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Avec ou sans vergogne


existence

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Quand nous étions petits, dépendant de nos parents, il arrivaient qu'ils n'étaient pas parfaits avec nous. Alors nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait nous nier, que c'était de notre faute, que nous ne méritions pas. Or nous n'y pouvions rien. Et nous avons appris des comportements qui nous apportaient leur attention, leur affection et leur valorisation. Et cela prend du temps de s'en déconditionner. Souvent nous répétons les rôles qui ont marché par le passé.

Plus tard, nous sommes confrontés à des situations inédites et nos parents ne sont pas toujours là pour donner leur avis ou bien leur avis ne nous intéresse pas. Cependant, nous recherchons toujours cette approbation. Les gens qui ne le font pas, qui ne se soucient pas d'être valorisés par les autres ou au contraire de déplaire, on dit qu'ils sont sans vergogne.

Ce mouvement est fort et il est renforcé par notre besoin de contact social. Tellement que cela a une influence sur nos pensées et sur l'évaluation des situations auxquelles nous sommes confrontés. La vergogne nous pousse à faire les choses pour lesquelles nous recevons un soutien, et nous détourne des choses pour lesquelles nous sommes critiqués. Ou bien nous motive à prouver que nous avons raison malgré tout.

La vergogne peut avoir un effet positif parce que si l'on agit avec vertu pour la communauté, il est probable que nous recevions du soutien. Cependant, quand la majorité des gens a une réaction injuste envers un individu ou une minorité, la vergogne est une force à laquelle nous devons résister pour rester dans la vertu.

Les religions sont un mélange, avec des bonnes et des mauvaises choses, des préconisations qui prennent en compte les besoins humains et d'autres non. Dans ce cadre, la vergogne nous pousse à les suivre que ce soit le cas ou non. Dans certains cas, cela est tragique et c'est en partie pourquoi certaines personnes s'opposent radicalement à la religion.

Parfois, de façon moins tragique, mais tout de même notable, la vergogne nous pousse à dire que la religion est vraie, à valoriser la foi, alors que nous n'avons pas de raison pour le faire. Dans ce cas, il y a une désapprobation notable de la remise en question des croyances religieuses. Pour certaines personnes, cela est neutre, et l'on peut valoriser les croyances religieuses pour que tout le monde soit content, que cela ne change rien au fond. Quelle importance de dire que la religion est vraie puisque de toutes façons, cela n'est pas dans la réalité ? D'autres ont davantage besoin de transparence.

La religion nous confronte au rôle ambigu de la vergogne. Et au fond, à cette condamnation à vie que nous nous sommes infligé quand nous avons considéré que nous étions responsables des limites de nos parents et de leur ignorance des besoins et des aspirations humaines. La paix intérieure à propos de la religion semble moins dans la disparition hypothétique de la religion que dans l'acquittement de nous-mêmes et la libération de la vergogne, a minima quand elle est contraire à la vertu.

2 Commentaires


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:bo:

Le sentiment de culpabilité, accompagné de son sentiment d'insuffisance et de dette, nous asservit. Les actions en résultant pourront parfois avoir une apparence vertueuse, mais leur essence, la peur, n'en sera pas moins perpétuée à travers elles.

L'action véritablement vertueuse est celle qui est guidée par l'élan d'un coeur libre et non par la fuite en avant d'un mental prisonnier.

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