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Cinéma


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Coucou chers amis lecteurs,

Ce mois-ci, je vais vous parler d'un film d'animation qui a été présenté dans sélection officielle du Festival de Canne en mai 2007 et qui obtient le prix du jury avant sa sortie sur les écrans français en juin 2007. Ce film, qui est une production franco-américaine, est l'adaptation de la bande dessinée autobiographique éponyme de l'auteur, Marjane Satrapi, qui retrace sa vie dans l'Iran de la fin des années 1970 jusqu'au début des années 1990. Je vous présente Persépolis. Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud sont à la réalisation et on retrouve à la voxographie, qui est le doublage des voix des personnages animés, Chiara Mastrosianni qui est Marjane adolescente et adulte, Catherine Deneuve et Simon Abkarian qui sont les parents de Marjane et Danièle Darrieux qui est la grand-mère maternelle. Si ce film a généralement bien été accueilli par la critique, il a suscité des critiques pour le moins virulentes, avec des interdictions de projection dans certains pays du monde musulman, et en premier lieu de l'Iran. Ce film est essentiellement en noir et blanc, mais il y a quelques scènes en couleurs, qui sont les scènes de la vie actuelle du personnage principal qu'est Marjane.

Le film s'ouvre sur l'aéroport d'Orly, qui se situe au sud de Paris , et l'activité qui y règne avec la foule de passagers et sur une jeune femme d'une vingtaine d'années. Celle-ci regarde avec attention sur le tableau des départs pour connaître l'heure du vol à destination de Téhéran, la capitale de l'Iran, probablement parce qu'elle doit y rendre. Elle va dans les toilettes pour y mettre le voile qui est plus qu'obligatoire en Iran pour les femmes, et sa voisine, qui retouche son maquillage, voit ceci d'un mauvais œil. Ensuite, elle se présente au comptoir d'enregistrement avant de se trouver dans la salle d'embarquement. Et là, assise sur un fauteuil, elle allume une cigarette et la fume, tout en ayant l'esprit ailleurs.

Ses pensées la conduisent à revivre son enfance, à l'âge de huit ans, à Téhéran. Sa famille est heureuse de retrouver une cousine qui a passé un an à Paris et Marjane se propose pour prendre ses bagages, après l'avoir harcelée de questions auxquelles elle n'a pas encore répondu. À cette époque, cette petite fille de huit ans a comme héros Bruce Lee et elle se voit comme le dernier prophète du monde. Une fête est organisée en l'honneur de sa cousine. Durant cette fête, Ebbi, le père de la jeune Marjane est en discussion avec la femme d'un ami qui est emprisonné depuis quatre ans et qui attend sa libération depuis un an. Ebbi lui dit que le régime du Shah est sur le point de céder par la colère populaire qui est plus que palpable. La discussion est interrompue par la présence des enfants.

Quelques jours plus tard, alors que Tadji, sa mère, prépare le repas, Marjane lit à sa grand-mère, dont elle est très proche, un contrat qu'elle a écrit et qui est le programme qu'elle compte mettre en œuvre le jour où elle deviendra prophète. Au même moment, un grondement sourd en provenance de la rue attire les occupants de l'appartement qui se dirigent vers la fenêtre pour avoir un peu plus d'informations. Il s'avère que c'est une manifestation qui demande le départ du Shah. Un peu plus tard, Ebbi, après avoir monté les marches des escaliers quatre à quatre pour retrouver sa famille, entre dans l'appartement et il fait preuve d'un certain enthousiaste face à cette situation qui pourrait voir la fin du régime en place pour un autre qui prendrait en compte l'avis du peuple. En effet, la famille maternelle de Marjane a eu quelques démêlés avec le Shah et Tadji ainsi que sa mère voient d'un très bon œil un futur départ du Shah hors d'Iran. Cependant, Marjane se mêle à la discussion en disant à ses parents qu'elle aime le Shah, ce qui étonne ses parents, car il a été choisi par Dieu. Alors, Ebbi la prend sur ses genoux pour lui raconter la véritable histoire : un officier de l'armée impérial, le père du Shah, voulait remplacer l'empereur en place et moderniser le pays pour y instaurer une république comme Atatürk l'avait fait pour la Turquie. Les Anglais ayant eu vent de ce projet se présentent à lui en lui disant qu'il serait plus avantageux pour lui de mettre en place un empire dont il sera à la tête, avec tous les pouvoirs entre ses mains, et qu'ils pourraient l'aider à cette fin. Mais en contre partie, il doit permettre que les Anglais puissent exploiter le pétrole existant dans le pays. Et la modernisation du pays a pu se faire sous son impulsion, ce qui n'a pas été le cas de son fils bien que celui-ci ait eu pour ambition que le pays retrouve son rayonnement d'antan. Ebbi dit à sa fille que son grand-père maternel, qui était un prince de la famille royale Kadjar, a été emprisonné sous le régime du père du Shah car il était communiste. À cette découverte, la petite est plutôt ravie d'avoir eu un grand-père de sang royal et emprisonné par le régime en place et s'endort paisiblement.

