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Invité Quasi-Modo

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 2 minutes, Aruna a dit :

Mon propos n'est pas spécialement une apologie de l'esprit scientifique. Je pense que tu as dû me lire superficiellement ou que tu ne t'adresses pas à la bonne personne. 

L'apologie de la démarche scientifique ne devrait pas avoir à être justifiée...

Autant le scientisme est une doctrine donc criticable, autant la démarche scientifique est une démarche de connaissance et d'efficacité sans équivalence...

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Il y a 4 heures, zenalpha a dit :

L'existentialisme a de l'intérêt je ne dis pas que ça n'a pas d'intérêt.

Mon propos n'est pas existentialiste. Je dis juste que la philosophie n'arrive pas de n'importe où, avec des axiomes dogmatiques suspendus dans le vide dont on ne percevrait pas l'origine et qui seraient à la fois injustifiés et contestables. Si la philosophie c'est cela, alors nous sommes tous des sceptiques ou des relativistes. Précisément, le scepticisme et le relativisme sont des non-philosophies, ce sont un peu des ovnis dans l'histoire de la pensée.

Il y a 4 heures, zenalpha a dit :

Ce que je dis, c'est que concernant la compréhension des phénomènes naturels, aucune philosophie ne peut venir contredire une théorie scientifique  

Alors qu'une théorie scientifique peut venir contredire une conception philosophique

Ce propos est un propos de nature philosophique. Donc il appelle une réflexion et une justification philosophique, ce que ne permet pas la science. D'autres philosophes ont pensé le contraire de ce que tu viens d'affirmer, et je tends également à penser que, pour paraphraser Heidegger, la science ne se meut pas dans la dimension de la philosophie, c'est-à-dire qu'elle ne répond pas aux mêmes questions et enjeux et qu'il est donc vain de les comparer. C'est pourquoi aucune théorie scientifique ne réfutera une conception philosophique : tout ce qu'elle peut faire c'est lui rendre l'argumentation plus difficile.

Il y a 4 heures, zenalpha a dit :

Ta réponse pincée est l'illustration même de ce que j'affirmais, une réaction de ton ego...une espèce de deuil non fait à devoir confronter tes idées à la réalité  

Hawking, Feynmann, Einstein et bien d'autres se sont lamentés, a raison, de cette conception ultra dépassée et presque hors sujet de la philosophie lorsqu'elle aborde des notions sur lesquelles elle n'a jamais apporté l'ombre du début de commencement d'un début de débouché efficace 

On a affaire a une philosophie thérapeutique pour soi...non a une universalité philosophique 

Preuve en est qu'ils se contredisent...chacun amenant un certain intérêt mais vendu comme un principe universel..

C'est presque un hold up

Non, je suis vraiment amusé et absolument pas froissé. Parce que tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire.

La philosophie naissant des apories (donc des problèmes à la fois insolubles et incontournables), c'est-à-dire d'un décalage entre des exigences personnelles et le monde. Elle n'a donc rien à voir avec la science et n'est pas non plus réductible à un problème de psychologie.

Précisément, ce qui distingue un problème philosophique d'un problème psychologique c'est que les exigences insatisfaites auxquelles se heurte le philosophe sont des exigences revêtant un caractère universel et non des exigences liées à leur histoire individuelle ou leur caractère.

Ce sont des exigences personnelles et non des exigences individuelles, c'est-à-dire qu'elles sont au final reliées à ce que nous sommes, nous autres êtres humains. Ton propos serait vrai à la seule condition qu'il n'existe pas d'exigences à caractère universel chez l'être humain.

Prenons seulement l'exigence de sens face au nihilisme pour prendre une question qui m'a occupée ces derniers temps. Même si certains jouent les fiers à bras et prétendent qu'ils n'ont pas besoin de sens dans leur vie, cela reste globalement une illusion dont les causes sont à déterminer.

J'ai observé qu'il s'agissait souvent d'esbroufe intellectuelle visant à dominer l'autre dans la discussion, d'un manque de sensibilité qui empêche d'accéder à la problématique posée (qui sera alors globalement traitée comme un problème abstrait et non concret), ou d'une faible qualité de présence à soi et au monde.

Si jusque là tu me suis, tu conviendras qu'il n'est pas du ressort de la psychologie de résoudre le problème du nihilisme et donc que les problèmes philosophiques ne sont pas assimilables à des problèmes psychologiques, à moins de considérer la métaphore thérapeutique à l'égard de la pensée humaine qu'il faudrait soigner.

Ne confondons donc plus apprendre à philosopher (chose impossible) et apprendre la philosophie. Je sais que je parle chinois pour beaucoup lorsque je dis cela, et que certains se hausseront même fièrement le col en lisant cette phrase, persuadés que je les prend de haut, mais la philosophie n'est pas l'abstraction, c'est précisément l'inverse, mais l'éducation moderne ne nous a pas préparés à le comprendre.

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
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il y a 11 minutes, Aruna a dit :

Mon propos n'est pas spécialement une apologie de l'esprit scientifique. Je pense que tu as dû me lire superficiellement ou que tu ne t'adresses pas à la bonne personne. 

Ce que j'ai écrit est en réponse de ce que tu penses de la méthode scientifique. 

Il y a 2 heures, Aruna a dit :

. Cependant, il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation, que la reproductibilité d'une expérience est une preuve, qu'il existe un principe de causalité permettant la vérification, etc...

L'idéologie n'est pas la réalité. Années après années les citoyens gobent n'importe quoi comme s'il n'y avait plus d'esprit critique. Il suffit de brandir le mot science tel un mantra magique, et vous voilà tous en train d'opiner du bonnet. Ce que tu décris là, ça marche dans les livres de philosophie, d'histoire ou de sociologie, mais la science ce n'est pas ça. Elle est un champ de bataille constant entre chercheurs.

Les scientifiques se comportent comme chiens et chats entre eux. (bis bis repetita) 

Parler de rationalité dans ce cas n'est pas seulement abusif mais irresponsable. 

