôt que de leur dire ce dont on a besoin. Si l'on ne peut pas parler de ses besoins, la situation se bloque facilement et c'est logique qu'on considère autrui comme son ennemi. Il est naturel qu'on assure sa survie. L'empathie est pour moi la cle pour sortir de cette solitude de nos besoins.
    Parfois un psychologue est une personne neutre qui peut nous apporter un espace de sécurité, cela dit, ce n'est pas une raison pour considérer que l'empathie est le boulot exclusif des psy et que nous ne sommes pas compétents pour cela. Nous sommes des êtres humains, cela nous donne naturellement une certaine compétence.
    Il me semble qu'il y a deux choses à éviter quand on se met en empathie :

    avant de chercher des solutions, attendre que tous les besoins de la personne aient été entendus. Quand cela arrive, il y a par exemple un silence de soulagement. On peut en rester là, profiter du moment pour respirer. Ensuite, on peut parler avec la personne, si elle en a envie, de solutions, cela dit, cela est souvent superflu. Parfois, il faut se retenir de le faire. Nous avons envie de contribuer et nous l'avons deja fait si nous avons écouté la personne avec empathie. sortir de soi-même en disant par exemple que c'est terrible, que c'est bien, en parlant d'une histoire qui nous est arrivé qui serait similaire, en posant de questions qui n'aident pas notre compréhension mais seulement répondent a notre curiosité, etc. Cela nous donne un sentiment de proximité avec autrui, mais cela réduit la probabilité qu'autrui aille au bout de la liste de ses besoins.
    Et il y a deux situations ou il est préférable d'éviter de parler explicitement d'empathie et de besoins :

    Si l'on a soi-même besoin de beaucoup d'empathie au même moment. Il est préférable dans ce cas de prendre un peu de distance et d'avoir de l'empathie pour soi-même. Notez que cela est valable dans l'autre sens, à savoir que l'on a peu de chance d'obtenir de l'empathie d'autrui si autrui a besoin de beaucoup d'empathie au même moment. Si quelqu'un semble allergique à parler de ses besoins, pas la peine d'insister. Autrui peut ne pas se sentir suffisamment en confiance pour ouvrir son coeur. Ou bien avoir des émotions qui l'en empeche. Ou bien être conditionné, etc. Dans ce cas, on peut imaginer pour soi-même quels sont les besoins que la personne ne dit pas.
    Bonne empathie !
  20. existence
    La question bien et mal, sain et malsain, sucré et salé, thé ou café, peut être considérée de différentes façons. Par exemple, est-ce que l'on se demande si la réalité contient objectivement ces notions ou bien s'il s'agit de quelque chose de subjectif ? En fait, la réponse est entre les deux.
    En effet, fondamentalement, les lois du monde ne se préoccupent pas du bien ou du mal, comme elles ne se préoccupent pas du confort et de l'inconfort ou de réguler la température. Ce n'est que parce que nous avons besoin du confort, d'une température de 20 degrés, d’être en sécurité, d'avoir de la douceur provenant d'autrui, que l'on parle du bon et du mauvais.
    S'agit-il pourtant de quelque chose de subjectif ? Pas vraiment, parce que l'on a objectivement des besoins. Certes, le besoin de respirer et de manger semble plus incontournable que le besoin de douceur et de se sentir en sécurité, mais d'une part, on peut argumenter qu'objectivement nous avons besoin de sécurité, et d'autre part, même si l'on ne trouve pas de justification pour un besoin, il n'en reste pas moins qu'il fait vraiment partie de nous.
    La question du bien et du mal n'est donc ni une question objective ni une question subjective. Elle est entre les deux, il s'agit de la considération de la réalité de nos besoins, du souhait d'une expérience subjective sereine ou dynamique selon le moment. Le bon est ce qui apporte le bonheur et le mauvais ce qui le retire. Le bien et le mal sont simplement la forme en adverbe, c'est-a-dire que le bien est la façon qui apporte le bonheur et le mal est la façon qui le retire.
