Quel est votre seuil de tolérance à la frustration ?

Bonjour,

Voici quelques jours, une femme quarantenaire, maman de trois enfants, est décédée écrasée par un camion : cette dame s'était placée devant, exigeant un constat que la conductrice de l'engin lui refusait suite à un banal accrochage.

La chauffeuse ne s'est même pas arrêtée, elle est repartie sans un regard pour sa victime.

Encore une preuve de l'incapacité de reconnaître ses torts dans une société où on ne supporte pas la frustration.

Et vous, quel est votre seuil de tolérance à la frustration ?

Quand quelqu'un vous expose vos torts à juste titre, quelle est votre réaction ?

Percevez-vous d'emblée cette personne comme une importune, une emmerdeuse, une ennemie ? Montez-vous illico sur vos grands chevaux, haussant le ton, insultes et menaces vous jaillissant du bec ? Vous vient-il comme l'envie de lui éclater la figure ou de la supprimer pour en finir ? Ou bien vous excusez-vous tout simplement ?

L'incapacité de gérer sa frustration est-elle ou pas un réel problème de société selon vous ?

https://policeetrealites.com/2025/05/27/-oise-une-automobiliste-meurt-ecrasee-par-un-camion-dont-la-conductrice-refuse-de-faire-un-constat-apres-un-banal-accrochage/

Je pense que le problème c'est l'incapacité à observer objectivement la situation.

Si la coupable de meurtre (présumée innocente) avait pensé que cette femme avait 3 enfants, alors il est probable qu'elle n'aurait pas commis ce crime.

Et il y a aussi la colère, évidemment.

Et la question de l'emploi. Celle qui devait faire le constat parce qu'elle était en tort était manifestement sur son temps de travail ou sur le trajet pour son travail.

J'ai vu et entendu de nombreuses personnes prendre de mauvaises décisions à cause de leur emploi.

(cela a aussi été mon cas, heureusement pas aussi mauvaises que la décision de cette personne)

Il y a aussi la question de la valeur de la vie humaine, de la valeur de sa vie personnelle, professionnelle, et de la valeur des autres.

(je ne vais pas dériver ici dans le conflit armé entre juifs et arabes, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque, il y a déjà assez de discussions ailleurs pour en parler)

Et le temps, la durée, l'argent, les crédits, etc.

Et, en fin de comptes, la question ultime : tuer ou mourir ?

(même si dans cette situation c'est une surréflexion - ce qui n'est pas une surréflexion dans le conflit armé entre juifs et arabes - cela reste la question de fond)

il y a 13 minutes, Doïna a dit :

Bonjour,

Voici quelques jours, une femme quarantenaire, maman de trois enfants, est décédée écrasée par un camion : cette dame s'était placée devant, exigeant un constat que la conductrice de l'engin lui refusait suite à un banal accrochage.

La chauffeuse ne s'est même pas arrêtée, elle est repartie sans un regard pour sa victime.

Encore une preuve de l'incapacité de reconnaître ses torts dans une société où on ne supporte pas la frustration.

Et vous, quel est votre seuil de tolérance à la frustration ?

Quand quelqu'un vous expose vos torts à juste titre, quelle est votre réaction ?

Percevez-vous d'emblée cette personne comme une importune, une emmerdeuse, une ennemie ? Montez-vous illico sur vos grands chevaux, haussant le ton, insultes et menaces vous jaillissant du bec ? Vous vient-il comme l'envie de lui éclater la figure ou de la supprimer pour en finir ? Ou bien vous excusez-vous tout simplement ?

L'incapacité de gérer sa frustration est-elle ou pas un réel problème de société selon vous ?

je suis pas certain que dans votre exemple, il s'agisse d'incapacité à supporter la frustration.

Mon seuil de frustration était très bas, il augmente un tout petit peu parce que je travaille dessus. Il est très en lien avec l'état de fatigue ou de stress de mon cerveau ou de mon état émotionnel et de mon état "chimique" si j'ai pris des médocs, de l'alcool, du CBD... si je suis seul ou accompagné, dans un lieu safe ou un lieu public...

Dans un premier temps, je me mets en position de défense. Personne à ma connaissance n'aime les critiques. Après ma psy m'apprend à mieux gérer ses situations de critiques et donc je progresse un tout petit peu. Disons que l'impact sur moi est toujours le même, mais je n'ai plus les mêmes réponses comportementales.

