Six pieds sous taire
Il est des vérités à jamais inaudibles,
Des mots cadenassés que nul ne peut soustraire ;
Il est des silences à l'écho peu crédible,
Des non-dits assaillant les esprits grabataires
D'un fantôme impoli.
J'en ai des souvenirs et autant de regrets ;
La Mort ayant porté ses mains à mes paupières,
Je ne peux déterrer mon éternel secret
Enfoui dans mon jardin jusque six pieds sous terre,
Au pied du mimosa.
J'étais froid bien avant que la Mort ne me fauche ;
Cela m'a coûté cher d'avoir un cœur trop fier
Car pour encercler d'or un annulaire gauche,
Au préalable il faut mettre un genou à terre,
Son amour propre en jeu.
Entre mes six planches, ne cesse de peser
Le poids de mon secret ; si tu voulais l'extraire,
Si ça t'intéresse, je t'indique où creuser,
Promène ta pelle pile six pieds sous taire,
Au pied des chrysanthèmes.
4 Commentaires
Commentaires recommandés