    La notion de bien et de mal dépend donc de la définition qu'on a du bonheur. Dans une certaine mesure, cela peut être subjectif et donc relatif. Pour éviter de s'embourber dans les spéculations, je pense qu'il est nécessaire de revenir a la source : nous sommes heureux, satisfaits, quand nos aspirations sont réalisées, quand nos besoins sont répondus. Nous sommes dans la douleur ou la tristesse quand nos besoins sont piétinés, quand nos aspirations sont frustrées.
    Quand nous en revenons a nos besoins, nous avons un espace qui ouvre des possibilités. De nombreuses stratégies différentes permettent de répondre a nos aspirations. Le bon et le mauvais dépendent des situations et le bien est a réinventer tout le temps.
    Le mal survient quand en tentant de répondre a un besoin, on en piétine un autre. Cela n'est donc pas fondamentalement de la malveillance, mais souvent de l'ignorance. Parfois on ne sait pas ce dont on a besoin soi-même, et souvent on ne sait pas ce dont a besoin autrui. Dans ce sens, le mal est souvent le résultat d'une absence de communication avec soi-même et avec autrui. Sans information suffisante, il est probable que nos tentatives soient malhabiles.
    Pour être en paix avec autrui, ne lui faisons pas porter la responsabilité de nos sentiments. Parlons plutôt des besoins et aspirations de chacun, et l'on aura spontanément des solutions qui nous apparaissent, des stratégies qui permettent de répondre aux besoins sans que cela soit au détriment des autres.
  21. existence
    Cela peut sembler une curiosité linguistique de prime abord. Le mot foi signifie confiance. Les croyants ont confiance dans un dogme religieux.
    Quelqu'un de mauvaise foi est quelqu'un à qui on ne peut pas faire confiance, parce qu'il cherche juste à démonter ce qu'il veut démontrer sans prendre en compte les éléments qui sont manifestement contradictoire avec ce qu'il dit.
    Ainsi, la mauvaise foi concerne la confiance qu'on peut accorder à quelqu'un, alors que la Foi désigne la confiance qu'a quelqu'un en une religion. La question revient dont à se demander si on doit faire confiance à quelqu'un qui a lui-même confiance en quelque chose ou en quelqu'un.
    En argumentant avec des croyants, on se rend compte rapidement que les arguments proposés relève de la mauvaise foi : ils fuient les vérifications par les expériences et les vérifications statistiques... sauf quand elles ne sont pas en contradiction avec leur dogme. On sent bien qu'ils veulent confirmer leur religion quelque soit le prix pour la rigueur du raisonnement. Il semble donc que les croyants, qui affirment avoir la Foi, peuvent être de mauvaise foi.
    La confiance n'est pas transitive, c'est-à-dire que si A a confiance en B et B a confiance en C, il ne s'ensuit pas que A a confiance en C. En l'occurrence, si un athée a confiance en un croyant et que ce croyant a confiance en une religion, il ne s'ensuit pas que l'athée a confiance dans la religion en question.
    Le "truc" des croyants est d'affirmer que C existe réellement à l'extérieur d'eux-mêmes. Ils affirment avoir confiance en Dieu, en considérant qu'ils ne sont pas Dieu eux-mêmes. Cela serait effectivement présomptueux d'affirmer est le maitre de l'univers, même si je soupçonne certains croyants dans leur fort intérieur de ressentir les choses comme cela.
    Le simple fait de considérer qu'on homme domine quelques hommes ne laisse pas indifférent, alors l'idée qu'un être domine l'univers entier suscite les passions. Est-ce à dire que Dieu existe ? En tant qu'objet extérieur à nous-mêmes, non, en tant que phénomène psychologique et social, oui. Les athées ne nient pas cela, sinon, ils ne se fatigueraient pas à essayer de démontrer que les croyants ont tort.
