Narcisse
Au titre d'avoir été si souvent victime
De ce virus si sournois, je crus légitime
De m'en penser vacciné.
Ce n'était que naïveté, et mal m'en a pris,
Y succombant à nouveau, hier, je l'appris,
Je m'étais fait un ciné.
Le choc de la nouvelle, si affreux fut-il,
Me parut rapidement dérisoir', futile,
Devant la vraie cruauté.
Tomber amoureux, ça m'est presque routinier,
Mais pas de mon pire enn'mi, je ne peux le nier,
C'est bien là la nouveauté.
Il n'est pas magnifique, non, pas beau non plus,
En fait, il est carrément laid et repoussant,
Je n' sais pourquoi il m'a plu.
Loin d'être captivant ou même intéressant,
Le pauvre garçon n'a pas de conversation,
Il est très vite lassant.
En parfait exemple de procrastination,
Il attend toujours demain pour dev'nir quelqu'un,
Et il glande sans façons.
Tous les vautours réunis, même les requins,
N'arrivent à la chevill' de son nombrilisme,
C'est vous dire le connard.
Car pour couronner le tout, c' monstre d'égoïsme,
C'est au détriment d'autrui qu'il prend son panard,
Riant du malheur du monde.
Je ne peux pas l'encadrer, il est si immonde !
Pourtant, je l'aime et ne peux cesser de le voir,
Il habite mon miroir.
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