Le bonheur des autres
Le cul sur un banc public ou une banquette
Dans un bistrot de banlieue, quoique mal barrés 1,
Les amoureux de tous bords, peux pas les carrer,
Ça se sourit, s'embrasse, s'abreuve aux sornettes ;
Comme si j'avais besoin que l'on me rappelle
Qu'il me manque une bouche où donner de la pelle.
Afin d'enfin réparer cette iniquité,
Je prie le grand manitou en qui je crois pas
De servir à leur amour son dernier repas,
Que
C'est quoi l'amour ?
Dites-moi que l'amour n'est autre qu'égoïste,
Ce n'est que pour mieux s'aimer qu'on s'éprend d'autrui ;
Je veux croire que le cœur ne se montre altruiste
Qu'afin qu'on ne préfère pas un autre fruit
Que sa pomme, que sa pomme.
Avouez-moi que l'amour ne peut pas durer,
Que dès lors qu'on le connaît, il est ennuyeux ;
Je veux croire que le cœur ne peut endurer
Plus que le temps d'un clin d'œil de battre pour deux,
Même
Dans la lignée d'
Érato faite humaine,
Je te dirai pas que t'es belle
Ne t'avise surtout pas de t'imaginer,
Sous peine d'être déçue, en me faisant boire
Pouvoir me faire avouer que t'es belle ce soir,
Alors que ton visage laisse deviner
La salle de bains longtemps monopolisée
Par tous tes cosmétiques, ton fer à friser.
L'est pas laid, ton fardage, l'idée pour laquelle
Je refuse de te dire à quel point t'es belle,
C'est que les magazines
Érato faite humaine
Il est des femmes belles mais dès lors que celle
À qui je rends hommage met le pied dehors,
Les plus polis lui jettent, et cela l'honore,
Un œil d'émerveillement devant ce recel
De la beauté de Vénus.
Bien que les plus vulgaires la sifflent, quand elle
A le malheur de porter une jupe, alors
Voulant la lui soulever contre un moindre effort,
Démontrant ne pas valoir mieux que des mortels,
Voilà qu'Éole s'y met.
Cœur d'artichaut
Peut-être qu'il me trouve être une bonne pomme
Quand il tâte de son arc pour la viser tel
Que ferait à l'arbalète un Guillaume Tell ;
Quoi qu'il en soit, Cupidon, ce vil semblant d'homme
Par son manque d'adresse n'atteint que mon cœur
Et comme un mauvais perdant finira vainqueur
Ou pas du tout, j'en ai peur.
Pointant dans la direction d'une demoiselle
Délicieuse s'il en est, le tout premier trait
Au mur de ma mémoire cl
Célibarbe
Comme certains comptent leurs années de mariage,
J'additionne celles que je passe seul ;
C'est vite calculé, c'est à peu près mon âge.
Les plus sympathiques se foutent de ma gueule,
Les plus cons se disent las du concubinage ;
Ils seraient bla bla bla moins libres qu'ils le veulent.
Mon célibat vieillit et sa barbe me pique,
Mais l'âme désirée pour enfin la raser,
Un hameçon encore ancré dans le gosier,
N'en a rien à ferr
Le titre fait référence, en en étant une contrepèterie, à une chanson d'un grand moustachu de la chanson française dont je vous laisse deviner le nom sachant qu'il a cassé sa pipe, même s'il n'en fumait pas à ma connaissance, en 2010 et qu'on en retient La femme est l'avenir de l'homme, C'est beau la vie mais encore bien d'autres non-sens.
En dehors de ça, le poème n'a rien à voir avec Jean Ferrat.
Errer à perdre la maison
Fermer la porte pour de bon
Et puis fuguer comme un
Me taper dans l'œil
"Je t'ai bien regardé, tu t'y prends comme un manche.
Y'a vraiment des soirées où tu remplis ton pieu ?
- Tu serais surprise, tiens, ce dernier dimanche
Par exemple, chez Pat, c'est quand même pas vieux.
- Mais elle s'en souvient ? C'est pas toujours facile
Avec le GHB que t'as dû lui fourguer.
- Déjà je t'emmerde, c'était du Lexomil
Et si t'es si douée, montre comment draguer."
C'est à ce moment-là qu'elle m'a mis un gnon
Six pieds sous taire
Il est des vérités à jamais inaudibles,
Des mots cadenassés que nul ne peut soustraire ;
Il est des silences à l'écho peu crédible,
Des non-dits assaillant les esprits grabataires
D'un fantôme impoli.