    Les athées donc, ne nient pas la foi des croyants, mais nient que le sujet de cette foi soit un être extérieur au croyant. Selon Nietzsche, puisque l'âme n'est pas extérieure au corps, ils s'agit en fait de la grande raison du corps, d'une force intérieure. Et cette force, il s'agit de la volonté de puissance (ou plus exactement la volonté vers la puissance).
    Tout le monde peut ressentir cela. Quand un chanteur nous fait frissonner ou emporte le public, ils expriment la volonté de puissance. C'est cela qui plait aux gens. Pourquoi ? Parce que cela nous constituent.
    Il ne s'agit pas d'un être, donc le terme Dieu est assez inapproprié. Est-ce que c'est à l'extérieur du croyant ? Oui et non. La volonté de puissance nous constitue, et les croyants ressent cela sans vouloir en porter la responsabilité. Ainsi ils parlent d'un être qui domine l'univers entier... tout en affirmant être humble. Mais ce qu'ils voient à l'extérieur est en fait ce qu'il y a au plus profond d'eux-mêmes, ce que nous avons tous au fond de nous-mêmes. Cela est donc aussi extérieur au croyant au sens où cela concerne pas que les croyants.
    La mauvaise foi des croyants, c'est donc l'affirmation de la volonté de puissance tout en rejetant la responsabilité sur un être fictif, supposément à l'extérieur des gens.
  22. existence
    Que l'on soit athée ou croyant, ce qui fait que notre relation avec autrui est bonne, c'est quand il a de l'empathie pour nous.
    Quand autrui a une compréhension de nos sentiments et de nos besoins, il a tendance à agir spontanément d'une façon qui est compatible. Soit il répond a nos besoins, soit il nous laisse l'espace pour répondre a nos besoins.
    Et quand nous avons cette compréhension, nous avons spontanément tendance a répondre aux besoins d'autrui ou à lui laisse l'espace pour qu'il puisse le faire. Nous ne sommes plus obligés, nous sommes libres de faire cela parce que nous comprenons.
    Bien entendu, dans la pratique, cela n'est pas simple pour différentes raisons. Cependant, je suis convaincu qu'il s'agit de la question fondamentale.
    Chacun sa façon d'interagir avec autrui, de lui montrer qu'il le comprend. Parfois on montre à autrui notre empathie sans utiliser de mot qui décrivent explicitement des émotions. Et parfois, on utilise des mots qui décrivent des émotions et des besoins d'une façon qui n'est pas empathique.
    S'il l'on est athée, on peut bien entendu promouvoir notre point de vue en expliquant des éléments de la réalité, et expliquant pourquoi l'on pense que les croyances sont des illusions, etc. Cela dit, il est plus fondamental de tenter d'avoir une bonne connexion avec autrui, qu'il nous comprenne et que nous le comprenons.
    On peut appeler cela la "paix intersubjective". Être en paix avec la différence de point de vue. Parfois, on justifie la guerre intersubjective avec la notion "d'esprit critique". Or il importe de distinguer le fait d'expliquer pourquoi nous sommes en désaccord et le fait de d'utiliser des étiquettes négatives, de houspiller autrui à propos de ses idées.
    Même si nous n'attaquons pas explicitement la personne à qui nous parlons, quand nous lui disons que ses idées sont mauvaises ou dangereuses, indirectement nous l'attaquons. Nous sommes d'ailleurs tellement habitue à cette façon d'interagir que nous sommes parfois offenses par des observations qui sont en fait des explications de désaccord.
    Dans tous les cas, l'important est de revenir à l'empathie. Si nous considérons que nous n'expliquons pas notre désaccord, nous pouvons a la place avoir de l'empathie pour nous-même, puis expliquer à autrui ce dont nous avons besoins.
    Il se peut que la résolution soit différente de celle que nous avions imagine de prime abord. Avec de l'empathie, nous pouvons être créatif pour trouver des façons répondre a nos aspirations.
