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Noisettes

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Billets posté(e)s par Noisettes

  1. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Suite à quelques imprévus d'ordre personnel (dont un mois de vacances forcées suite à une hospitalisation), je suis de retour pour de nouvelles aventures cinématographiques.
    Ce mois-ci, je vais vous présenter une merveille du cinéma de Georges Méliès. Le royaume des fées est un film colorisé au pochoir datant de 1902 et c'est un film qui dure une vingtaine de minutes.
    Le film s'ouvre avec l'entrée dans la salle du trône du roi Laurent XXIV de sa fille, la princesse Azurine, accompagnée de son fiancé, Bélazor. Les deux fiancés prennent place dans fauteuil avant de s'en relever et que Belazor fasse sa déclaration à sa fiancée en lui passant l'anneau au doigt. Un garde apporte un siège qu'il place au milieu de la pièce avant qu'Azurine y prenne place. Quatre fées bienfaisantes se présentent pour donner leurs cadeaux à la jeune fiancée avec sa marraine, Aurora qui lui donne un bouquet magique, symbole de la beauté éternelle, Puissance lui donne une couronne, la fée Fécondité lui donne un berceau avec un bébé et Fortune lui donne un coffret rempli d'or. Les invités sont en joie à la distribution des présents, mais cette joie est de courte durée avec l’apparition de la sorcière, que le roi et Bélazor avaient oublié d'inviter, qui est furieuse. Le roi et Bélazor s'excusent de leur maladresse envers elle, mais celle-ci est dans une telle colère qu'elle annonce à l'assistance qu'elle se vengera de cet affront. Bélazor se met en position pour se battre avec la sorcière, mais elle disparaît.
    Après les événements, Azurine regagne ses appartements avec sa domesticité afin de pouvoir se reposer de la fatigue et de la peur que lui ont provoqué la présence et les menaces de la sorcière. Elle se prépare pour dormir et le sommeil la gagne aussitôt couchée dans son lit alors que la domesticité quitte les lieux. C'est le moment que choisit la sorcière pour réapparaître auprès de la princesse. Elle prend le bouquet qu'Azurine a dans ses mains et le détruit. Ensuite, elle fait appelle à quatre démons qui ligotent la princesse avant de l'enlever avec l'aide d'un char tiré par des animaux fantastiques. Azurine se débat de toutes ses forces contre ses ravisseurs, mais sans résultat. Bélazor, ayant entendu les plaintes de sa bien-aimée, accourt à son chevet et peut seulement constater son impuissance face à la sorcière. Les personnes présentes au palais accourent dans les appartements d'Azurine, effrayés par la nouvelle de son enlèvement. Ils se dirigent vers la fenêtre de la chambre pour constater que la fée maléfique et ses créatures emportent la princesse dans le ciel étoilé vers une destination inconnue. Bélazor est épouvanté par ce spectacle qu'il observe et se décide, avec les encouragements du roi et de ses proches, à partir au secours de sa fiancée.
    Les hommes descendent à l'armurerie pour partir au secours d'Azurine. Alors que les hommes armés remontent, Bélazor les croise pour s'armer lui-même et prendre la tête de l'expédition. Ils enfile une armure et pendant ce temps, la sorcière réapparaît. Elle se moque de lui et de son action. Elle fait apparaître une vision, dans l'armurerie, dans laquelle on voit le cortège se diriger vers un château lugubre sans porte ni fenêtre. Bélazor, croyant la vision réelle, tente de libérer sa bien-aimée, la vision s'estompe pour laisser place à l'armurerie du château. Il commence à se battre contre la sorcière qui le ligote et part en riant. Cependant, Aurora, ayant assisté à la scène, apparaît, le libère de ses liens et lui promet protection dans sa quête. Elle fait appelle au génie Vulnérabilité qui apparaît sous les traits d'un nain difforme qui lui donne un bouclier et une épée qui doivent le rendre invulnérable.
    Sur le port, les matelots de la marine royale préparent les derniers préparatifs pour l'embarquement pour que les hommes puissent prendre la mer. L'emplacement de l'endroit où la princesse est enfermée a été donné par Aurora à Bélizor. Alors que le vaisseau quitte quitte le port, la sorcière réapparaît en se moquant d'eux avant de déchaîner les éléments contre eux. Le navire se débat dans la tempête mais il heurte un récif et sombre dans les eaux noires de l'océan.
    Des naïades, sur l'ordre du dieu Neptune, visitent l'épave des naufragés. Après peu de temps la fée Eaux est envoyée par Aurora, pour aider les naufragés. Les membres de l'équipage, abasourdis par leur naufrage et le monde aquatique qu'ils découvrent, se relèvent et suivent la fée sans difficulté. Leur chemin les conduit dans une magnifique grotte peuplée de créatures toutes aussi magnifiques les unes que les autres. La fée ouvre la voie en direction de la cour de Neptune, suivie par l'équipage du prince Bélizor qui est tiré par un équipage aquatique. Le fond de la grotte est habité par des crabes et des homards géants. Dans le fond de l'océan apparaissent des algues, coraux et autres flores marines formant un tableau irréel. Le tableau s'écarte pour faire apparaître une grotte de stalactites également à la beauté irréelle.
    La cour de Neptune, dieu des Mers, fait son apparition. Il est assis sur son trône, entouré de belles jeunes femmes. Bélazor fait son entrée en compagnie de la fée, escorté par de deux langoustes géantes, qui font parties de la garde de la cour. Bélazor se prosterne devant le Dieu, lui demande d'avoir pitié de lui et de ses compagnons de voyage car ils sont partis libérer sa fiancée qui a été enlevée. Il demande l'aide du dieu de la Mer pour l'aider dans sa mission en les remontant à la surface. Le maître des lieux, sensible à la plaidoirie du jeune prince, ordonne l'avancement de l'omnibus qui est une baleine géante. Les hommes, ayant été rassurés par Neptune, se laissent avaler par le cétacé. Ils quittent la cour de Neptune sous les applaudissements et les encouragements.
    La baleine les conduit à la surface et les hommes regagnent la terre ferme, et particulièrement à proximité de l'endroit où Azurine est prisonnière. Les hommes sont désemparés car ils n'ont aucun moyen d'atteindre le château dans lequel est retenue la princesse. Aurora réapparaît et leur indique un chemin souterrain pour atteindre au plus près l'île où se trouve le château. Les hommes suivent Bélazor, mais il s'avère que la sorcière est toujours à leur poursuite. Si le prince et ses hommes parviennent au plus près du château, ils ne peuvent pas l'atteindre car il n'y a pas d'accès à travers les rochers. Alors, Bélazor se jette à l'eau pour sauver sa financée, n'écoutant que son courage, bien que ses hommes tentent de l'empêcher de sauter à l'eau. Il doit quitter son épée et son bouclier protecteur. La sorcière voudrait bien suivre le prince, mais Aurora se met en travers de son chemin. Bélazor parvient jusqu'à l'île où est prisonnière sa bien-aimée qui secoue un mouchoir à travers les barreaux d'une fenêtre pour signaler sa présence.
    Il défonce la porte du château avec, dans un premier temps, un bloc de pierre avant d'utiliser comme bélier un tronc d'arbre qui fait céder la porte. La sorcière, qui est furieuse de voir que le prince est sur le point de parvenir à ses fins, ordonne à deux démons qu'elle fait apparaître de brûler le château. Étant parvenu à libérer Azurine, ils doivent sortir du château en flamme en utilisant le seul escalier en bois encore disponible qui est léché par les flamme. Le plafond s'effondre avant que l'escalier, pris par le couple quelques secondes avant, ne s'effondre également. Bélazor et Azurine parviennent à quitter le château en flamme et à regagner la berge où les attentent le roi et sa suite pour accueillir la jeune femme. Bélazor, qui s'apprête à les suivre, est stoppé par la sorcière qui veut le jeter de la falaise. Dernière intervention d'Aurora qui fait apparaître un tonneau dans lequel Bélazor, dans un accès de colère, enferme la sorcière avant de jeter le tonneau à la mer. Au bas de la falaise, la sorcière se débat dans l'eau avant de disparaître dessous.
    Les deux jeunes gens sont accueillis dans la cour du château du roi avec sa suite. Le roi et la reine sont présents, en habits de cérémonie, pour leur souhaiter la bienvenue aux deux jeunes gens, après les aventures qu'ils ont vécues. La princesse tombe dans les bras de ses parents. Bélazor la suit, plus glorieux que jamais suite à sa bravoure. Un bal est organisé pour le retour des deux jeunes fiancés qui sont les invités d'honneur de la fête.
  2. Noisettes
    Coucou chers amis cinéphiles,
    Comme un commun accord, l'équipe a décidé de mettre un point final (en espérant que cela soit provisoire) à l'aventure du Mag, je vous propose de vous transporter une dernière fois le cinéma de Méliès avec, ce mois-ci, un voyage à travers la Manche avec un film datant de 1907 traitant du sujet qu'est la construction d'un tunnel sous la Manche pour relier la France à la Grande-Bretagne Je vais vous présenter Le tunnel sous la Manche ou le cauchemar franco-anglais. La version que j'ai visionnée du film a cette particularité d'avoir la première partie en noir et blanc avec une bande bien dégradée, alors que la seconde est colorisée et la bande moins dégradée.
    Le souverain britannique, le roi Édouard VII, est l'invité du Président de la République française, Armand Fallières. Les deux hommes se trouvent dans un salon au Palais de l'Élysée et ils ont une discussion animée à propos d'un projet de tunnel sous la Manche pour relier la France et l'Angleterre. Ils trinquent à ce projet avant de regagner leurs appartements respectifs pour la nuit. Il s'avère que leurs chambres sont mitoyennes l'une de l'autre et ils se préparent pour la nuit. Ils s'endorment pratiquement instantanément.
    Dans leur rêve, les deux hommes se trouvent sur les rives d'une ville qui est sur la côte de la Manche : Calais pour le Président de la République et Douvres pour le souverain britannique. Et entre les deux villes, il y a la Manche peuplée de créatures marines. Sous l'eau, on voit des ingénieurs qui s'activent alors que la vie aquatique poursuit son cours sans être ennuyée par la présence des humains sous la croûte terrestre. Au-dessus des eaux, des drôles de machines volantes relient la France à l'Angleterre, alors qu'à la surface de l'eau, les navires font le même voyage que les machines volantes, mais en sens inverse. Les deux chefs d'État qui sont présents chacun dans sa patrie respective essaient de se tendre la main, mais la distante étant importante, ils ne peuvent pas aller au bout du geste. Pour pouvoir se rejoindre, les deux hommes décident de creuser le sol, mais n'y parvenant pas avec leur petit tire-bouchon, des ouvriers se chargent de la besogne avec des pioches. Des ouvriers des deux pays commencent à creuser le sol pour pouvoir construire un tunnel sous la mer. Au bout de quelques jours de travail, les mineurs britanniques parviennent à la fin du percement du tunnel de leur côté avant d'effectuer la jonction avec le côté français. Le roi arrive sur le chanter pour constater l'avancée des travaux. Il souhaite aussi donner le dernier coup de pioche avant la jonction, mais n'étant pas habitué à manier de lourds outils, on lui apporte une petite pioche en argent. L'ambassadeur le félicite. Après cette cérémonie, des tonneaux de sotch et de whisky sont ouverts et les personnes présentes boivent à la santé du roi avant de reprendre le travail. Du côté français, des machines fonctionnent à plein régime pour parvenir à achever cette partie-ci du tunnel. Comme son homologue britannique, le Président de la République arrive sur le chantier pour constater l'avancée des travaux. Chaque ingénieur du chantier est complimenté avant de recevoir une décoration honorifique de la main du Président. Dans l'allégresse, le chef de l'État décore son propre valet. Après cela arrive un tonneau de vin en provenance direct de la propriété viticole du Président. Après les festivités, les hommes reprennent leur travail pour achever leur partie du tunnel. Une fine paroi de roche sépare les Britanniques et les Français. Un tonneau de poudre est placé dans la paroi des deux côtés pour la faire sauter plus facilement. Les deux moitiés de tunnel sont enfin reliées, donnant ainsi naissance au Tunnel sous la Manche. Les deux équipes se rejoignent et s'embrassent dans la joie et la bonne humeur et des civils se joignent à elles. Au-dessus du tunnel, les poissons fêtent également l'événement. Le premier train empruntant le tunnel, en direction de l'Angleterre, a à son bord le Président de la République qui est accompagné d'une délégation officielle pour rendre visite au souverain britannique. Il n'y a aucun incident à signaler. Le train arrive à Douvres où la délégation française est accueillie par les notables de la ville avant de continuer son voyage jusqu'à Londres. L'arrivée du train est attendue par les Londoniens et ces derniers se font expulser de l'entrée de la gare par la police, pour laisser place à la suite royale, accompagnée par les femmes de l'Armée du Salut, et à la délégation française quant elle sera entrée en gare. Le roi et sa suite vont à la rencontre du Président de la République et de sa suite. Pour les deux chefs d'État, cette journée est historique. Cependant, dans le tunnel, deux trains roulent à vive allure et entrent en collision. Les deux trains prennent feu et le tunnel se fissure à plusieurs endroits, laissant l'eau s'infiltrer dedans.
    Ayant fait le même cauchemar, les deux chefs d'État se réveillent en sursaut. Ils revêtent leur robe de chambre et le Président de la République accourt chez son convive, le roi d'Angleterre. Ils se racontent mutuellement leur cauchemar quand un valet fait irruption dans la pièce pour leur annoncer la visite d'un ingénieur pour leur soumettre un projet. Les deux hommes décident de le recevoir pour écouter sa proposition. L'ingénieur se met à dérouler des plans pour la construction d'un tunnel...sous la Manche. Après leur cauchemar, les deux chefs d'État jettent l'ingénieur hors de la pièce car pour eux, le tunnel sous la Manche ne se fera pas, ce qui est une bonne chose.
    Merci à vous pour votre fidélité.
  3. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Le mois dernier, il y a eu un petit souci avec mon article. Je vous le propose ce mois-ci en intégralité.
    Avant les vacances d'été (et deux mois de vacances forcées en plus pour ma part), nous laissions Maryika, la cousine de Boro, qui avait accepté de cacher un jeune communiste, Dimitri, pendant que Boro se remettait de son voyage en Zeppelin et des informations qu'il avait reçues de la part de Julia Crimson et en attente de nouvelles d'Albina d'Abrantès qui était partie en voyage.
    Alors qu'il est en compagnie d'Albina d'Abrantès, dont il a demandé l'assistance pour suivre le mari de celle-ci, Boro suit à distance raisonnable ce dernier. Il a appris de nombreuses choses sur cet homme, dont la fortune provient essentiellement de ses parts dans le secteur industrielle ainsi que son investissement dans l'immobilier parisien. En plus d'être un homme qui est capable de faire fructifier sa fortune, il est également proche des milieux de l'extrême-droite français et il est membre de cette organisation d'extrême-droite européenne qu'est l'organisation l'Ordre de Parsifal. Il tient ses informations de son enquête sur le personnage, mais également de Julia Crimson, le reporter britannique qu'il a rencontré lors de son voyage en zeppelin au Brésil, ainsi que d'Albina d'Abrantès, l'épouse délaissée. Lors de cette filature, Albina conduit Boro dans l'est du pays car elle a découvert, par le biais de sa fille Vanessa, que le Marquis a des activités plus ou moins louches et elle souhaite le faire tomber. Et pour cela, elle a besoin de Boro et de ses talents de photographe pour faire un reportage qui sera peut-être un scoop. Alors qu'ils suivent discrètement le marquis, Boro s'impatiente de ce jeu de piste et demande à la belle Albina où elle les conduit. Il se rend compte qu'ils pénètrent dans une zone militaire. Albina lui explique qu'elle a réussi a obtenir, après de son cousin par alliance qui est sous-secrétaire auprès du ministre de la Guerre, un laisser-passer à son nom ainsi qu'à celui de son mari pour pénétrer dans cette zone car le marquis avait, dans un premier temps, égaré le sien, avant d'être retrouvé par Albina qui s'est bien gardée de lui dire qu'elle en avait un en sa possession. Boro demande la marquise que ce son mari fait dans une zone strictement interdite aux civils et Albina lui répond qu'il dessine des plans pour officiellement, surveiller l'avancer des travaux dont l'une de ses sociétés de travaux publiques a réussi à avoir le marché, par le biais de son cousin par alliance. Boro, ne comprenant toujours la situation dans laquelle ils se trouvent et posant toujours autant de questions à Albina, celle-ci lui demande s'il a déjà entendu parler de la ligne Maginot.
    Boro, qui est a bout de patience, demande à la marquise ce qu'ils font à plus de minuit passé sur la ligne Maginot, a épier son époux. Elle lui dit simplement : « Nous espionnons un espion qui espionne ». Elle dit à Boro qu'il a matière a faire un reportage sensationnel avec ce qu'ils ont découvert sur la personne du marquis d'Abrantès. Albina lui apprend que Vanessa, ayant appris des choses sur les activités de son père, lui en a fait part et elle a découvert le reste, mais ignore pour le moment pour le compte de qui travaille son mari. Mais ni elle ni Boro ne savent comment protéger le secret de la ligne Maginot, qui est censée protéger le pays en cas d'attaque de l'armée allemande. Alors qu'ils suivent toujours à bonne distance le marquis, Boro demande à sa compagne de voyage comment il va pouvoir prendre en photo la voiture de l'espion dans les couloirs sombres de la ligne, mais elle lui répond que ce n'est pas la voiture qu'il va prendre, mais le marquis lui-même en train de croquer et de mesurer les installations, et ce, avec une lumière artificielle et à l'intérieur des fortifications, et plus spécialement les canons 75 qui ont la particularité de tirer trente coups à la minute pour une portée de onze kilomètres. Elle explique à Boro que les souterrains relient entre eux les différents organes de tirs et les postes d'observation en précisant que les militaires préfèrent avoir de petites tourelles escamotables, avec les canons qui vont avec, et que ces tourelles ont été construites par le marquis. La découverte de ce secret par Albina peut les mener à leur perte, elle le comprend mais dit clairement à Boro que les photos qu'il va prendre sont leur porte de sortie vers la liberté. Après ces explications, le marquis stoppe sa Delage pour pénétrer à pieds dans les fortifications. Albina fait de même, à plus d'une centaines de mettre dernière lui, et Boro s'apprête à sortir de l'Aston Martin pour partir à la poursuite de sa proie, avec son cher Leica à la main, quand un militaire se présente. Sans perdre son sang-froid, la marquise présente le laisser-passer qu'elle a en sa possession, explique au militaire qu'elle est ici pour faire une surprise à son époux en compagnie de Boro qu'elle présente comme étant son beau-frère. Après les politesses d'usage, Boro et Albina prennent la route et en pénétrant dans le souterrain, ils découvrent le même univers que celui du métro parisien, avec de nombreuses et longues galeries pour aller à la rencontre du marquis, qui se trouve dans le poste de commandement. Il se promène dans le souterrain, rencontrant par moment des soldats. Boro arrive jusqu'au marquis, qui le prend pour l'un des leurs, ce à quoi répond Boro en sortant son appareil photos et qui commence à faire des clichés. Au cours de cette rencontre, Boro lui narre leur toute première rencontre au Select, mais également le fait qu'il connaisse ses activités. Le marquis est apeuré face à cet homme à la jambe boiteuse et ne sait pas quoi faire, à part obéir aux injonctions du jeune reporter.
    Une fois avoir fait la morale au marquis, Boro regagne l'Aston Martin avec Albina qui est derrière le volant. Elle demande à Boro s'il a vu son mari. Non seulement il lui dit qu'il l'a vu, mais qu'en plus, ils ont discuté ensemble un petit moment et il lui précise que s'il donne des informations compromettantes à l'ennemi, il sera dans l'obligation de prévenir les autorités de son double jeu. Cependant, Boro s'inquiète pour la marquise car il est fort possible que marquis apprenne sa présence dans les environs, mais Albina rassure le jeune photographe sur ce point. Les deux compères regagnent Paris. Elle dépose Boro à proximité de son domicile et celui-lui demande si elle a acquis l'Aston Martin. Elle lui répond par la négative et aussitôt celui-ci annonce sa volonté de l'acheter, ce qui étonne la jeune femme car Boro ne peut pas conduire avec sa jambe invalide. Alors que la voiture est stationnée en bas de la rue où se trouve l'appartement de Boro, celui-ci hèle un taxi pour que la marquise puisse rentrer chez elle, en lui demandant de le prévenir quand elle aurait des nouvelles sur le canon 75. Une fois Albina partie, il reste un long moment dans la rue, l'air songeur avant qu'une voix familière le ramène à la réalité. C'est Prakash qui l'appelle depuis le dernier étage de l'immeuble. Boro lui demande de descendre avec les autres pour leur montrer son dernier achat, dont la finalité de la transaction se fera le lendemain. Ils sont étonnés par bolide, mais comme Boro ne peut pas la garer, il demande à Prakash de bien vouloir le faire. Il prend le volant en demandant à Boro, Gaucho et Ràth de prendre place à bord pour aller la garer... à Deauville.
    Pendant quinze jours, Boro et Prakash parcourent la France à bord de l'Aston Martin. Après avoir passé quelques jours en Normandie, les deux confrères prennent la direction de la Côte d'Azur où ils passent des très bons bons moments. Cependant, Boro téléphone tous les jours à la marquise d'Abrantès pour avoir des nouvelles des mouvements de son espion d'époux. Mais après quinze jours d'évasion, ils doivent regagner les pavés parisiens où leurs activités les attends. A son retour, Boro se rend au Bourget pour faire un reportage sur les trois aviateurs qui vont tenter la traversée de l'Atlantique Sud à bord de La Croix du Sud, un Latécoère 300. Mais le directeur du Paris-Soir, Pierre Lazareff, lui demande de faire un reportage sur Léon Trotski, qui est réfugié à Barbizon. Boro travaillant avec un Leica, il sera plus facile pour lui de faire un bon reportage photo lors d'une conférence de l'ancien compagnon de Lénine. Trotski craignant un assassinat, refuse la présence de photographes lors de ses conférences. Mais à Copenhague, un jeune photographe travaillant sous le nom de Capa a fait un très bon reportage deux ans avant : celui-ci travaille avec un Leica. Boro accepte la proposition du directeur de Paris-Soir et il se rend à Barbizon en compagnie d'autres professionnels de l'information. Alors qu'il est de retour à Paris, éclate l'affaire Stravisky dont il prend des clichés des différentes manifestations et des débats passionnés au Palais-Bourbon. Cette affaire n'allait pas à faire sauter le gouvernement en place. Quelques jours plus tard, Boro reçoit un coup de fil d'Albina d'Abrantès pour l'informer que le marquis allait se rendre à Berlin car il a rendez-vous avec l'un de ses commanditaires. A cette annonce, Boro devient blanc, car il avait en tête la mise en garde de sa cousine. Mais il s'imagine déjà dans ses bras. La marquise lui donne l'heure du train départ à destination Berlin pour le soir-même. Il téléphone à Prakash pour venir le rejoindre chez lui avant de joindre l'Angleterre et Julia Crimson par téléphone.
    A Berlin, Friedrich von Riegenburg, plus triomphant que jamais avec sa fonction d'adjoint auprès du ministre de la Propagande qu'est Joseph Goebbels, se présente chez Mariyka de manière très officielle. Avant d'aller rejoindre la maîtresse de maison, il discute avec frau Spitz pour avoir des nouvelles du l'individu qui a prit ses quartiers dans le grenier de la jeune femme. Il lui dit de continuer son travail de filature avant de se rendre dans le salon où se trouve Maryika. Cette dernière n'est pas surprise de le voir ici, en vue de sa fonction auprès du ministre de la Propagande. Il annonce à Maryika qu'elle est invitée par Joseph Goebbels en personne à la fête que celui donnera, le lendemain soir, pour célébrer les noces entre le cinéma allemand et le gouvernement national-socialiste dont elle sera le symbole, et Friedrich von Riegenburg s'est engagé auprès du ministre pour que la jeune femme soit présente. Maryika exprime son dégoût pour le régime, ses vus sur le cinéma allemand, et sa politique un peu trop nationaliste à son goût. Bien qu'il soit au courant de la chose, Friedrich von Riegenburg demande poliment, mais fermement, à la jeune femme de modérer ses propos sur le régime en place et d'obtempérer à sa demande. Il lui rappelle qu'il a les moyens de briser sa carrière en Allemagne en la faisant arrêter, chose dont la jeune femme est parfaitement au courant. Il quitte la jeune femme après que son chauffeur lui ait rappelé son prochain rendez-vous.
    Boro arrive le lendemain dans une ville de Berlin enneigée et va prendre place au café Schön, le lieu où le marquis d'Abrantès a rendez-vous avec son commanditaire. Il lit tous les journaux qu'il trouve au café et il constate avec surprise que la presse allemande est très orientée pour le parti en place et elle le met en valeur, ainsi que les valeurs défendues par le parti national-socialiste. Mais à quinze heure trente, les hauts-parleurs font sonner une musique militaire et tous les occupants du café stoppent leurs activités. La musique fait place à un discours du Führer qui est écouté religieusement par l'assistance. Boro n'en crois pas ses yeux : les occupants du café sont en transe à l'étude du discours du Guide. Une musique clos le discours du chancelier avant que celle-ci fasse place à l'hymne national du parti nazi. Quelques minutes plus tard, Boro remarque que le marquis d'Abrantès se présente au café et se dirige vers une table à l'écart, mais dont la lumière plaît à Boro pour des questions de développement de la pellicule. Cependant, il est surpris de voir le marquis les mains vides. Quelques minutes plus tard, arrive un homme blond de grande taille qui s'installe aux côtés du marquis. Boro reconnu en lui l'inconnu qui figure sur le cliché qu'il avait chez le photographe Hoffmann lors de son passage à Munich. Boro les prend discrètement en photo, alors qu'ils sont en grande discussion sur un sujet dont il ne peux entendre les mots. L'homme laisse une liasse de billets avant de quitter les lieux, suivi du marquis. Boro leur emboîte le pas en dissimilant sa canne dans son long manteau. Il est surpris de voir que ce n'est pas le marquis qui prend place au bord de la Duesenberg et il remarque que le bouchon du radiateur de celle-ci était le buste de Rodin appartenant au peintre japonais Foujita et que Scipion, le chaufeur d'Ettore Bugatti voulait récupérer en prenant en poursuite la voiture de Gary Cooper, il y a de cela deux ans. Et ce buste,que Boro avait reconnu sur les gants du marquis, quand il s'était introduit dans ses appartements, est l'emblème de L'Ordre de Parsifal.
    Comme Boro se trouve en Allemagne, il décide de rendre une petite visite de courtoisie à sa cousine, Maryika. Berlin est toujours couverte d'un manteau blanc et quand Boro se présente chez sa cousine, il est accueilli par frau Spitz qui refuse de le laisser dans un premier temps tant qu'il n'aura pas décliné son identité. Au lieu de cela, il annonce qu'il vient de Paris et cela met la puce à l'oreille de la gouvernante qui l'introduit alors dans le salon. En attendant la maîtresse de maison, Boro retire la pellicule de son Leica et pose de dernier sur la cheminée. Il se dirige vers la fenêtre pour observer la ville recouverte de son manteau de neige blanche. Maryika pénétré dans le salon, et ni l'un ni l'autre n'ont la force d'aller vers l'autre. Boro, qui connaît parfaitement sa cousine, sent que quelque chose ne pas pas en l'observant et à sa façon de l'accueillir. Elle dit à son cousin qu'elle lui avait demandé expressément de ne pas venir en Allemagne car ses jours sont en danger, avant de lui raconter ses mésaventures avec les SS à Munich et ensuite à Berlin, et du rôle de Friedrich von Riegenburg dans le processus. Elle dit aussi à son cousin qu'elle est surveillée par les nazis depuis qu'ils sont au pouvoir et que frau Spitz fait partie de cet appareil de surveillance. D'ailleurs, frau Spitz quitte son service pour aller faire son rapport, comme Maryika le fait constater à son cousin. Mais quand il lui demande de la renvoyer, elle lui fait comprendre que cela est impossible car une autre viendra la remplacer aussitôt. C'est à ce moment-là que Dimitri sort de sa cachette. Maryika fait les présentation entre les deux hommes, mais Boro fait mine de ne plus se souvenir de ce jeune homme qu'il avait aidé à Munich.
    Maryika, pour briser la glace que les événements avaient mis entre eux, invite son cousin dans un restaurant hongrois, le pays de leur enfant que ni l'un, ni l'autre ne regrettait, bien que Maryika y a encore des attaches avec la présence de ses parents. Boro raconte à sa cousine l'enquête qu'il mène depuis quelques mois sur une organisation criminelle ayant des ramifications dans toute l'Europe et qui l'a conduit jusqu'à Berlin, sans oublier l'épisode de la ligne Marigot dont les plans doivent sûrement être dans la Duesenberg que le grand blond a prise pour quitter le café Schön. Il dit aussi à sa cousine qu'il connaît quelqu'un prêt à voler la voiture pour y récupérer un objet de précision pour lui. Maryika prend difficilement au sérieux le projet de vol de la voiture par son cousin, car non seulement il ne peut pas conduire avec sa jambe malade, mais qu'en plus, tous les nazis présents à Berlin doivent être à sa recherche, chose dont Boro ne se soucie guère. Boro demande à sa cousine où elle irait si elle devait quitter l'Allemagne, et celle-ci répond en Amérique où elle pourra poursuivre sa carrière. Boro lui propose de venir s'installer à Paris pour être de nouveau réunis. Arrive dans le restaurant Barbara Dorn, la doublure de Maryika qui lui ressemble beaucoup physiquement. Elle est accompagnée et Boro lui offre un siège, ignorant son compagnon. Comme il sait qu'elle a fait ses études à Paris, il lui parle de Paris et de la Côte d'Azur en France. Maryika, connaissant très bien son cousin, le soupçonne de vouloir séduire son amie en lui parlant dans une langue que ne connaît le compagnon de la jeune femme, et qui est irrité par la situation. Maryika, furieuse par le comportement de son cousin annonce sèchement qu'elle va rentrer et Boro, quittant la jeune doublure, sans vraiment faire attention que celle-ci a réglé la note du restaurant, qu'il voulait faire passer pour une note de frais auprès de l'employeur de sa cousine. Boro demande le gîte à sa cousine qui accepte qu'il passe la nuit dans le salon. En entrant dans l'appartement, et voyant de la lumière dans le salon, Maryika demande à Boro de se conduire convenablement car frau Spitz est présente. Quand ils pénètrent dans le salon, Boro est surpris de tomber nez-à-nez avec le grand blond du café Schön, qui joue avec son Leica.
    Friedrich von Riegenburg, Maryika et Blèmia Borowicz dans la même pièce. Bien que la jeune femme soit étonnée de le voir à une heure aussi tardive, Boro est ravi de tomber sur cet homme qui fait des misères à sa cousine. Il leur explique que si l'Ordre de Parsifal est une organisation nationaliste ayant des ramifications dans de nombreux pays européens, il a mis en scène, avec la complicité du marquis d'Abrantès, la mission d'espionnage de ce dernier sur la ligne Maginot afin de conduire Boro sur une mauvaise piste pour le faire venir en Allemagne. Cette mise en scène a pour but de faire pression sur Maryika Vremler afin qu'elle participe à la fête d'intronisation d'Adolf Hitler, organisée par Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande du régime, car la population de la jeune femme dans le cinéma allemand est important. Si elle refuse, la vie de son cousin est en jeu car Friedrich von Riegenburg, toujours avec l'aide du marquis qui aurait bien voulu se débarrasser du reporter, a monté un stratagème qui consiste à dire que les deux cousins, avec l'aide de Dimitri qui a été enfermé dans son grenier par frau Spitz, sont des espions à la solde des Soviets et qu'ils seront traités comme tel par leur deux pays de résidence. Si l'inquiétude de Maryika est palpable, Boro joue avec le Prussien, bien qu'il n'en mène pas large non plus. S'il sait qu'il est dans une situation délicate, rien n'est perdu pour lui car Friedrich von Riegenburg, s'il n'ignore pas la présence du jeune homme au café Schön, ne sait pas qu'il a des clichés pour le moins compromettants. Cependant, le jeune homme a conscience qu'il a perdu une manche, mais pas la bataille. Il dit à sa cousine d'accepter la proposition du Prussien et ce dernier demande à Boro de faire un reportage photo qui symbolise les fiançailles de la jeune star montante du cinéma allemand avec la Grande Allemagne. Après cela, Maryika demande à son hôte de quitter les lieux.
    Les deux jeunes gens sont face à une impasse. Mais Boro ne se démonte pas. Il ne voit qu'une seule solution pour se tirer de ce mauvais pas, c'est de prendre la fuite le plus rapidement. Maryika proteste car elle ne veut pas abandonner Wilhelm Speer dans la tourmente, mais Boro refuse qu'elle reste un jour de plus dans ce pays et donner sa caution à un régime qu'elle répugne. Il réfléchit pour mettre un plan en place et il demande l'aide du jeune communiste, qui la lui accorde après que Maryika l'ai libéré de sa prison au grenier. Boro lui donne un morceau de papier sur lequel figure un nom et un numéro de téléphone et il précise au jeune homme de dire à son interlocuteur que « Borop'tit a retrouvé le bronze de Rodin ». Il comprendra le message.
  4. Noisettes
    Coucou chers amis lecteur,
    Au mois de juin, nous avions laissés notre héros faire une découverte importante : l'existence de l'Ordre de Parsifal qui a de nombreuses ramifications en Europe. Lors de son voyage au Brésil. Pendant ce temps, en Allemagne, Maryika doit faire face à la présence de plus en plus pesante de frau Spitz, mais elle parvient à donner une cachette au jeune communiste Dimitri qu'elle avait aidé précédemment.
  5. Noisettes
    Coucou chers lecteurs du Mag,
    Le mois dernier, nous avions laissé Boro et Maryika face à une découverte pour le moins surprenante et qui pourrait expliquer les ennuis que la jeune femme a eu avec certains membres du parti nazi dont fait partie Friedrich von Riegenburg. Lors de son court séjour à Munich pour revoir sa cousine qu'il n'avait pas revue depuis son départ de Hongrie pour la France, Boro reçoit un cadeau de celle-ci : un Leica, qui est un petit appareil photo. Il l'essaie immédiatement dans la boutique,mais au cours de cet essai, un petit homme moustachu entre pour voir l'assistante du propriétaire de la boutique et Boro immortalise le moment où le moustachu pose la main sur le postérieur de la jeune femme. Avant de quitter l'Allemagne, il donne la pellicule à sa cousine qui, quelques temps plus tard, la le lui renvoie pour des raisons de sécurité parce qu'elle subit la pression de certains membres du parti nazi. En développant la pellicule, Boro découvre que le petit moustachu est le nouvel homme fort de l'Allemagne : Adolf Hitler. Cette photographie va lui ouvrir les portes de la renommée en tant que reporter photographe.
    Cette photographie ayant fait le tour du monde en quelques jours, assure à Boro une renommée internationale, il quitte l'agence Iris qui ne répond plus à ses ambitions du moment, tout comme il quitte sa chambre de bonne située au dernier étage d'un immeuble du côté de la Porte de Charenton pour s'installer dans un atelier d'artiste du côté de Montparnasse, un coin qu'il affectionne. Dans cet atelier, il fait aménager un laboratoire de développement photographique dans lequel il se réfugie quand, ses amis en compatriotes Hongrois prennent possession des lieux pour des soirées endiablées. Il conserve précieusement la pellicule qui l'a rendu célèbre et il passe beaucoup à l'examiner car pour lui, elle recèle un autre mystère qu'il ne parvient pas à identifier avec la présence d'un individu à l'arrière plan. Sa renommée récente lui donne le luxe de travailler avec les agences de presse de son choix et de vendre ses reportages photos aux journaux qui l'intéressent. Ce sont les sujets d'ordre politique qui ont sa préférence. Il peut passer des heures devant l'Assemblée nationale où à l'intérieur pour prendre le cliché intéressant au point d'avoir lié de bonnes relations avec le garde en fraction devant le Palais-Bourbon.
    Boro est invité par l'un de ses employeurs à faire un reportage sur le meeting que tient l'Association des Écrivains Révolutionnaires quelque part à Paris. Avant le début du meeting, il rencontre son voisin de quartier, l'écrivain André Gide qui a été invité par un autre écrivain, Paul Vaillant-Couturier. Au cours de ce meeting, il prend la parole et dénonce la censure existant en U.R.S.S. Alors que Boro se voyait faire des reportages aux quatre coins du monde, il pense à sa jambe et maudit sa cousine pour cela. Dans l'assistance, il repère un visage qui ne lui est pas inconnu, il parvient à mettre rapidement un nom dessus : c'est celui de Monsieur Paul, l'homme au service du marquis d'Abrantès qui lui avait donné une sacrée droite en pleine figure un an auparavant. Il décide alors de le suivre à bord d'un taxi, il découvre que celui-ci se rend du côté de République, chez un parfumeur.