Allez simplement dans une université et voyez la situation des jeunes médecins et des scientifiques qui se lancent dans le métier pour comprendre un peu de quoi je parle! En ce domaine, vous m'avez tous l'air déconnectés; personnes n'a été capable de reprendre le vieux schnock qui disait que je n'avais jamais ouvert un magazine scientifique, tout en se permettant de déballer des stupidités que je dénonce sans arrêt: en l'occurrence, les magazines scientifiques sont dépassés depuis longtemps par la réalité, ils ne reflètent nullement la situation de la recherche. 

Et tous ceux que je lis ici et qui sont dans le domaine des sciences ou proches, sont des idiots utiles du marché capitaliste néo libéral, car ils se sont toujours opposés à mon indignation concernant ce système. 

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
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il y a une heure, Maroudiji a dit :

Ce que j'ai écrit est en réponse de ce que tu penses de la méthode scientifique. 

Il y a 4 heures, Aruna a dit :

. Cependant, il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation, que la reproductibilité d'une expérience est une preuve, qu'il existe un principe de causalité permettant la vérification, etc...

Lorsque je dis:"il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation...", je désigne l'esprit scientifique (dont je dis qu'il n'est pas exempt d'un fonctionnement fondé sur l'acte de croire).

Tu n'as apparemment pas compris le sens de ma phrase.

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

L'apologie de la démarche scientifique ne devrait pas avoir à être justifiée...

Autant le scientisme est une doctrine donc criticable, autant la démarche scientifique est une démarche de connaissance et d'efficacité sans équivalence...

Ah bon?  C'est un propos d'homme convaincu ça ! 

Moi, je fais le choix de ne faire l'apologie d'aucune démarche préétablie ; et ce choix m'appartient. 

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

Mon propos n'est pas existentialiste. Je dis juste que la philosophie n'arrive pas de n'importe où, avec des axiomes dogmatiques suspendus dans le vide dont on ne percevrait pas l'origine et qui seraient à la fois injustifiés et contestables. Si la philosophie c'est cela, alors nous sommes tous des sceptiques ou des relativistes. Précisément, le scepticisme et le relativisme sont des non-philosophies, ce sont un peu des ovnis dans l'histoire de la pensée.

Ce propos est un propos de nature philosophique. Donc il appelle une réflexion et une justification philosophique, ce que ne permet pas la science. D'autres philosophes ont pensé le contraire de ce que tu viens d'affirmer, et je tends également à penser que, pour paraphraser Heidegger, la science ne se meut pas dans la dimension de la philosophie, c'est-à-dire qu'elle ne répond pas aux mêmes questions et enjeux et qu'il est donc vain de les comparer. C'est pourquoi aucune théorie scientifique ne réfutera une conception philosophique : tout ce qu'elle peut faire c'est lui rendre l'argumentation plus difficile.

Non, je suis vraiment amusé et absolument pas froissé. Parce que tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire.

La philosophie naissant des apories (donc des problèmes à la fois insolubles et incontournables), c'est-à-dire d'un décalage entre des exigences personnelles et le monde. Elle n'a donc rien à voir avec la science et n'est pas non plus réductible à un problème de psychologie.

Précisément, ce qui distingue un problème philosophique d'un problème psychologique c'est que les exigences insatisfaites auxquelles se heurte le philosophe sont des exigences revêtant un caractère universel et non des exigences liées à leur histoire individuelle ou leur caractère.

Ce sont des exigences personnelles et non des exigences individuelles, c'est-à-dire qu'elles sont au final reliées à ce que nous sommes, nous autres êtres humains. Ton propos serait vrai à la seule condition qu'il n'existe pas d'exigences à caractère universel chez l'être humain.

Prenons seulement l'exigence de sens face au nihilisme pour prendre une question qui m'a occupée ces derniers temps. Même si certains jouent les fiers à bras et prétendent qu'ils n'ont pas besoin de sens dans leur vie, cela reste globalement une illusion dont les causes sont à déterminer.

J'ai observé qu'il s'agissait souvent d'esbroufe intellectuelle visant à dominer l'autre dans la discussion, d'un manque de sensibilité qui empêche d'accéder à la problématique posée (qui sera alors globalement traitée comme un problème abstrait et non concret), ou d'une faible qualité de présence à soi et au monde.

Si jusque là tu me suis, tu conviendras qu'il n'est pas du ressort de la psychologie de résoudre le problème du nihilisme et donc que les problèmes philosophiques ne sont pas assimilables à des problèmes psychologiques, à moins de considérer la métaphore thérapeutique à l'égard de la pensée humaine qu'il faudrait soigner.

Ne confondons donc plus apprendre à philosopher (chose impossible) et apprendre la philosophie. Je sais que je parle chinois pour beaucoup lorsque je dis cela, et que certains se hausseront même fièrement le col en lisant cette phrase, persuadés que je les prend de haut, mais la philosophie n'est pas l'abstraction, c'est précisément l'inverse, mais l'éducation moderne ne nous a pas préparés à le comprendre.

Hello @Quasi-Modo

Bien sûr que la philosophie  prétend utiliser la raison donc s'appuyer sur une cohérence de l'argumentation 

Et bien entendu que les prémisses de l'argumentation philosophique comme l'analyse qui en est faite sont toutes parfaitement contestables...

Le relativisme, c'est d'abord et avant tout une incompréhension des limites des certitudes.

Aucune certitude n'est absolue et toute certitude s'inscrit dans un cadre donné 

Ce n'est pas du relativisme que de cerner les limites des théories physique dont nous sommes les plus certains..

Et concernant la philosophie, c'est une totale aberration de ta part de ne pas cerner les limites des raisonnements qui ne sont vérifiés par aucune expérimentation...

Je ne baigne pas dans le relativisme en te trouvant totalement à côté de la plaque la dessus, dans les très grandes largeurs...

Heidegger...est le prototype du nazi qui prend sa carte du parti jusqu'en 1944 et qui est tellement dans l'abstraction en dissociant l'être de l'étant qu'il en oublie les rudiments de la nature humaine..

Tu ne pouvais guère trouver de philosophe plus enfermé dans son monde conceptuel que toute idéologie s'en trouve possible.

Le prototype du philosophe que j'excècre.

On peut dissocier l'homme de l'oeuvre comme dirait le bal des vampires.

