Ce poème est une sorte de traduction quelque peu personnalisée de la chanson End of May, rendue célèbre notamment par Michael Bublé.
Un jour comme les autres
C’est un matin austère,
L’aube d’un nouveau jour de pluie sur Manchester ;
On est début juillet,
Tu es partie, mais pas les factur’s impayées.
Et ça ne m’aide pas,
Tu le sais, à te croire encore à mes côtés,
Non, ça ne m’aide pas,
A t’imaginer
A la prochaine
Je veux te dédier cette poésie,
A toi dont je ne connais pas le nom
Pour cette très simple et bonne raison
Que tu es celle ou bien, qui sait ?, celui
Qui, pour la prochain' fois, m'arrachera,
Après avoir essayé longuement
Ou plus probablement par accident,
Le cœur de ma poitrine en sale état.
J'espère que tu aimes les sérénades,
Les textes niais débordant de
Rencard avec mon Ricard
Je suis tranquillement accoudé au comptoir,
Noyant dans un petit jaune mon bleu à l'âme,
Quand mes yeux se posent sur ce p'tit brin de femme,
Sûr'ment nonne ou gothique, elle est sapée en noir.
Elle a l'air, elle aussi, seule comme la mort,
Alors, là, je me dis : "je finis mon Ricard
Et j' m'en vais mettre mon isolement tricard,
Lui balancer quelques âppats, voir si ell' mord".
Du plomb dans l’aile
Les hommes ont inventé la logique
Et défient pourtant tout bon sens physique,
Quand, pesant un kilogramme de plomb
Et un de plum's, leurs balances indiquent
Que le premier est plus lourd que l' second ;
Quand ils se livrent des guerres au nom
D'un dieu, d'une nation ou de l'or noir ;
Quand la paix s'instaure à coups de bombes ;
Quand le petit poucet sème des tombes
Les Cons
S'il est un plaisir plus grand encore
Que le soulagement de ne pas l'être,
C'est sûrement celui de le paraître
Aux yeux de ceux qui le sont mais s'ignorent.
S'ils en venaient un jour à s'en douter,
Les machistes en seraient tout honteux
De par leurs propres principes douteux,
L'être étant leur part de féminité1.
Si seulement l’on put faire saisir
Aux ra
Mes ectoplasmes
I
Cela faisait des semain's, sûrement des mois,
Qu'avait disparu sans raison celle-là même
Qui m'avait rendu accro, sûrement d'émoi,
Dont j’eus le vain culot d’espérer qu’elle m’aime,
Quand elle a réapparu si soudainement
Qu’elle s’était évaporée, me… Non, attends !
Je les ai seulement rêvées, ces retrouvailles,
La dure réalité ne me dit rien qui vaille.
II
Narcisse
Au titre d'avoir été si souvent victime
De ce virus si sournois, je crus légitime
De m'en penser vacciné.
Ce n'était que naïveté, et mal m'en a pris,
Y succombant à nouveau, hier, je l'appris,
Je m'étais fait un ciné.
Le choc de la nouvelle, si affreux fut-il,
Me parut rapidement dérisoir', futile,
Devant la vraie cruauté.
Tomber amoureux,
Timidité
Telle une pivoin’, je tourne au rouge rien qu’à
Imaginer aborder une femme qui
Me tape dans l’œil, victime d’un fameux cas,
Implicit’ment diagnostiqué par n’import’ qui,
De cette satanée maladie qui m’isole
Irrémédiablement du monde qui m’entoure.
Timidité, c’est le nom de cett’ camisole,
Enfer de solitude sûr’ment sans retour.
Les nerfs en pelote
On n' fait pas plus paisible que moi, d'ordinaire,
Mais on vient d' faire une pelote de mes nerfs,
Et la patience me manqu' pour les démêler
Si c' n'est pour les passer, just' pour me défouler,
Autour du cou du premier con venu, et de tirer.
Qui eut cru que la violence put m'attirer ?
J'ai pourtant envie de remplir à coups de poing
Les salles d'attente des dentistes du coin.
Avis de recherche
Une gerbe de fleurs n'a jamais soutiré
Un seul homme à Pluton, du moins je le présume.
La pein' de la perte de nos chers expirés,
Ne s'évanouit pas sitôt qu'on les inhume.