Des accidents de voiture j'en ai eu plusieurs, où j'ai été en tort ou pas. Quand j'ai été en tort, j'ai assumé. J'ai même eu une fois où c'est la personne en face de moi qui est devenue violente et qui a explosé ma bagnole et si des gens n'étaient pas intervenus, je pense que c'est sur moi ensuite que la personne se serait déchainé. J'étais éteins, j'ai proposé d'appeler les flics, une ambulance et quand j'ai vu sa rage, j'ai laissé faire.  D'autres fois, on a remplit un constat avec respect, les assurances prenant le relais.

Pour moi ce n'est pas la colère ou la frustration le problème, ce sont des émotions, et toutes les émotions nous sont utiles. Ce qui posent problème, c'est la réponse comportementale violente qui les accompagnent de plus en plus souvent et l'incapacité à communiquer qui se généralise. Il suffit juste de regarder l'assemblée nationale.

Et vous @Doïna où en êtes de vous de votre gestion de la frustration ? 

J'aime faire selon ma vision et ma volonté (trop dans le contrôle), et comme tout le monde je ne raffole pas qu'on me dise non ou qu'on me critique. Cependant on m'a éduquée à prendre sur moi (donc je ne dis rien ou je rumine/râle) et surtout à m'écraser lorsque je suis manifestement en tort. 

Cependant depuis quelques années, j'essaye de m'exprimer davantage, me défendre ect mais je reste très choquée par les réactions violentes à la frustration. (Par exemple, il y a peu j'ai assisté à une petite agression verbale dans une pharmacie. Une cliente avait besoin de sa ventoline, elle toussait grave. Problème, il a fallu qu'elle attende car elle n'avait pas sa prescription. Le pharmacien lui a demandé d'appeler son médecin pour qu'il fasse une télétransmission, en attendant il a pris quelqu'un d'autre, bref, procédure normale ! Cette folle -qui au passage avait laissé ses gosses dans la voiture sur le parking !!- n'a rien trouvé de mieux que de balancer "t'as de la chance que j'ai pas encore ma ventoline à la main, je te la jetterais à la gueule !" au professionnel de santé. Ça m'a abasourdie)

Je n'élève jamais la voix en société habituellement, je n'ai eu que très rarement de conflits ouverts avec une personne en dehors de mes proches. Et avec mes proches, quand le ton monte j'ai tendance à être conciliante, à chercher un terrain d'entente, je ne reste pas énervée longtemps. Je me remets beaucoup en question quotidiennement donc j'accepte d'être critiquée mais si j'estime que c'est excessif je me défends ou je coupe court à la discussion. Quand je me sens mal, j'ai plutôt tendance à me renfermer sur moi-même ou à chercher à m'isoler. Je suis sensible donc je ne dirais pas que je suis très tolérante à la frustration, mais je ne compte pas beaucoup sur les autres pour aller bien, je compte avant tout sur moi-même. 

Il y a 1 heure, timot-33 a dit :

Si la coupable de meurtre (présumée innocente) avait pensé que cette femme avait 3 enfants, alors il est probable qu'elle n'aurait pas commis ce crime.

Quelle étrange maniere de penser!

Quand on est littéralement capable d'assassiner quiconque est sur son chemin, on ne se préoccupe pas de savoir si la personne a 10 enfants en bas âge, ou pas du tout.

il y a 5 minutes, sirielle a dit :

Je n'élève jamais la voix en société habituellement, je n'ai eu que très rarement de conflits ouverts avec une personne en dehors de mes proches. Et avec mes proches, quand le ton monte j'ai tendance à être conciliante, à chercher un terrain d'entente, je ne reste pas énervée longtemps. Je me remets beaucoup en question quotidiennement donc j'accepte d'être critiquée mais si j'estime que c'est excessif je me défends ou je coupe court à la discussion. Quand je me sens mal, j'ai plutôt tendance à me renfermer sur moi-même ou à chercher à m'isoler. Je suis sensible donc je ne dirais pas que je suis très tolérante à la frustration mais je ne compte pas beaucoup sur les autres pour aller bien, je compte avant tout sur moi-même. 

Je me retrouve dans ce que tu dis là.

Cependant j'aime à pouvoir compter sur les autres pour me sentir bien mais... ce n'est hélas pas toujours le cas, tant pis, je fais alors sans eux.

Lorsque je suis dans mon bon droit, il est important pour moi de me justifier mais lorsque je comprends que la personne me cherche clairement des crosses, qu'elle n'est pas du tout habitée par un esprit de conciliation et qu'elle est dénuée de bienveillance, je mets un terme à la discussion ne rimant à rien.

il y a 22 minutes, Atipique a dit :

Quelle étrange maniere de penser!

