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Loufiat

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  1. Loufiat

    L'Europe

    L'ancienne opposition européenne, entre d'un côté la culture des lumières et des rationalistes français, et de l'autre la culture Allemande ou du moins un vaste courant de cette culture, le romantisme, prônant le retour aux valeurs médiévales, le primat du sensible et de l'inconscient (du mythique) sur la rationalité, semble s'être complètement étiolé, n'avoir plus prise à l'intérieur de l'Europe même. Peut-être parce que la jonction est réalisée, par la technique, la politique et le divertissement, entre ces deux pôles dont l'opposition perd du même coup sa force motrice. Le romantisme semble avoir été entièrement digéré par la technique après avoir dégénéré au siècle dernier : il n'y a plus d'opposition, il y a parfaite coïncidence du mythique et de la technique. Quant au rationalisme des anciens temps, on en chercherait de même la trace en vain, on n'en rencontre que des reliques desséchées. Y a-t-il encore aujourd'hui en Europe des oppositions motrices capables de devenir déterminantes comme l'a été cette opposition ? Peut-être dans la rencontre avec d'autres continents : Afrique, Moyen-orient, Asie en particulier. Mais il semble y avoir une paralysie européenne. Ne plus y avoir de carburant interne. L'Europe en est réduite à jouer les miroirs pour se définir elle-même, réagissant à des tendances étrangères (souvent ses propres tendances redirigées contre elle : anticolonialisme, etc.) qui la renvoient à ce qu'elle est ou pense être et devoir rester. Je ne perçois pas de vitalité dans aucun courant, il y a certes des explosions, des tentatives mais sans profondeur, sans vision, sans chef d’œuvres. Tout revient finalement à une ébullition constante, fébrile et inoffensive où tout se disperse. L'Europe existe momentanément parce qu'elle est confrontée à des chocs, puis elle se rendort.
  2. Ceux qui font preuve d'un peu d'anticipation lucide concluent depuis un moment que les problèmes que va affronter le genre humain dans les décennies à venir vont pousser à la constitution d'un gouvernement (d'une "gouvernance") mondial. Mais on en est loin : la Chine n'est pas l'Europe qui n'est pas l'Afrique du nord qui n'est pas l'Amérique. En tout cas, sur le papier, étant donné les "paramètres" actuels (démographiques notamment), c'est ça ou (et) à moyen terme le chaos, la guerre et possiblement, ensuite, la disparition ou l'effondrement économique, politique... du monde tel que nous le connaissons. Cette alternative est la conséquence du progrès technique, qui n'a plus d'autre justification que lui-même depuis longtemps ; ce n'est pas un projet.
  3. Le système n'est pas totalitaire, il est totalisant. Il tend à l'universalité, à la fois géographique et parce qu'il intègre sans cesse plus d'aspects de la vie, depuis l'espace public, le travail, jusqu'à l'intimité dont les frontières explosent et se recomposent, transformées, dans ce nouveau paysage. Mais il n'y a pas de projet, ou ce sont des faire-valoir (de la com, des arguments pour des levées de fond, pour des alliances politiques, etc.). Ca se fait par une infinité de petites pressions quotidiennes, le concourt de tous et au nom de la liberté le plus souvent. Parce que la progression du système est géométrique (plus il y a d'innovations, plus il y a de nouvelles combinaisons possibles entre elles, etc.). Ça se fait, surtout, parce que les phases précédentes de progrès ont eu des effets imprévus qu'il faut impérativement régler, à cause des risques qui augmentent. Parce que les tentions sociales augmentent. Parce que les concentrations urbaines augmentent. Parce qu'une agriculture raisonnée, par exemple, ne peut être que planifiée à grande échelle et contrôlée par un État fort ; parce qu'une réponse à la crise climatique ou aux crises migratoires ne peuvent être qu'internationale et appuyées par la force si elle doivent être efficace. Etc etc. Et dans ce complexe des acteurs agissent. Gagnent du pouvoir, acquièrent la maîtrise de zones d'incertitude, de secteurs stratégiques, qui leur donnent du pouvoir. Créent des opportunités, tentent de contrôler localement ce qui se passe... Bien sûr. Mais personne ne pilote. La compétition est partout. Le droit est à la traine. Les peuples sont à la traîne. L'homme lambda, vous et moi, on a constamment un demi siècle de retard sur les problèmes qui se posent à ceux qui dirigent, créent, cherchent, sont là où ça se fait. Les débats autour de l'IA en sont symptomatiques. Combien de gens formés aujourd'hui à des tâches qui auront été automatisées dans moins de 5 ans ? L'Europe, on en est très fiers, a "légiféré" (sa grande passion). S'est dotée la première d'une règlementation la plus complète possible. Nous verrons où cela nous mène... mais je ne vois pas que le droit ait repris la main sur ce qui se passe. Que le droit soit redevenu : le droit. Capable de dire : stop. Non. Il n'y prétend même plus. Nous aurons donc des "gilets jaunes" puissance 10. Des déséquilibres toujours plus dangereux et en même temps, une puissance de calcul sans précédent pour affronter ces problèmes. Si du moins nos infrastructures sont protégées et restent intègres. Ce qui suppose encore plus de moyens militaires, etc. etc.... on ne sort pas facilement des pièges de la société technicienne. Nous y sommes pour plusieurs siècles. Et on n'en ressortira peut-être pas.
  4. Je n'ai pas dit l'inverse. Un autre aspect, complémentaire, est un chaos inextricable avec des conséquences possiblement plus dévastatrices à mesure que nous concentrons de la puissance et des populations importantes (ce qui est la seule logique poursuivie, intrinsèque au système des techniques, qui progresse sans autre raison que lui-même et les déséquilibres qu'il engendre, qu'il faut palier, suscitant encore de nouvelles avancées, suscitant de nouveaux problèmes imprévus, etc.). D'un côté une technocratie, de l'autre les masses, et tous les degrés imaginables, la finance, le grand patronat, les gouvernements (inutiles et impuissants très souvent), les usines du monde, l'exploitation agricole à grande échelle, Walt Disney... Tout se tient, tout ça "va ensemble" mais le chaos ne cesse d'augmenter dans le même temps. Ce sont encore les contradictions de la société technicienne. Le chaos augmente et avec lui la demande d'ordre, de mesures radicales, le besoin de gouvernance mondiale, de capacités militaires, politiques, etc.
  5. Loufiat