Plus le temps passe, plus les manifestations contre le pouvoir du Shah s'intensifient et plus la police et l'armée sont désemparées au point de tirer sur un manifestant, un jeune homme âgé d'une vingtaine d'années qui devient le symbole de la lutte. Les parents de Marjane sont présents lors de cette manifestation et ils en font le récit à la grand-mère, inquiète, qui est restée à la maison pour garder Marjane. En effet, non seulement la manifestation a été violente, mais en plus, ils se sont retrouvés au commissariat pendant des heures et les policiers ont confisqué les pellicules des photos qu'Ebbi (qui n'est pas journaliste) a pris de la manifestation. Cependant, la grand-mère raconte que son après-midi avec la petite n'a pas été de tout repos et que celui-ci a été aux couleurs du communisme. Marjane se réveille et va à la rencontre de ses parents, le point fermé et dirigé vers le haut en criant : « À bat le Shah », mais sa mère la renvoie vite au lit. Lors d'une interview transmise à la télé, le Shah annonce à son peuple qu'il a entendu son message. Mais en attendant, les manifestations ne cessent pas pour autant, ce qui les conduit à libérer de prison les opposants au régime et l'ami d'Ebbi, Siamak ,qui était en prison depuis plus de quatre ans, est libéré et qui est vu comme un héros par sa fille. Après un accueil chaleureux de la part de la famille Satrapi, celui-ci fait le récit de ses quatre années de captivité. Il a été continuellement torturé, de manière méthodique, par des bourreaux ayant été entraînés par la CIA. Ebbi prend des nouvelles d'un ami commun, Amir, avant d'apprendre de la bouche de Siamak que celui-ci a été tué lors de sa détention.

Bien que le climat politique soit lourd, Marjane reste une petite fille de huit ans avec des activités de son âge, même si celles-ci sont fortement influencées par le climat politique que connaît le pays. Avec ses amis, Marjane a déjà une victime en vue de leur jeu de torture, qui est le fils d'un policier. Les enfants veulent faire payer au fils les « crimes » du père que Marjane exagère allègrement. Ils courent derrière le jeune Ramine avec des clous pour pouvoir le torturer, mais Tadji se trouve sur la route que les enfants prennent, et en apprenant de la bouche des amis de sa fille, qui est l’instigatrice du projet, elle punit sévèrement sa fille. Alors qu'elle est punie dans sa chambre, Dieu vient à sa rencontre et Il lui explique qu'elle ne doit pas tenir rigueur au jeune Ramine des actes qui sont de la responsabilité de son père et que Sa justice le jugera le moment venu. Il suggère à sa future prophète d'aller faire des excuses au jeune garçon. Elle s'exécute, mais le jeune Ramine justifie les actes de son père par le fait que les gens arrêtés sont des communistes (il ne faut pas non plus oublier que c'est la période de la Guerre froide).

