Les feuilles joufflues de l'automne
Rouges comme mes joues sur lesquelles Éole
Dépose une bise, la plus froide qui soit,
Plus froide encore que la dernière de toi ;
Rouges comme mes joues, les feuilles dégringolent,
Délaissant leur arbre, sûrement à jamais,
Reconnaissant pourtant croire encore m'aimer.
Trempées comme mes joues sur lesquelles roulent
Les durs crachats de Zeus se déversant du toit,
Bien moins ardents que mes larmes pensant à
Ma gonzesse est une pute
Ma gonzesse, c'est une pute,
Me proposa d'une voix forte
Vingt euros contre une turlute ;
"Combien pour que je vous escorte
Mademoiselle jusqu'au bar ?"
Bouche bée, la jeune Venus
Rangea volontiers ses nibards,
Me remercia pour son a...
N'eussent-ils pas été bornés,
Ses chalands auraient avant moi
Trouvé au fond de ses cornées
Infiniment plus que la joie
Libidineuse d'une nuit ;
Je l'ai bien compr
Un petit texte gribouillé rapidement pour me faire patienter jusqu'au prochain.
Égoïste mais vachement amoureux
Qu'est-ce que j' peux avoir d' moins que lui ?
Le type t'a connue avant moi,
C'est là son seul mérite, je crois ;
Faut dire qu'il est plus con qu' la nuit.
Appelle-moi prétentieux, je l' suis
Mais vachement amoureux, aussi.
Je m' sens tellement meilleur que lui
Que parfois, disons constamment,
J' voudrais qu' tu l' renvoi
L'abribus
Je te rends hommage, toi le bel abribus
Qui nous quittes à quelques mois de la retraite ;
Ce sont toujours les meilleurs qui partent en tête,
Ça me reste vraiment en travers de l'anus.
Tu étais unique, une belle déco
Dans un paysage triste de macadam
Avec, pour une pub de parfum, une dame
A moitié nue sous l'inscription JCDecaux.
Mon vieux, tu en as vu de toutes les couleurs,
En particulier le rouge anar bisontin1
De
Des roses aux chrysanthèmes (Poème post-mortem)
Dans mon existence d'opposant à la prose,
J'ai cru panser mon cœur en composant des vers ;
Ce n'est qu'aujourd'hui que des vers me décomposent
Que je m'aperçois que j'ai pensé de travers.
Décorant ma plume de pétales de roses,
Je me suis inventé un amour sous couvert
De faire fi de ma réalité morose,
De me sortir un tant soit peu de mon calvaire.
Si j'avais voulu alimenter ma névrose,
Je n'aura
J'ai tué un gendarme
J'ai braqué comme un salaud
Pour éviter un bouleau,
Feignasse que j' suis,
Planté au milieu d' la route,
P't-êt' un platane, j'ai un doute.
Pendant qu' la blonde du soleil
Dansait au rythme des abeilles
Qui croient qu' pour chanter, suffit de s' gratter les ailes,
Ou c'étaient des bourdons, frelons ou grillons,
J' sais pas bien, j'étais plus beurré qu'un papillon ;
Merde, j'ai perdu la fin de ma phrase.
Les parcs publics
Les parcs publics, c'est mélodieux,
T'entendras si tu tends l'oreille
Des p'tits chants d'oiseaux amoureux
Et le bourdonnement des abeilles ;
Et, ce même avec des boules Quies,
Des vrombissements d' motos, d' bagnoles,
Des cris d' gosses et d' chiens qui t'agressent ;
Dans les parcs, c'est fou c' qu'on rigole !
Les parcs publics, c'est pittoresque,
Tu verras p't-êt' si t'ouvres l'œil
De belles fleurs, des arbr' gi
Je devrais probablement expliquer les règles du tarot pour que les lecteurs les ignorant puissent comprendre ce poème mais j'ai la flemme. Je me contente alors d'ajouter quelques notes sur des points de jargon mais je doute que ça suffise. Les règles se trouvent cependant facilement sur internet.
La vie est un jeu de tarot
La vie est un jeu de tarot,
J'en ai reçu quelques atouts
Assortis de vélos1 surtout,
C'est bien ballot ;
Même si au début ça roule,
Mes mots interdits
Je n'ai pas de scrupule à parler de ma personne,
Et pourtant, dire mes sentiments n'est pas mon fort ;
Toute ma tendresse, je la cache en métaphores,
A la manière de propositions polissonnes.
Il y a ainsi des mots que je ne dis jamais,
Même communs, comme si je devais blasphémer,
Et des verbes que je n'ai jamais su conjuguer.
