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Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
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Peut-on avoir autre chose que de l'évasif ?

Est-ce à moi que la question s'adresse ?

Parce que coup, là c'est évasif.

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
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Oui, je trouve que ta dernière intervention est évasive tout en faisant référence à mon post (expérience de l'infini, apparemment délirante !?), d'où je me demande quelle est la substance de la critique puisque ce n'est pas explicité ?

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
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Je regrette déjà mon intervention, considérez-la comme une sorte de tic nerveux.

Peut-on opposer une unique certitude à mille ?

Ou peut-on considérer que la démarche philosophique doive mener à l'abandon des certitudes relatives à la connaissance intellectuelle ?

Vous entendre parler du "fini" et de "l'infini" me donne le vertige, mais c'est sans doute à cause de mon inculture.

Je ne suis pas sûr d'avoir réussi à réduire le caractère évasif de mes propos.

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
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Posté(e)

haha non le caractère évasif n'est pas réduit mais pas grave, ça répond à ma question.

Quant à savoir si la démarche philosophique doit mener à l'abandon des certitudes relatives à la connaissance intellectuelle, comment répondre avant d'avoir entamé et même abouti cette démarche, si c'est possible ?

Mais d'ailleurs mon "expérience de l'infini" (et je reconnais que l'expression n'est pas adéquate, pourquoi je demandais des précisions, dans le cas où vous auriez eu mieux à proposer) n'est pas intellectuelle mais sensible : c'est la "bête" sensation qu'on ressent devant une plaine dégagée à perte de vue par exemple, ou en mer, ou quand on se perd à examiner un ciel étoilé, etc. Cette sensation d'une étendue TROP grande, qui donne le vertige justement, qui fait affleurer cette notion d'infini.

De là je pouvais faire le lien avec le sublime de Tison2feu, mais s'il s'agit seulement du concept d'infini, de l'idée d'infini, alors je ne sais plus faire ce lien et ce que je pensais avoir compris de ses développements s'effrite. D'où ma demande... Etc. bref.

C'est la seconde fois qu'un intervenant exprime la peur d'être illégitime et évoque son manque de culture, pourquoi ?

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
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Posté(e)

c'est la "bête" sensation qu'on ressent devant une plaine dégagée à perte de vue par exemple, ou en mer, ou quand on se perd à examiner un ciel étoilé, etc. Cette sensation d'une étendue TROP grande...

Cette bête sensation dont vous parlez est hélas pour moi le centre de la question, Je dis hélas parce que lorsque j'aborde cette question, cela finit mal en général.

Voulez-vous que je vous dise ? Cette sensation est encore toute intellectuelle, même s'il vous semble ne pas y avoir participé, vous en êtes bien l'auteur.

Supposons que nous pourrions voyager au cœur de nos cellules, au cœur des atomes, ou traverser l'univers, avec quoi le ferions-nous, je vous le demande ?

Les pensées jouent entre-elles, celles de la cave, celles des étages et celles du grenier, elles jouent entre elles et se jouent d'elles-mêmes, au beau milieu de leurs ébats, il y a ce "je", ce "nous".

C'est la seconde fois qu'un intervenant exprime la peur d'être illégitime et évoque son manque de culture, pourquoi ?

En ce qui concerne la légitimé ou son contraire, je suis en paix.

En ce qui concerne la culture, je ne nourris pas de complexe, malgré que je m'en sépare un peu plus chaque jour, elle me poursuit inexorablement.

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 539 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
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C'est la seconde fois qu'un intervenant exprime la peur d'être illégitime et évoque son manque de culture, pourquoi ?

Je ne sais pas pour les autres, mais pour un type comme moi qui a une formation culturelle plutôt désordonnée, quand on lit certaines interventions dans ce débat, on a l'impression que c'est une dissertation, ou quelque chose de très scolaire. On se réfère beaucoup aux philosophes, parfois on les appelle par leur prénom comme s'ils étaient de vieux complices de toujours, alors quand on n'a jamais étudié ces penseurs, qu'on ne les connait qu'à travers certains articles ou propos glanés ça et là, on a l'impression que la philosophie est réservée aux affranchis détenteurs d'un savoir obligatoire .

Modifié par metal guru
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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Le "Emmanuel" à la place de "Kant" fait trop scolaire, c'est ça ?

