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Billets posté(e)s par existence

  1. existence
    Nous sommes des êtres fragiles, nous avons besoin de la bienveillance des autres, de ce qu'ils peuvent nous apporter, et nous avons une grande satisfaction à apporter aux autres. C'est sur ce besoin tribal profondément ancré en nous que se base la pression tribale.
    Elle se présente intellectuellement sous forme de mots : les autres, le groupe, la communauté, la société, les droits et les devoirs, etc. On s'attend à recevoir la bienveillance des autres si l'on fait ce que le groupe attend de nous, et au contraire, à être rejeté si on fait ce que le groupe nous défend de faire. Ce que le groupe veut, ce que les autres veulent, est une représentation mentale, dans notre esprit, et qui est influencée par autrui. Selon le discours d'autrui et ses réactions, on aura donc un sentiment de torpeur, d'apaisement quand on fera "les chose qu'il faut faire" et un sentiment d'angoisse, de peur quand on fera "les choses qu'il ne faut pas faire". Cela prend la forme de mots : normes, règles, bien, mal, comportement, etc.
    Et en cas de désaccord avec autrui au sujet de ces normes, il y a une tension, et facilement le conflit peut surgir. Le rappel à l'ordre prend la forme de cris, de menace explicite ou implicite, de ton de voix de reproche, etc. En effet, il "faut" obliger autrui à respecter ces normes. C'est la règle selon laquelle on doit faire respecter les règles.
    Notez qu'on a pas encore expliqué où sont définies ces normes. Elles sont en grande partie arbitraire, elles dépendent du lieu et de l'époque, et elles évoluent avec le temps. Nous baignons donc dans cet ensemble de normes arbitraires.
    Les religions monothéistes affirment détenir la vérité sur ces normes. Elles affirment qu'en tout lieu (et pour les plus fondamentalistes en tout temps) l'on doit obéir à ce qui est écrit dans un texte sacré. Cette pression tribale se propage et immanquablement, on finit par être poussé par autrui à croire en Dieu ou à faire les louanges de Dieu, à réprimer les critiques rationnelles, à cacher son athéisme, à suivre les règles en question même si on ne croit pas en Dieu et à fliquer ses propres pensées.
    Une partie du réconfort de la religion, c'est justement le sentiment de torpeur associé à l'obéissance aux normes, et pour beaucoup de croyant, ce sentiment constitue une preuve de la vérité de la religion. C'est une tautologie, c'est-à-dire que cela se confirme soi-même. De la même façon que "Dieu existe parce que c'est écrit dans la Bible et la Bible est vraie parce que c'est la parole de Dieu", la religion établit des normes (dont la croyance en Dieu), l'obéissance aux normes provoque un apaisement, et cet apaisement est vu comme la preuve de la vérité de la religion et donc qu'il faudrait obéir à ces normes.
    EDIT : L'obligation de faire respecter les règles a non seulement pour effet de nous amener à soumettre autrui à des règles qui peuvent ne pas nous intéresser, mais en plus, cela nous amène nous-même à nous soumettre à ces règles. En effet, selon le principe de réciprocité, si autrui se soumet à une règle du fait de notre pression, il concède quelque chose et à notre tour nous devons concéder, en nous soumettant à la règle en question. D'autre part, selon le principe de cohérence, si on demande à autrui de respecter une règle, c'est qu'on est censé y adhérer, ce qui nous amène aussi à suivre la règle en question. Donc, reporter sur autrui la pression d'une règle pour éviter de l'appliquer soi-même ne nous en libère pas et ne fait que reporter la question.
  2. existence
    Je rebondis un peu sur ce que j'ai pu lire ou entendre ça et là au sujet des affirmations qui contredisent assez frontalement les croyances monothéistes. Par exemple, de dire que Dieu n'existe pas, que certaines visions religieuses sont fausses, etc.
    Tout d'abord, avant d'argumenter, dire que quelqu'un est condescendant n'est pas un argument. On ne peut pas savoir si quelqu'un a raison ou a tort sur la base qu'il serait condescendant. D'ailleurs on peut retourner facilement l'argument vers des croyants qui pensent qu'ils sont supérieurs parce qu'ils sont plus proches de Dieu et qui méprisent les incroyants tout en leur souhaitant de se tourner vers leur sauveur. Et puis, il y a une condescendance par procuration qui consiste à demander à autrui de s'humilier et de se trouver nul en comparaison avec un dieu supposé parfait.
    Peut-être faut-il revenir à la définition du terme condescendance : "Bienveillance mêlée de mépris". Le terme est en lui-même un peu paradoxal. Examinons les deux versants.
    La bienveillance est une chose positive. Si des athées sont bienveillants envers des croyants et des croyants bienveillants envers des athées, jusque là, on peut dire qu'il n'y a pas de problème. Les croyants veulent faire bien des athées qui sinon vont aller en Enfer, et les athées veulent faire le bien des croyants qui sinon sont dans une erreur au sujet de la réalité. Mais également, les croyants pensent que les athées sont néfastes parce qu'ils favorisent Satan et les athées pensent que les croyants sont néfastes parce qu'ils favorisent les extrémistes religieux. Peut-être que c'est pour cela qu'il y a du mépris.
    Cela dit, le problème des extrémistes qui font des attentats n'est pas la première chose qui me vient à l'esprit quand je pense aux croyants. L'évolution de la sensibilité à autrui qui s'est faite au cours des siècles, qui est à présent largement partagée, notamment dans les pays développés, fait que la majorité des gens, quelques soient leurs croyances, sont opposées aux attentats, quand bien même elles auraient de la sympathie pour les terroristes pour une raison ou une autre. Donc en première approche, le terrorisme n'est pas la première raison pour afficher un athéisme.
    La première raison est à mon avis assez pragmatique. Le fait de croire qu'un Dieu voit tout ce qu'on fait et intervient dans nos vies ou au contraire que ce n'est pas le cas est un sujet important, et ne pas en parler est un peu comme ne pas parler de quelque chose d'énorme posé sur la table. Imaginez que plusieurs personnes sont autour d'une table et qu'il y a une énorme pastèque avec des choses écrites dessus. On n'aurait pas le droit d'en parler et de dire qu'on n'est pas d'accord avec ce qu'il y a écrit sur la pastèque. C'est une situation étrange et assez névrotique. Quelqu'un qui en parle est-il orgueilleux ? Est-ce qu'il se donne une importance exagérée ? Non, il fait simplement remarquer qu'il y a un objet et qu'il a une opinion sur cet objet. Et supposer que certains disent que cette pastèque ait le pouvoir de nous torturer selon les actions qu'on fait ? Voilà qui est très anxiogène, et si on a un avis différent, on n'est carrément plus dans le même monde ! On peut légitimement le faire remarquer si on n'est pas d'accord !
    On peut ne pas être d'accord, on peut argumenter. Mais c'est tout à fait habituel. Nous ne sommes pas d'accord sur tout. Et puis, une personne qui ose s'exprimer, c'est souvent une quantité qui n'ose pas mais qui pense la même chose. Voir à ce sujet la pensée de groupe. Ne considérez pas que l'athée qui s'exprime est une exception.
    D'autre part, ne serait-ce pas au contraire un peu condescendant de ne pas dire son athéisme sous prétexte que l'on ne veut pas froisser des gens, qu'on pense dans l'erreur, mais qu'on suppose incapable d'entendre la vérité ? Si on est athée, qu'on pense qu'il n'y a pas de dieu, mais que cela ne nous empêche pas de nous aimer, pourquoi est-ce qu'on penserait qu'autrui ne peut pas comprendre cela, qu'il lui faut des illusions ? Et comment en tant que chrétien, peut-on penser que quelqu'un qui exprime sa vérité est malveillant quand on vénère un Jésus qui a dit "vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera" ?
  3. existence
    Peut-être que l'on va penser que je coupe les cheveux en quatre, mais il me semble essentiel de faire la différence entre ces deux notions. En effet, il se dégage du discours religieux l'idée que l'on ne pourrait pas avoir confiance sans avoir de croyance. L'utilisation du mot "foi" montre cette ambiguïté. Avoir la foi, ce serait être croyant, et ne pas avoir la foi, ce serait être athée et triste.
    Je ne suis pas d'accord. Que dis-je, je m'insurge. Comment est-ce que de telles idées peuvent encore proliférer au XXIème siècle ? Je m'insurge pas vraiment en fait. Mais je suis quand même un peu abasourdi. Reprenons les choses tranquillement.
    On peut avoir confiance en l'avenir, sans pour autant être croyant. En effet, quoi qu'il arrive, on peut souhaiter et espérer vivre de bons moments dans le futur. Dans ce sens-là, on ne peut pas contredire les croyants d'avoir la foi. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. A part des cas extrêmes, il n'y a pas de raison que notre vie s'arrête ou qu'elle devienne complètement invivable irrémédiablement. On peut donc avoir foi en l'avenir sans être croyant.
    On peut avoir foi en l'autre, foi en l'humanité. Si l'on pense que les humains peuvent s'améliorer et apprendre, on peut souhaiter et espérer que l'humanité trouve la paix et l'harmonie. Bref que le bonheur soit possible pour le plus grand nombre. Cela inclut de mieux vivre spirituellement sans avoir besoin d'être croyant (si le terme "spirituel" vous gêne, remplacez par "mental"). On peut donc avoir la foi en l'humanité, sans pour autant être croyant.
    Tiens, puisqu'on y est, on peut avoir la foi qu'on va trouver le bonheur spirituel, dans cette vie, sans qu'il y ait besoin d'un autre monde. D'ailleurs, c'est peut-être cela qui semble le plus impossible pour ces incrédules de croyants. Ben moi je dis que si, cela me semble possible, et cela vaut la peine d'essayer.
    Je pense qu'il ne faut pas confondre le bonheur et une béatitude complète et permanente. Non non, le bonheur, c'est plutôt une joie et une tranquillité qui ne nous quitte pas, qui se transforme en réconfort en cas de tristesse. Il me semble que le plus évident, qui est pourtant souvent oublié, c'est de relativiser un peu. Beaucoup de personnes sont tristes parce qu'elles donnent trop d'importance à une chose en particulier. Mais ce billet n'est pas sur le bonheur, il est sur la foi.
    Il est possible d'avoir confiance, d'avoir confiance en l'avenir, en l'humanité, dans l'idée du bonheur, sans pour autant être croyant. La foi ne dépend pas d'une croyance métaphysique.
    Et si des gens n'ont pas foi en l'humanité, eh bien laissez-les en paix. On a le droit de ne pas être optimiste, et même si l'on souhaite le devenir, cela ne se fait pas en un quart d'heure.
  4. existence
    On retrouve dans la plupart des religions la rétribution. Selon ce principe, nos actions positives sont récompensées et les actions négatives punies. C'est en première approximation semblable à la loi du talion, "oeil pour oeil, dent pour dent". Il s'agit d'une loi primitive pour éviter que les gens se fassent justice eux-mêmes.
    Dans le cas de la religion, on considère qu'il y a une rétribution qui est effectuée sans qu'il y ait besoin d'une intervention particulière des êtres humains. Pour le monothéisme, ce sera un dieu et un diable qui donneront récompense et punition. Pour le bouddhisme, cette rétribution se fait naturellement, c'est le principe du karma. Dans d'autres traditions, ce sont les esprits des ancêtres. En d'autres termes, le principe de rétribution est présent dans différentes religions, et cela n'implique pas quel type d'agent effectue cette rétribution (un dieu, un seul dieu unique, plusieurs dieux, des esprits des ancêtres) ou même s'il y a un agent tout court.
    Or, bien entendu, on observe peu la rétribution. Malgré la justice humaine, certaines personnes ayant commis de nombreuses mauvaises actions sont en liberté pendant que des innocents se font tuer. Cela peut entrainer une frustration si on désire la justice. Comme la rétribution n'a pas lieu pendant notre vie, il ne reste que l'éventualité d'une rétribution post-mortem. Or l'esprit humain est dualiste, c'est-à-dire qu'il imagine de façon séparée les esprits et les corps. La religion s'infiltre dans cette brèche pour affirmer la vie après la mort et la rétribution. La brèche dualiste rend possible d'imaginer intellectuellement. Mais cela n'explique pas la motivation à de telles croyances.
    En effet, la croyance au Paradis et à l'Enfer, ou au Karma, sont particulièrement ambivalentes. Il y a peu de chances qu'on les désire parce qu'on a autant à perdre qu'à y gagner. A moins de penser le bien et le mal avec un point de vue centré sur soi et sur la conception qu'on en a. "Le bien, c'est ce que je trouve bien, alors ce seront les autres qui seront punis". Mais on a aucun garantie que cette conception soit absolue, ni même qu'il y ait une conception absolue du bien et du mal. Si l'on pense comme cela, à notre décharge, on peut prendre en compte que c'est souvent comme cela qu'on éduque les enfants, en leur disant que certains comportements, de façon absolue, sont bons et d'autres sont mauvais. De façon générale, les adultes essayent de donner une image cohérente de la loi, ce qui peut laisser penser que la loi est cohérente, et même qu'il y a une loi universelle.
    Il y a donc une fragilité, à cause de la conception dualiste de l'esprit et du corps, et à cause de la conception universaliste du bien et du mal, à penser qu'il y a une rétribution post-mortem.
    La peur de la rétribution négative ou l'Enfer entraine l'évitement de certains comportements. Cet évitement peut être causé aussi par autrui et il peut donner de la consistance à la croyance à la punition. En d'autres termes, par peur de la rétribution, on évite certaines choses, ce qui donne consistance à l'Enfer, qui entraine à son tour une peur de la rétribution. On obtient un renforcement circulaire. Même si on ne croit pas vraiment à l'Enfer, on peut en être affecté en ayant un discours athée et en le présentant comme le bien et le mal du point de vue de la société. Il y a une certaine résonance entre cette normativité "sociale" et la normativité religieuse. En fait, cela forme un tout : les parents dictent des règles aux enfants, argumentent que c'est comme cela dans la société, et quand cette normativité est considérée comme universelle, on en déduit le principe universel de rétribution du bien et du mal. C'est-là que se loge la religion, en affirmant détenir l'explication de cette rétribution, et de savoir qui est cet agent mystérieux qui rétribue.
    D'un point de vue monothéiste, on est soi du côté de dieu soit du côté du diable. Les athées n'étant pas du côté de dieu... sont donc du côté du diable. Mais en réalité, les choses sont plus complexes. On peut représenter deux axes perpendiculaires, un axe étant la croyance en dieu, et un autre étant la croyance en une rétribution "métaphysique". On obtient quatre quadrants :
    ·························Croyance en un dieu·····································
    ··································▲··············································
    ··················satanisme·······│·······croyance au "bon" dieu·················
    ··Pas de··························│··············································
    ··rétribution ◄───────────────────┼───────────────────────────────► Rétribution··
    ··métaphysique····················│·································métaphysique·
    ···················athéisme·······│·······bouddhisme·····························
    ··································▼··············································
    ·····················Pas de croyance en un dieu··································
    D'un point de vue athée, donc, il n'y a pas de rétribution métaphysique, mais cela n'empêche pas qu'il y ait une justice humaine, des actions humanitaires, de l'activisme politique, etc. Ces moyens sont bien entendu imparfaits, ce qui veut dire que certains "méchants" ne sont pas punis et ne le seront jamais, puisqu'une fois qu'ils sont morts, ils ne subissent aucun jugement. Mais il ne faut pas trop s'attacher à la notion de punition, parce qu'elle n'est pas toujours la bonne solution et la notion de responsabilité est souvent plus complexe qu'on ne l'imagine.
    Une certaine prudence s'impose, parce qu'il n'est pas garanti que ce qu'on trouve bien soit bien dans l'absolu. Il semble que la base la plus stable soit celle du bien-être : plus il y a de gens qui ont du bien-être, mieux c'est. En d'autres termes, faire du bien à soi-même sans nuire aux autres, et faire du bien aux autres sans nuire à soi-même. Cela dit nous sommes subjectifs, on ne se rend pas compte de tout. Il est donc nécessaire d'être attentif, pour se rendre compte si l'on se trompe. En effet, il se peut qu'on pense que le bien soit dans une certaine action, mais qu'on se rendre compte finalement que ce n'est pas le cas. La morale est alors une construction dans notre esprit, qui est en évolution.
    En résumé, être athée, c'est renoncer à l'idée qu'il y ait une rétribution post-mortem qui serait la "justice absolue". Tout au plus, nous sommes à peu près égaux devant la mort. Quand on est athée, on ne peut pas se dire "de toutes façons, il sera puni par un dieu ou par son karma". On est présent en adulte responsable, et il est nécessaire d'avoir une représentation raisonnable de notre rayon d'action. Nous pouvons simplement faire ce qui nous semble le bien à notre échelle.
    D'ailleurs, on peut questionner la rétribution en Paradis et en Enfer. Ce sont des récompenses infinies et des punitions infinies, elles ne peuvent donc pas être en bonne équivalence par rapport aux actions. Une telle justice ne serait pas parfaite, et même, en fait injuste. Il me semble que leur importance exagérée vient pour compenser le fait que ce sont des rétributions hypothétiques et lointaines.
  5. existence
    Certains aspects ont déjà été évoqués : les églises avec leur taille imposante pour impressionner et suggérer l'autorité, et le paradoxe entre ego et représentation du monde. Cependant, cela concerne aussi d'autres religions, puisque les lieux de cultes sont toujours conçus pour être impressionnants, des grandes mosquées avec leurs minarets dont la hauteur suggère l'autorité aux temples bouddhistes avec leurs stupa exprimant la verticalité dans le niveau spirituel. D'autre part, l'ego est toujours un sujet central, que ce soit par son extériorisation dans le cas des croyances divines, à sa négation dans le bouddhisme, en passant par la fusion du soi avec le grand Soi, il est toujours représenté dans une tension entre le rien et le tout, qui découle selon mon analyse du paradoxe de la représentation du monde évoqué dans le billet précédent.
    Dans le cas du christianisme, l'autorité religieuse est associée à la croix avec Jésus-Christ. Autrement dit, cette religion place au sommet hiérarchique un être humain en train de souffrir, en train d'être sacrifié. Cela forme une équation "autorité = victime". Cela peut être interprété de diverses manières, comme par exemple que les victimes sont les chefs. Dans ce cas, les individus chercheront à se mettre en avant en tant que victime pour avoir un statut social et obtenir ce qu'ils veulent. Cela peut être également par le travail, comme une torture par laquelle on obtient le pouvoir de l'argent. Inversement, on peut considérer qu'une autorité doit être victime. Les chefs doivent alors souffrir pour mériter d'être les chefs. Et éventuellement, leur décapitation rendra leur sacrifice effectif. En ce sens, la haine du patron est très chrétienne. De façon générale, l'équation chrétienne "autorité = victime" met en avant la tension des relations pouvoirs et l'ambiguïté de la soumission, et suscite l'identification à cette figure ambivalente.
    Or l'idée d'être sacrifié est effrayante. Cela peut donc dissuader d'affirmer sa puissance personnelle. On sera d'ailleurs accompagné par les croyants à penser que la moindre affirmation de soi qui soit un peu dissonante avec les normes ambiantes est une affirmation d'être Dieu, de vouloir dominer le monde... et donc une raison d'être sacrifié à l'instar de Jésus-Christ. D'où la peur de Jésus. Parce que sinon, pourquoi aurait-on peur d'un être si gentil, si doux, etc. ? Ce n'est pas par peur qu'il nous punisse, mais par peur qu'on soit puni, qu'on soit sacrifié si on lui ressemble un peu trop. D'où la projection de soi, des ambitions d'exister et de l'altruisme vers ce personnage imaginaire. La présence de Jésus-Christ, c'est en fait notre présence, que l'on cache, que l'on nie, par peur d'être sacrifié. Voilà qui constitue le premier versant du christianisme : une équation terrifiante résumée par "Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ" (Ephésiens 5:21).
    L'autre versant est bien entendu la culpabilisation pour la mort de Jésus-Christ, présentée comme une façon de nous sauver de nos péchés. Toute cette conception repose sur de nombreux sous-entendus qu'il faut éclaircir. Tout d'abord, le mot "péché" désigne, comme dans toutes les traditions monothéistes, la désobéissance. Il ne désigne pas, comme on a pourtant l'habitude, de faire des actions positives ou négatives. Ce n'est que par le postulat que Dieu est le bien par définition que l'on arrive à la conclusion qu'un désobéissance à Dieu serait de faire le mal. En réalité, pour peu que vous fassiez le bien en répétant que Dieu n'existe pas, d'un point de vue monothéiste, vous êtes dans le péché, puisque vous transgressez le commandement n°3 qui est d'utiliser le nom de Dieu en vain, et d'une certaine façon le premier commandement qui est que l'on est censé vénérer Dieu et Dieu seulement. Comme dit, cela s'applique à d'autres religions, comme par exemple l'Islam selon lequel "Il n'y a d'autre Dieu qu'Allah". En d'autres termes, la notion de "péché" est une notion hiérarchique, semblable à la faute d'insubordination dans le cadre du travail, puisque "le fait d'exprimer péremptoirement, en des termes injurieux pour son supérieur hiérarchique, la volonté de ne pas suivre les instructions de son employeur et de travailler selon les seules méthodes et objectifs, constitue un acte d'insubordination caractérisé, et donc une faute grave".
    La mort de Jésus-Christ est donc censé nous sauver... de la désobéissance. Curieuse chose ! En fait, c'est que Jésus-Christ n'est que le côté sympathique du dieu chrétien, qui d'un autre, nous menace, tout comme dans l'Islam, à nous faire souffrir éternellement si on ne lui obéit pas et qu'on ne le met pas sur un piédestal. On cherche en vain la bonté d'un tel Dieu... Et si on ne croit pas qu'un tel Dieu existe (ne serait-ce que parce qu'il n'est visiblement pas très "bon"), et qu'on ne souhaite pas lui obéir, en quoi est-ce qu'on aurait besoin d'être sauvé ? Sans Enfer, le mobile pour le sacrifice de Jésus-Christ n'est pas valable. Et si Dieu le Père veut nous prendre en otage en nous menaçant de tuer son fils si on ne fait pas ce qu'il veut, on peut légitiment refuser d'entrer dans un tel jeu. C'est dommage pour son fils. On peut faire semblant 5 minutes, mais à un moment donné, il faut neutraliser le preneur d'otage à moins de soumettre la société entière à une forme de terrorisme incestueux.
    Mais pourquoi donner une telle importance à cet événement ? Nous parlons là d'un homme, un prêcheur, d'il y a 2000 ans, qui se serait fait exécuté par le pouvoir romain, qui lui a bien rendu puisque c'est précisément ce pouvoir, par l'entremise de l'empereur Constantin, qui a fait du christianisme la religion officielle de l'empire romain et a ainsi assuré sa propagation. Si les faits sont avérés, le pouvoir romain a donc payé sa dette au-delà de toute comptabilité, étant donné le nombre de morts qui ont suivi parmi les hérétiques, les personnes croyant autre chose, ou bien les personnes vraiment athées. En effet, on a considéré comme athées des gens qui avaient simplement une compréhension un peu différente du dogme. Si l'on mettait à la place de Jésus-Christ sur sa croix un "mécréant" sur un bûcher, on se rendrait rapidement compte de l'insignifiance de l'éventuel sacrifice de Jésus.
    C'est là qu'intervient l'astuce. Jésus ne serait pas un simple prophète, mais serait en fait Dieu. Ou bien le fils de Dieu, on ne sait plus trop bien, mais en gros, Dieu. Bien évidemment, on attend toujours les preuves, les seules étant avancées seraient des miracles dans la Bible, livre qui par définition ne peut pas être pris sérieusement, puisqu'il est l'instrument de propagande du christianisme. Imaginez qu'on prenne un livre à la gloire de Staline pour savoir ce qu'il s'est passé en URSS. On imagine mal un tel livre décrire avec précision les polices politiques et les goulags. De façon moins dramatique, une source orientée par définition, n'est pas une source d'information valable au sujet des faits. Les travaux des historiens sont à ce sujet bien plus crédibles, et semblent montrer que très peu de choses sont avérées dans la Bible. Il n'y a donc aucune raison de croire a priori que Jésus a fait des miracles et donc qu'il serait le fils de Dieu. Donc aucune raison a priori de donner une importance démesurée à cet événement. Si Jésus a existé et a été crucifié, c'est un homme parmi de nombreux autres qui a eu un sort horrible. Fin de l'histoire, remballez les crucifix.
    Cela dit, pour comprendre le christianisme, il faut examiner ce qui se passe si l'on donne une telle importance à Jésus-Christ. Si c'est bien Dieu, qui est censé être le créateur de l'Univers, on se trouve devant un meurtre d'une importance au moins aussi grande que l'Univers. C'est donc une gravité infinie. Et lorsque quelque chose est grave, on a tendance à se sentir responsable, même quand on ne l'est pas. Depuis les quelques personnes censées avoir été responsables de l'exécution de Jésus au temps des romain, c'est l'humanité entière, de façon transversale, à travers le temps et l'espace, qui se trouve coupable et dans l'obligation d'expier. Car bien évidemment, on ne trouverait aucune raison valable pour légitimer une mort d'une telle importance. Et dans ce cas, les innombrables morts dans le chemin du christianisme ne sont pas grand chose, juste quelques dégâts collatéraux dans le but "d'aplanir le chemin du seigneur". Il s'agit en fait d'une distorsion de l'utilitarisme, où, en donnant une importance démesurée au devenir d'un individu, on en arrive à mépriser tout le reste. Cette culpabilisation universelle nous soumet, nous oblige à l'obéissance pour se faire pardonner, nous prive de notre liberté tout comme l'endettement permettait à une époque de transformer un homme libre en esclave. Voilà comment Jésus nous sauve du péché : en faisant de nous des esclaves de Dieu.
    Dans le même temps, tout cela est censé avoir été prévu. Dieu le Père aurait sciemment envoyé son fils en mission suicide, dans le but de convertir les humains, selon le principe que la fin justifie les moyens. Ce serait une distorsion utilitariste dans le sens inverse, à savoir de ne pas donner assez d'importance au devenir d'un individu et à considérer que son sort n'est pas important étant donné que cela peut apporter du bien au plus grand nombre. D'où l'idée que le sacrifie de Jésus est censé être pour le bien de tous. Les témoins de Jéhovah parlent étrangement de "rançon".
  6. existence
    Il me semble qu'il y a deux paradoxes qui sont à l'origine de la croyance en dieu. Le premier paradoxe est celui entre observation et action. Nous avons la capacité à observer, directement ou indirectement, beaucoup de choses, à en apprendre beaucoup sur le monde. Nous pouvons nous construire une représentation de la planète entière, avec plus ou moins de précision. Mais quoiqu'on apprenne, notre action reste limitée à celle de notre corps. Le premier paradoxe est donc d'avoir d'un côté une capacité d'observation et de représentation non limitée, et de l'autre d'avoir une capacité d'action limitée. Or on peut avoir envie de contrôler certaines parties du monde, pour des raisons personnelles ou pour des raisons altruistes. D'autre part, le pouvoir est un aphrodisiaque important, on peut donc être tenté de fantasmer la toute puissance pour réguler son humeur. Si j'étais président, etc. De là à fantasmer un pouvoir divin, il n'y a qu'un pas.
    Le deuxième paradoxe est un peu semblable au premier. Il s'agit de la différence entre notre ego et notre esprit. Nous pouvons avoir dans notre esprit des représentations de plein de choses, de pleins de personnes, et de nous-mêmes. La représentation de soi est appelée l'ego. Les autres représentations dans notre esprit ont un statut étrange, en même temps, il s'agit de nous, puisqu'il s'agit de notre esprit, et en même temps, il s'agit d'autre chose que nous, puisque ce n'est pas l'ego. Il s'agit de nos représentations de choses qui ne sont pas nous-mêmes. Ce paradoxe peut semer le trouble entre ce qui est soi et ce qui ne l'est pas, et l'on peut être tenté de prolonger son ego à l'esprit entier. On aboutit alors à un deuxième égo en plus de l'ego personnel, un ego-monde.
    Le désir de toute-puissance associée à l'ego-monde entraine la formation dans notre esprit d'un être social très proche de nous-mêmes, puisque c'est notre esprit, et en même temps très étendu, puisqu'il s'agit de représentations non limitées. On va donc déduire la présence d'un être social, mais on ne peut pas le percevoir avec nos sens, puisqu'il est le fruit de notre fantasme. En même temps, cet être est associé à un pouvoir, celui du contrôle de notre propre esprit. Dans la confusion, on confond alors le contrôle de notre esprit avec le contrôle du monde.
    J'en conclus que c'est cet être social, invisible, et ayant de l'apparence d'avoir des pouvoirs très grands, fruit de notre imagination, de notre envie de pouvoir et des paradoxes évoqués, qui est appelé un dieu. L'imagination étant par définition très variée, il y a de nombreuses variantes, de nombreux dieux différents avec des attributs différents.
    Le terme Dieu avec une majuscule peut représenter deux choses différentes. D'une part, la notion de chef des dieux, puisqu'il a une majuscule, et qu'on lui prête des attributs tout à fait absolus (création de tout, contrôle de tout etc.). Cela peut aller avec un principe d'exclusivité (c'est mon dieu, c'est le seul dieu, c'est le plus fort). D'autre part, le terme Dieu représente un syncrétisme, un rassemblement de toutes les croyances en une divinité comme étant la même chose avec des apparences différentes (ce qui est une forme davantage tolérante). Le terme Dieu est donc lui-même une contradiction entre une notion d'autorité et d'exclusivité, et d'autre part une notion de généralisation, une fusion des croyances aux divinités. En d'autres termes, il s'agit plutôt d'un enjeu social de savoir qui sera le dieu considéré comme étant l'autorité.
    En mettant ensemble les pièces du puzzle, cet enjeu de chef des dieux émerge de l'apparition de la croyance aux divinités, qui résultent des paradoxes entre observation et action, et entre ego et représentation du monde.
  7. existence
    On ne peut pas rivaliser avec dieu, puisque par définition, il est censé être quelque chose de plus que les humains. Mais quel sens cela aurait de rivaliser puisqu'il n'existe pas ?
    Je note dieu avec un petit d pour signifier que je ne reconnais pas une telle autorité. En effet, la majuscule montre une supériorité, et je trouve déjà que le mot dieu exprime suffisamment la supériorité. C'est même censé être le chef des dieux, tout comme la Vérité est censé être le chef de la vérité, etc. Donc si on résume : "Dieu" signifie le chef des dieux qui sont les chefs des êtres surnaturels qui sont les chefs des humains sur Terre. Je préfère donc "dieu", qui signifie un certain supposé dieu que certains hommes ont considéré qu'ils devaient adorer.
    Supposez qu'on vous dise qu'un lézard géant est en train de détruire la ville. Perplexe, vous répondez que vous ne voyez pas lézard et que tout à l'air d'aller bien. Le croyant au lézard géant vous dit alors que vous n'êtes pas aussi fort que lui, et donc que vous ne pouvez pas dire qu'il n'existe pas. Il est évident qu'il n'y a aucun rapport. De même, si on nie l'existence d'un dieu qui interviendrait dans l'univers, on n'a pas besoin d'être un dieu soi-même pour le dire. Des jumelles et des télescopes nous suffisent amplement. Et bien entendu, l'absence de miracles qu'on puisse valider, au présent et au passé. Plus nos connaissances du monde augmentent, moins les gens osent prétendre qu'il y a des miracles. On ne peut plus affirmer que dans une contrée lointaine il se passe des événements surnaturels sans que personne ne puisse vérifier.
