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Ce qui est fait par amour est-il moral?

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Invité Quasi-Modo

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il y a 1 minute, Henri a dit :

La recette des oeufs mimosa évoquée par @Quasi-Modo réponds à un besoin fondamental humain,  se nourrir. La gastronomie, art proprement humain, répond à ce besoin. La recette des oeufs mimosa affirme l'identité humaine. Pourquoi manger des oeufs mimosas,  quand gober un oeuf suffirait..? La gastronomie, comme tout art, est futile, dans le sens où elle n'est pas nécessaire à notre survie. Pourtant, elle est le signe de notre transcendance, de notre évolution. Je trouve @Quasi-Modo bien sévère avec @Petit pois ...

La survie n'a  rien a voir avec la philosophie.

On ne mange pas pour comprendre pourquoi on doit manger.

 

Le besoin d'aller au coeur des choses,  c'est ça la philosophie pour moi.

 

 

 

 

 

 

 

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Membre, Pépé fada , râleur , et clairvoyant ., 78ans Posté(e)
Maurice Clampin Membre 10 954 messages
78ans‚ Pépé fada , râleur , et clairvoyant .,
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Le ‎03‎/‎01‎/‎2018 à 17:06, Quasi-Modo a dit :

A peu près tout est dans la question, c'est un peu dans la continuité d'un précédent sujet de cette même section, mais je préfère traiter la question à part.

Pour Nietzsche ce qui est fait par amour est fait par delà le bien et le mal.

Pour les chrétiens, l'amour du prochain est un commandement, et certainement est-ce là en partie l'origine de la morale chrétienne/humaniste (agis comme si tu aimais autrui).

Pensez-vous que ce qui est fait par amour est nécessairement moral?

Bien à vous

:pap:   Mais bien sur voyons ...

Pol Pot a massacré ses concitoyens par amour pour cette société .... Comme notre ordure de Robespierre avec les vendéens ...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

La philosophie n'a jamais été qu'une collection d'opinions contradictoires.

Tantôt y en a un qui dit blanc, tantôt y en a un autre qui dit noir !

La philosophie c'est comme l'Histoire, il y a des périodes à peu près calmes et d'autres plus mouvementées, à la différence près, c'est que la seconde s'écoule toujours s'en pouvoir se confronter/mesurer au passé, contrairement à la première.

Autant l'Histoire est essentiellement une suite ininterrompue de guerres, barbaries, violences et autres atrocités, autant la philosophie est essentiellement une succession de contradicteurs et de conquêtes, chaque philosophe critiquant volontiers ses prédécesseurs, tout en proposant ses propres éclairages...

 

Citation

C'est surtout l'idée qu'une opinion n'a de valeur que celle des arguments qui la soutiennent.

C'est sans doute une condition nécessaire dans un cadre réflexif/intellectif, mais elle ne saurait être suffisante !:

On tue des animaux pour éviter qu'ils prolifèrent et en même temps pour les " préserver " des maladies contagieuses, les humains étant tout aussi malades et excessivement nombreux sur cette planète, il parait évident qu'il faut euthanasier les gens, les mêmes causes conduisant aux mêmes effets ! D'accord ?

 

 

Citation

Tiens prenons un sujet philosophique : "Faut-il toujours dire la vérité?"

Tu crois qu'en rendant une copie de 4 lignes qui explique que Non, tu ne peux pas dire la vérité à un allemand nazi qui sonne à la porte qui te demande si tu as vu passer un juif que tu as vu se cacher juste avant et donc que non tu ne peux pas toujours dire la vérité, et donc que le points de vue contraire est indéfendable, tu auras traité le sujet?

Oui, il faut s'efforcer de dire et de rechercher la vérité, sauf dérogation, car ce n'est pas la seule quête, il y a aussi le juste à défendre par exemple, tout comme parfois la lutte pour la liberté, impose d'en perdre un peu.

La clairvoyance n'est pas un luxe, le discernement est crucial, pour éviter de sombrer corps et âme dans la radicalité, tout aussi néfaste que la vertu que l'on cherchait en premier lieu.

Donc sauf cas de force majeure, il faut défendre la vérité, comme la liberté ou la paix, mais parfois au détriment même du but à atteindre, rien n'est ou tout blanc ou tout noir, il faut savoir être plus subtil que le tout ou rien !

