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Le maladroit


Jedino

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- Bordel, où est-ce que je l'ai foutu? Chérie !

Mon nom, vous vous en foutez. Mon âge, de même. Ma situation, également. Bref, vous ne saurez rien, et de toute façon, vous n'y tenez pas. Mais si cela vous intéresse...

- Qu'est-ce qu'il y a encore?

- J'ai perdu ma tête, et je ne vois pas où j'ai pu la mettre, du coup.

- Encore?! Déjà hier !

Heureusement, j'ai trouvé dans ma vie quelqu'un qui a réussi à accepter mon petit défaut, cette tendance à faire toutes les choses comme il ne faut pas les faire. Les gens comme moi comprendront de quoi je veux parler, ici. Par exemple, l'autre jour, alors que nous mangions gaiment, mon oeil était tombé, et personne n'avait vu où. Nous avions passé l'heure suivante à tenter de le retrouver. Et, finalement, quand nous avions rouvert le pot d'olives le lendemain, il y baignait. J'ai donc pu le récupérer, mais je n'ai plus jamais revu d'olives de ma vie. D'ailleurs, elle non plus. Bien pour ça que je dialogue avec moi-même, plus haut.

- Petit petit petit ! Où te caches-tu?

Pas dans la chambre. Ni la cuisine. Ni autre part. Ce n'est pas possible. Je raisonne probablement mal. Allons, où étais-je la dernière fois que je l'ai vu? Dans mon lit, bien sûr. Peut-être que quelqu'un est venu discrètement me voler ma cervelle en boîte? Ce serait vraiment vicieux de la part de cette personne, difficile à croire. Bon. Continuons.

- Idiote de cervelle ! Arrête de te cacher, ça ne m'amuse plus.

Un bruit. Quelque chose qui semble rouler. Je me précipite, me prends le mur à côté de la porte.

- Espèce d'écervelé ! Pas foutu de suivre une trace sans te rater.

Silence. Je me sens comme la victime d'un sociopathe sadique m'épiant discrètement, songeant déjà à l'idée de me prendre comme sauce tomate. Pour ma part, je marche furtivement, attentif à tout, même quand ce n'est rien.

- Je vais te trouver, où que tu sois, et tu le sais. Cesse ce jeu débile et tu auras peut-être droit à ma clémence.

Paf ! Quelqu'un saute par là-bas, non loin du canapé ! Tiens, la fenêtre est ouverte. Je ne me souviens pas l'avoir jamais ouverte. Je me gratte le bout du cou, sceptique.

- Bon.

- Je suis là, mon gros.

- Ah !

Je me précipite, manque de chuter, et finis malgré tout par glisser, pied vers l'avant, mimant le tir d'un footballeur aguerri se retrouvant au sol comme un môme apprenant à lever son postérieur. Mon pied frappe dans quelque chose.

- Et buuuuuuuut !

La voilà à l'extérieur, prête à s'enfuir. Merde. Je sors, la poursuis. Les gens me regardent d'un drôle d'air. Je crois que je peux en conclure que j'ai définitivement perdu ma tête.

Ah, et si vous vous demandez comment je peux voir, entendre et parler sans elle, je vous dirai que pour des hommes entêtés, vous manquez d'une cervelle.

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