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Participation forumienne : La recherche scientifique, par Mad_World (3ème partie)


Maïwenn

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III - Comment cherche t-on ?

Une des méconnaissances les plus notoires sur le monde de la recherche porte sur son fonctionnement intrinsèque, c’est à dire : comment cherche-t-on ?

La première étape qui fait pleinement partie de la recherche est bien évidemment le choix des directions dans lesquelles chercher.

Ce choix primordial fait l’objet de beaucoup d’idées reçues, entre autre véhiculées par l’image du chercheur dans la télé, le cinéma ou même le jeu vidéo. Non, un chercheur n’est pas un savant fou qui a tout le temps une idée révolutionnaire relativement loufoque et dangereuse qui va à l’encontre de ce que l’ensemble de la planète pense et souhaite... Non, la recherche ne consiste pas à jouer à l’apprenti sorcier à tâtons.

Ce qu’il faut savoir en premier lieu c’est que la recherche est guidée par les besoins cruciaux de l’Humanité, qui sont énoncés. Par exemple : le problème des ressources, de la pollution, de la connaissance historique pour certaines décisions politiques ou encore, inutile de le cacher, l’armement...Toutefois ces grandes thématiques sont souvent pluridisciplinaires, et il n’est pas possible de les traiter dans leur ensemble. On tente alors de réduire le problème, de le découper en petits morceaux, et de s’attaquer aux petits morceaux un à un. Ces petits morceaux nous les appellerons des thématiques, et c’est le choix de ces thématiques qui peut s’avérer complexe.

La décision concernant les thématiques de recherche est différente selon qu’il s’agit de recherche fondamentale et appliquée, mais dans tous les cas, chaque chercheur tente de déterminer une thématique dans laquelle il est compétent.

En recherche appliquée, par principe, on va tâcher de déterminer les besoins technologiques (donc plus aval que le fondamental et plus amont que la R&D), que ces besoins soient énoncés ou pas. On peut par exemple essayer de répondre à l’industriel qui souhaiterait savoir pourquoi quand on fabrique un matériau, il y a des défauts, comment les prévoir, et comment les éviter.

En recherche fondamentale, c’est plus complexe car il faut souvent anticiper l’intérêt d’un projet, sans être en mesure de le prévoir : il faut se projeter plus loin dans le futur. Le chercheurs essayent alors de déterminer les potentiels de recherche, c’est à dire un signe, quel qu’il soit qu’une idée peut germer. Parfois aussi, la recherche fondamentale peut aider la recherche appliquée. Par exemple par le développement d’une nouvelle physique suite à l’observation d’un phénomène, comme à l’époque où Einstein développait la Relativité suite à l’observation de l’invariance de la vitesse de la lumière.

Dans tous les cas, le processus de décision passe avant tout par une connaissance complète du domaine d’étude. C’est à dire la connaissance de TOUS les travaux disponibles sur un sujet donné. Le chercheur devra justifier ses connaissances à tout moment, en citant les sources des informations qu’il détient. Il ne peut donc pas se contenter de on-dit, ou de rumeurs. Seuls sont considérés comme sources des travaux qui ont été publiés dans les journaux scientifiques (accessibles depuis les universités, mais pas en kiosque), et donc jugés par la communauté scientifique. Il est évident que même les 8 années d’études nécessaires à l’obtention du grade de docteur ne suffisent pas, de nos jours, à acquérir ces connaissances. Dans la pratique, parmi les chercheurs, il y a ceux qui sont « Habilité à diriger des recherches » (terme universitaire) ou « Directeur de Recherche » (terme CNRS). Ce sont généralement des gens plus très jeunes, qui font de la recherche depuis des dizaines d’années. Ces gens ont peut être du mal avec le mulot de leur PC mais à force de lectures, de participations à des congrès, de soumission d’articles, ... Ils ont accumulé tant de connaissances dans un domaine particulier qu’ils sont à même de choisir par où chercher.

Derrière eux, il y a une ribambelle de chercheurs allant du thésard au chercheur confirmé. Ces « jeunes » commencent par aller dans les directions qu’on leur dit, puis s’émancipent petit à petit.

Entre ces deux « types » de chercheurs, il y a un examen nommé HDR (habilitation à diriger des recherches).

La vie du chercheur consiste donc en premier lieu à lire des montagnes de livres pleins d’équations, de publications en anglais, à participer à des congrès dans des pays horribles comme Dunkerque (mais pas uniquement) et à échanger avec d’autres chercheurs.

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