J'en ai des souvenirs et autant de regrets ;
La Mort ayant porté ses mains à mes paupières,
Je ne peux déterrer mon éternel secret
Enfoui dans mon jardin jusque six pieds sous terre,
Au pied du mimosa.
J'étai
I - Ma (notre ?) certitude
Je suis agnostique, suspicieux,
Sceptique, méfiant et parano ;
Ma confiance s'accorde piano,
Je doute des hommes et des cieux.
Mais j'ai quand même une certitude,
Celle que j'ai trop peur du bonheur
Qui me tend ses gros bras de boxeur,
Je n'en ai vraiment pas l'habitude.
Alors par pitié, prends-moi la main
Voire même les deux à la fois,
Fais-moi oublier que j'ai les foies
Et ne me lâche pas en chemin.
Adieu mon pote
Certes, tu n'as jamais été un bon vivant
Mais maintenant que t'es un plus vivant du tout,
Je t'assure, tu fais moins la gueule que nous ;
Si tu nous voyais, tu la ferais plus qu'avant,
Histoire de paraître le plus malheureux,
Je te jure, on te croirait cette fois, mon vieux.
Tu nous avais dit que t'avais raté ta vie
Et qu'avant tout la vie t'avait raté aussi,
Que tu ne raterais sûrement pas ta mort ;
Toi qui nous avais ha
Tombe la pluie !
Quatre vérités, ça en fait du bruit,
Glissées à l'oreille de mon narcisse ;
J'ai grand besoin que Morphée l'assourdisse,
Que tombe la nuit, que tombe la nuit !
Sur l'ego vexé mais bien établi,
Que tombe la nuit, ainsi que l'oubli !
Je suis attendu par le fond du puits,
Poussé dans le dos par l'accès de honte ;
Ne peux que prier que Zeus me remonte,
Que tombe la pluie, que tombe la pluie !
Ou qu'il me descende, il a bien le choix,
Que
Jet de chrysanthèmes
Le docteur a revu les calculs de mes reins,
Dit qu'on allait devoir bientôt m'en soustraire un
Mais pour tout vous dire, ça ne m'étonne en rien,
Cela fait un moment que la Camarde a l'œil
Sur mes prises de sang, les virus vénériens
Et autres infectieux à qui je fais accueil ;
Sitôt qu'elle aura mis la main sur un linceul,
Ma famille entière se sentira bien seule.
Que j'ouvre les vannes, que je coule un airain,
Je sens la Faucheuse qui
Le bleu de tes yeux
J'ai, non sans vouloir, brisé un miroir ;
Certains disent que ça rend malheureux,
Sûrement pas autant que de m'y voir,
N'en déplaise aux superstitieux.
Ses réflexions m'avaient mis sur les nerfs ;
Désormais, pour mon reflet, je ne veux
Plus demander le désespérant verre,
Mais juste le bleu de tes yeux.
Jusque là, seuls ces deux globes sur terre
Ont décelé matière à faire taire
Mes complexes les plus honteux
Un peu, beaucoup, et tout le tintouin
Empruntant à Venus l'un de ses miroirs prune,
Je m'enquiers de ma valeur aux yeux de ma brune ;
Elle m'aime pas du tout, dit le spéculaire.
On ne peut plus contrarié par la réflexion,
Je veux un second avis, porte l'attention
Sur une pensée à l'air moins patibulaire ;
Mais elle encore me sert la même salade.
Alors je suis énervé, l'envoie en balade,
Moi avec par là même, je cherche la porte
Mais mar
Ouvrir les vannes
Deux nuages chargés de pluie
Intimident mon ciel gris cœur,
Mais leur crime n'est pas tout cuit
Car Jupiter jamais ne pleure.
Dans l'atmosphère lourde plane
De ce fait la crainte pérenne
De ne jamais vider mon crâne
De ces baudruches d'eau trop pleines.
Je ne peux m'expliquer la peur
Et donc l'inaction qui s'ensuit ;
L'idée de chercher l'âme sœur
Me fout la tête dans le puits.
Je ne vis pas, vivote à peine ;
Je ferais mieux d'
Saint-Valentin d'enfer
En un tapis rouge, les pétales de roses
Allongés sur le sol de la chambre au palier,
La table du salon ornée d'un chandelier,
De flûtes attendant qu'un mousseux les arrose ;
Tout est exactement comme l'année dernière,
Comme l'image dont ma mémoire a fait prêt,
Soirée déjà vécue, au petit détail près
Que tu ne rentreras pas de toute manière.