    Dans le même ordre d'idée, on ne peut pas rivaliser avec Jésus-Christ. En effet, il effectue un suicide perpétuel au grand jour culpabilisant une bonne partie de l'humanité. Comment pourrait-on faire mieux ? Si on se suicide, on ne fera peut-être même pas la une des journaux. Alors un suicide perpétuel est complètement hors d'atteinte. A moins que l'on nous torture, qu'on nous filme et qu'on diffuse sur les grandes chaines de télévision notre image de supplicié à longueur de journée, on ne peut pas rivaliser avec Jésus-Christ. Mais d'ailleurs, a-t-on besoin de rivaliser ? Il s'agit de supposés faits de torture et de supplice datant de 2000 ans. Par quelle focalisation obsessionnelle peut-on en arriver à l'afficher dans toutes les villes et toutes les campagnes ? Une personne saine d'esprit n'a pas envie de faire culpabiliser le monde entier avec sa souffrance, à moins d'être passagèrement dans un état haineux. La victimisation de Jésus-Christ n'est donc pas quelque chose à imiter, aussi bien pour soi-même que pour les autres.
    Cela dit, tout de même, pourquoi choisir d'afficher Jésus-Christ sur sa croix ? On pourrait à la place afficher une personne en train de brûler sur un bûcher, victime de l’Église. Un choix légèrement différent de personne parmi toutes les personnes qui ont souffert, mais qui renverserait d'un seul coup l'effet vis-à-vis de la religion. On pourrait aussi afficher un juif dans un camp de concentration, ou bien un ouvrier dans un goulag. Les croyants s’empressent de dire que ces totalitarismes sont athées. C'est oublier un peu vite le "Gott mit uns" des nazis et la trahison des leaders prétendument communistes, mais aussi plus fondamentalement qu'Hitler et Stalline n'ont fait qu'appliquer sur Terre, la volonté de dieu selon le christianisme et l'islam. Qu'est-ce d'autre que le goulag et les camps de concentration ? Un enfer sur Terre. Et c'est précisément le projet que dieu est censé avoir pour nous si on ne lui cire pas les chaussures. Je trouve que c'est un peu gonflé de dire que c'est pas bien de faire un goulag parce que ce serait rivaliser avec Dieu et passer sous silence que si c'est là le projet de dieu, c'est complètement inhumain.
    En effet, dieu et Jésus-Christ font montre d'une supériorité, certes, mais surtout dans le domaine de l'horreur. A côté de cela, sauver un malade sur 100 000 à Lourdes est un peu court. Surtout que c'est à peu près le même nombre de guérison spontanées qu'on constate de façon naturelle. Pourquoi y avoir l'intervention d'un dieu dans ce cas, et pas dans le cas où l'on tombe malade de façon spontanée ? Le principal défaut du concept de dieu ne serait-il pas cette sélection opportune des événements, où l'on met d'un côté le positif au compte de dieu et de l'autre le négatif au compte du diable (pas de majuscule non plus, y a pas de raison) ? N'est-ce pas justement ce genre de comportements qui excitent la jalousie ?
    Ah mais la jalousie serait un péché capital, mais pas l'excitation de la jalousie...
  8. existence
    On entend de temps en temps que les croyants seraient faibles. Je pense que ce n'est pas le cas.
    Le croyant prend ses désirs pour des réalités. Il est donc naïf, certes. Mais pas niais ou faible. Son désir est celui de la domination du monde par un être ayant le pouvoir de torturer éternellement les gens qui ne lui vouent pas un culte. Ce n'est pas l'image de la faiblesse. Au contraire, c'est le pouvoir par procuration. Le pouvoir est un aphrodisiaque puissant, et le pouvoir par procuration aussi.
    En effet, le croyant pense que ce dieu tout-puissant s'intéresse à lui en particulier, va s'occuper de ses souffrances, tuer ses ennemis et lui offrir une place dans un paradis pour l'éternité. Voilà qui est très orgueilleux. Il supplie dans sa petitesse que ce dieu au pouvoir brutal lui montre son amour. Il veut en faire partie. Il veut être proche de ce pouvoir.
    Ce n'est donc pas la faiblesse qui guide le croyant, mais le désir de puissance, ou encore la volonté de puissance. Cette même volonté de puissance qui guide les politiciens vers le pouvoir, les militants vers les partis politiques, les dirigeants économiques vers les profits. Non, le croyant n'est pas un faible, parce qu'il aime le pouvoir.
    Le pouvoir qu'il aime est certes illusoire, mais cela lui donne la puissance d'exister en tant que croyants, parmi les croyants. Car si le croyant affirme être humble, il s'enorgueillit d'être croyant. Ce personnage imaginaire de dieu lui donne la possibilité de ne pas assumer ses pensées destructrices. Non, je ne déteste pas, dira le croyant, mais dieu le punira et ce sera bien fait. Et s'il peut mettre en œuvre la punition ici et maintenant au nom de dieu, se pensant libre de toutes responsabilités, il le fera sans hésiter.
    Entendez ici punition la vengeance contre tous les gens qui remettent en question le pouvoir qu'il aime. Et l'amour du pouvoir est plus fort que tout.
  9. existence
    Cela peut passer inaperçu, mais on entend de temps en temps parler de la Terre comme étant notre habitat, ou bien une maison. Je me souviens d'une conversation avec des témoins de Jéhovah qui faisaient le parallèle entre être propriétaire d'une maison, et la Terre dont le propriétaire Dieu, et donc qu'il aurait autorité sur nous. Et donc il faut se soumettre à la Bible, etc.
    Comment fonctionne ce tour de passe-passe ? En fait, c'est assez simple, la Terre n'est pas notre habitat. Un habitat est un lieu où l'on vit et qui devient notre territoire. Territoire personnel, de couple, familial, etc. En d'autres termes, il désigne généralement un lieu privé qui est délimité. On peut avoir un espace public à l'intérieur d'un espace privé, par exemple si on invite des gens chez soi, ou si l'on a un magasin. Mais l'inverse n'est pas vrai. On ne peut pas étendre son espace privé au-delà dans l'espace public, et par exemple, affirmer que la rue nous appartient, ou bien qu'une place nous appartient. Encore moins que la forêt nous appartienne.
    Considérer que la ville est notre habitat est une confusion entre public et privé. Une rue est publique, une place appartient à tout le monde. Ce n'est pas notre territoire, parce qu'il est partagé. C'est là qu'intervient le tour de passe-passe. En affirmant par exemple qu'une ville est une maison, on affirme qu'elle appartient à une personne ou à une famille. Quand bien même la ville aurait un chef unique, par exemple le maire, la ville ne lui appartient pas pour autant.
    Concernant une forêt, ce n'est même pas un espace qui appartient à tout le monde, mais plutôt un espace qui n'appartient à personne. Il s'agit de l'interface avec la nature sauvage. On gère cette interface, et on gère les forêts. Tout le monde peut s'y promener, c'est donc un espace public, mais on ne peut pas revendiquer un territoire, à moins d'y construire une cabane et d'y vivre. Un arbre est plutôt le territoire d'un écureuil ou bien d'un quelconque animal ou insecte.
    Ainsi, quand on parle de la Terre comme d'une maison, c'est une erreur, parce qu'il y a des espaces que l'homme ne fait que gérer comme les forêts, il y a des espaces public qui appartiennent à tout le monde comme les places publiques, et il y a des endroits où les humains ne vont pas, ou bien ne font généralement que passer (comme en mer ou bien dans les airs en avion).
    La Terre n'a donc pas de propriétaire. Elle contient d'innombrables territoires appartenant à d'innombrables êtres, humains ou animaux, et des zones partagées, publiques ou bien sauvages, voire complètement inhabitées. L'habitat est juste la surface au-delà de notre corps, et qui ne va pas très loin au-delà. Les empereurs qui ont des énormes bâtiments sont une exception, et à mon avis, c'est une aberration du fait d'un ego démesuré. Le principe d'un Dieu qui possèderait tout ne me parait pas plus sympathique qu'un empereur affirmant que ma maison est sur son territoire et qui revendiquerait de me dominer à ce titre.
    Parce que finalement, c'est bien le problème. En affirmant que la Terre est le territoire d'une ou plusieurs divinité, on affirme non seulement que les temples seraient leur territoire personnel, mais en plus, que leur territoire irait au-delà, phagocytant tous les territoires. Ce serait un envahissement pur et simple, et une réduction à l'état de locataire, voire à l'état d'esclave si on revendique son obéissance.
    Imaginez un instant vivre sur le territoire d'un inconnu, qui vous ordonne de le glorifier et d'obéir à ses commandements, sous peine de vous torturer. Voilà exactement le contenu de la religion monothéiste, à l'échelle planétaire.
    Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas gérer l'environnement, mais selon moi, cela devrait être fait démocratiquement, que ce soit le fruit d'une concertation et d'une connaissance réelle des enjeux. Tout le monde ne s'intéresse pas à l'écologie, mais que ceux qui s'y intéressent se prennent pour des petits dictateurs, là, il y a un problème.
  10. existence
    Vous connaissez sans doute le principe de la poutre et de la paille, selon lequel, quand on reproche quelque chose à quelqu'un, nous sommes sommes coupables de 100 fois pire. Plus précisément, cela est exprimé par l'idée que quand nous voyons une paille dans l’œil d'autrui, il y a une poutre dans notre œil. Comme l'œil est un organe très sensible, cela entraine une réaction réflexe. Comment ça une paille ? Horreur ! Et moi j'ai une poutre dans l'œil ? Où ça ? Pendant que l'on cherche désespérément où la poutre peut bien se trouver, on nous fait savoir qu'il s'agit de notre culpabilité. La culpabilité qui ne se voit pas non plus. On nous invite alors à supposer qu'on est coupable alors que rien ne nous le faisait penser. En effet, comment nier l'absence de quelque chose qui ne se voit pas ?
    Quel effet ce principe peut-il avoir ?
    C'est relativement simple, cela entraine une culpabilité énorme. Supposons que vous reprochez à quelqu'un de vous avoir frappé, cela veut dire que vous avez fait 100 fois pire, donc que vous avez tué quelqu'un. La personne qui se plaint d'être frappé est donc un meurtrier ! Et supposez que vous reprochez à quelqu'un d'avoir tué quelqu'un, cela fait de vous un tueur en série !
    Dans ces conditions, on n'osera pas faire le moindre reproche, exprimer le moindre avis négatif par soi-même. Plutôt complimenter l'assassin que de risquer de finir en prison avec lui. On invoquera à la place des normes impersonnelles, comme ce qui est écrit dans un règlement, une loi, ou bien entendu un texte sacré. Voilà comment on obtient l'humilité. Une considération raisonnable de soi-même ? Non, mais une peur d'exprimer ce qu'on pense !
    L'expression de toute souffrance peut-être interprétée comme un reproche, et que ce reproche peut être démultiplié contre soi-même par le principe de la poutre et de la paille. Cela entraine un refoulement de ses souffrances et de la frustration. Aimer autrui dans une telle configuration est très difficile.
    Certes, on a alors la paix sociale, chacun étant noyé dans la culpabilité de ce qui lui arrive. Une paix mélancolique, inhibitrice. Et à quel prix ! N'est-il pas naturel dans une telle situation de penser qu'on est mauvais soi-même, ce qui est d'ailleurs encouragé par la religion nous traitant de pécheurs. La seule solution proposée par cette dernière ? La soumission, l'obéissance pour se faire pardonner.
    Pourtant, quand nous faisons un choix, nous ne savons pas par avance tout ce qui va nous arriver. Et aucun dieu ne vient nous prévenir. Si on choisit d'aller à un lieu A plutôt qu'un lieu B, on ne sait pas nécessairement qui l'on va rencontrer, notamment si ce lieu est public. Ce qui nous arrive est donc, de notre point de vue, en partie aléatoire. Nous ne pouvons donc en être responsable !
    Qui voudrait vivre en se pensant un être horrible responsable d'autant de problèmes ? La conclusion logique d'une telle façon de voir les choses est le suicide ! Pour le croyant, c'est là qu'interviennent Dieu le Père et Jésus. Sur Jésus, il peut reporter la haine qu'il a de lui-même, et ainsi trouver du réconfort dans la contemplation de son agonie supposée. Et Dieu le Père propose un pardon, aussi mauvais qu'on soit. Ainsi, plutôt que de se punir soi-même et mettre un terme à notre existence si malfaisante, on s'en remet à Dieu. De toutes façons, c'est Dieu qui nous a créé, alors, il ne va pas se plaindre que nous soyons mauvais, n'est-ce pas ? On comprend la réticence qu'un croyant peut avoir d'abandonner sa religion. Comment va-t-il gérer toute cette culpabilité sans la religion ?
    La religion propose donc des outils pour surnager dans cette noyade de culpabilisation. Ne pourrait-on pas à la place ne pas culpabiliser, cesser de s'accabler quand on reproche quelque chose autrui, et cesser de penser que tout ce qui nous arrive est notre faute ? Pour cela, il est nécessaire de remettre en question la poutre et la paille.
  11. existence
    Quand on parle de Dieu vivant, ce n'est pas un hasard. Mais comment le comprendre d'un point de vue athée ?
    EDIT : ce billet parle de Dieu dans son acception usuelle, c'est-à-dire celle du monothéisme, le Dieu du christianisme, du judaïsme et de l'Islam. Le Dieu panthéiste, immanent, peut être une conception philosophique très différente, malgré l'utilisation du même terme "Dieu".
    Les parents élèvent souvent leurs enfants en faisant appel à des agents extérieurs imaginaires menaçants (ou gratifiants). Cela peut être le père qui n'est pas là (fais attention sinon j'appelle papa) ou bien un prétendu monstre dans la mer qui avale les enfants. Les adultes peuvent se mettre d'accord pour faire peur aux enfants avec un agent imaginaire particulier, comme par exemple le père Noël qui donne des cadeaux ou bien le père fouettard qui punit les enfants désobéissants. Si ces exemples peuvent faire sourire, ils sont construit sur le même principe que la croyance dans des divinités ou des esprits.
    En effet, il peut y avoir une collusion sociale à considérer qu'il y a un agent extérieur menaçant (Satan, ou bien Dieu qui punit, ce qui est la même chose en fait) ou bien un agent extérieur gratifiant (Dieu qui récompense). Transmettre la présence d'un agent est quelque chose d'instinctif. On est sensible à la peur d'autrui et on stocke spontanément les menaces normatives (par exemple un lieu où il ne faut pas aller).
    Une petite remarque sur l'identité de Satan et de Dieu qui punit. Il n'aura échappé à personne que c'est Dieu qui envoie les gens en enfer s'ils ne l'ont pas loué ou bien pas obéi. En d'autres termes Satan est le prolongement de la colère de Dieu. Il est Dieu. De même, quand on agit mal, c'est-à-dire qu'on ne suit pas les instructions supposées de Dieu dans le texte supposé sacré de son choix, on est puni. Or celui qui fait le Mal sur Terre est censé être Satan. Encore une fois, Satan et Dieu sont deux faces de la même chose. Pour les chrétiens donc, la trinité au complet est un quadruplet : Le Créateur, le Fils, le Saint-Esprit et Satan. Satan est simplement l'attitude punitive de Dieu. Cela est nié par les croyants, bien entendu, puisque Dieu est censé être le Bien. Mais en même temps, Dieu nous punit. Comprenez, la punition, notamment quand elle est éternelle, suppose que le Mal fait partie du Bien. D'où l'image du feu dans toute son ambivalence, tantôt feu de camp pour se réchauffer (Saint Esprit), tantôt Géhenne. L'attitude des croyants invitant à la religion sera donc tantôt de vous inviter mielleusement à les rejoindre, tantôt de vous menacer violemment par la souffrance éternelle. Dieu et Satan, sont donc deux faces d'une double personalité, et cet agent imaginaire a une réalité sociale, entretenue par les croyants et par les conditionnements monothéistes habituels. Cela n'est pas appelé de la schizophrénie, simplement parce que beaucoup de personnes sont affectées, y compris de gens se disant non croyants, qui craignent de démonter les croyances religieuses. Accessoirement, c'est aussi un menace bien concrète de la part des croyants qui peut les refroidir.
    Dieu a donc une réalité sociale, transmise par l'empathie et le conditionnement. Tout comme le Père Noël et le père fouettard ont pour but de contrôler le comportement des enfants, la croyance en Dieu, ou plutôt Dieu/Satan a pour but de contrôler les adultes. Une motivation fondamentale de la croyance est donc l'avidité de toute puissance. Explicitons en quoi cela consiste.
    Nous avons en nous, dans notre esprit, une représentation des autres. Ce sont des êtres imaginaires, avec lesquels nous parlons, avec qui nous sommes sympathiques ou bien antipathiques, que nous punissons ou bien récompensons, que nous dominons ou à qui nous nous soumettons, avec qui nous avons des relations sexuelles etc. La plupart du temps, les gens concernés ne le savent pas. Cela est du domaine du privé, et on choisi ou pas d'en parler à autrui. L'avidité de toute puissance consiste à vouloir la réalisation de cet espace social imaginaire. C'est une confusion de cet espace mental privé avec l'espace public. Or les principaux leviers pour arriver à forcer autrui à faire ce que l'on imagine est de le récompenser ou de le punir, ou bien de lui promettre une récompense qu'on ne lui donnera pas (le Paradis) ou bien de le menacer avec une punition que l'on ne mettra pas en pratique (l'Enfer). Le Paradis et l'Enfer ont donc aussi une existence sociale dans le sens où ce sont des comportements, des phrases qui leur donnent de la consistance.
    La dualité de l'Enfer et du Paradis est censé s'appliquer après la mort. Évidemment, si on ne croit pas à la vie après la mort, cela ne signifie rien. Mais émotionnellement on peut être affecté par ces idées. Presque personne n'aime l'idée de la mort, alors la religion promet qu'on peut vivre éternellement. C'est de la démagogie au carré. Mais si on ne se soumet pas ou on obéit pas, on nous promet l'Enfer. Or les tortures en Enfer sont censées être telles qu'on ne peut qu'en mourir. Donc mourir après la mort. L'Enfer est donc une mort répétée à l'infini. Cela fait froid dans le dos. La dualité Enfer/Paradis repose donc sur la peur de la mort et la promesse saugrenue de la vie éternelle. Cela démultiplie la peur de la mort, parce qu'on nous menace non pas de mourir une fois, mais de mourir un nombre infini de fois. Armé de cette massue mentale, on est armé pour dominer psychologiquement autrui, et ainsi se rapprocher de Dieu, c'est-à-dire de la toute puissance.
  12. existence
    Cet effet consiste à utiliser la synchronisation pour retourner les phrases d'une personne contre elle, ou bien récupérer les phrases d'une personne pour le compte d'une autre personne. Il peut être positif ou négatif. La synchronisation consiste à refléter les mouvements du corps d'autrui, de façon plus ou moins directe. Par exemple, si vous interlocuteur fait un mouvement avec les jambes, vous pouvez imiter le rythme avec votre bras. Ou de façon plus directe, une fois qu'il y a une certaine proximité, on peut recopier exactement la posture d'autrui. Cela fonctionne également avec la posture de l'esprit.
    Par exemple, si on dit que la religion est totalitaire, un croyant rétorquera que la science est totalitaire. Ou bien un croyant attaquera la science en la qualifiant de religieuse ou bien d'irrationnelle. Pourtant, la science est-elle irrationnelle ? Bien sûr que non, la rationalité est même la base de la science. Est-elle religieuse ? Non, puisqu'elle est différente de la religion. Est-elle totalitaire ? Non, puisque la science se base sur les faits. On peut refuser les faits, mais on a en général tort. Éventuellement l'interprétation peut-être discutée (c'est par exemple mon avis au sujet de l'interprétation du réchauffement climatique). Concernant les textes religieux, on peut tout remettre en question. Qu'est-ce qui nous prouve la réalité des faits religieux ? La persécution réelle des incroyants, qui ont d'autres dieux ou bien pas de dieu ? Ou encore le rejet social des personnes pas assez "ouvertes" d'esprit, alors qu'évidemment, c'est le croyant qui est fermé sur ses croyances malgré les évidences, refusant les arguments rationnels. C'est l'effet miroir négatif, le plus connu. Il peut être décliné sous des formes innombrables. Sa seule force réelle est celle de la synchronisation.
    Vous ne voulez pas vous détester n'est-ce pas ? Alors ne dites rien de négatif sous peine que ce soit retourné contre vous. Tout comme une personne peut jouer deux jeux d'échecs en même temps sans rien connaitre à ce jeu, en recopiant les mouvements des joueurs et les faisant jouer l'un contre l'autre, on peut faire jouer une personne contre elle-même.
    Bien qu'il semble assez simple, je pense que cet effet constitue le cœur de la poisse de la religion, comme la poisse qui fait que vous n'arrivez pas à vous débarrasser d'un vendeur. Comment rejeter autrui quand il prend la forme de vous-même ? Cela rend la fuite impossible, et quand on ne peut pas fuir, on devient agressif. Une bonne occasion alors pour être critiqué comme quelqu'un de méchant, qui n'aiment pas les autres. Voilà le cœur de l'amour chrétien : aimez notre religion, ou bien détestez-vous vous-mêmes !
    L'effet miroir négatif peut aussi être utilisé dans le sens inverse. Quelqu'un se critique, on se critique aussi, on fait comprendre que l'on peut aussi être critiqué de cette façon. Il me semble que c'est une façon d'éviter que la personne nous considère comme contre elle. On se cache en se faisant le miroir de l'autre. Mais on soutient implicitement le fait que la personne se critique et on s'accable au passage. Ainsi la peur d'autrui nous amène dans un cercle de renforcement mutuel de l'autocritique. Si cela peut un peu faire baisser temporairement la tension, c'est à utiliser avec modération puisque cela mène tout droit à la repentance, le mépris de soi, etc.
    L'effet miroir peut aussi être positif. Par exemple, la science se dit logique. Alors les croyants se disent logiques face aux non croyants. D'ailleurs, les textes religieux affirment détenir la vérité ou bien la Vérité, quoique le V majuscule puisse vouloir dire. Or les textes religieux sont remplis de paradoxes et d'incohérences. Si l'on peut trouver des parties logiques, l'ensemble ne l'est pas. Par exemple, si on considère qu'un dieu est un père, il est assez logique qu'il soit protecteur. Mais si dans le même temps, il ne fait rien pour nous protéger sous prétexte que nous sommes responsables, c'est une contradiction. Donc la religion n'est pas logique. Il ne suffit pas de se dire logique pour l'être. Pourtant, l'effet de synchronisation intimide. Si je critique la logique religieuse, vais-je critique la logique scientifique et la rationalité ? L'effet miroir positif permet de créer un bouclier de protection.
    Les non croyants peuvent aussi l'employer pour se protéger, par exemple, en utilisant des termes comme "croire", "sacrifice", "morale", "saint" etc. dans un sens différent du sens religieux, ils peuvent ainsi se créer un bouclier face aux croyants. Si la religion ne protège pas de la colère de dieu, en revanche, elle protège des autres croyants !
    Enfin, l'effet miroir positif peut être utilisé dans l'autre sens, à savoir de dire qu'autrui est semblable et donc qu'il mérite aussi du positif. Ce serait par exemple les faveurs mentales qu'un croyant peut offrir à un athée en lui disant que lui aussi à des principes, ou bien le contraire, qu'un athée peut offrir à un croyant en lui disant qu'il est aussi respectueux des lois.
    Si cela vous intéresse, je vous propose de regarder sur Pluzz la confrontation entre Chapier et Ruquier du samedi 26 mai 2012, qui m'a en partie motivé à faire ce sujet.
  13. existence
    La règle de la réciprocité est qu'il faut s'efforcer de payer de retour les avantages reçus d'autrui. Elle fonctionne de façon automatique. Quand nous recevons quelque chose d'autrui, nous sommes immanquablement disposés à accepter de lui faire une faveur en retour. Dans le cas d'un don reçu, nous sommes contraint intérieurement à faire un don en retour. C'est pour cela qu'il y a des stands dans les grandes surfaces où l'on nous donne à manger gratuitement. Comme nous savons que nous allons nous sentir obligé d'acheter si nous acceptons, nous avons tendance à éviter de recevoir. Cependant, si l'on remet en perspective la situation, et que l'on comprends qu'il ne s'agit pas de générosité mais d'une action pour promouvoir le produit, on est libéré de l'engagement de rendre. Par ce faux don, le but est de faire de la publicité. Si l'on considère qu'il s'agit vraiment d'un don et qu'on ne veut pas donner en retour, on préfèrera éviter de recevoir afin de ne pas remettre en question la règle de réciprocité.
    Le principe de dette existentielle de la religion monothéiste est relativement simple. Un dieu est censé nous avoir donné le monde tel qu'il est, notre vie, les plantes et les animaux. Ce dieu supposé est noté Dieu. Si on admet l'idée qu'un dieu nous tout donné, on ne peut que se sentir accablé par le sentiment de dette, par l'obligation de réciprocité. Or comment savoir ce que Dieu attend de nous en retour ? Facile ! Selon les chrétiens, il attend de nous que nous devenions chrétiens, pour les musulmans qu'on devienne musulman, et pour les juifs qu'on devienne juif, qu'on obéisse aux règles édictée dans des livres afin de rendre la pareille au Créateur. Selon les déistes, on doit obéir aux règles qu'ils pensent être celle de Dieu.
    La croyance en Dieu a donc pour enjeu le contrôle des actions d'autrui.
    Le terme créateur veut dire la même chose que Dieu à part que cela met l'accent sur le fait que tout viendrait de Lui et donc que nous serions endettés auprès de Lui. Ces règles et ces livres étant contradictoires, cela les rend déjà moins forts. Et puis, pourquoi faudrait-il croire les chrétiens ou les musulmans ou les juifs d'avoir le bon livre ? Mais plus fondamentalement, c'est le fait d'admettre qu'il y a un Dieu qui semble nous mettre en position vulnérable psychologiquement, puisque dans l'obligation de rendre.
    Le simple fait d'écrire une phrase affirmative contenant le mot Dieu présuppose qu'un tel Dieu existe et donc présuppose notre obligation. Mais, si un tel être existe, est-ce que nous lui sommes vraiment redevables ? On peut faire une comparaison avec l'utilisation de la monnaie pour échanger. Si quelqu'un nous prête de l'argent, on lui en sera redevable. Mais si une communauté imprime des billets pour les distribuer afin qu'il y ait des échanges, est-ce qu'on est redevable de la somme qu'on a reçue ? Non, puisque il s'agit juste de la création d'un moyen d'échange, et si tout le monde rendait sa monnaie à l'imprimeur des billets, il n'y aurait plus d'échange et ces billets n'auraient pas d'utilité. De même, si on suppose qu'un Dieu a tout créé, nous n'avons rien à lui rendre, puisque cela remettrait en question la valeur des choses. En effet, si on voulait tout rendre, cela reviendrait à faire disparaitre le monde, nous-mêmes compris. Un tel Dieu n'est donc pas comparable à une personne qui nous donne quelque chose. Ainsi, quand un croyant nous dit que nous sommes en dette auprès de Dieu qui nous a tout donné, même en supposant qu'un tel Dieu existe, nous n'avons pas de dette, puisqu'il nous aurait donné à tous des choses n'étant utiles que pour échanger entre nous.
    Ce serait plutôt à chacun de voir s'il trouve que l'existence est une bonne chose et donc s'il a envie de dire merci à cet éventuel Dieu, tout comme on pourrait se demander si l'on doit remercier ceux qui impriment les billets de banques. Personnellement, je suis perplexe à propos de l'utilisation de la monnaie aussi bien qu'à propos de la notion d'existence du monde étant donné le chaos et la souffrance qui y règne. Visiblement, c'est à nous-mêmes de faire notre propre bonheur et si les livres supposés être révélés par Dieu étaient à même de rendre tout le monde heureux, cela ferait longtemps que cela aurait dû arriver.
    Il n'y a aucune raison de croire qu'un livre est la parole de Dieu, donc aucune raison de croire que c'est ce qu'il faut faire pour rendre la pareille à notre éventuel Créateur. Et même si Créateur il y a, nous n'avons pas de raison de lui rendre quoi que ce soit, puisqu'il nous aurait donné justement ce que nous pouvons échanger. La plupart des choses que nous chérissons sont le résultat de l'évolution, qui est un phénomène étonnant, mais qui n'attend rien de nous en retour, ou bien sont des créations humaines. Ce n'est qu'à un niveau métaphysique très lointain qu'on peut avoir des doutes sur la provenance des choses, et à un tel niveau, la notion de réciprocité ne s'applique pas.
    En résumé, si Dieu existe, nous n'avons aucune obligation envers Lui.
  14. existence
    Comme nous l'avons brièvement évoqué précédemment, l'humain se caractérise, entre autres, par sa capacité à obéir à une autorité quelques soient les actions demandées. Ce phénomène est automatique, ce qui a des avantages et des inconvénients. D'un point de vue de l'organisation, la hiérarchie peut apporter de l'efficacité et ainsi faciliter la réalisation d'un but. Cependant, si l'autorité n'est pas légitime, cela pose un problème. Ce système d'autorité nous rend également vulnérable à l'influence exercé sur nos supérieurs ou sur les gens dont nous respectons l'autorité sans pour autant les considérer comme nos supérieurs.
    Cette obéissance automatique se base sur des considérations en réalité peu pertinentes et falsifiables. Par exemple, on considère intuitivement que quelqu'un de grand a plus d'autorité. La taille vertical est ainsi considéré comme une indice de l'autorité. Inversement, on aura tendance à voir comme plus grand les gens d'autorité. Ce phénomène provient du règne animal où les rapports de dominance se déterminaient pas le combat physique. Afin d'éviter de se faire du mal pour rien, l'évaluation par la taille sans faire de combat a été intégrée pour directement aboutir au résultat, à savoir la soumission du plus faible.
    Il y a également les uniformes, qu'on associe par habitude à une autorité. Il suffit alors que quelqu'un mette cet uniforme pour qu'il ait un ascendant psychologique sur nous. Ainsi les uniformes de policier, de médecin, d'avocat ou même d'homme d'affaire. Les titres également ont un effet analogue. Il suffit de se présenter au téléphone comme un docteur, de dire qu'on est professeur, ou n'importe quel titre faisant autorité.
    Cela dit, si on se rend compte de cet effet sur nous, on peut s'y soustraire, au moins temporairement. Par exemple, si une publicité nous montre un acteur connu habillé en médecin, on peut prendre du recul pour considérer qu'il n'est pas en réalité médecin et donc que son discours ne devrait pas être pris particulièrement au sérieux. De même, si quelqu'un habillé comme un agent d'une banque nous demande notre code secret, on pourra se soustraire à cette influence d'autorité parce que c'est une requête qui n'est pas normale.
    Application à l'étude d'une église chrétienne
    Une église est un bâtiment qui met en œuvre le principe d'autorité automatique. Tout d'abord, il y a parfois un escalier pour accéder à l'église. Cela donne le sentiment qu'elle est en hauteur. Ensuite, une église est généralement un gros bâtiment, notamment dans le sens vertical. Les fenêtres et les portes sont très hautes, et ont des arches qui pointent vers le haut. Il y a souvent des autels, qui mettent en hauteur un élément, comme une statut d'une figure censée faire autorité. Dans le même ordre d'idée, au sommet de l'église se trouve une croix, le symbole de la religion en question. Finalement, les portes sont constituées d'arches multiples imbriquées les unes dans les autres, ce qui est une mise en abyme, comme si c'était une porte qui entrait dans une porte qui entre dans une porte. Cela démultiplie l'effet de taille du bâtiment. Toute cette architecture n'a qu'un but, mettre en valeur la taille, la verticalité pour suggérer l'autorité de façon automatique.



