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Cinéma


Maïwenn

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Film culte du mois : The Doors Oliver Stone ( Film américain, 1991 )

Avec : Val Kilmer / Kyle MacLachlan / Frank Whaley / Kevin Dillon / Meg Ryan / Kathleen Quinlan / Michael Wincott / Michael Madsen / Josh Evans / John Densmore / Gretchen Backer / Jerry Sturm / Sean Stone / Jennifer Tilly / Billy Idol.

Introduction du film :

« Le film va commencer dans cinq moments » annonce la voix sans âme. Tous ceux qui ne sont pas placés attendront la prochaine séance. La file s'avance lentement, mollement vers la salle, l'auditorium est vaste et silencieux. Une fois assis et envahi par l'obscurité, la voix reprend : « Le programme de la soirée est connu, ce spectacle vous l'avez vu et revu, votre naissance, votre vie, votre mort Ou peut-être d'autres souvenirs encore Avez-vous eu un bon séjour sur terre ? Assez pour en faire un film ? [...] Tout le monde est entré ? Tout le monde est entré ? La cérémonie va commencer. Laissez-moi vous parler d'un cur qui souffre d'avoir perdu Dieu, errant sans fin dans la nuit sans espoir. Ici, à la lisière, il n'y a pas d'étoiles. Ici nous sommes raides immaculés. »

Ce mois-ci, j'ai choisi de vous parler d'un film que j'ai vu et revu (justement), entre amis ou seul, et que je ne me lasse pas de revoir. The Doors, d'Oliver Stone. Effectivement, ce biopic est un hommage à l'icône mystérieuse qu'est Jim Morrison. Rappelons que la tombe de Jim est la plus visitée du Père Lachaise, encore quarante ans après sa mort !!! Ce que j'apprécie particulièrement dans ce film ? Malgré une durée relativement longue (2h15), le film est d'une fluidité rare qui fait qu'on ne voit pas le temps passer Mais surtout, Val Kilmer, magistral dans son interprétation extrêmement fidèle du leader des Doors. Pendant le film, il chantera lui-même quelques bouts de morceaux interprétés en live, et les membres du groupe diront que parfois la voix de Val était habitée par celle de Jim et qu'eux-mêmes auraient eu du mal à les différencier. Mais surtout son attitude, sa nonchalance et les expressions typiques de son visage seront restituées à la perfection par Val Kilmer. Le film s'ouvre donc, après ce poème de Jim légèrement remanié, sur la musique Riders On The Storm, au Nouveau Mexique, en 1949 lorsque Jim, encore gamin, assiste au décès d'un vieil indien qui le marquera profondément. Il déclarera, plus tard lors d'une interview présente dans le film, qu'il pense que l'âme de cet indien qui voltigeait dans la brume sauta en lui. Le ton est donné, le mysticisme, élément fondateur de la personnalité de Jim Morrison, avec ses excès, sera donc présent tout au long du film. Puis, avec une courte transition qui montre le chanteur une fois adulte faire du stop sur cette même route, le film nous projette à Venice Beach, Californie, en 1965, sur la musique She Lives On Love Street. Vous l'aurez compris, toutes les scènes du film sont habillées de l'excellente musique des Doors.

Ce film tourne donc autour de la vie de son leader, Jim Morrison, qui va connaître tous les excès, mais qui, en fait, est un homme torturé qui cherchera par tous les moyens à échapper à la « réalité » telle qu'on la perçoit. On apprend ainsi que le nom du groupe provient d'une expression de William Blake « entre l'inconnu et le connu il y a les portes, et il faut balayer les portes de la perception pour voir les choses apparaître telles qu'elles sont, infinies » duquel Jim décidera de ne garder que la symbolique « Les Portes » = The Doors. Jim, à la base, est un poète qui avait utilisé comme premier média le cinéma pour transmettre ses pensées, mais le club de cinéphiles dont il faisait partie le railla, et ce fut une blessure profonde qu'il garda. Malgré tout, que ce soit dans sa vie ou bien même dans les circonstances de sa mort, beaucoup de faits le concernant sont entourés de mystère et sont, encore aujourd'hui, irrésolus. Il y a donc une grande part de romance dans ce film, malgré tout considéré comme très fidèle à l'esprit des Doors, que ce soit par les fans les plus assidus ou encore même de l'avis des musiciens qui formaient le groupe. Certaines erreurs furent même détectées par les plus pinailleurs, mais l'esprit global est tout à fait là et Oliver Stone (même si ce n'est pas l'avis de tout le monde, après tout on a l'habitude avec ce réalisateur qui aime la polémique, semble-t-il) réalisa avec ce film un véritable chef-d'uvre. À part peut-être cette fameuse scène dans laquelle Jim balance une télé sur les membres du groupe, car une de ses musiques a été reprise pour une publicité, alors qu'en vérité Jim s'y opposa bien avant la diffusion de cette pub et surtout Ray Manzarek (le numéro 2 du groupe) déclara après le film que Jim n'aurait jamais fait une chose pareille (balancer une télé, être violent).

On notera également que malgré les libertés prises par Oliver Stone, certains endroits seront reproduits à la perfection, tels que les bars Whisky A Go-Go et London Fog, l'appartement de Patricia Kennealy, Sunset Strip ou encore les rues de San Francisco des années 60. Parfaitement restituée également, l'ambiance qui régnait lors de ses concerts, parfois glauques ou surprenants, tel Jim entrant en transe ou bien insultant son public jusqu'à se faire huer et bien sûr le Live qui entra dans la légende, durant lequel le chanteur des Doors, à moitié en transe, raconte une histoire dans lequel un jeune garçon tue sa sur, puis son père, pour enfin violer sa mère, ce dernier acte étant bruité de manière obscène par Jim obligeant le responsable du concert à tout arrêter sur le champ. Le sexe, la drogue et le rock 'n roll sont présents tout au long du film de tels que tout au long de la vie de James Douglas Morrison et Oliver Stone nous propose un road movie dans lequel le moyen de locomotion n'est pas une voiture ou une moto mais les divers états, stone, drogué, d'humeur créatrice, du sujet principal.

Une bonne partie des gens qui virent ce film la première fois, ne connaissait pas vraiment The Doors, ni surtout les musiques que le groupe produisit, à part un ou deux succès (The End, Light My Fire) mais pour beaucoup dont je fait partie ce fut une véritable révélation et cela donne envie d'aduler ce groupe majeur du rock des années 60 et même de la musique tout court. De plus, la performance de Val Kilmer est sans doute la meilleure de toute sa carrière, mais les autres acteurs, telle Meg Ryan, se surpassèrent également. On excusera alors la légèreté d'Oliver Stone par rapport aux faits, car il nous fait ressentir profondément ce qu'étaient les États-Unis des sixties et nous fait voyager littéralement avec cet hommage aux Doors. Ce film ne fait pas l'unanimité et plus le temps passe, plus Ray Manzarek le critique (alors qu'il participa à la réalisation, mais peut-être aussi parce que Oliver Stone se basa plus sur la biographie de Densmore, qui détestait Jim il faut dire que c'est ce fameux Densmore qui écrivit plusieurs des tubes des Doors et que tout le monde pensait que le génie venait de Jim - plutôt que sur la biographie de Ray qui, elle, était trop dithyrambique). Mais je m'en fiche : ce film n'a pas pour vocation d'être un fidèle témoignage de la réalité mais, à mon sens, est là pour nous faire ressentir des sensations et pour être comme un poème qu'appréciait particulièrement Jim, et là dessus le défi est relevé haut la main et pour moi c'est l'essentiel.

Ma note : 18/20

Tribality

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