Alors, cette année-ci, je mange et bois pour deux,
Mais je ne viendra
Un petit texte sans grand intérêt, juste pour le plaisir d'écrire un peu en anglais :
What I haven't done
My hell's paved with more should'ves
Than I could ever recall;
Regrets, I believe, are all
My memories are made of.
My mind's stuck on yesterday,
Hoping for no tomorrow;
I cannot feel but sorrow
As I while my life away.
I can't afford to should've
Myself any longer, so
Today's the day I let go
Of the past I'm dying
Baptême du feu
Maman m'a fait mettre un costume flambant neuf,
Celui que j'avais au mariage de tonton
Est trop petit et il lui manque des boutons.
Nous nous étions tous bien marrés à cette teuf,
Aujourd'hui par contre, on va pas rire beaucoup
Dit p'pa me mettant ma cravate autour du cou.
Maman me dit que mamie fait un gros dodo,
Elle est morte en fait mais j'ose pas l'avouer
À maman qui est déjà assez retournée.
La mort, papa dit que c'
Pour nos vingt-et-un ans
Nous ne sommes pas toujours d'accord, tous les deux,
Fréquents sont les jours où je te hais ou t'en veux ;
Je t'accuse par tous les mots de tous mes maux,
Je te laisse honte et désespoir pour mémos.
Mais, partis pour vivre ensemble encore un moment,
Efforçons-nous de cohabiter gentiment ;
Je m'avance à faire le premier pas vers toi,
Tu en feras de même si tu es courtois.
Alors, comme c'est notre anniversaire auj
Ma femme idéale
Ma femme idéale, non contente
De ne vouloir que moi pour bonhomme,
Est sublime à tomber dans les pommes.
Je peux bien exiger ce qui me chante,
Les gonzesses dans ma vie affective
Sont de toute façon toujours fictives.
Ma femme idéale est un prix Goncourt,
Également un Nobel de chimie,
Ce à tout juste vingt ans et demi.
Là où elle est carrément hors concours,
C'est qu'elle a découvert une raison
De me donner de
Ramasser des cailloux
Notre feignasse d'étoile encore couchée,
Je finis par me sortir du lit, pas trop tôt !
Trop tard pour le petit-déj' ou pour me doucher,
J'enfile mes fringues et après le manteau,
Je n'oublie pas mon masque, mon seul accessoire
Pour jouer le rôle de Monsieur Tout-le-monde,
Prétendre ne pas souffrir du tout de m'asseoir
Parmi mes semblables au conformisme immonde,
Vachement semblables entre eux, indiscernables,
À l'image
Ma (notre ?) certitude
J' suis agnostique, suspicieux,
Méfiant, sceptique, parano ;
Ma confiance s'accorde piano,
Je doute des hommes et des cieux.
Mais j'ai bien une certitude :
J'ai vachement peur du bonheur
Qui me tend ses bras d' boxeur,
J'ai vraiment pas l'habitude.
J' compte sur toi pour m' prendre la main
Voire même les deux à la fois,
M' faire oublier qu' j'ai les foies,
Sans me lâcher en chemin.
J' sais qu' j'ai
À quand le silence ?
Mon cœur s'est découvert un' passion,
Il est batteur dans un group' de rock ;
Il aim' la musiqu' plus que d' raison,
Le problème est qu' c'est pas réciproque.
D'ailleurs, dans son groupe, il est tout seul,
Seul's ses baguett's ont bien voulu d' lui,
Et encor', just' pour s' fout' de sa gueule,
Bien qu'il boss' comme un fou jour et nuit.
C'est en premier lieu pour les groupies
Qu' mon cœur a monté son group' de rock
La vie en rose
Une bouteille de bière en guise de vase
Pour une rose rouge, ça prête à sourire ;
J'ai d'ailleurs probablement perdu une case,
Le bien-être m'habite, comme les fous rires,
Et je vois la vie en rose.
Les murs, les plafonds repeints en rose bonbon,
Mes branches de lunettes pris's au forsythia,
Mes assiettes bien pourvues en rose jambon,
Jusqu'à mon joli poster au soutif fuchsia,
Je vois mon appart' en rose.
Je lai