Aller au contenu

Les bases de la morale

Noter ce sujet


sirielle

Messages recommandés

Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 962 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Crabe_fantome a dit :

Disons que c'est flatteur pour les "empathiques" que de se voir aussi comme des altruistes, Larousse va peut être dans cette direction. Et Larousse n'est pas non plus un dictionnaire philosophique, elle (il?) donne une définition facilement accessible au plus grand nombre. Et globalement on accepte tous cette idée qu'un empathique c'est quelqu'un de bien parce qu'il a cette capacité à ressentir la détresse des autres. Sans forcément s'encombrer de la faisabilité de la chose. 

Je suis hautement empathique et je ne me suis jamais senti flatté ou considéré comme altruiste, sur ce point je pense que tu te trompes.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 51ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Don Juan a dit :

Je suis hautement empathique et je ne me suis jamais senti flatté ou considéré comme altruiste, sur ce point je pense que tu te trompes.

Je respecte ton ressenti. Pour la considération, tu ne peux pas la maitriser: si tu fais preuve d'empathie devant moi, il y aura peut être de l'admiration, un jugement positif. ça fait parti des qualités "tendances" comme la bienveillance... bienveillance que tout le monde se jette à la gueule pour signifier que eux sont bienveillants et pas les autres, ce qui en soit n'est pas tellement bienveillant.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 156ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 962 messages
Mentor‚ 156ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Crabe_fantome a dit :

Je respecte ton ressenti. Pour la considération, tu ne peux pas la maitriser: si tu fais preuve d'empathie devant moi, il y aura peut être de l'admiration, un jugement positif. ça fait parti des qualités "tendances" comme la bienveillance... bienveillance que tout le monde se jette à la gueule pour signifier que eux sont bienveillants et pas les autres, ce qui en soit n'est pas tellement bienveillant.

J'ai du mal à te comprendre, la bienveillance qu'on peut se jeter à la gueule est sans doute de la bienveillance verbale, mais la véritable bienveillance, c'est des actes, et des actes qu'on ne jette à la gueule de personne.

Modifié par Don Juan
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 51ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Don Juan a dit :

J'ai du mal à te comprendre, la bienveillance qu'on peut se jeter à la gueule est sans doute de la bienveillance verbale, mais la véritable bienveillance, c'est des actes, et des actes qu'on ne jette à la gueule de personne.

C'est une tendance passive agressive qui consiste à dire aux autres qu'ils ne sont pas bienveillants (agressivité) et comme on utilise la bienveillance ça laisse entendre que nous, on l'est, qu'on sait ce que c'est au point d'affirmer qui l'est et qui ne l'est pas. Sauf qu'effectivement, à la seconde où tu affirmes que telle personne ne l'est pas, tu ne l'es pas/plus. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 131ans Posté(e)
soisig Membre 30 391 messages
131ans‚
Posté(e)
Le 12/08/2024 à 20:21, CAL26 a dit :

Je ne m'exprimerai pas plus sur ce sujet essentiel, tant il n'est plus sage pour moi de m'exprimer sur le forum sur ce genre de sujet et je le regrette.

Que veux tu dire par la ? :hum:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 353 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Le 12/08/2024 à 20:21, CAL26 a dit :

Le topic commençait bien avec la controverse sur la locution "à votre avis" qui peut être le questionnement de ce qui dans la vie de chacun constitue une morale ou  plus philosophiquement ce qu'il y a derrière la notion de morale. Toute l'ambiguïté est là : la morale est constituée de règles fluctuantes donc en partie subjectives mais parce que ce sont des règles elles doivent être collectives.

Je ne m'exprimerai pas plus sur ce sujet essentiel, tant il n'est plus sage pour moi de m'exprimer sur le forum sur ce genre de sujet et je le regrette. Mais bonne continuation.