Oui, mais non.

Ce genre d'ideologue peut dire...n'importe quoi et faire...n'importe quoi sous couvert d'une aura nauséabonde sur son nom.

Et donc pour revenir sur l'essentiel de l'échange, oui, la science, en confrontant ses idées et théories à l'expérience de la réalité est bien au dessus de la philosophie 

Si Einstein est un génie, c'est parce que ses théories cadrent aux réalités 

L'esbrouffe philosophique et l'embrouille des concepts que tu utilises dans le vide ne changent rien.

La philosophie du non de Bachelard...

Les philosophes ont vraiment beaucoup de mal avec ce truisme...

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Le relativisme, c'est douter de tout parce qu'on pense qu'il n'existe pas de vérité absolue.

Cela amène au nihilisme et au rejet de toute croyance.

C'est un chemin vers la paresse intellectuelle car dans ce cas, pourquoi chercher à apprendre une connaissance si elle est fausse...

C'est très différent de donner une limite à ce qu'on définit comme une certitude.

Par exemple je suis certain qu'a un point extérieur à une droite ne passe qu'une parallèle... mais cette certitude a le prix de sa limite car cela n'est VRAI qu'en géométrie euclidienne et non dans l'absolu..

Des vérités absolues...existent dans un cadre borné défini.

Ce qui ne peut exister c'est un Absolu tout court...un cadre global dans lequel s'inscrirait toutes les vérités 

J'invite à s'intéresser aux théorèmes de Gödel et arrêter de confondre certitude et absolu...

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a une heure, Aruna a dit :

Ah bon?  C'est un propos d'homme convaincu ça ! 

Moi, je fais le choix de ne faire l'apologie d'aucune démarche préétablie ; et ce choix m'appartient. 

 

Ce qui m'intéresserait, c'est de comprendre les drivers, les motivations d'un homme dans ce en quoi il fait confiance, les principes sous jacents qui fondent ses connaissances 

Faut il le charisme d'un tribun ? Le charme ensorceleur d'une femme ? La confiance immodérée en ses croyances a priori ?

Se demander les principes sur lesquels se fier et qui fondent sa connaissance, c'est fondamental.

Oui je suis convaincu par la démarche scientifique car sa philosophie est ouverte à savoir qu'elle est parfaitement capable de remettre en cause l'ensemble de ses paradigmes de par ses propres principes.

Quel philosophe a remis en cause ses croyances et sur quel protocole ?

Bien entendu qu'il y a fierté à défendrecet esprit et dépit à voir comment les princesses aux alouettes bernent les foules.

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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 04/03/2020 à 16:11, deja-utilise a dit :

Et bien, vois-tu, je n'en suis pas certain !

Tant mieux, on va pouvoir échanger.

Le 04/03/2020 à 16:11, deja-utilise a dit :

Pour simplifier la présentation, on va dire que penser croire équivaut à croire, comme à l'inverse croire penser reviendrait à seulement penser.

Ça complique plus que ça ne simplifie. Tu introduis la pensée là où il s'agit de voir et croire.

Le 04/03/2020 à 16:11, deja-utilise a dit :

• On peut à la fois croire ce que l'on voit et voir ce que l'on croit: par exemple, les ovnis.

• On peut croire ce qu'on voit mais ne pas voir ce que l'on croit: par exemple, le Saint-suaire.

• On peut croire ce qu'on ne voit pas et voir ce qu'on croit: par exemple les " générations spontanées ".

• On peut croire en ce que l'on ne voit pas et ne pas voir ce que l'on croit: par exemples la liberté ou l'amour, les extraterrestres.

Oh ma tête :mef2:

Le 04/03/2020 à 16:11, deja-utilise a dit :

 

En chacun de nous, il peut il y avoir toutes les configurations - non répertoriées - possibles selon les objets. Et si les exemples sont mal appropriés ou mal choisis, je laisse à la sagacité du lecteur, la charge d'en trouver des meilleurs ou d'explorer toutes les combinaisons de négation...

Tu crois ? :p

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 990 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Tu dis plusieurs choses " intéressantes " ou qui retiennent mon attention. Je vais tenter d'y adjoindre ma contribution, bien plus que de contester tes dires.

 

Le 05/03/2020 à 09:35, Aruna a dit :

Un arc en ciel est effectivement une impression. L'eau que je vois bouillir dans la casserole est également une impression. La brûlure que je ressens en plongeant ma main dedans est encore une impression. Qu'est-ce que le principe de réalité ? L'arc en ciel et l'hologramme ne sont-ils pas également partie de la réalité ?

Il y a des impressions qui sont accessibles et d'autres non, il y en a sur lesquelles nous avons une action et d'autres non, et il y en a où il y a une interaction entre elles et nous et d'autres pas.

Il ne faut pas en rester à un vécu, ce qui renverrait à une dimension uniquement solipsiste, et rejoindrait à nouveau ce que j'ai dit antérieurement, dans le monde des idées toutes les idées se valent, autrement dit pour nous-même dans notre cervelle, effectivement tout se vaut, ce ne sont neuro-biologiquement que des impulsions électriques et des décharges chimiques, ni plus, ni moins, peu importe d'où elles viennent, où elles prennent leur source, par quel biais elles sont arrivées, elles ne sont plus que des informations, dans un centre de traitement cortical.  

 

Citation

L'esprit scientifique se veut sceptique. Il est censé ne rien prendre pour acquis. Cependant, il est bien obligé de prendre pour acquis sa propre fondation, que la reproductibilité d'une expérience est une preuve, qu'il existe un principe de causalité permettant la vérification, etc...Il fonctionne au moyen d'un immense réseau de propositions reliées entre elles par des liens de cohérence. Ces propositions sont susceptibles d'évoluer, c'est ce qu'on appelle le progrès scientifique, mais serait il possible pour l'esprit de fonctionner sans s'appuyer sur ce réseau de propositions ? 

