Aujourd’hui je ne vais pas vous expliquer comment faire des trous dans les murs avec des lasers ou pourquoi le ciel est bleu ni vous apprendre la différence entre du carbone et de l’acier. Aujourd’hui, je profite de l’occasion de la préparation de la fête de la science pour modestement contribuer aux programmes sur FFR.

La fête de science est un événement qui se déroule chaque année et qui a pour but de faire se rencontrer les acteurs de la science et le grand public. En 2012, elle se déroulera au mois d’octobre (vers le milieu du mois). En réalité tous les domaines de recherche (science de la vie et de la terre, mathématique, science sociale, sciences humaines ...) sont représentés. Plusieurs activités sont organisées comme des portes ouvertes dans les laboratoires de recherches, des démonstrations sur des stands, ... Je vous invite bien sûr à y participer.

A cette occasion donc, je vais tenter de lever quelques brouillards qui existent encore sur ce qu’est la recherche, en France, et comment ont peut accéder à ses métiers. Appartenant au monde de la recherche en science de la terre, en physique plus précisément, et dans le but de ne pas dire de bêtise, je vais vous expliquer un peu mon monde, sans trop déborder sur les autres disciplines (j’invite à ce titre ceux qui connaissent mieux les autres domaines à les présenter).

Autant prévenir maintenant que je ne cherche pas ici à proposer un portrait enchanteur de la recherche pour susciter des vocations. Je tiens à rester le plus conforme possible à la réalité des choses, et force est de constater que dans cette considération, le chemin du chercheur se présente comme un véritable parcours du combattant. A l’instar de tous les métiers, la recherche est difficile et demande du courage, du volontarisme voire parfois une véritable passion. Les embûches sont nombreuses, et la gratification médiocre en France comparée à d’autres pays.

Cet article est long, j’en conviens. Mais j’ai pu me rendre compte par moi même que ce vaste sujet est si mal connu parfois qu’il en a des conséquences néfastes. Cette petite blague « un cherche qui cherche, on en trouve un chercheur qui trouve on en cherche » en témoigne, et je me fais un point d’honneur de rectifier à ma manière, quand je le peux.

I – Qu’est ce que la recherche

La recherche, c’est avant tout des femmes et des hommes qui cherchent. Ce que tous ces gens cherchent, ce sont des réponses à des questions. Ces questions sont de différentes natures. On pourra distinguer notamment les questions« fondamentales » et les questions « appliquées ».

Les questions fondamentales traitent de tous les sujets sans considérations applicatives à court ou moyen terme. Cela signifie que les réponses aux questions fondamentales ne serviront dans un premier temps qu’à faire évoluer l’ensemble des connaissances dont l’Humanité dispose. Par exemple, les recherches sur le Boson de Higgs ou sur les ondes gravitationnelles sont des axes de recherche fondamentale. A ce jour aucune application n’est entrevue quels que soient les résultats qu’on obtiendrait.

La recherche appliquée s’attache à répondre à des questions qui ont des applications quasi directes. Ces travaux peuvent non seulement faire évoluer les connaissances de l’Humanité, mais aussi apporter des idées de solutions à des problèmes auxquels est confronté cette Humanité aujourd’hui. Par exemple la recherche sur l’électronique de spin (nouveaux stockages mémoires) ou sur la propagation des ondes dans les milieux complexes (sécurité en aéronautique) sont des axes de recherche appliquée.

Il ne faut toutefois pas confondre la recherche appliquée avec ce qu’on appelle « recherche et développement ». La R&D est une phase beaucoup plus industrielle et technologique que la recherche appliquée qui vise à étudier les solutions d’implantations des résultats de recherche appliquée dans l’industrie, c’est une sorte d’intermédiaire entre le monde de la recherche et le monde industriel. La recherche et la R&D sont deux métiers différents.