Ce point (la morale "à votre avis") me paraît peu sujet à controverse personnellement, car il est surtout à mes yeux une question de compréhension de texte (relativement simple). Or comme déjà précisé précédemment, le sujet est volontairement interprétable de plusieurs manières même si la tournure de la question peut conduire avant tout à traiter de son avis personnel sur "les bases de la Morale", si du moins on en a un, sens premier dont la clarté s'est d'ailleurs vérifiée par la manière de répondre d'un nombre conséquent d'intervenants. (Et il paraît évident que s'il s'agissait exclusivement de la morale d'une société ou d'une religion en particulier par exemple, je l'aurais précisé dans la question.) Mais non seulement tout le monde n'a pas d'avis personnel réfléchi sur "les bases de la Morale" (d'autant que certains rejettent le principe de Morale par exemple, de différenciation intelligente du bien et du mal, de sens moral naturel), mais aussi on peut quoi qu'il en soit traiter la question différemment sans tomber dans le hors-sujet. Donc une réponse rigoureuse pourrait aussi aborder le sujet de diverses manières, et non pas d'une seule par exemple (les bases de sa propre morale (si on en a (consciemment) une donc), voire de sa propre amoralité, de diverses morales sociales, religieuses, etc... leurs différences, leurs points communs...)... D'autre part le libre-arbitre implique entre autres qu'il est possible d'appliquer personnellement des règles morales auquelles on adhère soi-même et qui ne sont pas imposées, en tout cas officiellement, par telle société, tel groupe, voire que l'on a soi-même élaborées pour soi, sans prosélytisme.

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 52ans Posté(e)
CAL26 Membre 7 418 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, sirielle a dit :

Ce point (la morale "à votre avis") me paraît peu sujet à controverse personnellement, car il est surtout à mes yeux une question de compréhension de texte (relativement simple). Or comme déjà précisé précédemment, le sujet est volontairement interprétable de plusieurs manières même si la tournure de la question peut conduire avant tout à traiter de son avis personnel sur "les bases de la Morale", si du moins on en a un, sens premier dont la clarté s'est d'ailleurs vérifiée par la manière de répondre d'un nombre conséquent d'intervenants. (Et il paraît évident que s'il s'agissait exclusivement de la morale d'une société ou d'une religion en particulier par exemple, je l'aurais précisé dans la question.) Mais non seulement tout le monde n'a pas d'avis personnel réfléchi sur "les bases de la Morale" (d'autant que certains rejettent le principe de Morale par exemple, de différenciation intelligente du bien et du mal, de sens moral naturel), mais aussi on peut quoi qu'il en soit traiter la question différemment sans tomber dans le hors-sujet. Donc une réponse rigoureuse pourrait aussi aborder le sujet de diverses manières, et non pas d'une seule par exemple (les bases de sa propre morale (si on en a (consciemment) une donc), voire de sa propre amoralité, de diverses morales sociales, religieuses, etc... leurs différences, leurs points communs...)... D'autre part le libre-arbitre implique entre autres qu'il est possible d'appliquer personnellement des règles morales auquelles on adhère soi-même et qui ne sont pas imposées, en tout cas officiellement, par telle société, tel groupe, voire que l'on a soi-même élaborées pour soi, sans prosélytisme.

Oui, c'était mon idée.

Il y a 9 heures, soisig a dit :

Que veux tu dire par la ? :hum:

Une mauvaise expérience du forum qui me pousse à ne plus disserter sur des sujets philosophiques notamment. Et à ne plus créer de sujet.

Je ferme la parenthèse car ce n'est pas le sujet.

  • Like 1
  • Triste 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 947 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bien le bonjour à toi,

Le 12/08/2024 à 18:01, sirielle a dit :

Quels sont à votre avis les bases de la morale, ses piliers essentiels? Ses principes les plus fondamentaux?

( J'ai lu essentiellement tes différentes réponses sur le topic )

Je vais tenter d'être succinct, on sait en étudiant les jeunes enfants, qu'ils sont naturellement et " instinctivement " réceptifs à l'injustice et - donc - aux gens " mauvais " ( méchanceté et/ou malhonnêteté ).

Bien sûr, suivant la complexité de l'environnement, local ou global, il faudra apprendre à s'y adapter à partir de ces outils moraux innés, suivant la complexité croissante des circonstances rencontrées, ainsi que les instructions/éducations pour en faire un instrument plus développé/élaboré et plus systématique, vu qu'aucune activité humaine ne peut y échapper, mais suivant des règles collectives acquises différentielles peu ou prou arbitraires qu'il faut inculquer, suivant le milieu, la situation, la culture, le lieu, etc...

