Résister, collaborer ou simplement obéir.

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

Aucune idée , il y a ce que j'aurais souhaité être et des réalités et des situations qui auraient pu faire que je sois autre . J'espère que si une telle situation se présentait je pourrais comme tu le dis , continuer de me regarder dans une glace sans ciller ..

Je pense que la question est plus complexe que ça. D'un point de vue externe, nous serions tous des résistants car c'est ce qu'on pense actuellement être juste. Cependant, à l'époque il était plus coutume de diaboliser les juifs et de les déshumaniser. Beaucoup pensaient qu'en dénonçant, c'était finalement un honneur et non pas un acte criminel. De même, beaucoup se cacher dans l'ignorance pour excuser leur comportement. Ils déniaient l'existence des camps de concentration et l'horreur qui s'y produisait. 

J'aimerai me dire que je serai résistante, car ayant eu des membres de ma famille qui était juif à cette époque je ne veux pas même pas imaginer l'horreur qu'ils ont subi. Mais dans un autre côté qui suis-je finalement pour me croire au-dessus des autres? J'aurai peut-être pu dénoncer pour protéger mes proches ou finalement être embrigadée (la manipulation est bien trop pernicieuse pour savoir comment on y lutte sans y avoir été confronté)...

Comme toi, j'aimerai pouvoir me regarder dans un miroir sans honte et regret 

J'en discutais hier midi , avec ma fille , c'est terrible . Comment allons- nous réagir ?

Elle me répond , moi je me casse .

- Pour aller où ?

- en Amérique .

Moi , comme tout vieux , je reste sur place et je cultive le potager

Question compliquée. Le moi d'aujourd'hui n'est pas le moi d'il y a 10 ans. Probablement qu'à 20 ans, j'aurai obéi, à 30 j'aurai fui et à 40 ans j'aurai résisté.

il y a 51 minutes, coco60 a dit :

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

Impossible à dire. Avec le recul tu te dis "ahlalala moi j'aurais été un héro".
T'en sais rien du tout, tu ne sais pas les infos que tu aurais eu, tu sais pas comment tu les aurais perçues. Je pense pour la majorité tu es dans le "j'm'en fous" parce que tu comprends pas où ça va.

C'est toujours facile de prendre position quand on connaît l'histoire. On peut toujours dire qu'on se serait rangé du côté des résistants. Mais est ce qu'à cette époque là, on l'aurait vraiment fait ?

Avec la forte pression que l'Allemagne nazie et la France de Vichy avait sur le peuple. 

Personne n'imaginait que les résistants allaient gagner et que plusieurs décennies plus tard, on les montrait comme des héros. 

Sous la France de Vichy, les résistants étaient sûrement plus vu comme un mouvement contestataire nuisible sans pour autant être une grosse menace. 

Mais c'est après le débarquement que ça a changé de musique. Les mentalités ont ensuite changées.

il y a 30 minutes, menon a dit :

J'en discutais hier midi , avec ma fille , c'est terrible . Comment allons- nous réagir ?

Elle me répond , moi je me casse .

- Pour aller où ?

- en Amérique .

Moi , comme tout vieux , je reste sur place et je cultive le potager

Même ça c'est facile à dire. C'est loin d'être évident de foutre le camp de ton pays, même si ta vie est en danger.
Et faut du fric pour se casser. Faut tout laisser derrière soi. Plus facile à dire qu'à faire tout ça.

il y a une heure, coco60 a dit :

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

Je crois que c'est notre situation qui aurait le plus influencé notre décision. Si je suis juif déjà ça limite le champ des possibles: la résistance ou la mort. Si je vois un enfant juif qui pousse ma porte et vient se cacher chez moi, je choisi la résistance. Mais si l'officier nazi pointe son flingue sur la tête de ma fille en me demandant d'aller chercher l'enfant juif, je collabore. Si j'aime l'argent que j'ai un commerce qui marche bien et que je déteste les juifs, je collabore. Si les nazis ont exécuté ma famille, je deviens une machine de guerre.

il y a 54 minutes, menon a dit :

J'en discutais hier midi , avec ma fille , c'est terrible . Comment allons- nous réagir ?

Elle me répond , moi je me casse .

- Pour aller où ?

- en Amérique .