    L'Europe

    Je comprends. Il y a une longue tradition philo sur l'Europe, en même temps que les échanges s'intensifient un peu partout, que les peuples et les civilisations se confrontent les unes aux autres, religions, commerce, guerres... la découverte des Amériques, les colonisations... l'Europe comme phare, foyer du progrès, les lumières, énonciatrices des droits humains, des universaux... puis les éclaireurs, de mauvaise augure, qui sentent monter la crise européenne, les sociétés de masse, les guerres, la refondation après la 2nd GM... l'Europe ne cesse de se penser comme elle se cherche, se déchire, se crée et se recrée. C'est une vraie question pour moi aujourd'hui de comprendre le rôle de l'Europe dans le monde par exemple, du point de vue des valeurs, parce que je pense ou veux croire qu'elle reste un "pôle", occupe une place unique et singulière entre et pour les sociétés asiatiques, africaines, américaines... mais elle me semble aussi bloquée, d'une façon que j'aurais du mal à décrire. Il y a un malaise européen, des sociétés européennes, qui se ressent dans les vies de tous.
  6. Loufiat

    L'Europe

    Qu'est-ce que vous ne saisissez pas ? Où l'Europe en est ou pourquoi je poste ça en philo ? (Parce que ça donne le champ large pour mener toute réflexion, depuis la politique jusqu'à la socio jusqu'à juste l'impression perso, ce qu'évoque "l'Europe" à tout un chacun, car au fait c'est quoi ? Une unité culturelle ? Une histoire ? un projet ? des valeurs.. ?)
  7. Loufiat