    Il y a d'autres éléments qui ne relèvent pas directement de l'autorité, par exemple les sculptures, qui sont de l'art afin de séduire. Il peut y avoir aussi des visages humains ou des représentations humaines pour suggérer une sympathie. Des représentations de Marie suggère l'attendrissement maternel tout autant que la supplication auprès de Dieu le Père. On a alors inconsciemment l'impression d'être en présence sociale plutôt qu'en face d'un bloc de pierre. Cela est important pour que l'effet d'autorité fonctionne et lui donner la sentiment de l'autorité proche plutôt qu'une autorité froide et lointaine. L'effet de halo familial suggère la sympathie, et l'emploi des titres d'autorité comme Père et Mère entraine une déférence automatique. Ces titres sont également données au clergé, ce qui entraine une soumission automatique analogue à celle vis-à-vis des parents alors qu'il s'agit le plus souvent de parfaits inconnus.
    Souvent, non loin de l'église, éventuellement juste à côté, il y a cimetière. Pour une personne sur le point de mourir, et qui ne croit pas à la vie après la mort, qu'il y a une croix sur sa tombe n'a pas beaucoup d'importance, et il y a une forte pression sociale pour le faire accepter. De ce fait, il y a un pourcentage très élevé de tombes avec des croix dessus. Cela donne l'impression que les morts soutiennent cette religion. Bien entendu, puisqu'ils sont morts, ils ne peuvent pas se manifester pour expliquer que la religion n'est pas vraie et demander qu'on retire les symbole religieux. Ainsi, on se sent seul à remettre en question le dogme face à cette foule de morts-vivants. C'est un effet de masse, qui est une certaine forme d'autorité, puisqu'on considère aussi intuitivement que la majorité a toujours raison. Et si en plus ce sont les morts qui le disent...
    La mort et le danger est suggérée par des représentations de têtes de mort, des animaux sauvages censés représenter les apôtres, et bien entendu Jésus sur sa croix. Nous avons une aversion instinctive au danger, ainsi, cela rajoute à l'effet impressionnant de l'église.
    Une église est donc conçue pour impressionner et entrainer la soumission automatique, amener à considérer le symbole chrétien, et donc Jésus comme étant une autorité suprême. Les termes employés sont également important. Le terme Ciel est ici très fort, puisque le ciel est par définition toujours au-dessus, c'est-à-dire en haut de toute hiérarchie.
    On retrouve beaucoup de ces éléments dans d'autres religions également.
  15. existence
    Une critique de base des gens hors d'un dogme est de les accuser de relativisme moral. Cela donne l'impression que les gens non dogmatique vont interpréter la morale selon leurs caprices, de façon contradictoire, etc. Le relativisme moral est donc un synonyme d'arbitraire moral. D'un point de vue plus philosophique, le relativisme moral est la position selon laquelle il n'est pas possible d'ordonner les valeurs morales.
    Mais la religion affirme qu'il faut se soumettre à un dogme et aux ordres divins, parce que ceux-ci seraient par définition le Bien. C'est une forme d'arbitraire. D'ailleurs, selon les textes monothéistes, Dieu demande un jour à un père de tuer son fils, et l'autre jour interdit de tuer qui que ce soit. Il semble bien que la position morale du Dieu dépeint dans la Bible soit capricieuse et contradictoire. Elle est contradictoire aussi bien dans le temps que selon le contexte, puisqu'un martyr sera considéré comme faisant une bonne action de se faire tuer pendant que celui qui le tue sera considéré comme faisant une mauvaise action. Pourtant, si considère la situation dans sa globalité, un même événement ne peut être à la fois positif et négatif.
    En fait, la seule chose qui n'est pas relativiste dans un dogme, c'est sa volonté d'être appliqué par tout le monde. En effet, si tout le monde y obéit, la morale ne dépend plus de la personne. C'est donc la loi du nombre. Plus de gens appliqueraient une règle morale, plus cela prouverait qu'elle est juste. Or la majorité peut se tromper. D'ailleurs, si l'on retrace l'histoire de la moralité, on voit bien des changements dans l'opinion de la majorité, par exemple au sujet de l'esclavage, trouvé normal pendant l'Antiquité et que personne n'oserait de nos jours défendre.
    Si l'on peut tirer une leçon de la Bible, mais aussi des régimes totalitaires et des expériences de Milgram, c'est que les humains sont capables d'obéissance au-delà de toutes leurs conceptions morales. Le terme Dieu devrait donc nous rappeler qu'il faut savoir désobéir à une autorité si ses ordres sont trop contraires à notre conception de la morale, qu'il ne faut pas se laisser illusionner par le principe de l'autorité. Cela s'applique aussi aux totalitarismes athées comme le bolchévisme.
    Que cela plaise ou non, les valeurs morales se discutent, elles résultent d'une construction collective, d'un consensus. Qu'il n'y ait pas d'absolu à ce niveau ne veut pas dire qu'on puisse faire tout et n'importe quoi, affirmer comme moral quelque chose de clairement immoral. Simplement, ces questions sont plus complexes à expliciter avec des mots qu'il n'y parait. Parfois, les conséquences nombreuses d'une même action rendent difficile son évaluation d'un point de vue moral.
  16. existence
    La matrice psycho-sociale est cet espace mental dans lequel nous interagissons avec les autres. Il est utile de comprendre ce qui s'y passe pour ne pas être influençable malgré soi.
    Pour commencer cette série, nous parlerons de l'effet de halo. Quand une caractéristique particulière, un élément associé à une personne, a un effet sur la perception globale de la personne, on parle d'effet de halo. Il peut être positif ou négatif. Par exemple, si quelqu'un est beau, on aura tendance à interpréter positivement ce qui vient de lui, et aussi à être sympa avec lui, ce qui entraine un cercle vertueux en faveur de la personne en question. Si quelqu'un est bien habillé, on aura tendance à penser qu'il est honnête. Ainsi, si cette personne vous vend une assurance, demandez-vous si vous avez vraiment écouté cette personne indépendamment de son apparence. L'effet de halo peut être aussi dans l'intonation de la voix, une voix chaleureuse étant interprété a priori comme positivement, alors que cela ne présage pas du contenu.
    Si vous êtes anglophone, voilà une vidéo sur l'effet de halo concernant la séduction :