La science n'est pas exacte, comme la mathématique peut l'être ou des jeux de société avec des règles fixées d'avance, mais cette inexactitude ne doit pas nous la faire ranger dans le même panier que les spéculations en tout genre, comme Annaveline s'en est offusquée un peu avant, la Physique, la Logique, la Psychologie et j'en passe, se sont émancipées ou affranchies de la Philosophie trop ancrée dans les supputations, elles ont voulu ardemment se connecter à l'empirisme, la réalité étant le seul juge. Pas plus que chaque individu ne peut pas garantir d'être infaillible en toute chose, ne jamais se tromper ou faire d'erreur, cela ne signifie pas qu'il faille le mettre dans la même catégorie que ceux qui cherchent volontairement la tromperie, le mensonge ou à satisfaire leurs désirs par quelque moyen que ce soit.

Si un modèle scientifique n'est pas rigoureux ou assez précis, il n'en demeure pas moins vrai, qu'il est crée dans une perspective d'efficacité, de reproductibilité, de fiabilité, de stabilité, de prédictibilité, etc... ce qui n'est pas recherché dans un système de croyances ou un mouvement mystique ou ésotérique, ces derniers ne cherchent aucunement à s'auto-corriger par principe, mais uniquement pour des raisons de survivance à s'adapter: car tout ce qui a pris vie refuse ensuite obstinément de périr. 

Encore une fois, il y a un double mouvement dans une démarche scientifique, du modèle à la réalité et de celle-ci vers le modèle, il y a une coévolution ( expérimentale et théorique ), pour tendre vers un écart aussi faible que possible entre les résultats du modèle et ceux pris dans la vraie vie. Et c'est précisément cette efficience, qui permet cette société techno-scientifique, et notre confiance dans tous ces objets ou méthodes plus ou moins connexes. Par exemple, il est indéniable que notre chance de guérison est incommensurablement meilleure par une analyse sanguine aujourd'hui que l'analyse humorale d'il y a quatre cents ans, les probabilités sont en faveur de la démarche - véritablement - scientifique et non de systèmes non empiristes. 

En clair, les propositions ne restent jamais au stade de propositions, elles sont confrontées au monde réel, et rectifiées si besoin, jusqu'à ce qu'il y ait correspondance, ou suffisamment d'adéquation, à défaut de mieux faire. C'est pourquoi, les sciences dites humaines sont plus problématiques que les sciences dites dures, les correspondances ne sont pas aussi simples à mettre en évidence, à cause d'une plus grande complexité, due à la non indépendance des évènements en jeu, il est très difficile de pouvoir isoler un effet d'un autre, il y a en général une cascade de réactions, pas toujours prises en compte ou identifiées. Mais cela ne remet pas en cause la démarche, la progression est simplement plus longue, plus alambiquée, plus difficile, mais bon an, mal an, il y a un accroissement globalement des connaissances, et pour s'en rendre compte, il suffit de prendre des périodes suffisamment éloignées pour voir les ruptures. 

 

Citation

Je vis à travers un socle de certitudes intriquées, par exemple: l'eau bout à 100 degrés celsius. Je peux réitérer cette expérience autant de fois que je le souhaite. Le résultat me confirmera cette certitude. Mes yeux voient cette substance liquide dans un état d'ébullition, ils voient l'alcool se dilater dans le tube du thermomètre jusqu'à la graduation 100 degrés. Ce fait m'a également été confirmé par mon éducation scolaire et familiale, par l'ensemble des êtres humains avec lesquels j'interfère. Bref cette proposition, reliée à une infinité d'autres, a acquis pour moi le statut de certitude, et il m'est quasi physiologiquement impossible d'envisager pouvoir vivre sans que mon esprit croit à ces certitudes.

C'est le problème de l'induction, soulevé par Hume. Mais cette quadrature du cercle concerne toute pensée, pas seulement une pensée rationalisée, la vie elle-même y est soumise, toute biologie l'a intégrée et compose avec, d'ailleurs si il n'en avait pas été ainsi, de cette stabilité reproductive, la Vie elle-même n'aurait sans doute jamais émergée, il me semble que c'est une condition absolument nécessaire, un monde en perpétuel changement, complètement différent d'un instant à l'autre, n'aurait pas pu faire advenir le Vie, rappelant que l'homéostasie est la marque de cette stabilité ou de cette continuité temporelle.

Ce sentiment est donc partie prenante autant au niveau cellulaire, qu'au niveau le plus évolué de la vie, celle de la conscience, on peut s'en émerveillé ou être sceptique, mais c'est une donnée de notre Univers, que l'on ne peut pas choisir de contester ou de remettre en cause, pas plus que le fait que la Vie est et non qu'elle n'est pas. 

On peut en revanche, garder à l'esprit que l'induction si elle est inévitable, n'en fait pas bien sûr une nécessité logique, seulement pragmatique de la vie, et donc celle des humains comme des autres créatures. C'est pour des êtres conscients une forme de croyance, mais une croyance qui n'a jamais été démentie est certainement infiniment plus utile qu'une autre, incertaine, aléatoire, versatile ou fugace !

 

Citation

Il me semble que le monde s'ecroulerait si il m'était subitement révélé que l'eau  n'est pas de l'eau, que l'arbre n'est pas un arbre, que la chaleur n'est pas de la chaleur, que les corps ne chutent pas parce qu'il n'y a pas de corps, pas d'espace pour chuter, pas de temps pour mesurer la chute, etc...Si tout à coup cet objet que je prend pour un arbre n'était plus un arbre, je serais obligé, pour continuer à vivre, de trouver une explication à ce phénomène : j'ai été drogué, victime d'une hallucination, ou je suis en train de rêver. Ma rationalité lutterait désespérément pour essayer de raccrocher les wagons. 

Tout dépend. Si l'interprétation change, le phénomène lui demeure ou les faits. Voir la gravitation sous le spectre de la relativité générale ou celle de newtonienne ne change rien à nos vies, ni même les systèmes physiques sous forme d'outils, les plus simples que nous possédons, cela ne révolutionne pas nos vies, mais la vision du monde pour ceux intéressés par ce genre de considérations, il est évident que le quotidien des gens n'a absolument pas changé avec la révolution einsteinienne en 1916 lors de sa confirmation - prématurée sur le plan scientifique cela dit au passage.