 

Citation

Je reprends donc mes arguments : Si la justification de la douleur d'autrui est la source de toute immoralité et qu'aimer quelqu'un c'est lui souhaiter une vie sans douleur ou soulager sa douleur lorsqu'elle est présente, alors un syllogisme simple permet de conclure qu'agir comme si on aimait chaque être humain sur cette planète rendra nos actes moraux.

Si je comprends bien, tu insinues que l'immoralité est générée par l'acte de faire souffrir et que l'amour a pour conséquence première de faire en sorte de soulager ou d'épargner des souffrances aux personnes visées par cet amour ?

Bien que je ne vois pas comment est défini la moralité à partir de là, je peux déjà dire que ce n'est sans doute pas aussi simple, en effet, vouloir un enfant dont on sait qu'il fera souffrir sa mère porteuse n'est pourtant pas considéré en lui-même comme immoral, à l'inverse aimer une personne c'est aussi le cas échéant lui faire du mal pour son bien, que l'on songe à l'éducation de nos enfants ou sortir un être cher de la dépression ou d'une addiction par exemples.

 

Le " comme si " est un problème en lui-même également, car dans toute action potentielle ou consommée, ce qui prime bien souvent pour juger, c'est l'intentionnalité qui se cache derrière, on l'a vu au début, mentir pour sauver une vie est une bonne chose, mentir pour son intérêt égoïste est en revanche plus condamnable, ce n'est donc pas l'acte en lui-même mais les intentions que l'on trouve derrière qui nous permet de poser un jugement, et bien de même, faire semblant d'être poli, bienveillant ou respectueux alors que notre pensée est à l'antipode, est en soi totalement immoral, même si les apparences sont sauves et la vie quotidienne... une comédie ! 

 

Citation

De toutes façons que peut-on faire de plus qu'aimer? Si aimer autrui n'est pas suffisant à agir moralement envers lui, je ne vois pas ce qui le sera!

 

Mais si aimer sincèrement une personne nous incite naturellement à être bon, dans une attitude morale, cela ne signifie aucunement que singer l'amour nous y conduise avec autant d'assurance, et que d'autre part, rien ne peut nous garantir que ce soit la seule et unique voie ! Une prise de position plus spirituelle/cognitive peut nous amener à nous comporter avec la plus grande moralité, si nous avons érigé cette attitude en principe de vie, tout comme il existe des individus ici-bas capables par leur seule volonté de garder le bras en l'air toute leur vie durant ou de s'immoler, la volonté est une " arme " tout aussi redoutable que les sentiments, ou encore ceux qui auront garder un secret même sous la torture, ils auront agit on ne peut plus moralement et pourtant ce n'est pas l'amour d'un être cher qui les aura fait tenir nécessairement, mais peut-être la haine de l'ennemi ou son " image de marque "/fierté/ego à préserver à tout prix.

 

Bien à toi, D-U

Modifié par deja-utilise
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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
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il y a 58 minutes, Maurice Clampin a dit :

:pap:   Mais bien sur voyons ...

Pol Pot a massacré ses concitoyens par amour pour cette société .... Comme notre ordure de Robespierre avec les vendéens ...

Remarque, dans Pol Pot y-a pote. Sympa le gars...

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
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Il y a 18 heures, Quasi-Modo a dit :

La philosophie n'a jamais été une collection d'opinions contradictoires. C'est surtout l'idée qu'une opinion n'a de valeur que celle des arguments qui la soutiennent.

Tiens prenons un sujet philosophique : "Faut-il toujours dire la vérité?"

Tu crois qu'en rendant une copie de 4 lignes qui explique que Non, tu ne peux pas dire la vérité à un allemand nazi qui sonne à la porte qui te demande si tu as vu passer un juif que tu as vu se cacher juste avant et donc que non tu ne peux pas toujours dire la vérité, et donc que le points de vue contraire est indéfendable, tu auras traité le sujet?

C'est insuffisant, c'est signe que tu es passé à côté de quelque chose.

Ce quelque chose est parfois un petit caillou pour soi-même et un rocher pour l'autre.

Il y en a beaucoup sur cette planète qui sont persuadés que plus il y a d'arguments, et plus ils s'approchent de la vérité. Il faudrait pour cela que la vérité existe.