Je ne comprends pas le glissement entre "certains font référence à des auteurs" et "la philosophie est réservée aux affranchis détenteurs d'un savoir obligatoire".

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 539 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
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Le "Emmanuel" à la place de "Kant" fait trop scolaire, c'est ça ?

Je ne comprends pas le glissement entre "certains font référence à des auteurs" et "la philosophie est réservée aux affranchis détenteurs d'un savoir obligatoire".

Non, c'est l'accumulation qui me donne cette impression, beaucoup de citations, des expressions latines, des références nombreuses à des philosophes, un ensemble qui fait qu'on a l'impression qu'il faut avoir les codes pour participer. Ce n'est pas du tout dirigé contre toi ou quelqu'un en particulier, mais c'est un sentiment que j'ai. Quand je dis "scolaire", peut être que le mot est mal choisi, "langage universitaire" serait sans doute plus juste.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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"Je vais contredire : j'ai l'expérience de l'infini (si l'infini est bien la négation du fini, c'est-à-dire soi-même). Par exemple cette sensation face à une étendue immense dont je ne saisis aucune limite. "

C'est vrai : tu as raison. Il semblerait qu'on puisse avoir une certaine expérience directe de l'infini.

Comme l'horizon sur la mer...

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
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Si je peux me permettre d'intervenir aussi dans cette conversation, tu dis qu'il faut se méfier des mots, et je te rejoins, par contre là où nous divergeons, c'est précisément sur l'idée d'infini!

Rien dans notre environnement ne permet d'affirmer l'existence de l'infini, celui-ci ne serait qu'une idée de notre esprit, un concept dérivé des mathématiques, elles mêmes l'ayant distillée de la réalité physique, en l'extrapolant, l'idéalisant, la perfectionnant à partir de cas concrets, et par la raison en réitérant le processus, se coupant ainsi de l'expérience sensible.

Par exemple la notion de nombre, est issue de celle de calculus, c'est à dire de mettre en relation des cailloux ( ou des traits pour la préhistoire ) avec un dénombrement, c'est à dire que chaque fois que notre regard porte sur une collection d'objets, ceux-ci sont toujours en nombre fini, y compris l'incommensurable variétés de l'Univers, qui lui même est borné d'après nos observations les plus récentes, au-delà ce sont des hypothèses ( donc indéfini ), ce qui conduit à une limite finie de toute chose, que ce soit le nombre de galaxies, d'étoiles ou d'atomes, et même si ce nombre est gigantesque, non représentable humainement.

À l'inverse "l'infiniment petit" est tout aussi fini, après les atomes de Démocrite/Dalton, nous avons eu les constituants internes, protons/neutrons/électrons, puis dernièrement les quarks, et là c'est la limite actuelle de la connaissance, après ce sont à nouveau des supputations, comme le fait tout aussi bien de les "casser", que de ne faire que créer artificiellement/de façon ad hoc de la matière par l'entremise des chocs colossaux entre les particules ( qui ne serait pas les éléments constituants mais une sorte de nouvel assemblage dû à l'énergie phénoménale mise en oeuvre ).

Il faut bien se garder de prendre au pied de la lettre ce à quoi renvoie notre vocabulaire, car nous risquons de nous retrouver face à des situations intenables, comme par exemples, la longueur des côtes, car plus on regarde de près, plus le découpage est fin, de l'espace nous voyons à l'échelle du mètre, du sommet de la colline, du décimètre, au pied de la côte, de l'ordre du centimètre, à l'oeil proche du millimètre, puis avec des appareils du micron jusqu'à la prise en compte de toute aspérité des atomes eux-mêmes ( tant soit peu que l'on arrive à définir leur frontière physique ), ce qui conduit à des distances de plus en plus grandes en fonction de la prise en compte de détails plus ou moins fins, longueur qui tend vers l'infini à mesure que l'on prend des échelles submillimétriques, ou encore lorsqu'une porte est entre-ouverte, qui est à la fois non fermée, mais aussi non ouverte, puisque je ne peux pas la franchir. Notre nature a besoin d'un découpage dichotomique, ce que tu as cherché à faire en mettant dans la balance fini/infini, mais la réalité est différente de notre représentation dualiste, il y a des cas où le monde ne peut pas être interprété en terme d'extrémités opposées, soit qu'il y a des cas intermédiaires ( la porte ), soit que cela ne concerne qu'une question de degré ( la longueur des côtes, le nombre d'éléments ).