Si demain on apprend que les virus, sont finalement des êtres vivants, là aussi, ça ne bouleversera pas nos existences, même si c'est un paradigme scientifique qui tombe. Ou encore, que l'Homme de Néandertal était aussi intelligent que nous et que nous nous sommes croisés avec lui ! Certes c'est une révélation, mais qui ne change pas grand chose en fin de compte à nos vies actuelles. Nous nous étions trompés d'interprétation, elle a été rectifiée, et demain elle sera corrigée et peaufinée, et ainsi de suite. Mais que de chemin parcouru entre les générations spontanées et la brute épaisse de notre cousin d'antan, et nos connaissances aujourd'hui, même si elles restent partiales et partielles, l'étau se ressert, les fausses croyances sont écartées, ce que l'on peut comprendre comme une sorte de progrès en négatif, car le positivisme est une vue de l'esprit, nous apprenons et comprenons surtout en évinçant nos croyances et nos erreurs ! C.f. e.g.: Ernst Mach, La connaissance et l'erreur.

 

 

Citation

Cette dépendance à un croire générateur de certitude est la même chez le scientifique que chez le religieux. Elle est la même chez l'être humain en général. Le socle "scientifique" du croire dispose d'une telle masse, d'une telle inertie, qu'il est capable d'anéantir tout croire concurrent non compatible. Ce socle de croire, nous le nommons réalité et nous l'opposont au rêve, à la croyance religieuse, à l'imaginaire, etc...

Ce n'est pas tant l'inertie qui fait sa force, comme le Religieux a pu le faire par le passé, mais le fait qu'il est difficile de contester ce que n'importe qui peut/pourrait - moyennant quelques biais cognitifs - expérimenter par lui-même, ou par des personnes en qui il peut avoir confiance, c'est bien l'empirisme et donc la réalité qui donne le " la ", on ne peut pas lutter contre les faits expérimentaux par sa seule volonté de croire, même si il est peu près certain que des croyances guident en première instance le monde de la recherche, à un moment il faut se rendre à l'évidence, la croyance est/semble confirmée ou infirmée ! Ou alors, elle est irréfutable et ce n'est pas de la science.

Néanmoins, je suis d'avis que la Science ne devrait pas avoir tout pouvoir sur nos vies, et qu'au même titre que le Religieux a été écarté de la vie politique, il serait temps d'en faire de même avec la Science, ce n'est pas à elle de dire, comment nous devons vivre ensemble, ni les buts ou les objectifs que nous devons nous assignés, elle doit être à notre service, et non comme actuellement, que nous vivions dans son sillage d'une orientation imprévisible.

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 990 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 18 heures, Name a dit :

Ça complique plus que ça ne simplifie. Tu introduis la pensée là où il s'agit de voir et croire.

Le 03/03/2020 à 10:41, Name a dit :

On pense croire ce qu'on voit, alors qu'on voit ce qu'on croit.

Alors, on se prend les pieds dans le tapis !? Ne crois-tu ou ne penses-tu pas !? ;)

 

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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 03/03/2020 à 22:31, Blaquière a dit :

je veux pas faire mon Guignol, mais ce mot d''opiner, il est trop beau ! Ou trop marrant...

Opine !

Clopine,

Rapine

Opinel

Rapine

Alpine

Copine

Crépine

épépine

Chopine

turlupine

Et Charlie Chaplin !

:hi:

 

Pègue : j'ai oublié l'aubépine !

 

 

Pine et repine !!! Oubli de ta part ? Ça m étonne !!

 

"Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.Nicolas Boileau"

Connaître la technique c est bien..mais la pratique c est encore mieux !

Comme disait ma grand mère quand je lui demandais une recette " la recette ne te servira à  rien..le voir faire et le savoir faire c est tout le secret !"

Modifié par sera-angel
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Invité sera-angel
Invités, Posté(e)
Invité sera-angel
Invité sera-angel Invités 0 message
Posté(e)
Le 04/03/2020 à 19:59, Quasi-Modo a dit :

Non, la philosophie peut passer par des opinions, petite cervelle de moineau !

@Quasi-Modo

Tiens c est amusant ça..vous avez eu droit au qualificatif de "petite cervelle de moineau" vous ? Moi j avais eu droit à "petite sotte"

Déjà ce genre de commentaires n exprime que la supériorité et la suffisance..et ne mérite même pas d être lu par la suite... Je dirais que cette familiarité gâche tout !

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a une heure, deja-utilise a dit :

Néanmoins, je suis d'avis que la Science ne devrait pas avoir tout pouvoir sur nos vies, et qu'au même titre que le Religieux a été écarté de la vie politique, il serait temps d'en faire de même avec la Science, ce n'est pas à elle de dire, comment nous devons vivre ensemble, ni les buts ou les objectifs que nous devons nous assignés, elle doit être à notre service, et non comme actuellement, que nous vivions dans son sillage d'une orientation imprévisible.

Évidemment que la Science n'a pas "tout pouvoir sur nos vies" et je serai bien curieux de savoir précisément ce qui devrait être écarté...

S'il s'agit de réguler les domaines où les technologies sont utilisées sans aucun discernement, c'est sûr, je suis bien d'accord, mais c'est un problème d'éthique et de politique 

Aller comparer les sciences aux religions, c'est un peu ... bizarre 

Ou commencez par ôter de votre vie tout ce qui est rendu possible par la science : votre ordinateur, votre téléphone, vos traitements médicaux, vos prothèses, les apports énergétiques de votre domicile, votre auto, vos transports, les productions diverses et variées issues de technologies...

D'ou vient cette animosité ?

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
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Il y a 22 heures, deja-utilise a dit :

Tu dis plusieurs choses " intéressantes " ou qui retiennent mon attention. Je vais tenter d'y adjoindre ma contribution, bien plus que de contester tes dires.

 

Il y a des impressions qui sont accessibles et d'autres non, il y en a sur lesquelles nous avons une action et d'autres non, et il y en a où il y a une interaction entre elles et nous et d'autres pas.