  23. existence
    Le matérialisme est l'affirmation de l'esprit comme phénomène corrélé à l'activité de la matière, c'est-à-dire que la perception subjective est liée à l'activité des neurones. Or notre esprit n'est pas qu'une machine à percevoir, il est créateur d'une réalité subjective. Cette puissance créatrice permet d'imaginer des choses qui n'existent pas, de comprendre et d'avoir de l'empathie avec autrui simplement en étant en sa présence.
    Une différence avec la spiritualité déiste est que cette subjectivité n'est pas créatrice de la réalité matérielle, cette dernière existe indépendamment de notre perception. Considérer que l'esprit est créateur de la matière réelle est une flatterie spirituelle. Notre esprit jubile à l'idée d'être le créateur de l'univers et cette confusion entre subjectivité et réalité prend la forme d'un mot : Dieu. D'où l'idée d'un être qui aurait créé l'univers et ses caractéristiques anthropomorphes.
    Puisque notre esprit n'est pas tout puissant sur notre environnement réel, nous avons une angoisse fondamentale. Elle est réconfortée par l'idée que le monde est surtout maitrisé par les humains mise à part les catastrophes naturelles. Nous ne vivons pas dans la jungle et les prédateurs naturels sont en général sous contrôle. Ainsi, au-delà des lois physiques, il n'y a pas la loi de la jungle, mais la loi humaine, certes imparfaite, mais tout de même moins terrifiante, parce qu'elle peut être bienveillante.
    Notre angoisse fondamentale se déplace donc sur notre environnement social. Ce n'est pas un hasard si nous recherchons à être aimé. Nous cherchons à influencer notre environnement social pour qu'il soit bienveillant. Et la domination n'est généralement pas la meilleure méthode. L'empathie et la synchronisation avec autrui sont plus efficaces. Nous comprenons ainsi qu'autrui souhaite qu'on soit bienveillant avec lui
    Une deuxième différence donc avec la spiritualité déiste, on met en œuvre la bienveillance non pas parce qu'on a été ordonné de le faire, mais parce que cela répond au désir d'autrui et de nous-même de vivre dans un environnement sécurisant.
  24. existence
    La croyance religieuse n'est pas un problème, et même la religion non plus. On peut avoir une interprétation religieuse de la réalité. Même si cela me déplait, parce que je suis attaché à la vérité objective, je ne considère pas que ce soit un problème pour la société.
    Un professeur peut être croyant dans la mesure où il enseigne sa matière correctement, sans déformer les connaissances actuelles. Si quelqu'un pense que sa croyance décrit vraiment la réalité, de mon point de vue il est dans l'erreur, mais après tout, on a le droit de se tromper.
    Le problème, qui peut-être lié à la croyance, mais pas toujours, est le non respect du principe de légitimité. Selon ce principe, on peut décider dans la mesure où l'on est concerné. Il peut être bafoué de deux façons complémentaires :
    - en exigeant d'autrui des choses sur lequelles on a pas de légitimité, comme sa vie privée
    - en exigeant d'autrui qu'il se sente concerné et prenne des décisions sur des choses dont il n'a pas de légitimité
    Dans le premier cas, il s'agit par exemple d'injonctions sur la façon de se comporter, ou bien sur la vie sexuelle, ce qui est un péché habituel de la part des religions. Dans le deuxième cas, il s'agit de l'injonction à se sentir concerné par la vie d'autrui, par la victimisation notamment, y compris au sujet de personnages imaginaires venant des mythes religieux.
    Le principe de légitimité est lié au principe de subjectivité et au principe de responsabilité. Souvent l'intolérance, qu'elle soit religieuse ou non, provient d'un manque de compréhension de la subjectivité, la perception et la construction psychologique de la réalité. Le principe de responsabilité quant à lui est souvent piétiné par la pensée associative, qu'elle soit religieuse ou non.
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