En me traduisant, cher Déja, tu fais un terrible contre-sens. Tu me fais dire l'exact contraire de ce que j'ai tenté de dire, puisque je me suis évertué à attirer l'attention sur le fait que ce genre de couple dichotomique est une vaste fumisterie, que le concept d'infini est "sans commune mesure" avec celui de fini, que l'infini "n'est pas le contraire" du fini.

L'infini tout comme la perfection ou l'éternité ( tout ce qui a une fin, temporelle, même les diamants ne sont stables ad vitam aeternam, ou spatiale,, ou un bâton n'aurait que l'extrémité gauche! ), sont des concepts de l'esprit humain, n'ayant aucune existence tangible, simplement une idéalisation par construction de notre psyché, le piège étant d'en faire une réalité, ce qui conduira à des incompréhensions, des paradoxes, mais n'enlèvera en rien la sensation de vertige, face à l'immensité de l'Univers, ni de l'incroyable complexité du monde nanoscopique.

Il y a au moins deux pièges auxquels nous sommes confrontés :

- d'une part la réification de ces notions/idées/intuitions, réduites à des abstractions pures/concepts totalement désincarnés. C'est ce que fait la science en produisant des modèles d'univers finis, c'est-à-dire en écartant la notion d'univers infini même si, étrangement, chaque nouvelle théorie "engendre à nouveau un nouvel infini", si j'en crois les deux astro-physiciens que j'avais cités. Si l'univers est fini, qu'y a-il au bord de l'univers ? En fait, la science ne peut pas observer l'univers dans sa totalité. L'observateur ne peut pas s'extraire de l'univers. Voilà pourquoi, me semble-t-il, l'univers infini dans l'espace ne se peut concevoir pour un astro-physicien.

- d'autre part l'incarnation excessive desdites notions/idées/intuitions pouvant ouvrir la voie à tout et à n'importe quoi. Or, il n'est pas question de retomber dans les pensées magiques et obscurantistes de nos ancêtres, mais de faire revivre ces idées abstraites de façon moins désincarnée en faisant parler ses tripes, son corps. Le concept abstrait doit retrouver une âme, un corps, des intuitions originaires, etc.

Sinon, qu'est ce que l'infini, selon toi? Hormis une représentation commode, qui permet de se faire comprendre des autres!

Je reviendrai sur ce point après avoir répondu à Léopardi.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 996 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

En me traduisant, cher Déja, tu fais un terrible contre-sens. Tu me fais dire l'exact contraire de ce que j'ai tenté de dire, puisque je me suis évertué à attirer l'attention sur le fait que ce genre de couple dichotomique est une vaste fumisterie, que le concept d'infini est "sans commune mesure" avec celui de fini, que l'infini "n'est pas le contraire" du fini.

Oui je me suis maladroitement exprimé ( je ne te ferai pas l'affront de reprendre correctement ce que je voulais dire, qui est assez compliqué et superflu au final ), c'est bien cela que j'ai retenu, mais pas pour les mêmes raisons que toi, et c'est bien le "sans commune mesure" qui nous empêche de tomber parfaitement d'accord, alors même que j'ai précisé, que tout n'était qu'une question de degré dans notre affaire d'infini, un peu comme il en irait avec la température, du zéro "absolu" en °K à plusieurs millions de degrés, où l'on voit bien qu'il n'y a aucune opposition entre "froid" et chaud, tout n'est qu'une question de plus ou moins de chaleur.

En lieu et place de "infini", on pourrait bien sûr mettre incommensurable, ce qui me semblerait plus réaliste, non?

Il y a au moins deux pièges auxquels nous sommes confrontés :

- d'une part la réification de ces notions/idées/intuitions, réduites à des abstractions pures/concepts totalement désincarnés. C'est ce que fait la science en produisant des modèles d'univers finis, c'est-à-dire en écartant la notion d'univers infini même si, étrangement, chaque nouvelle théorie "engendre à nouveau un nouvel infini", si j'en crois les deux astro-physiciens que j'avais cités. Si l'univers est fini, qu'y a-il au bord de l'univers ? En fait, la science ne peut pas observer l'univers dans sa totalité. L'observateur ne peut pas s'extraire de l'univers. Voilà pourquoi, me semble-t-il, l'univers infini dans l'espace ne se peut concevoir pour un astro-physicien.