    L'Europe

    Un sujet où écrire sur l'Europe, sa situation, ses problèmes, son avenir...
  8. Ce qui est dit dans cette vidéo est d'une banalité affligeante. Ce ne sont que des évidences. Oui un gap, une "vraie différence" se crée entre les populations à cause du progrès technique. D'un côté les masses, de l'autre les élites, les "complémenteurs" du progrès, les entrepreneurs dont la valeur augmente à proportion (à condition) que la valeur des "substituables" s'effondre. En compensation : Netflix et les anxiolytiques. Tout repose sur le divertissement et le médical (car c'est bien la justification dernière : "guérir les cancéreux"). Le médical est la pointe avancée, l'aiguillon irrésistible. Bref, nous sommes maintenant complètement enfoncés, pieds et poings liés, dans la société technicienne et ses contradictions et mieux vaut en avoir conscience. Si vous préférez vous raconter des histoires, libre à vous. On cherche les échappatoires qu'on peut.
  9. Bonjour, Je ne comprends pas la moitié de ce que vous dîtes... Pouvez-vous sortir du formatage par le CTMU ? Êtes-vous capable de produire un texte lisible par un non-initié ? En quoi les européens du nord génèrent-ils de la télèse fonctionnelle, à quoi pensez-vous ? En quoi la plupart des individus est-elle "privée d'accès à la compréhension de la réalité par la lâcheté de leur élite" ? Chacun n'est-il pas libre, non seulement de s'informer où bon lui chante, comme vous l'avez manifestement fait, mais encore d'explorer lui-même la réalité, l'être, la substance, l'existence, quelle que soit sa dénomination, et chacun à la mesure de ses moyens ? Comment les élites, par leur lâcheté, pourraient-elles ôter cela à qui que ce soit ? En quoi le système éducatif est-il corrompu ? En quoi fait-il obstacle à la compréhension de la réalité ? Voulez-vous dire qu'il n'y engage pas suffisamment, ou pas correctement ? Le CTMU est le genre de théorie à faire ces mouvements : de quoi parlez-vous ? Est-il incontournable ? Faut-il en passer par lui pour trouver la clef de l'éternité ou est-ce un passage parmi d'autres ? Que serait selon vous une éducation accomplissant les principes du ctmu ?
  10. Bonjour, Votre orientation est intéressante et il faut vous féliciter pour la tenue de votre argumentation et la qualité de vos écrits. Si je me peux me permettre une suggestion, ce serait de chercher un meilleur compromis entre la vidéo de vulgarisation qui est (à mon avis bien sûr) imbitable et produit un effet repoussoir (mais je suis, définitivement je crois, allergique à ce genre de vidéos) et vos écrits qui deviennent très vite trop techniques. On voudrait vous poser des questions mais ça ne semble pouvoir amener qu'à vous demander de produire un dictionnaire du "CTMU". Peut-être pourriez-vous d'abord parler de ce que ce système vous a fait, pourquoi vous y tenez ? Enfin, ingénieur, je suppose que vous n'avez pas eu de formation en philosophie, en amateur ou universitaire ? Il vous faudrait un point extérieur au système, auquel le confronter, pour le mettre activement en dialogue.
  11. Pour éviter la paranoïa, une mise en abîme et un recadrage peuvent être utiles. Je suggère un peu bizarrement qu'un film soit un faux souvenir. (S'il faut développer, j'insisterai sur l'importance de la vue comme sens du réel : le cerveau admet ce qui est vu pour réel, même si je sais consciemment que c'est une fiction, se créent des associations malgré moi à partir de cette matière.) Or d'une part c'est une série qui induit ce questionnement chez vous. Et d'autre part votre réflexion remémore deux films aux intervenants (Blade runner a clairement ma préférence ) auxquels il faut ajouter Eternel Sunshine of the Spotless Mind (jy ai pensé dès le titre du sujet). Vous voyez la mise en abîme ? Mais l'article, d'un autre côté, n'évoque rien de plus que le travail sur les réflexes conditionnés, comme déjà souligné. C'est un vieux domaine de recherche déjà (même s'il y a surement une foule de nouvelles possibilités offertes aux chercheurs). Ainsi, d'un côté, le véritable phénomène est à chercher, à mon avis, du côté de l'univers des images dans lequel nous vivons désormais : films, media en tous genres, qui créent une sorte de double-réalité dans laquelle l'homme évolue dès sa plus tendre enfance. Mais ce phénomène n'est pas contrôlé, ou relativement peu - simplement il "arrive". C'est à la fois plus troublant, plus problématique, mais moins effrayant que des scientifiques qui tritureraient directement nos cerveaux. Et de l'autre côté, ces films nous alertent, ou nous posent question sur cette réalité alternative tout en la présentant sous un jour horrible et dystopique - après quoi nous sommes comme rassurés, finalement, que ça n'existe pas, ou pas encore, en réalité...
  12. Nous y sommes déjà qu'est ce qu'un film sinon un faux souvenir.
  13. Loufiat

    Croisée

    Merci c'est gentil, même si ce texte est particulièrement obscur et désarticulé (sans parler des coquilles), je suis heureux s'il a pu vous toucher.
  14. Loufiat

