Gripsou le clown, de "Il" est revenu, Norman Bates de "Psychose", "Leather face" de "Massacre à la tronçonneuse", Buffalo Bill du "Silence des agneaux" ou Joseph Bouvier dans "Le juge et l'assassin...

Tous ces personnages de films ont un point commun: ils sont inspirés de tueurs en série réels.

Depuis toujours, ils fascinent, font peur, intriguent. Les tueurs en séries ne laissent pas indifférent, certains d'entre eux sont même considérés comme des stars. Le cinéma puis la télé donnent souvent une image fausse de ces criminels. Nous allons tâcher dans cet article de démêler le vrai du faux.

1/ Origine du mot

De 1973 à 1978, une quarantaine de jeunes femmes furent sauvagement assassinées et violées. Les seuls points communs entre les victimes sont leurs cheveux, longs et séparés au milieu.

Le coupable ne sera arrêté qu'en 1978. Il s'appelle Theodore Bundy. Fils illégitime de Eleonor Cowell, travailleuse modeste, il passe les premières années de sa vie chez ses grands parents, qui se font passer pour ses parents. Officiellement, Eleonor est la sœur de Bundy. Il ne découvre la vérité qu'à 22 ans.

Homme charismatique et intelligent, il ne parvient pourtant pas se faire des amis et ne connait sa première aventure amoureuse qu'à l'âge de 20 ans. Il est très amoureux, mais sa fiancée le trouve immature et le quitte. C'est peu après qu'il assassine une première fois, sa victime s'appelle Lynda Ann Healy. Elle a été enlevée, battue, décapitée et démembrée. Il tua ensuite durant cinq ans, pour un total d'environ 40 victimes.

Il est arrêté en février 1978. C'est durant son procès que le terme de "serial killer" fut employé pour la première fois. Bundy est mort sur la chaise électrique en 1989.

2/ Définition

On considère comme étant un tueur en série une personne ayant assassiné au moins trois personnes dans un intervalle de temps pouvant aller de quelques jours à quelques mois, voire années.

Cependant, bien que le terme fut inventé pour Ted Bundy, il ne fut pas le premier serial killer.

Bien avant lui, un autre criminel se rendit célèbre : Jack l'éventreur.

Durant l'année 1888, il assassina et mutila au moins cinq prostituées de L'East End, banlieue pauvre et mal famée de Londres.

L'horreur de ses crimes et son habileté à fuir les lieux du crime le rendirent célèbre. Bien qu'il n'eut jamais violé ses victimes, le caractère sexuel des agressions ne fait aucun doute, toutes les victimes ayant eu leur organes génitaux tailladés ou les seins amputés, à l'exception notable de Elizabeth Stride, ce qui fait dire aux éventrologues qu'il aurait été dérangé durant sa macabre besogne, ou qu'il ne serait pas coupable de cet assassinat.

Autre pays, autre éventreur, Joseph Vacher agissait a peu près à la même époque. De 1894 a 1898, il a tué, mutilé et violé (dans cet ordre la plupart du temps) 31 personnes, qu'elles fussent hommes, femmes, ou enfant.

3/Qui sont les serial killer

Tout le monde connait cette image du profileur, dans les séries américaines, débitant invariablement le même laïus:

"Notre tueur est homme de race blanche, assez jeune" etc.

Il sera intéressant de savoir que ce profil correspond à la majorité des tueurs en série, puisque que 89% d'entre eux sont des hommes, blanc à 83%, et que la plupart commettent leur premier homicide vers l'âge de trente ans. Un peu moins de la moitié ont subi des abus sexuels durant l'enfance et ils ont été brimés par leur parent pour 69 % .

Comme on peut le voir, un tueur en série ne nait pas par hasard, et dès l'enfance on entrevoit un terreau favorable à l'émergence d'un tueur récidiviste.

Cependant, une très grande majorité des victimes d'abus ne devient pas criminel, d'autres signes devant alerter, tels que la masturbation compulsive (plus de 80% des sujets), la mythomanie (71%), l'incontinence infantile (68%), et bien d'autres qu'il serait impossible de citer de façon exhaustive.

4/ Les motivations des tueurs en séries

Bien que les mobiles des serial killer soient multiples et quasiment uniques à chacun, on peut citer:

- Les crimes à caractère sexuel, mais excluant le viol.

Il peut paraitre paradoxal qu'un crime puisse être à caractère sexuel s'il n'y a pas eu viol. Une certaine proportion de serial killer toutefois ne peut avoir de relation sexuelle "normale", et assimile le meurtre à un acte sexuel;

Nous intégrerons à cette catégorie Jack l’éventreur, mais aussi Jeff Dahmer, dont le but était de se créer une sorte de "zombie sexuel" dont il pourrait abuser à loisir, ou Albert de Salvo, qui étrangla treize femmes et les viola à l'aide d'objets.

- Les crimes motivés par le viol:

Citons entre autres Vacher, et John Wayne Gacy (entrepreneur socialement intégré et fort bien vu dans sa ville. Il se déguisait en clown pour distraire les enfants hospitalisés) qui viola, tortura et assassina une quarantaine de jeunes hommes.

- Un désordre mental

Un des cas les plus connus de tueurs psychotiques est Richard Chase, qui buvait le sang de ses victimes, car il pensait que son sang était empoisonné.

- Le profit

Les tueurs en série de sexe masculin ne tuent généralement pas pour le profit. L'exception la plus notable étant Thierry Paulin, coupable de 18 meurtres de vieilles dames au moins.

5/ Quelques tueurs en série ayant inspiré le cinéma

Outre les cas que nous avons déjà cités, nous pouvons inclure Ed Gein, qui inspira Leatherface de "Massacre à la tronçonneuse". Lorsque Gein fut arrêté, les policiers découvrirent chez lui des cranes humains en guise de cendriers ou de décoration, des abats jour faits de peaux de même provenance, des habits taillés dans de la peau tannée provenant de plusieurs femmes et une ceinture composée d'un vagin et de peau. Il récupérait les cadavres de femmes fraichement enterrées pour assouvir ses fantasmes macabres.

Bien qu'il n'ait tué "que" deux femmes il est considéré comme serial killer, car il aurait sans doute récidivé. La personnalité de Gein donna naissance à celle de Norman Bates, car tous deux furent éduqués dans la haine de la femme par une mère abusive et omniprésente.

Gripsou le clown, de "Ça" serait une allusion plus où moins direct à Gacy, bien que le seul point commun entre eux est leur surnom de "clown tueur".

5/ Conclusion

Hollywood, avec sa vision déformée de la réalité eut pour effet de populariser les tueurs en série; Plusieurs d'entre eux eurent droit au cours de leur procès à de nombreuses lettres d'admirateurs et admiratrices et même des demandes en mariage. Surfant sur la vague, un véritable commerce du crime s'est créé et l'on peut acheter contre une somme rondelette une mèche de cheveux de Charles Manson, la poupée Ed Gein, une toile de John Wayne, Gacy et même des albums de coloriages! Autant dire que les serial killer n'ont pas fini de fasciner...