Il ne faut pas en rester à un vécu, ce qui renverrait à une dimension uniquement solipsiste, et rejoindrait à nouveau ce que j'ai dit antérieurement, dans le monde des idées toutes les idées se valent, autrement dit pour nous-même dans notre cervelle, effectivement tout se vaut, ce ne sont neuro-biologiquement que des impulsions électriques et des décharges chimiques, ni plus, ni moins, peu importe d'où elles viennent, où elles prennent leur source, par quel biais elles sont arrivées, elles ne sont plus que des informations, dans un centre de traitement cortical.  

 

La science n'est pas exacte, comme la mathématique peut l'être ou des jeux de société avec des règles fixées d'avance, mais cette inexactitude ne doit pas nous la faire ranger dans le même panier que les spéculations en tout genre, comme Annaveline s'en est offusquée un peu avant, la Physique, la Logique, la Psychologie et j'en passe, se sont émancipées ou affranchies de la Philosophie trop ancrée dans les supputations, elles ont voulu ardemment se connecter à l'empirisme, la réalité étant le seul juge. Pas plus que chaque individu ne peut pas garantir d'être infaillible en toute chose, ne jamais se tromper ou faire d'erreur, cela ne signifie pas qu'il faille le mettre dans la même catégorie que ceux qui cherchent volontairement la tromperie, le mensonge ou à satisfaire leurs désirs par quelque moyen que ce soit.

Si un modèle scientifique n'est pas rigoureux ou assez précis, il n'en demeure pas moins vrai, qu'il est crée dans une perspective d'efficacité, de reproductibilité, de fiabilité, de stabilité, de prédictibilité, etc... ce qui n'est pas recherché dans un système de croyances ou un mouvement mystique ou ésotérique, ces derniers ne cherchent aucunement à s'auto-corriger par principe, mais uniquement pour des raisons de survivance à s'adapter: car tout ce qui a pris vie refuse ensuite obstinément de périr. 

Encore une fois, il y a un double mouvement dans une démarche scientifique, du modèle à la réalité et de celle-ci vers le modèle, il y a une coévolution ( expérimentale et théorique ), pour tendre vers un écart aussi faible que possible entre les résultats du modèle et ceux pris dans la vraie vie. Et c'est précisément cette efficience, qui permet cette société techno-scientifique, et notre confiance dans tous ces objets ou méthodes plus ou moins connexes. Par exemple, il est indéniable que notre chance de guérison est incommensurablement meilleure par une analyse sanguine aujourd'hui que l'analyse humorale d'il y a quatre cents ans, les probabilités sont en faveur de la démarche - véritablement - scientifique et non de systèmes non empiristes. 

En clair, les propositions ne restent jamais au stade de propositions, elles sont confrontées au monde réel, et rectifiées si besoin, jusqu'à ce qu'il y ait correspondance, ou suffisamment d'adéquation, à défaut de mieux faire. C'est pourquoi, les sciences dites humaines sont plus problématiques que les sciences dites dures, les correspondances ne sont pas aussi simples à mettre en évidence, à cause d'une plus grande complexité, due à la non indépendance des évènements en jeu, il est très difficile de pouvoir isoler un effet d'un autre, il y a en général une cascade de réactions, pas toujours prises en compte ou identifiées. Mais cela ne remet pas en cause la démarche, la progression est simplement plus longue, plus alambiquée, plus difficile, mais bon an, mal an, il y a un accroissement globalement des connaissances, et pour s'en rendre compte, il suffit de prendre des périodes suffisamment éloignées pour voir les ruptures. 

 

C'est le problème de l'induction, soulevé par Hume. Mais cette quadrature du cercle concerne toute pensée, pas seulement une pensée rationalisée, la vie elle-même y est soumise, toute biologie l'a intégrée et compose avec, d'ailleurs si il n'en avait pas été ainsi, de cette stabilité reproductive, la Vie elle-même n'aurait sans doute jamais émergée, il me semble que c'est une condition absolument nécessaire, un monde en perpétuel changement, complètement différent d'un instant à l'autre, n'aurait pas pu faire advenir le Vie, rappelant que l'homéostasie est la marque de cette stabilité ou de cette continuité temporelle.

Ce sentiment est donc partie prenante autant au niveau cellulaire, qu'au niveau le plus évolué de la vie, celle de la conscience, on peut s'en émerveillé ou être sceptique, mais c'est une donnée de notre Univers, que l'on ne peut pas choisir de contester ou de remettre en cause, pas plus que le fait que la Vie est et non qu'elle n'est pas. 

On peut en revanche, garder à l'esprit que l'induction si elle est inévitable, n'en fait pas bien sûr une nécessité logique, seulement pragmatique de la vie, et donc celle des humains comme des autres créatures. C'est pour des êtres conscients une forme de croyance, mais une croyance qui n'a jamais été démentie est certainement infiniment plus utile qu'une autre, incertaine, aléatoire, versatile ou fugace !

 

Tout dépend. Si l'interprétation change, le phénomène lui demeure ou les faits. Voir la gravitation sous le spectre de la relativité générale ou celle de newtonienne ne change rien à nos vies, ni même les systèmes physiques sous forme d'outils, les plus simples que nous possédons, cela ne révolutionne pas nos vies, mais la vision du monde pour ceux intéressés par ce genre de considérations, il est évident que le quotidien des gens n'a absolument pas changé avec la révolution einsteinienne en 1916 lors de sa confirmation - prématurée sur le plan scientifique cela dit au passage.

Si demain on apprend que les virus, sont finalement des êtres vivants, là aussi, ça ne bouleversera pas nos existences, même si c'est un paradigme scientifique qui tombe. Ou encore, que l'Homme de Néandertal était aussi intelligent que nous et que nous nous sommes croisés avec lui ! Certes c'est une révélation, mais qui ne change pas grand chose en fin de compte à nos vies actuelles. Nous nous étions trompés d'interprétation, elle a été rectifiée, et demain elle sera corrigée et peaufinée, et ainsi de suite. Mais que de chemin parcouru entre les générations spontanées et la brute épaisse de notre cousin d'antan, et nos connaissances aujourd'hui, même si elles restent partiales et partielles, l'étau se ressert, les fausses croyances sont écartées, ce que l'on peut comprendre comme une sorte de progrès en négatif, car le positivisme est une vue de l'esprit, nous apprenons et comprenons surtout en évinçant nos croyances et nos erreurs ! C.f. e.g.: Ernst Mach, La connaissance et l'erreur.