Le Shah a quitté le pays qui connaît une période euphorique. Une nouvelle vie politique s'organise avec des meetings politiques qui fleurissent, chose interdite sous le régime du Shah, et les ennemis d'hier deviennent les héros de la Nation. C'est au cours de cette période qu'Anouche, l'oncle de Marjane, entre dans sa vie. C'est un militant communiste. Il pense que la société iranienne, libérée du joug du Shah, a les clés pour faire son bonheur. Marjane est ravie de connaître cet oncle et fait preuve de beaucoup de curiosité à son égard. Alors que Marjane doit aller au lit, ses parents parlent des élections à venir et Anouche pense que le peuple, ayant acquis récemment sa liberté, fera tout pour la conserver. Tadji pense que, quelque soit le résultat des urnes, la situation ne pourra pas être pire que sous le régime précédent. Marjane, prête pour la nuit, demande à son oncle de venir, et celui-ci lui raconte son épopée qui l'on conduit vers la politique et en URSS à l'âge de dix-huit ans. Il raconte son histoire à Marjane pour que la mémoire de la famille ne se perde pas et la petite fille lui promet d'être la garante de cette mémoire. Avant de quitter la petite, il lui donne un cygne en mie de pain qu'il a fabriqué quant il était prisonnier.

Les élections passées, la radio annonce que plus de 99,99% des électeurs ont votés pour l'instauration de la République islamisque. Anouche justifie cela par le fait que ce résultat est transitoire en plus du fait que la majorité de la population du pays soit illettrée et qui comprend plus facilement le langage nationaliste et religieux. Alors que les parents de Marjane évoquent le départ d'amis hors du pays qu'ils considèrent comme dangereux, en plus de morts plus ou moins suspectes de certaines de leurs connaissances, Anouche ne s'inquiète pas plus que ça. Tadji songe à quitter le pays, mais Ebbi refuse cette alternative. Lors d'un discours diffusé à la télévision, un gardien de la Révolution fait comprendre à la population qu'ils n'acceptent aucune opposition. Et un jour, Marjane apprend que son oncle Anouche a de nouveau été arrêté par la police du régime en place et que la seule visite qui lui soit autorisée, il souhaite que ce soit elle qui vienne le voir, chose qu'elle accepte la mort dans l'âme. Elle se rend à la prison et dans sa cellule miteuse. Anouche lui dit de garder espoir et que cette situation ne durera pas. Il lui offre un autre cygne avant qu'elle ne le quitte, et Marjane s'effondre en pleurs dans ses bras. Elle apprend par la suite la mort de son oncle, et quand Dieu vient la voir pour la consoler, elle Le rembarre violemment car les hommes qui ont assassiné son oncle l'ont fait en Son nom et elle ne Lui donne pas l'occasion de se justifier.

Au début des années 1980, l'Irak, profitant de la faiblesse de son voisin perse, lui déclare la guerre. En effet, le régime en place avait effectué des purges massives dans les rangs de l'armée, ce qui l'avait considérablement affaiblie. Et de plus, pour lutter contre l'ennemi extérieur, il fallait éliminer l'ennemi intérieur comme les anciens opposants au précédent régime avec des arrestations et exécutions sommaires. Et en deux ans, la propagande et la religion ont pris une place importante. Pendant les cours, Marjane prend les choses à la rigolade et avec ses camarades de classe, fait un échange de disques en provenance de l'Occident, chose prohibée par le régime alors que le cours de religion porte sur les bienfaits du port du voile pour la femme. Une alerte aérienne se fait entendre et l'enseignante fait évacuer la salle pour les abris antiaériens qui sont les sous-sols. Quelques jours plus tard, alors que Marjane fait les courses avec Tadji, le ravitaillement des magasins se fait difficilement avec des rayons vides, et le peu de provisions encore disponibles sont l'objet de bataille entre clientes. Tadji range ses achats dans le coffre de la voiture quand un homme s'approche d'elle, lui demande de mettre son voile correctement sur la tête en la tutoyant, mais ne lui répond pas sur le moment. Elle le reprend quand il hausse le ton en lui demandant le vouvoiement par respect, et celui-ci se met à l'insulter car son comportement n'est pas digne d'une femme iranienne, mais celle d'une femme décadente. Elle demande à sa fille de monter dans la voiture et elle démarre en trombe. Elle est tellement furieuse qu'elle insulte l'automobiliste qui est derrière elle.