Si donc les enfants sont sensibles à l'injustice, cela n'en fait pas encore un " système " moral, cela passe par le groupe, quel que soit sa taille et sa raison d'existence, et le mécanisme en est fort simple à mon avis: répondre à ce qui est bien ou mal repose collectivement sur ce qui est bon ou mauvais entre autres pour la perduration ou les intérêts dudit groupe, tout en tenant compte des soubresauts naturels individuels contre l'injustice; ces deux mécanismes peuvent rentrer parfois en conflit à un moment et il faut donc trouver un moyen de le résoudre, le plus souvent, l'habituation, l'obéissance, le conformisme et les encouragements et punitions y contribuent largement, ainsi que inhibitions et compartimentations - étanches - cognitives tout comme la rationalisation, et ce depuis depuis notre plus jeune âge. Un cas typique d'inconfort ou de dissonance morale latente est celui de notre rapport aux chiens, ils peuvent être vus comme des compagnons fidèles, membres de la famille à part entière, " exploités " pour rendre des services aux humains ( e.g. sécurité, secours, aide aux personnes handicapées ) et aussi utilisés dans des expériences scientifiques entamant leur intégrité et leur liberté, ou bien encore chassés et/ou mangés comme en Chine.

 

:bienvenue:

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 353 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Le 17/08/2024 à 10:38, deja-utilise a dit :

( J'ai lu essentiellement tes différentes réponses sur le topic )

Je vais tenter d'être succinct, on sait en étudiant les jeunes enfants, qu'ils sont naturellement et " instinctivement " réceptifs à l'injustice et - donc - aux gens " mauvais " ( méchanceté et/ou malhonnêteté ).

Bonjour deja-utilise,

Concernant les enfants, il me semble entre autres que leur immaturité les conduit souvent particulièrement à juger en fonction de leur propre intérêt évident, aux dépens parfois donc d'intérêts moins faciles à discerner, en eux-mêmes ou par rapport au collectif auquel ils appartiennent. En d'autres mots qu'ils peuvent couramment faire preuve d'un égoïsme inconscient, expliqué (mais non justifié) par leur immaturité. Seulement leur dépendance aux adultes, et leur inexpérience, entre autres, les rend plus malléables moralement, moins affirmés...

Et au sujet de l'agressivité manichéennement diabolisée, cela suit le même principe, la peur spontanée que provoque l'agressivité à son encontre ou à l'encontre de personnes que l'on apprécie, en amont de savoir si elle est ou non justifiée, peur qui ne sera donc pas forcément ressentie au premier abord si cette agressivité vient de soi, sauf à travers la crainte des potentielles représailles par exemple. Cela dit la diabolisation de l'agressivité, la non-adhésion systématique à l'autorité offensive d'autrui au-delà de la peur qu'elle inspire,  perdure parfois à l'âge adulte (conduisant à une sur-mésestime de sa propre nature, comme d'autres types de sur-moralité), alors qu'une morale plus nuancée amène plutôt à se demander si elle est ou non appropriée au contexte, si elle est ou non démesurée...

Or le manichéisme outrancier, la grossièreté morale en quelque sorte, peut conduire à une importante immoralité en finalité. Elle se nourrit entre autres de préjugés à l'emporte-pièce, où l'injustice se donne des allures de "chevalier blanc". Et, l'une des caractéristiques dangereuses de la bien-pensance par exemple (moralité conformiste), c'est qu'elle ne se remet que difficilement en question, elle est fière de ce qu'elle est, même parfois face à l'évidence, parce qu'elle est guidée avant tout par l'adhésion au groupe (biais de conformité), et non par des intérêts moraux plus difficiles à assumer, voire à distinguer. Car être moral, même modérément, n'est pas forcément bien vu évidemment, facile à assumer, à partir du moment où c'est s'opposer au comportement d'autres personnes aussi, parfois un nombre important, leur être source de contrariété. La facilité courante consiste alors à adopter telle ou telle moralité en fonction du groupe qui la porte, participant éventuellement à l'intérêt partial que l'on vise consciemment ou inconsciemment, comme on mise sur un cheval pour accéder à la victoire qu'elle soit méritée ou non, qu'elle soit noble ou non, plus qu'en la jugeant rigoureusement.

