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Cinéma


Noisettes

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Coucou chers amis lecteurs,

Comme j'ai eu quelques soucis techniques avec le film que je voulais vous présenter ce mois-ci, la séquence sera consacrée à un petit historique du cinéma entre sa naissance, en 1895 et la création des premières cinémathèques en 1935 pour conserver ce patrimoine audiovisuel. Mais on estime à un tiers le taux de la production totale qui est arrivée jusqu'à nous.

Pourquoi seulement un tiers de la production cinématographique pour la période 1895-1935 nous est-elle parvenue ? C'est la première question que je me suis posée et la réponse est à la fois simple et complexe. Elle est simple si on prend en compte les conditions de conservation des pellicules qui étaient loin d'être optimales. Mais elle est aussi complexe quand on sait que les pellicules utilisées étaient extrêmement sensibles à la lumière car elles étaient composées de nitrate d'argent qui, en plus d'être sensible à la lumière, est un composant chimique instable et inflammable. L'incendie du bazar de la Charité, en 1898 et qui a fait de nombreuses victimes dans la bourgeoisie et l'aristocratie européenne, est un parfait exemple de la dangerosité du nitrate d'argent car rien ne peut mettre fin à l'incendie qui se consume de lui-même.

Si la pellicule sur laquelle sont tournés les films est sensible à la lumière, à l'air et sa composition chimique instable, les conditions de conservation de l'époque ne prennent pas en compte ces spécificités. Ces pellicules sont entreposées dans des endroits exposés à la lumière, humides et chauds. Si des pellicules sont conservées de cette manière, elles peuvent se désintégrer. Et si cela n'est pas le cas, ce sont les images qui disparaissant partiellement ou totalement de la pellicule. Cependant, entre 1895 et 1935, il est fait des copies de films qui sont envoyées un peu partout en Europe et aux USA et avec des copies plus ou moins bien conservées, il a été possible de restaurer des films dans un état déplorable. C'est ce qui est arrivée avec la restauration en couleur du film de Georges Méliès, Le voyage dans la lune. Ce film a été tourné en 1902 et on savait qu'il avait existé une version couleur du film. Mais cette version était introuvable en France. En 1996 ou 1998, la cinémathèque de Barcelone transmet à une société, Lobster, un bobine d'un film qui est répertorié comme étant la version couleur du film de Méliès. Mais la bobine arrive dans un tel état à Paris qu'il va falloir douze ans de travail de restauration pour que le film revive. Dans cette version couleur, il a manqué des scènes qui ont été comblées avec la version noir et blanc du film que détenait la petite-fille du réalisateur. La version couleur, après un travail de restauration de douze ans, est présenté au public au festival de Cannes en 2011.

Le cinéma naît en 1895 et les premières projections se faisaient dans les foires avant la création des salles de cinéma. Et si le public était fasciné par ce procédé technique, il était également fasciné par les films colorisés. Les films, tournés sur des pellicules noir et blanc, sont colorisés à la main à l'aide de pochoir, c'est-à-dire que chaque image est colorisé à la main avec un pochoir qui empêche de coloriser une autre partie de l'image. Le premier film tourné avec une pellicule couleur (et non colorisé) est un film de Léon Gaumont sur la plage de Trouville en 1909. D'ailleurs, Léon Gaumont au début de la décennie 1910, met au point un appareil sonore, le phonographe, pour prendre le son en direct lors d'un tournage de film. Mais cette technologie est hors de prix pour les salles de projection, ce qui fait qu'elle est oubliée avant l'avènement du cinéma parlant à la fin des années 20 aux USA, car la technique ne permettait pas la réalisation de film parlant.

Le cinéma, à des débuts, propose au public des tranches de vie quotidienne. Des sorties d'écoles ou d'usine, le quotidien des marchands des Halles, des images des inondations de Paris de janvier 1910 (et j'adore ces images), la sortie des parlementaires du Palais-Bourbon, les inaugurations que fait le président de la République. En parallèle se développe une industrie du spectacle avec des artistes venant du music-hall ou du théâtre qui se lancent dans l'aventure de l'image. Des long-métrages commencent à voir le jour. Le public répond présent. Cependant, le public se lasse de voir des films avec les mêmes trames et les maisons de production commencent à détruire leur collection pour donner un signal fort au public : ne plus projeter les mêmes films. C'est une raison supplémentaire qui explique la disparition d'une grande partie du patrimoine cinématographique de l'époque. De plus, dans les années 20, Georges Méliès, en proie à des difficultés financières, décide de détruire toute sa production. Il creuse un trou dans son jardin, y met toutes ses pellicules et y met le feu.

Avec la création cinématographique qui se développe se pose la question de la conservation des films de manière plus rationnelle et pour sauvegarder un nouveau patrimoine culturel que sont les films (courts-métrages, actualités filmées, tranche de vie quotidienne...). C'est dans cette optique que sont créées les cinémathèques dont la mission est de conserver ce patrimoine audiovisuelle (le cinéma parlant arrive en Europe au début des années 1930). Mais pour de nombreux films, la création des cinémathèques arrive trop tard, et pour certains, c'est une chance pour pouvoir être sauvés des ravages du temps.

Voilà les raisons qui expliquent pourquoi il y a peu de films datant de la période 1895-1935 qui sont arrivés jusqu'à nous. Et on découvre, au cours de restauration de vieux films, des films inconnus de la filmothèque de grands acteurs et réalisateur, et je pense plus particulièrement à un film de Charlie Chaplin. Il commence sa carrière américaine en 1914 avec la société cinématographique Keystone. De nombreux films de la société, quand ils n'ont pas été détruits par le temps, ont été dispersés. Et en France, la société Lobster a restauré une partie des films de cette société, qui contenait les premiers films de Chaplin comme acteur. Et au cours de la restauration des films, il est découvert un film qui n'est pas répertorié dans la filmographie de l'acteur. C'est sur cette note positive que la séquence prend fin.

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