IV - La découverte scientifique : ampleur et notoriété.
Pour gagner le droit d’aller à Dunkerque, il ne suffit pas d’acculer des connaissances que l’humanité possède déjà. Il faut apporter sa contribution, et donc trouver. La découverte, pour un chercheur, a une signification particulière : il s’agit de la mise en évidence d’une nouvelle connaissance. Certaines découvertes sont célèbres par leur intérêt, leur originalité ou la difficulté notable des travaux qui les ont engendrées. On citera, célèbres pour leur originalité, leurs applications ou implications comme les nouvelles physiques (relativité générale, physique quantique, ...), apparues au début du XXème siècle et dont la notoriété a dépassé de loin le cadre de la communauté scientifique. Beaucoup de découvertes se sont aussi vues glorifiées avec le temps, je pense notamment aux premiers travaux en astronomie qui datent de l’antiquité et du moyen âge Enfin, certaines découvertes sont célèbres grâce au mode opératoire, ou à la légende qui les entoure, comme la découverte de la pénicilline (aussi célèbre pour ses applications), ou encore le fameux principe d’Archimède (antiquité), les lois de Newton (la pomme...).
Ces découvertes célèbres ne constituent toutefois qu’une infime minorité des découvertes. Chaque publication, chaque communication scientifique ne peut se faire que si elle contient une originalité, c’est à dire une découverte. La plupart du temps ces découvertes concernent un sujet si pointu, si technique que seuls les scientifiques du même domaine peuvent ne serait-ce que la comprendre. Par ailleurs, le chemin d’une découverte n’est pas de tout repos. Il faut faire naitre l’idée, la développer, et surtout la valider. Le champ d’application de la grande majorité des découvertes est infinitésimal, certes, mais c’est l’ensemble de ces grains de sable qui finit par construire de grands monuments, par le travail conjoint de beaucoup de monde. Petit à petit, dit-on, l’oiseau fait son nid.
C’est là une idée reçue que je veux faire voler en éclats : la productivité des chercheurs de la planète est énorme. Pour le prouver, je vais faire une petite expérience. Je me connecte à « WEB of Knowledge » (traduction : toile des connaissances). Il s’agit d’un moteur de recherche permettant de trouver des publications scientifiques. Ce moteur est limité par le nombre de journaux auquel il a accès, mais il reste l’un des plus performants à ma connaissance. Je fais une recherche simple : tous les articles qui traitent de l’optique publiés pendant l’année 2011 dans le monde entier. Un seul mot clé : « optic » . On trouve 22 439 articles rien que sur 2011, sur plus de 400 000 articles référencés en tout (je pense que le moteur sature, et qu’il doit y en avoir plus encore).
Cette petite expérience permet de montrer deux choses : tout d’abord que les chercheurs travaillent, et ensuite que la quantité de connaissance à accumuler pour devenir un expert de l’optique est tellement énorme qu’il est quasi impossible de tout connaître.
À cela, il faut aussi préciser que 9 fois sur 10, une idée n’aboutit pas. J’aimerais vous dire que c’est toujours pour de bonnes raisons, malheureusement, s’il arrive parfois que l’idée est simplement mauvaise ou que la simulation et l’expérimentation ne sont pas réalisables faute de moyens pratiques ou théoriques (auquel cas, il génère un besoin en recherche fondamentale), il arrive trop souvent que ce soit par manque de moyen financiers, humains, ou de temps. En effet les chercheurs sont aussi dédiés à des tâches d’enseignements, des tâches administratives lourdes (ils trouvent, gèrent et administrent eux même les contrats) et doivent communiquer les résultats déjà acquis.
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