Il y en a beaucoup qui sont persuadés  que la raison et le bon sens se pèsent en quantité de mots, lorsqu’un seul mot peut triompher de tous et lorsqu'un silence peut triompher d'un seul mot. Il y a beaucoup de bruits dans ces couloirs, si bien que je ne  saurais répondre à la Gestapo en fonction d'une vérité, il faudrait pour cela que je sois en mesure de distinguer ce qui est juif de ce qui ne l'est pas. Faudrait-il savoir pratiquer la philosophie pour distinguer un homme d'un autre homme?

Modifié par Don Juan
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Il y a 14 heures, swam a dit :

La survie n'a  rien a voir avec la philosophie.

Donc les œufs mimosa, oui... 

Il y a 14 heures, swam a dit :

On ne mange pas pour comprendre pourquoi on doit manger.

On fait plus que manger, on accommode, on savoure, on aime ou pas. On vit, on pense. On philosophe... 

Il y a 14 heures, swam a dit :

Le besoin d'aller au coeur des choses,  c'est ça la philosophie pour moi.

La recette des œufs mimosa, en tant que manifestation de l'identité humaine, va au fond des choses... 

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Il y a 3 heures, Henri a dit :

On fait plus que manger, on accommode, on savoure, on aime ou pas. On vit, on pense. On philosophe... 

Donc pour toi la philosophie est seulement une affaire de cuisine.

On accommode, on cuisine, on assaisonne.

 

 

Rien de tout ça pour moi,  tu aurais dit on interroge, j'aurais pu etre d'accord.

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Posté(e)
il y a 7 minutes, swam a dit :

Donc pour toi la philosophie est seulement une affaire de cuisine.

On accommode, on cuisine, on assaisonne.

 

 

Rien de tout ça pour moi,  tu aurais dit on interroge, j'aurais pu etre d'accord.

Encore faudrait-il t'interroger. Quel est l'intérêt pour l'être humain de connaître la recette des oeufs mimosa..? En quoi est-ce nécessaire..? Dans l'absolu, en rien. Comme dans l'absolu un poème de Rimbaud, une peinture de Van Gogh, une sculpture de Rodin, une musique de Mozart sont superflus. C'est ce superflu qui affirme la transcendance de notre humanité,  qui lui est nécessaire...

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il y a 14 minutes, Henri a dit :

Encore faudrait-il t'interroger. Quel est l'intérêt pour l'être humain de connaître la recette des oeufs mimosa..? En quoi est-ce nécessaire..? Dans l'absolu, en rien. Comme dans l'absolu un poème de Rimbaud, une peinture de Van Gogh, une sculpture de Rodin, une musique de Mozart sont superflus. C'est ce superflu qui affirme la transcendance de notre humanité,  qui lui est nécessaire...

Le superflu ne donne pas de raisons de vivre.

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il y a 11 minutes, swam a dit :

Le superflu ne donne pas de raisons de vivre.

Pourquoi vivre alors...? Qu'est-ce que vivre, pour un être humain, sinon s'adonner à ce superflu qui le différencie de tout autre être..? Manger suffit pour vivre, pourquoi la recette des oeufs mimosa..? Il y a bien une raison...

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Il y a 19 heures, deja-utilise a dit :

Bien que je ne vois pas comment est défini la moralité à partir de là, je peux déjà dire que ce n'est sans doute pas aussi simple, en effet, vouloir un enfant dont on sait qu'il fera souffrir sa mère porteuse n'est pourtant pas considéré en lui-même comme immoral, à l'inverse aimer une personne c'est aussi le cas échéant lui faire du mal pour son bien, que l'on songe à l'éducation de nos enfants ou sortir un être cher de la dépression ou d'une addiction par exemples.

Merci pour avoir fait l'effort d'argumenter ton points de vue dans le fond c'était ce que je voulais ;)

Et je ne comprends pas en quoi ni pourquoi @Petit pois devrait se sentir agressée ou inférieure à qui que ce soit ici mais bon ... elle a également sans doute quelque chose à apporter à la discussion! Dommage que ça soit mal pris quand je souhaitais surtout recadrer un peu ce qui me semblait une dérive du sujet (et ne la concernait pas qu'elle).