Moi , comme tout vieux , je reste sur place et je cultive le potager

C'est une très intéressante évolution que nous avons subi... là où au siècle dernier l'amour pour la patrie était vivante et motivante au point qu'une mobilisation générale entraine un flot de jeunes hommes dans les trains, la seule chose qui aujourd'hui nous ferait prendre les armes, c'est l'amour. L'amour pour notre femme, notre enfant, nos amis, nos proches... Si demain la Russie envahie la France la plupart d'entre nous iront voir ailleurs. On dira que c'est pas bien et qu'il faut se battre, mais la France s'est construite sur des victoires et des défaites. Les francs ne sont ils pas ces envahisseurs du nord? Ou les romains? La survie dépend de 3 facteurs: la puissance, la fuite ou faire le mort. 

bonjour,

en effet qui peut dire réellement ce qu'il ou elle aurait fait car ce n'est pas simple de le dire au vu de ce que l'on a appris ensuite .

ce que je sais, c'est que mon père lui a fait un choix ( rejoindre les forces françaises en Tunisie ) et je lui en suis très reconnaissant car il a fait ce que j'aurai aimé avoir le courage de faire.

une chose est certaine, au vu de ce qu'était l'Allemagne hitlérienne, il est fort peu probable que j'aurai versé dans la collaboration ( esprit critique ...) aurai-je été un simple spectateur , qui sait , ou peut être aurai-je versé dans l'action anti gouvernementale ....

c'est facile de dire ceci ou cela , moins de le faire réellement ( surtout quand il y a des risques ).

en tout cas, je tire mon chapeau à tous ceux qui ont pris le bonne décision et n'ont pas collaboré  sans compter qu'il faut rendre un hommage particulier aux justes parmi les nations !

bonne journée.

il y a 28 minutes, Timo-I a dit :

Sous la France de Vichy, les résistants étaient sûrement plus vu comme un mouvement contestataire nuisible sans pour autant être une grosse menace. 

Oui d'autant qu'à chaque acte de résistance les nazis s'en prenaient aux civils. C'était le but: diviser et régner par la peur. 

J'aurais rejoint Londres.

Il y a 1 heure, coco60 a dit :

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

Il faut être dans la situation pour le savoir. c'est comme les gens qui s'offusquent quand un personne est maltraitée dans la rue et que personne ne bouge, mais une fois dans la même situation, ils ne bougent pas non plus.

d'après les récits que m'a fait mon père , résistant au Mont Mouchet , je ne crois pas que j'aurais eu le courage d'en faire autant ; j'aurais sans doute fait le gros dos !

En 17 j'en sais rien mais en en 29-45, je ne n'aurais pas fini FFI comme mon grand-père !

en paroles , il est toujours facile d' étre un héros !!

quand on vous arréte et que des brutes sanguinaires  vont vous questionner à la barre de fer , et autre joyeuseté  , c'est tout autre !

une réponse idiote de ma part , mon réve serait surtout de posséder une arme de poing   afin de survivre !!

aprés .....

Il y a 3 heures, coco60 a dit :

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

Ca dépend, qui a gagné au fait ? 

Il y a 2 heures, coco60 a dit :

En écoutant la magnifique chanson de Jean-Jacques Goldman "Né en 17 à Leidenstadt" m'est revenue une question que je me pose parfois. Si vous aviez eu 17 ans dans les années 40/44 quand la France était occupée par l'Allemagne, de quel coté auriez-vous été? Vous seriez-vous engagé dans la Résistance? Auriez-vous dénoncé ceux dont la tête ne vous revenaient pas? Vous seriez-vous contenté de suivre le mouvement, d'obéir, sans faire de zèle? Personnellement, je ne sais pas. J'aurais souhaité seulement pouvoir ensuite me regarder sans honte dans le miroir. Et vous?

L'Histoire est une de mes grandes passions, et particulièrement l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ça ne veut pas dire que je peux répondre facilement à ces questions. En tout cas, j'aurais fait un déplorable résistant : bien trop bavard, franc et incapable de dissimuler mes opinions. Étant assez germanophile, surtout en raison de la musique classique, il n'est pas impossible que le nazisme ait exercé sur moi une certaine fascination. Surtout qu'on ne savait pas, au début de la guerre, à quel point Hitler était givré. Mais j'aurais pu aussi, sur un coup de tête, rejoindre la France libre. Ou mener une vie tout à fait ordinaire en attendant que les choses se passent, comme des millions de Français.

En tout cas, la délation n'est pas vraiment mon truc, alors la seule chose dont je suis à peu près certain, c'est que je n'aurais pas dénoncé des Juifs ou des résistants.

Bref, je ne sais pas ce que j'aurais fait en 39-45.

j'en sais rien.. mais comme j'appartiens à un milieu estampillé "rebelle", mon grand-père a été des premiers résistants, peut être aurais je suivi ses traces ? il fallait ou un sacré courage, ou une bonne dose d'inconscience pour être  résistant . Mon grand-père a été dénoncé( de  plein gré) par une de ses belle-soeurs... ambiance... il est allé se cacher au milieu de la foule à Paris.

Mon autre famille, paternelle, faisait partie des soumis aux curés et à l'extrême droite. Ils vendaient un verre d'eau aux gens de l'exode qui passaient devant leur ferme. Ils auraient, sans nul doute, dénoncé des juifs; c'est pour ça que mon père les a fui..

si il avait fallu choisir une des deux familles, j'aurais choisi la "rebelle".