Les feuilles joufflues de l'automne
Les feuilles joufflues de l'automne
Rouges comme mes joues sur lesquelles Éole
Dépose une bise, la plus froide qui soit,
Plus froide encore que la dernière de toi ;
Rouges comme mes joues, les feuilles dégringolent,
Délaissant leur arbre, sûrement à jamais,
Reconnaissant pourtant croire encore m'aimer.
Trempées comme mes joues sur lesquelles roulent
Les durs crachats de Zeus se déversant du toit,
Bien moins ardents que mes larmes pensant à toi ;
Trempées comme mes joues, les feuilles dégaroulent
Sur le triste pavé de la ville enrhumée,
Malade à la vue de notre idylle inhumée.
Alors que Zeus gronde, qu'Éole s'époumone
A aider la chute des organes caducs,
Provisoires comme le bonheur sur sa nuque
Violemment renversé en cette nuit d'automne,
Les genoux à terre, mes deux joues s'abandonnent
A ouvrir les vannes ; ma fierté leur pardonne !
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