L'abribus
Je te rends hommage, toi le bel abribus
Qui nous quittes à quelques mois de la retraite ;
Ce sont toujours les meilleurs qui partent en tête,
Ça me reste vraiment en travers de l'anus.
Tu étais unique, une belle déco
Dans un paysage triste de macadam
Avec, pour une pub de parfum, une dame
A moitié nue sous l'inscription JCDecaux.
Mon vieux, tu en as vu de toutes les couleurs,
En particulier le rouge anar bisontin1
Des bombes de peinture de crétins
Ignorant qu'un abribus connaît la douleur.
Et puis, roulant à l'éthanol, plus de trois grammes
Au litre, une voiture est venue s'écraser
Dans ta gueule de verre, avant de s'embraser
En aplatissant ton électrocardiogramme.
Comme je hais ce véhicule inconséquent,
Qui, sous l'empire du liquide délétère,
A tué mon abribus et foutu en l'air
Sept paires de chaussures2, accessoirement.
1 Référence à une actualité de janvier 2011 à Besançon dont les vitres d'abribus étaient la cible de tags anarchistes ; voir
article.
2 Référence à une actualité de quelques semaines à Moscou où un conducteur ivre a fait sept morts en percutant un abribus à 200 km/h ; voir
article.
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