- d'autre part l'incarnation excessive desdites notions/idées/intuitions pouvant ouvrir la voie à tout et à n'importe quoi. Or, il n'est pas question de retomber dans les pensées magiques et obscurantistes de nos ancêtres, mais de faire revivre ces idées abstraites de façon moins désincarnée en faisant parler ses tripes, son corps. Le concept abstrait doit retrouver une âme, un corps, des intuitions originaires, etc.

- C'est extrêmement difficile de l'imaginer, mais en fait notre Univers en 3 dimensions spatiales serait comme la surface de la sphère en deux dimensions, il n'y a pas de bord! D'ailleurs certains ont tenté de trouver dans l'espace des redondances visuelles trahissant ce "repliement", mais sans succès à ce jour.

À ta place, je préfère parler d'indéfini, au-delà de l'Univers observable, d'ailleurs la plupart des cosmologistes s'accordent sur environ 14 milliards d'années lumières sur les dimensions centrées sur notre Terre, en théorie, et les plus lointains objets lumineux observés, sont autour de 13.5 milliards d'années lumières.

- Il n'y a pas besoin, à mon avis, de s'investir autant, dans cette notion d'infini ou d'incommensurabilité, mais juste de s'en tenir à ce que nous ressentons, par exemple, pour reprendre la température, jusqu'à une certaine température je sens une gradation lorsque celle-ci monte, mais arrive un seuil, à partir duquel c'est douloureux, puis un autre, où cela est destructeur, il ne m'est donc pas nécessaire de savoir jusqu'où la température peut aller/monter, puisqu'à partir d'un point cela ne fait plus aucune différence pour moi, que ce soit 250°C ou 10 000 000°C, c'est du pareil au même ( à un chouia près de fraction de seconde, pour les puristes ). L'effet produit est présent, ensuite la réalité peut être différente de la sensation que j'en ai, si un train est en face de celui dans lequel je suis assis, l'un des deux se met en mouvement, dans un premier temps rien ne me permet de savoir si c'est l'autre ou le mien, par contre je vois qu'il y a un changement, et en cela c'est suffisant pour créer une sensation, même si au final le "choix" que mon cerveau a fait, n'était pas le bon.

Je reviendrai sur ce point après avoir répondu à Léopardi.

Ok. ^_^

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
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Je comprends mal comment tu rapportes cette idée au sublime comme tu l'as indiqué.

As-tu noté que Tison se situait dans un contexte langagier lorsqu'il en est venu à évoquer cette idée de sublime ? "Il me faudrait, écrivait-il, inventer un langage, nouveau et sublime, pour traduire cette volonté de m'élever au-dessus d'une ligne, d'un horizon borné par le Logos !" Et d'ajouter : "Ou à défaut, me taire afin d'être plus réceptif au sublime de l'existence..."

Dans mon esprit, il s'agissait de traduire l'idée sublime d'infinitude dans un langage sublime. Non pas en utilisant des concepts froids, abstraits et désincarnés, c'est-à-dire ceux de la science qui ne peut faire autrement que travailler inlassablement au sépulcre des intuitions sensibles.

Il ne s'agissait pas pour autant de renoncer au Logos, avais-je précisé à Blaquière, mais "plutôt de l'avoir à l'oeil chaque fois qu'il étouffe notre monde sensible de ses tentacules logocentriques".

Ni pourquoi l'infiniment petit est sans commune mesure ac le très petit ? Désolé, comme D-U j'essaie de savoir de quoi on parle précisément

A partir du moment où tu fais intervenir le concept d'infinitude dans les expressions "infiniment grand" ou "infiniment petit", tu te rends bien compte que cela n'a plus rien à voir avec "très grand" ou "très petit" (quantifiables, mesurables).

Mais d'ailleurs mon "expérience de l'infini" (et je reconnais que l'expression n'est pas adéquate, pourquoi je demandais des précisions, dans le cas où vous auriez eu mieux à proposer) n'est pas intellectuelle mais sensible : c'est la "bête" sensation qu'on ressent devant une plaine dégagée à perte de vue par exemple, ou en mer, ou quand on se perd à examiner un ciel étoilé, etc. Cette sensation d'une étendue TROP grande, qui donne le vertige justement, qui fait affleurer cette notion d'infini.