La moralité, en principe, est censée être juste pour tout le monde, chaque individu. (Non pas forcément affable, mais juste.) Donc sa justesse dépend à la base entre autres à mon avis de si on se soucie réellement du bien-être auquel est voué chaque individu, ou pas, dans l'absolu. A partir du moment où est radicalement exclu de l'équation morale tel ou tel individu, tel ou tel être vivant, on n'est plus dans la moralité au sens noble. Cependant les droits doivent être personnalisés en fonction des besoins respectifs, et pour personnaliser ces droits il faut saisir précisémment ces divers besoins. Ainsi donc que jauger les divers potentiels pour pouvoir mesurer les valeurs de ce que l'on gagne ou perd à telle ou telle action à présent et à l'avenir. Il est donc aussi fréquemment question de stratégie anticipative en moralité, de mesurer les conséquences de ses actes, ce qui est facilité par l'expérience, personnelle ou partagée par autrui (bien qu'elles peuvent être trompeuses aussi si sur-amalgamées), ce qui ne justifie pas pour autant toute expérimentation évidemment... Et en résumé on tentera d'éviter au maximum par son propre comportement la souffrance, et de favoriser le bien-être, des uns et des autres, de leur ensemble, d'après sa propre estimation plus ou moins lucide, quitte à être éventuellement dans l'opposition idéologique (opposition générant un sentiment désagréable, "mauvais" en partie, avec le principe de cerner le mal nécessaire, avec lequel on sort un peu de la moralité la plus facile à saisir, la plus binaire, sans pour autant abandonner toute idéalisation, tout perfectionnisme). 

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 947 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bien le bonjour à toi,

Le 01/09/2024 à 13:02, sirielle a dit :

Concernant les enfants, il me semble entre autres que leur immaturité les conduit souvent particulièrement à juger en fonction de leur propre intérêt évident, aux dépens parfois donc d'intérêts moins faciles à discerner, en eux-mêmes ou par rapport au collectif auquel ils appartiennent. En d'autres mots qu'ils peuvent couramment faire preuve d'un égoïsme inconscient, expliqué (mais non justifié) par leur immaturité. Seulement leur dépendance aux adultes, et leur inexpérience, entre autres, les rend plus malléables moralement, moins affirmés...

bien évidemment, on ne peut pas s'attendre à ce que de très jeunes enfants aient une approche aussi complexe qu'un adulte, toutefois les prémisses et même les bases morales sont déjà là dès le plus jeune âge:

Ludiquement:

https://www.youtube.com/watch?v=FQ9gFe1qJNI

De manière plus rigoureuse ( lu ) :

https://www.researchgate.net/publication/258128415_Moral_Judgment_and_Action_in_Preverbal_Infants_and_Toddlers_Evidence_for_an_Innate_Moral_Core

ou encore plus largement ( lu très récemment ), sur l'innéité et l'intuition " viscérale " du jugement moral :

https://www.researchgate.net/publication/325671748_The_emotional_dog_and_its_rational_tail_A_social_intuitionist_approach_to_moral_judgment

 

 

Le 01/09/2024 à 13:02, sirielle a dit :

Et au sujet de l'agressivité manichéennement diabolisée, cela suit le même principe, la peur spontanée que provoque l'agressivité à son encontre ou à l'encontre de personnes que l'on apprécie, en amont de savoir si elle est ou non justifiée, peur qui ne sera donc pas forcément ressentie au premier abord si cette agressivité vient de soi, sauf à travers la crainte des potentielles représailles par exemple. Cela dit la diabolisation de l'agressivité, la non-adhésion systématique à l'autorité offensive d'autrui au-delà de la peur qu'elle inspire,  perdure parfois à l'âge adulte (conduisant à une sur-mésestime de sa propre nature, comme d'autres types de sur-moralité), alors qu'une morale plus nuancée amène plutôt à se demander si elle est ou non appropriée au contexte, si elle est ou non démesurée...