    Alors que la gloire sourit enfin à Boro, Maryika, à Berlin, voit une situation de plus en plus tendue pour le pays. Avec l'incendie du Reichtag, les Nazis prennent une place importante dans la société allemande, les intellectuels et artistes allemands de confession juive, comme Albert Einstein, sont contraints de quitter le pays pour aller se réfugier à l'étranger. Pour ceux qui prennent le risque de rester en Allemagne, l'exercice de leurs activités est compromise. C'est le cas de Wilhelm Speer, dont le dernier film Les chemins de la mort a pris du retard pour le tournage. Ce retard s'explique par le fait que les banques qui assurent habituellement les emprunts, ne veulent plus prêter d'argent à la « racaille portant barbe en cafetan ». Mais le film tient encore avec le réalisateur, les producteurs et l'héroïne principale dont Mariyka tient le rôle, malgré la défection d'Emil Jannings pour le rôle principal masculin, parti tourner un autre film en France. Wilhelm Speer décide d'emmener Maryika assister au tournage du dernier film de Gerhard Lampecht. C'est sur le tournage de ce film que le protégé de la jeune femme, Dimitri, a été engagé comme accessoiriste. Il est vu comme un jeu homme débrouillard par les membres de l'équipe du film. Sur le tournage, il se donne en spectacle car il se propose comme volontaire afin de faire ressortir la peur sur le visage de l'acteur qui incarne le personnage principal en faisant une simulation, pour le moins très réaliste, d'une strangulation. Il arrête son geste quand le visage de l'acteur change de couleur, Maryika le prend à part pour avoir des explications sur ce geste. Elle lui rappelle que l'équipe du film le cache des nazis à leur insu et qu'il devrait se faire plus discret au lieu de se donner en spectacle. Il apprend à la jeune femme qu'il a trouvé refuge, après avoir passé ses premières nuits au studio, auprès de l'habilleuse mais que celle-ci ne pourra pas le loger longtemps et qu'il devra trouver refuge de nouveau chez elle. Elle le quitte et répond à Wilhelm Speer, qui exige de savoir qui est ce jeune homme, que c'est un rebelle.
    Boro ayant découvert que Monsieur Paul a des relations avec un parfumeur qui est proche du milieu nationaliste et antisémite, décide de reprendre contact avec la belle Albina d'Abrantès pour en savoir plus. Mais à chaque fois qu'il tente d'entrer en contact avec elle par voie téléphonique et en utilisant toutes les astuces possibles et inimaginables pour parvenir à ses fins, le majordome, monsieur Gaston, lui répond que madame ne connaît pas cette personne. Le jeune reporter s'imagine qu'elle est prisonnière dans son hôtel particulier. Pour en avoir le cœur net, il décide d'aller prendre des informations auprès de Vanessa, la fille de madame d'Abrantès. L'occasion se présente quand il découvre l'établissement scolaire dans lequel elle est scolarisée. Pour cela, il la suit car elle est toujours chaperonnée, lors de ses déplacements, par monsieur Paul. Par une ruse dont il a le secret, Boro parvient à entrer dans l'école pour s'entretenir quelques instants avec la jeune fille. Elle lui apprend que sa mère est en voyage, qu'elle lui donne régulièrement de ses nouvelles. Elle demande à Boro si elle doit lui transmettre un message. Ce dernier griffonne son adresse sur une feuille bristol et lui demande de dire à sa mère qu'elle lui envoie un télégraphe pour l'informer de son retour. Il précise à Vanessa de ne pas se faire prendre la feuille, de veiller à ce que monsieur Gaston ne soit pas dans les parages quand elle passera le message à sa mère. Boro quitte la jeune fille avec un pincement au cœur, mais promet à Vanessa de lui raconter son voyage en zeppelin au Brésil.
    En effet, Boro est envoyé par son employeur, l'Associated Press Incorporation, au Brésil pour faire un reportage sur le pays. Au cours de ce reportage, il sera accompagné d'une journaliste britannique, miss Julia Crimson. Il se prépare pour le voyage, laisse un mot à Praskash, son ami photographe et compatriote qui doit veiller sur l'atelier pendant son séjour, en lui disant de faire attention aux verres et de tout prendre s'il disparaissait au cours de son voyage, à l’exception de sa cousine. Il lui demande de lui envoyer un télégramme si un courrier en provenance de Berlin ou d'une ville orientale lui parvenait au cours de son absence. Il doit prendre l'avion pour se rendre en Allemagne, à Friedrichshafen, pour prendre place à bord du zeppelin qui doit le mener à Rio de Janeiro. Ayant pris place à bord du zeppelin, après avoir passé les différents contrôles et demander à l'homme chargé de l'accueil des passagers si une certaine Julia Crimson était déjà à bord, il part à la recherche de sa collaboratrice du moment. Comme le reste des passagers, il se trouve dans le grand salon pour assister au décollage du dirigeable et à la présentation de l'équipage. Alors que le ballon commence son ascension vers les cieux, Boro se moque, auprès de sa voisine, de sa collaboratrice qu'il n'a pas encore vu, qu'il imagine comme étant une vieille fille anglaise. De retour dans sa cabine, un membre du personnel lui remet ses appareils photographiques en lui rappelant qu'il ne doit prendre aucune photographie de la France qui est survolé par le zeppelin. Un fois le membre du personnel sorti, Boro se dirige vers la porte de la cabine pour entrer en contact avec la journaliste britannique, il est surpris de retomber nez-à-nez avec la jeune du salon avec qui il a plaisanté sur l'apparence de sa collaboratrice. Il se trouve en face de Julia Crimson.
    Alors que le premier contact est plutôt froid entre les deux personnes, du fait de la plaisanterie initiale de Boro, miss Julia Crimson explique ce qu'elle attend de lui : pendant qu'elle fait son article sur le Graf Zeppelin avec en prime une interview du commandant de bord, Hugo Eckener, Boro doit faire des clichés de la vie à bord et de certaines de ses installations. Elle explique en plus que le commandant est un homme populaire en Allemagne et qu'il a bien failli être porté à la présidence de la République par les sociaux-démocrates. Une fois les modalités du reportage expliquées, Boro tente de séduire la jeune femme qui est insensible à sa démarche. Cependant, ils ouvrent une bouteille pour célébrer leur collaboration et au cours de sa discussion, Julia Crimson tente d'interroger le reporter à propos de son cliché d'Hitler. Boro explique brièvement que sa cousine, Maryika, actrice de cinéma connue en Allemagne était en sa compagnie quand il a pris la photo et il demande à la journaliste, qui était à Berlin avant de prendre place dans le zeppelin, si elle avait eu l'occasion de la rencontrer, ce à quoi elle répond par la négative.
    Le lendemain, Boro se lève en fin de matinée et le dirigeable survole l'Espagne. Il rejoint Julia Crimson qui prend son petit-déjeuner avec un couple d'Allemands dans le salon. En apprenant que la France est loin, Boro demande à avoir son Leica pour prendre des photos du salon. Ensuite, il presse la journaliste britannique de se préparer pour le reportage qu'ils ont à faire. Un membre d'équipage leur sert de guide pour l'exploration des entrailles du dirigeable. Il leur explique le fonctionnement du zeppelin, donne des informations et des explications sur les éléments techniques du dirigeable. Boro, en plus de prendre ses photographies, est attentif aux explications, à la différence de la journaliste. S’apercevant de cela, il l'interroge sur des aspects généraux du zeppelin, mais elle est incapable de répondre et dit à Boro que cela n'a pas d'importance. Ce qui surprend le reporter car un article doit contenir des informations fiables et vérifiables et il attend des explications sur son comportement.
    Quelques heures plus tard, Boro et Julia prennent place dans le salon pour le dîner. Ils partagent leur table avec deux vieilles filles allemandes. Alors que Boro tente de séduire Julia, qui n'est toujours pas intéressée, le dirigeable vole au-dessus de Barcelone. Le commandant fait son apparition dans le salon, pour prendre un repas qu'il avale rapidement. C'est en compagnie du commandant de bord que Boro et Julia poursuivent la visite du zeppelin, en allant dans les cuisines, dans le poste radio et télégraphique pour terminer avec la visite de la cabine de pilotage où les marins s'activent pour que le dirigeable ne perde pas le cap. Au cours de la visite, le commandant explique qu'il est ami avec Ferdinand Zeppelin, qui a réussi à convaincre les alliés que les Allemands pouvaient construire des dirigeables sans craindre pour la paix internationale et lui a été invité à déjeuner avec Hitler qui s'est conclu avec l'installation des svastikas sur l'empennage du zeppelin, avant son départ pour le Brésil. Alors que Boro observe le commandant à la manœuvre, il remarque que le motif du gant, une couronne de laurier entourant les lettres L et Z, qu'il porte lui est familier. Il comprend à ce moment ce qui l'avait intrigué sur le cliché qu'il avait pris d'Hitler deux ans auparavant : un homme portant un gant, et non une chevalière comme il le pensait, avec ce motif. Il comprend aussi, en tendant le gant vers Julia, que celle-ci est pas journaliste.
    Alors que le zeppelin continue sa route, les passagers s'occupent comme ils peuvent. Boro est resté en compagnie du commandant pendant que Julia Crimson est partie s'enfermer dans sa cabine. Soudain, des nuages noirs se dressent sur la route du zeppelin et le commandant doit y faire face car cela indique un orage. Il dit à Boro d'aller rassurer ses compagnons de voyage car le dirigeable passera l'obstacle sans problème. Il se rend directement dans la cabine de Julia pour prendre de ses nouvelles face à l'orage que le zeppelin a du traverser. Il veut savoir pourquoi elle se fait passer pour une journaliste et pourquoi elle est intéressée par la photo qu'il a pris d'Hitler. Si elle sait dans quelle ville elle a été prise, elle en ignore l'endroit.
    Boro et Julia vont s'abandonner à la volupté.
    Quelques heures plus tard, Boro se réveille dans la cabine de Julia et les confidences commencent entre eux. Boro, après l'avoir convaincu de ne pas enregistrer ce qu'il allait lui dire, lui dit que la photographie avait été prise chez le photographe Hoffmann, qui est devenu le photographe officiel du Führer. Ce qui l'a intrigué sur la photo, ce n'est pas Hitler, mais l'homme à l'arrière plan mais il ignore pourquoi avant la veille et la vue du gant du commandant de bord. Julia, bien que journaliste à l'Associated Press Incorporation, a une autre activité qui l'a conduit à bord du zeppelin. Elle apprend à Boro que l'homme qui figure sur la photographie est le chef d'une organisation dont les ramifications conduisent en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne. Cette organisation est l'Ordre de Parsifal qui est très nationaliste qui est mise en cause dans plusieurs actions contre les organisations socialistes et communistes et qui est en plus antisémite. Boro a déjà eu affaire avec certains de ses membres en la personne du marquis d'Abrantès et de son homme de main, monsieur Paul. Julia lui apprend que le marquis est très dangereux et qu'il est surveillé de près, comme le chef de l'organisation en Allemagne. Cependant, Boro est inquiet pour la sécurité de sa cousine et Julia le rassure en disant que l'Ordre ne tentera rien contre elle car sa notoriété la protège. De plus, un infiltré est en permanence aux côtés du chef et si celui-ci tente quelque chose, il sera abattu dans la seconde. Boro dit à Julia qu'il va continuer à prendre des informations sur le marquis d'Abrantès, ce en quoi Julia n'a jamais douté.
    Après leurs confidences, Boro et Julia rejoignent les autres passagers pour assister à l’atterrissage du zeppelin. Le commandant dit à Boro qu'il déteste atterrir de nuit et qu'il préfère attendre le lever du jour. Le jour équatorial se lève soudainement, ce qui permet l’atterrissage du dirigeable et du débarquement des passagers. Julia et Boro se quittent en bonne entente en se promettant de se tenir mutuellement au courant de leurs découvertes sur l'Ordre de Parsifal.
    A peine mis le pied sur le sol brésilien, Boro se hâte d'envoyer un télégramme à sa cousine. Après l'avoir lu, Maryika appelle frau Spitz pour lui demander qui l'emploie. Elle se sait espionner par sa domestique et le fait qu'elle ait trouvé un cheveu blond dans le télégramme le lui confirme. Mais le problème est que frau Spitz lit un télégramme dont elle ne pourra pas communiquer le contenu dans la mesure où elle ne comprend pas le français. Maryika lui dit qu'elle la garde à son service pour montrer aux personnes qui ont commandités sa filature quotidienne qu'elle n'a rien à cacher. Elle demande seulement à sa domestique qu'elle prenne connaissance de sa correspondance la première.
    Alors que l'Allemagne d'Hitler s'apprête à quitter la Société des Nations, le monde Maryika se dérobe sous ses pieds. Son mentor, Wilhelm Speer, se retrouve hospitalisé après avoir fait un malaise dans la rue. Maryika se précipite à son chevet et elle réalise la précarité de la santé de celui-ci qui veut se hâter pour tourner ce qui serait peut-être son dernier film. En entrant chez elle, en pensant qu'elle sera bientôt seule dans ce pays, Dimitri l'attend. Celui-ci est à la recherche d'une cachette et Maryika accepte de le cacher. Pour elle, c'est un moyen de prendre sa revanche sur la situation qu'elle connaît depuis qu'elle est à Berlin. Il sera caché dans le grenier. Mais elle lui dit de ne pas faire de bruit entre neuf heures et dix-huit heures car frau Spitz est dans les lieux et elle ne peut pas la renvoyer pour des raisons de sécurité.
  6. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Nous allons refaire une petit excursion dans le cinéma muet et mes prochains articles seront consacrés aux films d'un réalisateur qui a été vu, en son temps, comme le père du trucage cinématographique. Nous allons faire une petit Voyage dans la Lune, premier long métrage (bien que le film dure moins qu'un quart d'heure, un exploit technique pour l'époque) de Georges Méliès, considéré comme le père du trucage cinématographique, réalisé et sorti sur les écrans français en 1902.
    Le film s'ouvre avec l'arrivée, dans le grand salon observatoire astronomique, des membres de l’Astronomie Incohérente. ils prennent place dans les sièges qui sont mis à disposition. Le président du club, le professeur (joué par Georges Méliès en personne) Barbenfoullis entre dans le grand salon et prend place à son bureau. Il dit aux membre présent qu'il a un projet en tête : aller faire un voyage dans la lune. Il explique le déroulement prévu pour le voyage et pratiquement tous les membres sont enthousiastes face cela, à l'exception d'un membre avec lequel Barbenfouillis se dispute violemment e lui jetant à la tête ses livres et ses notes. Après ce petit incident, le voyage est voté par acclamation des savants et Barbenfouillis en choisit six, parmi l'assistance, pour l'accompagner dans cette aventure. Ensuite, les assistants des savants entrent dans le grand salon pour leur faire essayer leur tenue de voyage. Après cela, le groupe quittent le grand salon sur l'invitation de Barbenfouillis qui veut leur montrer quelque chose.
    Le groupe de savants se trouve dans l'atelier qui abrite la construction de l'obus qui leur permettra d'aller sur la Lune. Au cours de la visite, l'un des savants trébuche et fini sa chute dans un seau contenant de l'acide nitrique. Un ouvrier lui dit qu'il n'a rien à craindre avant de proposer au reste de l'équipe d'aller sur toit afin d'assister à un merveilleux spectacle : le moulage du canon qui servira à les propulser dans les airs. Alors que les préparatifs s'achèvent pour le voyage, le maire de la ville organise une fête d'adieu pour les sept savants qui vont s'élancer vers la Lune. Ils sont acclamés par la foule pendant qu'ils prennent place dans l'obus. Une fois dedans, de jeunes gens pousse l'obus dans le canon et celui-ci est mis à feu quelques instants plus tard par un officier. Alors qu'il poursuit sa course dans l'espace, l'obus se rapproche de plus en plus de la Lune au point d’atterrir dans son œil.
    Une fois poser sur le sol lunaire, les astronomes sortent de l'obus et ils sont émerveillés par le paysage qui s'offre à eux, et plus particulièrement quand la Terre se présente à eux. Ils décident de partir en exploration, mais le voyage ayant été fatiguant, ils décident de prendre un peu de repos. Leurs rêves sont peuplés d'astres célestes avec les étoiles constituant la constellation de la Grande Ourse qui ne sont pas ravies de leur présence sur le satellite de la Terre. Les étoiles laissent place aux dieux Phoebe et Saturne qui n'interrogent sur leur présence et la déesse Phoebe provoque une tempête de neige. Ce qui réveillent les astronomes. Alors que la tempête fait rare, ils décident de se réfugier dans un cratère.
    Entrés à l'intérieur, ils découvrent un paysage peuplé de champignons. L'un d'eux ouvre son parapluie pour comparer le diamètre du chapeau du champignon avec son parapluie, mais ce dernier s'enracine dans le sol et se transforme en champignon. Au même moment, un drôle de personnage fait son apparition. C'est un Sélénite, un habitant de la Lune. Une lutte s'engage entre lui et un savant, et dans cette lutte, le Sélénite explose après que le savant lui ai donné un violent coup. Les savants tentent de prendre la fuite, mais une armée de Sélénites les capturent et ils les conduisent auprès de leur roi. Une fois devant lui, Barbenfouillis parvient à se libérer de son garde et court vers le roi des Sélénites qu'il martèle de coups avant que ce dernier explose. La disparition du roi sème la panique parmi les Sélénites et les hommes en profitent pour prendre la fuite. Les Sélénites, après le moment de surprise, partent à leur poursuite. Les hommes regagnent leur obus pour prendre la direction de la Terre. Barbenfouilis est resté en retrait pour faire basculer l'obus qui se trouve au bord d'un précipice avant de prendre place à bord, aidés de ses compagnons de voyage. Cependant, un Sélénite parvient à s’agripper à l'obus avant la chute dans le vide de ce dernier.
    Les voyageurs regagnent la Terre. L'obus fini sa course dans l'océan qui est remorqué par un bateau jusqu'à la terre ferme. Les astronomes sont accueillis en héros par la foule. Ils sont décorés par le maire de la ville de l'ordre des chevaliers de la Lune. Alors que le Sélénite est fait prisonnier par les forces de l'ordre, une statue à l'effigie de Barbenfouillis pour commémorer cet acte héroïque est installée sur la place principale de la ville.
  7. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Voilà mon problème résolu et je vais pouvoir vous présenter le film que je voulais vous présenter dans le dernier numéro. Notre séquence cinéma d'animation va nous conduire vers un film peu connu du public qui est une production franco-tchévosclovaque présentée au festival de Cannes de 1973, obtenant le Prix Spécial du Jury avant de sortir sur les écrans français en décembre 1973. Les dessins du film sont faits sur du papier Canson et chaque plan du film a été dessiné à la main. Nous allons suivre les aventures de Terre, le personnage principal de La planète sauvage, un film réalisé par René Laloux,dont le scénario est librement inspiré du roman de science-fiction de Stefan Wul, Oms en série. Le personnage principal est également le narrateur de l'histoire et pour ceux ayant connu Les mondes engloutis, la voix de l'un des personnages leur paraîtra familière.
    Le film s'ouvre sur une jeune femme Oms qui court avec son enfant dans les bras pour échapper à quelque chose dans un décor qui semble lunaire. Alors qu'elle monte une sorte de colline, elle est arrêtée par une main bleue. Cette main, par trois fois l'empêche de gravir la colline la faisant glisser. Mais au cours de la troisième tentative, la jeune femme tombe et sa tête heurte un rocher. Cette main joue avec elle. Elle tente d'échapper aux jeux pour le moins semés d'embûches que dresse la main sur son chemin. Mais arrivée sur une colline, la jeune femme pose son enfant à terre et la main la prend, la soulève avant de la faire tomber. La jeune femme lève encore la tête en direction de son enfant avant de la faire tomber sur le sol. Les mains bleues sont des mains de trois jeunes enfants Draags qui jouaient avec elle. Mais comme la jeune femme a l'air morte, ils ne peuvent plus jouer avec. Ils se cachent à l'approche du maître Sinh et de sa fille, Tiwa. La jeune fille voit la jeune femme sans vie et son enfant qui pleure. Elle demande alors à son père pourquoi le petit homme pleure et celui-ci explique à sa fille qu'il peut y avoir plusieurs raisons. Comme l'enfant est orphelin, elle demande l'autorisation à son père de le garder, ce à quoi il répond par l'affirmative.
    L'enfant, que la jeune Tiwa va appeler Terr, va vivre avec le grand Édile des Draags, et plus particulièrement avec sa fille qui va s'occuper de lui comme un animal de compagnie (dans le monde des Draags, les humains sont des animaux). Les Draags sont une espèce vivante qui pratique beaucoup la méditation et c'est au cours de la séance de méditation de sa mère que la jeune Tiwa va l'interrompre pour lui montrer sa trouvaille. Son père lui dit que non seulement elle a troublé la méditation de sa mère, mais qu'en plus, elle doit discipliner le petit homme afin qu'il lui obéisse. Elle le place dans une sorte de sas bruyant et lumineux et lui fabrique un collier magnétique qui est accompagné d'un bracelet que la petite fille contrôle et qui le ramène à sa place quand il tente de fuir. Mais le jeune enfant est gêné par cet objet alors que le père de la jeune Draag lui apprend à s'en servir. Mais l'enfant a l'air perdu dans ses mains. Au cours de ses années auprès des Draags, Terr, ce petit garçon Oms recueilli par la fille du grand Édile, va vivre une vie solitaire, loin des individus de son espèce, laissé de côté par des maîtres plus préoccupés à méditer qu'autre chose.
    Cependant, les Draags sont des espèces pragmatiques car ils s'inquiètent du retard qui prend la production de l'usine de Goham, sur leur planète Ygam à cause d'une usure des matériaux des machines utilisées dont ils ignorent la cause. Seule une machine avait connu ce problème, au retour d'une expédition spatiale. Mais le problème avait pu être identifié. En effet, lors de cette expédition ont été ramenés des animaux issus de la planète Terra qui ont des capacités intellectuelles reconnues par les Draags. En effet, ce sont des individus étant capables de s'organiser socialement et d'assurer leur survie, signe qu'ils sont une espèce plus avancée qu'ils peuvent le croire, bien qu'ils vivent beaucoup moins longtemps que les Draags et se reproduisent plus rapidement. Au cours de cette réunion, il est question de l'évolution des Oms dont les Draags ne connaissent pas tout. Cependant, il existe, sur Ygam, deux types d'Oms : les Oms de luxe qui sont dans une famille Draags dont on peut surveiller les faits et gestes, et les Oms sauvages qui vivent dans la nature et qui sont incontrôlables, bien qu'ils tentent de maîtriser leur démographie tous les trois cycles.
    Terr est le compagnon de jeu de Tiwa qu'elle chérit. Cependant, il lui arrive d'échapper à sa surveillance et d'assister à une séance de méditation de ses maîtres et de leurs invités. Un jour, Terr s'amuse à déplacer le poudrier de Tiwa au profit d'une poudre noire. Il a l'air content de son exploit, mais la jeune Draags lui souffle de cette poudre et il devient tout noir. Avec leur technologie avancée, ils peuvent créer des machines miniature à faire la pluie et le beau temps et Tiwa utilise la sienne pour jouer avec Terr. Le temps chez les Draags est lent et une semaine chez eux représente une année chez les Oms et Terr grandit vite. Terr dort avec Tiwa qui l'apprivoise, bien que celui-ci ose se révolter par moment.
    L'instruction des enfants Draags, comme Tiwa, se fait par le biais d'un écouteur qui leur transmet les leçons qui restent ainsi dans la mémoire de celui qui l'écoute. Et Tiwa écoute la leçon de géographie concernant la planète Ygam. Et comme Tiwa apprend ses leçons en compagnie de Terr, celui bénéficie de la science et de la connaissance des Draags, car son collier entre directement en contact avec les écouteurs de Tiwa. Des pierres, ressemblant à du cristal, se mettent à surgir du sol là où se trouve la maison de la famille de Tiwa, ce qui émerveille Terr. Mais il se trouve prisonnier d'un gisement qui émerge avant que Tiwa le sorte d'affaire en brisant le cristal par un son aigu. Il comprend rapidement comment les briser et il s'en donne à cœur joie.
    Pour les enfants Draags, les Oms sont des jouets avant tous et ils n'hésitent pas à leur faire faire des jeux violents, ce qui explique les réticences que Tiwa a quand ses amis lui proposent de jouer avec eux. Mais elle accepte leur invitation. Mais Terr refuse de participer à cette mascarade et il le fait comprendre en n'écoutant pas Tiwa. Cependant, un jour, il parvient discrètement aux écouteurs de Tiwa. Mais les parents de Tiwa s'inquiètent de la tendresse que leur fille porte à son animal de compagnie. De plus, son père va lui interdire la présence de Terr pendant ses leçons car il doit la déconcentrer. Alors qu'il interdit d'avoir l'Om pendant ses leçons, il la surprend un jour avec lui et il le renvoie dans ces quartiers. Tiwa ne comprend pas la réaction de son père et lui apprend que cela ne le dérange pas de la voir apprendre ses cours.
    Comme la méditation est quelque chose de très important pour les Draags, la première méditation est précédée d'une cérémonie d'initiation car c'est une étape importante vers le chemin de la connaissance. Au fil des temps, Tiwa, devenue une adolescente, se désintéresse de ses jouets et la complicité qu'elle entretenait jusqu'alors avec Terr se détériore et celui-ci ne peut plus profiter des leçons de la jeune fille. Et comme cela Terr ne peut le supporter, il décide de s'enfuir en emportant avec lui les écouteurs de la connaissance. Mais ayant encore un peu d'affection pour son Om, la jeune Tiwa est gênée par sa disparition. Elle va se confier à sa mère qui lui dit d'utiliser son bracelet pour ramener Terr, bien qu'elle ait des scrupules à l'utiliser. Alors qu'il se trouve dans un champ, une force invisible le pousse en arrière à une vitesse considérable. Mais il comprend vite que cette force émane du collier qu'il porte depuis qu'il est bébé et qui est contrôlé par le bracelet de la jeune Tiwa. Mais comme il a les écouteurs entre ses mains, ceux-ci se bloquent entre deux arbustes, qui l'empêche ainsi de continuer sa route. Une jeune Om vient à sa rencontre et le débarrasse du collier. Elle lui dit qu'il aurait du se débarrasser de son collier avant de prendre la fuite. Il lui fait remarquer qu'elle aussi a un collier, ce à quoi elle réplique qu'il est là pour tromper les Draags. Elle fait part de sa curiosité à la vue des écouteurs et Terr lui dit que c'est une machine Draag. Il la met en route devant elle, mais le bruit est tellement fort qu'elle va se cacher.
    Comme Terr s'est enfui et qu'il ignore où aller, la jeune Om l'invite à la suivre. Il parcours un désert peuplé d'étranges êtres vivants et la jeune Om l'aide à porter les écouteurs. Ils arrivent, après une très longue marche, dans un parc abandonné , sur un grand arbre où les Oms sauvages avaient trouvés refuge afin de fuir les Draags. Le premier contact qu'entretient Terr avec ses homologues Oms est à son désavantage, à cause de sa tenue pour le moins ridicule à leurs yeux. Mais les Draags qui connaissaient l'existence des Oms sauvage depuis longtemps, installent des pièges un peu partout sur la planète afin de les capturer. Et c'est ce qui se passe dans la cachette des Oms sauvages car l'un d'eux a été capturé car une sorte de bloc de pierre qui disparaît dans le sol. Et le premier ennemi que trouve Terr parmi ses nouveaux compagnons est le sorcier qui voit très mal la venue de cet Om, mais surtout le fait qu'il soit venu avec les écouteur de la connaissance. Cependant, bien qu'il soit un Om de luxe, Terr est parti en apportant l'un des machine puissante que sont les écouteurs de la connaissance, maîtrisant ainsi le savoir Draag, et sa nouvelle compagne prend sa défense devant le sorcier. Il est ensuite admis dans le groupe.
    Une nuit, alors qu'il a du mal à trouver le sommeil, il se dirige vers une fenêtre et il voit tout un groupe d'Om se réunir en haut d'un talus, qui a probablement été créé par eux à l'effigie d'un Draag, et rejoindre le sorcier. Ils prennent auprès de lui des boulettes qui rend lumineux. Ensuite, ce groupe se disperse, par groupe de deux personne, un homme et une femme. Accepté parmi les Oms sauvages, Tert leur fait bénéficier du savoir Draag par le biais des écouteurs de la connaissance. Mais tous les Oms sauvages ne sont pas d'accord avec cela et ils le font comprendre car le sorcier estime que le savoir Draag est une chose mauvaise et que les Oms sauvages doivent se battre. Et Terr doit se battre avec un animal de combat contre un autre Om qui est fidèle au sorcier. Il se montre brave au combat et le chef de clan lui demande de rester car il peut être utile dans la lutte contre les Draags et une expédition est décidée pour le lendemain pour se ravitailler chez l'ennemi.
    Au cours de leur retour vers leur cachette, les Oms sont attaqués par les autres Oms, la bande du Buisson Creux, qui en veulent à leur butin.Le chef met en garde Terr contre eux qui ont sont des voleurs. La vie des Oms sauvage s'articulent autour de l'apprentissage du savoir Draag transmis par les écouteurs de la connaissance, mais ils doivent aussi faire face à de nombreux dangers comme celui d'échapper aux animaux sauvages qui attaquent l'arbre pour se nourrir de ces êtres vivants. Ils parviennent à chasser le dernier qui s'est attaqué à eux et en font leur festin.
    Un jour, ils apprennent que les Draags vont désominider le parc. Le plus ancien du clan raconte son expérience terrible de désomisation. Le clan décide de parer à la menace en installant des guetteurs. Le sorcier y voit un mauvais présage car ils se sont emparés du savoir Draag. Un nuit, Terr quitte l'arbre pour aller voir ce qui se passe dehors, mais il est assommé par un Om d'une autre tribu que le conduit, avec des compères, dans leur repère. Il explique à la doyenne de la tribue qu'il était venu les prévenir de la désomisation du parc prévue par les Draags, mais la femme est septique car elle a du mal à croire que les Oms du Grand Arbre sachent lire l'écriture Draag. Il est emprisonné et la doyenne demande à l'un d'eux d'aller voir les murs le lendemain. Et comme prévu, les Draags attaquent les Oms du parc abandonné à l'aide de gaz asphyxiant. L'attaque est terrible. Les survivants parviennent à prendre la fuite en passant le mur du parc. Terr retrouve sa compagne qui fuit avec les écouteurs. Alors que les survivants sont hors des murs du parc, une escorte composé de deux Draags passe et ressent leur présence et il voit la présence d'une colonie d'Oms qu'ils décident de massacrer. Mais ces derniers ne se rendent pas sans se défendre et parviennent à en capturer un. Ils prennent la fuite vers un endroit ou les Draags ne les trouveront pas.
    Après des jours de marche, ils parviennent à une route qui va les conduire directement dans un entrepôt de fusées abandonné par les Draags. Et la doyenne des Oms du Buisson Creux dit qu'ils seront en sécurité. Pendant ce temps, les Draags tiennent une réunion pour tenter de résoudre le problème des Oms et que pratiquer une désomisation tous les trois cycles est loin d'être une solution pertinente car ils se reproduisent vite et que l'épisode du Draag capturé et tué par les humains les laisse sans voix. Le maître Sinh, après l'opération, a observé que parmi les repères des Oms présents dans le parc, deux étaient très bien organisés. Suite à des découvertes, décision est prise de pratiquer une désomisation deux fois tous les deux cycles et d'encadrer encore plus sévèrement la vente d'Oms de luxe pour enrayer le problème. L'élimination des Oms sauvages est une priorité. Mais le maître Sinh essaye de faire comprendre à ses semblables qu'ils ne faut pas prendre les Oms pour des jouets sans conscience. Pendant ce temps, les Oms ayant réussi échapper au massacre organisent leur vie dans l'entrepôt de fusées abandonné. Et leur objectif est le suivant : atteindre la planète sauvage, qui est le satellite d'Ygam. Et pour cela, ils réparent les fusées qu'ils ont à disposition, compétences acquises grâce à leur connaissance du savoir Draag. Ils avancent rapidement dans leurs travaux, mais ils sont pris par le temps car une désomisation est prévue dans peu de temps et il n'est pas sûr que leur cachette ne soit pas découverte. Et Terr est le maître d’œuvre des préparatifs. Une nuit, cependant, des objets volants, probablement Draags, parviennent jusqu'à l'entrepôt et signent d'un liquide blanchâtre quelques installations présentes avant de repartir.
    Suite à cette reconnaissance, la décision est prise pour les Oms de faire partir les fusées de reconnaissance pour savoir si la vie est possible sur la planète sauvage. La doyenne, qui est trop faible et malade, sait qu'elle ne fera pas partie du voyage mais elle exprime à la compagne de Terr sa conviction à la réussite du projet pour bâtir un monde meilleur. Alors qu'une nouvelle désomisation est mise en route avec de nouveaux matériaux, les deux fusées partent en reconnaissance. Et en se posant sur la planète sauvage, les Oms que les Draags, par le biais de la méditation, rencontrent sur cette planète d'autres individus venant des quatre coins de la galaxie. De cette union, les Draags en retirent les énergies vitales dont ils ont besoin, ce qui permet la perpétuation de l'espèce. Face à cette situation, les Oms décident de regagner la planète Ygam. Mais sans le savoir, les Oms ont mis la main sur le point sensibles des Draags, ce qui stoppe net la désomisation qui est en cours avec la destruction des statues sur la planète interdite et qui étaient utiles aux Draags pour entrer en contact avec les autres espèces.
    Une réunion de crise par les Draags est organisée car ils voient un grand danger qui les menace. Le chef des Draags y voit la vengeance des Oms. Suite à cela, un allocution à des destination des Draags et des Oms est diffusé afin faire prendre conscience aux uns et aux autres qu'ils n'ont aucun intérêt à ce détruire mutuellement. Suite à cela, si la planète sauvage reste le lieu de la méditation des Draags, qui est le satellite naturel d'Ygam, et un satellite artificiel sur lequel vivent à présent les Oms et qui se nomme Terr.
  8. Noisettes
    Coucou amis lecteurs,
    Le mois dernier, nous avons laissé Boro qui s'est enfin décidé à donner de ses nouvelles à sa cousine, l'actrice Maryika Vremler qui est installée à Berlin et qui a des ennuis avec les S.A. en la personne du jeune aristocrate prussien Frierich von Riegenburg.
    La troisième partie du roman s'ouvre sur la ville de Berlin qui est en effervescence. La campagne électorale pour le renouvellement des députés du Reichtag bat son plein, avec les partisans du parti communiste et ceux du parti national-socialiste qui s'affrontent dans les rues. En plus, l'été est très chaud. Pendant ce temps, Maryika erre dans son appartement berlinois ayant pour seule compagnie sa domestique, Martha. En cette période de l'année, sa carrière professionnelle ralentit et ses relations sont indisponibles, que ce soit Wilhelm Speer, Barbara Dorn, sa doublure lumière ou Leni Riefensthal. De plus, son cousin ne répond pas aux lettres qu'elle lui envoie. Et depuis ses mésaventures avec les S.A. et Frierich von Riegenburg l'ont plongée dans une sorte de dépression. Martha qui trouve la situation pesante, suggère à Maryika de prendre un amant ou de reprendre contact avec le jeune Prussien pour qu'elle puisse voir du monde. Cependant, Martha, est une jeune femme issue de la campagne est captivée par Berlin et la somme de connaissance qu'elle abrite. Elle demande à Maryika si elle peut lui emprunter un livre, ce à quoi Maryika répond par l'affirmative, à la grande satisfaction de la domestique qui lui avoue sans détour qu'elle se serait servie si la réponse aurait été négative. Maryika lui demande de descendre pour essayer de trouver le marchand de glace, ce à quoi la jeune s’exécute. Au même moment, un orage se met à éclater et le téléphone sonne. Martha décroche, et Maryika pensant que c'était son galopin de cousin, demande si c'est Paris avant que Martha lui dise que c'est Friedrich von Riegenburg qui est au bout du fil.
    Elle prend la communication, mais à contrecœur. Ce dernier lui apprend qu'il doit se rendre à un dîner avec les dirigeant du NSDAP et qu'elle doit l'accompagner. Elle tente de résister, mais cela s'avère inutile et elle doit s'exécuter. Alors qu'elle se prépare pour ce dîner où elle n'a pas envie d'apparaître, elle décide de téléphoner à Leni Riefensthal pour savoir où en est le projet de film dans lequel la jeune actrice doit avoir le rôle principal. Son correspondant étant absent, elle retourne à sa coiffeuse et décide de mettre tous les atouts de son côtés pour éviter d'avoir des ennuis avec Friedrich von Riengenburg et ses sbires. Quelques temps plus tard, elle se présente sur le perron de l'hôtel Nürnberg et le jeune Prussien vient à sa rencontre. Il lui prend le bras et la présente à son bras doit, un certain Helmut Krank avant de la présenter aux autres convives présents dans la salle. La jeune femme est choquée par le comportement des femmes de l'assistance, et plus particulièrement de la compagne du bras droit de son bourreau. Celui-ci explique qu'Helmut est peut-être un simple d'esprit, mais il œuvre pour la Grande Allemagne et que sa compagne est une pure aryenne, et non une juive. Ce qui choque Maryika au plus haut point. Au cours de la soirée, il prend des nouvelles de sa carrière, de ses projets futurs comme le film qu'elle doit tourner avec Leni Riefensthal qu'il soit possible que le projet de se concrétise pas et dernier film de Wilhelm Speer qui est en écriture. Maryika comprend, avec le film de Leni Riefensthal, qu'il est capable de nuire à sa carrière. Il n'oublie pas de prendre des nouvelles du cousin Boro, nouvelles que Maryika n'a pas eu depuis son dernier coup de téléphone, il y a de cela quelques mois. Friedrich von Riegenburg dit à la jeune femme de le tenir au courant quand elle aura des nouvelles de son cousin, et plus particulièrement de l'avenir de la pellicule photographique qui n'est pas réapparue. Maryika décide de quitter l'hôtel, ne supportant plus ce qu'elle voit, mais Friedrich von Riegenburg tente de la retenir, en vain.