 

 

Ce n'est pas tant l'inertie qui fait sa force, comme le Religieux a pu le faire par le passé, mais le fait qu'il est difficile de contester ce que n'importe qui peut/pourrait - moyennant quelques biais cognitifs - expérimenter par lui-même, ou par des personnes en qui il peut avoir confiance, c'est bien l'empirisme et donc la réalité qui donne le " la ", on ne peut pas lutter contre les faits expérimentaux par sa seule volonté de croire, même si il est peu près certain que des croyances guident en première instance le monde de la recherche, à un moment il faut se rendre à l'évidence, la croyance est/semble confirmée ou infirmée ! Ou alors, elle est irréfutable et ce n'est pas de la science.

Néanmoins, je suis d'avis que la Science ne devrait pas avoir tout pouvoir sur nos vies, et qu'au même titre que le Religieux a été écarté de la vie politique, il serait temps d'en faire de même avec la Science, ce n'est pas à elle de dire, comment nous devons vivre ensemble, ni les buts ou les objectifs que nous devons nous assignés, elle doit être à notre service, et non comme actuellement, que nous vivions dans son sillage d'une orientation imprévisible.

Nous ne savons rien du réel. Savoir est un concept vide.  Nous aprehendons le monde (la réalité) à travers le langage. Le cerveau d'un petit d'homme se formate à cela dès la naissance. Quand nous disons je vois un arbre, je sais ce qu'est un arbre. Ce " je sais" est un abus de langage, car nous n'avons en fait aucun moyen de "savoir" quelque chose à propos de ce fragment du réel que nous avons nommé "arbre". Derrière ce  "savoir" se dissimule  un "croire" dont nous sommes forcés d'être dupes car c'est cette position de notre esprit qui a la propriété de fixer le monde dans un état solide et prédictible, empiriquement vérifiable. Nous vivons dans un état de dépendance à la certitude, qui induit toutes ces quêtes de certitudes que sont les démarches scientifiques, religieuses ou philosophiques.

Le scientifique est au fond un être humain ordinaire. Comment pourrait il échapper à cela? Comment pourrait il rechercher quoique ce soit dans un monde qui n'existe pas ? Il est obligé de faire comme tout être humain, faire comme si il était possible de savoir quelque chose à propos du monde, car il ne sait pas vivre sans un socle ayant l'apparence de la solidité, sans être contraint d'oublier que ce monde est un mystère absolu.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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il y a 49 minutes, Aruna a dit :

Nous ne savons rien du réel. Savoir est un concept vide.  Nous aprehendons le monde (la réalité) à travers le langage. Le cerveau d'un petit d'homme se formate à cela dès la naissance. Quand nous disons je vois un arbre, je sais ce qu'est un arbre. Ce " je sais" est un abus de langage, car nous n'avons en fait aucun moyen de "savoir" quelque chose à propos de ce fragment du réel que nous avons nommé "arbre". Derrière ce  "savoir" se dissimule  un "croire" dont nous sommes forcés d'être dupes car c'est cette position de notre esprit qui a la propriété de fixer le monde dans un état solide et prédictible, empiriquement vérifiable. Nous vivons dans un état de dépendance à la certitude, qui induit toutes ces quêtes de certitudes que sont les démarches scientifiques, religieuses ou philosophiques.

Le scientifique est au fond un être humain ordinaire. Comment pourrait il échapper à cela? Comment pourrait il rechercher quoique ce soit dans un monde qui n'existe pas ? Il est obligé de faire comme tout être humain, faire comme si il était possible de savoir quelque chose à propos du monde, car il ne sait pas vivre sans un socle ayant l'apparence de la solidité, sans être contraint d'oublier que ce monde est un mystère absolu.

La constatation est bonne :

Le cerveau d'un petit d'homme se formate et cela dès la naissance

Et il se formate en partie selon le mode magique.

Magique ne veut pas dire absurde. Une certaine notion de causalité s'y développe malgré tout en rapport avec le désir et sa satisfaction, même si ces canaux (de résolution) restent "magiques".

L'age adulte consiste à rationaliser les canaux de la satisfaction.

Pour être clair, il ne suffit plus de hurler (de parler) pour obtenir satisfaction.

Il faut agir avec ses petits bras musclés.

Mais on comprend là que croire en Dieu, donner des ordres ou plus généralement se payer de (bonnes) paroles, c'est encore rester dans le monde de l'enfance.

Et c'est refuser d'en sortir.

Le fantasme humain serait de rester perpétuellement en enfance. Là où la parole est directement créatrice sans passer par la... sueur. N'oublions pas que le tout petit enfant est parfaitement impuissant. C'est l'essence du pouvoir (absolu) qui se recoupe assez bien avec la parole de St Paul que je disais hier, déjà : "tout pouvoir vient de Dieu". Tout pouvoir est magique.

Homo homini deus est !

Logos homini deus est !

(Je suis pratiquement dans l'évangile de St Jean ! "en archai èn o logos kai o logos èn pros ton Théon !" (au commencement était la parole et la parole était avec Dieu)

Le "commencement", c'est la toute petite enfance !)

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 52 minutes, Aruna a dit :

Nous ne savons rien du réel. Savoir est un concept vide.  Nous aprehendons le monde (la réalité) à travers le langage. Le cerveau d'un petit d'homme se formate à cela dès la naissance. Quand nous disons je vois un arbre, je sais ce qu'est un arbre. Ce " je sais" est un abus de langage, car nous n'avons en fait aucun moyen de "savoir" quelque chose à propos de ce fragment du réel que nous avons nommé "arbre". Derrière ce  "savoir" se dissimule  un "croire" dont nous sommes forcés d'être dupes car c'est cette position de notre esprit qui a la propriété de fixer le monde dans un état solide et prédictible, empiriquement vérifiable. Nous vivons dans un état de dépendance à la certitude, qui induit toutes ces quêtes de certitudes que sont les démarches scientifiques, religieuses ou philosophiques.

