Salaud de Cupidon
Salaud de Cupidon
Non, je n'ai pas peur qu'il la loupe,
Quand il vise ma pomme ;
Ce n'est que quand il la dégomme
Que mon cœur en chaloupe.
Sur son dernier carreau, je reste
Sans voix, car cette peste,
En travers de la pomme d'Adam,
L'y a laissé pendant.
Il n'a rien à voir, ce p'tit con,
Avec Guillaume Tell ;
Ses flèches à lui sont mortelles,
Salaud de Cupidon !
Il ne manque pas de talent,
Quand il tire des traits,
Et c'est d'ailleurs son seul attrait,
Tout mielleux et galants.
Il abat de cette façon
Les plus puissants guerriers ;
D'une pointe dans le talon,
Achille, le premier.
Il n'a rien à voir, ce p'tit con,
Avec Pâris de Troie ;
C'est un archer bien plus sournois,
Salaud de Cupidon !
Il se prit lui-mêm', dans les yeux,
Des flèches d'autres dieux,
S'étant, même vis-à-vis d'eux,
Montré des plus odieux.
Prit-il, lui qui bande toujours
Vers l' premier con venu
Son arc, prit-il avec humour,
Cette déconvenue ?
Il dut alors s' sentir bien con,
Salaud de Cupidon !
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