    Quelques jours après cette soirée, la jeune femme reçoit un appel de son metteur en scène qui lui annonce que le scénario du film, Der Weg des Todes, est prêt et que le tournage, après que les producteurs aient enfin réussi à trouver les fonds pour le financer, pourra commencer à l'hiver. Maryika est si ravie qu'elle l'invite à dîner le soir-même chez elle. Non seulement elle invite l'homme à qui elle doit sa carrière, mais elle décide de préparer elle-même le repas, au grand étonnement de Martha qui s'étonne qu'elle préfère la compagnie d'un homme âgé à celui d'un grand et beau blond, faisant référence à Friedrich von Riegenburg. Maryika la fait taire. Avant que débute la soirée, Maryika reçoit le coup de téléphone qu'elle attendait de la part de Leni Riefensthal. Celle-ci demande à la jeune femme si elle peut passer la voir pour lui parler du film, ce à quoi la jeune actrice répond par l'affirmative. Il ne faut que quelques minutes à la cinéaste pour arriver chez Maryika. Elle lui annonce qu'elle n'aura pas le rôle dans son prochain film, La lumière bleue, car les producteurs veulent qu'elle joue le rôle principal, en plus de le réaliser. Ce à quoi elle répond que cela l'arrange car le tournage du prochain film de Wilhelm Speer débute un peu près en même temps ce qui explique le dîner en ces murs. Leni Riefenstham prend congé de Maryika. Comme Leni Riefensthal et Wilhelm Speer ne s'entendent pas, Maryika espère qu'ils ne vont pas se croiser dans le vestibule, ce qui n'est pas le cas. Elle propose tout de même à la cinéaste de rester dîner avec eux, ce à quoi elle répond par la négative et qu'elle a d'autres projets pour la soirée. Elle vient à la rencontre de Speer, heureuse de le revoir. Celui-ci lui dit qu'il veut qu'elle lise le scénario en premier et les larmes lui montent aux yeux car non seulement, il lui fait confiance au point de lui confier le rôle principal dans le film, mais en plus, c'est la fin de sa période de solitude et de sa crainte suite aux menaces de Friedrich von Riegunberg.
    Quelques jours après leur retrouvailles, Speer et Maryika commencent les essais de leur prochain film. Le rôle principal masculin est tenu par un ténor du cinéma allemand, Emil Janning. Alors que Maryika assiste à sa transformation physique en Théan von Hasler, une jeune aristocrate tombée à la déchéance pour l'amour d'un homme, par le talent de sa maquilleuse, Lotte, elle rejoint le plateau où est Gustav Umlauff, l'impressario. Il lit la presse spécialisée qui, loin d’encenser le film, critique le choix de Wilhelm Speer d'avoir choisi une petite maison de production, affiliée au parti communiste, au lieu de tourner son film avec tout les moyens logistiques et humains que la UFA aurait pu mettre à sa disposition. Quelques heures plus tard, une conférence de presse est présente et les journalistes présents s'interrogent sur les choix de Wilhelm Speer qui préfère faire un film sur la condition humaine qu'un film exaltant les valeurs de la Grande Allemagne. Speer explique qu'il refuse de faire de l'idéologie et que si son choix de maison de production a été fait, c'est pour qu'il puisse travailler librement, liberté que la UFA ne lui garantissait pas. Ce qui choque les journalistes. Certains lui reprochent d'entraîner dans sa chute deux des vedettes du cinéma allemands que sont Maryika Vremler et Emil Janning, ce à quoi le réalisateur répond qu'ils ont fait un choix professionnel et qu'il ne les retien pas. Maryka, ayant assisté à la confrontation depuis une pièce plongée dans la pénombre, est en larmes.
    Martha Kipmüller, la domestique de Maryika, est une jeune femme de vingt et ans venue en ville pour gagner son trousseau de voyage. Elle est originaire de Souabe. Elle a la simplicité et la naïveté de la jeune fille issue de la campagne. Un soir, alors qu'elle était de sortie, elle se rend au cinéma qui, pour elle, doit être quelque chose de divertissant. En général, elle va voir des comédies musicales. Mais ce soir-là, elle va voir un film réaliste à tendance marxiste. Alors qu'une scène terrifiante se présente, elle ferme les yeux et agrippe la veste de son voisin de siège. Elle fait connaissance de cet homme d'une cinquantaine d'années, marié et père de famille, professeur d'histoire et proche des idées marxistes. Elle se rapproche de plus en plus de cet homme dont elle commence à partager les idées politique sur la société prolétaires. La jeune femme s’intéresse de moins en moins à son fiancé, boulanger de profession, resté au pays et dont elle ne donne plus de nouvelles. Et elle s'intéresse de moins en moins son travail, ce qui inquiète un peu Maryika. Si Martha refait le monde avec l'homme qui est devenu son amant, elle ne se doute pas qu'un soir, la mort va venir à sa rencontre une nuit d'octobre.
    Et le responsable de la mort de Martha Kipmüller n'est autre que Henrich, l'un des homme de mains de Friedrich von Riegenburg et celui qui a terrifié Maryika à Munich. Il est au volant d'une voiture qu'il a volée au niveau de la gare et la mission que lui a donné Friedrich von Riegenburg : attenter à la vie de la domestique de Maryika Vremler sans être pris sur le fait (dans le cas contraire, il sera désavoué par les siens) sans mettre en cause le parti national-socialiste à la veille de grandes élections. Il ne doit pas y avoir de témoin de l'accident. Il connaît parfaitement l'emploi du temps et l'itinéraire de la jeune femme quand elle prend sa soirée pour rejoindre son amant le professeur. Il attend le bon moment pour commettre son forfait. En attendant sa victime, il pense à son histoire, au fait qu'il a commencé à tuer des êtres vivants avec des oiseaux, en débutants avec les pigeons sur le chemin de l'école avant de s'en prendre à ceux de son père biologique (son père officiel était alcoolique et violent avec sa femme, qui elle, avait des aventures avec tous les hommes du quartier) avant de s'aguerrir et de commencer à tuer des hommes. Il reconnaît, en voyant le visage de sa victime, la terreur que celle-ci éprouve quand elle va mourir. Dans le cas de la jeune domestique, il attend le moment opportun pour la renverser, quand elle sera au milieu de la chaussée et qu'elle ne pourra ni reculer, ni avancer. Une fois sa besogne effectuée, il se rend vers une maison avec un jardinet, demande la maîtresse de maison avant que chacun des deux décline leur identité respective. La femme a pour mission de se faire embaucher par la jeune Maryika Vremler, que la concierge de l'immeuble dans lequel vit la jeune femme va introduire dans son entourage, en qualité de domestique et elle doit faire un rapport quotidien sur les activités de la jeune femme à Friedrich von Riegenburg. Sans le savoir, la jeune femme va devenir l'objet d'une surveillance accrue de la part des nazis.
    Maryika est désemparée de la mort de sa jeune domestique, et pendant des semaines, elle refuse de la remplacer. Cependant, frau Spitz, qui est le nom de la femme qu'Henrich est allé voir le soir de l'assassinat de Martha, se présente chez elle. Elle préfère s'acquitter des tâches domestiques elle-même quand son emploi du temps le lui permet. Alors qu'elle rentre chez elle après d'être rendue, comme chaque semaine sur la tombe de l'infortunée Martha, elle reçoit un appel de Munich. C'est le réceptionniste du Regina Palast qui lui téléphone pour lui annoncer que la commission qu'elle avait confiée au groom, Ruddi Reinecker qui a été licencié pour avoir volé les clients de l'hôtel, n'a pas été effectuée et il demande à la jeune femme s'il doit lui renvoyer le paquet, ou bien l'envoyer au destinataire. Elle comprend très vite qu'il parle de la pellicule et elle lui demande d'envoyer le paquet à son destinataire. Après avoir pris congé du réceptionniste, Gustav Umlauff se présente chez elle car le temps presse pour la préparation du tournage du dernier film de Wilhelm Speer et les préparatifs doivent se faire rapidement. De plus, il estime que Maryika n'a pas à s'occuper des tâches domestiques et qu'elle doit employer quelqu'un pour s'en occuper. Leur choix s'arrête sur frau Spitz qui vient s'installer dans la semaine. Elle prend rapidement possession des lieux et voyant la détresse de la jeune femme, elle lui dit de se tourner vers l'avenir et non pas vers le passé, surtout quand on a perdu une personne proche. Et pour cela, il faut avoir un idéal à défendre. Après lui avoir dit ça, elle va dans sa chambre et fait une liste des personnes vivant dans le quartier à arrêter avant de se coucher.
  9. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs Mag.
    Le film que je vais vous présenter ce mois-ci est l'un des premiers film qu'a réalisés Louis Malle et également ce film va se révéler un monstre sacré du cinéma français : Philippe Noiret dans le rôle de l'oncle Gabriel. Et ce film est connu par les élèves de terminale littéraire qui l'ont au programme de littérature cette année car c'est l'adaptation cinématographique du roman de Raymond Queneau avec une impertinence du langage peu commune qui est reprise dans le film avec des références culturelles de l'époque. Nous allons suivre les péripéties de la jeune Zazie dans le Paris du début des années 1960 dans Zazie dans le métro, film sorti sur les écrans français en 1960.
    Le générique du film s'ouvre sur le réseau ferré et on a l'impression que la caméra est le train qui roule sur ce réseau. Dans la gare de l'Est, Gabriel, qui se présente pour y accueillir sa sœur et sa nièce, en visite pour quelques jours. Il se plaint du manque d'hygiène des personnes se trouvant à la gare, alors que lui est tiré à quatre épingles. Cependant, il y a une dame qui lui renvoie le compliment car il empeste le parfum. Et là, Gabriel apprend à la dame que son parfum provient de chez Fior (référence à Dior). Un peu plus tard, le train en provenance de l'Est du pays arrive en gare et les gens vont à la rencontre de leurs connaissances qui arrivent. Gabriel voit sa sœur aînée, Jeanne, et lui ouvre les bras pour accueillir. Celle-ci donne l'impression de courir à sa rencontre, mais elle va finir dans les bras de son soupirant du moment. Cependant, elle prend le temps de saluer son frère et le remercier de bien vouloir prendre soin de sa fille pendant ces deux jours et lui rappelle le rendez-vous pour le départ, deux jours après à "6h60". Gabriel demande à sa sœur si elle compte venir leur rendre visite, mais elle répond par la négative. Il la voit s'éloigner mais quelqu'un le pince. Il fait aussi connaissance avec Zazie, sa nièce âgée de douze ans. Il la prend dans ses bras et celle-ci l'embrasse avant de lui faire des compliments sur son parfum. Ils quittent la gare et Zazie demande à son oncle s'ils vont prendre le métro, mais Gabriel lui dit que cela ne sera pas possible parce que métro est fermé au public au cause d'un grève de son personnel et qu'ils vont devoir prendre le "tacacharge", qui désigne le taxi de l'ami de Gabriel, Charles. Alors qu'ils se dirigent vers le taxi, Charles tente tant bien que mal de tenir à distance les gens qui prennent d'assaut son taxi en leur disant qu'il est déjà réservé. Mais les gens ne veulent rien entendre. Gabriel arrive avec Zazie et il fait les présentations. Zazie profite d'un instant d'inattention des deux hommes pour prendre la poudre d'escampette et va se diriger vers la première bouche de métro qui est sur sa route. Les deux hommes partent à sa poursuite, mais Charles doit revenir sur ses pas car son taxi est de nouveau pris d'assaut par les gens qui cherchent un moyen de locomotion pour se rendre à destination. La déception de Zazie est visible car elle "qui était si contente d'aller se voiturer dans le métro" en est privée. Et cette déception s'exprime par l'utilisation de la fillette d'un langage grossier. Gabriel explique à sa nièce qu'elle n'est pas la seule à être gênée par cette grève, mais elle n'en a cure. Charles arrive à leur rencontre et quand Zazie lui demande s'il lui arrive de faire grève, il répond par l'affirmative en expliquant que c'est un moyen de pression pour augmenter le tarif de la course. Ce à quoi Zazie réplique qu'on devrait lui baisser le tarif de la course car son taxi tombe en ruine, toujours en utilisant un langage grossier. Charles et Gabriel parviennent à faire monter la petite sur la banquette arrière du taxi, mais ils sont épuisés par cette tâche.
    C'est dans le taxi de Charles que Zazie découvre Paris. Cependant, Gabriel se révèle être un très mauvais guide car il prend l'église qui se trouve au niveau de la place Franz Liszt pour les Invalides et la Sainte-Chapelle, bien qu'il essaie d'intéresser la petite à des choses. Mais Zazie est intéressée par une chose : le métro. C'est alors que Gabriel montre à Zazie le métro aérien, mais celle-ci ne le croit pas. Il explique à sa nièce que par moment le métro doit quitter la terre pour se retrouver en plein air. À un moment, Zazie demande à son oncle et Charles quel est le monument qui est devant eux, mais ils sont incapables de lui répondre, alors que c'est toujours l'église qui se trouve à proximité de du square Franz Liszt.
    Après un petit tour de Paris, ils arrivent au domicile de Gabriel, qui se situe au dessus d'un restaurant qui est en phase de rénovation. Le propriétaire du lieu, Turandot est présent pour accueillir son locataire et sa nièce. Dans son travail, il est secondé par une jeune serveuse, Mado aux Petits Pieds, qui est amoureuse de Charles, au point de faire tomber une bouteille de vin à sa vue. Tudandot accueille la petite en lui demandant si elle est ravie d'être à Paris, mais cette dernière lui répond grossièrement, ce qui le choque. Gabriel fait monter la petite chez lui. Pendant le dîner, Gabriel et Zazie discutent alors qu'Albertine, la femme de Gabriel, leur sert le repas. Il demande à sa nièce son heure de coucher habituelle chez elle, mais elle lui demande si chez elle et ici c'est différent ou pas. Ensuite, ils entament une discussion sur l'école et Zazie annonce à son oncle qu'elle ira à l'école jusqu'à la retraite, car elle ambitionne de devenir institutrice. Elle énumère à son oncle les raisons de son choix : "Il y aura toujours des gosses à emmerder". Elle explique ensuite comment elle ambitionne de traiter des élèves et à cela, son oncle fait une grimace. Il lui explique alors que l'éducation va vers la voie de la douceur "ce qui était écrit dans le journal" et il demande confirmation à sa femme qui confirme son propos et la télévision, dans l'avenir, allait prendre la place des institutrices. Zazie dit alors qu'elle va devenir astronaute, ce qui ravit Gabriel en disant à sa nièce "qu'il faut vivre avec son époque". Mais la petite lui dit qu'elle ambitionne... "d'emmerder les martiens". Il trouve que sa nièce ne manque pas d'idée. Avant d'aller se coucher, Zazie demande à son oncle de lui offrir le cinémascope, mais il lui dit qu'il ne peux pas l'accompagner car il prend son travail à 23h00. Mais elle dit qu'elle peut y aller avec sa tante. Mais Gabriel dit qu'Albertine se sort jamais sans lui. Albertine va coucher la petite qui s'est endormie rapidement. Gabriel lui dit de faire attention à ce que la petite ne le réveille pas car "les enfants se lèvent tôt". Alors qu'il se prépare pour se rendre au travail, Turandot entre dans l'appartement et signifie à son locataire son mécontentement d'avoir Zazie chez lui car non seulement elle va pervertir le quartier, mais il insiste sur le fait qu'il "ne veut pas chez lui d'une petite salope qui dise des cochoncetés", alors que Gabriel lui fait comprendre que son avis lui importe peu. En disant cela, Turandot casse la table en marbre qu'il y a dans le salon, provoquant un boucan d'enfer, ce qui réveille Zazie en demandant ce que "le bistrot fait là". Son oncle lui explique que Turandot est le propriétaire des lieux et qu'il est sympa, ce à quoi Zazie réponde "sympa, mon cul". Gabriel raccompagne Turandot à la porte, celui-ci dit à son locataire qu'il "l'a entendu son mon cul", ce à quoi Zazie réplique en disant que c'est pas beau de rapporter pendant qu'Albertine la prend dans ses bras pour la remettre au lit alors que Gabriel lit dit d'arrêter de dire des "cochoncetés".
    Le lendemain, Zazie se réveille de bonne heure, vérifie que son oncle dort. Elle s'habille rapidement avant de quitter l'appartement. Elle descend et voit Turandot ranger des bouteilles de vin. Elle décide de lui jouer un tour en prenant une bouteille et la pose à l'autre bout du bistrot. Il est surpris par la chose et quand il se rend compte que Zazie quitte les lieux, il tente de la retenir avant de partir à sa poursuite. Elle le fait tourner en bourrique prend la fuite en courant. Il la suit jusqu'à une fanfare et là, elle commence à faire un scandale en disant qu'elle ne veut pas aller avec lui, alors que Turandot explique à l'assistance qu'il ramène la petite à ses parents. Elle dit aussi qu'il lui a tenu des propos qu'elle n'ose pas répéter. Cependant, elle dit quelque chose à l'oreille d'une dame qui gifle Turandot avant de le répéter à son voisin et ainsi de suite. Alors ce cela conduit à un attroupement, Turandot, et ensuite Zazie, parviennent à quitter cette foule. Turandot, qui a eu une peur bleue, retourne vers son restaurant. Et une fois arrivé, il se sert des verres pour se remettre de sa mésaventure avant de songer à prévenir Gabriel que sa nièce "a mis les bouts". Les deux hommes sortent et Gabriel lui demande s'il n'a pas eu peur quand il a été pris pour un satyre et il dit à son locataire qu'il n'a pas eu aussi peur depuis les bombardements, alors que Gabriel et Ferdinand Gridoux, le cordonnier dont la boutique de trouve à coté du restaurant et qui se joint à eux, n'ont pas eu peur des bombardements.
    Pendant ce temps, Zazie est parvenue à gagner une entrée de métro, mais comme celle-ci est fermée avec un panneau "Grève" placée devant, elle se met alors à pleurer. Au même moment, un homme bien habillé la voit et va à sa rencontre. Il lui tend un mouchoir pour qu'elle puisse sécher ses larmes et lui raconter la raison de son gros chagrin. Si elle accepte le mouchoir elle lui demande pourquoi elle devrait lui parler de ses soucis. Celui-ci lui dit qu'il aime les petites filles et les petits garçons, ce à quoi Zazie réplique par "vous être un gros dégueulasse", ce qui choque l'homme en question. La petite accepte de le suivre et ils se retrouvent "au marché aux puces" au nord de Paris. L'homme explique à Zazie qu'on trouve tout ce qu'on veut ici, ainsi de bons restaurants préparant d'excellentes moules-frites, et elle lui demande si on peut trouver des blues jeans, ce à quoi l'homme répond par l'affirmative. Il la conduit alors vers un stand qui peut vendre des blues jeans, demande à un vendeur qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau s'il vendait des blues jeans. Ce à quoi le vendeur répond par l'affirmative. Il achète pour Zazie une paire de blue jeans, lui demande si elle a faim. Ils se rendent dans un restaurant, l'homme, qui se fera appeler Petro Surplus, demande à Zazie si elle veut manger des frites et des moules. Elle lui répond qu'elle veut les deux alors que lui commande un muscadet. Alors qu'elle a déjà fini ses frites, Petro n'a toujours pas touché à son verre et Zazie lui dit que son père aurait déjà bu ce verre depuis longtemps. Elle commence à lui raconter son histoire plus particulièrement la disparition de son père qui a été assassiné par sa mère. Pendant qu'elle raconte son histoire en mangeant ses moules en posant violemment les coquilles dans son assiette qui produisent des projections d'eau sur les vêtement de Petro Surplus qui s'active à retirer les tâches de son veston et de sa chemise. Alors qu'il est pratiquement sous la table pour se protéger, Zazie en profite pour récupérer le blue jeans qu'il avait posé sur un porte-manteau derrière lui et prend la fuite en courant. Sur la route, elle s'imagine vivre une course poursuite avec Petro Surplus pour la récupération du blues jeans. Et cette course poursuite la conduit dans plusieurs coins de Paris, dans les galeries marchandes couvertes, une course-poursuite en voiture en compagnie d'une bombe ou des mauvais tours que Zazie serait susceptible de lui jouer avec un téléphone qui explose ou un amant géant qui cloue sur un pilier qui soutient le viaduc du métro. Alors qu'elle imagine tout ça, elle ne se rend pas compte que Petro Suplus est à ses côtés et qu'il lui a pris le blues jeans des mains qu'elle reprend aussitôt avant de se diriger vers la même fanfare que le matin-même en procédant de la même manière. Seulement Petro Surplus parvient à mettre l'auditoire de son côté en disant que c'est un honnête commerçant qui s'est fait voler une paire de blues jeans. L'assistance prend alors fait et cause pour l'homme.
    Zazie entre chez son oncle, qui finit sa nuit dans sa chambre, accompagné de Petro Surplus qui se fait passer pour un inspecteur de police. Il souhaite parler à Gabriel et pendant que Gabriel se réveille, Zazie parvient à soustraire le blue jeans et demande à Albertine de l'accompagner dans sa chambre pour ne pas écouter les conneries que le flic pourra raconter. En effet, Petro Surplus souhaite poser des question à Gabriel et il lui explique qu'il a trouvé la petit en train "de faire le tapis aux marchés aux puces" et qu'il doit sûrement "vivre de l'exploitation des petites filles" et que la petite lui a dit qu'il était veilleur de nuit. Gabriel explique qu'il est artiste et qu'il a dit cela à la petite pour ne pas avoir a essuyer des questions. Petro Surplus émet l'hypothèse que Gabriel serait "homosexuel", ce qui fait rire Gabriel. Albertine est derrière la porte et écoute l'échange entre les deux hommes, Zazie sort de sa chambre, vêtue de son jean et demande à sa tante ce qu'est un homosexuel, ce à quoi répond Albertine en disant que "c'est un homme qui porte des blues jeans". Zazie rentre dans le salon, suivie de sa tante, et le soi-disant flic tombe sous son charme. Il commence à lui poser des questions sur ses activités professionnelles. Et quand il demande à quoi consiste l'activité de ménagère, Gabriel le prend par le col et le fond du pantalon en lui disant que cela "consiste à vider les ordures" et il jette le faux flic par la fenêtre, qui se trouve attablé à la terrasse du restaurant et dont Mado sert un plat de spaghetti qu'il s'empresse de déguster. Au même moment, Charles arrive et qui est accueillit par Mado car la veille, Gabriel l'a invité à déjeuner. Alors qu'elle se rend chez Ferdinand Gridoux pour lui servir son plat principal, elle est sur son nuage blanc et énumère les qualités qu'elle voit en Charles. Alors que Gridoux est en pause déjeune, Petro Surplus lui demande de lui vendre une paire de lacets, mais celui le lui refuse car il est en pause et qu'il est un flic qui dit des racontars à propos de Gabriel, qui est apprécié dans tout le quartier. Mais Petro Surplus lui explique qu'il a raccompagné la petite fille perdue à ses parents et qu'il est lui-même perdu, ignorant son identité, ce qui surprend et attriste Gridoux.
    En début d'après-midi, Zazie, en compagne de son oncle et Charles, se rende sur la Tour Eiffel. Alors que l'ascenseur est investi par un groupe de touristes bruyants, Gabriel fait preuve d'un peu d'autorité pour avoir le calme, ce qui charme quatre jeunes filles Allemandes. Zazie ignorait que son oncle parlait les langues "forestières" et il lui explique que lui non plus le savait pas, mais que c'est un coup d'artiste. Une fois arrivé sur sommet de la Tour, Zazie n'est pas vraiment impressionnée par le paysage et par la hauteur. Elle se penche dangereusement en indiquant à Charles qu'elle voit son taxi. Gabriel la retient, mais il perd ses lunettes en cours de route, qui tombent sur le nez qu'un gouvernante qui assise en bas, qui lisait un magazine dans le mauvais sens avant cela. Gabriel commence alors à ce perdre dans un monologue alors que sa nièce et Charles s'apprêtent à descendre de la Tour en empruntant les escaliers. Au cours de cette descente, Zazie questionne Charles sur son oncle afin de savoir si celui-ci était homosexuel parce qu'il se met du parfum et sur les choses de la vie, ce qui le met très mal à l'aise. Alors que Gabriel déambule sur la Tour en faisant son monologue, il le finit en quittant la Tour en empruntant un ballon à baudruche, atterrit à côté de la gouvernante dont il reprend les lunettes tout en lui laissant le ballon, ce qui la ramène en enfance avec les enfants dont elle a la charge. Il rencontre Fédor, un chauffeur de car de tourisme qui lui propose de prendre place à bord après avoir récupéré tous ses passagers, mais Gabriel refuse poliment son invitation.. Charles atteint le pied de la Tour et dit à Gabriel qu'il "ne veut plus de cette gamine dans son taxi", ce qui désespère Gabriel. Il lui cours après en laissant tomber sa glace et Zazie, arrivée au pied de la Tour, demande à son oncle d'avoir une glace.
    Ils sont dans l'obligation de rentrer à pied car Charles parti, le métro en grève et une circulation automobile plus qu'encombrée, il leur sera difficile de trouver un taxi. Zazie attend toujours une réponse à sa question et Gabriel comprend le supplice de son ami. Il dépose la petite qu'il portait jusque-là et pour signe de désapprobation car elle n'a toujours pas de réponse à sa question, elle lui donne un coup de pied. C'est à ce moment là que Madame Mouaque, une veuve, intervient dans le conflit entre Gabriel et sa nièce en disant à la petite qu'elle ne doit pas maltraiter les adultes. Zazie, mais également Gabriel l'envoient promener, mais elle s’incruste dans la conversation en faisant remarquer que Gabriel est un mauvais éducateur pour sa nièce, utilise un langage grossier. Tous trois se trouvent sur les quais de Seine et Petro Surplus, qui est devenu un agent de la circulation de la police nationale sous le nom de Trouscaillon , les voit et prend la veuve Mouaque pour Albertine. Il se dirige vers eux, mais un car de touristes s'approche d'eux et les quatre jeunes filles Allemandes qui ont été rencontrées plus tôt dans la journée, l'enlèvent. Zazie et Madame Mouaque assistent à la scène et appellent à l'aide. Le policier chargé de la circulation répond à leur appel et la veuve Moiaque, dont la voiture est disponible, prête sa voiture afin de retrouver Gabriel. Au cours de la route, les trois passagers prennent des autostoppeurs en cours de route et au cours de leur trajet, ils sont suivis par d'autres automobilistes et sans le savoir, ouvrent une nouvelle route. Pendant ce temps, Gabriel demande le programme des festivités, ce à quoi on lui répond une visite de la Sainte-Chapelle "un noyau de l'art gothique". Il demande à Fédor de trouver une solution pour mettre fin à son calvaire. Celui-ci change d’itinéraire pour rejoindre la Sainte-Chapelle le plus rapidement possible. Ils arrivent finalement à bon port (qui n'est pas la Sainte-Chapelle) et Gabriel en profite pour prendre la poudre d'escampette pour se rendre à la répétition dont il assure un sérieux retard. Un peu plus tard, la voiture de madame Mouaque entre dans le car de tourisme de Fédor et cela entraine une discussion animée.
    Gabriel arrive sur son lieu de travail avec un gros retard, il tente de rejoindre discrètement sa loge, mais cela est peine perdue. Il essaie de téléphoner à bistrot par trois fois, alors que Mado et Charles parlent de leur avenir. Il réussi à avoir Mado au bout du téléphone et il lui demande de prévenir Albertine de lui faire apporter la robe dont il a besoin pour son spectacle. Mado lui dit qu'elle ne peux pas le faire parce qu'elle est toute seule au bistrot, mais Gabriel lui dit de virer les clients et de fermer boutique pour faire sa commission. Elle lui apprend que seul Charles est présent et qu'il lui "parle marida", ce qui ravit Gabriel qui les invite à l'occasion à son spectacle. Il demande également si Zazie était rentrée, mais à ce moment-là, la petite se manifeste à lui. Elle lui dit qu'il l'a abandonnée avec une vieille folle avant de prendre possession du piano et de provoquer indirectement un incendie dans la salle. Mado monte voir Albertine pour lui transmettre le message de Gabriel et en lui annonçant la nouvelle de son mariage prochain, ce qui ravit Albertine, même si elle ne le montre pas. Alors que Mado se confie à Albertine, Trouscaillon assomme Mado et se fait passer pour elle. Cependant, Albertine se prépare pour aller rapporter la robe à son mari en laissant son "amie" dans la pièce. Trouscaillon se dépêche de prendre le volant et de suivre la jeune femme. En cours de route, il tombe sur madame Mouaque qui l'embrasse avec passion, contre son corps défendant. En attendant le début spectacle, Zazie déambule dans les rues peu sûres du quartier, tombe sur madame Mouaque qui n'a pour seul sujet de conversation l'amour mais Zazie la quitte rapidement, mais la fatigue la gagnant, elle s'assoupit brièvement sur une voiture. Les amis de Gabriel se préparent à aller le retrouver. Ils se retrouvent tous dans sa loge, mais celui-ci est leur annonce qu'il a le trac et que c'est pour cela qu'il se sent mal. Gabriel est sur scène alors que sa femme remet de l'ordre dans sa loge. Trouscaillon y pénètre pour tenter de la séduire, mais cela ne fonctionne pas car elle se prépare à quitter les lieux. Zazie fait irruption dans la loge et Albertine lui dit qu'elle va chercher sa valise. Le spectacle prend fin dans un joyeux brouhaha. Trouscaillon discute avec Fedor du numéro de Gabriel qui ne se renouvelle pas, car il n'a pas exploité à fond sa trouvaille, à la différence de Trouscaillon. Les autres sortent et Gridoux reconnaît le satyre du matin en lui demandant ce qu'il avait fait de ses moustaches, ce à quoi il répond qu'elles sont restées chez lui. Deux policiers se présentent et l'arrêtent pour tapage nocturne, au grand désarroi de la veuve Mouaque.
    Après le spectacle, ils se retrouvent tout dans un restaurant dont la spécialité culinaire est la choucroute. Alors que Turandot porte un toast au spectacle de Gabriel et au prochain mariage de Charles et Mado, il brise un verre, madame Mouaque se morfond sur son sort et les jeunes filles Allemandes n'apprécient pas la choucroute qui leur est servie. Chose que le maître d'hôtel prend très mal. Turandot brise encore une coupe de champagne, ce qui lui faut d'être mis à la porte du restaurant. Gabriel réplique à cela en envoyant un coup à un membre du personnel, alors que Turandot réussit à récupérer un panneau de sens interdit pour le lancer sur la vitrine du restaurant. À ce moment-là, une bataille de choucroute s'engage entre des clients un peu remuants et le personnel du restaurant. Au cours de la bataille, Gabriel et ses amis, en plus d'humilier le personnel du restaurant en les mettant KO au cours de la bagarre, détruisent la décoration du restaurant, mais Zazie, fatiguée par sa longue journée, n'assiste pas à la bataille, bien qu'elle envoie son assiette de choucroute à la tête de Turandot. Suite à cela, une armée de chemises noires, conduite par Trouscaillon, se présente et celui-ci commence à faire un discours. La joie de madame Mouaque est lisible et elle court vers lui avant de se faire tirer dessus. Une fois le discours fait, ses hommes pénètrent dans les lieux et un nouveau combat s'engage entre les amis de Gabriel. Lui et ses amis les plus proches alors que Zazie, trop fatiguée, (Turandot, Mado, Charles, Gridoux et Zazie) prennent la fuite par un système d'évacuation souterrain. Ils sont accueillis par Albertine qui dit à Gabriel qu'elle va conduire la petite à la gare. Alors qu'ils regagne le bistrot par le sous-sol, ils s'aperçoivent que la grève du métro vient de prendre fin.
    Zazie qui voulait prendre le métro, le prend, mais comme elle dort dans les bras de sa tante, elle ne s'en rend pas compte. Le poinçonneur, ressemblant à Trouscaillon, arrive dans le wagon pour poinçonner les billets remarque Albertine, il passe devant, se disant que c'est peine perdu de vouloir la séduire. Jeanne, la mère de Zazie, se prépare en se plaignant de son soupirant du moment. Mais elle ne refusera pas de venir le rejoindre si l'occasion se présente de nouveau. Elle court pour avoir son train, tout comme Albertine qui lui tend Zazie et sa valise. Elles se disent au-revoir, et comme la petite est à moitié endormie, dit au revoir à sa tante en la prenant pour un homme. Sa mère l'interroge rapidement sur son séjour et lui demande si elle a pris le métro, ce à quoi sa fille répond par la négative. Mais elle lui dit que pendant ces deux jours, elle a vieilli. Le générique de fin est identique à celui du début.
  10. Noisettes
    Coucou chers lecteurs du Mag.
    Le mois dernier, nous avons laissé Boro qui regagne la France après avoir retrouvé sa cousine Maryika qui est la nouvelle étoile montante du cinéma allemand. Avant de la quitter pour une période indéterminée, il lui donne la pellicule des premières photographies qu'il a prises avec l'appareil photo que sa cousine lui a offert : un Leica. Mais ce que Boro ignore, c'est que les photographies qu'il a prises dans la boutique vont causer des ennuies à Maryika.
    Depuis son retour de Munich avec le présent que sa cousine lui a fait, Boro passe son temps libre à arpenter les rues des quartiers populaires de Paris en immortalisant sur pellicule les lieux de vie, les activités et les visages de la classe laborieuse de Paris. Mais depuis son retour de Munich, il entame une relation plus ou moins amoureuse avec la fille de sa logeuse, Marinette. Celle-ci est ravie de leur relation clandestine qu'elle entretient avec le locataire du septième, mais Boro, ayant toujours de forts sentiments pour Maryika et il se reproche le comportement qu'il a avec Marinette, sans pour autant y mettre fin.
    Mais s'il passe son temps libre à immortaliser sur pellicule les classes populaires et laborieuse de Paris et de sa proche banlieue, il se souvient de la conversation qu'il a eue avec sa cousine sur sa situation qui est loin d'être reluisante. Celle-ci lui a dit qu'il doit provoquer sa chance. Dans cette optique, il se présente tous les mardis et vendredis après-midi devant le Palais Bourbon, jour qu'il a nommé "les jours de Maryika", il guette les parlementaires et espère pouvoir prendre une photographie qui puisse lui assurer la gloire. C'est au cours de ces après-midis devant la Chambre des députés qu'il fait la connaissance de la comtesse Albina d'Abrantès. Elle l'a déjà repéré lors des après-midis où elle se rend chez sa cousine, épouse du ministre de la Guerre, pour prendre le thé. Elle invite le jeune homme à bord de son automobile, une Delahaye et lui dit qu'elle fait partie du grand monde et qu'elle connait du beau monde. Boro tente d'épater la comtesse avec ses connaissances sur la voiture, mais lui explique qu'il ne peut pas conduire car il a été victime d'un accident d'avion suite à un pari avec un ami et que c'est pour cela qu'il boîte. Il demande à la comtesse si elle peut accélérer, ce à quoi la comtesse, qui est une amatrice de vitesse, répond aussitôt en appuyant sur l'accélérateur. Ils passent à vive allure la Place de la Concorde, les Champs-Élysées, la Place de l’Étoile et le Bois de Boulogne. Ils arrivent dans l'avenue Foch et la comtesse s'arrête devant un hôtel particulier. Elle dit à Boro qu'elle vit dans cet hôtel particulier et qu'elle est mariée à un homme complaisant et qui se soucie du bonheur de sa femme, et fait comprendre ainsi au jeune homme qu'il peut se passer quelque chose entre deux, ce ne sera pas le mari le problème. Cependant, Boro refuse poliment l'invitation de la comtesse et quitte sa compagnie afin de retrouver sa garçonnière de la Porte de Charenton.
    Alors que Boro tente de provoquer la chance en se rendant deux fois par semaine aux abord du Palais-Bourbon, Maryika a quitté Munich pour s'installer à Berlin. Son premier film, L'aube des jours, a été plébiscité par le public et la critique. Elle a signé un contrat avec la UFA ce qui donne un nouveau tournant à sa carrière cinématographique. Mais malgré son succès, Maryika est sujette à des insomnies. Si la journée elle est entourée des équipes de tournages et de ses amis, le soir, elle est seule dans un grand appartement à Berlin et elle est tourmentée par ses démons, et dont l'agression dont elle a été victime à Munich de la part de deux SA fait partie. Elle songe à son cousin qui n'a pas tenu ses promesses et dont elle est sans nouvelles depuis son départ de Munich. Quand elle est dans cet état, elle téléphone à Wilhelm Speer, son metteur en scène, qui accourt aussitôt. Elle se souvent d'une violent dispute qu'elle a eue avec lui concernant son souhait de travailler avec la réalisatrice Leni Riefenstahl sur son dernier film, La lumière bleue. Speer lui dit que la réalisatrice ne s'intéresse qu'à son physique mais il semble que Maryika n'en a cure. Speer la laisse faire car il sait que Maryika lui reviendra tôt ou tard car elle a le rôle principal dans son dernier film, Shanghaï-Lily, mais la jeune femme lui est attachée. Et, effectivement, la jeune femme revient quelques jours plus tard.