    L'effet de halo peut aussi concerner une marque ou une religion. On peut aimer une marque parce qu'elle est associée à une célébrité qu'on aime, ou croire en une religion parce qu'on connait quelqu'un de sympathique qui est de cette religion. On peut trouver que la religion chrétienne est une bonne chose parce que mère Theresa a fait de bonnes choses, qu'elle aurait peut-être aussi fait si la religion n'existait pas. Avoir de la sympathie pour Bill Gates parce qu'il a une organisation caritative. Ou bien avoir de la sympathie pour la scientologie parce que Tom Cruise est beau.
    Cela s'applique aussi à l'athéisme, par exemple, on peut être athée parce que Richard Dawkins est sympathique. Dans tous ces cas, on attribue une valence positive ou négative à partir d'un élément qui n'est pas nécessairement représentatif.
    En effet, on oublie qu'il y a des athées qui sont antipathiques, des scientologues qui sont moches, des croyants qui sont antipathiques, des chrétiens qui font de mauvaises choses etc.
    De façon plus subtile, le fait d'utiliser le terme "père", "mère", "sœur" et "frère" quand on parle de représentants du clergé provoque un effet de halo par l'association à la famille. Cela est aussi à rapprocher avec la notion d'autorité, que nous aborderons dans un prochain billet.
  17. existence
    Le billet précédent proposait une approche générale pour factoriser les nombres. A présent, je vous propose une méthode pour factoriser assez rapidement un nombre inférieur à 169. J'ai pris en compte que certaines opérations sont plus longues que d'autres, notamment quand on divise par un facteur.
    Première étape : facteur 10
    De façon évidente, on peut factoriser par 10 autant qu'il y a de zéros à la fin.
    Deuxième étape : facteur 5 et 11
    Les divisions par 5 et par 11 sont très faciles, aussi il vaut mieux commencer par là.
    Vérifier si le nombre est multiple de 11. Si c'est un nombre à deux chiffres, c'est évident. Par exemple 66 = 11x6. Si c'est un nombre à trois chiffres, vérifier si la somme des deux extrémités est égale au chiffre du milieu. Pour diviser, enlever alors le chiffre du milieu. Par exemple 143 => 1+3 = 4 donc 143 = 11x13.
    Vérifier si le nombre est multiple de 5 si son dernier chiffre est 5. Si c'est le cas, effectuez la division par 5, simplement en calculant le double du nombre et en enlever le zéro à la fin. Par exemple 125 => 250 => 25.
    Troisième étape : facteurs 2 et 3
    Vous pouvez vous occuper d'abord du facteur 2 ou d'abord du facteur 3, comme vous préférez.
    Pour extraire les facteurs 2, vérifier si le dernier chiffre est pair. Si c'est le cas, divisez le nombre par 2, et recommencez avec le résultat obtenu. Si la division par 2 vous semble difficile, multipliez par 5 et enlever le zéro à la fin.
    Pour extraire les facteurs 3, faites progressivement la somme des chiffres :