Je ne prétends pas être Dieu le père ou détenir une vérité déjà emballée et prête à consommer :p

Disons qu'il est plutôt question dans l'immoralité de justifier la douleur de l'autre (plus encore que de la déclencher), c'est à dire de produire un discours ou une pensée selon laquelle celui qui souffre mérite sa souffrance. Finalement je pense que la douleur est inévitable dans bien des cas (comme dans le cas d'un accouchement dont tu donnes l'exemple), ou pour guérir quelqu'un d'une addiction (avec les effets secondaires du sevrage), mais que nous tentons par des lois de diminuer la douleur éprouvée et que c'est là la grandeur de toute civilisation - pour le moins en temps de paix.

Reste l'éducation, seul cas de figure où on pourrait justifier la douleur de l'autre, mais il faudrait que cela reste une douleur abstraite (frustrations, privation de sortie, etc...) et je remarque que cela concerne des êtres humains non encore matures. Mais est-ce vraiment la douleur qu'on justifie dans ce cas ou plutôt justement un principe moral dont on craint que l'enfant ne l'ait pas intégré? La même réponse pourrait être faite avec l'enfermement des prisonniers criminels ou autres.

Ne pourrait-on alors dire que par amour pour l'humanité de l'adulte en devenir ou par amour pour le délinquant on veut l'empêcher de nuire aux autres? D'autant que tant que faire se peut les pays défendant l'Etat de droit essayent de réhabiliter ou de rééduquer les prisonniers (ou les enfants en dérive), ou d'amoindrir les douleurs des accouchements ou des sevrages, etc..

Il y a 19 heures, deja-utilise a dit :

Le " comme si " est un problème en lui-même également, car dans toute action potentielle ou consommée, ce qui prime bien souvent pour juger, c'est l'intentionnalité qui se cache derrière, on l'a vu au début, mentir pour sauver une vie est une bonne chose, mentir pour son intérêt égoïste est en revanche plus condamnable, ce n'est donc pas l'acte en lui-même mais les intentions que l'on trouve derrière qui nous permet de poser un jugement, et bien de même, faire semblant d'être poli, bienveillant ou respectueux alors que notre pensée est à l'antipode, est en soi totalement immoral, même si les apparences sont sauves et la vie quotidienne... une comédie ! 

Peut-être que c'est là une différence entre la morale et la justice : la justice ne peut juger que les cas pour lesquels la conséquence de l'acte s'est avérée plus grave et aura occasionné des traces et/ou des dégâts matériels ou humains. La morale prend davantage en compte l'intentionnalité. En tous cas c'est la première impression qui me vient à l'esprit puisque si l'action n'a aucune conséquence néfaste il n'y a aucune trace donc aucune preuve qui puisse être évaluée dans un tribunal. Je reste toutefois dans l'idée que la civilisation, dont la morale est le réservoir des évolutions possibles de la justice (justice comme institution et comme ensemble de textes de lois), tend à faire se confondre morale et justice sans jamais y parvenir.

Mais je vois mal en quoi cette hypocrisie nécessaire au vivre-ensemble (et présente dans le "agir comme si on aimait") devrait être immorale dès l'instant où elle prend tout de même en compte le fait que la franchise pourrait s'avérer douloureuse ou problématique, et donc qu'elle s'empêche de justifier la douleur d'autrui. Ici, l'hypocrite qui agit selon cette maxime reconnaît tout de même implicitement que l'autre ne mérite pas de souffrir. Mais finalement le malentendu vient sans doute de ce que j'admette l'existence d'un amour du prochain en général (càd de l'humanité), dont l'éducation aura pour rôle de le faire éprouver pour en faire un guide!

Finalement quel pourrait être un exemple d'action immorale qui ne comporterait pas à un endroit ou à un autre la justification de la douleur qu'on inflige? Même dans l'éducation ou dans l'enfermement des prisonniers, le soucis premier ne reste-t-il pas de diminuer au maximum (au sens d'optimiser) la douleur des êtres humains?

Modifié par Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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En restant dans cette perspective de l'amour du prochain (le prochain en général) comme condition nécessaire et suffisante à l'action morale et en considérant que la morale est le réservoir de la justice de demain, je réalise à quel points le message du Christ est paradoxalement subversif et en avance sur son temps : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé", et même "Aimez vos ennemis, sinon que faites-vous de si extraordinaire?".

