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L'empathie ou la vengeance


existence

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S'il y a une dualité, elle n'est pas entre le bien et le mal. Comme expliqué dans un billet précédent, ces notions sont rapidement obsolètes quand on en revient à l'essentiel, nos besoins et aspirations.

Supposons qu'autrui fait quelque chose et que cela nous déplaise parce qu'un de nos besoin n'est pas pris en considération. Si l'on est dans l'empathie, on va se demander quel besoin autrui cherche a satisfaire et quel besoin nous avons qui n'est pas satisfait. On peut rappeler à autrui quels sont nos besoins, dont il n'a probablement pas conscience. Et dans les cas extrêmes, on peut crier nos besoins si l'on pense que c'est la seule façon d'être entendu.

Quand on n'est pas dans l'empathie mais dans la vengeance, on va mesurer quelle quantité de souffrance la situation nous procure, et l'on va chercher qui est le coupable, et l'on va le punir dans la même mesure ou l'on a souffert. Ou bien si la situation au contraire nous plait, on va mesurer notre joie et récompenser selon cette mesure. Cela ne ressemble peut-être pas à de la vengeance, mais pensez à "si tu n'es pas sage, tu seras privé de dessert". On peut même vouloir punir autrui pour le bien qu'on aurait aimé qu'il nous fasse.

Or sans accorder de l'espace à l'empathie, la probabilité que nos besoins et aspirations soient réalisés décroit, alors même que c'est cela que l'on souhaitait au départ ! Comme c'est tragique !

Il se dégage deux pôles qui sont exclusifs : l'empathie et la vengeance. Il n'est pas difficile avec la vengeance de verser dans le quadruple piège relationnel suivant :

- je suis du coté du bien et tu es du coté du mal et c'est toi qui doit être puni

- je suis du coté du mal et tu es du coté du bien et c'est moi qui doit être puni

- toi et moi sommes du coté du bien et nous sommes supérieurs a l'humanité

- toi et moi sommes du coté du mal et allons nous flageller mutuellement

Alors que la vengeance divise, l'empathie est inclusive. Quand l'on comprend qu'autrui est un phénomène naturel qui a besoin que ses besoins et aspirations soient réalisés tout comme la fleuve s'écoule vers la mer, on ne peut pas faire autre chose que de l'aimer. L'empathie ouvre la porte du don de bon cœur.

La dualité empathie/vengeance n'est pas entre soi et autrui, elle est dans notre esprit. Quand nous avons une impulsion vers autrui, nous pouvons nous demander si nous sommes dans l'empathie ou la vengeance. Est-ce que je suis en train d'augmenter la chance qu'autrui entende mes besoins et que j'entende les siens ? Si ce n'est pas le cas, quel besoin est-ce que j'essaye de satisfaire en faisant cela ?

4 Commentaires


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"Est-ce que je suis en train d'augmenter la chance qu'autrui entende mes besoins et que j'entende les siens ? "

Je trouve que c'est une bonne question à se poser. Et après l'écoute mutuelle, indispensable, se demander "est-ce que je suis en train d'agir concrètement en faveur de la satisfaction de nos besoins ou non ?"

Imaginons que le monde soit un corps dont nous sommes les cellules. Il paraît logique qu'en contribuant à la survie des autres cellules, j'augmente mes propres chances de survie (après tout, si je suis une cellule pulmonaire, je dépend du bon fonctionnement des cellules cardiaques, et vice et versa). De même, si je m'auto-boycotte ou boycotte les autres, je met en danger le corps entier et par conséquent moi-même.

Etre auto-centré est nécessaire (la cellule a besoin d'une conscience claire de ses besoins, qui sont spécifiques), mais indissociable d'une vision globale du système (son action n'a aucun sens tant qu'elle n'est pas resituée dans son contexte = corps).

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Effectivement, on peut se demander si par la suite on agit en faveur de la satisfaction des besoins. Si l'on ne le fait pas, il est probable, que l'on ait encore un besoin qui n'a pas été entendu. Au final, en supposant qu'on ait entendu tous les besoins, il est naturel de tenter d'y répondre, y compris pour les besoins des autres. Cela dit, il se peut que nous ne soyons pas la personne la mieux placée pour répondre à un besoin d'autrui. Dans ce cas là, on peut dire quelque chose comme "J'entends ton besoin. Comme je n'ai pas les moyens d'y répondre, je t'invite tout en conservant notre relation à chercher une personne qui pourra répondre à ce besoin spécifique."

C'est vrai qu'il y a une certaine globalité a prendre en compte. Cela donne un sens à la solidarite. Dans le même temps, nous avons une certaine latitude parce qu'il y a beaucoup de gens. Si une personne ne répond pas à nos besoins, sans doute une autre personne le pourra.

Je reviens un peu au sujet de départ. Quand on est dans la vengeance, on ne laisse pas à autrui la possibilité de ne pas répondre au besoin. Autrui peut prendre sa liberté, mais pour sa protection il est possible qu'il prenne ses distances. Ce faisant, autrui n'est plus là pour répondre à aucun besoin et ni même à entendre les besoins. C'est le tragique de cette façon de s'exprimer et d'interagir.

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Oui, je te rejoins dans tes réflexions.

Et comme tu dis, la diversité existante fait que, s'il est peu probable de trouver une personne, un lieu, une méthode qui satisfasse tous nos besoins à jamais, ou même ne serait-ce que nos besoins du moment, ou même un seul de nos besoins dans son entier, et bien par le mouvement et en allant se frotter à cette diversité, il n'est pas utopique de penser que nos besoins peuvent être franchement satisfaits et s'élever petit à petit.

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