Le pays s’enfonce un peu plus dans la guerre avec des alertes en pleine nuit à Téhéran. La ville est plus ou moins détruite mais la vie reprend vite son cours. Un après-midi, Marjane et deux ses amies se promènent et elles tombent nez-à-nez sur deux adolescents vêtus et coiffés à l'occidentale. Ceux-ci leur font un signe discret auquel les jeune filles répondent par un sourire timide. Marjane, qui entre en rébellion contre le système le fait savoir de manière subtile en faisant des inscriptions sur son blouson. Un jour, entrant des cours, Marjane demande à sa mère d'aller faire un tour au marché noir pour se procurer les dernières cassettes audio de groupes rock. Elle parvient à négocier le prix du dernier Iron Maiden avant de se faire prendre par deux mégères qui scrutent la moralité des jeunes filles de la ville. Quand elle voit l'accoutrement de la jeune fille, non seulement elles la réprimandent violemment en lui remettant son voile comme il faut, mais elles se décident à l'emmener au comité car elle présente toute la culture décadente occidentale avec, ses baskets, sa veste et une image à l'effigie de Michael Jackson, qu'elle tente de faire passer pour celle de Malcolm X. Elle amadoue ces deux femmes qui laissent tomber l'affaire, à son grand soulagement. Un jour, la femme de ménage d'un oncle de Marjane rend visite à Tadji, l'air déconcerté. Elle lui apprend qu'un clé à été donnée à son fils aîné, à l'école, qui serait la clé du Paradis si son fils accepte de s'engager dans l'armée pour faire la guerre et mourir pour la cause iranienne. Elle refuse que son fils lui soit enlevé pour des broutilles et Tadji lui demande de lui envoyer son fils pour qu'elle puisse parler avec lui. Lors de la discussion, Ebbi rentre dans la cuisine pour apprendre à sa femme que des voisins on été arrêtés. Pour oublier la pression constante que la population vit au quotidien, rien de tel que de faire la fête. Lors de ces fêtes plus ou moins clandestines, l'alcool est présent et l'un des oncle de Marjane devient le fournisseur d'alcool car il fabrique lui-même son vin. Et en revenant de l'une des ces fêtes, la famille Satrapi se fait arrêter par deux jeunes garçons qui font partie de la police religieuse qui demandent à faire une fouille chez eux pour voir s'ils n'ont rien de prohibé chez eux. Marjane et sa grand-mère, par un mensonge, parviennent à rentrer dans l'appartement pour vider toutes les bouteilles d'alcool présentes. Mais cela s'est avérée être une précaution inutile.

La famille Satrapi se retrouve à l’hôpital où l'oncle de Marjane a été admis après avoir fait une sérieuse crise cardiaque suite à une descente de police dans son quartier. Sa femme sait qu'il a besoin d'une opération lourde qui ne se pas se faire en Iran, et qu'il doit être envoyé en Angleterre. Elle va voir le directeur de l'hôpital, qui n'est qu'autre que son ancien laveur de carreaux qu'elle fait mine de ne pas reconnaître, pour plaider la cause de son mari. Mais elle se heurte à un mur. Cependant, pour faire au plus vite, Ebbi apprend à la femme qu'il connaît quelqu'un qui fait des faux-passeport et qu'il pourra en obtenir un pour pouvoir évacuer le malade. Il se rend de ce pas chez le faussaire, accompagné de sa fille, qui lui promet un passeport pour la semaine suivante. Marjane et sa grand-mère passent une soirée au cinéma et après le film, elle évoque l'état de santé de l'oncle qui est la conséquence, pour la grand-mère, d'un éloignement injustifié de ses jeunes enfants à cause d'une guerre idiote. Quelques jours plus tard, le faussaire téléphone à Ebbi pour lui apprendre qu'il doit fuir suite à une descente de la police dans son atelier, qu'ils ont en plus arrêté la jeune fille qu'il cachait dans sa cave et qui était recherchée par la police et qui sera exécutée un peu plus tard. Et trois semaines plus tard, l'oncle de Marjane trépasse sans oublier l'intensification de la guerre dont la cible semble être Téhéran que l'armée ennemie tient à rayer de la carte. Lors d'un bombardement sur la ville, c'est le quartier dans lequel vit Marjane et sa famille qui est touché et la jeune fille s'aperçoit avec soulagement que sa famille n'est pas touchée, mais que des voisins proches ont été tués. Et lors d'un cours de religion, le professeur dit à ses élèves que les prisonniers politiques n'ont plus cours dans le régime actuel, ce que Marjane réfute avec force, s'attirant les applaudissements de ses camarades de classe, et la haine de son professeur. Peu de temps après, la directrice de l'école téléphone à ses parents pour leur faire part de cet incident. Et suite à cela et sous l'impulsion de Tadji, il est décidé de lui faire quitter le pays pour lui éviter de sérieux ennuis. Elle ira à Vienne, où une amie de sa mère est déjà installée et accepte de l'accueillir. La veille de son départ, la grand-mère de Marjane passe la nuit chez sa fille avec sa petite-fille en lui donnant le conseil suivant : « de rester digne et intègre à toi-même ». Le lendemain, ses parents l'accompagnent à l'aéroport et derniers conseils donnés avant une longue séparation. Mais avant de la quitter, Ebbi dit à sa fille ne de pas oublier d'où elle vient et qui elle est.