Mais s'il est des larmes qui jamais ne tarissent,
Ce sont bien cell's versées sur les souvenirs alors
Gardés tels des reliqu's, non sans avarice,
De nos disparus qu'il nous faut supposer morts.
Comment faire son deuil sans corps et sans cercueil ?
Je nourris encore l'espoir amer et vain
De voir un
Whole lotta questions
'Cause when I let a door open, I get a cold;
A cold shoulder, everytime that my arms unfold;
Not to be hurt any more, should I get colder?
Yesterday's Chicago Sun-Times at my front door,
Oh Hobson*, whom can this possibly be worth for?
Unlikely that I ever close any folder.
A long time ago I guess, I felt alright,
No falling for anyone meant no getting hurt;
Since that damn Cupid started to treat me like dirt,
Whole lotta conflicting feelings have come to light.
Salaud de Cupidon
Non, je n'ai pas peur qu'il la loupe,
Quand il vise ma pomme ;
Ce n'est que quand il la dégomme
Que mon cœur en chaloupe.
Sur son dernier carreau, je reste
Sans voix, car cette peste,
En travers de la pomme d'Adam,
L'y a laissé pendant.
Il n'a rien à voir, ce p'tit con,
Avec Guillaume Tell ;
Ses flèches à lui sont mortelles,
Salaud de Cupidon !
Il ne manque pas de talent,
Quand il tire des traits,
Et c'est d'ailleurs son seul attrait,
Tout mielleux et galants.
La Mort
I
Jamais la terre ne porta une seule âme
Causant haine et peur comm' tu en as l'habitude ;
Il faut dire que tu fauches avec ta lame
Chaque année, des vies d'innocents par multitudes,
Jeunes comme vieux, des hommes comme des femmes.
Beaucoup d'entre nous, manquant de mansuétude,
Voudraient à leur tour pouvoir éteindre ta flamme.
Je n'accepte pas, quant à moi, cette attitude,
Te considérant plutôt telle une grand' dame,
Et même, j'éprouve une digne gratitude,
Vivre pour toujou
Salopard de sort
Les parents assistant à la levée du corps,
Laissèrent leur fillette jouer seule dehors,
Pour la préserver de cette horreur qu'est la mort ;
C'était sans compter sur toi, salopard de sort !
La fillette, aux obsèques de son vieux grand-père,
Se distrayait sur une lourd' poutre de fer,
Qui la tua, après que ces deux-là tombèrent ;
La faucheuse fit du zèle, ironie amère !
Elle était la seule à rire, à flâner gaiement,
A ne pas arborer de masque d'enterr'ment*,
Loin de
Vers à moitié vides
Toi, l'optimiste, par un rien ravi,
Qui vois de l'espoir tant qu'il y a vie,
Comme je t'envie !
Car, j'ai beau verser de l'eau dans mon vin,
Jamais, mon verre n'est à moitié plein.
Toi qui, même si tu vis un calvaire,
Ne te laisses pas abattr', persévères,
Comme j' te révère !
Car, j'ai beau verser de l'eau dans mon vin,
Jamais, mon verre n'est à moitié plein ;
Car même mes vers ont tourné au vain,
Jamais, ma peine n'est sur le déclin.
Toi, héritier de l'esprit c
Méthode Coué
C'est vrai, je mens comme un arracheur de dents,
Mais pas à n'importe qui, c'est évident ;
Or, cette fois-ci, c'est à ma propre poire
Que je dois faire avaler quelque salade ;
Conseil d'une personne que je vais voir
Dans l'espoir de soigner mon esprit malade.
Alors, puisque ça m'est permis, prescrit même,
J'écris ce que je ne pense pas : je m'aime.
C'est vrai, je fabule comme je respire,
Mais rien que pour tromper autrui, à vrai dire ;
Or, cette fois-ci, c'est à ma propre
J'attends toujours que le temps m'accule,
Et c'est un bien mauvais calcul.
Mes devoirs, que la flemme macule,
Etant faits la veille au crépuscule,
Mériteraient bien plus de recul.
Mais c' qui hérisse mes follicules,
En particulier, d' mes testicules,
Reste dans le fait si ridicule
De voir ma patience qui s'écule,
Espérant en vain que je t'en...