De là je pouvais faire le lien avec le sublime de Tison2feu, mais s'il s'agit seulement du concept d'infini, de l'idée d'infini, alors je ne sais plus faire ce lien et ce que je pensais avoir compris de ses développements s'effrite. D'où ma demande... Etc. bref.

C'est précisément cette expérience sensible, charnelle, d'une réalité sublime qu'il s'agirait de parvenir à traduire dans un langage pouvant confiner au sublime. Je pense par exemple à certaines formulations de Blaise Pascal (*). Dans mon esprit, l'infini n'est pas un concept froid, coupé du monde sensible. Il conviendrait (conditionnel, au cas où ce philosophe prendrait le parti de s'exprimer plutôt que de contempler en silence) de repenser, revivifier, réincarner, redynamiser ce mot "infini" et tant d'autres mots qui, dans l'usage courant, ne sont que des cadavres d'idées sensibles.

Toi-même, tu ne parles pas d'étendue "très grande", parce que tu sens bien qu'il s'agit de quelque chose d'incommensurable, de "trop" grand. Cela est très bien dit. Ce "trop" permet d'injecter dans nos esprits bornés des "doses d'immensité", pour reprendre la belle expression de DdM.

(*) "Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu'il éloigne sa vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit et qu'il s'étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s'arrête là, que l'imagination passe outre; elle se lassera plutôt de concevoir, que la nature de fournir. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature. Nulle idée n'en approche. Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n'enfantons que des atomes, au prix de la réalité des choses. C'est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Enfin, c'est le plus grand caractère sensible de la toute puissance de Dieu, que notre imagination se perde dans cette pensée.

Que l'homme, étant revenu à soi, considère ce qu'il est au prix de ce qui est; qu'il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j'entends l'univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix. Qu'est-ce qu'un homme dans l'infini ?

("La place de l'homme dans la nature : les deux infinis", Pensées, Blaise Pascal).

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tison2feu Membre 3 120 messages
Forumeur expérimenté‚
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A partir du moment où tu fais intervenir le concept d'infinitude dans les expressions "infiniment grand" ou "infiniment petit", tu te rends bien compte que cela n'a plus rien à voir avec "très grand" ou "très petit" (quantifiables, mesurables).

Bonjour Tison,

Certes, "infiniment grand" est sans commune mesure avec "très grand", mais dans les expressions "infiniment grand" (ou "infiniment petit"), l'idée d'infini se trouve relativisée par un ordre de grandeur (grand/petit).

Cet infini relatif diffère donc de l'infini absolu.

Plus je m'obstine à calculer, quantifier, mesurer, rationaliser, comprendre, etc., et plus je reste englué dans la banlieue de l'infini relatif.

Une philosophie de la totalité serait cette quête de vérités sublimes via mon appréhension sensible de l'être en devenir. Le sublime étant ce qui dépasse mon entendement.

Bonne journée

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
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Une philosophie de la totalité serait cette quête de vérités sublimes via mon appréhension sensible de l'être en devenir. Le sublime étant ce qui dépasse mon entendement.

Vous ne savez peut-être pas, mais je vous apprécie.

Lorsque vous parlez d'une "appréhension sensible", je suppose que nous imaginez plus que les cinq sens ?

Le sublime étant ce qui dépasse votre entendement, voila une réponse à ma question plus haut, je comprends.

Acceptez-vous qu'il n'y ait pas de moyen d'élargir cet entendement ?

Ou pensez-vous qu'un jour futur rendra le sublime moins sublime, parce que dépassé par l'entendement ?

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Cette citation est parfaite. Tout ce monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature...

Dans l'infini soulevé me voilà nu, enfin, aveugle et misérable à tâtons dans l'épaisseur de l'être. Pour la première fois je me découvre dans l'obscure caverne, baudruche enflée d'imaginaire ballotée à la surface des choses ; c'est par chance si les dieux ennuyés consentent un jour à me crever d'un pointe lumineuse et tragique ; qu'ils m'observent chercher aussitôt un repli où nourrir les rêves à nouveau et m'enfoncer dans la mort. Que cette vue les distrait un moment : qui saurait rêver mieux ?

Pascal est grand et terrible, et la vérité cruelle.