C'est sans doute plus facile à dire qu'à faire, en effet comme indiqué dans l'autre Topic sur le " dégoût intellectuel " vis-à-vis d'un autre forumeur et peut-être à toi aussi - je ne sais plus, les gens sont particulièrement mauvais en introspection, et d'autant plus sur des sujets sensibles ou encore où ils sont partie-prenante ( motivated reasoning ou bien via defensive motivation ), il est donc peu probable que seuls ils arrivent à prendre la distance nécessaire pour jauger ou juger de la pertinence de ce qu'ils font ou ce que les autres font, si des idées, idéaux ou idéologies sont en conflit/jeu ! La violence n'étant là au final que comme moyen d'expression si je puis dire, même si je ne la cautionne pas, c'est un aveu d'échec communicationnel ou interactionnel pacifique. Et quand les émotions sont présentes, il est encore moins probable que la raison puisse circonscrire les divergences, bien au contraire, le forçage argumentatif ou autre risque plutôt de produire la polarisation des positions initiales, sauf si le sujet est indifférent aux protagonistes. 

 

 

Le 01/09/2024 à 13:02, sirielle a dit :

Or le manichéisme outrancier, la grossièreté morale en quelque sorte, peut conduire à une importante immoralité en finalité. Elle se nourrit entre autres de préjugés à l'emporte-pièce, où l'injustice se donne des allures de "chevalier blanc". Et, l'une des caractéristiques dangereuses de la bien-pensance par exemple (moralité conformiste), c'est qu'elle ne se remet que difficilement en question, elle est fière de ce qu'elle est, même parfois face à l'évidence, parce qu'elle est guidée avant tout par l'adhésion au groupe (biais de conformité), et non par des intérêts moraux plus difficiles à assumer, voire à distinguer. Car être moral, même modérément, n'est pas forcément bien vu évidemment, facile à assumer, à partir du moment où c'est s'opposer au comportement d'autres personnes aussi, parfois un nombre important, leur être source de contrariété. La facilité courante consiste alors à adopter telle ou telle moralité en fonction du groupe qui la porte, participant éventuellement à l'intérêt partial que l'on vise consciemment ou inconsciemment, comme on mise sur un cheval pour accéder à la victoire qu'elle soit méritée ou non, qu'elle soit noble ou non, plus qu'en la jugeant rigoureusement.

Oui, je le constate aussi, il semble au vu du dernier lien que je t'ai donné, qu'il y ait une connexion forte entre " intelligence émotionnelle " et plus grande compétence morale ! Ce qui par voie de conséquence, implique que celle ou celui qui l'est plus que tous les autres, aura du mal à se sentir à son aise et réciproquement, dans une sorte d'anticonformisme dérangeant, la culture et l'environnement immédiat donnent le " la ", la référence pour nos conduites, c'est pourquoi à l'époque coloniale, l'esclavagisme n'était pas aussi rebutant que maintenant, parce que nos références collectives ont évolué, tant que la majorité n'y voit rien à y redire, il serait difficile de faire bouger les lignes de front, type de combats qui n'est jamais réellement gagné définitivement, il suffit d'un conflit civil pour voir ces acquis civilisationnels s'évaporer comme neige au soleil !  

D'un autre côté, les positions morales se justifient assez bien, on trouve aisément des raisons d'y souscrire, comme l'a montré Raymond Boudon dans la Logique des sentiments moraux, simplement il est aussi fort probable que ce ne soit que des constructions rationalisantes post hoc ( C.f.: " The emotional dog and its rational tail " supra ) !

Et puis, n'oublions pas " les sympathies " dont parle longuement Adam Smith dans sa " Théorie des sentiments moraux ", comme son nom l'indique, ce sont des sentiments et donc susceptibles de toute perversité ou versatilité dans les conséquences.

Les fameuses Guerres de Religion sont un exemple du sentiment d'avoir raison et pourtant de sombrer dans la barbarie et finalement l'immoralité, comme ça l'est dans une moindre mesure dans le monde du travail et ses méthodes managériales critiquables dans la course à l'optimisation, au rendement ou au profit, ce qui est " bien " d'un côté et plus que douteux d'un autre, il y en a pléthore d'autres, comme l'ultra-consommation ou l'hyper-socialisation et ses effets délétères et dévastateurs pour le non-humain, etc...