À l'aéroport d'Orly, Marjane, toujours assise à la même place, en attente de son vol pour Téhéran et perdue dans ses pensées, retire son voile avant d'allumer une cigarette. Mais sa voisine de siège, dans la salle d'embarquement, est incommodée par la fumée. Elle se replonge dans ses souvenirs et les souvenirs qui lui reviennent sont ceux de son arrivée à Vienne, avec l'idée d'aller conquérir l'Europe. Alors qu'elle arrive chez l'amie de sa mère, au bout de quelques jours, celle-ci lui annonce que l'appartement est trop petit pour pouvoir l'accueillir et elle lui trouve un nouveau logement, dans une institution tenue par des religieuses, toujours à Vienne. Elle partage une chambre avec une adolescente autrichienne, mais ne parlant pas la même langue, les deux jeunes filles ne peuvent pas communiquer facilement. La jeune fille, fraîchement débarquée de Téhéran, doit apprendre à vivre seule et à devenir autonome au niveau des tâches ménagères, comme la lessive et la cuisine. Mais le mal du pays la prend. Parce qu'elle est dans un pays étranger où elle ne connaît personne, ou bien, est-ce le fait qu'elle ne puisse communiquer avec personne à cause de la barrière linguistique. Mais très tôt, elle se trouve un hobby : celui de passer son temps libre dans des magasins bien approvisionnés, à la différence de ceux de Téhéran. La rentrée scolaire au lycée français de Vienne est une occasion pour Marjane de se faire des amis avec qui elle pourrait communiquer plus facilement du fait qu'elle parle français, car ayant fait toute sa scolarité au lycée français de Téhéran, faisant ainsi tomber la barrière linguistique. Très tôt, elle se fait une bande d'amis, qui sont les marginaux du lycée, qui est très intéressée par son histoire personnelle. Avec ses nouveaux amis, elle découvre la vie alternative viennoise qui lui plaît énormément, après une période d'adaptation. Mais les vacances scolaires lui rappellent qu'elle est différente des autres et elle se retrouve de nouveau seule lors de ces périodes. Bien qu'elle soit restée en contact avec ses parents, en leur téléphonant régulièrement, en leur donnant des nouvelles positives, ce qui est loin d'être vrai, elle leur fait croire qu'elle est heureuse. Elle va passer les fêtes de Noël seule à l'institution mais elle va s'y faire renvoyer pour avoir tenu des propos choquants les religieuses à leur égard. Pendant un temps, Marjane erre d'appartements en appartements d'amis ou d'amis de ses amis avant d'échouer chez un professeur de philosophie à la retraite. Après avoir trouver un logement stable, elle décide de pleinement s'intégrer, en parcourant la littérature philosophique et politique occidentale, mais en comprenant bien qu'il y aura des chose qui lui échapperont à jamais dans cette culture.