    Un matin d'avril, à quelques jours de l'anniversaire de Wilhelm Speer, Maryika se présente dans une galerie d'art pour acheter un tableau d'un peintre d'admire Speer: Georg Grosz. La galeriste, Katia Stein, après avoir reconnu la jeune femme, la conduit dans l'arrière boutique pour lui apprendre qu'elle n'a plus de tableau de l'artiste en question car, depuis son exil dans le sud de la France, il envoie peu de toiles en Allemagne car il a décidé de s'exiler aux États-Unis et qu'il conserve ses productions pour son marchand d'art établi aux États-Unis. Maryika est déçue d'apprendre cela mais une voix masculine derrière elle lui apprend qu'il peut obtenir un tableau du peintre qu'elle recherche. La galeriste fait les présentations. L'homme fait partie d'une grande famille prussienne dont certains membres sont des collecteurs d'art, Friedrich von Riegenburg. Celui-ci tente de séduire la jeune femme qui refuse poliment ses avances. Il quitte les deux femmes et Maryika dit à son interlocutrice qu'elle n'apprécie pas ces manière pour le moins cavalières.
    Mais ce qu'ignore Maryika, l'entrée dans sa vie du Prussien signifie le retour dans sa vie des deux SA qui l'ont agressée à Munich: Heinrich et Kurt. Les deux hommes sont déjà sur ses talons, et quand Maryika s'en rend compte assez rapidement car Heinrich lui a fait savoir qu'ils étaient de retour. Ils l'interceptent dans la rue en lui annonçant qu'ils sont présents dans la ville à l'appel du préfet de la police. Ils décident de se rendre chez la jeune femme afin de remettre la main sur la pellicule des photographies qui ont été prises dans la boutique de Hoffmann au mois de novembre dernier. Maryika a beau leur dire que cette pellicule est en possession de son cousin en France, les deux hommes refusent de la croire. Et elle prend pour un viol l'irruption de ses deux hommes dans son appartement.
    Ils pénètrent dans son appartement pour commencer une fouille en ordre pour rechercher ce qu'ils veulent tout en rassurant la jeune femme qu'ils feront attention à ne rien abîmer au cours de cette fouille. La jeune femme demande le droit de téléphoner, ce qui lui est refusé. Heinrich fait savoir à la jeune femme qu'elle ne doit rien faire qui pourrait menacer sa vie car il est armé. Martha, la femme à tout faire de Maryika, est étonnée de voir la jeune femme en compagnie de ces deux hommes et lui annonce qu'il y a un visiteur qui l'attend. Maryika est étonnée car elle n'attendait pas de visite, mais elle est ravie de ce contre temps car elle pense que les deux SA n'oseront pas lui faire de mal s'il y a des témoins, Martha, qui a un fort caractère, tient tête aux deux SA. Maryika est escortée par Kurt qui la suit vers le bureau pour débrancher le téléphone alors qu'Heinrich commence à fouiller dans les meubles du salon. Kurt débranche le téléphone est commence à questionner la jeune femme sur le devenir des photos prises par son cousin lors de son escapade à Munich. Maryika répète qu'elle ignore ce que sont devenues ces photos car c'est son cousin qui les a. Il commence à lui poser des questions sur son cousin et plus particulièrement sur son adresse, ce à quoi Maryika répond qu'il n'a pas d'adresse fixe, ce que ne croit pas Kurt car il a fait sa petite enquête sur le personnage. S'il avait la pellicule, certaines photographies auraient fait la une des journaux du monde, ce qui n'est pas le cas. Pour eux, le film est resté en Allemagne et Maryika est la personne qui est la plus susceptible de l'avoir. Dans un accès de rage, la jeune femme se jette sur le SA pour lui asséner des coups sur le visage, et en une gifle, il la repousse violemment, et elle se cogne la nuque sur un meuble, ce qui lui fait perdre connaissance.
    Plusieurs heures plus tard, Maryika reprend ses esprits dans son lit, à ces côtés se trouve son visiteur, Friedrich von Riegenburg. Il explique à la jeune femme qu'il est venu la voir pour lui vendre un tableau de George Grosz et qu'il en a profité pour mettre en déroute les deux SA. Il est parvenu à désarmer Heinrich dont il garde l'arme comme un trophée. Maryika écoute son récit comme une petite fille. Mais quand elle s'apprête à sortir de son lit pour payer la créance qu'elle doit au Prussien pour le tableau, elle s'aperçoit que son secrétaire a été également fouillé. Et elle accuse clairement le Prussien qui est outré par cette accusation. Maryika lui explique le pourquoi du comment: Heinrich et Kurt ont fouillé les tiroirs et les meubles qui se trouvaient dans le salon et le bureau et ils n'ont pas pris la peine de remettre les choses dans l'ordre. Dans le cas du secrétaire, là où elle range tous ses documents importants, il a bien été fouillé, mais la personne qui l'a fouillé l'a fait discrètement. Le Prussien dit alors à la jeune femme qu'il défend les valeurs de la Grande Allemagne et lui demande où se trouve la pellicule afin qu'il puisse assurer sa sécurité. Dans le cas contraire, il ne peut rien pour elle.
    Pendant des heures, Friedrich von Riegenburg pose les mêmes questions à la jeune femme: pourquoi avoir acheté un appareil photographique chez Hoffmann ? Pourquoi a-t-il fait des photos dans la boutique ? Pourquoi est-il parti précipitamment de Munich? A quelle organisation ou parti politique sont destinées les photos et il précise à la jeune femme qu'il sait qu'elle a entretenu une relation pratiquement incestueuse avec son cousin. Après avoir donné les mêmes réponses aux mêmes questions, Maryika est à bout, mais elle se dit qu'elle ne doit pas parler de la commission dont elle avait chargé le groom de l’hôtel Régina Palast. Le Prussien la quitte un instant pour aller à la rencontre de Martha qui vient d'arriver et il allume toutes les lumières de l'appartement, alors que quelques minutes auparavant, il était plongé dans le noir. Avant de quitter l'appartement, il dit qu'il va la contacter pour l'inviter à des réceptions et de travailler leur relation et lui dit de ne pas résister ou de faire une bêtise.
    Une fois le Prussien parti, Maryika cherche dans son secrétaire la carte du Regina Palast et quitte son appartement pour aller passer un coup de téléphone. Il fallait qu'elle parle à Ruddi Reinecke pour savoir sil s'était bien acquitté de la commission qu'elle lui avait confiée. Elle trouve une cabine de téléphone à l'autre bout de la ville, pour éviter les filatures dont elle pourrait être la proie. Elle téléphone à l'hôtel et tombe sur le réceptionniste, Herr Rumpelmayer. Elle demande à parler au jeune groom. Celui-ci lui dit qu'il s'est bien acquitté de sa tâche. Après cette affirmation, la jeune femme déambule dans les rues animées des quartiers populaires de Berlin.
    Si Maryika est inquiétée par les SA à Berlin. Boro se lasse de son emploi de garçon de laboratoire. C'est un emploi qu'il estime mal rétribué et les fins de mois sont difficiles. Un jour, il fait un malaise et fait tout tomber sur son passage. Germaine Fiffre, la secrétaire de l'agence, est atterrée de voir le désordre qu'il a mis en tombant. Il va dans le bureau d'Alphonse Tourpe, le directeur de l'agence, pour lui faire part de sa frustration de se trouver enfermé dans un chambre noire alors qu'il souhaite faire des reportages et que sa jambe, qui est le souvenir d'une bagarre d'honneur à l'université de Pest, est loin d'être un handicap. Après avoir écouter les doléances de son employé, qu'il estime loin d'être intéressé par son travail car les tirages sont faits sans grand soin. Il accède à sa requête car tous ses photographes sont en reportage et qu'il a un reportage à faire. Les deux hommes chargent le matériel dans la voiture avant de partir en reportage.
    Alphonse Tourpe prend le volant de la Pegeot 201 et roule à vive allure. Boro lui demande où ils vont à cette vitesse et son patron lui apprend que le Président de la République, Paul Doumer, a été assassiné par un Russe et qu'ils vont prendre la photo du président mort. Il arrive à l'Hôtel Rothschild où le Président à été conduit. Tourpe et Boro parviennent à quitter la foule pour accéder à la chambre où le Président se trouve. Pendant que Boro charge en pellicule l'appareil photo de son patron, un Folding, Tourpe prend des informations sur l'assassin. Boro quitte son patron pour aller explorer les lieux et il tombe sur le photographe qui a pris LA photo du président mort : Béla Prakash, dit le Choucas de Budapest, un ami et un compatriote de Boro. Il lui dit qu'il tient le scoop de l'année et il donne rendez-vous à Boro Chez Capoulade afin de fêter dignement l'évènement. Après cela, Boro rejoint son patron et la foule qui vont suivre le convoi funèbre ver Beaujon. Alphonse Tourpe est furieux envers son assistant car celui-ci ne devait pas le quitter pour pouvoir assurer le réapprovisionner en pellicule du photographe. Il prévient Boro qu'il le vire s'il lui fait un autre coup pareil car il est tombé à cours de pellicule au milieu de l'évènement. Mais Boro lui dit qu'il a tout pris en photo avec son Leica. Et bien qu'Alphonse Tourpe soit sceptique sur la qualité des photographies d'un Leica, il accepte les photos de Boro, tout en espérant pouvoir en tirer quelque chose.
    Le soir-même, Boro honore l'invitation de son ami Prakash en se rendant Chez Capoulade, qui est le café ou leurs amis et compatriotes Hongrois se retrouvent pour parler du pays et surtout boire, ce qui est leur activité principale. Ce soir, c'est le Choucas de Budapest qui invite ses amis. Après avoir bien bu, évoqué les souvenirs liés au pays, ils commencent à discuter de la montée de la xénophobie qui se fait de plus en plus présente en Europe, Boro se rappelle alors de la scène à laquelle il avait assisté près du Café Luipold, à Munich. Il s'est mis également à penser à sa cousine qui est en Allemagne et il demande à Prakesh de lui prêter de l'argent afin de téléphoner sa cousine en Allemagne et qui peut être en danger. Il explique à son ami que les lettres qu'il a écrites à sa cousin lui sont revenues (alors qu'il ne lui a pas écrit une ligne depuis son voyage à Munich) et qu'il doit joindre sa cousine, celui-ci lui explique que si les lettres qu'il a écrites à sa cousine lui reviennent, c'est qu'elle l'a oublié. Boro insiste et Prakesh cède à la demande son ami. Il parvient avoir les renseignements pour qu'on lui donne le numéro de sa correspondante.
    Pendant qu'il était mis en attente, Boro pense entendre la mer au travers le combiné. Il se souvient alors de son père, habillé bleu horizon, qui lui apprend qu'il doit aller sur le front. Mais il dit à son fils que s'il écoute la mer, il pensera à lui. Sa rêverie est interrompue par Martha, la femme à tout faire de sa cousine. Il se présente et demande à parler à Maryika Vremler. Il entend la voix de sa cousine pour la première fois depuis son départ à Munich. Cette dernière lui demande pourquoi il n'a pas répondu à ses lettres, lettres qu'il n'a pas reçues. De plus, elle lui demande de ne pas faire publier les photos qu'il a pris chez Hoffmann à Munich pour sa sécurité à elle. De cette journée, il se souvient seulement du joli cœur de l'assistante du photographe qui a été victime de flatulences avant que le téléphone ne devienne muet.
  11. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Comme j'ai eu quelques soucis techniques avec le film que je voulais vous présenter ce mois-ci, la séquence sera consacrée à un petit historique du cinéma entre sa naissance, en 1895 et la création des premières cinémathèques en 1935 pour conserver ce patrimoine audiovisuel. Mais on estime à un tiers le taux de la production totale qui est arrivée jusqu'à nous.
    Pourquoi seulement un tiers de la production cinématographique pour la période 1895-1935 nous est-elle parvenue ? C'est la première question que je me suis posée et la réponse est à la fois simple et complexe. Elle est simple si on prend en compte les conditions de conservation des pellicules qui étaient loin d'être optimales. Mais elle est aussi complexe quand on sait que les pellicules utilisées étaient extrêmement sensibles à la lumière car elles étaient composées de nitrate d'argent qui, en plus d'être sensible à la lumière, est un composant chimique instable et inflammable. L'incendie du bazar de la Charité, en 1898 et qui a fait de nombreuses victimes dans la bourgeoisie et l'aristocratie européenne, est un parfait exemple de la dangerosité du nitrate d'argent car rien ne peut mettre fin à l'incendie qui se consume de lui-même.
    Si la pellicule sur laquelle sont tournés les films est sensible à la lumière, à l'air et sa composition chimique instable, les conditions de conservation de l'époque ne prennent pas en compte ces spécificités. Ces pellicules sont entreposées dans des endroits exposés à la lumière, humides et chauds. Si des pellicules sont conservées de cette manière, elles peuvent se désintégrer. Et si cela n'est pas le cas, ce sont les images qui disparaissant partiellement ou totalement de la pellicule. Cependant, entre 1895 et 1935, il est fait des copies de films qui sont envoyées un peu partout en Europe et aux USA et avec des copies plus ou moins bien conservées, il a été possible de restaurer des films dans un état déplorable. C'est ce qui est arrivée avec la restauration en couleur du film de Georges Méliès, Le voyage dans la lune. Ce film a été tourné en 1902 et on savait qu'il avait existé une version couleur du film. Mais cette version était introuvable en France. En 1996 ou 1998, la cinémathèque de Barcelone transmet à une société, Lobster, un bobine d'un film qui est répertorié comme étant la version couleur du film de Méliès. Mais la bobine arrive dans un tel état à Paris qu'il va falloir douze ans de travail de restauration pour que le film revive. Dans cette version couleur, il a manqué des scènes qui ont été comblées avec la version noir et blanc du film que détenait la petite-fille du réalisateur. La version couleur, après un travail de restauration de douze ans, est présenté au public au festival de Cannes en 2011.
    Le cinéma naît en 1895 et les premières projections se faisaient dans les foires avant la création des salles de cinéma. Et si le public était fasciné par ce procédé technique, il était également fasciné par les films colorisés. Les films, tournés sur des pellicules noir et blanc, sont colorisés à la main à l'aide de pochoir, c'est-à-dire que chaque image est colorisé à la main avec un pochoir qui empêche de coloriser une autre partie de l'image. Le premier film tourné avec une pellicule couleur (et non colorisé) est un film de Léon Gaumont sur la plage de Trouville en 1909. D'ailleurs, Léon Gaumont au début de la décennie 1910, met au point un appareil sonore, le phonographe, pour prendre le son en direct lors d'un tournage de film. Mais cette technologie est hors de prix pour les salles de projection, ce qui fait qu'elle est oubliée avant l'avènement du cinéma parlant à la fin des années 20 aux USA, car la technique ne permettait pas la réalisation de film parlant.
    Le cinéma, à des débuts, propose au public des tranches de vie quotidienne. Des sorties d'écoles ou d'usine, le quotidien des marchands des Halles, des images des inondations de Paris de janvier 1910 (et j'adore ces images), la sortie des parlementaires du Palais-Bourbon, les inaugurations que fait le président de la République. En parallèle se développe une industrie du spectacle avec des artistes venant du music-hall ou du théâtre qui se lancent dans l'aventure de l'image. Des long-métrages commencent à voir le jour. Le public répond présent. Cependant, le public se lasse de voir des films avec les mêmes trames et les maisons de production commencent à détruire leur collection pour donner un signal fort au public : ne plus projeter les mêmes films. C'est une raison supplémentaire qui explique la disparition d'une grande partie du patrimoine cinématographique de l'époque. De plus, dans les années 20, Georges Méliès, en proie à des difficultés financières, décide de détruire toute sa production. Il creuse un trou dans son jardin, y met toutes ses pellicules et y met le feu.
    Avec la création cinématographique qui se développe se pose la question de la conservation des films de manière plus rationnelle et pour sauvegarder un nouveau patrimoine culturel que sont les films (courts-métrages, actualités filmées, tranche de vie quotidienne...). C'est dans cette optique que sont créées les cinémathèques dont la mission est de conserver ce patrimoine audiovisuelle (le cinéma parlant arrive en Europe au début des années 1930). Mais pour de nombreux films, la création des cinémathèques arrive trop tard, et pour certains, c'est une chance pour pouvoir être sauvés des ravages du temps.
    Voilà les raisons qui expliquent pourquoi il y a peu de films datant de la période 1895-1935 qui sont arrivés jusqu'à nous. Et on découvre, au cours de restauration de vieux films, des films inconnus de la filmothèque de grands acteurs et réalisateur, et je pense plus particulièrement à un film de Charlie Chaplin. Il commence sa carrière américaine en 1914 avec la société cinématographique Keystone. De nombreux films de la société, quand ils n'ont pas été détruits par le temps, ont été dispersés. Et en France, la société Lobster a restauré une partie des films de cette société, qui contenait les premiers films de Chaplin comme acteur. Et au cours de la restauration des films, il est découvert un film qui n'est pas répertorié dans la filmographie de l'acteur. C'est sur cette note positive que la séquence prend fin.
  12. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs du Mag'
    Le mois dernier, nous avons fait la connaissance de Sylvain Chomet avec son premier film d'animation qu'est La vieille dame et les pigeons, film sorti dans les salles en 1998. En 2003, il récidive avec un autre film d'animation, qui est une production franco-belgo-quebécoise, dont le titre est Les triplettes de Belleville (et non, ce n'est pas le quartier de Belleville à Paris dont il est question ici). La particularité de ce film, bien qu'il soit, si l'on peut dire, muet dans le sens où les personnages ne dialoguent pas entre eux, c'est que le son tient une place de premier plan ainsi que la musique. De plus, tout le long du film, on retrouve quelques clins d’œil à l'univers du cinéaste Jacques Tati.
    Le film débute dès le générique de celui-ci. En effet, on voit un rideau qui se lève sur l'écran (ce cela existait encore dans les cinéma dans les années 40) avec un accompagnement musical relativement swing. Par un jeu de contre-plongé, on voit des bâtiments immenses et plus on descend, plus on voit des limousines s'arrêter devant une salle de music-hall devant laquelle sont amassés des gens, dont on ignore s'il s'agit d'admirateurs, les raisons de leur présence, mais on voit qu'ils sont enthousiastes. Ceux-ci accueillent des spectateurs qui semblent être de marque, car il est dressé entre la sortie de la limousine et la porte d'entrée de la salle un tapis rouge, venus pour assister à ce qui semble être une première d'une représentation musicale. Ces spectateurs de marque se trouvent être des spectatrices bien en chair et qui sont affublées d'un cavalier aussi fin et petit qu'elles sont grandes et enrobées. Trois jeunes femmes, les Triplettes de Belleville qui est le nom de leur formation musicale, se produisent sur scène et ont un accueil chaleureux de la part de leur public. Elle sont accompagnées d'un orchestre pour le moins enthousiaste et on aperçoit que le chef d'orchestre sous les traits de Charles Trénet, jeune qui dirige de manière dynamique l'orchestre. À la guitare se trouve Django Reinhardt qui peut se permettre de fumer une cigarette tout en jouant de son instrument. Joséphine Baker entre en scène à la demande des Triplettes, mais très vite, son costume à base de bananes est pris d'assaut par les cavaliers des spectatrices qui se sont transformés en singes à la vue des bananes, et Joséphine doit quitter la scène. Quelques minutes après son départ, Fred Aster, avec son célèbres numéro de claquettes, entre en scène, fait quelques pas, mais soudainement, ses chaussures prennent vie et elles dévorent le danseur en emmenant avec elles dans les coulisses ses restes. Le tour de chant des Triplettes prend fin subitement avec l'entrée sur scène d'une danseuse très grande et énorme qui fait trembler la salle avec son numéro.
    Le spectacle s'interrompt, et, apparemment, avait été diffusé à la télévision. Deux personnages sont alors visibles : une dame âgée et un jeune garçon qui doit être son petit-fils. La vieille dame demande au jeune garçon si le film a pris fin et un interlude musical commence. Le jeune garçon, Champion, a une mine pour le moins triste, mais quant il voit le pianiste, son regard prend vie, ce qui n'échappe pas à la grand-mère, madame Souza. Le soir même, elle sort le piano qu'elle a du grenier, pensant que cela pourrait l'intéresser. Mais cela n'est pas le cas. Quelques jours, plus tard, elle lui offre un chiot, prénommé Bruno, heureux de l'avoir dans un premier temps avant de retomber dans sa mélancolie. Ensuite vient d'achat d'un train électrique qui intéresse grandement le garçon, mais comme le reste, il retombe dans sa mélancolie et s'en désintéresse. Mais en lisant son journal, madame Souza, elle remarque qu'une partie de la rubrique sportive a disparu et elle s'interroge sur cette disparition, et le jeune garçon baisse alors les yeux et retourne à son train électrique. Quelques jours plus tard, en rangeant la chambre de son petit-fils, elle découvre un cahier caché sous le matelas du lit dans lequel figure des coupures de presse traitant du cyclisme. Elle remet le cahier en place, pensant avoir trouver ce qui pourrait faire sortir de sa torpeur le petit garçon et quelques jours plus tard, en rentrant de l'école, celui-ci découvre un vélo. Son visage s'illumine alors et il fait des tours et des tours de vélo dans le petit jardin de la maison qui est isolée avec au loin une vue sur ce qui semble être la Tour Eiffel
    Quelques années plus tard et une urbanisation dense autour de la petite maison de madame Souza, le jeune Champion est devenu un cycliste qui s'entraîne activement afin de participer pour la première fois au tour de France sous la houlette de sa grand-mère, madame Souza. Lors d'un passage devant une maison, un discours télévisé du Président de la République, qui a les traits du général de Gaulle, invite les Français a encourager sur les routes du pays les participants au Tour de France. Pendant qu'il s'entraîne, Bruno, le chiot, est devenu un chien obèse partage son temps entre les attendre devant la porte d'entrée de la maison et la chambre de Champion, à l'étage, dans laquelle il va en entendant au loin l'arrivée des trains qui passent devant la fenêtre pour aboyer dessus (depuis que le train électrique de Champion lui a roulé sur la queue). En plus, il connaît les horaires des passages des trains et il ne rate jamais. L’entraînement de Champion est rudimentaire avec des moyens rudimentaires. Une fois son entraînement terminé, les soins post-entraînement sont donnés avec des outils pour le moins rudimentaires : fouets et tuyaux d'aspirateurs pour le passages des mollets et brosses pour le massage dorsal. Une fois ces soins effectués, sur la table du salon, le jeune cycliste prend place pour prendre son repas à une place spécialement réservée : un siège sur une balance qui est relié à un réveil qui indique la quantité de nourriture que celui-ci absorbe. Madame Souza range dans la cuisine ses instruments de fortune avant de revenir avec le repas du jeune homme. Pendant qu'il mange, sa grand-mère répare de manière rudimentaire les roues du vélo et Bruno a un œil sur le réveil de Champion car il attend impatiemment de pouvoir manger les restes de son assiette. Un fois le réveil indiquant la quantité de nourriture absorbée par le jeune homme, celui-ci donne ce qu'il reste au chien qui en est plus que ravi et se dirige vers le phonographe pour le faire fonctionner via un système qui lui permet de l'entraîner à l'intérieur de la maison. Le disque qu'il installe sur le phonographe est alors en route est celui de l'accordéoniste Roberte Rivette, qui a les traits d'Yvette Horner. Une fois sa gamelle terminée et en entendant au loin l'arrivée d'un train, Bruno se dépêche de monter dans la chambre et faire ce qu'il fait habituellement, alors de madame de Souza débarrasse la table, elle s'étonne de ne plus entendre de musique et en se dirigeant vers le salon, elle voit que Champion s'est endormi au guidon du phonographe. Elle le monte dans la chambre et le couche dans son lit en s'arrêtant quelques instants sur les photos accrochés au mur, près du lit. Bruno prend place dans le lit aux côtés de Champion pour la nuit. Bruno rêve qu'il se retrouve sur une sorte de machine à vapeur en mouvement, passe devant un bâtiment qui ressemble énormément à la maison de madame Souza et à la fenêtre de celle-ci, les voyageurs des trains que Bruno a déjà côtoyés quand le train dans lequel ils étaient passait devant la fenêtre de la chambre de Champion.
    Bruno se réveille en sursaut, mais sur le toit d'un camion, avec à ses côtés, madame Souza, assise sur un transat et tricotant. L'ambiance autour de lui est une ambiance festive et il s'avère qu'ils se retrouvent sur le toit du camion-balai du Tour de France, ce camion se trouve à la fin du peloton et qui est chargé de récupérer les coureurs abandonnant le Tour parce que la fatigue les submerge. Madame Souza tient à l’œil, avec une longue vue, la performance de Champion, son petit-fils portant le dossard 69, bien que celui-ci soit au milieu du peloton et qui a accepté une gourde remplit d'eau que lui propose un supporter. Sur les routes du parcours, des milliers de personnes encouragent les coureurs, ainsi que le journaliste qui suit la course. Roberte Rivette, l'accordéoniste, est également présente au sein du peloton pour encourager les coureurs, avec son matériel. Alors que le peloton commence à se distendre sur la route qui monte vers un col avec le camion-balai qui ferme la marche, un homme en noir, inquiétant au premier abord, est présent sur les lieux, et une fois le dernier cycliste passé, lance sur la route des clous sur lesquels le camion-balai me manque pas de rouler. Il quitte les lieux avant l'arrivée du camion-balai. Le camion-balai arrive quelques minutes plus tard et il roule sur cette route cloutée, ce qui oblige le chauffeur de changer la roue dont le pneu a été crevé. Alors qu'il se commence la réparation, lui et madame Souza voient passer un véhicule qui ressemble étrangement au leur. Madame Souza pousse le chauffeur à changer la roue le plus rapidement possible, en utilisant son sifflet, mais quand le chauffeur sort la roue de secours, celle-ci crève aussi tôt. Pendant ce temps, la voiture-balai intruse, avec à son bord l'homme en noir qui a jeté les clous sur la route et son acolyte qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau au volant du véhicule, suit le peloton et récupère deux coureurs ayant abandonné la course et qui se trouvent sur le bord de la route et Champion est le dernier coureur a abandonné la course, qui monte dans le camion-balai. Pendant ce temps, madame Souza et le chauffeur écoutent le déroulement de la course à la radio quand madame de Souza a soudain une idée pour tenter de reprendre la route : elle appelle Bruno pour qu'il vienne vers elle. Alors que le peloton est arrivée aux portes de Marseille, avec le vainqueur de l'étape qui est entouré par les représentantes des sponsors de la course sur le podium, des sponsors ressemblant étrangement à la marque de fromage fondue qu'est La Vache qui rit. Finalement, la voiture-balai officielle arrive à l'entrée de la ville mais ne peux pas aller au delà car le camion de Roberte Rivette est coincée sous un pont. L'attention de madame Souza est attirée par le camion-balai qui est caché dans un coin et avec un coup d’œil au chauffeur, se dirige vers ce véhicule abandonné. Une fois arrivée, elle le découvre vide, mais remarque que son petit-fils a perdu la casquette qu'il portait. Elle la récupère et la fait renifler à Bruno pour qu'il puisse retrouver la piste du jeune cycliste. Cela conduit madame Souza vers un paquebot et quand le chien, dans son élan, s'approche d'un paquebot qui est sur le départ. Elle doit retenir le chien pour que celui-ci ne se noie pas en voulant partir à la poursuite du paquebot. Elle décide de louer un pédalo pour aller à sa poursuite.
    Après plusieurs jours en mer, et après avoir affronté une violente tempête, madame Souza et Bruno débarquent dans une ville qui ressemble à une grande ville de l'est des États-Unis, toujours sur les talons des malfrats que Bruno piste avant de les perdre dans un embouteillage. Les deux hommes en noirs conduisent les trois cyclistes vers ce qui semble être le quartier français de la ville, dans les locaux d'une organisation plutôt louche sous couvert de production viticole, dont la devise est vino in veritas. En effet, les deux hommes conduisent leur patron à l'endroit où les hommes sont parqués et celui-ci fait comprendre qu'il est satisfait de la chose avant de se rendre auprès de son ingénieur qui met au point une machine à pédale. Après avoir erré dans la ville à la recherche du jeune homme, madame Souza et Bruno prennent place dans un restaurant pour prendre une petite collation, mais doivent quitter les lieux quand ils voient qu'ils n'ont plus d'argent. Ils passent le début de la nuit sous un pont, installés près d'un feu. Madame Souza trouve les reste d'une roue d'un vélo et commence à taper dessus avec des baguettes. C'est à ce moment que trois vieilles dames, en entendant le rythme qu'elle donne à son tapage, viennent à sa rencontre tout en chantant. Après cette rencontre musicale, les trois vieilles dames prennent madame Souza et Bruno sous leur aile et les conduisent chez elles. Leur petit deux pièces, décoré avec des souvenirs du passé, entre des instruments de musique accrochés sur le mur du salon, des photos et de prix, une affiche indiquant qu'elle sont les Triplettes de Belleville et des images de films de Jacques Tati, se trouve dans un immeuble dans un quartier populaire et près proche d'une voie de chemin de fer, qui indique que Bruno reprendra son activité, mais à des fréquences plus élevées, et qui est mal entretenu. Les trois vieille dames vaquent à leurs occupations habituelles. L'une d'elle se prépare le repas en allant chercher les matières premières. Alors que l'une est allée faire les courses, madame Souza pour s'occuper essaye de raccorder le piano et elle se met à chanter. Pendant ce temps, la troisième des triplettes se dirige vers un étang et les habitants du lieu, sentant sa présence, partent vite se cacher dans les eaux. Elle jette dans l'étang une sorte de bâton de dynamite et s'installe en attendant que son filet à pêche se remplisse de grenouilles. Une fois ce filet plein, elle retourne chez elle pour y préparer le repas. Bien que madame Souza vive en France, elle n'a jamais mangé de grenouilles et est surprise par ce repas hors du commun. A la fin du repas, elle aide pour débarrasser la table et on lui fait comprendre que rien de doit être mis dans le frigo. On lui fait comprendre que l'aspirateur ne doit pas être utilisé car elle s'apprêtait à le passer dans le salon. Un peu plus tard dans la soirée, pendant que les triplettes se préparent pour aller se coucher, elle prend un journal disponible pour le lire, mais on lui fait comprendre qu'elle ne doit pas y toucher. Les triplettes sont au lit devant un film de Jacques Tati tandis que Bruno, qui a pris peur à cause d'une grenouille qui a survécu à la préparation culinaire, sort de son assiette pour aller se cacher sous le sofa, cherche la grenouille. C'est madame Souza qui la trouve et la passe par la fenêtre pour qu'elle puisse reprendre sa liberté, mais elle est écrasée par un train qui passait au même moment, ce qui rend fou Bruno qui aboie encore plus violemment et qui est coupé par la fenêtre guillotine qui se rabat brutalement. Après ça, il prend place aux côtés de sa maîtresse pour la nuit.
    Les mois s'écoulent. Dans le quartier français, le chef de l'organisation, en plus d'être un fin connaisseur dans le domaine du vin, vérifie la mise en fonctionnement de la machine à pédaler avec les coureurs cyclistes dessus. Madame Souza a été admise dans la formation musicale des Triplettes et celles-ci doivent faire un spectacle dans un grand restaurant. Bruno est présent, et après avoir avoir été mis dehors de la cuisine par le chef de rang, trouve une place entre deux tables. Alors que les triplettes font leur show avec les objets qui ont été interdits à leur invitée, Bruno dort, mais il rêve qu'il se trouve sur un train en train de faire le tour de sa gamelle et que la personne qui le tire est Champion. Il se réveille et il « agresse » ses voisins, qui sont le chef de l'organisation et ses deux colosses. Alors que le chef de rang, qui les avaient accueillis avec les honneurs renvoie Bruno au loin et fait des pieds et des mains pour s'excuser pour cet incident, Bruno revient vers madame Souza, qui a suivi la chose et lit, dans le journal que tient d'une des vieilles dames, un fait divers concernant, il y a quelques années de cela, la découvert d'un charnier dans le quartier français dans lequel pourrait être impliquer la mafia français, avec à sa tête l'homme présent entouré de ses deux acolytes. Quelques jours plus tard, en se faisant passer pour aveugle, elle suit l'ingénieur de l'organisation qui quittait les lieux pour aller chez le barbier, et quand le moment se présente, elle lui prend sa veste. Dans cette veste, elle découvre les plans de la machine à pédaler.
    Un plan est mis en place avec ses amies pour pénétrer dans les lieux. En effet, cette machine a pédaler est un nouvel outil pour faire des paris illégaux sur les coureurs cyclistes et seuls les membres de l'organisation peuvent y entrer. La salle est surchauffée et le bookmaker, un homme plus qu'inquiétant, prend les paris. Mais il n'hésite pas achever le cyclique qui, harassé par la fatigue, s'effondre. L'ingénieur, qui surveille le bon fonctionnement de la machine, sort de dessous la machine pour récupérer de l'huile. Mais ce qu'il ignore, c'est qu'un comité d'accueil l'attend et il se fait assommer par les dames. Alors que madame Souza prend ses vêtements pour pouvoir prendre sa place, et ainsi, libérer son petit-fils, Bruno aboie, ce qui attire l'attention du bookmaker qui s'approche de la réserve, ce qui inquiète la triplette qui fait le guet, mais madame Souza est prête à temps. Elle prend place sous la machine et démolit celle-ci en desserrant les boulons. Le bookmaker s'en aperçoit et se dirige vers elle. Et les triplettes entre en action en l'attaquant et la plus forte d'entre elle, dans la bagarre, l'assomme et lui casse quelques dents. Elles font un show rapide devant les chefs des mafias locaux et notre cuisinière leur lance, quand la lumière de la salle est éteinte par l'une des quatre femme, un bâton de dynamite avant qu'elles ne prennent la fuite avec la machine à pédaler qui est désolidarisée du sol. Un autre bâton de dynamite est lancé à travers le mur pour rejoindre la voie publique. L'hôte des lieux, par un signe, indique que ses hommes doivent partir à leur poursuite. Les hommes, par groupes de deux, prennent place dans une 2CV. Le nombre de poursuivants se réduit au cours de la poursuite car les obstacles sont nombreux, entre la longueurs des voitures qui causent des soucis et des pentes abruptes qu'elles ne peuvent pas monter, et le chef, prenant par à celle-ci est à leurs talons après que madame Souza et ses compagnons aient semés leur poursuivants alors qu'ils n'ont plus rien pour se défendre. Madame Souza, qui a un pied bot, se met au milieu de la route et tend son pied sur la trajectoire de la voiture, qui est déviée et qui chute du pont sur lequel elle était. La voiture des mafiosi finit sa course dans la cheminée d'un paquebot qui passait par là. Ils arrivent à la sortie de la ville de Belleville.
    Cette scène finale est celle d'un film que Champion, vieil homme, a regardé et qui indique à sa grand-mère, qui a l'air de ne pas être présente dans la pièce, que c'est la fin du film.
  13. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs du Mag
    Le mois dernier, nous avons fait la connaissance de Blèmia Borowicz, qui se fait appeler volontiers Boro (qui est plus facile à prononcer pour ses interlocuteur que son patronyme. Ce mois-ci, nous allons entrer dans l'action avec la première grande aventure de Boro qui va le conduire en Allemagne et à la découverte d'une organisation secrète étendue et dangereuse. Et c'est cette première grande aventure qui va lui ouvrir la voie pour débuter sa carrière de photographe et les portes de la gloire. Nous voilà partis en direction de Berlin avec La dame de Berlin, roman publié en 1987, mais l'article sera publié en sept fois car je n'ai pas réussi à le réduire pour en faire un seul article.
    Un soir pluvieux de novembre 1931, un homme d'une vingtaine d'années, à l'allure débonnaire, se présente au Select, un bistrot huppé dans le quartier Montparnasse, pour aller à la rencontre d'un client. Le client que recherche le jeune homme, Blèmia Borowicz, qui se fait appeler volontiers Boro, est le constructeur automobile Ettore Bugatti. Lors de ses recherches, il croise le chemin d'un homme qu'il aura l'occasion de rencontrer plus tard. Il trouve alors la personne qu'il recherchait. Et après les formalités d'usage, Boro annonce la raison de sa venue : il a une photographie de la dernière automobile Bugatti, le coupé Napoléon, aussi connue sous le nom de la Royale, qui est tombée en panne le jour-même au Bois de Boulogne. Si cette photographie est publiée, elle risque de faire du mal au constructeur, et au lieu de vendre au plus offrant, Boro, qui a un faible pour les automobiles Bugatti, préfère la remettre à Ettore et Jean Bugatti, son fils. Ce comportement étonne le père et le fils, en plus d'être étonnés qu'un boiteux puisse pratiquer la profession de photographe. Boro leur montre qu'il est tout à fait apte, malgré sa jambe, à prendre des photos de très bonne qualité. Cependant, Boro ne lâche pas la photo gratuitement, il en demande la somme dérisoire de cent quatre vingt quatre francs soixante, qui est le prix d'un aller simple en troisième classe pour Munich par le train. Et comme Boro a refusé les cinq cents francs qu'Ettore a fait pour l' « achat » de la photographie, celui-ci propose au jeune homme le prêt de la Royale pour se rendre à Munich en compagnie de Scipion, l'un des nombreux chauffeurs que la famille Bugatti a à son service. Après cette transaction, Boro quitte le père et fils Bugatti d'un pas léger pour regagner son domicile. En cours de route, il est stoppé par trois gitanes qui lui disent la bonne aventure et d'une des trois femmes lui fait cette révélation : « Plus tard, tu seras l’œil qui surveillera le monde. Tu iras regarder les hommes jusqu’au fond de leur nuit. Méfie-toi alors de ne pas mourir une balle en plein front ». Il n'a pas le temps de demander aux trois femmes ce que cela veut dire qu'elles ont déjà disparu dans la nuit noire. Et en essayant de partir à leur rencontre, il croise la route d'une femme , la Dame de Pique, qui fait commerce de son corps, qui lui raconte des malheurs. Mais Boro voit en cette femme les trois gitanes. Ils restent un moment ensemble avant que la Dame de Pique ne prenne la fuite avec les premiers rayons de soleil qui commencent à percer l'horizon.