Quand on est littéralement capable d'assassiner quiconque est sur son chemin, on ne se préoccupe pas de savoir si la personne a 10 enfants en bas âge, ou pas du tout.

Vous êtes cette personne ? Non. Vous connaissez sa vie ? Non. Alors qu'en savez-vous actuellement ? Pour l'instant l'enquête vient d'être ouverte, rien n'est certain.

(sauf qu'une femme est morte et qu'une autre femme a été arrêtée parce qu'elle est suspectée de l'avoir tuée)

il y a 54 minutes, Kaliste a dit :

J'aime faire selon ma vision et ma volonté (trop dans le contrôle) et comme tout le monde je ne raffole pas qu'on me dise non ou qu'on me critique. Cependant on m'a éduquée à prendre sur moi (donc je ne dis rien ou je rumine/râle) et surtout à m'écraser lorsque je suis manifestement en tort. 

Cependant depuis quelques années, j'essaye de m'exprimer davantage, me défendre (...)

Tout dépend de qui vient la critique et si celle-ci est constructive ou au contraire est intentionnellement désobligeante, voire blessante.

Il y a 2 heures, Doïna a dit :

(...) Quand quelqu'un vous expose vos torts à juste titre, quelle est votre réaction ?

Percevez-vous d'emblée cette personne comme une importune, une emmerdeuse, une ennemie ? Montez-vous illico sur vos grands chevaux, haussant le ton, insultes et menaces vous jaillissant du bec ? Vous vient-il comme l'envie de lui éclater la figure ou de la supprimer pour en finir ? Ou bien vous excusez-vous tout simplement ? (...)

Bien que je n'apprécie guère être en tort (même pas du tout du tout, je le reconnais), si je le suis je présente mes sincères excuses.

Mon seuil de tolérance à la frustration se définit par deux paramètres bien précis : le différentiel de la taille et l'état de la musculature avec qui j'ai affaire ...

il y a 7 minutes, timot-33 a dit :

Vous êtes cette personne ? Non. Vous connaissez sa vie ? Non. Alors qu'en savez-vous actuellement ? Pour l'instant l'enquête vient d'être ouverte, rien n'est certain.

Je ne connais pas sa vie et je ne sais rien d'autre que ce qui est décrit dans le post du début. Donc, je réponds en fonction de cela, et rien d'autre; comme tout le monde d'ailleurs.

Si il fallait toujours attendre d'avoir le résultat de l'enquête pour donner son avis, ce forum serait bien petit.

il y a 42 minutes, Passiflore a dit :

 

Tout dépend de qui vient la critique et si celle-ci est constructive ou au contraire est intentionnellement désobligeante, voire blessante.

Oui, après je crois qu'on est en train de confondre frustration et sentiment d'injustice ou d'attaque lorsqu'on est critiqué. Ce sont deux choses différentes je pense.

Dans mon exemple de la cliente de la pharmacie, à aucun moment elle n'a été critiquée, remise en cause par le pharmacien qui la servait. Elle était juste frustrée de ne pas obtenir ce qu'elle voulait plus facilement et plus vite, malgré le fait qu'elle était à l'origine de la situation en n'ayant pas sur elle sa prescription.

Il y a 3 heures, Doïna a dit :

Percevez-vous d'emblée cette personne comme une importune, une emmerdeuse, une ennemie ? Montez-vous illico sur vos grands chevaux, haussant le ton, insultes et menaces vous jaillissant du bec ? Vous vient-il comme l'envie de lui éclater la figure ou de la supprimer pour en finir ? Ou bien vous excusez-vous tout simplement ?

Généralement , je reste silencieux . Mon mot d'ordre :" il se calmera avant que je m'énerve " 

Il y a 3 heures, Passiflore a dit :

 

Je me retrouve dans ce que tu dis là.

Cependant j'aime à pouvoir compter sur les autres pour me sentir bien mais... ce n'est hélas pas toujours le cas, tant pis, je fais alors sans eux.

Lorsque je suis dans mon bon droit, il est important pour moi de me justifier mais lorsque je comprends que la personne me cherche clairement des crosses, qu'elle n'est pas du tout habitée par un esprit de conciliation et qu'elle est dénuée de bienveillance, je mets un terme à la discussion ne rimant à rien.