 

 

Le 01/09/2024 à 13:02, sirielle a dit :

La moralité, en principe, est censée être juste pour tout le monde, chaque individu. (Non pas forcément affable, mais juste.) Donc sa justesse dépend à la base entre autres à mon avis de si on se soucie réellement du bien-être auquel est voué chaque individu, ou pas, dans l'absolu. A partir du moment où est radicalement exclu de l'équation morale tel ou tel individu, tel ou tel être vivant, on n'est plus dans la moralité au sens noble. Cependant les droits doivent être personnalisés en fonction des besoins respectifs, et pour personnaliser ces droits il faut saisir précisémment ces divers besoins. Ainsi donc que jauger les divers potentiels pour pouvoir mesurer les valeurs de ce que l'on gagne ou perd à telle ou telle action à présent et à l'avenir. Il est donc aussi fréquemment question de stratégie anticipative en moralité, de mesurer les conséquences de ses actes, ce qui est facilité par l'expérience, personnelle ou partagée par autrui (bien qu'elles peuvent être trompeuses aussi si sur-amalgamées), ce qui ne justifie pas pour autant toute expérimentation évidemment... Et en résumé on tentera d'éviter au maximum par son propre comportement la souffrance, et de favoriser le bien-être, des uns et des autres, de leur ensemble, d'après sa propre estimation plus ou moins lucide, quitte à être éventuellement dans l'opposition idéologique (opposition générant un sentiment désagréable, "mauvais" en partie, avec le principe de cerner le mal nécessaire, avec lequel on sort un peu de la moralité la plus facile à saisir, la plus binaire, sans pour autant abandonner toute idéalisation, tout perfectionnisme). 

Le principe égalitariste ne coule pas de source, du moins une fois adulte, perverti qu'il peut l'être par d'autres priorités collectivistes, sociales ou sociétales ou même accidents/contingences culturelles ou historiques. Quand on voit les luttes que les femmes font pour ne serait-ce que faire entendre leur voix, et les écarts qui perdurent encore dans l'égalité de traitement, on se dit que pour quelque chose de moins prégnant, puisque cela engage quand même la moitié de l'humanité, cela va être autrement plus compliqué à gérer, comme le dérèglement climatique, les extractions à tout-va, les pollutions effrénées et productions gigantesques de déchets en veux-tu-en-voilà, l'exploitation sans vergogne des animaux, le tout dans une indifférence d'inaction généralisée, seule une petite pensée par-ci par-là traverse la tête du badaud pour aussitôt être remplacée par quelque chose de plus ego-intéressé ici et maintenant, comme de se divertir, s'amuser, jouer les touristes et les jouisseurs d'à-peu-près tout où seul le circuit de la récompense tourne à plein régime H24 7j/7 ! Sans compter le tour de passe-passe de la compensation morale, e.g. " j'ai jeté dans la - bonne - poubelle mon papier de bonbons, je peux bien alors m'octroyer un voyage en avion à l'autre bout du monde, vu le geste d'éco-citoyenneté que j'ai réalisé " ! Il en va identiquement, si la personne fait un don caritatif, elle se permettra de passer devant un nécessiteux sans sourciller, puisque ayant déjà fait sa " BA ", etc... Quel monde de bulots cuits !

Pourtant, un simple principe qui serait appliqué par tout un chacun suffirait à renverser complètement la donne, à tout point de vue, mais cela demanderait d'inhiber ses propres comportements et réactions, contraire à la libéralité actuelle qui est même encouragée étatiquement et économiquement: Primum non nocere, qui réclame quant à lui de se contenter et s'empêcher et donc faire front au principe de plaisir ou au circuit de la récompense, une gageur aujourd'hui là où il y a des cornes d'abondance...

À part endurer cette décadence ou cette débilité, je ne vois pas de solution, à court, moyen ou long terme, seul lot de consolation, bien maigre toutefois, avoir sa conscience tranquille de son côté. Car comme le signalait bien trop justement - psychologiquement - David Hume: " Il n'est pas contraire à la raison que je préfère la destruction du monde entier, à l'égratignure de mon petit doigt ", actuellement il est plutôt question de ma " petite jouissance " versus le ravage de la Terre et de ses habitants. 

 

:bienvenue:

 

 

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 566 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)
Le 12/08/2024 à 18:01, sirielle a dit :

Quels sont à votre avis les bases de la morale, ses piliers essentiels? Ses principes les plus fondamentaux?