    Comme tous les noctambules, la Dame de Pique disparaît au lever du jour et Boro reprend sa route vers son domicile qui est une chambre de bonne avec vue sur les toits du XIIe arrondissement de Paris, à proximité de la Porte de Charenton. Alors qu'il reprend la route, il mesure la précarité de sa situation. Il va se rendre à Munich pour retrouver la femme qu'il aime, sa cousine Maryika, qu'il n'a pas revue depuis son départ de Hongrie. Sa cousine débute une carrière très prometteuse dans le cinéma allemand alors que lui, Blèmia Borowicz, est un gribouillon de laboratoire travaillant pour une agence de photographie et qui doit trois mois de loyer à sa logeuse, madame Germaine Merlu, veuve récente d'un avocat véreux. Cependant, il peut compter sur la complicité de Marinette, le rayon de soleil du quartier, fille de sa logeuse, pour regagner avec sécurité sa mansarde avec l'utilisation de mouchoirs de couleur qu'elle installe à la fenêtre de sa chambre pour indiquer au jeune Hongrois, pour qui elle a un faible, les risques encourus. Madame Merlu guette constamment le moment où elle pourra tomber sur son locataire indélicat pour récupérer son dû. Mais la fatigue la terrassant, elle doit quitter son poste d'observation, laissant ainsi la voie libre à Boro.
    Alors que Boro a regagné sa chambre, il décide de prendre quelques heures de repos avant le grand voyage qui va le mener à Munich. Il imagine la réaction qu'aura sa cousine, la jeune étoile montante du cinéma allemand et mondiale, quand elle verra son cousin à bord de la plus luxueuse des automobiles qui existe et la satisfaction qu'elle aura en retrouvant son cousin qui l'a quittée pour aller conquérir le pays de son père. Mais c'est Marinette qui sort Boro de son sommeil. En effet, Scipion, le chauffeur qu'Ettore Bugatti a missionné pour conduire le jeune photographe jusqu'à Munich, attend depuis plus d'une bonne demi heure devant l'immeuble. Boro se dépêche de se préparer et en descendant rapidement les escaliers, il demande à la jeune fille de bien vouloir appeler son employeur afin de lui dire qu'il est très malade et qu'il ne peut se rendre à son travail pendant quelques jours. Mais il insiste auprès de la jeune fille pour qu'elle fasse le nécessaire afin de ne pas perdre sa place. La concierge assiste à une scène inimaginable : alors que l'étranger du septième étage a des dettes dans tout l'immeuble, il se déplace avec une luxueuse auto avec un chauffeur noir. Pendant les premières heures du voyage, les deux hommes n'échangent pas un mot. Scipion est concentré sur sa conduite alors que Boro est plongé dans ses souvenirs. Il se souvient du jour où il a annoncé à sa cousine que plus rien ne le retenait en Hongrie depuis le décès de sa mère et qu'il était temps pour lui d'aller marcher sur les pas de son père, mort sur le front français dans les premiers mois de la Grande Guerre. Il devait aller en France, et plus particulièrement à Paris pour exercer le métier de photographe. Au moment où il songe à son père, la Royale traverse une route dans la Marne, lieu où son père a laissé la vie. Mais un rayon de soleil le tire de sa rêverie et il demande au chauffeur de s'arrêter. Et là, il prend le temps de mieux admirer l'auto, chose qu'il n'a pas pu faire la première fois qu'il l'a vue. Très vite, il sympathise avec Scipion. Avant de devenir chauffeur pour nourrir les huit enfants qu'il a de plusieurs femmes, il a été modèle pour les artistes de Montparnasse. Ensuite, il répond aux questions du jeune homme sur la mécanique de l'automobile et sur son statut de rareté car il existe seulement cinq modèles au monde. Et cela est l'occasion pour Boro de prendre sa première leçon de conduite.
    Si au au cours de la première partie du voyage, Boro et Scipion sont restés chacun de leur côté en vacant à leurs occupations respectives, dans la deuxième partie du voyage, ils ont commencé à sympathiser et Scipion donne ses premières leçons de conduite au jeune photographe. Alors que les deux hommes font une halte pour pouvoir manger un morceau, Scipion aperçoit une automobile qui lui paraît familière et il décide de la prendre en chasse sans donner d'explication à Boro et ne lui laissant pas le temps de régler la note. Une course poursuite s'engage entre la Royale et la Duesenberg sans que Boro sache de quoi il en découle. Sa seule préoccupation, c'est d'arriver en Bavière avant la tombée de la nuit mais quand il voit qu'au cours de la poursuite, le moteur de la Royale chauffe de plus plus, au point que celui-ci puisse lâcher d'une seconde à l'autre, il coupe le contact, au grand mécontentement de Scipion qui allait arriver à la hauteur de la Duesenberg. Après cela, Boro demande un minimum d'explications au chauffeur et celui-ci lui explique l'histoire. Son ami, le peintre japonais Foujita s'est fait voler, il y a quatre ans de ça, un bouchon de radiateur sculpté par Rodin. Et il est peut-être sur le chemin du voleur supposé et il a la chance de pouvoir récupérer le bien volé de son ami. Cependant, les deux hommes reprennent la route en direction de l'Allemagne, et quelques kilomètres plus loin, ils croisent de nouveau la route de la Duesenberg et Scipion est bien décidé à l'attraper avant qu'elle n'arrive à Strabourg. Cependant, le conducteur de Duesenberg prend la route de Metz, celle que veut prendre Scipion avant que Boro lui rappelle leur destination. La Duesenberg arrive à la hauteur de la Royale et Scipion se rend compte que le radiateur n'a aucun bouchon et le conducteur, avec un fort accent américain, vient à leur rencontre en les complimentant sur les performance de la Royale. Les deux hommes se mettent d'accord pour dire que le conducteur de la Duesenberg n'est pas le voleur du bouchon sculpté par Rodin, mais ils ne se mettent pas d'accord sur l'identité de l'homme : pour Boro, il s'agit de Douglas Fairbank alors pour Scipion,c'est Gary Cooper.
    Pendant le trajet, Boro revoyait sa vie. Il a passé les cinq premières années de sa vie en France, grandi en Hongrie et à dix-huit ans, revient en France. Et là, il s'apprête à aller rejoindre sa cousine en Allemagne. Mais il s'interroge à son sujet. Pourquoi Maryika, qui se destinait à une carrière de danseuse étoile s'est retrouvée à faire une carrière au cinéma, bien qu'elle ne portait pas dans son cœur l'industrie cinématographique hongroise ? Comment ses parents ont-ils accepté que leur fille unique quitte le cocon familial pour aller faire une carrière à l'étranger, et le tout, sur trois jours de discussion ? Il savait, en lisant les articles consacrés à sa cousine, que c'est une cinéaste, Wilhelm Speer, qui l'a découverte au conservatoire de Budapest. Mais il ne comprenait pas ce retournement de carrière. Il songe à sa cousine pendant toute la dernière partie du trajet, et une fois arrivé à Munich, Scipion demande à Boro où aller. Boro lui dit dans un cinéma qui projette le film L'aube des jours. Scipion demande aux passants quel cinéma projette le film et deux passants lui répondent en lui indiquant la direction à prendre pour rendre au cinéma en question. Au cours de route, ils tombent sur une boutique louant des vêtements et Boro s'engouffre dedans afin d'y louer une redingote, car il estime qu'après quatre ans d'absence, il est loin d'être présentable avec ses vêtements de tous les jours. Mais pour pouvoir louer les vêtements, il met en gage la roue de secours de la Royale, ce qui surprend Scipion, mais qui n'a pas d'autre choix que d'obéir à Boro.
    Boro admire les affiches du film à l'effigie de sa cousine qui sont affichées sur tous les murs du cinéma qui projette le film en avant-première. Mais en regardant les affiches de plus près, il remarque que sa cousine a beaucoup changé physiquement. Il a quitté une jeune fille de dix-sept ans pour retrouver une jeune femme. Pendant ce temps, Scipion est allé à la recherche de renseignements concernant l’équipe du film et on lui donne l'adresse de l’hôtel où elle est descendue, au Regina Palast. Les deux homme s'y rendent et quand il arrivent, ils aperçoivent une foule importante de personnes, et les grooms de l'hôtel se sont improvisés, pour l'occasion, videurs pour maintenir la foule à bonne distance. L'un des groom, Ruddi Reinecker, vient à leur rencontre afin de prendre les éventuels bagages. Sachant pertinemment qu'il n'a aucun bagage, Boro lui fait en fait chercher quelqu'un dans le coffre de la Royale. Avec Scipion, il se rend à la réception de l'hôtel pour savoir si Maryika Vremler est disponible ou pas. Les clients de l'hôtel sont stupéfaits de voir ce duo improbable : un jeune homme à la peau mate et boiteux avec un grand noir avec une boucle d'oreille. Le réceptionniste, Herr Rumpelmayeur, d'un air hautain, lui répond que mademoiselle Vremler ne désire pas être dérangée et qu'elle ne signe aucun autographe dans l'enceinte de l'hôtel. Près de l'ascenseur conduisant aux étages, Boro voit un piano à queue, s’assoie devant et commence à jouer la Deuxième Gymnopédie d'Éric Satié, le seul morceau qu'il a appris par cœur sous l'insistance de sa cousine afin qu'il puisse l'accompagner au piano quand elle dansait. Alors qu'il joue le morceau, une femme ressemblant étrangement à Maryika se dirige vers l'ascenseur sans que celle-ci ne regarde le musicien. Boro l'appelle mais elle ne répond pas. Une fois dans l'ascenseur, la jeune femme se retourne et Boro est très désappointé parce la femme qu'il a pris pour sa cousine une femme qui lui est très ressemblante physiquement. Mais quand il se retourne, il aperçoit Maryika à la réception aux côté du réceptionniste et elle s'approche de son cousin alors que ce dernier à repris sa place devant le piano et elle lui demande de jouer. Une fois le morceau terminé. Boro serre sa cousine dans ses bras, et nonchalant qu'il est, fait miroiter un autographe à Herr Rumpelmayer avant de lui dire que la vedette de L'aube des jours ne signait pas d'autographe. Ensuite, les deux cousins se dirigent vers l'ascenseur.
    Maryika fait monter son cousin dans sa chambre. C'est la suite la plus luxueuse de l'hôtel. Après s'être installée confortablement, Maryika va dans une autre pièce pour chercher du champagne, mais au même moment, le téléphone sonne et elle demande à Boro de répondre. C'est un journaliste au bout du film qui demande une entretien avec la jeune actrice, mais Boro l'envoie promener en lui disant qu'elle est indisponible pour le moment avant de raccrocher. Ensuite, il dit simplement à sa cousine qu'il ne peut pas rester ce qui la rend furieuse car elle pensait qu'après quatre ans d'absence, ils prendraient le temps de passer quelques jours ensemble. Son cousin veut comprendre pourquoi elle s'est retrouvée à faire une carrière au cinéma et Maryika lui raconte son odyssée et comment, elle qui a toujours voulu faire une carrière de ballerine, s'est retrouvée à entamer une carrière dans l'industrie cinématographique. Elle apprend à son cousin qu'il y a deux ans de ça, elle s'était retrouvée dans le cortège d'une manifestation ouvrière et qu'elle avait été arrêtée. Après avoir passé une nuit en cellule, son père était parvenu à la faire libérer grâce à ses relations, mais cet épisode a nui à ses efforts pour devenir ballerine. À chaque fois qu'elle passait une audition, malgré les compliments élogieux, elle n'était pas retenue pour les ballets. C'est sous l’impulsion de ses parents qui l'ont convaincue d'accepter l'offre de Wilhelm Speer pour débuter une carrière d'actrice. Tant que le général Horthy sera au pouvoir en Hongrie, elle ne pourra pas faire une carrière de ballerine. Boro est pour le moins surpris d'apprendre tout cela. Le téléphone se met à sonner et Boro prend l'initiative de répondre et envoie promener l'interlocuteur avant que sa cousine ne prenne la communication. C'est Herr Rumplemayer qui est au bout du fil car deux photographes sont à la réception et veulent s'entretenir avec elle. Maryika n'a pas d'autre fois que d'accepter, ce qui rend son cousin grognon. Les deux photographes se présentent et installent leur matériel pour faire les photos. Boro est en admiration devant l'appareil photo portatif des deux hommes, un Leica. Il commence à prendre des renseignements d'ordre technique sur l'appareil, et Maryika prend l'un des deux hommes à part pour lui parler en privé. Les deux hommes commencent à faire les photos de la jeune femme et soudain, elle demande à ce que son cousin fasse des photos. Il réaménage le matériel que les autres photographes ont installé et il commence à mitrailler sa cousine tout en discutant de choses privées avec elle.. Et malgré son handicap, il se déplace comme un chat. Il est très satisfait de l'appareil et les deux hommes, après avoir pris leur clichés, remballent leur matériel, laissant seuls les deux cousins.
    Après la séance photo, les deux jeunes gens décident de quitter les lieux. Ils sont accostés par le groom, Ruddi Reinecker pour dire à Boro qu'il n'a toujours pas trouvé ses bagages et que Herr Rumpelmayer est furieux car Scipion est vautré sur un fauteuil et que cela nuit à l'image de l'hôtel qui reçoit une clientèle internationale. Boro dit au jeune groom de chercher ses bagages et va à la réception pour demander une chambre pour son ami. Maryika s’immisce dans la discussion en disant qu'elle changera d'hôtel dans l'heure si on ne donne pas une chambre à Scipion. Herr Rumpelmayer s’exécute de mauvaise grâce. Une fois cette affaire réglée, la jeune femme que Boro avait prise pour sa cousine quand il est arrivé, vient à leur rencontre et dit à Maryika qu'elle est attendue au restaurant pour la conférence de presse. Il s'avère que cette jeune femme est Barbara Dorn, la doublure lumière de la jeune femme. Elle répond par l'affirmative. Boro et Maryika déambulent dans les rues calme de Munich afin de se rendre à la conférence de presse. Maryika parle à son cousin de l'admiration qu'elle porte à Wilhelm Speer. Il a commencé sa carrière en tant qu'assistant des réalisateurs Fritz Lang, Georg Wilhelm Pabst et Joseph Sternberg et a refusé d'émigrer aux Etats-Unis après l'introduction des deux grands studios américains au sein de la UFA et refusant de tourner des films à caractère nationaliste. Boro écoute sa cousine sans rien dire, mais est jaloux de l'admiration que sa cousine porte à son mentor. Cependant, les jour du réalisateur sont comptés et elle le sait et elle admire cet homme qui vit comme si rien n'était. Maryika et Speer forment un duo complémentaire. Elle apporte sa jeunesse et la vie dans les film de Speer, et lui, transmet à la jeune actrice ses dernières forces pour en faire une actrice mondialement reconnue. Au cours de leur escapade dans les rues, ils rencontrent des assemblés d'hommes affichant des slogans d'ordre nationalistes et exhibant le portait d'un illustre inconnu à côté de celui de Paul von Hindenburg. Arrivent ensuite des hommes portant des drapeaux rouges et la confrontation entre les deux groupe devient alors inévitable. Maryika explique à son cousin que cela est quotidien entre les nationalistes et les communistes avant s'éloigner son cousin.Effectivement, une bagarre éclate entre les deux groupes, Boro et Maryika trouvent refuge à proximité d'un café ouvert alors que des hommes éméchés quittent le café pour voir ce qui se passe, et éventuellement participer à la bagarre. Mais Boro regrette de ne pas avoir d'appareil photo pour immortaliser l'événement. Cependant, Boro se rend au secours d'un jeune homme d'une vingtaine d'années qui est sur le point de se faire tabasser. Maryika intervient pour éviter des ennuis à son cousins et se retrouve ainsi à signer des autographes. Après cette mésaventure, ils retournent à l'hôtel où Maryika commande le dîner qu'elle va prendre dans sa chambre. Elle dit à son cousin qu'elle déteste cette ville mais qu'elle refuse de quitter l'Allemagne pour suivre son cousin à Paris, et il comprend pourquoi. A cours de la nuit, Boro tente de partager la couche de sa cousine, mais cette dernière le repousse sans ménagement.
    Le lendemain, c'est l'agitation à l'hôtel où est descendu l'équipe du film. Maryika est très demandée par les journalistes et le personnel de l'hôtel ne sais plus où donner de la tête. Le téléphone sonne et c'est Scipion qui est au bout du fil. Après avoir donné un renseignement à Maryika qui en prend note sur un bristol, il demande à parler à Boro pour lui donner l'heure du départ à destination de Paris. Maryika insiste auprès de son cousin pour qu'il lui donne une adresse où elle pourra le joindre. Il inscrit sur le bristol que sa cousine lui tend son adresse personnelle et son adresse professionnelle, précisant que les choses très personnelles soient envoyées à son adresse personnelle. En apprenant que son cousin vit dans une chambre de bonne, elle lui dit de saisir la chance au bond, comme elle-même l'a fait. Mais Boro prend mal les remarques de sa cousine. Les deux cousins quittent l'hôtel grouillant de journalistes et en cours de route, le groom dit à Boro, que n'ayant toujours pas trouvé ses bagages, ceux-ci ont du être volés. Boro lui annonce avec un grand sourire qu'il n'avait pas de bagages et le jeune groom le regarde d'un regard noir et haineux. Ils parviennent jusqu'à la Royale et Scipion annonce à la jeune femme que tout est prêt.Quelques minutes plus tard, la Royale s'arrête devant la boutique d'un photographe. Alors que Maryika s'entretient avec le maître des lieux, Boro examine les rayonnages sur lesquelles se trouvent de nombreux modèles d'appareils photos, l’œil brillant. Le propriétaire des lieux revient de l'arrière boutique avec un appareil qu'il tend à la jeune femme et celle-ci l'offre à son cousin. C'est un Leica, identique à celui qu'avaient les photographes la veille. Il admire l'appareil photo et décide de l'essayer dans la boutique quand un petit homme moustachu, portant un bouquet de fleurs, entre. Il prend une photo de l'homme en question quand celui-ci donne une tape sur les fesses de l'assistante du photographe et quand ce dernier se rend compte qu'il a été pris en photo, il s'adresse au propriétaire de la boutique pour tenter de récupérer la pellicule, ce que refuse Boro en s'amusant de la chose. Alors que l'homme gesticule, Boro s'aperçoit que celui-ci est victime d'une flatulence et le dit en hongrois à sa cousine qui éclate de rire. L'homme quitte les lieux en claquant la porte et l'assistante du photographe va cacher son chagrin dans l'arrière-boutique. Le photographe tente une dernière fois de récupérer la pellicule, mais reçoit une fin de non recevoir avant que ses client ne quittent les lieux. Avant de prendre la direction de Paris, Boro donne la pellicule à sa cousine comme souvenir de ses premières photos avec le Leica. En cours de route, Boro, Scipion et Maryika croisent la route du moustachu et Boro décide de lui jouer un mauvais tour en demandant à Scipion de rouler à vivre allure sur une flaque d'eau. Boro dépose sa cousine devant l'hôtel avant de retourner à Paris en lui promettant de lui téléphoner régulièrement. Le groom accueille la jeune femme en disant se tenir à son service. Ensuite, deux hommes viennent à sa rencontre qui ne sont, ni journalistes, et encore moins faisant partie du personnel de l'hôtel. Elle se retourne pour tenter de faire signe à son cousin, mais la Royale avait déjà quitté les alentour de l'hôtel.
    Les deux hommes demandent à s'entretenir en privé avec la jeune femme avec un ton mielleux alors que l'un d'eux l'empoigne discrètement, mais avec force. Avec une force sans précédent, Maryika se retrouve assise et les deux hommes insistent pour récupérer la pellicule des photos prises quelques heures plus tôt dans la boutique du photographe Hoffmann. Malgré la terreur qu'elle éprouve face aux deux hommes et après le mal qu'ils ont commencé à lui faire, elle trouve le courage de mentir en disant que c'est son cousin qui a gardé la pellicule. Cependant, les deux hommes ne la croient pas et ils décident de la fouiller. Mais le groom intervient mettant prématurément fin à fouille corporelle, au grand soulagement de la jeune femme et demande à Ruddi de ne pas s'éloigner, alors que les deux hommes, faisant partis de la SA, sont mis en déroute par ce jeune garçon. Ensuite, les journalistes et les photographes pénètrent dans le salon, obligeant les deux hommes à se mettre en retrait.
    En fin de journée, après avoir "emprunté" des vêtements à un client de l'hôtel, Ruddi Reinecke, un enfant issu des modestes bourgs de la ville, se rend dans la suite de Maryika dans le but de faire payer au prix fort ses services à la jeune actrice qu'il avait tiré d'un mauvais pas. Il rêve d'ascension sociale, mais doit se contenter d'un modeste emploi avec de ridicule pourboires que lui laisse une clientèle argentée. Maryika le fait sortir de ses pensées en s'excusant pour le retard. Elle le remercie pour son intervention. Il dit à la jeune femme qu'il ne supporte pas ces SA, en plus de lutter contre ses pensées misogynes. Il ouvre une bouteille de champagne après avoir demander un cigare. Il détend l'atmosphère en racontant une anecdote pour faire comprendre à la jeune femme qu'elle lui doit quelque chose. Au même moment, le téléphone sonne et c'est Speer qui est au bout du fil et qui dit à la jeune femme qu'il est au courant de sa mésaventure de l'après-midi et qu'un photographe a immortalisé la scène. Ruddi comprend qu'il doit faire payer ses services le plus rapidement possible. Mais rien n'y fait,il demande seulement un baiser et deux places pour l'avant-première du film, ce que Maryika lui accorde. Avant de quitter la suite, Maryika remet au jeune groom une enveloppe pour qu'il aille la poster le plus rapidement possible et elle lui donne cinq marks pour son intervention. Il trouve que cela est très mal payé pour avoir tirer des pattes des SA une une star mais comme il n'a pas oublié l'humiliation que lui a fait subir Boro à la recherche de bagages imaginaires. Il tienit sa vengeance en gardant pour lui l'enveloppe.
  14. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Ce mois-ci, je vais vous parler d'un film d'animation qui a été présenté dans sélection officielle du Festival de Canne en mai 2007 et qui obtient le prix du jury avant sa sortie sur les écrans français en juin 2007. Ce film, qui est une production franco-américaine, est l'adaptation de la bande dessinée autobiographique éponyme de l'auteur, Marjane Satrapi, qui retrace sa vie dans l'Iran de la fin des années 1970 jusqu'au début des années 1990. Je vous présente Persépolis. Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud sont à la réalisation et on retrouve à la voxographie, qui est le doublage des voix des personnages animés, Chiara Mastrosianni qui est Marjane adolescente et adulte, Catherine Deneuve et Simon Abkarian qui sont les parents de Marjane et Danièle Darrieux qui est la grand-mère maternelle. Si ce film a généralement bien été accueilli par la critique, il a suscité des critiques pour le moins virulentes, avec des interdictions de projection dans certains pays du monde musulman, et en premier lieu de l'Iran. Ce film est essentiellement en noir et blanc, mais il y a quelques scènes en couleurs, qui sont les scènes de la vie actuelle du personnage principal qu'est Marjane.
    Le film s'ouvre sur l'aéroport d'Orly, qui se situe au sud de Paris , et l'activité qui y règne avec la foule de passagers et sur une jeune femme d'une vingtaine d'années. Celle-ci regarde avec attention sur le tableau des départs pour connaître l'heure du vol à destination de Téhéran, la capitale de l'Iran, probablement parce qu'elle doit y rendre. Elle va dans les toilettes pour y mettre le voile qui est plus qu'obligatoire en Iran pour les femmes, et sa voisine, qui retouche son maquillage, voit ceci d'un mauvais œil. Ensuite, elle se présente au comptoir d'enregistrement avant de se trouver dans la salle d'embarquement. Et là, assise sur un fauteuil, elle allume une cigarette et la fume, tout en ayant l'esprit ailleurs.
    Ses pensées la conduisent à revivre son enfance, à l'âge de huit ans, à Téhéran. Sa famille est heureuse de retrouver une cousine qui a passé un an à Paris et Marjane se propose pour prendre ses bagages, après l'avoir harcelée de questions auxquelles elle n'a pas encore répondu. À cette époque, cette petite fille de huit ans a comme héros Bruce Lee et elle se voit comme le dernier prophète du monde. Une fête est organisée en l'honneur de sa cousine. Durant cette fête, Ebbi, le père de la jeune Marjane est en discussion avec la femme d'un ami qui est emprisonné depuis quatre ans et qui attend sa libération depuis un an. Ebbi lui dit que le régime du Shah est sur le point de céder par la colère populaire qui est plus que palpable. La discussion est interrompue par la présence des enfants.
    Quelques jours plus tard, alors que Tadji, sa mère, prépare le repas, Marjane lit à sa grand-mère, dont elle est très proche, un contrat qu'elle a écrit et qui est le programme qu'elle compte mettre en œuvre le jour où elle deviendra prophète. Au même moment, un grondement sourd en provenance de la rue attire les occupants de l'appartement qui se dirigent vers la fenêtre pour avoir un peu plus d'informations. Il s'avère que c'est une manifestation qui demande le départ du Shah. Un peu plus tard, Ebbi, après avoir monté les marches des escaliers quatre à quatre pour retrouver sa famille, entre dans l'appartement et il fait preuve d'un certain enthousiaste face à cette situation qui pourrait voir la fin du régime en place pour un autre qui prendrait en compte l'avis du peuple. En effet, la famille maternelle de Marjane a eu quelques démêlés avec le Shah et Tadji ainsi que sa mère voient d'un très bon œil un futur départ du Shah hors d'Iran. Cependant, Marjane se mêle à la discussion en disant à ses parents qu'elle aime le Shah, ce qui étonne ses parents, car il a été choisi par Dieu. Alors, Ebbi la prend sur ses genoux pour lui raconter la véritable histoire : un officier de l'armée impérial, le père du Shah, voulait remplacer l'empereur en place et moderniser le pays pour y instaurer une république comme Atatürk l'avait fait pour la Turquie. Les Anglais ayant eu vent de ce projet se présentent à lui en lui disant qu'il serait plus avantageux pour lui de mettre en place un empire dont il sera à la tête, avec tous les pouvoirs entre ses mains, et qu'ils pourraient l'aider à cette fin. Mais en contre partie, il doit permettre que les Anglais puissent exploiter le pétrole existant dans le pays. Et la modernisation du pays a pu se faire sous son impulsion, ce qui n'a pas été le cas de son fils bien que celui-ci ait eu pour ambition que le pays retrouve son rayonnement d'antan. Ebbi dit à sa fille que son grand-père maternel, qui était un prince de la famille royale Kadjar, a été emprisonné sous le régime du père du Shah car il était communiste. À cette découverte, la petite est plutôt ravie d'avoir eu un grand-père de sang royal et emprisonné par le régime en place et s'endort paisiblement.
    Plus le temps passe, plus les manifestations contre le pouvoir du Shah s'intensifient et plus la police et l'armée sont désemparées au point de tirer sur un manifestant, un jeune homme âgé d'une vingtaine d'années qui devient le symbole de la lutte. Les parents de Marjane sont présents lors de cette manifestation et ils en font le récit à la grand-mère, inquiète, qui est restée à la maison pour garder Marjane. En effet, non seulement la manifestation a été violente, mais en plus, ils se sont retrouvés au commissariat pendant des heures et les policiers ont confisqué les pellicules des photos qu'Ebbi (qui n'est pas journaliste) a pris de la manifestation. Cependant, la grand-mère raconte que son après-midi avec la petite n'a pas été de tout repos et que celui-ci a été aux couleurs du communisme. Marjane se réveille et va à la rencontre de ses parents, le point fermé et dirigé vers le haut en criant : « À bat le Shah », mais sa mère la renvoie vite au lit. Lors d'une interview transmise à la télé, le Shah annonce à son peuple qu'il a entendu son message. Mais en attendant, les manifestations ne cessent pas pour autant, ce qui les conduit à libérer de prison les opposants au régime et l'ami d'Ebbi, Siamak ,qui était en prison depuis plus de quatre ans, est libéré et qui est vu comme un héros par sa fille. Après un accueil chaleureux de la part de la famille Satrapi, celui-ci fait le récit de ses quatre années de captivité. Il a été continuellement torturé, de manière méthodique, par des bourreaux ayant été entraînés par la CIA. Ebbi prend des nouvelles d'un ami commun, Amir, avant d'apprendre de la bouche de Siamak que celui-ci a été tué lors de sa détention.
    Bien que le climat politique soit lourd, Marjane reste une petite fille de huit ans avec des activités de son âge, même si celles-ci sont fortement influencées par le climat politique que connaît le pays. Avec ses amis, Marjane a déjà une victime en vue de leur jeu de torture, qui est le fils d'un policier. Les enfants veulent faire payer au fils les « crimes » du père que Marjane exagère allègrement. Ils courent derrière le jeune Ramine avec des clous pour pouvoir le torturer, mais Tadji se trouve sur la route que les enfants prennent, et en apprenant de la bouche des amis de sa fille, qui est l’instigatrice du projet, elle punit sévèrement sa fille. Alors qu'elle est punie dans sa chambre, Dieu vient à sa rencontre et Il lui explique qu'elle ne doit pas tenir rigueur au jeune Ramine des actes qui sont de la responsabilité de son père et que Sa justice le jugera le moment venu. Il suggère à sa future prophète d'aller faire des excuses au jeune garçon. Elle s'exécute, mais le jeune Ramine justifie les actes de son père par le fait que les gens arrêtés sont des communistes (il ne faut pas non plus oublier que c'est la période de la Guerre froide).
    Le Shah a quitté le pays qui connaît une période euphorique. Une nouvelle vie politique s'organise avec des meetings politiques qui fleurissent, chose interdite sous le régime du Shah, et les ennemis d'hier deviennent les héros de la Nation. C'est au cours de cette période qu'Anouche, l'oncle de Marjane, entre dans sa vie. C'est un militant communiste. Il pense que la société iranienne, libérée du joug du Shah, a les clés pour faire son bonheur. Marjane est ravie de connaître cet oncle et fait preuve de beaucoup de curiosité à son égard. Alors que Marjane doit aller au lit, ses parents parlent des élections à venir et Anouche pense que le peuple, ayant acquis récemment sa liberté, fera tout pour la conserver. Tadji pense que, quelque soit le résultat des urnes, la situation ne pourra pas être pire que sous le régime précédent. Marjane, prête pour la nuit, demande à son oncle de venir, et celui-ci lui raconte son épopée qui l'on conduit vers la politique et en URSS à l'âge de dix-huit ans. Il raconte son histoire à Marjane pour que la mémoire de la famille ne se perde pas et la petite fille lui promet d'être la garante de cette mémoire. Avant de quitter la petite, il lui donne un cygne en mie de pain qu'il a fabriqué quant il était prisonnier.
    Les élections passées, la radio annonce que plus de 99,99% des électeurs ont votés pour l'instauration de la République islamisque. Anouche justifie cela par le fait que ce résultat est transitoire en plus du fait que la majorité de la population du pays soit illettrée et qui comprend plus facilement le langage nationaliste et religieux. Alors que les parents de Marjane évoquent le départ d'amis hors du pays qu'ils considèrent comme dangereux, en plus de morts plus ou moins suspectes de certaines de leurs connaissances, Anouche ne s'inquiète pas plus que ça. Tadji songe à quitter le pays, mais Ebbi refuse cette alternative. Lors d'un discours diffusé à la télévision, un gardien de la Révolution fait comprendre à la population qu'ils n'acceptent aucune opposition. Et un jour, Marjane apprend que son oncle Anouche a de nouveau été arrêté par la police du régime en place et que la seule visite qui lui soit autorisée, il souhaite que ce soit elle qui vienne le voir, chose qu'elle accepte la mort dans l'âme. Elle se rend à la prison et dans sa cellule miteuse. Anouche lui dit de garder espoir et que cette situation ne durera pas. Il lui offre un autre cygne avant qu'elle ne le quitte, et Marjane s'effondre en pleurs dans ses bras. Elle apprend par la suite la mort de son oncle, et quand Dieu vient la voir pour la consoler, elle Le rembarre violemment car les hommes qui ont assassiné son oncle l'ont fait en Son nom et elle ne Lui donne pas l'occasion de se justifier.
    Au début des années 1980, l'Irak, profitant de la faiblesse de son voisin perse, lui déclare la guerre. En effet, le régime en place avait effectué des purges massives dans les rangs de l'armée, ce qui l'avait considérablement affaiblie. Et de plus, pour lutter contre l'ennemi extérieur, il fallait éliminer l'ennemi intérieur comme les anciens opposants au précédent régime avec des arrestations et exécutions sommaires. Et en deux ans, la propagande et la religion ont pris une place importante. Pendant les cours, Marjane prend les choses à la rigolade et avec ses camarades de classe, fait un échange de disques en provenance de l'Occident, chose prohibée par le régime alors que le cours de religion porte sur les bienfaits du port du voile pour la femme. Une alerte aérienne se fait entendre et l'enseignante fait évacuer la salle pour les abris antiaériens qui sont les sous-sols. Quelques jours plus tard, alors que Marjane fait les courses avec Tadji, le ravitaillement des magasins se fait difficilement avec des rayons vides, et le peu de provisions encore disponibles sont l'objet de bataille entre clientes. Tadji range ses achats dans le coffre de la voiture quand un homme s'approche d'elle, lui demande de mettre son voile correctement sur la tête en la tutoyant, mais ne lui répond pas sur le moment. Elle le reprend quand il hausse le ton en lui demandant le vouvoiement par respect, et celui-ci se met à l'insulter car son comportement n'est pas digne d'une femme iranienne, mais celle d'une femme décadente. Elle demande à sa fille de monter dans la voiture et elle démarre en trombe. Elle est tellement furieuse qu'elle insulte l'automobiliste qui est derrière elle.
    Le pays s’enfonce un peu plus dans la guerre avec des alertes en pleine nuit à Téhéran. La ville est plus ou moins détruite mais la vie reprend vite son cours. Un après-midi, Marjane et deux ses amies se promènent et elles tombent nez-à-nez sur deux adolescents vêtus et coiffés à l'occidentale. Ceux-ci leur font un signe discret auquel les jeune filles répondent par un sourire timide. Marjane, qui entre en rébellion contre le système le fait savoir de manière subtile en faisant des inscriptions sur son blouson. Un jour, entrant des cours, Marjane demande à sa mère d'aller faire un tour au marché noir pour se procurer les dernières cassettes audio de groupes rock. Elle parvient à négocier le prix du dernier Iron Maiden avant de se faire prendre par deux mégères qui scrutent la moralité des jeunes filles de la ville. Quand elle voit l'accoutrement de la jeune fille, non seulement elles la réprimandent violemment en lui remettant son voile comme il faut, mais elles se décident à l'emmener au comité car elle présente toute la culture décadente occidentale avec, ses baskets, sa veste et une image à l'effigie de Michael Jackson, qu'elle tente de faire passer pour celle de Malcolm X. Elle amadoue ces deux femmes qui laissent tomber l'affaire, à son grand soulagement. Un jour, la femme de ménage d'un oncle de Marjane rend visite à Tadji, l'air déconcerté. Elle lui apprend qu'un clé à été donnée à son fils aîné, à l'école, qui serait la clé du Paradis si son fils accepte de s'engager dans l'armée pour faire la guerre et mourir pour la cause iranienne. Elle refuse que son fils lui soit enlevé pour des broutilles et Tadji lui demande de lui envoyer son fils pour qu'elle puisse parler avec lui. Lors de la discussion, Ebbi rentre dans la cuisine pour apprendre à sa femme que des voisins on été arrêtés. Pour oublier la pression constante que la population vit au quotidien, rien de tel que de faire la fête. Lors de ces fêtes plus ou moins clandestines, l'alcool est présent et l'un des oncle de Marjane devient le fournisseur d'alcool car il fabrique lui-même son vin. Et en revenant de l'une des ces fêtes, la famille Satrapi se fait arrêter par deux jeunes garçons qui font partie de la police religieuse qui demandent à faire une fouille chez eux pour voir s'ils n'ont rien de prohibé chez eux. Marjane et sa grand-mère, par un mensonge, parviennent à rentrer dans l'appartement pour vider toutes les bouteilles d'alcool présentes. Mais cela s'est avérée être une précaution inutile.