Cela rejoint cette parole de Saint Exupéry dans le petit prince : On ne voit bien qu'avec le coeur. J'ajouterai même on ne décide de façon juste (au sens jusnaturaliste) qu'avec le coeur.

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Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

En restant dans cette perspective de l'amour du prochain (le prochain en général) comme condition nécessaire et suffisante à l'action morale et en considérant que la morale est le réservoir de la justice de demain, je réalise à quel points le message du Christ est paradoxalement subversif et en avance sur son temps : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé", et même "Aimez vos ennemis, sinon que faites-vous de si extraordinaire?".

Cela va au delà de la morale, et c'est pourquoi le message du Christ restera subversif. Aimer n'est pas une action morale. Elle peut l'être,  et dans ce cas, elle est à portée humaine. Ce n'est pas ce que demande le Christ. Le Christ demande l'amour inconditionnel. C'est ce que Nietzsche, dont René Girard disait qu'il était le plus grand théologien,  définit par la volonté de puissance. L'homme s'accomplit pleinement par l'amour. Puissance, parce que l'amour divin ne vient pas rompre le cycle de la violence , mais remplace cette violence par une autre, bien plus puissante. L'amour divin, que Jésus commande d'imiter, est d'une violence inouïe. Tu dois aimer l'autre quels que soient ses paroles ou ses actes. Tu dois bien sûr condamner paroles et actes, la justice doit bien sûr condamner paroles et actes, mais chaque chrétien doit aimer malgré lui et malgré l'autre. Malgré lui, quand il aimerait haïr,  et malgré l'autre, quand il est haïssable. C'est d'une violence inouïe qui va au-delà de la morale...

Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

Cela rejoint cette parole de Saint Exupéry dans le petit prince : On ne voit bien qu'avec le coeur. J'ajouterai même on ne décide de façon juste (au sens jusnaturaliste) qu'avec le coeur.

Et cette décision peut aller contre la morale. Marie Madeleine à commis le péché d'adultère, et il aurait été juste qu'elle fut condamnée, quand bien même tous ceux qui voulaient la punir furent pécheurs, parce qu'on juge une personne pour ses actes, pas en fonction de ceux d'autrui. Jésus impose une violence à ceux aimeraient condamner, en les forçant à voir au delà de la morale. Il ne leur dit pas : ne la condamnez pas. Et quand il pose ses yeux sur Marie Madeleine, il lui pose la question : ils ne t'ont pas condamné..? Ils auraient pu la condamner...

 

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Invité Quasi-Modo
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il y a une heure, Henri a dit :

Cela va au delà de la morale, et c'est pourquoi le message du Christ restera subversif. Aimer n'est pas une action morale. Elle peut l'être,  et dans ce cas, elle est à portée humaine. Ce n'est pas ce que demande le Christ. Le Christ demande l'amour inconditionnel. C'est ce que Nietzsche, dont René Girard disait qu'il était le plus grand théologien,  définit par la volonté de puissance. L'homme s'accomplit pleinement par l'amour. Puissance, parce que l'amour divin ne vient pas rompre le cycle de la violence , mais remplace cette violence par une autre, bien plus puissante. L'amour divin, que Jésus commande d'imiter, est d'une violence inouïe. Tu dois aimer l'autre quels que soient ses paroles ou ses actes. Tu dois bien sûr condamner paroles et actes, la justice doit bien sûr condamner paroles et actes, mais chaque chrétien doit aimer malgré lui et malgré l'autre. Malgré lui, quand il aimerait haïr,  et malgré l'autre, quand il est haïssable. C'est d'une violence inouïe qui va au-delà de la morale...

J'ai juste un peu de mal avec les catégories que tu utilises, et je crains qu'une fois de plus nous ayons ici affaire à un malentendu!

Veux-tu dire que le bien et le mal correspondent à la morale ou plutôt à la justice? Au sens "naturel" et jusnaturaliste, ou au sens "formel", c'est à dire de l'état actuel des textes de lois ou des moeurs?

Sinon je suis bien d'accord avec toi : ce message restera profondément subversif dans toutes les époques.

