Aujourd'hui, j'ai fait le choix de vous parler des crises majeures de l'Histoire de la Terre, et ceci pour plusieurs raisons : déjà, parce qu'elles sont une très brève partie du programme de Terminale, et puis pour clarifier, ou en tout cas ajouter certains détails qui peuvent avoir été (volontairement ou non) mis à l'écart.
Mais, avant de citer quelques unes de ces crises, je vais d'abord expliquer ce qu'est justement une crise. Et bien, la définition est finalement très simple : c'est la disparition, et l'apparition, par la suite, d'espèces en un intervalle de temps court à l'échelle géologique. On ne parle donc pas là d'une dizaine, voir d'une centaine d'années. Il faut s'imaginer ça sur une durée, je dirais, de l'ordre du millier, voir de la dizaine de milliers d'années. Autant dire très peu, à côté des périodes qu'on découpe à coups de millions d'années.
Le fait qu'il y ait des espèces qui se volatilisent est en somme assez logique. Que d'autres se démarquent, peut-être moins. En réalité, c'est parfaitement logique. Voyez plutôt : si monsieur Richard meurt à quatre vingt six ans, ce qui est déjà pas mal du tout, et qu'il est veuf depuis dix ans, et bien sa maison restera vide. Dès lors, on la cèdera en héritage, selon la parenté la plus proche, bref. Considérons que ce monsieur Richard n'a aucune famille. Ne sachant que faire avec, on la revendra à quelqu'un d'autre, qui l'habitera à son tour. L'image n'est pas des plus excellentes, mais elle permet d'illustrer un peu le concept de niche écologique, représentant, en gros, l'ensemble des "biens" dont jouissaient l'espèce qui a disparu.
Prenons l'exemple ultra connu des dinosaures, disparus il y a de ça 65 millions d'années lors de la crise K-T (crétacé - tertiaire). Les dinosaures, à cette époque les supers prédateurs (un peu à l'image de l'Homme actuellement, toute proportion gardée), ont laissé derrière eux une place que prendront les petits animaux que sont les mammifères. Au même titre, et à la même période, les oiseaux prendront le pouvoir dans les airs, après la disparition des ptérosaures (vous savez, les bestioles très moches qui volent).
Cependant cette crise, bien que célèbre, n'est pas la plus radicale, la plus impressionnante, qu'ait connue notre belle planète. Il semblerait qu'au cours des 600 derniers millions d'années, cinq crises (voir six, si on considère l'action humaine comme le moteur d'une prochaine crise majeure à venir), dont la plus massive reste celle du Permien-Trias, il y a 252 millions d'années, avec une disparition de 95% des espèces marines, et de 70% des espèces terrestres.
Néanmoins, je me propose de parler de la crise K-T, car je la connais mieux, et puis parce qu'on spécule bien plus à son sujet que toutes les autres. Comment sait-on qu'il y a eu extinction massive? Il existe différents indices. Tout d'abord, les fossiles, comme les dinosaures, les ptérosaures, qui ont littéralement disparu au Tertiaire. Avec ça s'ajoute les ammonites (vous savez, les machins ronds qui ressemblent à des escargots géants) qui disparaissent également entièrement. Dans le genre moins passionnant, il y a aussi le cas de microfossiles, les foraminifères, dont certaines disparaissent lors de cette crise. Enfin, une mince couche d'argile dans les couches stratigraphiques (en gros, les tranches de terre qu'utilisent les mecs qui bossent sur ça pour comprendre des trucs) possède un taux important d'iridium, un élément chimique presque inexistant sur la couche terrestre, mais présent loin sous nos pieds, et surtout, dans les météorites.
A cela s'ajoute, vous l'aurez compris, ce qui captive tout de suite mieux : le cratère de Chicxulub, dans le Golfe du Mexique, long d'environ 180km de diamètre. On parle ici d'une météorite mesurant dans les 10 km de diamètre, et rendant ridicule nos petites bombes nucléaires dont nous sommes si fiers. Ensuite, il existe aussi en Inde les trapps du Deccan, résultat d'un volcanisme intense pendant des milliers d'années (d'où l'aspect "montagneux" de l'endroit, si vous cherchez à voir la tête que ça peut avoir) lors du passage du bloc indien au-dessus de l'actuelle île de la Réunion.
J'imagine que vous connaissez les effets des deux événements, grâce aux films catastrophes ou aux journaux télévisés rapportant un volcan en éruption empêchant la circulation aérienne? Donc, vous savez aussi que la météorite engendre un rejet de poussière pouvant mener l'ensemble de la planète à un hiver d'impact? Autrement dit, à une baisse de la température globale? Sans oublier les tsunamis et séismes suite à la chute du bloc qui avoisine tout de même les dizaines de milliers de kilomètres par heure une fois dans l'atmosphère. Après, vous savez aussi qu'un gros volcan implique les mêmes conséquences, soit une baisse locale, ou globale, de la température. Imaginez une armée de volcans, et imaginez là alliée à un taré qui fonce dans le tas. Vous avez les causes de la crise qui a mis fin au règne des dinosaures. Non que la météorite ait éliminé l'ensemble des monstres, mais que la température aura eu raison des végétaux, que les végétaux auront eu raison des gros herbivores, etc. Dans un tel milieu où l'obscurité est très présente, et où la température baisse fortement en peu de temps, il n'y a que les petits bidules ridicules (nous) qui survivent, parce que la quantité à ingurgiter dans la journée est moindre. La taille importe donc dans ce genre de scénario, car elle implique une quantité de nourriture. Mais les difficultés peuvent, je pense, s'amoindrir selon les méthodes utilisées pour se restaurer (les crocodiles géants, par exemple, n'ont pas disparu, mais le nombre d'espèces de crocodiles a diminué durant la crise).
Néanmoins, je tiens à vous rendre méfiants sur un point : les taux de disparition. Sachant qu'on se base sur les fossiles trouvés les périodes précédent et suivant les événements qui permettent de connaître une crise, il se peut qu'on soit très loin de la réalité des choses : ne connaissant pas forcément l'ensemble des espèces, qui peuvent très bien ne pas avoir amenés à l'existence de fossiles, il est difficile d'avoir une véritable connaissance de l'ampleur de ces catastrophes.
Pour terminer ces révisions pour mon bac', et afin de vous impliquer un peu tout de même, je parlais au-dessus de la sixième crise : la nôtre. En effet, nous sommes capables d'influencer le climat en un laps de temps court, et de faire disparaitre des espèces. Il suffirait de la mauvaise pour engendrer un cataclysme. L'équilibre dans lequel nous vivons, et que nous mettons en danger, est un domino géant où il suffit d'une pichenette, d'un coup de vent en trop, pour faire tomber le tout.
Il est donc logique d'étudier ces crises pour comprendre ce qui peut nous arriver. Sachez aussi qu'il existe d'autres raisons pouvant mener à une extinction dans la biosphère, comme la tectonique des plaques, les périodes glaciaires, etc. Nous risquons de connaître la même destinée un jour. N'oublions pas que les risques d'épidémies sont là, à l'ère où tout doit se soigner. Cela affaiblit notre corps. Mais, rassurez-vous, si nous partons, le relais sera pris par ce qu'il y a de minuscule. Quoi? Je n'en sais fichtrement rien.
Jedino
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