    La famille Satrapi se retrouve à l’hôpital où l'oncle de Marjane a été admis après avoir fait une sérieuse crise cardiaque suite à une descente de police dans son quartier. Sa femme sait qu'il a besoin d'une opération lourde qui ne se pas se faire en Iran, et qu'il doit être envoyé en Angleterre. Elle va voir le directeur de l'hôpital, qui n'est qu'autre que son ancien laveur de carreaux qu'elle fait mine de ne pas reconnaître, pour plaider la cause de son mari. Mais elle se heurte à un mur. Cependant, pour faire au plus vite, Ebbi apprend à la femme qu'il connaît quelqu'un qui fait des faux-passeport et qu'il pourra en obtenir un pour pouvoir évacuer le malade. Il se rend de ce pas chez le faussaire, accompagné de sa fille, qui lui promet un passeport pour la semaine suivante. Marjane et sa grand-mère passent une soirée au cinéma et après le film, elle évoque l'état de santé de l'oncle qui est la conséquence, pour la grand-mère, d'un éloignement injustifié de ses jeunes enfants à cause d'une guerre idiote. Quelques jours plus tard, le faussaire téléphone à Ebbi pour lui apprendre qu'il doit fuir suite à une descente de la police dans son atelier, qu'ils ont en plus arrêté la jeune fille qu'il cachait dans sa cave et qui était recherchée par la police et qui sera exécutée un peu plus tard. Et trois semaines plus tard, l'oncle de Marjane trépasse sans oublier l'intensification de la guerre dont la cible semble être Téhéran que l'armée ennemie tient à rayer de la carte. Lors d'un bombardement sur la ville, c'est le quartier dans lequel vit Marjane et sa famille qui est touché et la jeune fille s'aperçoit avec soulagement que sa famille n'est pas touchée, mais que des voisins proches ont été tués. Et lors d'un cours de religion, le professeur dit à ses élèves que les prisonniers politiques n'ont plus cours dans le régime actuel, ce que Marjane réfute avec force, s'attirant les applaudissements de ses camarades de classe, et la haine de son professeur. Peu de temps après, la directrice de l'école téléphone à ses parents pour leur faire part de cet incident. Et suite à cela et sous l'impulsion de Tadji, il est décidé de lui faire quitter le pays pour lui éviter de sérieux ennuis. Elle ira à Vienne, où une amie de sa mère est déjà installée et accepte de l'accueillir. La veille de son départ, la grand-mère de Marjane passe la nuit chez sa fille avec sa petite-fille en lui donnant le conseil suivant : « de rester digne et intègre à toi-même ». Le lendemain, ses parents l'accompagnent à l'aéroport et derniers conseils donnés avant une longue séparation. Mais avant de la quitter, Ebbi dit à sa fille ne de pas oublier d'où elle vient et qui elle est.
    À l'aéroport d'Orly, Marjane, toujours assise à la même place, en attente de son vol pour Téhéran et perdue dans ses pensées, retire son voile avant d'allumer une cigarette. Mais sa voisine de siège, dans la salle d'embarquement, est incommodée par la fumée. Elle se replonge dans ses souvenirs et les souvenirs qui lui reviennent sont ceux de son arrivée à Vienne, avec l'idée d'aller conquérir l'Europe. Alors qu'elle arrive chez l'amie de sa mère, au bout de quelques jours, celle-ci lui annonce que l'appartement est trop petit pour pouvoir l'accueillir et elle lui trouve un nouveau logement, dans une institution tenue par des religieuses, toujours à Vienne. Elle partage une chambre avec une adolescente autrichienne, mais ne parlant pas la même langue, les deux jeunes filles ne peuvent pas communiquer facilement. La jeune fille, fraîchement débarquée de Téhéran, doit apprendre à vivre seule et à devenir autonome au niveau des tâches ménagères, comme la lessive et la cuisine. Mais le mal du pays la prend. Parce qu'elle est dans un pays étranger où elle ne connaît personne, ou bien, est-ce le fait qu'elle ne puisse communiquer avec personne à cause de la barrière linguistique. Mais très tôt, elle se trouve un hobby : celui de passer son temps libre dans des magasins bien approvisionnés, à la différence de ceux de Téhéran. La rentrée scolaire au lycée français de Vienne est une occasion pour Marjane de se faire des amis avec qui elle pourrait communiquer plus facilement du fait qu'elle parle français, car ayant fait toute sa scolarité au lycée français de Téhéran, faisant ainsi tomber la barrière linguistique. Très tôt, elle se fait une bande d'amis, qui sont les marginaux du lycée, qui est très intéressée par son histoire personnelle. Avec ses nouveaux amis, elle découvre la vie alternative viennoise qui lui plaît énormément, après une période d'adaptation. Mais les vacances scolaires lui rappellent qu'elle est différente des autres et elle se retrouve de nouveau seule lors de ces périodes. Bien qu'elle soit restée en contact avec ses parents, en leur téléphonant régulièrement, en leur donnant des nouvelles positives, ce qui est loin d'être vrai, elle leur fait croire qu'elle est heureuse. Elle va passer les fêtes de Noël seule à l'institution mais elle va s'y faire renvoyer pour avoir tenu des propos choquants les religieuses à leur égard. Pendant un temps, Marjane erre d'appartements en appartements d'amis ou d'amis de ses amis avant d'échouer chez un professeur de philosophie à la retraite. Après avoir trouver un logement stable, elle décide de pleinement s'intégrer, en parcourant la littérature philosophique et politique occidentale, mais en comprenant bien qu'il y aura des chose qui lui échapperont à jamais dans cette culture.
    En 1986, lors des dernières élections, les amis de Marjane se décident à manifester contre le nouveau représentant de la politique autrichienne. Momo, le plus âgé du groupe, qui est punk à tendance anarchiste, explique à ses amis que la vie est absurde, ce qui à quoi Marjane répond avec virulence que son oncle, et les Iraniens qui se battent pour la liberté, ne sont pas morts pour rien. Et là, son désarroi refait surface car elle est séparée de ceux qu'elle aime. Elle essaie tout de même de mener une vie d'ado comme toutes les autres. Lors d'une fête, elle fait la connaissance d'un garçon avec qui elle converse et à qui elle ment sur ses origines. Elle quitte sa compagnie et s'apprête à rentrer chez elle quand sur le chemin, sa grand-mère fait irruption dans ses pensées et converse avec elle un petit moment. Sa grand-mère lui rappelle ce qu'elle avait dit la veille de son départ. Quelques jours après cette fête, elle se trouve dans le même café que la sœur du garçon avec lequel elle avait discuté. Elle parle de Marjane à ses amies et elles se moquent d'elle. Marjane vient à leur rencontre pour leur dire qu'elle est fière d'être Iranienne. Son ancienne bande d'amis partie du lycée, elle se refait facilement des amis et au cours d'un séjour à la campagne avec ses nouveaux amis, elle tombe sous le charme d'un garçon qu'elle rencontre lors d'une soirée autour d'un feu dans les bois et qu'elle pense être le garçon de ses rêves, mais la déception est de taille. Après s'être jurée de ne plus tomber amoureuse, elle tombe sous le charme d'un grand blond, Marcus, avec lequel elle vit relation emplie de complicité. Mais cette relation va partir en éclat le jour où elle trouve Marcus au lit avec une autre fille. Elle le quitte sur le champs et trouve refuge dans sa chambre. Mais sa logeuse fait irruption dans la pièce pour lui demander si elle ne lui aurait pas volé une broche qu'elle ne retrouve plus. Sous le coup de la colère elle quitte la maison. À partir de ce moment, Marjane va se retrouver à errer dans les rues de Vienne pendant des jours. Après sa rupture amoureuse, Marjane se rend compte que Marcus était un poltron. Après plusieurs jours dehors et dans le froid, elle se réveille dans un hôpital où le médecin lui apprend qu'elle a fait plusieurs bronchites qui ont failli lui coûter la vie, en plus de sa rupture amoureuse. Suite à cet incident, elle demande au médecin l'autorisation de passer un coup de fil, et là, elle téléphone à ses parents qui étaient inquiets ne plus avoir de ses nouvelles pendant plus de deux mois. Elle leur demande si elle pouvait rentrer, ils répondent par l'affirmative mais ce retour s'accompagne d'une condition : ne poser aucune question sur sa vie à Vienne.
    À l'aéroport de Téhéran, elle arrive à la rencontre de ses parents et son père la voit sans la reconnaître. Après les retrouvailles, ils se rendent dans l'appartement familial et la vie de famille reprend son cours interrompu. Ebbi parle à sa fille des conséquences de la guerre sur le pays et du rôle cynique que les Occidentaux ont joués dedans, sans oublier l'ultimatum lancé par le régime à ses opposants. La guerre avec l'Iran a fait tellement de morts que les Gardiens de la Révolution donnent leurs noms aux rues de Téhéran, donnant l'impression que la ville est devenir un cimetière géant. La seule visite que Marjane est contente d'avoir, c'est celle de sa grand-mère qui lui raconte les derniers potins de famille et qui lui apprend que les membres de la famille vont bientôt lui rendre visite. Ce qui ne réjouit pas vraiment Marjane. Depuis son retour d'Europe, elle reste cloîtrée chez elle et refuse de voir du monde. Mais la seule personne qu'elle souhaite revoir, c'est un ami d'enfance, Kia. Mais ce dernier a été mutilé par la guerre à laquelle il a été obligé de participer. Son mal-être est tel qu'elle se consulte un psychiatre qui lui annonce qu'elle fait une dépression. Malgré le diagnostique posé et un traitement à suivre, elle est de plus en plus mal, et un week-end où ses parents sont en déplacement, elle tente de mettre fin à ses jours en faisant une overdose médicamenteuse. Pendant cette période d'inconscience, elle rencontre Dieu et son oncle Anouche qui leur dit que son heure n'a pas encore sonné et Dieu la renvoie sur Terre.
    Une fois ses esprits repris, elle décide de se reprendre en mains en allant faire son inscription à l'université de Téhéran, en filière art. Elle se fait des amies avec lesquelles elle s'amuse en classe et à l'extérieur. Au début des années 1990, la jeunesse iranienne cherche à s'amuser, après les années de guerre qui ont suivi la Révolution, faire la fête était le moyen pour elle de se divertir, au point qu'elle oublie qu'elle vit dans un pays répressif. Et c'est au cours de l'une de ses soirées qu'elle rencontre Réza, qu'elle avait déjà croisé dans l'enceinte de l'université. Mais en Iran, il est difficile pour deux jeunes gens non unis par les liens du mariage d'être vus ensemble car les gardiens de la Révolution veillent aux bonnes mœurs. Marjane, qui est pouponnée pour son rendez-vous avec Réza, se retrouve face à une de leur descente, sur une grande artère de ville. Sachant qu'elle peut être arrêté à cause de son apparence, et pour ne pas avoir de problèmes, elle arrive près des policiers pour leur dire qu'un homme assis lui a tenu des propos indécents, alors qu'il l'a juste regardée. Quand elle raconte ça à sa grand-mère, une fois rentrer chez elle, celle-ci furieuse la remet à sa place en lui rappelant le sacrifice d'une partie de sa famille pour la liberté, et Marjane se sent alors coupable. Lors d'une réunion, organisée par les gardiens de la Révolution, à l'université centrale sur les conséquences de la guerre et les mœurs à adopter par les jeunes, les filles surtout, Marjane prend la parole et elle demande pourquoi les femmes doivent intégralement se couvrir pour ne pas exciter les hommes alors qu'eux peuvent s'habiller comme ils le veulent en faisant fi des sensations des femmes. Cela met les gardiens de la Révolution dans un drôle d'état. Elle rapporte cet événement à sa grand-mère qui est fière d'elle.
    Alors qu'elle est au volant de sa voiture avec Réza, qui évoque un possible départ du pays alors que Marjane n'est pas pour, ils se font arrêter par les gardiens de la Révolution. Ebby récupère sa fille après avoir payé une forte amende et il dit à sa fille d'être prudente quand elle se trouve avec Réza. Les deux jeunes amoureux commencent à en avoir assez de vivre une relation clandestine, car ils nepeuvent se voir seulement qu'entre quatre murs, ils prennent la décision de se marier. Chose qui ne ravit absolument pas Tadji. Mais sa fille la rassure. Mais au bout d'un an, la routine s'est installée et le mariage prend du plomb dans l'aile. Elle parle de ses problèmes de couple avec une amie, et celle-ci est surprise quand Marjane lui parle de divorce car elle et son mari sont bien assortis. Elle rend visite à sa grand-mère et comme Marjane est en pleurs, et elle sourit quand elle apprend que Marjane souhaite divorcer. Pour relâcher la pression due aux études et à sa vie de couple, elle va avec des amis à une fête. Mais celle-ci prend fin subitement quand les fêtards apprennent que les gardiens de la Révolution sont au pied de l'immeuble. Tous les produits prohibés sont jetés dans les toilettes, les filles revêtent une tenue correcte pendant que les hommes se cachent dans les escaliers de l'immeuble. Les gardiens arrivent dans l'appartement pour faire une vérification quand ils entendent une porte claquer, quittent l'appartement pour aller voir ce qu'il se passe. Ils tombent sur les garçons qui se dirigent vers les toits afin de leur échapper. Ils sautent de toit en toit des immeubles voisins, mais l'un d'eux rate son saut et fait une chute mortelle. Les gardiens laissent les autres s'enfuir. Marjane rentre chez elle au petit matin et elle est accueillie par un mari inquiet car elle ne l'avait pas prévenu de son retour. Elle lui apprend qu'un ami commun est mort avant de lui annoncer son souhait de divorcer. Elle décide de quitter définitivement l'Iran pour aller s'installer en France. Elle fait un dernier voyage avec sa grand-mère, va se recueillir sur les tombes de son grand-père et de son oncle Anouche. Les adieux avec sa famille sont déchirants et Tadji lui fait promettre de ne jamais revenir en Iran tant que la situation n'aura pas changé et c'est la dernière fois qu'elle voit sa grand-mère. Elle débarque à Paris pour une nouvelle vie.
  15. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs du Mag,
    Une nouvelle rubrique s'ouvre au sein de votre Mag préféré, et ce en accord avec le reste de l'équipe, et qui traitera principalement de littérature.
    Pour ce premier article, je vais vous dresser le portrait du héros d'un roman historique comportant actuellement huit tomes, le neuvième est en écriture, et que nous allons suivre pendant ces huit mois, voire neuf si le dernier tome paraît au cours de l'année 2013. En sa compagnie, nous voyagerons dans l'Europe tourmentée et instable des années 30 et 40, entre la montée du nazisme en Allemagne, la guerre d'Espagne et la Seconde Guerre mondiale pour ne donner quelques exemples.
    Nous allons faire la connaissance de Blèmia Borowicz, héros créé en 1987 par les deux écrivains que sont Dan Franck et Jean Vautrin.
    Blèmia Borowicz est un jeune Hongrois de vingt deux ans, venu en France à la mort de sa mère quand il avait tout juste dix-huit ans pour suivre les traces de son père, un photographe français, mort au champ d'honneur au début de la Grande Guerre. Il est installé à Paris, vivant dans une chambre de bonne du côté de la Porte de Charenton et travaillant dans une agence de presse au développement des photographies. Mais son objectif premier est de devenir un reporter célèbre et pour cela, il n'hésite pas utiliser à des fins personnelles le matériel de l'agence pour faire ses propres photographies. Il est ambitieux et sans-gêne, n'hésitant pas à faire usage de culot pour atteindre ses objectifs.
    Il se présente devant ses interlocuteurs comme "Blèmia pour le prénom, Borowicz pour le nom, Boro pour la signature" et pour ses amis, comme pour ses ennemis, il est Boro. Son ambition de devenir reporter-photographe devrait être freinée par un léger handicap physique, une boiterie due à un accident dont il donne plusieurs versions à ses interlocuteurs. Mais il utilise cet handicap comme un atout. De plus, notre reporter est un grand séducteur et bien qu'il peut aimer plusieurs femme en même temps, son grand amour est sa cousine, Maryika Vremler, la jeune étoile montante du cinéma allemand, qui va être l'élément déclencheur qui va faire basculer son destin. En allant la rejoindre en Allemagne, celle-ci lui fait un cadeau qui va tout changer: un Leica, qui est le dernier-né des appareils photos portatifs et performant. Il teste son cadeau dans la boutique du photographe, mais c'est une photo particulière qui va avoir son importance pour démarrer sa carrière de reporter, mais en différé car la photographie fera le tour du monde un peu plus d'un an et demi après sa prise pour des raisons que je vous dévoilerai le mois prochain.
    A partir de cet instant, la vie de Boro va changer et il deviendra un reporter reconnu. Mais cette célébrité, qui va également lui attirer de nombreux ennemis, va le conduire à risquer plus d'une fois sa vie pour avoir le scoop que tout reporter recherche. Il a ses fidèles amis des années de galère avec qui il créera une agence de presse, de nouveaux amis rencontrés au cours de ses nombreuses aventures, sans oublier ses innombrables maîtresses dont certaines auront une importance dans sa vie.
    Voilà un portrait rapide de notre héros.
  16. Noisettes
    Coucou chers lecteurs du Mag,
    Ce mois-ci, nous allons quitter momentanément le cinéma muet pour entrer dans le cinéma d'animation avec un film réalisé par Sylvain Chomet, sorti sur les écrans français en 1998 et durant une vingtaine de minutes. Le graphisme du film est reconnaissable ainsi que certains caractères de personnages et on le retrouve dans un autre film d'animation du même réalisateur dont je vous parlerai le mois prochain. C'est également un film qui joue sur certains clichés propres à certaines cultures. Je vous présente La vieille dame et les pigeons qui est une production franco-canadienne.
    Le film s'ouvre sur une famille américaine bien en chair qui visite la Ville Lumière et qui se prend en photographie devant la Tour Eiffel. Le père de famille prend une photo de sa famille pour montrer à ses voisins qu'eux aussi sont partis à Paris. Après avoir pris la photo avec un Polaroid, le jeune garçon prend la photo et se met à courir. Alors que le jeune garçon court difficilement, un policier est présent, mais un policier pour le moins particulier. Ce policier mange les pop-corns restés dans un cône se trouvant sur le sol, ce qui indique qu'il vit chichement. Ensuite, il déambule dans les rues de Paris et il s'arrête brièvement devant une terrasse d'un café où un homme s'apprête à manger son sandwich et qui est arrêté par le regard vide et envieux de l'homme à l'uniforme. Ses pas le conduisent alors vers un square. Il rentre dans ce square qui est peuplé de pigeons, ce qui est loin d'être rare à Paris, et des pigeons pour le moins particuliers car ils sont bien en chair, à la différence du policier qui a la peau sur les os. Les pigeons sont tellement en chair que certains ont beaucoup de mal à prendre leur envol un fois tombés de leur arbre. Mais une chose particulière intrigue le policier, c'est quand les pigeons présents se déplacent en bande dans la même direction. Il décide de les suivre et il découvre que ces pigeons sont nourris avec des mets pour le moins délicats par une vieille dame, ce qui donne envie au policier.
    Le soir, de retour chez lui, un appartement miteux envahit de cafards, le policier est attablé avec pour seul repas un petit bout de sardine qu'il met ensuite dans un frigo vide, un morceau de pain accompagné d'un verre de vin. Bien qu'il vive seul dans sa mansarde, les pigeons se sont agglutinés à la fenêtre. Après avoir pris son repas frugal, il part se mettre au lit. Au dessus du lit se trouve une affiche de recrutement de la gendarmerie nationale disant que s'engager, c'est s'assurer une carrière et un revenu pour le moins confortable avec sur l'image un homme bien en chair, une situation qui dénote avec celle du policier. Le policier est de retour dans le square, caché derrière un arbre, à attendre la vieille dame qui vient pour nourrir les pigeons à son emplacement habituel. Il entend le bruit d'une caddie qui s'approche et c'est effectivement la vieille dame qui arrive. Elle s'assoit sur son banc habituel, sort du caddie un cochon et comme elle voit le policier avec son air affamé, l'invite à s'approcher pour manger le cochon et il se précipite dessus. Mais les pigeons, de la taille humaine, s'approchent du policier, car celui-ci leur vole leur repas, et ils commencent à le piquer pour éventuellement le manger. Mais cela s'avère être un mauvais rêve que fait le policier qui réveille en sursaut et pour ce calmer, mange ce qu'il lui reste de provisions.
    Le lendemain, il décide de retourner au square car la vieille dame s'y rend tous les jours pour nourrir les pigeons. Il la prend en filature pour savoir où elle vit et il s'avère que la vieille dame vit sur les hauteurs de Montmartre et il repère son appartement en levant la tête, à cause de la façade souillée. Au même moment, un pigeon qui était au bord de la fenêtre fait une chute de sept étages et le policier l’assomme pour ensuite l'emporter chez lui car il a une idée dernière la tête. En effet, il déplume le pigeon pour compléter un déguisement de pigeon afin de pouvoir entrer plus facilement chez la vieille dame et pouvoir manger à l’œil. Son déguisement peaufiné, il se présente chez la vieille dame qui l'accueille en lui offrant le thé, chose qu'il refuse en balançant le plateau à terre. La vieille dame lui prépare un repas complet qu'il mange sans dire un mot et sans faire attention à son hôtesse qui lui montre un album de photos de ses pigeons. Après avoir fini son repas, il quitte l'appartement sans crier gare.
    Pendant des mois, le policier se rend tous les jours chez la vieille dame pour y manger et celle-ci est contente de sa visite de ce pigeon à taille humaine. Mais se doute-elle un instant que c'est un homme sous ce déguisement ? Alors que le policier, au fil de ses repas chez la vieille dame, prend de plus de poids, le pigeon qu'il a déplumé pour faire son déguisement, et qu'il n'a pas pensé à remettre en liberté, perd tellement de poids qu'il meurt de faim dans un coin de l'appartement. De plus, depuis ses premiers repas chez la vieille dame, les pigeons élisent domicile, à la nuit tombée, sur le rebord de la fenêtre de la chambre de bonne du policier et ils entament, avec le policier, une sorte de danse. De plus, en allant et en quittant l'appartement de la vieille dame, il croise la concierge qu'il salue poliment.
    L'après midi de Noël, le policier se rend chez la vieille dame pour avoir un festin de fête. Alors que la vieille dame vient lui poser le gâteau avant de retourner vaquer à ses occupations dans la cuisine. Mais le policier est à court de boissons alcoolisés et il décide de se rendre dans la cuisine pour trouver de quoi boire. Il trouve une bouteille de whisky qu'il vide et sa curiosité le conduit vers une pièce dans l'arrière cuisine. Il jette un coup d’œil par la fenêtre de la porte et il voit avec effroi que la vieille dame est en train de d’affûter une paire de tenaille et la concierge entre dans la pièce déguisée en chat. Il est effrayé par ce qu'il voit, car il comprend qu'il doit probablement servir de festin à l'une ou l'autre des femmes qu'il manifeste sa présence dans la cuisine en sifflant dans le sifflet qu'il porte à sa bouche. En entendant ce bruit, la vieille dame est furieuse et quitte la pièce pour aller à la rencontre de l'intrus qui tente, lui, de sortir de l'appartement. Mais il s'avère que la porte de l'appartement est fermée à clé et une poursuite commence entre la vieille dame et le policier qui tente de se défaire de son déguisement sans y parvenir alors que la vieille dame tente de le découper en morceau. Le policier trouve refuge sur le placard qui trône dans le salon et retire sa chaussure pour bien montrer à la vieille dame qu'il est un homme et non un pigeon, mais celle-ci n'en a cure. Alors qu'elle s'approche de lui avec sa paire de tenaille, il se déplace vers l'arrière du placard et celui commence à tomber sur la fenêtre. Elle la brise et le policier se retrouve alors suspendu dans les airs. Par réflexe, il tente ses bras avant de les battre dans l'air, comme pour essayer de voler. Mais il s’écrase sur le bitume, après une chute de sept étages, parvient à se lever et quitte les lieux, avec un coté de la tête de son déguisement complètement aplatit.
    Un autre couple de touristes commente, vidéo à l'appui, leurs vacances à Paris. En fait, c'est le couple voisin du couple précédent et on voit, sur cette vidéo, le policier, maigrichon, en train de faire une danse pour le moins étrange, entouré de quelques pigeons. Et les deux couples font étalages de leur ignorance géographique en disant que les pays européens mangent des chiots.
  17. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Nous arrivons à la fin des aventures de l’insaisissable maître du crime dans le Paris de la Belle Époque qu'est Fantômas. Ce dernier épisode, qui s'intitule Le faux magistrat, est le dernier épisode que Louis Feuillade tourna avant qu'éclate la Grande Guerre, qui le prive d'une grande partie de son équipe technique ainsi que de ses acteurs masculins. De plus, la série des Fantômas ayant été restaurée dans les années 1990, la pellicule 35 mm sur laquelle a été tourné le dernier épisode a été tellement détériorée par le temps qu'il a été impossible de restaurer dans son intégralité l'épisode en question, et qu'il n'a pas été retrouvé d'autres copies, ce qui explique la présence des cartons explicatifs pour pallier à l'absence des scènes manquantes dans le film. De plus, les photogrammes, que l'on peut considérer comme étant l'ancêtre de la photographie de plateau, qui sont parvenues jusqu'à nous et qui auraient pu combler les absences des scènes manquantes ont elles aussi été tellement détériorées par le temps que beaucoup d'entre elles sont inexploitables. Donc, j'indiquerai avec l'utilisation d'une couleur différente les scènes absentes du film. Cependant, cet épisode, bien qu'incomplet, est composé de quatre parties qui sont précédées par un prologue mettant en scène l'action
    Prologue
    Le château des Loges se situe près de la sous-préfecture de Saint-Calais, dans la Sarthe. C'est dans ce château que vivent le marquis et la marquise de Tergall, membres d'une famille aristocratique implantée dans la région depuis des générations et qui est influente. Bien qu'ils font partie de l'aristocratie locale, les Tergall ont de sérieux soucis financiers. C'est à l'heure du thé que le marquis demande à la domestique, Rosa, qui sert alors le thé dans le salon, de quitter la pièce afin que celui-ci puisse s'entretenir en privé avec son épouse. La jeune domestique quitte la pièce, mais reste derrière la porte pour tenter d'entendre la conservation. En effet, pour solder une partie de leur dettes, la marquise a accepté de vendre, la mort dans l'âme, ses bijoux, qui sont estimés à 250 000 francs et c'est son mari qui sera chargé d'effectuer la transaction avec un bijoutier venant de Paris. Dans la lettre qu'il adresse à celui-ci, et dont il tient à ce que la marquise prenne connaissance, il exprime son intention de vendre les bijoux, pour une valeur de 250 000 francs il donne rendez-vous pour le 30 du mois en cours pour conclure la vente à l'Hôtel Européen où il a ses habitudes. Après cela, le marquis appelle Rosa pour qu'elle aille poster cette lettre.
    Le jour dit, le marquis et le bijoutier se retrouvent dans la chambre d'hôtel que le marquis a réservé à cette fin à Saint-Calais. En allant vers sa chambre, le marquis croise son voisin de chambre, un prêtre qui s'apprête, lui aussi, à entrer dans sa chambre. Le bijoutier, déjà présent dans la pièce, examine les bijoux et accepte de les acheter. Pour conclure la vente, le bijoutier remet au marquis un chèque d'une valeur 250 000 francs, mais ce mode de paiement indispose le marquis qui avait précisé dans sa lettre qu'il souhaitait recevoir le fruit de la vente en liquide. Le bijoutier propose au marquis d'aller à la banque pour encaisser le chèque alors que lui restera enfermé dans la chambre avec les bijoux en attendant le retour du marquis. Le marquis accepte la proposition du bijoutier, il enferme ce dernier dans la chambre pour aller à la banque. Il croise de nouveau son voisin de chambre qui quitte également la sienne.
    Au retour du marquis, le bijoutier décide de le quitter et se dirige vers la commode où sont entreposés les bijoux et quelle n'est pas la surprise des deux hommes quant ils découvrent que les bijoux ont disparu. Le bijoutier accuse le marquis d'avoir commis le vol, et le marquis se défend violemment contre cette accusation. Le personnel de l'hôtel intervient car la dispute, bien que violente entre les deux hommes, est également bruyante. Le personnel fait alors intervenir la police pour résoudre le conflit entre les deux hommes et le juge d'instruction de la ville, Morel qui est un futur retraité, pour prendre la déposition des deux hommes et tenter de résoudre le mystère de la disparition des bijoux. Pendant ce temps, quelqu'un dans un train qui passe un pont, jette quelque chose par une fenêtre et cette chose s'écrase à terre. Deux femmes passent au même moment sous le pont, se dirigent vers l'objet tombé et découvrent que c'est une tenue de prêtre qui a été jetée depuis le train. Pendant ce temps, le juge Morel prend les dépositions du bijoutier et du marquis. Il exerce sa fonction depuis des années, si bien qu'il connaît tous les secrets et les astuces de la pègre locale. Il demande alors à deux hommes appartenant au personnel de l'hôtel de bien vouloir retourner la commode où étaient entreposés les bijoux. L'assistance découvre alors que la commode a été percée au niveau du tiroir où les bijoux étaient placés. L'assistance se dirige vers la chambre voisine de celle du marquis et elle découvre également un trou percé dans la commode donnant sur le mur sur lequel était adossée la commode contenant les bijoux. Le prêtre arrive dans sa chambre, pour le moins surpris par ce comité d'accueil qui l'attend et de voir un trou dans le mur. Le juge souhaite procéder à son arrestation, mais le curé à un alibi : il a un mot dans lequel il est indiqué d'un paroissien voulait se confesser dans un lieu particulier, à l'heure supposée du vol. C'est à ce moment-là que les deux femmes ayant découvert les habits de curé se présentent au juge avec leur trouvaille, et le curé reconnaît sa tenue de rechange et découvre que sa valise a été vidée de son contenu. Le juge s'excuse de sa bévue auprès du prêtre et le bijoutier s'excuse d'avoir accusé le marquis de vol.
    Le marquis, après cette aventure, reprend la route sur sa bicyclette pour regagner sa demeure, à la fin de la journée. Sur le chemin, il est attaqué par deux bandits, dont l'un n'est autre que Paulet, l'un des nombreux complices de Fantômas. Les deux hommes lui volent l'argent qu'il avait acquis de la vente des bijoux. Le marquis est assommé dans la bataille. Il rentre chez lui et il explique à sa femme les mésaventures qui lui sont arrivées depuis le matin, le vol des bijoux, son agression par deux inconnus et le vol dont il a été victime. Mais ce que le marquis ignore, c'est que Paulet est l'amant de Rosa, sa domestique, et que ce dernier lui a confié l'importante somme d'argent qu'elle a en permanence sur elle.
    1ère partie : Le prisonnier de Louvain
    Jérôme Fandor, l'ami de l'inspecteur Juve, a fait un papier sur l'affaire du vol des bijoux à l'Hôtel Européen de Saint-Calais, et dont l'inspecteur Juve est en charge de l'enquête. Fandor pense que c'est un coup de Fantômas, mais Juve lui fait comprendre que cela n'est pas possible en lui montrant une fiche en provenance de la sûreté belge. En effet, Fantômas est incarcéré à la prison de Louvain après avoir été condamné à mort par la justice belge pour assassinat. Mais comme la peine capitale a été abolie en Belgique, la peine de l'insaisissable maître du crime a été commué en détention à perpétuité. Juve, qui connaît très bien Fantômas, sait que tôt ou tard, ce dernier s'évadera de sa prison belge avant de reprendre son activité criminelle en France. Il décide alors de provoquer l'évasion de Fantômas pour pouvoir ensuite l'arrêter à son arrivée à la frontière française pour rejoindre sa bande. L'idée de Juve est de débarrasser la société de ce criminel sans foi et sans loi car il n'aura pas une peine à perpétuité, mais une condamnation à mort pour ses crimes. Juve fait ses adieux à Fandor avant de se mettre en route pour se rendre en Belgique.
    Dans sa cellule, une nuit, Fantômas reçoit un message lumineux. À travers ce message lumineux, il reconnaît le code qui est utilisé par sa bande de criminels. Il est attentif au message qui lui est envoyé et qui annonce un plan d'évasion prévu pour le lendemain, lors de l'inspection mensuelle de la prison. Mais il ignore que c'est l'inspecteur Juve qui est l'auteur du message en question (photogramme représentant l'inspecteur Juve avec un appareil lumineux). En effet, tous les mois dans les prisons belges, il est organisé une inspection mensuelle par une délégation de l'administration pénitentiaire pour s'assurer du bien-être des prisonniers, et de leur présence, accompagné par la commission de surveillance de la prison en question. Dans cette délégation, un homme désire discuter en privé avec un prisonnier de ses conditions de détention. L'homme choisit de s'entretenir avec Fantômas et le gardien de prison accepte d'accéder à sa requête. Ce que Frantômas ignore, c'est qu'il s'entretient avec l'inspecteur Juve qui lui fait parvenir une tenue de gardien de prison que ce dernier cache dans ses couvertures. Fantômas voudrait avoir des renseignements sur l'homme qui l'aide à s'évader, mais celui-ci demande à sortir de la cellule du prisonnier. Après avoir fait quelques pas pour rejoindre la délégation, il s'aperçoit qu'il a oublié ses lunettes, il demande au gardien qui l'accompagne de bien vouloir le ramener dans la cellule et de bien vouloir allumer la lumière de la cellule pour qu'il puisse mieux voir où il les a posées. Le gardien s’exécute. Il prend la place du prisonnier pendant que celui sort de sa cellule habillé en gardien de prison. Le premier gardien lui demande si le type a retrouvé ses lunettes, ce à quoi son « collègue » lui répond par l'affirmative. Les cellules sont fermées et le gardien s'assure de la présence du prisonnier.
    Fantômas quitte la prison sous son déguisement d'un gardien de prison avec un baluchon sous le bras, mais il ignore, dans un premier temps, qu'il est pris en filature par deux hommes. Il trouve une cachette pour changer de tenue et il troque sa tenue de gardien de prison pour celle d'un bourgeois, que Juve lui a également fournie. Il sort de sa cachette et les deux hommes sont toujours sur ses talons. Le maître du crime comprend rapidement qu'il est pris en filature.
    2e partie : Monsieur Charles Pardier, juge d'instruction
    Fantômas se sachant suivi par les hommes de la sûreté française, fait un détour par l'Angleterre pour rejoindre la France, pensant pouvoir semer ses poursuivants. Il arrive en France par Nantes. De Nantes, il prend un train en direction de Paris, mais à un arrêt, il se promène sur les quais et il reconnaît l'un de ses poursuivants qui tente de se faire discret dans son compartiment. Il se dirige vers le wagon où il a son compartiment avant de fausser compagnie à ses deux « anges gardiens » en sautant du train en marche pour rejoindre un train qui vient de démarrer. Sur un quai, un passager de première classe quitte son compartiment pour fumer sa pipe. Il laisse la porte du wagon ouverte, (scène manquante) il se rend compte un peu tard que son train démarre. Il court après et il parvient à l'attraper en montant dans le wagon à bestiaux. Mais ce qu'ignore l'homme, c'est qu'il n'est pas seul dans le wagon, car c'est également dans ce wagon que se trouve Frantômas, dissimulé dans le fond. Fantômas voit l'homme arriver et décide de l'attaquer pour usurper son identité. Après avoir pris son apparence, il fait ses poches et il découvre que l'homme qu'il a attaqué est juge d'instruction au parquet de Mont-de-Marsan du nom de Charles Pradier. Il se débarrasse du corps du juge, en le jetant du train quand celui-ci passe au dessus d'un cours d'eau, avant de rejoindre son compartiment par l'extérieur du train. Un peu plus tard, le contrôleur entre dans le compartiment, pour contrôler les billets. Frantômas cherche le billet pour le faire contrôler quand le contrôleur lui indique qu'il est arrivé à destination, à Saint-Calais. Il descend du train et il est pour le moins étonné de voir qu'il est attendu à la sortie de la gare par un homme qui doit le conduire à son hôtel, l'Hôtel Européen.
    Il arrive dans sa chambre, et en ouvrant la sacoche du juge, il découvre que celui-ci vient d'être nommé au poste de juge d'instruction de Saint-Calais par le Ministre de la Justice pour remplacer le juge Morel qui va prendre sa retraite dans quelques jours. Une femme de chambre frappe à sa porte et lui annonce que le juge Morel l'attend. Le juge Pradier fait la connaissance de son prédécesseur et tous les deux quittent la chambre pour se diriger vers le Palais de Justice, nouvel espace de travail du nouveau magistrat. Le juge Morel présente le personnel du Palais au juge Pradier qui travaillera avec lui. Après cette présentation du personnel, le juge Morel lui présente les dossiers sur lesquels il travaille, et parmi ces dossiers se trouve le dossier Tergall concernant le vol des bijoux et l'agression du marquis. Il précise que le marquis est un homme influent dans la région et que la seule preuve tangible dans cette affaire est l'habil du prêtre qui a été retrouvé par deux femmes le jour du vol et de l'agression.