En 1986, lors des dernières élections, les amis de Marjane se décident à manifester contre le nouveau représentant de la politique autrichienne. Momo, le plus âgé du groupe, qui est punk à tendance anarchiste, explique à ses amis que la vie est absurde, ce qui à quoi Marjane répond avec virulence que son oncle, et les Iraniens qui se battent pour la liberté, ne sont pas morts pour rien. Et là, son désarroi refait surface car elle est séparée de ceux qu'elle aime. Elle essaie tout de même de mener une vie d'ado comme toutes les autres. Lors d'une fête, elle fait la connaissance d'un garçon avec qui elle converse et à qui elle ment sur ses origines. Elle quitte sa compagnie et s'apprête à rentrer chez elle quand sur le chemin, sa grand-mère fait irruption dans ses pensées et converse avec elle un petit moment. Sa grand-mère lui rappelle ce qu'elle avait dit la veille de son départ. Quelques jours après cette fête, elle se trouve dans le même café que la sœur du garçon avec lequel elle avait discuté. Elle parle de Marjane à ses amies et elles se moquent d'elle. Marjane vient à leur rencontre pour leur dire qu'elle est fière d'être Iranienne. Son ancienne bande d'amis partie du lycée, elle se refait facilement des amis et au cours d'un séjour à la campagne avec ses nouveaux amis, elle tombe sous le charme d'un garçon qu'elle rencontre lors d'une soirée autour d'un feu dans les bois et qu'elle pense être le garçon de ses rêves, mais la déception est de taille. Après s'être jurée de ne plus tomber amoureuse, elle tombe sous le charme d'un grand blond, Marcus, avec lequel elle vit relation emplie de complicité. Mais cette relation va partir en éclat le jour où elle trouve Marcus au lit avec une autre fille. Elle le quitte sur le champs et trouve refuge dans sa chambre. Mais sa logeuse fait irruption dans la pièce pour lui demander si elle ne lui aurait pas volé une broche qu'elle ne retrouve plus. Sous le coup de la colère elle quitte la maison. À partir de ce moment, Marjane va se retrouver à errer dans les rues de Vienne pendant des jours. Après sa rupture amoureuse, Marjane se rend compte que Marcus était un poltron. Après plusieurs jours dehors et dans le froid, elle se réveille dans un hôpital où le médecin lui apprend qu'elle a fait plusieurs bronchites qui ont failli lui coûter la vie, en plus de sa rupture amoureuse. Suite à cet incident, elle demande au médecin l'autorisation de passer un coup de fil, et là, elle téléphone à ses parents qui étaient inquiets ne plus avoir de ses nouvelles pendant plus de deux mois. Elle leur demande si elle pouvait rentrer, ils répondent par l'affirmative mais ce retour s'accompagne d'une condition : ne poser aucune question sur sa vie à Vienne.

À l'aéroport de Téhéran, elle arrive à la rencontre de ses parents et son père la voit sans la reconnaître. Après les retrouvailles, ils se rendent dans l'appartement familial et la vie de famille reprend son cours interrompu. Ebbi parle à sa fille des conséquences de la guerre sur le pays et du rôle cynique que les Occidentaux ont joués dedans, sans oublier l'ultimatum lancé par le régime à ses opposants. La guerre avec l'Iran a fait tellement de morts que les Gardiens de la Révolution donnent leurs noms aux rues de Téhéran, donnant l'impression que la ville est devenir un cimetière géant. La seule visite que Marjane est contente d'avoir, c'est celle de sa grand-mère qui lui raconte les derniers potins de famille et qui lui apprend que les membres de la famille vont bientôt lui rendre visite. Ce qui ne réjouit pas vraiment Marjane. Depuis son retour d'Europe, elle reste cloîtrée chez elle et refuse de voir du monde. Mais la seule personne qu'elle souhaite revoir, c'est un ami d'enfance, Kia. Mais ce dernier a été mutilé par la guerre à laquelle il a été obligé de participer. Son mal-être est tel qu'elle se consulte un psychiatre qui lui annonce qu'elle fait une dépression. Malgré le diagnostique posé et un traitement à suivre, elle est de plus en plus mal, et un week-end où ses parents sont en déplacement, elle tente de mettre fin à ses jours en faisant une overdose médicamenteuse. Pendant cette période d'inconscience, elle rencontre Dieu et son oncle Anouche qui leur dit que son heure n'a pas encore sonné et Dieu la renvoie sur Terre.