Cœur à pendre
J'ai passé la nuit à rester à son chevet,
Il me suppliait à genoux de l'achever :
"J'ai voulu donner, mais on a daigné ne prendre
Que ce que je ne pouvais laisser m'enlever ;
Alors par pitié, laisse-moi juste crever !
Cette requête peut, je le conçois, surprendre,
Je l'ai cependant mûrement considérée.
Je parierais que tu savais à quoi t'attendre,
Alors cesse de prendre cet air sidéré ;
A force de la faire vibrer, de la tendre,
La corde sensible a bien fini par craquer.
Mélancolie
J’ai passé la journée à attendre la pluie,
Maudire le soleil, bénir les cumulus,
Je ne sais pas ce que je peux faire de plus,
Zeus ne s’est toujours pas manifesté depuis.
J’ai peur à l’idée de sombrer dans la folie,
Submergé par cet élan de mélancolie.
J’ai passé la journée enfermé dans le noir,
A chercher le sommeil, à espérer la mort,
En lançant des prières, sûrement à tort,
Hypnos comme Thanatos se fichant des couards.
Leurs cadavres ne rentrant plus dans mon placard,
M
Procrastinateur
Pil’ de listes de choses urgentes à faire
Recouverte par une couche de poussière,
Odeur de renfermé car fenêtre encombrée,
Chambre en chantier, pourtant pas encor’ délabrée ;
Rentre enchanté, sors, si tu le peux, indigné.
A force de remettre à demain ou jamais,
Sans cess’, ce qui aurait dû être fait hier,
Tant pis si pour pollution, j’ finis assigné,
Il s’accumule, je n’en suis pourtant pas fier,
Nids à microbes et autres poubelles pleines ;
A pr
Serpents à sonnet
Vous, deux mille six cents espèces au total
Qui des colts et autres armes, symbolisez,
Et êtes détestées, craintes, diabolisées,
Des najas, boas et mocassins aux crotales.
Pas de surprise qu’à votre vue, on détale,
Si vous nous laissez le temps de réaliser,
Cobras au venin apte à nous paralyser,
Anacondas étouffant des proies d’un quintal.
Venimeux vipères et serpents
Je me demand’ si je pourrais l’écrire,
En aucun cas, je ne saurais le dire.
Tel un bâillon, ma pudeur a réduit
Au silence mon cœur pourtant séduit.
Il me faudrait pouvoir dans ce poème
Mon cœur livrer à quelque piégeux thème
En insérant dans quelques pieds : « je t’aime ».
V pour défaite
Pendant quelques années,
J’en pensais condamnée
Chacune des issues :
Les vitres et la porte.
Mais me voilà déçu :
De la cave à l’aorte,
Il envoie de nouveau
Tout sang dessus, dessous ;
Pas pingre pour deux sous,
Déverse à grandes eaux
Ce liquide ponceau,
Me rendant comme saoul.
De rares émotions
N’étant pas à court d’air
Empruntaient ses artères,
Fonçant sans précaution ;
Puis, mon cœur, regagnaient
A bout de souffle, veines,
Pour y agoniser,
Elles qui naissaie
Printemps soit peu
L’hiver se montra âpre un tant soit peu,
Mais maintenant, pour un printemps, soit peu,
Le beau temps nous donne tout ce qu’il peut.
La grenouille coasse dans l’étang,
Le bourgeon éclot en rameau latent,
C’est certain, le printemps est dans les temps,
Et il augure l’été qui l’attend,
Inaugur’ le ciel bleu ; l’été l’étend.
Il est les abeilles ; l’été, les taons.
Tarentule
Tu es élégante, malgré tes poils aux pattes,
Aimée ou détestée, tu fais fuir ou épates,
Rarement tu ennuies ou laisses indifférent,
En tout cas, je te suis, pour ma part, déférent.
Nulle autre que toi ne tisse sa toil' sans soie,
Tu fonds sur tes proies sans même qu'elles comprennent.*
Un pas après l'autre, j'avance, tu recules,
L'image est floue, comment veux-tu que je te prenne...
En photo, dis-moi tout, petite tarentule.
konvicted
*Les tarentules sont des araignées-loups,