Mais il n'y a pas une âme au monde à déléguer
Afin que ces interdits recouvrent la parole ;
Il te serait dès lors vain d'effeuiller la corolle,
Mon poème m'a pas plu
J'avais voulu écrire un poème
Qui pour une fois parl'rait pas d' ma pomme
Mais qui s'rait intéressant quand même,
Un truc bien paradoxal en somme ;
Les non-aventures d'un type perdu
Qui s'intitule, ben disons comme moi,
Avec l'esprit en vrac et l' cœur tordu,
Qui sait pas quoi faire de ses dix doigts
Ni quoi faire d' sa vie en général
Qu'il subit en attentiste parfait ;
Vous voyez l' tableau, un truc génial
Su
Reste avec moi
Te barre pas, je veux me casser le premier,
Je te permettrai pas de me laisser tout seul,
J'ai trop besoin de toi ;
Explique-moi voir ce que tu veux qu'un fumier
Comme je l'ai été fasse de sa pov' gueule,
Une gueule de bois ?
Car les perles poussent rarement aux pommiers,
Comment, p'tite idiote, veux-tu que j'en dégote
Une telle que toi ?
Qui plus est, tu peux pas faire ça au sommier,
'T'a aussi épousée, s'il faut je t'y
Tant pis pour ma plume
Dans toute la foule de mes cadors,
J'ai du chien mais n'en déplaise à Médor,
Au demeurant très poilant et zélé,
Il n'égale pas, j'en suis désolé,
Ma presque future poule aux œufs d'or.
Ne t'en fais pas, vilain petit canard,
Pour tes trois pattes, endors-toi pénard,
Elle ne viendra pas te les casser ;
Quoique méchante, elle est déjà assez
Occupée à s'en prendre à mes panards.
Même s'il arrive qu'elle canc
Puzzle
Les puzzles, ça m'a jamais fait bander,
Ça prend des plombes et encore pire, tu penses,
Pour çui-là qu'a mille pièces, qu'est en 3D,
Mais sans les lunettes, c' qu' est encore une chance ;
C' qui craint, c'est qu' t'as pas les bords pour t'aider,
Et tu tournes en rond à en perdre patience.
Je sais même plus à quoi il doit r'ssembler,
Con comme je suis, j'ai paumé l'emballage,
Alors comment veux-tu qu' je puisse l'assembler ?
Puis,
Soyons égoïstes à deux
Faire un enfant, c'est on n' peut plus égocentrique
Quand tu t' dis qu'il est probable qu'il soit malheureux,
D'autant plus avec mon patrimoine génétique ;
Mais de toute façon, moi, je suis déjà narcissique,
Et toi, tu peux t' permettre de l' dev'nir si tu veux,
Allez, soyons fous, soyons égoïstes à deux !
Y'a pas plus égocentrique que d' faire un morveux
Quand tu sais qu'il port'ra sûrement une sacrée croix
Encore plu
La vie ne vaut pas la peine d'être vécue
Combien de temps faut-il que Zeus maintienne
Notre tête sous l'eau pour que ne vienne
Apaisant mais timide, un arc-en-ciel ?
Combien de parapluies faut-il casser
Pour qu'un déluge veuille enfin cesser,
Laissant brièvement place au soleil ?
Quand bien même l'astre trop infidèle
Daigne nous honorer de rayons frêles,
Il sèche bien nos os, mais pas nos âmes ;
Et l'eau a beau couler sous tous les ponts,
Dieu, s'il existe, il a de l'humour
A c' qui paraît, Dieu est on n' peut plus sage
Mais il aurait fait l'homme à son image,
Pourtant, c' dernier est pas très avisé,
Alors Dieu, s'il existe, il a d' l'humour.
On dit qu'Dieu a créé Eve car Adam
Trouvait qu'être seul était pas bandant,
L'a laissé croire qu'il allait s'amuser,
C'est dire qu'Dieu, s'il existe, il a d' l'humour.
D'après un bouquin, Dieu est un triplé
Mais pour l'air de famille, faudra r'passer,
Surtout que l' Saint-Esprit,
Le pudique
Même si c'est pas ça qui lui manque,
Les sentiments, lui, il les planque ;
Les trouvant bien trop pathétiques,
Il veut pas qu'on en soit témoin,
Mais sache qu'il en ressent pas moins,
C'est un pudique.
Même s'il a l' cœur dans les chaussettes,
Il voudra pas baisser la tête ;
Pour lui, paraître à l'identique
Dans le bonheur, dans la détresse,
C'est la moindre des politesses,
C'est un pudique.