C'est la liberté, la condition de la morale. Sans liberté, pas de faute possible ; sans faute possible, pas de morale. Mais il ne faut pas s'imaginer qu'en niant la liberté intellectuellement, on aura nié la faute, et que la morale sera détruite. La liberté est donnée d'abord. Et elle est donnée avec et en même temps que l'interdit. On n'interdit pas une chose qui ne peut être faîte, qui n'est pas de l'ordre du possible ; interdire une chose à un enfant, c'est aussitôt lui dire qu'il peut la faire, mais ne doit pas la faire - c'est le mettre devant quelque-chose qui lui était peut-être simplement indifférent avant ça, mais qui maintenant est de l'ordre d'un possible et d'une décision devant entraîner donc des conséquences, même s'il n'en a que l'intuition, à cause de l'interdit. Dès lors que se pose l'interdit, se pose la liberté. Et dès lors que la liberté est introduite, la faute devient possible, et je suis précipité dans la morale.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 256 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

La question métaphysique, c'est celle du Sens (pas le sens, rien à voir, objet des sciences, etc.) en Soi, de la subjectivité, du Sujet. S'il n'y a pas de Sujets, il n'y a pas de Sens dans la nature. Stricto-sensu, ce n'est pas une spécialité philosophique (comme l'ontologie, l'épistémologie, la théologie, etc.), même si historiquement on a souvent vu ces deux discours allégrement consubstantiels chez certains philosophes, certaines philosophies : on avait une philosophie et une métaphysique (on les reconnaît au premier coup d'oeil). Après le cogito, on a un age d'or de la philosophie spéculative sur le Continent, j'ai dit pourquoi, selon moi : la conscience de soi advient dans un " Bocal ", prisonnière de celui-ci, de cette formulation en l'état. Ainsi, la philosophie ne peut plus faire de la métaphysique, de la politique, justifier, motiver, l'action, etc. Quand Heidegger et Sartre meurent, pour s'en tenir aux dernières têtes de gondoles, ils en sont parfaitement conscients. Ils n'ont pas réussi à sortir du " Bocal " en bonne et due forme. Bien évidemment, riche de la conscience de Soi (libérée du " Bocal "), de la rigueur philosophique, je préfère l'aborder avec ce formalisme, ce discours. Tout Sujet fait de la métaphysique en permanence. Ça ne veut pas dire qu'il y pense, qu'il en cause, etc., bien sûr. Nos quatre chats en font. Selon l'espèce animale observée, j'observe des individus, ou des Sujet. Dans un banc de sardines, je vois des individus, dans une bande de lions, je vois des Sujets. Observer un animal est chez moi une seconde nature (façon Obélix, je suis tombé dedans quand j'étais petit). Je vois très bien que même chez quatre chats, j'ai quatre " Bien et Mal " avec des variations interindividuelles. Et donc, la philosophie occidentale, continentale et académique, est riche de la conscience de Soi. Ce qui a une foule de conséquences, et certaines d'entre elles n'ont pu être verbalisées que bien après la mort de Descartes, après d'autres découvertes. " Mon Bien et Mon Mal ", Ma morale, etc., et le cogito me dit bien que c'est les Miens, tout ce que je suis, tout ce qui me conduit, etc., en terme de Sens, métaphysiquement, je le dois à ma psychogenèse et uniquement celle-ci (famille, culture, etc.). Et je n'ai absolument rien décider de celle-ci. C'est seulement a posteriori, que je peux décider de corriger les " choses ", ce que je suis, ou pas. A titre personnel et en l'état, je vois donc deux discours pour aborder la métaphysique : la psychanalyse et la philosophie. Et le fait même de le faire avec ces deux discours très différents est fructueux. Le but premier est de savoir, de comprendre, etc. Mais notoirement, on peut attendre de ces travaux de quoi justifier, motiver, un discours politique.

J'ai déjà posé la question. Le cogito nous dit qu'il y a autant de métaphysiques que de Sujets, a priori, on a tous raison et on a tous tort. Le propos est intégralement, purement, philosophique. Peut-on en tirer des conséquences morales, éthiques, politiques, en un mot, métaphysiques.

Modifié par Neopilina
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 126 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Le 12/08/2024 à 18:01, sirielle a dit :

Quels sont à votre avis les bases de la morale, ses piliers essentiels? Ses principes les plus fondamentaux?

Je pense qu'on confond souvent le moralisme, la morale et l'éthique.

Chez les cannibales, le cannibalisme est moral.

Le pilier de la morale y est une chair fraîche 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×