    Tout d'abord, additionner les chiffres qui ne sont pas 3/6/9. Si le résultat n'est pas multiple de 3, vous pouvez vous arrêter là. Si le résultat est multiple de 3, ajoutez les chiffres 3/6 également. Si le résultat est multiple de 9, c'est un multiple de 9. Sinon, c'est un multiple de 3. Divisez par 3 ou par 9 et recommencez. Dans le billet précédent, la division rapide par 9 est expliquée.
    Quatrième étape
    Il se peut qu'on ait pas encore décomposé le nombre, parce que le nombre peut être 7 multiplié par un facteur premier au-delà de 11. Ces nombres sont 91, 119, 133 et 161. Vous pouvez apprendre par coeur ces nombres qui ont un look particulier (ils ressemblent à des multiples de 3 sans en être), ou bien tester la divisibilité en calculant la différence entre le double des unités avec les dizaines.
    Par exemple : 91 => différence entre 2 et 9 => 7 qui est multiple de 7
    119 => 18 - 11 = 7
    133 => 13 - 6 = 7
    161 => 16 - 2 = 14 qui est multiple de 7
    Il faudra alors faire la division par 7.
    Cinquième étape
    Agglutinez tous les facteurs obtenus selon la présentation désirée.
    Résumé
    Les facteurs évidents sont 2/5/11. Vous pouvez très rapidement voir si un nombre (inférieur à 200) est divisible par ces facteurs. Mais il ne faut pas commencer par la division par 2, parce que ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile à faire, même si reconnaitre si un nombre est pair est ce qu'il y a de plus facile. Donc, si vous voyez que le nombre est pair, ne vous précipitez pas, vérifiez d'abord s'il est multiple de 11.
    En d'autres termes, si le nombre fait 3 chiffres, prenez le temps de vérifier s'il est multiple de 11 puis continuer avec les autres facteurs évidents. Si le nombre a 2 chiffres, la divisibilité par 11 sera aussi évidente que celle par 2 ou par 5.
    Après avoir fait la division par les facteurs évidents, pour un nombre inférieur à 169, il faut encore vérifier 3 et 7. Il est en général plus long de vérifier la divisibilité et d'effectuer la division avec ces facteurs.
    Quelques exemples
    Si vous voulez, vous pouvez faire les factorisations par vous-même puis vérifier avec ce qui suit. Les nombres factorisés sont : 120, 85, 154, 105, 104, 117, 123 et 133.
    ...
    120 = 10 x 12 = 2 x 5 x 3 x 4 = 2x2x2 x 3 x 5 (division rapide par 10)
    85 = 5 x 17. Et 17 n'est pas divisible par 2 ni par 3, et il est inférieur à 5² donc il est premier.
    154 = 11 x 14 = 2 x 7 x 11 (division rapide par 11)
    105 = 5 x 21 = 3 x 5 x 7 (division rapide par 5)
    104 = 2 x 2 x 26 = 2x2x2 x 13 (division successive par 2)
    117 = 9 x 13 (division rapide par 9)
    123 = 3 x 41 (division normale par 3)
    133 = 7 x 19. Et 19 n'est pas divisible par 2 ni par 3, et il est inférieur à 5² donc il est premier.
  18. existence
    Factoriser un nombre peut être utile pour différentes choses, pour simplifier une fraction ou bien retenir un nombre.
    Pour reconnaitre la présence d'un facteur dans un nombre (savoir s'il est divisible par un facteur) certaines observations simples du nombre nous donnent beaucoup d'information.
    Par exemple, le nombre peut se terminer par :

