Le matérialisme est l'affirmation de l'esprit comme phénomène corrélé à l'activité de la matière, c'est-à-dire que la perception subjective est liée à l'activité des neurones. Or notre esprit n'est pas qu'une machine à percevoir, il est créateur d'une réalité subjective. Cette puissance créatrice permet d'imaginer des choses qui n'existent pas, de comprendre et d'avoir de l'empathie avec autrui simplement en étant en sa présence.
Une différence avec la spiritualité déiste est que cette subjectivité n'est pas créatrice de la réalité matérielle, cette dernière existe indépendamment de notre perception. Considérer que l'esprit est créateur de la matière réelle est une flatterie spirituelle. Notre esprit jubile à l'idée d'être le créateur de l'univers et cette confusion entre subjectivité et réalité prend la forme d'un mot : Dieu. D'où l'idée d'un être qui aurait créé l'univers et ses caractéristiques anthropomorphes.
Puisque notre esprit n'est pas tout puissant sur notre environnement réel, nous avons une angoisse fondamentale. Elle est réconfortée par l'idée que le monde est surtout maitrisé par les humains mise à part les catastrophes naturelles. Nous ne vivons pas dans la jungle et les prédateurs naturels sont en général sous contrôle. Ainsi, au-delà des lois physiques, il n'y a pas la loi de la jungle, mais la loi humaine, certes imparfaite, mais tout de même moins terrifiante, parce qu'elle peut être bienveillante.
Notre angoisse fondamentale se déplace donc sur notre environnement social. Ce n'est pas un hasard si nous recherchons à être aimé. Nous cherchons à influencer notre environnement social pour qu'il soit bienveillant. Et la domination n'est généralement pas la meilleure méthode. L'empathie et la synchronisation avec autrui sont plus efficaces. Nous comprenons ainsi qu'autrui souhaite qu'on soit bienveillant avec lui
Une deuxième différence donc avec la spiritualité déiste, on met en œuvre la bienveillance non pas parce qu'on a été ordonné de le faire, mais parce que cela répond au désir d'autrui et de nous-même de vivre dans un environnement sécurisant.
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