Pas même le mi
Ma verve
Voilà des minutes, des heures que j' gamberge,
Ayant peur que nos sentiments divergent ;
Voyant ses joues tourner au rouge canneberge,
J' croyais pourtant avoir bien joué d' ma verve.
L'asperge insistait très fort pour que je
Lui conte la crème de mes poèmes, ce que
J'ai fait avec joie avant de, pour le jeu,
Lui demander de me tenir la quille.
Elle s'est penchée sur la question de suite
Et pour éviter une réponse subite,
Petit aparté, je vais intégrer à chaque poème à partir de maintenant, du moins s'il y a suffisamment d'avis pour que ça ait un intérêt quelconque, un sondage pour vous demander de lui donner une note sur 10. Ledit sondage est anonyme, alors n'hésitez pas à noter comme bon vous semble.
Le sujet de ce poème étant relativement grave, je précise que bien qu'écrit à la première personne, une fois n'est pas coutume, il n'est pas inspiré de ma vie.
Hier quand je serai heureux
Coma hydraulique
I
J'ai la tête dans un étau,
Peut-être deux ;
J'ai attendu qu'il soit trop tôt
Pour m' mettre au pieu,
Vers trois-quatre heures du matin,
Peut-être deux ;
Tout ça me paraît bien lointain
Et nébuleux.
II
Je m'en souviens à peine mais c'était hier,
Faut dire que j'ai pas bu du dos d' la cuillère ;
Enchaînant les verres d'eau minérale plate
Et juste pour les copains car ça les épate,
Ainsi qu'au dam de Ricard, sans la diluer,
Ce qui, je crois, a failli de peu me tue
Mon âme sœur ?
Je veux dédier ces quelques mots
A celle-là
Qui, faute de guérir mes maux,
Fut toujours là ;
La seule qui, par compassion,
Chaque matin,
Dans la cour de récréation
Me tint la main
Quand, les garçons comme les filles
Qui, eux, jouaient,
Au loup, au ballon ou aux billes,
Je les enviais.
Quand je me meurs, déprimé,
Abattu, las,
La seule qui ait su m'aimer
Est toujours là ;
Mais ses sentiments équivoques
Et impromptus
Ne sont pas vraiment réciproques
Et ça me tue ;
J'ai la terre qui ne tourne pas rond
I
J'ai honte d'appartenir à l'espèce humaine
Dont je méprise l'apanage qu'est la haine ;
Qui ne manque au grand jamais d'imagination
Et de créativité pour la destruction ;
Qui met tout son cœur à montrer jour après jour
Que l'argent le dépouille de toute raison ;
Qui dit adorer un dieu débordant d'amour
Mais qui aime à se faire la guerre en son nom.
Je me sens tout drôle, perds le sens de l'humour,
Je crois que ma terre ne tourne pas bien rond.
Ce
Ce poème est la réécriture du poème
Les Cons. Il y a très peu de changements en dehors de l'ajout de la pénultième strophe et des deux derniers vers.
Les Cons
S'il est un plaisir plus grand encore
Que le soulagement de ne pas l'être,
C'est sûrement celui de le paraître
Aux yeux de ceux qui le sont mais s'ignorent.
S'ils en venaient un jour à s'en douter,
Les machistes en seraient tout honteux
De par leurs propres principes douteux,
L'être étant leur part de féminité1.
Si seulement
Transparent
Quand j'étais gamin, j'avais honte du boulot
Que mon père fait depuis toujours malgré moi ;
De toute façon, il n'y avait pas un marmot
Pour me demander ni ça ni quoi que ce soit.
La malédiction héritée du paternel
En pousse plus d'un à devenir meurtriers,
Voulant conjurer le mauvais sort éternel
D'être transparent quand papa est vitrier.
Si jamais quelqu'un tombe sur moi dans la rue,
Vous vous en doutez, ce n'est qu'au sens littéral,
C'est tout simplement qu'il ne m'a même
Crise de foi
Le fruit de la vérité doit pousser aux arbres,
De l'évolution ou bien de la connaissance ;
Je les trouve pourtant stériles, ces essences,
Et leurs si beaux ramages me laissent de marbre.
Athée ? Croyant ? Je n'en ai pas la moindre idée,
Et parmi tous mes soucis, c'en est le cadet.
Je dirais que je suis, en premier diagnostic,
Je-m'en-foutiste, sceptique ou peut-être agnostique.
Les réponses doivent se trouver dans un livre,
De l'origine des espèces ou la Bible ;
Ne sont-i