    Croisée

    Nous sommes assis là, sur une marche. Elle me reproche d'être né trop tôt. Puis elle s'en va après m'avoir embrassé. Je sens qu'elle vibre de tout son être, mais elle est tiraillée, incapable de l'assumer, d'y faire face. Soit. Va t'en encore. Une semaine plus tard, aussitôt qu'elle comprend que quelque chose se passe, elle est la première à m'écrire, dans la seconde. "Tout va bien ? Tiens moi au courant." Pourquoi ? Pourquoi vouloir être au courant. Je suis alors dans le métro, la gorge sèche. Aucune idée de ce que je vais trouver au bout. Possible que mon frère veuille se venger. Il a surement une arme d'ailleurs. Possible qu'il soit pathétique seulement. Je l'ignore. Mais il m'a donné rendez-vous dans un chantier où il est entré par effraction - sa dernière passion. Il veut que je le rejoigne. Et je dois le rejoindre. Pour sa femme, son fils, pour ma mère. Pour lui ? Pas vraiment. J'ai perdu toute complaisance envers lui. Il faut l'enfermer. Sauf sa compagne, terrorisée, il ne savent pas qui il est. Mais comme nous avons été les plus proches, les plus complices, je sais qui il est devenu. Et je suis neutre, sans haine mais sans sympathie. Je sais que c'est un camé à qui je parle. Que 20 ans de drogues et d'alcool ont transformé, déformé - j'ai déjà perdu mon frère. J'ignore si quelque chose répond encore en lui, véritablement. Se souvient-il seulement de sa vie d'avant ? De qui il était ? J'en doute. La drogue semble tout déformer, jusqu'à la mémoire, jusqu'aux plus précieux moments de l'existence, jusqu'au cœur du cœur. J'avance sans espoir envers lui. Il n'a jamais été violent avec moi, mais il s'en est pris à mon père. Il n'avait jamais osé lever la main sur lui avant cette crise. Il n'a jamais pu d'ailleurs - le bucheron, même vieillard, reste solide comme une buche. Mais, enfin, cette fois, c'est clairement autre chose. Cette crise est sans commune mesure avec les précédentes. Je l'entends à sa voie au téléphone, alors qu'il me donnait rendez-vous. Une voie difforme, des idées, des mots tordus exprimant la démence pure et simple. Tout pouvait arriver. J'avais donc dû prendre des disposition au travail, en cas d'absence imprévue, selon ce qui arriverait, pour quelque raison que ce soit. Ce qui avait alerté Elena. Elle s'inquiétait donc. Et plus tard encore, après ce soir là où je devais retrouver mon frère, de passage en coup de vent à Paris, elle était venue dire bonjour, elle avait vu ma tête. Le lendemain elle m'invitait à parler, si j'en avais besoin... Invitation dérisoire, ne le savait-elle pas ? Sa présence oui. Sa présence seule m'aurait réchauffé. Mais elle était déjà repartie à l'autre bout du pays. Et la solitude m'accable maintenant. Parler est inutile. Seule cette présence, si rare, si précieuse a un véritable effet. Présence d'Elena, mais d'Oscar aussi, qui m'a quitté récemment lui aussi, pour aller au-devant de son destin - et n'est-ce pas moi qui l'y ai poussé ? Encouragé ? Et me voilà en train de me noyer, de chercher des appuis, à bout de souffle. Où êtes vous, mes amis ? Vous qui comprenez tout. J'aime les autres. Vraiment. Mais vous êtes plus que ça. Vous êtes des âmes soeurs pour moi. Je sais que vous savez, et vous savez que je sais. Et pourtant j'ai dû vous laisser partir l'un et l'autre. Et maintenant... Où êtes-vous ? Mais même quand on tombe, comme ça sans sécurité, c'est la vie elle-même qui semble vous rattraper. La pluie. Le bitume. Et la vie reprend son cours.
  15. Il arrive d'employer la moquerie pour faire passer un message qui risquerait, autrement, d'amener une confrontation qu'on préfère éviter à l'instant t pour x raison. Par exemple parce qu'on n'a pas la possibilité de dire les choses à la personne seul à seul et on ne veut pas lui faire perdre la face. Perso je suis devenu expert des blagues que personne ne comprend sauf la ou les personnes visées sachant de quoi je parle.
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