Une fois ses esprits repris, elle décide de se reprendre en mains en allant faire son inscription à l'université de Téhéran, en filière art. Elle se fait des amies avec lesquelles elle s'amuse en classe et à l'extérieur. Au début des années 1990, la jeunesse iranienne cherche à s'amuser, après les années de guerre qui ont suivi la Révolution, faire la fête était le moyen pour elle de se divertir, au point qu'elle oublie qu'elle vit dans un pays répressif. Et c'est au cours de l'une de ses soirées qu'elle rencontre Réza, qu'elle avait déjà croisé dans l'enceinte de l'université. Mais en Iran, il est difficile pour deux jeunes gens non unis par les liens du mariage d'être vus ensemble car les gardiens de la Révolution veillent aux bonnes mœurs. Marjane, qui est pouponnée pour son rendez-vous avec Réza, se retrouve face à une de leur descente, sur une grande artère de ville. Sachant qu'elle peut être arrêté à cause de son apparence, et pour ne pas avoir de problèmes, elle arrive près des policiers pour leur dire qu'un homme assis lui a tenu des propos indécents, alors qu'il l'a juste regardée. Quand elle raconte ça à sa grand-mère, une fois rentrer chez elle, celle-ci furieuse la remet à sa place en lui rappelant le sacrifice d'une partie de sa famille pour la liberté, et Marjane se sent alors coupable. Lors d'une réunion, organisée par les gardiens de la Révolution, à l'université centrale sur les conséquences de la guerre et les mœurs à adopter par les jeunes, les filles surtout, Marjane prend la parole et elle demande pourquoi les femmes doivent intégralement se couvrir pour ne pas exciter les hommes alors qu'eux peuvent s'habiller comme ils le veulent en faisant fi des sensations des femmes. Cela met les gardiens de la Révolution dans un drôle d'état. Elle rapporte cet événement à sa grand-mère qui est fière d'elle.

Alors qu'elle est au volant de sa voiture avec Réza, qui évoque un possible départ du pays alors que Marjane n'est pas pour, ils se font arrêter par les gardiens de la Révolution. Ebby récupère sa fille après avoir payé une forte amende et il dit à sa fille d'être prudente quand elle se trouve avec Réza. Les deux jeunes amoureux commencent à en avoir assez de vivre une relation clandestine, car ils nepeuvent se voir seulement qu'entre quatre murs, ils prennent la décision de se marier. Chose qui ne ravit absolument pas Tadji. Mais sa fille la rassure. Mais au bout d'un an, la routine s'est installée et le mariage prend du plomb dans l'aile. Elle parle de ses problèmes de couple avec une amie, et celle-ci est surprise quand Marjane lui parle de divorce car elle et son mari sont bien assortis. Elle rend visite à sa grand-mère et comme Marjane est en pleurs, et elle sourit quand elle apprend que Marjane souhaite divorcer. Pour relâcher la pression due aux études et à sa vie de couple, elle va avec des amis à une fête. Mais celle-ci prend fin subitement quand les fêtards apprennent que les gardiens de la Révolution sont au pied de l'immeuble. Tous les produits prohibés sont jetés dans les toilettes, les filles revêtent une tenue correcte pendant que les hommes se cachent dans les escaliers de l'immeuble. Les gardiens arrivent dans l'appartement pour faire une vérification quand ils entendent une porte claquer, quittent l'appartement pour aller voir ce qu'il se passe. Ils tombent sur les garçons qui se dirigent vers les toits afin de leur échapper. Ils sautent de toit en toit des immeubles voisins, mais l'un d'eux rate son saut et fait une chute mortelle. Les gardiens laissent les autres s'enfuir. Marjane rentre chez elle au petit matin et elle est accueillie par un mari inquiet car elle ne l'avait pas prévenu de son retour. Elle lui apprend qu'un ami commun est mort avant de lui annoncer son souhait de divorcer. Elle décide de quitter définitivement l'Iran pour aller s'installer en France. Elle fait un dernier voyage avec sa grand-mère, va se recueillir sur les tombes de son grand-père et de son oncle Anouche. Les adieux avec sa famille sont déchirants et Tadji lui fait promettre de ne jamais revenir en Iran tant que la situation n'aura pas changé et c'est la dernière fois qu'elle voit sa grand-mère. Elle débarque à Paris pour une nouvelle vie.

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