Mais je ne vois pas en quoi l'amour du prochain ou de l'Autre (toujours en général) devrait empêcher de punir d'emprisonnement ceux qui n'ont pas assimilé les règles. Il n'y a rien d'immoral selon moi dans le fait d'aimer le criminel le plus haïssable. Bien au contraire, et je me demande à quel points nous sommes réconciliables sur ces questions (ou si dans le fond nous sommes d'accords).

Il y a 1 heure, Henri a dit :

Et cette décision peut aller contre la morale. Marie Madeleine à commis le péché d'adultère, et il aurait été juste qu'elle fut condamnée, quand bien même tous ceux qui voulaient la punir furent pécheurs, parce qu'on juge une personne pour ses actes, pas en fonction de ceux d'autrui. Jésus impose une violence à ceux aimeraient condamner, en les forçant à voir au delà de la morale. Il ne leur dit pas : ne la condamnez pas. Et quand il pose ses yeux sur Marie Madeleine, il lui pose la question : ils ne t'ont pas condamné..? Ils auraient pu la condamner...

Oui c'est l'exemple typique que prend Luc Ferry dans ses conférences pour expliquer que l'esprit et la lettre sont différents dans la civilisation chrétienne : que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre.

C'est selon moi le signe que la morale (au sens jusnaturaliste et naturel, mais aussi en accord avec le "bien" moral) qui commandait de ne pas la condamner et/ou la lapider, était en désaccord avec la lettre du texte qui préconisait de condamner les femme adultères.

Donc dans un sens donc oui je pourrais également dire que l'amour du prochain s'exerce par delà le bien et le mal, mais alors dans le sens où nous parlerions de la morale d'une époque, le bien et le mal se référant à cette conception particulière liée au temps et au lieu ;)

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 765 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)

Pour bien répondre à la question, il faudrait définir d’abord ce qu’est la morale, ce qui est bien et mal. En outre, il semble compliqué de donner une teneur universelle à la morale. Étant par essence religieuse, comment accorder musulmans, catholiques, hindous, bouddhistes... ? Et les athées dans tout cela ? 

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Membre, 27ans Posté(e)
Cilanse Membre 32 messages
Baby Forumeur‚ 27ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Léna-Postrof a dit :

Pour bien répondre à la question, il faudrait définir d’abord ce qu’est la morale, ce qui est bien et mal. En outre, il semble compliqué de donner une teneur universelle à la morale. Étant par essence religieuse, comment accorder musulmans, catholiques, hindous, bouddhistes... ? Et les athées dans tout cela ? 

Parce que les athées seraient différents des musulmans, catholiques, hindous et bouddhistes ? Cela dit, je vous rejoins, il faudrait d'abord définir ce qu'est la morale. Pour vous, qu'est-ce que la morale ?  

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
Le 06/01/2018 à 13:55, Quasi-Modo a dit :

Il n'y a rien d'immoral selon moi dans le fait d'aimer le criminel le plus haïssable. Bien au contraire,

Il peut même être son bon copain. De toute façon, l'amitié, c'est un cran en-dessous de l'amour.

Le criminel a violé une jeune femme, torturé son ami juste parce que cela lui faisait plaisir, puis
il est rentré chez eux et a poignardé à mort les deux enfants qui dormaient comme des anges.
Et lui, Quasi-Modo, trouve qu'il n'y a rien d'immoral à aimer un tel criminel. Le philosophe,
à en croire certains, est au-delà du bien et du mal. :facepalm:
 Et c'est moi l'obscurantiste...

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 765 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Il y a 5 heures, Cilanse a dit :

Parce que les athées seraient différents des musulmans, catholiques, hindous et bouddhistes ? Cela dit, je vous rejoins, il faudrait d'abord définir ce qu'est la morale. Pour vous, qu'est-ce que la morale ?  

Si les livres sacrés et la morale qui y est enseignée paraissent parfois semblables, ils restent distincts. D’autant plus qu’ils demandent souvent interprétation, ce qui ajoute encore une dimension supplémentaire.

Par exemple, avec le christianisme tout s’explique par Dieu, qui a créé l’univers et les hommes, un Dieu qui ordonne alors qu’avec le bouddhisme rien ne s’explique par un Dieu, mais davantage par les hommes, une succession d’actions humaines. L’Homme y est maître de sa vie, de son destin, de son salut. Les notions de bien et de mal, et les croyances qui en découleront, seront forcément différentes des notions de bien et de mal du christianisme. 