    0 : le nombre est multiple de 10 = 2x5 5 : le nombre est multiple de 5 2, 4, 6, 8 : le nombre est pair
    Sinon, si le nombre se finit par 1, 3, 7, 9, on a pas plus d'information que cela, il se peut que le nombre soit premier. Un nombre premier est un nombre qui n'a pas de facteur. Par exemple 13.
    Bien entendu, 2 est un nombre premier, puisque c'est le premier nombre pair, et c'est aussi le premier nombre premier.
    Divisibilité par 4 et par 25
    Un nombre multiple de 25 se finit toujours par 00, 25, 50, 75. En fait, plus précisément, le nombre peut se terminer par :

    00 : c'est un multiple de 100 = 10x10 = 4x25 50 : c'est un multiple de 50 = 5x10 = 2x25 25, 75 : c'est un multiple de 25 mais pas un multiple de 2
    Pour savoir si un nombre est multiple de 4, on peut comparer ces deux derniers chiffres avec les multiples de 20. Par exemple, 346 se finit par 46, qui est 40 + 6, et 6 n'est pas un multiple de 4 donc 346 n'est pas un multiple de 4. Les étapes sont les suivantes :

    Regarder les deux derniers chiffres. Calculer la différence avec un multiple de 20 proche (qui sont 00, 20, 40, 60, 80) Le nombre est multiple de 4 si la différence obtenue est multiple de 4
    Autre exemple, 372 se finit par 72 qui est 60 + 12, or 12 est multiple de 4 donc 372 est multiple de 4.
    Voilà 3 exemples pour résumer :

    2375 se finit par 75 donc est multiple de 25 mais pas multiple de 2 ni de 4. 7200 se finit par 00 donc est multiple de 25 et de 4. 240 se finit par 40 donc est multiple de 4 mais pas de 25 Enlever les zéros à la fin
    On peut aussi de façon générale enlever les zéros à la fin. Par exemple, si on reprend le nombre 240 :

    Il y a un zéro donc multiple de 2x5 Il reste 24 qui est 20+4 donc multiple de 4 Donc 240 est multiple de 2x5x4 ou encore 2x2x2x5
    Considérons 32000 :

    Il y a trois zéros donc multiple de (2x5)*(2x5)*(2x5) = 2x2x2x5x5x5 = (2^3) x (5^3) (trois fois le facteur 2 et trois fois le facteur 5) 32 = 20+12 est multiple de 4 = 2x2 = (2^2) Donc 32000 est multiple de 2^(3+2) x 5^3 = (2^5) x (5^3) (cinq fois le facteur 2 et trois fois le facteur 5)
    En fait, la règle est très simple. S'il y a n zéros, il faut ajouter n fois le facteur 2 et le facteur 5.
    On arrive à la notion de décomposition en produit de facteurs premiers. En effet, si on arrive à écrire tout le nombre sous la forme a^n x b^p etc. on a complètement décomposé le nombre.
    Considérons 2500 :

    Il y a 2 zéros, donc deux fois le facteur 2 et deux fois le facteur 5. 25 = 5x5 donc deux fois le facteur 5 donc 2500 = (2^2) x (5^4)
    Mais bien entendu, il peut y avoir d'autres facteurs dans le nombre que 2 et 5. Cela peut être évident comme 240 = 6x4x10 = 2x3x2x2x2x5 = 2^4 x 3 x 5
    Cela peut être moins évident, et dans ce cas, il faut d'autres méthodes.
    Divisibilité par 3
    Pour savoir si un nombre est multiple de 3, il faut additionner les chiffres qui ne sont pas 3,6,9. Si leur somme est multiple de 3, le nombre est multiple de 3.
    Par exemple : 342 => 2+4 = 6 qui est multiple de 3 donc 342 est multiple de 3
    Ou encore 3331 => 1 qui n'est pas multiple de 3 donc 3331 n'est pas multiple de 3
    C'est la même chose pour la divisibilité par 9. Il faut additionner les chiffres qui ne sont pas 9 et regarder si la somme est multiple de 9.
    Par exemple : 981 => 8+1 = 9 est multiple de 9
    3943 => 3+4+3 = 10 n'est pas multiple de 9
    Récapitulons
    Mine de rien, on peut déjà savoir si un nombre est multiple de 2, 4, 3, 9, 5, 25 et donc en les combinant, on peut savoir si un nombre est multiple de 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 12, 15, 18, 20, 25, 30, 36, 40, 45, 50, 60, 75, 90, 100 et encore d'autres supérieurs à 100.
    Si on veut pouvoir décomposer en facteur premier un nombre, il faut pouvoir évaluer les diviseurs jusqu'à la racine carré du nombre, c'est-à-dire qu'il faut aller jusqu'à un facteur, qui mis au carré est supérieur au nombre.
    Par exemple, pour un nombre inférieur à 100, comme 10² = 100, il suffit de vérifier les facteurs jusqu'à 10. Pour le moment, il nous manque encore le facteur 7 et le facteur 8.
    Divisibilité par 8
    Pour qu'un nombre soit divisible par 8, il faut déjà qu'il soit divisible par 4. Donc, si on trouve que le nombre est divisible par 4, on peut le diviser par 2, et regarder si la moitié est divisible par 4.
    Par exemple 84 = 80 + 4 qui est multiple de 4. La moitié de 84 est 42 = 40+2 qui n'est pas multiple de 4. Donc 84 n'est pas multiple de 8.
    Divisibilité par 7
    Il faut séparer le nombre en deux parties, les dizaines et les unités. Puis retrancher le double des unités aux dizaines. Le résultat doit être multiple de 7.
    Par exemple : 63 => 6 - 2x3 = 0 est multiple de 7 (zéro fois 7)
    Autre exemple : 343 => 34 - 6 = 28 = 4x7 est multiple de 7
    Application des méthodes proposées
    Quels sont les facteurs de 82 ?
    Est-il multiple de 2/4/8 ? 82 = 80+2 pas multiple de 4 mais multiple de 2
    Multiple de 3/9 ? 8+2 = 10, non
    Multiple de 5/25 ? non
    Multiple de 7 ? 8-4 = 4, non
    Donc 82 est multiple de 2 et contient un nombre premier supérieur à 10. Pour en savoir plus, divisons par 2 :
    82 / 2 = 41
    41 n'est pas multiple de 2/4/8, ni de 3/9, ni de 5/25, ni de 7. Il est donc premier.
    Note : en vérifiant si le nombre est multiple de 2 et de 3, on vérifie implicitement s'il est multiple de 6.
    Conclusion
    On peut facilement déterminer si un nombre inférieur à 100 est un nombre premier, et obtenir sa décomposition en facteurs premiers. Pour les nombres inférieurs à 289, il faut tester aussi la divisibilité par 11 et par 13. Voir à ce sujet la page de Wikipédia :
    http://fr.wikipedia....visibilit%C3%A9
    Pour déterminer si un nombre de 3 chiffres quelconque est premier, il faut tester les facteurs jusqu'à 31, ce qui inclut en plus de tester la divisibilité par 17, 19, 23, 29, et 31. Cela devient un peu plus compliqué !
    En effet, par exemple 19x29 = 551. Il est impossible de savoir si ce nombre est premier avec les critères qui viennent d'être décrits.
    Il est cependant facile de savoir si un nombre contient un petit facteur premier. Certains nombres de 3 chiffres ne sont pas premiers, et cela est évident, comme par exemple 345. On peut donc en gros faire trois catégories :

    Les nombres dont on peut déterminer facilement s'ils sont premiers (avec les méthodes proposées, jusqu'à 100) Les nombres dont on peut déterminer facilement qu'ils ne sont pas premiers, qui sont au-delà (une partie des nombres au-delà de 100) Les nombres dont on ne peut pas déterminer s'ils sont premiers parce que les facteurs premiers sont trop grands (une partie des nombres au-delà de 100)
    La première liste contient les nombres 23, 26, etc.
    La deuxième liste contient les nombres 125, 423, etc.
    La troisième liste contient les nombres 169, 551, etc.
    Dernière remarque
    Certains multiples de 11 se reconnaissent facilement. Ils sont constitués de 3 chiffres et le chiffre du milieu est la somme des chiffres des deux côtés. Par exemple 143 puisque 1+3 = 4
    En utilisant ce critère simple, on peut reconnaitre et décomposer facilement un nombre inférieur à 169 au lieu de 100.
    Sachez cependant que ce critère ne suffit plus au-delà, puisque 13² = 169, et donc à partir de 169 il faut aussi tester le facteur 13. D'autre part, les multiples de 11 au-delà de 200 ne sont pas toujours aussi simples, comme par exemple 209 = 11x19
    Cela dit, un nombre tel que 583 se reconnait facilement comme un multiple de 11 puisque 5+3 = 8.
    Annexe : méthode express pour déterminer si un nombre inférieur à 169 est premier.

