Les nerfs en pelote
Les nerfs en pelote
On n' fait pas plus paisible que moi, d'ordinaire,
Mais on vient d' faire une pelote de mes nerfs,
Et la patience me manqu' pour les démêler
Si c' n'est pour les passer, just' pour me défouler,
Autour du cou du premier con venu, et de tirer.
Qui eut cru que la violence put m'attirer ?
J'ai pourtant envie de remplir à coups de poing
Les salles d'attente des dentistes du coin.
Mais, il faut bien que je me rende à l'évidence,
Je ne suis pas capable de mettre une danse
A un homme, un' femme ou un gosse, à qui qu' ce soit,
Mêm' les sandwichs SNCF sont moins fins qu' moi*.
En plus, ce n'est pas le bon jour, je suis crevé,
J'ai pas arrêté d' glander depuis qu' j' suis levé ;
Alors, je vais me contenter d' frapper un mur,
J'aurai d'jà ma part d' douleur, mais pas lui, c'est sûr.
On n' fait pas plus paisible que moi, d'habitude,
Mais aujourd'hui, je suis gavé de turpitude,
Qui me fait mal au ventre, qui me donne envie
D' la vomir sur le premier imbécil' ravi.
Je rêve subit'ment d'insulter copieus'ment
Les gosses qui chialent et surtout leurs parents ;
De remplir à l'aide de quatre vérités
Les salles d'attente des psys de la cité.
Mais il ne faut pas se faire trop d'illusions,
J' serais mêm' pas capable de faire allusion
A la moitié du début d'un propos blessant,
J' suis ni assez couillu ni assez éloquent.
En plus, c'est pas l' moment, j'ai la gorge irritée,
J'ai engueulé ma pomme toute la journée.
Alors, je vais simplement me servir du prétexte
De vouloir maudir' les gens pour écrire un texte.
* "C'est vrai que je suis épais comme un sandwich SNCF", chante Renaud dans Marche à l'ombre.
3 Commentaires
Commentaires recommandés