La mauvaise foi des croyants
Cela peut sembler une curiosité linguistique de prime abord. Le mot foi signifie confiance. Les croyants ont confiance dans un dogme religieux.
Quelqu'un de mauvaise foi est quelqu'un à qui on ne peut pas faire confiance, parce qu'il cherche juste à démonter ce qu'il veut démontrer sans prendre en compte les éléments qui sont manifestement contradictoire avec ce qu'il dit.
Ainsi, la mauvaise foi concerne la confiance qu'on peut accorder à quelqu'un, alors que la Foi désigne la confiance qu'a quelqu'un en une religion. La question revient dont à se demander si on doit faire confiance à quelqu'un qui a lui-même confiance en quelque chose ou en quelqu'un.
En argumentant avec des croyants, on se rend compte rapidement que les arguments proposés relève de la mauvaise foi : ils fuient les vérifications par les expériences et les vérifications statistiques... sauf quand elles ne sont pas en contradiction avec leur dogme. On sent bien qu'ils veulent confirmer leur religion quelque soit le prix pour la rigueur du raisonnement. Il semble donc que les croyants, qui affirment avoir la Foi, peuvent être de mauvaise foi.
La confiance n'est pas transitive, c'est-à-dire que si A a confiance en B et B a confiance en C, il ne s'ensuit pas que A a confiance en C. En l'occurrence, si un athée a confiance en un croyant et que ce croyant a confiance en une religion, il ne s'ensuit pas que l'athée a confiance dans la religion en question.
Le "truc" des croyants est d'affirmer que C existe réellement à l'extérieur d'eux-mêmes. Ils affirment avoir confiance en Dieu, en considérant qu'ils ne sont pas Dieu eux-mêmes. Cela serait effectivement présomptueux d'affirmer est le maitre de l'univers, même si je soupçonne certains croyants dans leur fort intérieur de ressentir les choses comme cela.
Le simple fait de considérer qu'on homme domine quelques hommes ne laisse pas indifférent, alors l'idée qu'un être domine l'univers entier suscite les passions. Est-ce à dire que Dieu existe ? En tant qu'objet extérieur à nous-mêmes, non, en tant que phénomène psychologique et social, oui. Les athées ne nient pas cela, sinon, ils ne se fatigueraient pas à essayer de démontrer que les croyants ont tort.
Les athées donc, ne nient pas la foi des croyants, mais nient que le sujet de cette foi soit un être extérieur au croyant. Selon Nietzsche, puisque l'âme n'est pas extérieure au corps, ils s'agit en fait de la grande raison du corps, d'une force intérieure. Et cette force, il s'agit de la volonté de puissance (ou plus exactement la volonté vers la puissance).
Tout le monde peut ressentir cela. Quand un chanteur nous fait frissonner ou emporte le public, ils expriment la volonté de puissance. C'est cela qui plait aux gens. Pourquoi ? Parce que cela nous constituent.
Il ne s'agit pas d'un être, donc le terme Dieu est assez inapproprié. Est-ce que c'est à l'extérieur du croyant ? Oui et non. La volonté de puissance nous constitue, et les croyants ressent cela sans vouloir en porter la responsabilité. Ainsi ils parlent d'un être qui domine l'univers entier... tout en affirmant être humble. Mais ce qu'ils voient à l'extérieur est en fait ce qu'il y a au plus profond d'eux-mêmes, ce que nous avons tous au fond de nous-mêmes. Cela est donc aussi extérieur au croyant au sens où cela concerne pas que les croyants.
La mauvaise foi des croyants, c'est donc l'affirmation de la volonté de puissance tout en rejetant la responsabilité sur un être fictif, supposément à l'extérieur des gens.
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