    Déterminer le carré inférieur le plus proche. Tester les facteurs premiers de façon décroissante à partir du nombre mis au carré
    Exemple : le nombre 147
    12² = 144, 13² = 169
    Il faut donc tester à partir de 11.
    1+7 = 8, pas 4 donc pas multiple de 11
    14-2x7 = 0 donc multiple de 7
    Donc 147 n'est pas premier
    Exemple : le nombre 123
    11² = 121, 12² = 144
    Il faut donc tester à partir de 11
    1+3 = 4, pas 2 donc pas multiple de 11
    12-6 = 6 pas multiple de 7
    ne finit pas par 5 ou 0, pas multiple de 5
    1+2 = 3 donc multiple de 3
    123 n'est donc pas premier
    Exemple, le nombre 127
    11² = 121, 12² = 144
    Il faut donc commencer par 11
    1+7 = 8, pas 2 donc pas multiple de 11
    12-2x7 = -2 donc pas multiple de 7
    pas multiple de 5
    1+2+7 = 10 donc pas multiple de 3
    pas multiple de 2
    Donc 127 est un nombre premier
  19. existence
    Voilà en exclusivité mon livre Pour un athéisme constructif. Ce livre rassemble sous une forme rassemblée un ensemble de réflexions au sujet de l'athéisme et de la religion. Ces recherches ne prétendent pas à l'exhaustivité, ni à être La Vérité, mais elles recouvrent une large gamme de considérations avec une certaine dose de rigueur.
    Lien de téléchargement au format Pdf : pour_un_atheisme_constructif.pdf
    Autre lien pour le téléchargement en Pdf : http://consume.o2switch.net/pour_un_atheisme_constructif.pdf
    Lien pour le téléchargement au format Epub : http://consume.o2switch.net/pour_un_atheisme_constructif.epub
  20. existence
    Le principal truc consiste à utiliser l'opération "mettre bout à bout", que je note ici &. Par exemple, 12 & 3 = 123.
    Retrouver une multiplication sans avoir les tables de multiplications
    On se souvient facilement de 4x5 ou bien de 3x4, mais parfois on a un doute sur une multiplication de deux nombres supérieurs à 5, comme par exemple 7x8.
    On peut facilement retrouver le résultat comme suit. Chacun des deux chiffres est à une certaine distance de 10. En effet, il est immédiat que 7 + 3 = 10 et 8 + 2 = 10.

    On prend le chiffre qui a pour distance la somme des deux distances. En l'occurrence 10-3-2. Il est obtenu rapidement en retranchant au premier nombre la distance du deuxième nombre à 10. Le premier nombre est 7 et la distance est 2, c'est donc 7-2 = 5. Ce chiffre sera celui des dizaines. Le chiffre des unités sera le produit des deux distances, à savoir 3x2 = 6. Donc 7x8 = 56. En utilisant le symbole & pour signifier "placer côte à côte", le calcul que l'on vient de faire peut se résumer par :
    7x8 = (10-3)*(10-2) = (7-2) & (2x3) = 56
    Calculons par exemple 9x8 = (9-2) & (1x2) = 72
    On a obtenu le résultat en faisant une petite soustraction et une petite multiplication.
    Multiplier deux nombres compris entre 5 et 19
    On peut généraliser la méthode précédente par la formule (b+x)*(b+y) = (b+x+y) & (x*y)
    En prenant des nombres, multiplions par exemple 12 et 13.
    (10+2)*(10+3) = (12+3) & (2x3) = 156
    Avec des grands nombres, multiplions par exemple 15 et 19.
    15x19 = (10+5)*(10+9) = (15+9) & (5*9) = 24. & 45 = 285 (comme 45 a deux chiffres, le 5 occupe la place attendue, et le 4 est ajouté aux dizaines).
    Pour multiplier un nombre inférieur à 10 et un nombre supérieur à 10, le plus simple est de décomposer le grand nombre :
    6x17 = 6x10 + 6x7 = 60 + 42 = 102
    On peut l'écrire aussi avec la notation & :
    6x17 = (6x1) & (6x7) = 6. & 42 = 102
    Multiplier deux nombres proche de cent
    En utilisant toujours la même formule qu'avant avec b = 100, on trouve que
    (100+x)*(100+y) = (100+x+y).. & (x*y)
    Les deux points sont là pour préciser qu'on attend deux chiffres à mettre après le premier bout.
    Par exemple, 106x102 = (106+2).. & (6x2) = 108 & 12 = 10812
    Ou encore 97x92 = (97-8) & (3x8) = 89 & 24 = 8924
    Calculer le carré d'un nombre finissant par 1
    Ce sera plus clair avec un exemple. Calculons 71².
    Le détail des opérations est le suivant :

    mettre le nombre des dizaines au carré : 7² = 49 doubler le nombre des dizaines dans le nombre initial : 71 -> 141 puis additionner en supposant deux places libres derrière le 49 : 49.. & 141 = (49+1) & 41 = 5041 Donc 71² = 5041
    Calculer le carré d'un nombre finissant par 5
    Calculons 205².

    multiplier le nombre des dizaines par son successeur : 20x21 = 2x21 & 0 = 420 ajouter 25 à la suite de cela : 420 & 25 = 42025 Donc 205² = 42025
    Multiplier par 25
    Calculons 25x12

    Factoriser par 4 le nombre à multiplier : 12 = 4x3 Garder le deuxième facteur et ajouter deux zéros après : 3 & 00 = 300 Donc 25x12 = 300
    Multiplier par deux nombres proche d'un multiple de 10
    Les deux nombres peuvent être proche de 20, de 30, etc.
    Par exemple calculons 31x32 = (30+1)*(30+2) = (30+1+2)*3 & (1x2) = 33x3 & 2 = 992
    La méthode est semblable que pour les nombres proche de 10, sauf qu'on multiplie la partie de gauche par un facteur de 2 pour 20, de 3 pour 30 etc.
    Autre exemple : 52x54 = 56x5 & 8 = 2808
    Multiplier deux nombres quelconques de deux chiffres
    Si vous ne trouvez aucun méthode particulière, il reste bien entendu la méthode générale :
    ab * cd = ac & (ad+bc) & bd
    On met bout-à-bout trois nombres.
    Par exemple 27 x 62 = (2x6) & (2x2 + 7x6) & (7x2) = 12 & (4+42) & 14 = 16 & 6 & 14 = 16 & 7 & 4 = 1674
    Le nombre du milieu étant le plus compliqué à calculer, on peut commencer par ce nombre :

    Calculer le 2ème nombre : 2x2 + 7x6 = 4 + 42 = 46 Calculer le 1er nombre : 2x6 = 12 Mettre bout à bout les 2 premiers nombres : 166 Calculer le 3ème nombre : 7x2 = 14 Mettre bout à bout : 1674 Calculer une racine carré qui tombe juste
    Calculons la racine de 1024.

    Décomposer en deux parties de part et d'autre des dizaines : 10 et 4 Pour la partie de gauche, chercher la racine qui tombe pile ou juste en dessous : 10 => 3 (parce que 10 = 3x3 + 1) Pour la partie de droite, si la racine tombe juste, on utilise la racine, et sinon on utilise le chiffre tel quel : 4 => 2 (parce que 2x2 = 4) Avec la partie de droite, on obtenu le chiffre des unités ou bien sont complémentaire à 10 : le résultat se finit donc par 2 ou bien par 8 Il y a donc deux possibilités : 32 ou 38 Le carré de 35 est facile à calculer comme on l'a déjà vu : (3x4) & 25 = 1225 > 1024 donc le résultat est 32 Cas particulier : si le dernier chiffre est 5, il n'y a qu'une seule possibilité. Par exemple, calculons la racine de 625 :

    Les deux parties sont 6 et 5 La racine à gauche est 2 Il n'y a pas de racine à droite, donc c'est 5 Le complémentaire à 10 de 5, c'est 5 aussi Donc il y a une seule possibilité, le résultat est 25 Calculer le résultat après la virgule d'une division par un petit nombre
    Pour cela, mettre de côté la virgule pendant le calcul. Par exemple :
    3,5 / 3 => 35 / 3 = (33+2)/3 = 11,67
    Puis décaler de nouveau la virgule : 11,67 => 1,167
    Ainsi, pour n'importe quelle division, il suffit de connaitre l'écriture à virgule des fractions simples. Les voici :

    Pour la division par 2, il faut savoir que 1/2 = 0,5 Par 3, on a 1/3 = 0,33... et 2/3 = 0,66.. Par 4, on a 1/4 = 0,25 et 2/4 = 1/2 = 0,5 et 3/4 = 0,75 Par 5, on a 0,2 puis 0,4 puis 0,6 puis 0,8 Par 6, on peut diviser par 2 puis par 3 Par 8, on peut diviser par 4 puis par 2 Par 9, on a 0,11... puis 0,22... etc. jusqu'à 0,88... Division par 7 après la virgule
    Les chiffres quand on divise par 7 sont les puissances de 2 suivantes : 1, 2, 4, 8 ainsi que les chiffres impaires 5 et 7.
    Ils viennent presque dans cet ordre, simplement le 2 et le 4 sont inversés. En d'autres termes :
    1/7 = 0,142857142857...
    Ensuite, toute fraction 2/7, etc. est une rotation de ces chiffres. Pour connaitre le premier chiffre, il suffit de ranger les chiffres possibles par ordre croissant (le 5 et le 7 sont avant le 8) : 1, 2, 4, 5, 7, 8
    Le premier chiffre est dans le cas 1/7, le deuxième dans le cas 2/7 etc.
    Donc pour 5/7, on prend le 5ème chiffre, qui est 7.
    5/7 = 714285714285...
    Division rapide par 5
    Il suffit de remarquer que diviser par 5 revient à multiplier par 1/5 = 2/10
    Calculons 234 / 5

    On multiplie par 2 : 234 x 2 = 468 Puis on divise par 10, c'est-à-dire qu'on décale la virgule : 46,8 Donc 234/5 = 46,8
    Division rapide par 9
    Pour faire cette division, on met bout à bout le cumul de la somme des chiffres.
    Calculons 432 / 9

    Les cumuls sont 4, 4+3=7, 7+2=9 On met bout à bout tous les cumuls sauf le dernier : 4 & 7 = 47 On additionne la fraction du dernier cumul par 9 : 47 + 9/9 = 48 Autre exemple, calculons 37147 / 9
    = 3 & 10 & 11 & 15 + 22/9 = (3+1) & (0+1) & (1+1) & 5 = 4125 + 2 + 4/9 = 4127 + 4/9 = 4127,444...
    Ce calcul peut être fait en ajoutant progressivement les cumuls. On a alors à avoir en tête le nombre obtenu par mise bout à bout jusqu'à présent, et le cumul actuel.
    Reprenons 432/9