Votre morale est peut-être différente de la mienne, et encore différente de celle de votre voisin ou du mien, d’autant si vous êtes shintoïsme, et si je suis musulmane, que si votre voisin athée, et le mien catholique. Il subsiste des grands principes de bases évidemment : tuer c’est mal, voler ce n’est pas bien... 

Modifié par Léna-Postrof
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Membre, 27ans Posté(e)
Cilanse Membre 32 messages
Baby Forumeur‚ 27ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Léna-Postrof a dit :

Si les livres sacrés et la morale qui y est enseignée paraissent parfois semblables, ils restent distincts. D’autant plus qu’ils demandent souvent interprétation, ce qui ajoute encore une dimension supplémentaire.

Par exemple, avec le christianisme tout s’explique par Dieu, qui a créé l’univers et les hommes, un Dieu qui ordonne alors qu’avec le bouddhisme rien ne s’explique par un Dieu, mais davantage par les hommes, une succession d’actions humaines. L’Homme y est maître de sa vie, de son destin, de son salut. Les notions de bien et de mal, et les croyances qui en découleront, seront forcément différentes des notions de bien et de mal du christianisme. 

Votre morale est peut-être différente de la mienne, et encore différente de celle de votre voisin ou du mien, d’autant si vous êtes shintoïsme, et si je suis musulmane, que si votre voisin athée, et le mien catholique. Il subsiste des grands principes de bases évidemment : tuer c’est mal, voler ce n’est pas bien... 

Je ne connais pas le christianisme, encore moins le bouddhisme. Ni l'athée ou le musulman. Pourtant, nous pouvons faire un lien évident entre toutes ces religions : elles prônent toutes une morale. Tuer c'est mal ? Et pour le père qui veut sauver son enfant d'un fou furieux ? Voler ce n'est pas bien ? Et pour cet enfant vivant dans la rue qui meurt de faim ?

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 28 minutes, Cilanse a dit :

Je ne connais pas le christianisme, encore moins le bouddhisme. Ni l'athée ou le musulman. Pourtant, nous pouvons faire un lien évident entre toutes ces religions : elles prônent toutes une morale. Tuer c'est mal ? Et pour le père qui veut sauver son enfant d'un fou furieux ? Voler ce n'est pas bien ? Et pour cet enfant vivant dans la rue qui meurt de faim ?

Je ne crois pas du tout que la morale ait une origine religieuse. Nous avons tendance à juger du passé à partir de notre présent. Remarque ce que je dis là est banal ! Pour avoir vécu certains faits historiques en certains endroits quand je vois comment aujourd'hui sont traités ces faits, que j'ai vécus, je crois rêver ! C'est la tendance naturelle d'expliquer le passé à partir de nos obsessions actuelles. 

Il n'y a pas besoin d'être très perspicace pour comprendre qu'une vie en société exige certaines règles !!! Il y a la nécessité de vivre en groupe tout de même ! J'observais il n' y a pas longtemps, dans un reportage animalier, la vie sociale des suricates  et c'était étonnant d'observer les règles sociales imposées par la "direction" du groupe suricate !

La vie sociale, la vie en groupe est plus efficace, pour la survie, que la vie solitaire. Toute vie sociale impose des renoncements (même chez nos amis mammifères) afin qu'il y ait tout de même une coopération entre les membres du groupe.

Le fait religieux a été utilisé pour asseoir l'autorité du législateur, c'était pas commode à l'époque de se faire respecter, c'étaient des durs les mecs de l'époque ! Pas des cruches en porcelaine comme aujourd'hui. Il fallait utiliser une peur radicale. Cette peur était exercée par les morts, devenus des dieux. Aujourd'hui la puissance de l'Etat a remplacé la puissance des morts, des dieux, mais il existe toujours une puissance qui exerce toujours l'autorité.

Nous expliquons le passé à partir du fait religieux d'aujourd'hui ! C'est ridicule.

Maintenant si vous voulez apprendre quelque chose de l'origine de la morale lisez "la généalogie de la morale" de F . Nietzsche, en voilà un, au moins, qui reste, sur ce point, réaliste.

Modifié par aliochaverkiev
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