Je m'efforce de faire attention aux autres, de ne pas trop les contrarier, mais même si je suis reconnaissante envers les gens pour de nombreuses raisons, je ne vois pas tellement ça comme quelque chose qui m'est dû au-delà du respect minimum auquel j'ai droit, car les gens font ce qu'ils peuvent. Je m'efforce alors d'être assez indépendante. Et à mes yeux la violence n'a à avoir sa place qu'en légitime défense. L'intolérance à la frustration mène parfois à la criminalité mais tout le monde a ses propres frustrations, on a chacun nos problèmes, ne serait-ce qu'au travers la souffrance de nos proches ou de l'inquiétude pour l'avenir, et la solution n'est pas forcément dans la confrontation, parfois oui, mais seulement raisonnablement. Et certains même transforment leurs frustrations en altruisme par exemple, cherchant à aider les autres... Et puis pour n'être pas trop frustré il faut aussi bien cibler ses propres besoins, se connaître soi-même, si on ambitionne n'importe quoi, si on est trop gourmand, on favorise une frustration logique voire même bienvenue, car on n'a pas réellement intérêt à avoir trop de choses... Or être en conflit avec autrui favorise la frustration, le mal-être, il me paraît essentiel de soigner le relationnel pour se sentir bien.

Il y a 1 heure, bouddean a dit :

Généralement , je reste silencieux . Mon mot d'ordre :" il se calmera avant que je m'énerve " 

Et... s'il ne se calme pas et que ton exaspération va crescendo ?  

Que fais-tu quand la moutarde te monte au nez ?

il y a 2 minutes, sirielle a dit :

(...) être en conflit avec autrui favorise la frustration, le mal-être, il me paraît essentiel de soigner le relationnel pour se sentir bien.

Tout à fait d'accord !

Il y a 4 heures, Axo lotl a dit :

Et vous @Doïna où en êtes de vous de votre gestion de la frustration ? 

Je n'ai pas honte de m'excuser, et même de m'excuser platement quand je me sais en tort. Quand cela m'arrive, je ne me fais pas de reproche, je m'impose seulement d'assumer, partant du principe que l'erreur est humaine et que cela arrive à tout le monde de se tromper, d'être distrait ou fatigué, ou même énervé. C'est vrai que cela peut dans certains cas vous coûter une amende salée, des dommages à régler, votre boulot... mais c'est la vie, et tenter de s'y soustraire en fuyant, en étant agressif, ou, pire, en supprimant la personne envers laquelle vous êtes en tort, peut vous coûter encore plus cher. Enfin, pour savoir tout ça, il faut une certaine expérience, de la maturité.

Il y a 2 heures, Passiflore a dit :

 

Tout dépend de qui vient la critique et si celle-ci est constructive ou au contraire est intentionnellement désobligeante, voire blessante.

Une critique ne doit jamais viser quelque chose que vous ne pouvez pas changer en 30 minutes environ. Par exemple les critiques sur le physique, c'est très grossier.

il y a 2 minutes, Doïna a dit :

Je n'ai pas honte de m'excuser, et même de m'excuser platement quand je me sais en tort. Quand cela m'arrive, je ne me fais pas de reproche, je m'impose seulement d'assumer, partant du principe que l'erreur est humaine et que cela arrive à tout le monde de se tromper, d'être distrait ou fatigué, ou même énervé. C'est vrai que cela peut dans certains cas vous coûter une amende salée, des dommages à régler, votre boulot... mais c'est la vie, et tenter de s'y soustraire en fuyant, en étant agressif, ou, pire, en supprimant la personne envers laquelle vous êtes en tort, peut vous coûter encore plus cher. Enfin, pour savoir tout ça, il faut une certaine expérience, de la maturité.

 

et une fonction cognitive l'inhibition et sur ça nous ne sommes pas tous égaux certains sont déficitaires voir très déficitaires sur cette fonction cognitive. cela n'excuse en rien la violence, mais elle peut expliquer certains actes de violence.

Il y a 2 heures, bouddean a dit :

Généralement , je reste silencieux . Mon mot d'ordre :" il se calmera avant que je m'énerve " 

Ça ne fonctionne pas toujours. 

Il y a 5 heures, Doïna a dit :

Quand quelqu'un vous expose vos torts à juste titre, quelle est votre réaction ?

Je n'en sais rien, vu que tout ce que je fais c'est en connaissance de cause, et comme je crois dans la justice (pas celle des Hommes évidemment) je fais en sorte de ne jamais être en tort. Si je fais une chose qui vous parait "incorrecte", c'est pourtant pour une bonne raison. Ma réaction mentale est à la mesure de l'injustice et de manière très générale... les choses se règlent très naturellement sans que je n'ai à lever le petit doigt (je peux par contre élever la voix, de manière tout à fait volontaire, pour prévenir de ce qui va se passer si on persiste dans l'injustice)