On ne peut pas rivaliser avec dieu, puisque par définition, il est censé être quelque chose de plus que les humains. Mais quel sens cela aurait de rivaliser puisqu'il n'existe pas ?
Je note dieu avec un petit d pour signifier que je ne reconnais pas une telle autorité. En effet, la majuscule montre une supériorité, et je trouve déjà que le mot dieu exprime suffisamment la supériorité. C'est même censé être le chef des dieux, tout comme la Vérité est censé être le chef de la vérité, etc. Donc si on résume : "Dieu" signifie le chef des dieux qui sont les chefs des êtres surnaturels qui sont les chefs des humains sur Terre. Je préfère donc "dieu", qui signifie un certain supposé dieu que certains hommes ont considéré qu'ils devaient adorer.
Supposez qu'on vous dise qu'un lézard géant est en train de détruire la ville. Perplexe, vous répondez que vous ne voyez pas lézard et que tout à l'air d'aller bien. Le croyant au lézard géant vous dit alors que vous n'êtes pas aussi fort que lui, et donc que vous ne pouvez pas dire qu'il n'existe pas. Il est évident qu'il n'y a aucun rapport. De même, si on nie l'existence d'un dieu qui interviendrait dans l'univers, on n'a pas besoin d'être un dieu soi-même pour le dire. Des jumelles et des télescopes nous suffisent amplement. Et bien entendu, l'absence de miracles qu'on puisse valider, au présent et au passé. Plus nos connaissances du monde augmentent, moins les gens osent prétendre qu'il y a des miracles. On ne peut plus affirmer que dans une contrée lointaine il se passe des événements surnaturels sans que personne ne puisse vérifier.
Dans le même ordre d'idée, on ne peut pas rivaliser avec Jésus-Christ. En effet, il effectue un suicide perpétuel au grand jour culpabilisant une bonne partie de l'humanité. Comment pourrait-on faire mieux ? Si on se suicide, on ne fera peut-être même pas la une des journaux. Alors un suicide perpétuel est complètement hors d'atteinte. A moins que l'on nous torture, qu'on nous filme et qu'on diffuse sur les grandes chaines de télévision notre image de supplicié à longueur de journée, on ne peut pas rivaliser avec Jésus-Christ. Mais d'ailleurs, a-t-on besoin de rivaliser ? Il s'agit de supposés faits de torture et de supplice datant de 2000 ans. Par quelle focalisation obsessionnelle peut-on en arriver à l'afficher dans toutes les villes et toutes les campagnes ? Une personne saine d'esprit n'a pas envie de faire culpabiliser le monde entier avec sa souffrance, à moins d'être passagèrement dans un état haineux. La victimisation de Jésus-Christ n'est donc pas quelque chose à imiter, aussi bien pour soi-même que pour les autres.
Cela dit, tout de même, pourquoi choisir d'afficher Jésus-Christ sur sa croix ? On pourrait à la place afficher une personne en train de brûler sur un bûcher, victime de l’Église. Un choix légèrement différent de personne parmi toutes les personnes qui ont souffert, mais qui renverserait d'un seul coup l'effet vis-à-vis de la religion. On pourrait aussi afficher un juif dans un camp de concentration, ou bien un ouvrier dans un goulag. Les croyants s’empressent de dire que ces totalitarismes sont athées. C'est oublier un peu vite le "Gott mit uns" des nazis et la trahison des leaders prétendument communistes, mais aussi plus fondamentalement qu'Hitler et Stalline n'ont fait qu'appliquer sur Terre, la volonté de dieu selon le christianisme et l'islam. Qu'est-ce d'autre que le goulag et les camps de concentration ? Un enfer sur Terre. Et c'est précisément le projet que dieu est censé avoir pour nous si on ne lui cire pas les chaussures. Je trouve que c'est un peu gonflé de dire que c'est pas bien de faire un goulag parce que ce serait rivaliser avec Dieu et passer sous silence que si c'est là le projet de dieu, c'est complètement inhumain.
En effet, dieu et Jésus-Christ font montre d'une supériorité, certes, mais surtout dans le domaine de l'horreur. A côté de cela, sauver un malade sur 100 000 à Lourdes est un peu court. Surtout que c'est à peu près le même nombre de guérison spontanées qu'on constate de façon naturelle. Pourquoi y avoir l'intervention d'un dieu dans ce cas, et pas dans le cas où l'on tombe malade de façon spontanée ? Le principal défaut du concept de dieu ne serait-il pas cette sélection opportune des événements, où l'on met d'un côté le positif au compte de dieu et de l'autre le négatif au compte du diable (pas de majuscule non plus, y a pas de raison) ? N'est-ce pas justement ce genre de comportements qui excitent la jalousie ?
Ah mais la jalousie serait un péché capital, mais pas l'excitation de la jalousie...
5 Commentaires
Commentaires recommandés