    3e partie : Le magistrat cambrioleur
    Bien que Fantômas ait endossé l'identité d'un respectable juge d'instruction nouvellement nommé, il parvient à découvrir les différents lieux où la pègre locale se cache. Et c'est en se rendant dans l'un de ces lieux qu'il retrouve deux membres de sa bande, qui sont plus que surpris de revoir Fantômas, qu'ils pensaient enfermé à vie dans une prison belge. Il les questionne sur le vol des bijoux et des 250 000 francs car il sait que seuls eux peuvent avoir fait le coup. Il veut savoir où ils ont planqué leur magot pour en prendre possession. Ils lui disent qu'ils ont caché les bijoux dans une petite église et que l'argent se trouve en possession de la domestique des Tergall.
    Au cours d'un repas auquel il est convié chez le marquis et la marquise de Tergall, Fantômas, sous les traits du juge Pradier, parvient à subtiliser une lettre que la marquise a fait parvenir discrètement à l'un des convives. Après le repas, le marquis propose une partie de chasse à ses invités. Il devait en faire partie, mais le marquis est pris d'une migraine aussi violente que soudaine, et il s'excuse après de ses invités qui iront chasser sans lui. Il rejoint sa femme dans le salon et tout deux se dirigent vers la chambre à coucher où le marquis s'alite. Pendant ce temps, Fantômas, qui est dans le salon, lit la lettre qu'il a subtilisée et il découvre que la marquise a un amant. Il se rend compte qu'il a un moyen de faire chanter la marquise quand l'occasion se présentera. La marquise revient dans le salon où se trouve le juge et lui dit que son mari est mal en point, ce qui l'a obligée à allumer le chauffage de la chambre. La marquise quitte le salon pour vaquer à ses occupations et Fantômas en profite pour se rendre dans la cuisine afin de régler le gaz du chauffage. Il regagne aussitôt sa place dans le salon. Alors qu'il fait semblant de lire, à la fin de la journée, les hommes rentrent de leur partie de chasse, accueillis par la marquise. Celle-ci quitte leur compagnie pour aller dans la chambre à coucher pour réveiller son mari. Elle entre dans la pièce et là, une forte odeur de gaz se dégage. Elle ferme le chauffage centrale, ouvre les fenêtres et tente de réveiller son mari. Elle comprend rapidement qu'il est mort. Elle revient dans le salon, paniquée, et apprend la nouvelle aux convives qui se précipitent dans la chambre.
    Dans la soirée, le juge revient au château et fait sonner la femme de chambre pour demander un entretien avec la maîtresse de maison. Rosa va chercher la marquise, effondrée par la mort de son époux. Elle l'aide à marcher et à s'asseoir et une fois la marquise installée dans le salon, le juge ordonne à la domestique de retourner à ses affaires. Il se trouve seul dans le salon avec la marquise. S'assurant que Rosa soit loin, il accuse la marquise d'avoir tuer son époux pour pouvoir hériter de sa fortune et de vivre avec son amant. La marquise est outrée par cette accusation, mais le juge lui montre la lettre qu'elle a écrit à destination de son amant, ce qui fait qu'elle ne peut nier le fait qu'elle ait un amant. Il demande à la marquise 500 000 francs, sans quoi, il la fait arrêter pour l'assassinat du marquis. La marquise est outrée par le comportement du magistrat, mais elle n'a aucun moyen de lui résister.
    Le lendemain, à l'église de Bouloire, Fantômas a rendez-vous avec Ribonard pour récupérer les bijoux. Il lui dit que les bijoux sont cachés dans la cloche et les deux hommes montent sur le cocher pour les récupérer. Alors que Ribonard monte sur la coche, Fantômas l'aide à monter, et une fois les bijoux récupérés, il le laisse dans la cloche et part en fermant derrière lui la porte menant au clocher. Il se rend dans la plaque de malfrats et se fait une joie de découvrir les bijoux. Il ouvre le coffret contenant les bijoux, mais quelle n'est pas sa fureur quand il découvre le coffret vide. Il pense qu'il s'est fait doubler par les deux hommes.
    Quelques jours après la mort du marquis, ses obsèques ont lieu en église de Bouloire en présence de toute la bonne société de Saint-Calais, au moment où la cloche sonne, des perles, des diamants ainsi que du sang s'échappent du clocher. Les gens récupèrent les bijoux, et comme le juge Pradier est présent, et comme sa fonction le lui enjoint, il se fait remettre les bijoux.
    4e partie : l’extradé de Louvain.
    Apprenant ce qu'il se passe à Saint-Calais, Jérôme Fandor décide d'enquêter et il prend une chambre à l'Hôtel Européen. Il finit son repas au restaurant de l'hôtel et se dirige vers le porte-manteau pour récupérer son chapeau. Par inadvertance, il fait tomber un chapeau et en remettant le chapeau à sa place, il fait tomber un morceau de journal que Fandor décide de garder. Quelques minutes plus tard, le propriétaire du chapeau finit son repas, reprend son chapeau et il découvre que celui-ci est un peu grand. Cependant, il quitte le restaurant sans avoir fait attention à la présence du journaliste. Fandor commence à prendre des renseignements sur l'homme qui vient de quitter le restaurant en commençant à interroger la serveuse qui débarrasse sa table. Il apprend que cet homme est le nouveau juge d'instruction de la ville, le juge Charles Pradier.
    Le juge rejoint le Palais de Justice où il examine les bijoux qui ont été trouvés lors des obsèques du marquis de Tergall, qui doivent avoir un rapport avec les bijoux volés. Au même moment, un policier entre dans le bureau du juge avec une lettre en provenance du Ministère de la Justice. Dans cette lettre, il est question de l'extradition de Fantômas qui serait responsable de la mort de Ribonard, qui a été détaché mourant de la cloche de l'église Bouloire. Le juge n'est pas tranquille. Pendant ce temps, Paulet et un autre de ses complices, l'Élève, se sont faits arrêter pour vagabondage et ils sont conduits dans le bureau du juge. Le juge demande à ses employés de le laisser seul avec les deux hommes. Les deux hommes, dans un premier temps, ne reconnaissent pas Fantômas sous les traits du juge Pradier. Une fois reconnu, Fantômas leur confie une mission : que l'homme qui doit être extradé depuis la Belgique vers Saint-Calais n'arrive jamais à destination. Après leur avoir dit ça, le juge appelle le gendarme pour qu'il leur retire les menottes car il a décidé de les laisser libres.
    À l'Hôtel Européen, le personnel range la chambre du juge. Par la suite, Fandor s'introduit dans la chambre du juge et examine tous les chapeaux. Il remarque que tous les chapeaux ont dans la doublure intérieur un morceau de journal pour les rétrécir et il découvre une casquette sur laquelle il est indiqué le nom du chapelier : un chapelier installé à Louvain, ville dans laquelle s'était rendue l'inspecteur Juve et qui n'a pas donné de nouvelles depuis. Fandor prévient la sûreté parisienne de sa découverte. Dans un télégramme, il demande la venue des deux inspecteurs qui étaient chargés de filer Fantômas depuis son évasion. Fantômas, qui ignore que Fandor l'a démasqué, voit la visite de la marquise dans son bureau. Il demande à être seul avec la jeune femme. Elle lui fait lire le mot que lui a envoyé son notaire pour la réunion des 500 000 francs demandés par le juge, qui seront disponibles le lendemain. Le juge dit à la marquise de se présenter à son bureau à dix heures le lendemain. La marquise quitte la pièce et le juge demande qu'on lui envoie la domestique pour être interrogée. Il parvient à ce qu'elle lui donne les 250 000 francs qui ont été volés au marquis avant de la faire arrêter pour complicité d'agression. Fandor est pour le moins intrigué par la mansuétude dont à fait preuve le juge Pradier envers les deux vagabonds. En la personne de ses deux hommes, il reconnaît deux des membres de la bande de Fantômas. Ayant appris par la presse l'extradition du prisonnier de Louvain, Fandor décide de mettre les deux hommes hors état de nuire car il se doute que le juge n'est pas la personne qu'il se dit être. Il les suit et les deux hommes se rendent dans chez un cafetier. Fandor s'installe à la terrasse du café, Paulet le reconnaît et il fait signe à son acolyte. Installé en terrasse, Fandor rédige une dépêche pour son journal La Capitale, pour annoncer l'extradition du prisonnier de Louvain vers Saint-Calais. Mais il ignore que Paulet le surveille de l'intérieur et lit ce qu'il écrit.
    Le soir suivant, Paulet et son acolyte, font le guet à la gare de Conneré. Le prisonnier sort de la gare, escorté de deux agents de gendarmerie et les deux hommes les suivent, pour leur tendre une embuscade quelques kilomètres plus loin. Mais l'embuscade tourne court car les gendarmes étaient au courant du projet (probablement par Fandor qui a transmis l'information aux autorités compétentes) et que c'est lui qui a pris la place du prisonnier. Les deux hommes sont arrêtés par les deux inspecteurs, qui se font passer pour des gendarmes, qui devaient suivre Fantômas avant que celui-ci leur fausse compagnie, à Nantes. Aux premières heures de la matinée, les deux hommes sont présentés de nouveau devant le juge Pradier. Le juge demande à l'assistance de le laisser seul avec les deux hommes et il leur reproche d'avoir rater la mission qu'il leur avait confiée sauf que sur ce coup, la prison est inévitable pour les deux hommes, sinon, l'intégrité du juge pourra être remise en cause et des interrogations pourraient alors surgir. Les deux inspecteurs chargé de la filature de Fantômas, et accessoirement de de l'extradition du prisonnier de Louvain, accompagné de Fandor se rendent dans le bureau du procureur pour l' informer de leur mission. Il leur donne une lettre en provenance du Ministère de la Justice qui détaille leur mission à propos de l'extradé de Louvain dont la présence doit rester anonyme, devra être gardé dans l'enceinte close du Palais de Justice et seuls les gendarmes et les gardiens chargés de sa surveillance peuvent aller et venir au sein du Palais. Pendant que les deux inspecteurs quittent le bureau, Fandor reste et fait part au procureur des soupçons qu'il nourrit à l'égard du juge d'instruction Pradier.
    A dix heures le lendemain, la marquise de Tergall se présente au bureau du juge Pradier avec la somme d'argent prévue. Après avoir échangé quelques mots, le juge raccompagne la marquise à la porte et dans le couloir, il voit les deux gendarmes escorter un homme qui doit probablement être le prisonnier de Louvain extradé, et à l'expression de son visage, Fantômas croit reconnaître l'inspecteur Juve. Sans demander son reste, il récupère la sacoche contenant les bijoux récupérés lors des obsèques du marquis de Tergall, les 250 000 francs qu'il a soustrait à Rosa, la domestique, et les 500 000 francs que la marquise vient de lui remettre avant de quitter le bureau. En ouvrant la porte, il découvre que les gendarmes, qui sont les deux inspecteurs qu'il a semés, lui transmettent un ordre émanant du procureur indiquant qu'il ne doit pas quitter son bureau jusqu'à nouvel ordre. Il s'exécute mais est furieux de la tournure prise par les événements. Il s’asseoir à son bureau et commence à rédiger une note. Dans le bureau du procureur, l'inspecteur Juve, pouvant enfin reprendre son identité, se présente. Malgré les soupçons de Juve et de Frandor, le procureur refuse de croire que le courtois juge Charles Pradier soit Fantômas. Fantômas, utilisant pour la dernière fois son avatar de juge, convoque le gardien-chef de la prison attenant au Palais de Justice. La note qu'il écrit, il la transmet au gardien-chef en précisant qu'elle est strictement confidentielle et qu'elle ne doit être dévoilée à personne, sous peine de licenciement. Alors que l'homme sort du bureau, un comité d'accueil est présent dans le couloir. Fantômas le pressent et quitte son costume de juge et attend que que les hommes viennent le chercher.
    L'inspecteur Juve pense enfin tenir Fantômas car celui-ci se laisse arrêter sans résistance, ce qui le surprend. Fantômas est jeté le jour-même en prison, mais le maître du crime disparaît le lendemain. Le gardien-chef, penaud montre alors l'ordre qu'il a reçu du juge Pradier, la veille. Dans cet ordre, le juge ordonne que le gardien-chef libère à minuit, le soir-même, le prisonnier qu'on lui aura confié sous le nom de Fantômas. Cet homme est en réalité l'inspecteur Juve et que cela est une ruse mise en place pour le dossier qu'il il a la charge d'instruire.
  18. Noisettes
    Coucou chers amis du Mag'
    La dernière fois, nous avons laissé l'inspecteur Juve et son ami Jérôme Fandor face à un énième échec pour arrêter Fantômas, insaisissable maître du crime. Dans cet épisode, intitulé Fantômas contre Fantômas, qui est composé de quatre parties, dont il est répertorié une scène manquante qui a été remplacé par une autre scène de la série, l'inspecteur Juve va se retrouver dans une situation pour le moins inconfortable.
    1ère partie : Fantômas et l'opinion publique.
    Face à ses échecs successifs pour capturer Fantômas, l'inspecteur Juve devient, pour la presse parisienne, un bouc-émissaire. Elle le juge incapable de mettre fin aux activités criminelles du maître du crime qui sévit à Paris et dans sa banlieue, allant jusqu'à se demander si l'inspecteur n'est pas de mèche avec lui. Les lecteurs, par la lecture des journaux, commencent à penser pareil, à la rage de Fandor, qui est installé à une terrasse de café, et prend le parti de son ami l'inspecteur.
    Pendant ce temps, Juve est convoqué dans le bureau du juge d'instruction, au Palais de Justice, pour justifier de l'échec dans l'arrestation du criminel. Le procureur général se présente et à la lecture de la presse en compagnie du juge d'instruction, décide de l'arrestation de l'inspecteur Juve pour complicité avec un criminel activement recherché par la police. Juve a beau se révolter contre ce chef d'accusation, il est conduit au Dépôt en attendant d'être conduit à la prison de la Santé.
    Jérôme Fandor, qui a un réseau personnel développé et qui devance souvent les annonces officielles, apprend que Juve vient d'être incarcéré. Il rédige une lettre qu'il confie à un collègue. Dans cette lettre, dans laquelle il anticipe son éventuelle arrestation, il explique au commissaire pourquoi il lui fausse compagnie : il tient à avoir les mains libres pour prouver l'innocence de l'inspecteur Juve.
    2e partie : Le mur qui saigne
    Quelque part dans Paris, le père Moche, qui est un usurier qu'on peut qualifier de prudent, payant ses créance en temps et en heure, est également l'heureux propriétaire de quelques immeubles situés à Paris. Le garçon de recettes, qui est un homme venant chez les locataires et propriétaires afin d'y récupérer les loyers, se présente chez le père Moche. Les deux hommes discutent alors que le père Moche va dans son coffre-fort pour en sortir une liasse de billets qu'il donne au garçon receveur. Celui-ci lui dit que sa journée est loin d'être terminée et qu'il doit se rendre chez son voisin au-dessus, Monsieur Paulet, afin d'y récupérer des paiements de loyers en retard. Alors qu'il se rend chez Monsieur Paulet, celui-ci et sa femme l'attendent derrière la porte et lui tendent une embuscade avant de le tuer. En entendant le boucan chez les Paulet, le père Moche décide de se rendre chez eux et de récupérer la sacoche du garçon receveur, dont il range le contenu dans son coffre-fort.
    Quelqu'un sonne à sa porte et c'est une jeune femme qui se présente. Le père Moche l'accueille avec l'égard. Cette jeune femme est l'une des locataire de son immeuble de situant rue de l’Évangile, dans le XIXe arrondissement de Paris. Elle rend visite à son propriétaire, avec une lettre signée de la concierge dans laquelle il est précisé la requête de la jeune femme : celle-ci voudrait diviser une pièce en deux pièces et voudrait avoir le feu vert de son propriétaire afin que celui-ci démarre les travaux. Le père Moche répond favorablement à la requête de la jeune femme. Au même moment, les Paulet se rendent chez le père Moche. La jeune femme quitte le trio et le vieil homme a le temps de s'occuper d'affaires de ses jeune voisins. Paulet tente de tuer le vieil homme qui a été témoin du meurtre mais celui-ci a la force de se défendre. Il demande au jeune homme comment il compte de débarrasser du corps et celui ne sait que répondre. Le père Moche lui dit alors qu'il a une solution pour résoudre ce petit problème et qu'il prend les choses en main.
    Depuis l'annonce de la disparition du garçon receveur, la police n'a aucune piste qui puisse permettre de retrouver sa trace, ce qui rend le furieux le chef de la Sûreté qui convoque tous ses inspecteurs pour que ceux-ci lui rendent des comptes sur leur enquête. Ce qui le rend furieux, c'est qu'il a appris par la presse la venue en France d'un célèbre détective américain, Tom Bob, qui se déplace spécialement pour retrouver le garçon receveur, ce qui serait un sérieux camouflet pour la police française si celui-ci parvient à le retrouver avant elle. En effet, Tom Bob lance un défi à la police française avec cette affaire de disparition, ce qui pique l'orgueil de la police française, dans la personne du chef de la Sûreté, au plus profond d'elle-même.
    Alors que les travaux dans l'appartement de la locataire de l'immeuble du père Moche se trouvant rue de l’Évangile prennent fin, un ouvrier vient pour remplacer son collègue pour terminer la pose de la cloison, qui est, dans un premier temps, surpris de ce remplacement, mais quand il sait que cela a été décidé par le patron, il part sans demander son reste. Le nouvel ouvrier entreprend, pour une raison inconnue, de casser une partie de la cloison à l'aide d'une massue et à l'endroit où la cloison est fissurée, un liquide sombre coule. Il prévient la locataire et lui demande de prévenir la police car c'est du sang qui s'écoule de la cloison. La police arrive quelque minutes plus tard , qui voit bien que du sang s'écoule de la cloison fraîchement montée et l'ouvrier en question casse le restant de la cloison et le corps, sans vie, du garçon receveur est découvert. L'ouvrier qui est venu remplacer son collègue est le détective Tom Bob. Il montre sa carte de visite à l'inspecteur présent et ses hommes n'ont plus rien d'autre à faire que dégager le corps.
    3e partie : Fantômas contre Fantômas
    Lady Beltham, la maîtresse de Fantômas, est devenue par son remariage avec un noble russe, la grand duchesse Alexandra. Le majordome entre dans son boudoir pour lui tendre la carte de visite d'un visiteur, qui est le détective américain. Elle accueille son visiteur et quel n'est pas son effroi quand elle reconnaît, sous les traits du détective, son ancien amant, Fantômas, elle qui pensait en avoir fini avec sa vie passée. Les retrouvailles sont froides mais si Fantômas est venu lui rendre visite, ce n'est pas par hasard. Il veut que la duchesse lui rende un service. D'un ton autoritaire, dont la duchesse a toujours eu peur, il lui demande de rédiger une lettre qui est adressée à l'agence de presse Havas. Dans cette lettre, la duchesse annonce qu'elle organise une souscription publique afin d'aider à la capture du maître du crime qu'est Fantômas. Elle annonce qu'elle-même verse 5 000 francs. Cette souscription publique a pour but de récompenser la personne qui parviendra à faire arrêter l'insaisissable bandit.
    Pendant ce temps, quelque part dans un hôtel de la banlieue parisienne, un homme en noir se prépare. En effet, pour célébrer l'ouverture de la souscription publique par la grande duchesse Alexandra, elle organise un bal masqué pour l'occasion. Il s'avère que cet homme en noir n'est autre que Jérôme Fandor. En apprenant le projet de la grand duchesse, il décide de se rendre à ce bal, déguisé en Fantômas afin de provoquer une réaction chez lui qui lui ferait commettre un faux pas qui le trahirait s'il est présent au bal. Il quitte sa chambre pour se rendre au bal.
    À la Sûreté, le commissaire et ses hommes sont également invités au bal, mais dans un but différent. Ses hommes et lui sont déguisés en mousquetaires, mais un homme tout vêtu de noir apparaît devant eux, ce qui leur fait se poser des questions sur l'identité de l'individu car cet habil est celui revêtu par Fantômas. L'inspecteur en question a eu la même idée que Fandor. Les hommes prennent leur invitation et se dirige vers le Parc des Prince, là où le bal a lieu. A première vue, le bal est un succès et les convives viennent saluer la grand duchesse. Un homme en noir arrive et s'approche de la grande duchesse pour la saluer et celle-ci éprouve un malaise palpable en voyant cet homme, pensant que c'est Fantômas. Arrive juste après un deuxième homme en noir, qui salue également la duchesse et les deux hommes se jaugent. C'est sans compter sur l'arrivée d'un troisième homme qui salue lui aussi la maîtresse de maison. En voyant ces trois hommes, la duchesse est inquiète car elle sait que l'un d'entre eux est Fantômas et elle sait de quoi il est capable. L'un des hommes en noir l'invite à danser, invitation que la duchesse n'ose pas refuser.
    Un peu plus tard dans la soirée éclate une dispute entre deux des trois hommes en noir et ceux-ci décident de régler leur différent dans le jardin, à l'abri de la vue des autres convives. Seule la duchesse connaît la raison de la chose. Alors que les deux hommes en noir quittent la salle de bal pour régler le différent qui les oppose, le troisième décide de les suivre, pensant découvrir lequel des deux est le maître du crime. Un bagarre éclate entre les deux hommes dans le jardin et l'un des deux hommes est étendu sur le sol, mort. Le troisième homme en noir, qui a vu le second filer à toutes jambes, se dirige vers le lieu ou est étendu l'autre homme en noir. Fandor retire sa cagoule pour mieux examiner le corps, alors que l'autre homme en noir, ayant été blessé dans la lutte, vient récupérer son manteau et quitte les lieux. Il retire la cagoule de l'homme mort et il reconnaît un des inspecteurs travaillant à la Sûreté. Il comprend en même temps que Fantômas était bien présent au bal. Il décide de se retourner à la salle de bal et il annonce à la grand duchesse, à son retour, qu'un homme est mort dans son jardin, tout en lui indiquant le lieu où est le corps. La grande duchesse, les policiers et les convives se dirigent vers cet endroit. La duchesse arrive la première sur les lieux, s'agenouille près du corps et retire la cagoule, que Fandor avait eu la précaution de remettre sur la tête. Elle est soulagée quand elle découvre un visage inconnu, mais le commissaire reconnaît son inspecteur et l'enquête sur le meurtre démarre.
    Le seul élément dont dispose la police, c'est que Fantômas a été blessé à l'avant-bras gauche lors de la lutte avec l'inspecteur et la police soupçonne Juve d'être Fantômas. Le commissaire et le juge d'Instruction prennent la décision de rendre visite à Juve pour s'assurer que celui-ci n'est pas blessé à l'avant-bras pour confirmer ou pas l'éventualité de la double identité de Juve. Ils pénètrent dans la cellule, au Dépôt, de Juve qui est réveillé pour la circonstance. Celui-ci présente une blessure à l'avant-bas gauche, ce qui l'étonne grandement. Juve s'interroge sur la provenance de cette blessure car il n'a pas quitté sa cellule. Mais la tasse de café qu'il a bue la veille contient les restes d'un narcotique, signe qu'il a été drogué, probablement par un complice de Fantômas, infiltré parmi le personnel de gardes, seuls personnes autorisés à pénétrer dans les cellules des prisonniers. Juve demande au commissaire de réunir tous les garde et c'est au cours de cette réunion qu'il identifie Nibet, le complice de Fantômas qu'il a cotoyé quand il se faisait passer pour un simple d'esprit au service de la mère Touloche, Cranajour. En plus de cela, il est découvert dans la veste du gardien un couteau ensanglanté, ayant probablement servi à blesser Juve. Le gardien de prison est arrêté et Juve, libéré et blanchi de toute accusation, reprend ses fonctions d'inspecteur
    4e partie : Règlement de compte
    En bon journaliste, en plus d'avoir ses entrées dans les institutions officielles, Jérôme Fandor connaît également la quasi-totalité des repères de la pègre dans la région parisienne et il les explore un à un en espérant mettre la main sur Fantômas. C'est en parcourant la campagne francilienne qu'il découvre la cachette de la bande de l'insaisissable criminel. Cette bande s'est nommée les Apaches et ils demandent au père Moche, l'usurier, le partage du butin des derniers coups effectués. Celui-ci essaie de calmer leurs ardeurs et leur lit une lettre de leur chef, se faisant passer pour être prisonnier, qui leur dit que le partage du butin se fera une fois ce celui-ci sera sorti du Dépôt, et qu'ils doivent faire confiance au père Moche, qu'il a fait son « lieutenant » durant la durée de son incarcération. Les Apaches quittent le père Moche. Une fois les Apaches éloignés de la maisonnette abandonnée, le père Moche récupère un petit coffret rempli de billets et d'objets précieux qui a été entreposé dans un puits. Après avoir récupéré le coffret, il entre dans la maisonnette et va dans la cave pour le cacher, dans le plancher. Après avoir caché son trésor, le père Moche/Fantômas quitte la maisonnette en fermant la porte à clé. Ce qu'il ignore, c'est que Fandor l'a discrètement suivi, et que ce dernier se retrouve enfermé dans la maisonnette, sans moyen pour la quitter.
    Le Palais de justice est envahi par des ouvriers en bâtiment dû à la construction d'une nouvelle aile le long du Quai des Orfèvres et l'inspecteur Juve est présent dans le bureau du juge d'Instruction pour reprendre, dans le plus grand secret, ses fonctions. Les ouvriers entrent dans le bureau du juge et tiennent en joue les personnes présentes, tout en enlevant l'inspecteur Juve en le bâillonnant et le mettant dans un sac qu'ils font passer par la fenêtre pour le faire descendre. C'est la bande des Apaches qui a décidé d'agir ainsi pour libérer Fantômas afin de pouvoir récupérer leur part du butin constitué des larcins effectués antérieurement. Et elle prend l'inspecteur Juve pour Fantômas qui est emprisonné au Dépôt. En apprenant l'intrusion chez le juge d'Instruction, un commissaire apprend, par la lettre que Juve a laissé tomber lors de son enlèvement, la remise en service de l'inspecteur. C'est à ce moment-là qu'intervient Tom Bob, le détective américain et il propose ses services au commissaire chargé de l'affaire car il sait où trouver la bande des Apaches.
    Alors que Fandor est enfermé dans la maisonnette, il entend un brouhaha se diriger vers lui et il file se cacher dans la cave. Dans celle-ci, il y a un tonneau vide et il décide de s'y cacher, en attendant que la bande de Fantômas quitte les lieux. La bande des Apaches rentre dans la maison et se dirige vers la cave, en portant le sac contenant l'inspecteur. Arrivés dans la cave, ils libèrent Juve et ils lui disent clairement qu'ils veulent que le partage du butin soit fait si ce dernier est bien le maître du crime, dans le cas contraire, sa vie n'a plus lieu d'être. Comme l'inspecteur Juve est adossé au tonneau, Fandor lui fait savoir s'il est là et qu'il n'a qu'à l'écouter. Fandor lui dit de se faire passer pour Fantômas et qu'il accepte d'accéder à leur requête. Alors qu'un guetteur annonce au reste de la bande que la police s'approche de la maisonnette, Juve les tranquillise en disant que ce sont des complices qui viennent pour la préparation d'un nouveau coup. Juve va à la rencontre des policiers pour leur dire d'agir discrètement pour arrêter la bande, mais le détective américain s'éloigne du groupe des policiers. La bande de Fantômas est arrêtée, Fandor quitte sa cachette et les deux amis se retrouvent. Cependant, Juve demande à Fandor comment il a découvert ce lieu et ce dernier lui fait le récit de ses aventures. L'inspecteur Juve comprend que le père Moche et Tom Bob sont en faite Fantômas.
    Fantômas s'est arrangé pour faire arrêter ses complice pour garder le magot et il n'oublie pas qu'il y a la souscription publique qui a été ouverte pour récompenser celui qui parviendrait à le faire arrêter. Il se rend chez la grande duchesse Alexandra pour la récupérer et celle-ci le surprend, mais elle ne fait rien, terrorisé par la présence de son ancien amant, et celui-ci ne tente rien envers la duchesse. Il quitte les lieux par la fenêtre, mais c'est sans compter sur la présence de l'inspecteur Juve et de Fandor qui arrivent finalement à l'arrêter avant que celui-ci une fois de plus, ne leur fausse compagnie.
  19. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs du Mag,
    Dans le dernier numéro, nous avons laissé l'inspecteur Juve face à un échec lors de l'évasion de Fantômas la veille de son exécution. Dans ce deuxième tome des aventures de Fantômas, Juve, avec la complicité de son ami et collaborateur Jérôme Fandor, regroupe tous les éléments qu'il a pour mettre la main sur son grand ennemi qu'est Fantômas. Cet épisode, dont le titre est Fantômas contre Juve, est composé de quatre parties.
    1e partie : La catastrophe du Simplon Express
    L'inspecteur Juve est dans son bureau à la Sûreté, lieu où il accumule toutes les preuves qu'il a en sa possession pour parvenir à arrêter Fantômas, quand arrive Jérôme Fandor, jeune journaliste au quotidien "La Capitale". Un peu plus tard, un agent entre dans le bureau avec une missive informant Juve qu'un corps avait été identifié comme étant celui de Lady Beltram, la maîtresse de Fantômas. Elle aurait été retrouvé chez un certain monsieur Chaleck, médecin de profession. Juve pense instantanément que la mort de Lady Beltram est plus que probablement imputable à Fantômas. Cependant, Juve et Fandor se lancent sur la piste du docteur Chaleck, gardant en tête que Chaleck peut être un éventuel complice de Fantômas, ou, pourquoi, Fantômas lui-même.
    Chaleck, ignorant qu'il est suivi par Juve et Fandor, prend une voiture pour se rendre dans un quartier populaire de Paris. Pendant le trajet, l'honorable médecin change de tenue pour revêtir la tenue d'un homme inquiétant. Il sort de la voiture, fait quelques pas, et va rejoindre une prostituée, du nom de Joséphine, qui lui remet, ce qui apparaît être, à première vue, une lettre qu'elle a substitué son amant du moment, monsieur Martiale, représentant en vin pour la firme Kessler et Burru installée à Bercy, qu'une firme de vin suissesse adresse à la firme pour laquelle il travzille pour sceller un contrat entre elles par le versement d'un acompte liquide. Joséphine informe Chaleck, qui est Fantômas, du jour de départ de monsieur Martiale et des 500 000 francs en liquide qu'il transportera sur lui. De plus, elle lui apprend que monsieur Martiale veut qu'elle soit du voyage car il est sous son charme. Ils se séparent pour mettre à exécution la suite de leur plan, qui est de mettre la main sur l'importante somme d'argent que monsieur Martiale va transporter sur lui. Ce que Joséphine et Fantômas ignorent, c'est que Juve et Fandor les pistent. Alors que l'inspecteur Juve décide de pister fantômas, Jérôme Fandor piste la jeune Joséphine. Si Juve perd rapidement la trace de Fantômas car lui-même a été pisté par l'un des nombreux hommes de main du criminel, qui crève le pneu de la voiture dans laquelle il a pris place, Fandor a plus de chance avec Joséphine. Celle-ci se rend chez elle pour se préparer à rejoindre son amant à la gare de Lyon, Fandor s'installe à une terrasse de café en attendant qu'elle reprenne la route et en profite pour écrire un message rapide à l'intention de l'inspecteur Juve pour le tenir informer de la suite des événements.
    Joséphine rejoint monsieur Martiale sur le quai de départ de la gare de Lyon quelques minutes du départ du train, suivie à bonne distance par Fandor. Cependant, deux hommes se trouvent également sur le quai à bonne distance du couple, et ces deux hommes ont un aspect pour le moins bizarre. Le couple prend place dans un compartiment de première classe qui se situe dans wagon arrière du train, ainsi que Fandor. Les deux hommes eux, prennent place dans un compartiment à l'avant du train. Au milieu du voyage, trois hommes se dirigent vers les compartiments de la première classe, et Joséphine, qui est installée avec son amant, qui dort, invite ce qui semble être ses complices dans son compartiment et déleste monsieur Martiale de son portefeuille qui contient les 500 000 francs pour la transaction qu'il doit effectuer en Suisse. Fandor, qui est installé dans un compartiment voisin, est également volé par ces hommes. En quittant le wagon, Joséphine et ses complices décrochent le wagon du reste du train en laissant Jérôme Fandor et monsieur Martiale. Mais comme le train monte une pente dans les montagnes alpines, le wagon, qui a été détaché par Fantômas et ses complices, redescend rapidement la pente, obligeant Fandor et Monsieur Martiale de sauter hors de celui-ci lors d'un ralentissement dans sa course. Alors que le wagon descend rapidement la pente, le Simplon Express monte la même chaîne de montagnes et l'express en direction de l'Italie rentre en collision avec le wagon, faisant de nombreuses victimes.
    Pendant ce temps, Fantômas et ses complices se retrouvent dans un endroit isolé pour prendre possession de leur larcin, mais quelle n'est pas leur surprise lorsqu'ils découvrent, en ouvrant le portefeuille de monsieur Martiale contenant les billets de banque, que ceux-ci sont coupés en deux, avec un mot accompagnant le pourquoi du comment. Malgré la déception des malfrats, Fantômas ne se laisse pas abattre par cet échec et file en direction d'un bureau de poste pour envoyer deux télégrammes qu'il signe de la part de Juve pour celui à destination de Fandor et de Fandor pour celui à destination de Juve. Dans ces deux télégrammes, les deux amis se donnent rendez-vous aux entrepôts Kessler et Burru à Bercy car leur enquête progresse. Juve et Fandor se rendent au rendez-vous, pensant chacun avoir reçu le télégramme de l'autre. Tous deux sont armés et se tirent dessus avant de comprendre qu'ils ont été bernés. Les complices de Fantômas quittent leur cachette et tirent sur les tonneaux remplis d'alcool qui prennent feu, encerclant ainsi Juve et Fandor.
    Pour s'en sortir vivants, Juve et Fandor se jettent dans la Seine.
    2e partie : « Au Crocodile »
    Après l'accident du Simplon Express et la tentative d'assassinat sur la personne de l'inspecteur Juve et de Jérôme Fandor, Joséphine et le docteur Chaleck ont disparus de la circulation. L'inspecteur Juve et Fandor se rendent dans un restaurant nommé "Au Crocodile". Mais ce qu'ignorent Juve et Fandor, c'est que Joséphine et le docteur Chaleck sont également présents dans le restaurant. En effet, à la table à côté de la leur, Fandor reconnaît sous les traits de sa voisine de table la jeune Joséphine, complice du docteur Chaleck. Fandor présente la jeune femme à l'inspecteur Juve qui la questionne pour savoir où se trouve Chaleck.
    Le docteur Chaleck est lui aussi présent dans le restaurant, dînant en compagne de deux femmes de la haute société parisienne. Juve décide de faire savoir au docteur Chaleck que, non seulement il est présent sur les lieux, mais qu'il sait qui il est réellement. Pour cela, il fait passer sa carte à un serveur qui la transmet au docteur tout au demandant à ce dernier d'être discret sur son identité. Fandor et Juve quittent le restaurant alors que le serveur transmet le message de l'inspecteur Juve au docteur Chaleck. Celui-ci reçoit le message de l'inspecteur Juve, quitte les deux femmes momentanément et se dirige vers la sortie du restaurant en passant par le vestiaire pour récupérer son manteau pour rejoindre les deux hommes. L'inspecteur Juve et Fandor capturent le docteur Chaleck, qui n'est autre que Fantômas, mais ce dernier leur fausse compagnie car son manteau comportait des faux-bras et file retrouver les deux femmes avec lesquelles il dînait.
    3e partie : La villa hantée
    Alors que son amant est en liberté, Lady Beltram, après avoir été jugée pour complicité de meurtre sur la personne de son époux, vit dans un couvent, loin du monde, et elle refuse de reprendre contact avec son amant. Cependant, elle reçoit un message de Gurn dans lequel il exprime son souhait de la revoir, et son étonnement de savoir qu'elle met en vente sa villa de Neuilly. Elle est pensive face à ce message, mais elle décide d'accéder à la requête de son amant. Elle se présente le mercredi suivant, peu avant minuit, devant son ancien domicile dans lequel elle rentre par une porte dérobé donnant accès au jardin. Alors qu'une inquiétude la saisie, Gurn, lui, l'attend paisiblement dans la chambre à coucher. Après des retrouvailles pour le moins particulières, Gurn reprend de l'ascendance sur sa maîtresse et exige d'elle qu'elle se rende à la villa tous les mercredis à minuit et Lady Beltram ne peut rien faire que d'accéder à la volonté de son amant.
    Si Lady Beltram renoue malgré elle avec son ancien amant, Juve et Fandor apprennent que la villa de LKady Beltram est à vendre, et à partir de cet élément, ils décident de reprendre leur enquête à zéro. En effet, ils se présentent à la villa comme étant deux possibles acquéreurs et cela leur permet de visiter la villa de fond en comble. La visite de la villa conduit Juve et Fandor dans la chambre à coucher et l'inspecteur remarque qu'une plume posée sur le bureau a été utilisée récemment. C'est alors que le gardien de la villa leur apprend que la villa est hantée et que tous les mercredis vers minuit, la chambre est éclairée et qu'il y a des bruits de pas qui raisonnent dans cette même pièce. Fandor et Juve rigolent de cette situation, mais leur attention est attirée par la grille du chauffage central de la maison qui se situe dans le sous-sol de la villa. Les hommes visitent le sous-sol et plus particulièrement de la citerne d'eau qui recueil les eaux de pluie. Juve et Fandor quittent la villa, mais décident d'y revenir le mercredi suivant pour percer l'énigme de la présence dans la chambre.