Le scientifique est au fond un être humain ordinaire. Comment pourrait il échapper à cela? Comment pourrait il rechercher quoique ce soit dans un monde qui n'existe pas ? Il est obligé de faire comme tout être humain, faire comme si il était possible de savoir quelque chose à propos du monde, car il ne sait pas vivre sans un socle ayant l'apparence de la solidité, sans être contraint d'oublier que ce monde est un mystère absolu.

Je ne suis pas d’accord avec votre critique de l’homme scientifique. Dans homme scientifique il y a homme. Un homme scientifique est d’abord un homme. Il devient scientifique quand il passe à l’action. Dans le cadre de l’action, qui est aussi action sociale, en ce qui le concerne, il réalise tel ou tel acte, selon une méthode que l’on appelle la méthode scientifique. Je me souviens d’une ancienne analyse de je ne sais plus quel penseur qui offrait cette hypothèse : la société antique étant ce qu’elle était elle n’a pas permis la franche éclosion  de la science. Quand nous observons l’émergence de la société industrielle nous voyons qu’une telle société au contraire favorise l’émergence de la science.De même que la fièvre exploratrice des Portugais puis des Espagnols, en quête de nouvelles voies commerciales afin de contourner le verrou ottoman,  a favorisé l’émergence de nouvelles techniques, etc. etc.

La science prend place au sein d’une histoire, l’histoire des hommes.

Tant que nous vivrons au sein d’une société qui vise à augmenter et à diversifier la production de biens et de services, qui vise à améliorer la santé, qui vise l’immortalité, qui vise le confort, qui vise l’actualisation de tous désirs, la science y aura une place de choix, et il se trouvera des hommes pour occuper cette place.

Vous critiquez l’homme scientifique lorsqu’il sort de l’action sociale qui lui est impartie, lorsqu’il se met à penser en dehors de la science, lorsqu’il utilise la science pour déborder de son cadre d’action. Et, bien sûr alors vos critiques font mouche. Mais ce que vous critiquez alors ce n’est pas l’homme scientifique c’est l’homme tout cours.

J’ai publié sur un autre topic une adresse d’Einstein au monde à propos d’une manifestation pour les droits de l’homme. Il y exprime son émerveillement devant le monde, pour lui le monde est un mystère. Vous voyez qu’il est possible d’être un scientifique de haut vol et de poser pourtant ce principe : le monde est mystère.

Modifié par Annalevine
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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
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Il y a 23 heures, deja-utilise a dit :

Alors, on se prend les pieds dans le tapis !? Ne crois-tu ou ne penses-tu pas !? ;)

 

J'ai occulté la pensée, merci d'avoir relevé.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 990 messages
If you don't want, you Kant...,
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il y a 41 minutes, Aruna a dit :

Nous ne savons rien du réel. Savoir est un concept vide.

Je crois que cette seule phrase résume assez bien l'impasse dans laquelle tu t'es engouffré.

Il y a une différence fondamentale entre savoir ce qu'est le Réel et savoir des choses émanant du monde réel. Au même titre par exemple, que je ne saurais jamais totalement ce qu'il y a dans la tête d'une personne, je peux quand même voir ses actions, ses effets produits, qui eux sont bien tangibles, et avec lesquels je peux, moi aussi interagir et réciproquement, puisque nous partageons un monde commun, commensurable, ce qui n'est pas le cas, entre le monde des idées virtuelles et la Réalité, il n'y a pas de connexions bidirectionnelles. 

De ses actions, ses comportements, ses effets, je peux remonter jusqu'à des causes hypothétiques ou probables, si elles expliquent et prédisent presque à coup sûr ses réactions et celles d'autres personnes, alors ce n'est pas purement spéculatif, quand bien même ces causes seraient mal étiquetées, identifiées, ce qui compte c'est d'avoir d'une manière jamais démentie acquis la conviction qu'il n'y a rien d'arbitraire et que d'autre part, il y a un principe de causalité en toute chose, expérimentable.

Les moyens limités d'investigation de l'Homme ne doivent pas être confondus avec une impossibilité ontologique.

 

Si nous ne savions strictement rien comme tu l'affirmes, alors on ne pourrait pas vivre, parce que la vie repose sur la prédictibilité et la reproductibilité, mettre à jour ces régularités est déjà en soi un savoir ! Si je ne savais pas que d'autres sont capables de lire et comprendre ce que j'écris, il serait inutile que je le fasse, cela sous-entend donc que nous pouvons avoir un substrat suffisamment commun, un bagage de connaissances même imparfaites pour nous comprendre, dans le cas contraire, ce serait là aussi impossible. Puisque donc, nous arrivons à agir consciemment sur notre environnement, c'est bien que nous avons compris quelque chose de celui-ci. Comment pourrions-nous construire la moindre chose, sans une connaissance minimale, même intuitive ou instinctive, le tout reposant sur l'expérience ou l'empirisme, et donc sur la stabilité temporelle du monde. Le seul reflet du monde est suffisant pour que je puisse agir en son sein, en retour mes actions affectent le monde, c'est donc bien la preuve qu'il n'y à rien de vain ou futile dans ce que j'entreprends, cette constatation d'action-réaction est tout ce dont nous avons besoin pour connaitre a minima le monde réel, quand même nous n'avons pas accès à l'essence même de celui-ci, nous sommes projetés au moins dans un rapport phénoménologique, ce qui n'est bien sûr pas le cas avec les croyances en tout genre, elles ne sont pas expérimentables, et on ne peut pas non plus augmenter la précision des causes-et-effets, elles n'ont donc rien de réel - hormis pour le croyant lui-même - ou de commun avec nos autres moyens d'actions et d'interactions dans la Réalité.   

 

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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Il y a 23 heures, sera-angel a dit :

"Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.Nicolas Boileau"

Ce dicton, me semble-t-il, convient très bien pour encourager nos chercheurs… Et pour le compléter je rajoute ceci :

 Vous finirez bien par trouver ce que vous ne cherchiez pas…

C’est, selon moi, une aide précieuse à la sérendipité .

Bon ! Je dis çà ou je dis rien, Hein !

  • Waouh 1
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