On entend de temps en temps que les croyants seraient faibles. Je pense que ce n'est pas le cas.
Le croyant prend ses désirs pour des réalités. Il est donc naïf, certes. Mais pas niais ou faible. Son désir est celui de la domination du monde par un être ayant le pouvoir de torturer éternellement les gens qui ne lui vouent pas un culte. Ce n'est pas l'image de la faiblesse. Au contraire, c'est le pouvoir par procuration. Le pouvoir est un aphrodisiaque puissant, et le pouvoir par procuration aussi.
En effet, le croyant pense que ce dieu tout-puissant s'intéresse à lui en particulier, va s'occuper de ses souffrances, tuer ses ennemis et lui offrir une place dans un paradis pour l'éternité. Voilà qui est très orgueilleux. Il supplie dans sa petitesse que ce dieu au pouvoir brutal lui montre son amour. Il veut en faire partie. Il veut être proche de ce pouvoir.
Ce n'est donc pas la faiblesse qui guide le croyant, mais le désir de puissance, ou encore la volonté de puissance. Cette même volonté de puissance qui guide les politiciens vers le pouvoir, les militants vers les partis politiques, les dirigeants économiques vers les profits. Non, le croyant n'est pas un faible, parce qu'il aime le pouvoir.
Le pouvoir qu'il aime est certes illusoire, mais cela lui donne la puissance d'exister en tant que croyants, parmi les croyants. Car si le croyant affirme être humble, il s'enorgueillit d'être croyant. Ce personnage imaginaire de dieu lui donne la possibilité de ne pas assumer ses pensées destructrices. Non, je ne déteste pas, dira le croyant, mais dieu le punira et ce sera bien fait. Et s'il peut mettre en œuvre la punition ici et maintenant au nom de dieu, se pensant libre de toutes responsabilités, il le fera sans hésiter.
Entendez ici punition la vengeance contre tous les gens qui remettent en question le pouvoir qu'il aime. Et l'amour du pouvoir est plus fort que tout.
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