    Le premier bout est 4 Le deuxième est 4+3=7, donc on obtient 47 La somme finale est 7+2=9, donc on obtient 47 + 9/9 = 48
  21. existence
    Vous n'avez jamais trouvé d'explication simple et compréhensible de la mécanique quantique ? En voilà une, en exclusivité pour forum fr, que je vous ai concocté.
    La densité de présence
    Tout d'abord, d'un point de vue quantique, les particules ne sont pas définies par une position et une vitesse, comme on s'y attend pour des objets physiques, mais par une densité de présence ou encore densité de probabilité. On peut se représenter cette densité de présence comme un nuage, un gaz plus ou moins dense où l'on a une chance de détecter la particule. Ce qu'on appelle couramment la position de la particule est l'endroit de l'espace où la densité est la plus importante. Mais il n'y a pas vraiment de bord, la densité se prolongeant avec des valeurs de densité de plus en plus petites. De là découle les propriétés fondamentales des particules d'un point de vue quantique : il y a une incertitude sur leur position et sur leur vitesse.
    Ensuite, cette densité est en fait un nombre ayant deux composantes qui peuvent être positives ou négatives. On peut comparer cela à une vague qui se propage. Si on observe un point particulier de l'eau, il monte et descend au passage de la vague. La position relative est successivement positive puis négative. D'autre part, la surface de l'eau a une certaine vitesse vers le haut ou vers le bas. Les deux nombres, hauteur relative de l'eau et vitesse du niveau d'eau, sont deux nombres qui peuvent être positifs ou négatifs. C'est la même chose pour la densité de probabilité. On représente ces deux nombres mathématiquement avec un nombre complexe.
    La dualité onde-corpuscule
    En résumé, donc, une particule a une densité de présence, correspondant à son ondulation en chaque point. L'énergie de la particule correspond à sa vitesse d'ondulation. Ainsi, les photons de différentes couleurs ont des vitesse d'ondulation différentes, et des niveaux d'énergie différents. Et c'est la même chose pour les électrons, et pour toutes les particules. Dans le même temps, la particule est une unité, c'est-à-dire que lorsqu'elle interagit, elle interagit toute entière. C'est ce qu'on appelle la dualité onde-corpuscule. Si on émet un rayon lumineux, il sera constitué de grains, les photons, et en même temps, ces photons se comporteront comme des ondes, puisqu'ils sont constitué d'une densité de présence.
    Dans l'expérience des fentes d'Young, on fait passer des particules par deux trous très proches. L'ondulation de la particule peut se séparer sans problème et passer par deux trous en même temps, si ces trous ne sont pas trop éloignés. Une fois passé par les deux trous, l'onde ressort en formant des cercles concentriques autour de chaque trou, qui se superposent. Si on place un écran un peu plus loin, on obtient une figure d'interférence. C'est-à-dire qu'à certains endroits, les densités de présence se sont ajoutées et à d'autres endroits, quand elles étaient de signe opposées, elles se sont annulées. Si on reprend l'image de la vague, l'ondulation est passée par les trous puis s'est répandue, et on a mesuré l'ondulation un peu plus loin. A certains endroits, l'eau n'oscille pas, parce que les deux ondulations s'annulent.
    Ce phénomène peut être obtenu avec des particules prises individuellement, puisque chaque particule a sa densité de présence. Ainsi, la dualité onde-corpuscule correspond au fait que la particule est un tout, mais que sa densité de présence se comporte comme une onde.
    Superposition d'états
    On parle de superposition d'états en mécanique quantique pour parle du fait que la densité de présence se comporte de façon linéaire et additive. Si une particule peut se situer à un endroit A et à un endroit B, alors elle peut se situer à la somme des deux, simplement en faisant la somme de la densité de présence pour les deux états considérés, à savoir être à l'endroit A et être à l'endroit B. Ainsi, un photon devant un miroir semi-réfléchissant ne choisit pas un chemin, il passe par les deux. La notion de superposition d'état dépend de ce qu'on définit comme étant un état. Comme on a l'habitude de localiser un objet à un endroit et à déterminer sa vitesse, on va généralement définir un état quantique par une position à un certain endroit, ou bien par une certaine vitesse. Mais en fait, l'onde de la densité de présence, comme nous l'avons vu, n'est pas nécessairement localisée. Tant que le photon n'a pas besoin de se localiser, il peut suivre plusieurs chemins.
    Quand une particule interagit avec une autre, elle perd sa superposition d'état, c'est-à-dire qu'elle devient rapidement un seul de ses états. Dans le cas de la position, si une particule est passée par deux chemins en même temps, quand elle interagit, elle se relocalise, comme si elle était passé par un seul des chemins. C'est pour cela qu'à notre échelle, on ne voit pas les objets dans des états superposés. En effet, ils sont constitués d'innombrables particules, et leur interaction mutuelle et avec l'environnement les oblige à se localiser. Mais prenez au hasard un électron d'un objet, mettez le dans le vide, et il recommencera joyeusement à se répandre dans l'espace.
    Quantum d'énergie
    Les quanta d'énergie suggère que l'énergie varie instantanément, saute de niveau en niveau. En fait, il s'agit plutôt d'une problématique de superposition d'états. Quand on mesure l'énergie d'une particule, on interagit avec elle, et donc on l'oblige à se déterminer dans un état particulier. Si la position peut prendre à peu près n'importe quelle valeur, il n'en va pas de même que la vitesse d'une particule en rotation, comme c'est le cas d'un électron autour d'un atome. En effet, la particule en rotation n'étant pas localisé précisément, sa densité se répand le long de la trajectoire circulaire et cela a des conséquences importantes.
    Une vitesse est équivalente à une fréquence d'oscillation de la densité de présence, qui est équivalente à un niveau d'énergie. Plus la densité de présence varie rapidement le long de sa trajectoire, plus la particule est énergétique, et plus elle va vite. Or pour une particule en rotation, cette oscillation revient sur elle-même, et donc une certaine période d'oscillation ne peut être qu'une fraction de la longueur du cercle. Quand on oblige la particule à prendre un état particulier, parce qu'on veut connaitre sa vitesse, elle prend donc nécessairement une vitesse correspondant à un multiple entier de la fréquence de base, correspondant à une ondulation se faisant sur toute la longueur de la trajectoire.
    En résumé, les quanta d'énergie sont le résultat de la périodicité de l'ondulation le long d'une trajectoire circulaire. L'énergie de saute pas instantanément, mais l'état des particules change rapidement entre des états dont l'énergie correspond à des niveaux précis. C'est ainsi qu'on obtient des fréquences lumineuses caractéristiques pour différents atomes.
  22. existence
    Des couleurs non représentables ou imaginaires... Cette fois-ci, on passe au niveau au-dessus. On va aller dans la cour des grands.
    Bien entendu, ces formulations peuvent donner l'impression qu'il y a des teintes que l'on a jamais vu et qui pourtant existent. Ce n'est pas le cas.
    Comme expliqué précédemment, une couleur est un mélange de couleurs primaires, vives, et de noir et de blanc. Or la vivacité de ces couleurs n'est pas la même selon le support.
    Un écran d'ordinateur semble reproduire toutes les couleurs, mais il le fait à partir de trois composantes RVB. Cette approche peut sembler parfaite, parce que nous avons des cônes qui sont sensibles au rouge, au vert et au bleu, et donc il semble en première approche qu'on puisse reconstituer toutes les sensations de couleur possibles. Le test de base est de vérifier qu'on peut représenter le spectre lumineux, c'est-à-dire l'arc-en-ciel.

    En fait, les couleurs primaires rouge/vert/bleu d'un écran sont très proches de couleurs de l'arc-en-ciel. Ainsi, sur un écran d'ordinateur leur représentation est très vive, comme les couleurs iridescente d'une aile de papillon. Mais les autres couleurs primaires sont obtenues par mélange de ces couleurs, et le résultat n'est pas aussi vif que possible.

    Pour chaque couleur vive rouge/vert/bleu, il y a sur sa droite une couleur légèrement moins saturée, moins vive. En dessous, les couleurs résultant du mélange. Elles sont moins vives. Pourquoi donc ?
    Les récepteurs des yeux ne sont pas très sélectifs, c'est-à-dire qu'il n'y a pas une longueur d'onde qui stimule un seul cône sans stimuler les autres. Or quand on reconstitue une couleur par addition, par exemple du jaune, on tente de stimuler les récepteurs rouge et vert qui sont activés par le jaune. Sauf que, ce faisant, on active aussi un peu les récepteurs bleus. Quand on essaye de reconstituer le turquoise, on active aussi les récepteurs rouges etc.
    L'espace colorimétrique, c'est-à-dire de couleurs représentées, sur un écran est appelé sRGB. Sur ce schéma on voit la partie des couleurs qui sont représentables sous la forme d'un triangle:

    La partie courbe correspond au couleurs vives pures. Il ne faut pas se fier à la taille de la partie verte hors du triangle, parce que la surface n'est pas proportionnelle. Cependant, on voit tout de même qu'une partie des couleurs n'est pas visible. Cependant, ce n'est pas gênant puisque la plupart des couleurs de la vie courante sont ternes.
    De la même façon, toutes les couleurs n'apparaissent pas aussi vives à l'impression.
    Les couleurs imaginaires
    Alors là, on va très loin, alors accrochez-vous. Une couleur imaginaire est une couleur qui correspond à une combinaison d'activations de récepteurs visuels qu'il n'est pas possible de reproduire avec de la lumière. Vous vous souvenez que les cônes ne sont pas très sélectifs. Quand ils perçoivent une couleur vive, même si elle est pure, en fait plusieurs types de cônes sont activés. Même si vous choisissez très bien la longueur d'onde, vous obtiendrez toujours une activation marginale des autres cônes. Déjà dans cette situation, la couleur perçue est vive et intense. Eh bien une couleur imaginaire correspond à une activation encore plus sélective, et donc à des couleurs encore plus intenses.
    Mais si aucune lumière ne peut les produire, pourquoi en parle-t-on ? Eh bien d'une part, elles sont le prolongement de la théorie des couleurs et sont utilisées dans les modèles de couleurs, mais aussi, on peut les voir en fatiguant les autres récepteurs.
    Cependant, avec un écran d'ordinateur, on a déjà du mal à voir certaines couleurs. Donc on peut déjà appliquer ce principe pour arriver à voir un turquoise vif. Pour cela, regardez au centre le carré rouge suffisamment longtemps. Vous pouvez cligner des yeux, le but n'est pas de voir flou. Quand il apparait une sorte de lumière noire autour, regardez au centre le carré turquoise. L'effet dure quelques secondes.

    Vous pouvez essayer de retrouver cette couleur dans un sélecteur de couleur, elle n'y est pas. Beaucoup d'effort pour pas grand chose me direz-vous, mais vous avez un aperçu d'une couleur très vive. Une couleur imaginaire est une couleur encore plus vive que cela.
  23. existence
    La couleur est une sensation subjective des longueurs d'ondes de lumière. Une couleur en particulier peut être définie comme un mélange d'une couleur vive, de noir et de blanc.
    Les couleurs primaires, c'est-à-dire les couleurs vives qui se détachent naturellement des autres, et qui permettent de recréer toutes les autres sont au nombre de 6 :

    le rouge le jaune le vert le turquoise le bleu (pas bleu ciel, mais comme le bleu marine) le magenta (au sens magenta RVB, mauve vif, proche du fuschia) Il se trouve que ces couleurs ne sont pas perçues avec la même luminosité. D'un point de vue scientifique, si l'on veut classer les couleurs par énergie, on le fait d'après la fréquence des longueurs d'ondes. Mais la perception subjective est indépendante de cela. Pour une quantité équivalente de rouge, de vert et de bleu (qui additionnées donnent du blanc), le vert est le plus intense et le bleu est le plus sombre. Parmi les couleurs primaires, les trois les plus claires sont le jaune, le vert et le turquoise. Et les trois les plus foncées sont le bleu, le rouge et le magenta. On peut le voir sur ce diagramme où les couleurs sont représentées selon leur luminosité :

    Les trois courbes sont les couleurs pastels, les couleurs vives, et les couleurs foncées.
    On voit que si l'on veut faire une couleur à la fois vive et à la fois foncée, le bleu et le bleu marine fond l'affaire. Tandis que si l'on veut faire une couleur à la fois vive et à la fois claire, le jaune et le jaune pastel seront parfaits.
    Reconnaitre une couleur
    Par exemple cette couleur-là : XXXX
    Tout d'abord, on peut repérer entre quelles couleurs primaires elle se situe. Elle est entre le rouge et le jaune. Si la couleur est plus rouge que jaune, il s'agit du orange et si elle est plus jaune que rouge, il s'agit de la couleur safran. Si elle est au milieu, il s'agit de la couleur gomme-gutte (qu'on appelle couramment aussi orange). Enfin, si la couleur est presque rouge, il s'agit de la couleur corail et si elle est presque jaune, c'est la couleur or.
    Entre le rouge et le jaune, il a beaucoup de couleurs. Il y en a moins entre le vert et le turquoise par exemple, où l'on distingue en gros deux couleurs, à savoir le vert menthe et le bleu Tiffany. Cela peut s'expliquer par différence de luminosité (là où la pente est importante sur le diagramme).
    Etrangeté avec les couleurs claires et foncées
    Le bleu étant très foncé, pour avoir du bleu clair, il faut y ajouter une couleur claire. Cela peut être le blanc, mais aussi le turquoise. Ainsi, on a coutume de parler de bleu clair pour parler en fait d'un mélange entre le bleu et le turquoise. Quand on mélange du bleu et du blanc, on obtient la couleur lavande, qui n'est pas une couleur vive.
    A l'inverse, le jaune étant la couleur la plus claire, pour avoir du jaune foncé, on peut y ajouter de noir ou du rouge. Mais en ajoutant du noir, on obtient la couleur olive, une sorte de marron. On prendra donc plutôt du jaune or pour du jaune foncé, alors qu'il y a déjà un peu de rouge dedans.
    Du fait de ces couleurs extrêmes, apparait deux couleurs supplémentaires aux couleurs primaires, mais ayant autant d'importance. C'est le jaune olive, qui est du jaune foncé (généralement avec un peu de rouge ce qui donne du marron), et la couleur pervenche qui est du bleu clair (généralement avec un peu de magenta ce qui donne la couleur lavande).
    Toutes les couleurs peuvent donc être raisonnablement exprimées comme une combinaison de rouge, de jaune, de jaune olive, de vert, de turquoise, de bleu, de pervenche, de fuchsia, de blanc et de noir.
    Les autres couleurs foncées se reconnaissent facilement : le rouge foncé (le bordeaux), le vert foncé, le turquoise foncé (sarcelle), bleu foncé (bleu marine) et magenta foncé (zinzolin).
    De même pour les couleurs claires, qu'on appelle couleurs pastel, comme le rose, la couleur pistache.
    Le niveau de coloration
    Finalement, en plus de tout cela, il faut prendre en compte le niveau de coloration, appelé aussi saturation de la couleur. Il s'agit de la différence entre la couleur et la couleur grise de même luminosité. Par exemple on parle de beige pour parler de jaune, d'orange ou de rouge faiblement saturé. Ou encore de mauve pour parler de magenta faiblement saturé.
    Il peut être difficile de distinguer une couleur peu saturée d'une couleur simplement claire par adjonction de blanc.
  24. existence
    Au commencement se trouve l'océan des possibles. Cet océan est ni existant, ni inexistant. Par conséquent, il est incréé. De cet océan émergent les mondes possibles. Ces mondes existent dans la mesure où l'on peut en faire l'expérience. Pourtant, ils ne sont qu'une possibilité dans l'océan des possibles.
    Pour qu'un monde puisse exister, il faut qu'il ne soit pas contradictoire. C'est la seule condition. Par conséquent, tous les mondes possibles existent.
    Pour une partie des mondes, le temps s'écoule. Dans ces mondes, la première qualité est celle de la stabilité. Ce qui est stable reste et ce qui est instable se défait. Les mondes où rien n'est stable sont complètement chaotiques.
    Dans les mondes non chaotiques, la deuxième qualité est celle de l'ego ou encore homéostasie. Elle signifie que des structures peuvent avoir la propriété de se maintenir comme elles sont, malgré leur changement incessant.
    La troisième qualité est celle de la réplication, à savoir que des structures peuvent se dupliquer à l'identique.
    Ces trois qualités sont les qualités de la vie. Les mondes qui ne les ont pas sont morts. Il y a les mondes morts chaotiques, et les mondes morts non chaotiques, ou encore mondes ennuyeux.
    La quatrième qualité est l'intelligence. Elle consiste en la possibilité pour des structures vivantes d'anticiper par la constitution d'une virtualité. De là apparaissent les êtres vivants. Quand la virtualité permet de se représenter soi-même, il s'agit d'une subjectivité.
    La cinquième qualité est l'empathie. Elle consiste à se représenter la virtualité des autres êtres vivants. Les êtres humains ont ces cinq qualités. Les mondes ont ces cinq qualités sont rares.
    Enfin, la sixième qualité est la sagesse. Elle consiste comprendre les causes du bonheur et à embrasser dans sa subjectivité le bonheur des autres êtres. Cette qualité est émergente sur la Terre.
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