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
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:) Que vous arrive t-il soudainement ?

Jolis mots.

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Je cherche un homme !!

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Invité Leveilleur
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Invité Leveilleur
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Ah, Vous aussi !?

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GuyB Membre 140 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Si Dieu existait, chaque humain le saurait naturellement, et dés le ventre de la mère. Si Dieu était, il n’existerait pas de religion. Si Dieu existait, il n'y aurait qu'un seul message compris par tous les humains. Et pour conclure, si Dieu était la grandeur, la beauté est l'amour personnifiés par son incommensurable gloire lumineuse

L'enfer pervers et obscène n'existerait pas. Sinon pour moi, le Dieu des religions, sent trop les pieds des hommes. ;)

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Pourquoi appeler ce mouvement Dieu?, alors que le terme Sagesse irait à merveille, pour décrire ce processus en cours, de tendre vers un accroissement toujours plus poussé des connaissances, du savoir, qui irait parallèlement avec une conduite plus harmonieuse.

Pour moi, ça dépasse le terme de sagesse. L'inconnu n'est pas que dans le champ rationnel et réflexif mais aussi physique, émotionnel, artistique. On ne sait même pas quelle est l'ampleur de la quête.

D'ailleurs, nommer Dieu ou Sagesse, c'est déjà créer un paradoxe et c'est aussi un aveu de notre faiblesse face à l'irréductible question.

Simplement pour mon humble moi, je trouve que Dieu est un sujet qui fait partie de la théologie ou de la métaphysique, mais n'a pas sa place dans la philosophie elle-même. Ce qui n'enlève en rien le respect que je porte à ceux qui prenne Dieu pour ce qu'il est conventionnellement.

J'ai quand même parfois le sentiment, que lorsque quelque chose nous échappe, que l'on ne comprend pas, que nous ne pouvons le clarifier, le nommer, on y colle l'étiquette de Dieu, comme les scientifiques abusent du hasard, de l'aléatoire pour les mêmes raisons.

Oui, probablement. L'humain est un être qui doit organiser le monde, qui doit lui donner un sens. Dieu, c'est un concept par défaut, une mauvaise étiquette qui a vocation à être provisoire mais qui, paradoxalement, risque de rester là infiniment.

Si j'entends bien ce que tu dis, Dieu est une sorte de conscientisation de notre espèce!?

Pour Yop, cela avait la saveur de la sagesse!

Pour d'autres, c'est l'essence de toute chose!

Tu interprètes : c'est toi qui a proposé le terme Sagesse. Pour moi, c'est bien plus que ça et, logiquement, je ne saurais dire jusqu'à quel point.

=======

Merci pour la référence, je ne connais pas mais il va sûrement m'intéresser, je vais le lire. Je dis souvent pour résumer "Dieu", qu'il est la Question. Toutes nos questions.

J'ai lu ton post trop vite mais je garde la phrase que j'y ai trouvé : il est la Question à toutes nos questions.

======

C'est une excellente question Déjà. Pourquoi donc utiliser le concept de Dieu ?

Parce que ce concept est déjà investi, qu'on le veuille ou non, d'une masse considérable d'énergie spirituelle, et parce qu'il évoque rapidement à l'esprit d'à peu près n'importe qui le monde des paradoxes, des mystères, des questionnements de la vie, du sérieux de la vie intérieure aussi, et que l'utilisation renouvelée de ce concept signifie aussi une utilisation renouvelée de l'énergie qu'il contient.

Le concept de Sagesse ne renvoit pas à cette nature mystérieuse, paradoxale, ultimement insaisissable, légère, vaporeuse, et à la fois sérieuse et bouleversante, à cette solitude universelle, cet incommunicable soi que nous portons tous.

Sans compter la dimension historique qui anime ce concept.

C'est un terme de transmission, puisqu'il faut transmettre. La question est peut-on faire autrement que de nommer ? Certaines personnes font des expériences de conscience différente mais on finit toujours par nommer "ce qu'il ne faut pas nommer".

Le terme de Dieu (tel que je le reçois) contient son propre dépassement, il invite à sa propre destruction, il n'est qu'une enveloppe provisoire. C'est comme une graine qui doit éclore. Je ne sais pas s'il existe de terme avec autant de force; si on met de côté toutes les mauvaises interprétations.

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