    Lady Beltram, qui a toujours des sentiments pour Gurn, lui dit qu'il leur est encore possible de vivre une vie heureuse en quittant cette vie faite de crime. Ce à quoi Gurn répond positivement, mais avant cela, il doit supprimer l'inspecteur Juve et que cela doit être fait dans quatre jours au plus tard. Ce que Gurn et Lady Beltram, qui est embarrassée par ce projet, ignorent, c'est que l'inspecteur Juve et Fandor sont cachés dans le conduit du chauffage central et qu'ils ont écoutés toute la conversation. Juve, au courant des projets que nourris pour lui Gurn, alias Fantômas, se protège au mieux et demande à Fandor d'être présent lors de la tentative d'assassinat, en se sachant dans une malle en rosier se trouvant au pied du lit de Juve. Il se prépare pour la nuit en revêtant un gilet de pics, ouvrant la fenêtre de sa chambre avant de se coucher. Peu avant l'aube, une voiture se dirige devant l'immeuble dans lequel vit Juve et s'arrête sous la fenêtre de sa chambre. De cette voiture sort un serpent qui prend la direction de la chambre dans laquelle il pénètre sans difficulté avant de tenter d'étouffer l'inspecteur. Le tumulte que fait Juve, en appelant Fandor à l'aide, fait fuir le reptile qui repart par la fenêtre.
    4e partie : L'homme noir
    Fantômas a trouvé refuge dans la villa de Lady Beltram, là où il pense que les policiers ne le trouveront pas ici. Mais Juve et Fandor savent où le trouver. Il pose des bâtons de dynamite sur le compteur électrique se situant dans le garage, en vue de faire sauter la villa si cela s'avère nécessaire. Juve et Fandor investissent la villa afin de procéder à l'arrestation de Fantômas. Alors que les policiers fouillent la villa de fond en combe afin de le trouver, Fantômas trouve refuge dans la citerne d'eau de pluie. Juve arrive au sous-sol avec des hommes, mais il n'y a personne, mais l'inspecteur ressent une présence dans la pièce. L'ordre est donné aux agents d'allumer le chauffage centrale afin de faire sortir l'homme qui a du trouver refuge dans le conduit, comme l'avait fait précédemment Juve et Fandor. Mais c'est le serpent qui a été envoyé chez Juve qui sort du conduit et qui est tué.
    Les hommes de la Sûreté sont tous dans la villa, Fantômas sort de sa cachette et court vers le garage où il actionne le dispositif explosif qu'il a mis en place. Il fait exploser la villa, pensant que Juve a péri dans l'explosion.
  20. Noisettes
    Bonjour chers lecteurs du Mag :cool: ,
    Alors, pour mes premiers pas dans l'équipe du mag, j'ai décidé de faire un billet sur le cinéma, et plus particulièrement sur le cinéma muet que j'affectionne. Et le film dont je vais vous parler est un film français qui est sorti sur les écrans en 1917 et dont le titre est Le Coupable.
    Ce film a été réalisé par André Antoine, d'après le roman éponyme de François Coppée, et on retrouve Julien Duvivier comme assistant, qui sera un réalisateur de renom dans l'entre-deux-guerre. Le film repose sur des retours en arrière de la vie des principaux protagonistes, donnant ainsi une tension dramatique forte au film, sans entrer dans le piège moralisateur des faits et gestes des uns et des autres.
    L'action se déroule à Paris en février 1914, au Palais de Justice. En effet, un homme d'une vingtaine d'années, Chrétien Forgeat, est jugé pour le meurtre d'un usurier. Alors que l'avocat général, Chrétien Lescuyer, doit tenir l'accusation contre Forgeat, ce dernier fait une déclaration stupéfiante à la Cour : il est le père de l'accusé.
    Chrétien Lescuyer raconte alors à la Cour son histoire. Son père l'a envoyé à Paris pour achever ses études de droit. Il fait la rencontre d'une jeune fleuriste, Perrinette Forgeat, dont il tombe follement amoureux. Après deux ans de vie à Paris et de romance avec Perrinette, Chrétien obtient son doctorat de droit et, à la demande de son père, retourne dans sa Normandie natale, quittant à contre-cœur Paris et Perrinette, mais ne pouvant se soustraire à l'autorité paternelle. Alors qu'il se morfond en Normandie, il reçoit une lettre de la jeune fleuriste qui lui apprend qu'elle attend un enfant.
    Alors que Perrinette met au monde un petit garçon qu'elle chérit plus que tout et qu'elle nomme Chrétien, en souvenir de son père absent, Chrétien Lescuyer se marie avec la fille d'un notable de la région, mariage voulu par son père. Alors que Perrinette se consacre à l'éducation de son fils, elle rencontre au cours d'une promenade Prosper Aubry, charpentier aisé de son état. Elle l'épouse quelque temps plus tard, pensant ainsi donner un père à son fils de dix ans, mais il s'avère que Aubry est antipathique avec le jeune Chrétien. Perrinette succombe d'une phtisie, laissant Chrétien orphelin, et les relations avec son beau-père deviennent de plus en plus tendues, au point que le jeune garçon fugue du domicile, en compagnie d'un camarade de classe. Les deux jeunes garçons sont alors interpellés dans leur cachette par les policiers qui les conduisent devant un juge. Prosper Aubry profite de cette aubaine pour se décharger des obligations qu'il a auprès du jeune garçon qui est alors conduit en une maison de redressement dans la Marne et qui est nommée la "Colonie".
    Une fois sorti de la maison de redressement à sa majorité, Chrétien Forgeat déambule dans les rues de Paris à la recherche d'un emploi, il rencontre un ancien camarade de la "Colonie", Grosse-Caisse, qui parvient à le faire embaucher comme figurant au théâtre du Châtelet. Au cours d'une représentation, une actrice perd une boucle d'oreille que Grosse-Caisse trouve dans le décor et qu'il revend aussitôt, avec la complicité de Chrétien Forgeat qui se charge de la transaction, à un usurier se situant rue Cadet. Après cet évènement, Chrétien rompt tout lien avec Grosse-Caisse, en refusant l'argent de la vente de la boucle d'oreille. Cependant, après plusieurs jours à errer dans Paris, sans argent et sans nourriture, une idée lui traverse l'esprit : vendre le seul bien précieux qu'il possède, sa montre en or. Il se rend alors chez l'usurier qu'il a déjà vu et au cours d'un instant de folie, le tue et s'empare de l'argent liquide qu'il avait en boutique.
    Une fois son coup de folie passée, il déambule dans les rues et il rencontre une jeune brodeuse, Louise Rameaux, qui est désemparée car son travail n'a pas été accepté parce que sa fillette a abîmé le tissu en soie en faisant tomber la lampe à pétrole dessus. De plus, le contremaitre exige le remboursement de la toile, chose que la jeune brodeuse peut difficilement rembourser. Chrétien lui annonce qu'il a de quoi payer la toile. Il se rend chez Louise Rameaux, dont la petite fille dort, et donne l'argent l'argent à la brodeuse avant de quitter la chambre qu'elle occupe avec sa fille. Il se résout à vendre ses vêtements chez un fripier, pour avoir de quoi se nourrir, et c'est en sortant de la friperie qu'un ancien gardien de la "Colonie", l'ayant reconnu, fait procéder à son arrestation.
    Pendant ce temps, Chrétien Lescuyer, devenu veuf et sans enfant, mais ayant une réussite professionnelle certaine, qui lui fait quitter sa Normandie natale pour le conduire à Paris. C'est en allant dîner chez un couple d'amis, les Donndieu, qu'il apprend l'histoire de l'usurier assassiné qui fait la une des journaux, et qui attire son attention. Sa fonction au greffe lui permet d'avoir accès au dossier, et quelle n'est pas sa stupéfaction d'apprendre que son fils naturel est l'auteur du crime.
    Au cours du procès de Chrétien Forgeat, Chrétien Lescuyer endosse la responsabilité du crime de son fils, car il a fait preuve de lâcheté en quittant Perrinette, il a fait preuve de lâcheté en ne tenant pas tête à son père et à ses volontés, il a fait preuve de lâcheté en n'assumant pas sa paternité. Il abandonne l'acte d'accusation qui pèse sur son fils et demande aux juges et aux jurés de faire preuve de clémence à l'égard de Forgeat. Chrétien Forgeat évite la peine capitale, mais il est condamné à quelques mois de prison car ayant bénéficié de circonstances atténuantes, avant commencer une nouvelle vie auprès d'un père qui l'a reconnu officiellement.
  21. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs,
    Ce mois-ci, nous allons avancer dans les aventures de notre ami (pas encore) reporter Blèmia Borowicz, qui se fait appeler Boro. Et nous allons découvrir le secret que recèle la pellicule photographique qui attire tant d'ennuis à Maryika, sa cousine, qui vit en Allemagne depuis la fin de l'année 1931. Et en plus de découvrir le secret de la pellicule, nous allons également découvrir l'identité de l'homme aux gants de pécari (l'homme qui a fait trébucher Boro quand ce dernier s'est rendu au Select pour rencontrer Ettore Bugatti) et ses activités.
    Alors que sa cousine fait l'objet d'une surveillance accrue de la part des nazis, Boro, lui, doit rendre des comptes à sa propriétaire, Madame Merlu. Alors qu'il a mis en place des ruses pour éviter de croiser son chemin, il va, cependant, se retrouver nez à nez avec cette dernière. Mais cette rencontre a été possible parce que la concierge, Clémentine Frou, a prévenu Madame Merlu qui rentrait de la messe après être passée par la boulangerie. Madame Merlin demande à Boro de payer les loyers de retard qu'il a cumulés au cours des derniers mois. Boro tente de l'attendrir sur sa modeste condition, alors qu'il a été promu à l'agence depuis le reportage qu'il a fait en compagnie de son patron, Alphonse Tourpe, sur la mort de Paul Doumer. Et cela, madame Merlu le sait. Elle exige que son locataire récalcitrant paie ses dettes le jour suivant, sinon, elle met ses affaires dehors. Elle lui conseille également de ne pas déménager, pendant ce laps de temps, à la cloche de bois, car il ne reverra pas son courrier. En entendant cela, Boro demande à sa logeuse de quel courrier elle parle, ce à quoi elle réplique de trois lettres et un petit paquet en provenance d'Allemagne. Il comprend qu'elle fait référence aux lettres de sa cousine. Il comprend également qu'il doit payer ses mensualités de retard s'il veut revoir les lettres que Maryika lui a écrit. Madame Merlu est contente d'avoir enfin mis la main sur son locataire mauvais payeur du septième étage, mais en plus, elle tient un moyen de pression pour revoir l'argent qu'il lui doit. Elle le quitte ravie alors que Boro est pour le moins désappointé. Il doit trouver rapidement les huit cents quatre vingt francs que lui demande sa propriétaire. Et il sait où trouver cet argent. Il se dirige alors vers un taxi se trouvant dans la rue, en passant devant la concierge qu'il ignore. Cette dernière est outrée par la vue de cet étranger incapable de régler les dettes qu'il a cumulé dans l'immeuble, mais capable de se payer un chauffeur. Elle se prend les pieds dans un tapis en évitant la chute de justesse alors qu'elle jetait des anathèmes à l'encontre de Boro.
    Pour trouver de l'argent, Boro s'était souvenu de la conversation qu'il avait eu avec Albina d'Abrantès le jour de leur rencontre du côté du Palais-Bourbon et il décide de se rendre chez elle. Sur le trajet le conduisant Avenue Foch, il écoute le chauffeur, Féodor Alexeï Léontieff, ancien officier du Tzar, raconter sa vie tout en noyant son chagrin dans une bouteille de vodka car il est veuf depuis peu de temps. Alors qu'il l'écoute, Boro pense aux lettres de Maryika qui sont depuis longtemps chez sa logeuse, ainsi qu'au mystérieux petit paquet qui les accompagne. Les deux hommes arrivent devant un hôtel particulier, Avenue Foch. Et certain d'être devant celui qu'occupe madame d'Abrantès, Boro fait stopper le taxi. Le chauffeur lui demande le prix de la course avant de remettre le compteur à zéro et Boro lui annonce qu'il va encore le garder et qu'au bout de dix minutes, il lui fera amener une bouteille de vodka. Il se présente à la porte et il est accueilli par un majordome, qui lui demande l'objet de sa visite. Boro lui dit qu'il vient voir la maîtresse de maison et qu'il a une invitation illimitée. Le majordome comprend qu'il fait parti des nombreuses relations masculines que la comtesse d'Abrantès entretient. Il le conduit dans un salon avant de faire annoncer sa présence à la comtesse. Boro se trouve à patienter seul dans une pièce luxueuse avant l'entrée de la fille des propriétaires des lieux, Vanessa. C'est une jeune fille de treize ans dont les parents s'occupent peu. Son père préfère refaire le monde alors que sa mère préfère sortir. Elle est contente d'avoir trouvé Boro, car elle a quelqu'un avec qui discuter. Elle dit aussi à Boro que son père devrait vérifier sa chambre un peu plus souvent car les amants de sa mère ne sont jamais loin. Après ces déclarations, elle annonce vouloir lui faire des confidences concernant son père et ses activités pour le moins secrètes, car un jour, elle l'a surprise avec une cagoule noire sur la tête et que celui-ci, après l'avoir giflée, lui a demandé de ne parler à personne de sa découverte. Et une nuit, après avoir été attirée par une lumière en provenance de la cave, elle a assisté à une sorte de réunion secrète. Elle n'a pas le temps de lui en dire plus car le majordome vient la chercher pour lui dire de se préparer pour aller aux manèges. Elle quitte la compagnie du reporter à contrecœur mais lui rappelle que leur conversation est loin d'être achevée. Et le majordome, dans la foulée, annonce à Boro que madame d'Abrantès est prête à le recevoir.
    Ce dernier conduit Boro dans les appartements, et plus particulièrement dans le fumoir, de la comtesse d'Abrantès. Cette dernière est étendue sur un canapé en lisant un article de presse féminine qu'elle qualifie d'idiotie. Elle est ravie de voir Boro, mais lui demande cependant la raison de sa visite, ce à quoi ce dernier répond à la demande qu'elle avait fait lors de leur dernière rencontre et lui annonce la couleur de sa venue : huit cents quatre-vingt huit francs. C'est une somme que madame d'Abrantès trouve exorbitante et Boro est mal à l'aise face à cette situation, lui qui, d'habitude, ne manque pas d'audace. Après que madame d'Abrantès lui ait expliqué sa philosophie sur une relation empreinte à la tendresse, Boro s'excuse auprès d'elle pour son attitude pour le moins cavalière qui est acceptée. Alors qu'ils commencent à discuter, le majordome fait irruption dans la pièce en disant à la maîtresse de maison qu'un individu pour le moins louche exige d'avoir l'argent qu'on lui avait promis. Dans cette histoire, Boro a un peu oublié le chauffeur de taxi. Madame d'Abrantès dit au majordome de prendre seize francs dans son sac, alors que la course s'élève à huit francs, et de les remettre à l'homme. Le majordome s'exécute avec la plus mauvaise volonté du monde et marmonnant que monsieur d'Abrantès n'aurait jamais accepté cela, ce à quoi la comtesse répond qu'il n'aura jamais à l'apprendre. Après le départ du majordome, elle se retourne vers Boro en lui demandant de vider ses poches. Mais ces dernières sont vides. Elle lui demande alors pourquoi il veut la somme qu'il demande et il répond que c'est pour régler son loyer. Mais madame d'Abrantès pense qu'il y a une femme là dessous, et Boro ne peux pas nier. Mais au cours de la discussion, le charme du jeune homme fait son effet sur la comtesse. Madame d'Abrantès et Boro sont pris dans le piège d'une passion charnelle.
    Boro se réveille le lendemain, mais la comtesse avait quitté les lieux au petit matin afin de se refaire une beauté. Dans une enveloppe contenant mille francs, elle lui laisse un mot pour lui dire qu'un petit-déjeuner l'attend dans le fumoir. Et il s'y dirige. Pendant cette nuit d'amour pour le moins torride entre les deux amants, Albina d'Abrantès a fait des confidences à Boro sur les activités de son mari qui fait parti d'une organisation secrète : l'Ordre de Parsifal. Boro se souvient de la conversation qu'il a eue quelques heures auparavant avec Vanessa, la fille de la comtesse, sur les drôles activités de son père. Après avoir pris un copieux petit-déjeuner, Boro s'apprête à quitter les lieux quand sa curiosité ne tenant plus, il décide de faire un tour dans les appartements de monsieur d'Abrantès. Alors qu'il explore les lieux, son attention est tenue par une photographie sur laquelle, en plus de reconnaître Albina, il reconnaît celui qui l'avait fait chuter lors de son passage au Select : l'homme aux gants de pécari. En explorant plus profondément les lieux, tout en oubliant de faire preuve d'un minimum de prudence, il découvre que le maître des lieux n'a pas passé la nuit chez lui, mais qu'en plus d'avoir une douzaine de gants en pécari entreposés dans un placard, il a également un revolver posé sur ses gants.
    Alors qu'il referme le placard, une lourde main se pose sur son épaule et le retourne, au point d'en perdre l'équilibre. Et il tombe nez-à-nez avec Gaston-Émile, le majordome qui est accompagné de monsieur Paul, le chauffeur de la maison, et qui a été champion d'Europe de boxe en 1929, dans la catégorie poids lourds. Ils lui rappellent qu'ils n'aiment pas les indiscrets. Les deux hommes le conduisent de façon musclée vers la sortie. Cependant, Boro est récupéré par Féodor Alexeï Léontieff qui le reconduit chez lui en lui racontant de nouveau ses histoires. Mais Boro est plus intéressé par les lettres de Maryika qu'il va enfin pouvoir lire.
    La première chose que Boro fait en arrivant devant l'immeuble dans lequel se trouve sa chambre de bonne, c'est de se rendre chez sa propriétaire, madame Merlu, afin de solder son loyer pour pouvoir récupérer les lettres de sa cousine. Il se présente chez elle. Surprise dans un premier temps de l'entrée pour le moins cavalière du jeune homme, elle savoure son triomphe en mettant un temps fou à rédiger le reçu de solde de tout compte et à chercher le courrier de son locataire indélicat. Mais comme la patience de Boro est arrivée à bout, en voyant les meubles bretons de sa logeuse, qui sont le résultat d'un héritage, il commence à s'énerver dessus. Prise de peur, madame Merlu lui remet son courrier avant de lui annoncer qu'il n'aurait jamais du s'acquitter entièrement de sa dette car elle n'aurait pas pu le mettre à la porte. Ce à quoi il répond que la seule chose qu'il lui manquera, c'est la présence de Marinette, chose que madame Merlu n'admet pas. Il quitte les lieux et tout en épongeant son lait qui a débordé de la casserole, elle dit que Boro, malgré tous ses travers, va créer un vide dans l'immeuble.
    Boro relit par deux fois ses lettre entre les stations de métro Porte de Charenton et Bonne Nouvelle, la station la plus proche de son lieu de travail. À travers ses lettres, il comprend la détresse de sa cousine qui vit très mal la surveillance dont elle fait l'objet de la part des nazis. Elle demande à ce qu'il publie les photos qui se trouve sur la pellicule si celles-ci ont une importance pour qu'il puisse démarrer sa carrière de reporter. Elle de son côté, elle envisage de s'expatrier en Amérique avec Wilhelm Speer pour continuer sa carrière à Hoolywood. Boro se présente à l'agence qui est en pleine activité. Il se dirige discrètement vers la chambre noire afin de pouvoir y développer les photographies présentes sur la pellicule. Mais il est arrêté dans son élan par Germaine Fiffre, la fidèle secrétaire de l'agence, qui lui apprend qu'il est renvoyé car il a utilisé le matériel de l'agence à des fins personnelles. Et que ce renvoi est officiel car Alphonse Tourpe l'a annoncé à l'ensemble du personnel. Boro, qui souhaitait se rendre dans la chambre noire, dont l'accès est gardé par la fidèle secrétaire, doit l'amadouer pour avoir un accès d'une heure. Pendant cette heure de liberté, Boro développe chaque photo de la pellicule et en fait un tirage. Il se remémore alors la séance photo chez le photographe Hoffman, à Munich quelques deux années auparavant et le drame qu'elle avait suscité avec l'ami de la vendeuse. Mais il est dérangé par un individu qui lui demande d'ouvrir la porte. Mais comme le jeune homme ne s'exécute pas, l'individu défonce la porte, se prend dans le rideau noir alors que la dernière photo se trouve dans le révélateur. L'individu en question n'est qu'autre que le directeur de l'agence, Alphonse Tourpe, qui lance des anathèmes en direction de son ex-employé indélicat. Mais sa colère prend fin à la vue de la photo dans le révélateur. En effet, il y voit le nouvel homme fort de l'Allemagne, Adolf Hitler, en train de mettre la main aux fesses de sa maîtresse. L'agence tient un scoop grâce à Blèmia qui rentre dans ses bonnes grâce. Il lui demande de faire d'autres tirages qu'il se chargera de vendre au plus offrant. Mais pour Boro, le cliché recèle un autre secret qu'il n'a pas encore percé. Cependant, devant la vitrine de la boutique, il y a la silhouette d'un homme et en le voyant, Boro repense à la prédiction des trois gitanes et pense que la balle qui doit le tuer viendra de cet homme.
    Avec la nomination d'Adolf Hitler au poste de chancelier de l'Allemagne, Maryika vient de comprendre le pourquoi de sa surveillance accrue de la part des nazis. Elle se souvenait de la séance photo chez Hoffman, et elle s'était focalisée sur la personne d'Hoffman pour tenter de trouver une explication à sa situation. Elle songe alors aux efforts qu'il a du faire pour essayer de remettre la main sur la pellicule afin que les photos soient détruites avant leur éventuelle publication. Cependant, l'enthousiasme des Allemands est tel suite à cette nomination à la tête des affaires de l'État que pour la première fois depuis deux ans, elle peut marcher dans la rue sans être interpellée. Maryika Vremler est une personne anonyme. Mais cela ne dure pas longtemps car Leni Riefenstahl la croise dans la rue et l'interpelle. Elle est accompagnée de Friedrich von Riegenburg qu'elle tient à présenter à Maryika, mais cette dernière l'arrête en disant qu'ils se connaissent déjà. Ils discutent de la situation politique du pays qui va prendre un nouveau tournant avec Hitler. Alors que Leni propose à la jeune femme de les accompagner à la Chancellerie, celle-ci décline l'offre en se disant fatiguée. De plus, elle précise qu'elle a déjà rencontré le nouvel homme fort du pays. Et Friedrich von Riegenburg confirme se fait avec l'épisode des photos prises dans la boutique d'Hoffman et des photos pour le moins compromettantes du nouveau chef qui seront publiées sous peu. La conversation devient un peu animée entre le Prussien et la jeune actrice que la réalisatrice stoppe pour essayer de les conduire à la Chancellerie. Avant de quitter Maryika, le Prussien la met en garde contre un éventuel voyage de son cousin en Allemagne.
    Entre les mois de janvier et de février, les nazis ont pris possession de l'Allemagne et de Berlin. Les arrestations deviennent des choses courantes, les putschs et les autodafés également. La ville devient peu à peu une zone de non-droit dans laquelle les nazis dictent leur lois et le climat délétère car les voisins s'espionnent les uns les autres. Dans ce climat, frau Spitz est aux anges et montre à Maryika sa satisfaction et sa supériorité et Maryika la soupçonne de mettre des barrages entre elle et certaines de ses relations. Elle met de la mauvaise volonté quand Maryika lui demande de joindre son cousin et quand elle parvient à avoir une réponse de Paris, elle jubile car le correspondant est injoignable, chose que refuse de croire la jeune femme. Elle tente de joindre elle-même son cousin et a une fin de non-recevoir, ce qui ravit la domestique, idem pour des lettres qui lui reviennent avec la mention « Inconnu à l'adresse indiquée ». Quelques jours plus tard, Boro passe un coup de fil à sa cousine. Et au cours de la conversation, Maryika comprend que frau Spitz l'espionne, ce qui l'empêche de demander à son cousin ses coordonnées et lui demande expressément de ne pas venir en Allemagne, se souvenant des paroles de Friedrich von Riegenburg. Un matin, frau Spitz entre en trombe dans la chambre de la jeune femme en ayant à la main le journal du parti nazi, le Völkischer Beobachter, informant la population que le Reichtag a été brûlé dans la nuit du 28 février par les communistes. Maryika lui demande non seulement de quitter sa chambre, mais plus tard, de quitter les lieux pour la journée. Après son départ, elle tente de joindre Wilhelm Speer, mais sans succès. Au cours de la journée, quelqu'un vient sonner à sa porte. C'est un jeune communiste du nom de Dimitri,que son cousin avait aidé lors de la bagarre au café Luipold à Munich, qui se présente. Il vient vers elle lui demander son aide afin échapper au nazis qui poursuivent tous les communistes depuis l'incendie du Reichtag. Il prend place dans sa chambre et écoute les dernières nouvelles concernant la situation. Un homme a été arrêté pour ce crime, un communiste hollandais du nom de Marinus Von der Lubbe, le parti communiste interdit et plus rien interdit aux nazis, suite à un décret signé de la main du Président de la République, Paul von Hinderburg, de lire le courrier personnel des citoyens, d'arrêter et d'exproprier des gens soupçonnés de crime envers l'État. Dimitri explique à Maryika que se sont les nazis eux-mêmes qui ont incendié le Reichtag pour mettre hors état de nuire le parti communiste allemand et que l'homme soupçonné de cet acte a quitté le parti depuis longtemps. Alors que Wilhelm Speer téléphone à Maryika et lui propose de passer la voir, elle lui dit que cela n'est pas la peine mais lui demande s'il pouvait engager comme accessoiriste l'une de ses relations. Si Maryika refuse de cacher le jeune fugitif, elle lui offre la possibilité d'avoir un emploi avant de se donner à lui, chose qu'elle fait pour la première fois.
    Le mois de mars est celui où les nazis n'hésitent pas à utiliser la force par un décret les autorisant à fouiller les moyens de transports pour trouver des preuves de complots communistes depuis l'incendie du Reichtag. La terreur règne dans le pays, menée par les nazis à causes des prochaines élections. Des slogans du parti se font entendre dans toutes la ville. Cependant, Maryika est surprise de lire que la thèse que défend Dimitri est également défendue par d'autres. Alors que les élections se déroulent dans un climat tendu, et suite à diverses alliances, le parti-national-socialiste est majoritaire au Parlement et il vote les pleins pouvoirs au chancelier pour la défense de la nation.
  22. Noisettes
    Coucou chers amis lecteurs
    Mes prochains billets sur le cinéma porteront sur un personnage de roman. Ce personnage de roman est sortie de l'imagination de Pierre Souvestre et de Marcel Allain, entre 1910 et 1914, dont les adaptions cinématographiques les plus connus restent la trilogie d'André Hunebelle, sortie dans les années 1960 avec dans les rôles titres Jean Marais et Louis de Funès. Vous aurez sans doute reconnu Fantômas, le génie du Crime. Ici, je vais plus m'intéresser à la version que tourna Louis Feuillade entre 1913 et 1914, une version sombre et bâtie sur le suspense de l'intrigue à chaque épisode.
    À l'origine, Louis Feuillade avait prévu d'adapter au cinéma les différents tomes du roman existant, mais il a été surpris par la Grande Guerre et une grande partie de son équipe technique, ainsi que les acteurs, se sont retrouvés sur le front, si bien que cinq épisodes ont été achevés à la veille du conflit mondial. Chaque épisode se compose de trois à six parties, selon l'intrigue développée par le réalisateur. Pour ce qui est de la trame dramatique du film, celle-ci est visible par l'utilisation de filtres monochromes (vert pour les sous-sols, bleu pour la nuit, jaune pour l'éclairage des pièces clauses et rouge pour les incendies et accidents graves) et par le choix de la musique qui rythme les différentes scènes du film (car le film a été restauré par Gaumont vers 1998 et il a été sonorisé), donnant ainsi au film une ambiance inquiétante ou joyeuse, selon le découpage scénique.
    Voilà pour l'introduction générale du film. Le premier épisode, dont le titre est À l'ombre de la guillotine, se divise en trois parties :
    1. Le vol du Royal Palace Hotel
    2. La disparition de Lord Beltham
    3. Autour de l'échafaud.
    C'est au cours ce de premier épisode que le spectateur va faire la rencontre des différents protagonistes de l'histoire que l'on retrouve dans les cinq épisodes :
    *Fantômas, génie du Crime, changeant d'identité comme de chemise
    *l'inspecteur Juve de la Sûreté qui va traquer Fantômas
    *Jérôme Fandor, journaliste à « La Capitale », ami et collaborateur occasionnel de Juve dans leur traque contre Fantômas.
    *Lady Beltham, maitresse de Fantômas, complice malgré elle de certains de ses crimes.
    En plus de ces personnages principaux, on retrouve des personnages récurrent que sont la princesse russe Sonia Danidoff ou Nibet, un gardien de prison qui deviendra le complice des méfaits de Fantômas.
    1e partie: Le vol du Royal Palace Hotel
    Le film s'ouvre sur l'arrivée de la princesse Sonia Danidoff et de sa suite au Royal Palace Hotel, à Paris. À son arrivée, le réceptionniste lui donne une enveloppe contenant une importante somme d'argent. La princesse se dirige vers sa suite et en arrivant, elle dépose l'enveloppe et le collier de perles qu'elle porte dans le tiroir d'un secrétaire. Un homme s'est déjà introduit dans la suite de la princesse, il se cache derrière les rideaux, et une fois la pièce vide, il regarde ce que contient le tiroir dans lequel la princesse à déposer l'enveloppe son collier de perles. Cependant, la princesse revient dans la pièce principale et tombe nez-à-nez avec l'homme qui lui donne sa carte. Mais au grand étonnement de celle-ci, la carte que lui donne l'homme est vierge de toute inscription et il en profite pour dérober l'enveloppe contenant l'argent, et le collier de perles. Alors que l'homme prend la fuite par la porte, la princesse court vers le téléphone pour prévenir la réception qu'elle a été victime d'un vol. Le réceptionniste envoie le groom dans la suite de la princesse pour essayer d'appréhender le voleur. Le groom prend l'ascenseur, l'homme est caché près des escaliers et il saute sur le groom qu'il renvoie vers l'ascenseur. Dans l'ascenseur, l'homme revêt la tenue du groom et, en sortant, il annonce au réceptionniste qu'il va prévenir la police. Pendant ce temps, la carte vierge que l'homme a donné à la princesse révèle un nom inscrit dessus : FANTÔMAS. Tandis que l'hôtel est en branle suite au vol dont a été victime la princesse, une partie du personnel vient à sa rencontre et découvre le groom dans l'ascenseur, inconscient, portant sur lui les vêtements de Fantômas. L'hôtel prévient la police et c'est l'inspecteur Juve qui mis sur l'affaire du vol du Royal Palace Hotel.
    2e partie: La disparition de Lord Beltham
    L'inspecteur Juve est dans son bureau au Quai des Orfèvres en compagnie de son ami et collaborateur occasionnel qu'est Jérôme Fandor, un jeune journaliste travaillant pour l'un des quotidiens populaire de Paris, « La Capitale ». L'attention du jeune journaliste est attirée par la manchette d'un journal qui l'intrigue, concernant la disparition mystérieuse d'un lord anglais, Lord Beltham. Au même moment, un agent arrive dans le bureau de Juve avec une lettre à lui remettre. Dans cette lettre, Juve est nommé responsable de l'enquête sur le disparition de Lord Beltham. La première chose que fait Juve pour débuter son enquête, c'est se rendre au domicile du disparu qui se situe à Neuilly. Alors que Juve se présente au domicile de Lord Beltham, Lady Beltham, l'épouse du disparu, s'entretient avec une relation de son époux, un certain Gurn. En apprenant la visite de l'inspecteur Juve, lady Beltham devient nerveuse et pousse Gurn à se cacher dans une autre pièce attenant au salon qu'ils occupent. Elle reçoit Juve qui lui pose les questions habituelles avant de demander à Lady Beltham si son époux n'avait pas un carnet avec le nom et l'adresse de ses connaissances, car il suggère que la disparition de Lord Beltham pourrait être le fait de l'une de ses relations. En effet, dans le carnet d'adresse de Lord Beltham, Juve s'arrête sur le nom et l'adresse de Gurn car son attention a été piqué sur la présence d'un chapeau masculin dont le nom du propriétaire était inscrit à l'intérieur, nom qui est également trouvé dans le carnet d'adresse du disparu. L'inspecteur Juve quitte Lady Beltham et Gurn revient aussitôt dans le salon. Il prend de quoi écrire et dans la lettre qu'il écrit à une compagnie de transport maritime, il demande à ce que les trois malles qui sont chez lui soient récupérées pour être acheminées vers Singapour. Quelques jours plus tard, Juve décide de perquisitionner le domicile de Gurn, qui est introuvable. Il pénètre dans l'appartement, accompagné de la concierge et d'agents de police, alors que le personnel de la compagnie de transport maritime est présent pour faire son travail. Juve les empêche de prendre les trois malles qui se trouvent dans l'appartement, et ses hommes commencent à les ouvrir pour y vérifier le contenu. Dans l'une des malles, un agent découvre le corps de Lord Beltham, mort. En plus du corps de Lord Beltham, Juve trouve dans l'appartement de Gurn des carte de visite au nom de...Fantômas. Juve comprend que Gurn et Fantômas sont complices, s'ils ne font pas qu'un seul homme. Comme cela fait plusieurs jours que Gurn n'est pas réapparu chez lui, accompagné de Fandor, Juve se dirige vers la villa de Lady Beltham, car il se peut que Lady Beltham, dans l'esprit de Juve, soit la maîtresse de Gurn. En effet, Juve s'apprête à arrêter Gurn à sa sortie de la villa de Lady Beltham. Celle-ci, depuis la fenêtre de son salon, assiste à l'arrestation de son amant et elle en est sous le choc. Six mois plus tard, elle apprend par la presse que son amant est condamné à la peine capitale.
    3e partie: Autour de l'échafaud
    Dans les rues de Paris, Nibet, gardien à la prison de la Santé, est accosté par un automobiliste. Au niveau du siège passager, une femme se dévoile : c'est Lady Beltham. Elle veut transmettre un message à Fantômas, dont il a en charge la surveillance, et elle ne peut le faire que par le biais de Nibet qui accepte la mission. Celui-ci en parle à son collègue, également en charge de la surveillance de Fantômas. Nibet entre dans la cellule de Fantômas pour lui expliquer l'entrevue qu'il a eu avec Lady Beltham, et Fantômas voit un moyen de pouvoir s'évader de sa prison. En effet, Fantômas corrompt Nibet qui accepte la proposition que lui fait Lady Beltham. Celui-ci reçoit de la part de Lady Beltham une importante somme d'argent en échange d'un tête-à-tête avec Fantômas un quart d'heure avant son exécution, et il signe une reconnaissance allant dans ce sens. Cependant, à Paris, une pièce de théâtre, La tâche sanglante, fait fureur parmi la haute société, et l'acteur interprétant le rôle du condamné, Valgrand, s'inspire d'une photographie de Fantômas publiée dans les journaux, pour tenir son rôle de condamné à mort. Lady Beltham est présente à l'une des nombreuses représentations de la pièce et une idée germe dans son esprit. À la fin de la représentation, elle fait apporter à la loge de l'acteur un billet dans lequel elle lui donne rendez-vous, à l'aube, dans un appartement du Boulevard Arago, en face de la prison de la Santé. Sur le billet, il est précisé qu'il devra venir au rendez-vous avec son costume de prisonnier. Valgrand accepte l'invitation de cette admiratrice anonyme. Alors que Valgrand se rend à son rendez-vous, son habilleur lit le journal et un article qui indique le jour de la mise à mort de Fantômas. L'habilleur est songeur car son maître est partie pour un rendez-vous anonyme ayant lieu à proximité de la prison de la Santé à l'aube et habillé en prisonnier. A l'aube, Nibet avec la complicité de son collègue, fait sortir Fantômas de sa cellule pour qu'il puisse rejoindre Lady Beltham qui est dans un appartement qu'elle a loué pour la nuit à proximité de la prison. Quand Lady Beltham et Frantômas se retrouvent, cette dernière explique son plan. Valgrand, qui est allé comme convenu au rendez-vous que lui avait fixé Lady Beltham, est plongé dans un sommeil suite à l'absorption d'un café contenant un somnifère qui a été mis dans le sucre. Nibet et son collègue conduisent l'acteur Valgrand, qui est à demi-conscient et qui ne comprend pas ce qui lui arrive, à la prison pour être conduit au greffe pour être préparé à être exécuté car il ressemble énormément à Fantômas. Alors que Fantômas, remis en liberté s'apprête a assister à la mort de Valgrand depuis une fenêtre du salon de l'appartement que Lady Beltham a loué et qui donne sur la cour de la prison, que le personnel pénitencier prend pour lui. Au greffe, Juve est présent pour assister à l'exécution de Fantômas et il se rend compte assez rapidement que l'homme que l'on s'apprête à exécuter n'est pas Fantomas, mais Valgrand. Il retourne à son bureau, dépité par l'échec que vient de lui faire subir Fantômas, en compagnie de Fandor qui commence à rédiger un article sur cette problématique de substitution d'homme. À partir de ce moment, l'obsession de Juve est de mettre à tous prix la main sur Fantômas pour l'empêcher de nuire à nouveau.
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