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Cinéma - Par Tribality


Maïwenn

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Film culte du mois : Trainspotting – Danny Boyle ( Film écossais, 1996 )

Avec : Ewan McGregor / Jonny Lee Miller / Robert Carlyle / Ewen Bremner / Kevin McKidd / Kelly Macdonald / Peter Mullan / Shirley Henderson / James Cosmo / Eileen Nicholas /

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ntroduction du film :

« Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvre-boîtes électroniques, choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixe, choisir son petit pavillon, choisir ses amis, choisir son survêt' et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s'interrogeant sur le sens de sa vie, choisir de s'affaler sur ce putain de canapé, et se lobotomiser aux jeux télé en se bourrant de McDo, choisir de pourrir à l'hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu'on fait honte aux enfants niqués de la tête qu'on a pondus pour qu'ils prennent le relais, choisir son avenir, choisir la vie.

Pourquoi je ferais une chose pareille ? J'ai choisi de ne pas choisir la vie. J'ai choisi autre chose. Les raisons ? Y'a pas de raisons. On n'a pas besoin de raisons quand on a l'héroïne. »

J'ai choisi, comme premier film pour étrenner cette rubrique, de vous parler de Trainspotting. Car il aura profondément marqué la plupart de ceux qui l'ont vu. Effectivement, il est difficile de sortir indemne de cette adaptation de Danny Boyle ( réalisateur entre autres de Petits meurtres entre amis, La Plage ou Slumdog Millionaire pour le plus récent ) adapté du roman éponyme de Irvine Welsch datant de 1993 ( ce dernier fait une apparition au début du film en jouant le rôle d'un dealer qui refile des suppositoires à l'opium ). Il faut savoir que ce film est le deuxième d'une trilogie traitant du manque d'argent, Bag Of Money Trilogy, et réunissant toujours la même équipe : John Hodge, scénariste, Andrew Macdonald, producteur, Ewan McGregor, acteur et donc Danny Boyle, réalisateur. Cette trilogie se compose de Petits meurtres entre amis (1994), Trainspotting (1996) donc et le moins connu, Une vie moins ordinaire (1997). Et ce tome II, deuxième plus gros succès du cinéma britannique, après Quatre mariages et un enterrement, nous plonge au cœur de l'univers glauque et tragique des drogués. D'où le nom du film ! Trainspotting désigne en anglais l'activité des amateurs de chemin de fer, collectionneurs et aficionados de locomotives et, plus généralement, est utilisé pour désigner une personne au loisir futile, coûteux, insignifiant, mais complètement obsessionnel. Dans ce cas précis : la drogue.

Deux éléments essentiels à l'immersion totale du spectateur dans ce monde : la musique mais aussi le rythme. En effet, Danny Boyle a choisi de suivre le rythme de la conscience du monde extérieur par un drogué, commençant par une clairvoyance typique suivit d'une séquence très rapide, le reste du film alternant entre des scènes très lentes et des scènes au montage très « haché »symbolisant les moments de « descente », de « manque »ou de trip complet du personnage principal. La musique accompagnant tout cela est incontournable et, pour beaucoup, la B.O. de ce film fut acheté et écouté en C.D. (ben oui, pas trop de téléchargements encore à l'époque ^^ ) . Composée de morceaux d'Iggy Pop, tels le parfait et énergique Lust For Life ou l'envoûtant Nightclubbing, mais aussi de Blur, avec le planant Sing, Lou Reed, et son mélancolique et magistral Perfect Day ou bien encore le psychédélique Born Slippy d'Underworld, cette bande originale est, du début à la fin, totalement en adéquation avec le film et est, à mon sens, l'une des meilleures jamais composées. Pourtant tous ces morceaux existaient déjà avant.

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Les personnages de ce film sont, comme on peut dire, « haut en couleurs ». Il y a évidemment Renton, le personnage principal du film, interprété par Ewan Mac Gregor, que l'on a peine à reconnaître après Petits meurtres entre amis, et qui est une sorte d'antihéros qui à pris la décision d'arrêter de se droguer, mais qui ne peut s'empêcher de prendre sans arrêt « le dernier fix ». À noter aussi l'inénarrable Sick Boy, par Johnny Lee Miller, qui, lorsqu'il se pique, est capable de réciter par cœur la carrière de Sean Connery, Spud, joué par Ewan Bremmer, qui, lui, cumule malchance sur malchance, Begbie, magistralement interprété par Robert Carlyle, qui est un psychopathe complètement déjanté et capable de tout, et enfin la touche féminine de la bande : Alison, par Susan Wilder, mère d'un bébé alors qu'elle ne couche avec personne. Ces joyeux drilles se débattent dans le milieu hostile qu'est la banlieue d'Edimbourg avec plus ou moins de succès – le mot est faible –, de façon plus ou moins loyale, cette histoire représentant pour chacun un tournant de leur vie.

Là où le pari du réalisateur semble avoir été gagné, malgré les nombreuses critiques acerbes qui suivront sa sortie, c'est qu'avec cette provocation outrancière qui règne tout au long de l'histoire, le film semble ne jamais prendre parti. Pas de dénonciation ou de morale bien propre, comme en sont coutumiers les films outre-Atlantique, Danny Boyle s'attache à décrire d'un œil neutre et plutôt froid les péripéties de ces drogués marginalisés. Il ne juge ni le milieu ni les personnages en eux-mêmes s'en pour autant faire un éloge à la drogue. Pour ceux qui l'ont vu, je dirais même que, d'un œil objectif, il arrive à nous montrer les ravages possibles de cette voie. J'avais lu une critique qui disait ceci : « La seule chose que l'on peut reprocher au film est son intelligence : c'est au spectateur de tirer ses propres conclusions, pas question de lui étaler une conclusion prémâchée à l'américaine... » Reprocher à un film son intelligence et son refus de céder au format américain, gageons que ce critique faisait de l'ironie !!

En conclusion, je dirais que Trainspotting est évidemment un film culte (ce qui sera l'objet de cette rubrique, je pense que vous l'aurez compris), mais qu'il ne peut pas être visionné non plus par tout public. J'ai d'ailleurs cherché sur le net qu'elles furent les passages télé francophones de ce film et ai pu m'apercevoir que seules Arte et Canal+ l'avait diffusé. Quand on l'a vu, on comprend pourquoi !! Je conseille donc à tout les cinéphiles ayant raté le coche de se rattraper et de savourer le film-chef d'œuvre de Danny Boyle, ainsi qu'à tous ceux qui comme moi l'ont adoré de se le revisionner encore une fois (avec une bande de potes pour commenter, lorsqu'on l'a tous déjà vu, on passe encore un très bon moment !!).

Ma note : 17/20

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