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Des questions sur Les Années D'Annie Ernaux

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Tempsmaree

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Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)

Bonjour ;)

Je suis chinoise et maintenant je me charge d'un boulot qui consiste à relire et corriger une traduction chinoise déjà faite des Années d'Annie Ernaux, pour une réédition de cette traduction dans mon pays. Mais en lisant l'original j'ai rencontré pas mal de problèmes de compréhension sur quoi le moteur de recherche ne pouvait rien dire... il me semble donc que le plus simple est de demander votre conseil. 

1) "Les diminutifs des boutiques, la Froquerie, la Carterie, la Djinnerie, (...)" (134, Gallimard) C'est quoi une Djinnerie? Pourquoi la première lettre de ces trois noms sont en majuscule ici?

2) "Au fil des semaines et des circuits recommencés, de la pratique des parkings, on sortirait de l'étrangeté." (135, Gallimard) Que veut dire "circuits recommencés" ici? 

Merci pour votre attention! Je crois que j'aurai encore bcp de problèmes après... je les poserai sous cette sujet. 

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Membre, 71ans Posté(e)
Frank_N Membre 4 353 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Tempsmaree a dit :

la Froquerie, la Carterie, la Djinnerie, (...)" (134, Gallimard)

Manifestement la Froquerie est un magasin où vous allez trouver des frocs (pantalons) mais plus spécifiquement des vêtements d'occasion ou vintage.

La Carterie c'est un magasin qui vend des cartes (dans le sens correspondance) en tous genres et ce qui se rapporte à la correspondance.

Une Djinnerie c'est un magasin spécialisé dans les jeans. Ça je le sais pour en avoir informatisée une.

Gallimard étant un éditeur, je suppose que c'est quelque chose qui va se rapporter aux livres.

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Membre, 60ans Posté(e)
MadeleinedeProut Membre 2 561 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Frank_N a dit :

Manifestement la Froquerie est un magasin où vous allez trouver des frocs (pantalons) mais plus spécifiquement des vêtements d'occasion ou vintage.

La Carterie c'est un magasin qui vend des cartes (dans le sens correspondance) en tous genres et ce qui se rapporte à la correspondance.

Une Djinnerie c'est un magasin spécialisé dans les jeans. Ça je le sais pour en avoir informatisée une.

Gallimard étant un éditeur, je suppose que c'est quelque chose qui va se rapporter aux livres.

C'est un peu étrange ce terme de djinnerie pour une boutique de jeans.

Car le djinn est un terme arabe qui désigne un mauvais esprit dans le sens surnaturel du terme.

Pourquoi ces boutiques ne s'appellent pas Jeannerie ou D'jeannerie

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Membre, Posté(e)
Tor boudine Membre 2 818 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 33 minutes, MadeleinedeProut a dit :

C'est un peu étrange ce terme de djinnerie pour une boutique de jeans.

Car le djinn est un terme arabe qui désigne un mauvais esprit dans le sens surnaturel du terme.

Pourquoi ces boutiques ne s'appellent pas Jeannerie ou D'jeannerie

sans doute parce qu'on ne prononce pas djane mais djine ?

donc rien à voir avec le terme arabe

 

Modifié par Tor boudine
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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 945 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 2 heures, MadeleinedeProut a dit :

Pourquoi ces boutiques ne s'appellent pas Jeannerie ou D'jeannerie

Ou "Toilerie de Nîmes." ?

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Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Frank_N a dit :

Manifestement la Froquerie est un magasin où vous allez trouver des frocs (pantalons) mais plus spécifiquement des vêtements d'occasion ou vintage.

La Carterie c'est un magasin qui vend des cartes (dans le sens correspondance) en tous genres et ce qui se rapporte à la correspondance.

Une Djinnerie c'est un magasin spécialisé dans les jeans. Ça je le sais pour en avoir informatisée une.

Gallimard étant un éditeur, je suppose que c'est quelque chose qui va se rapporter aux livres.

Je vous remercie ! Tout cela m'est très utile. 

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Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Tempsmaree a dit :

Bonjour ;)

Je suis chinoise et maintenant je me charge d'un boulot qui consiste à relire et corriger une traduction chinoise déjà faite des Années d'Annie Ernaux, pour une réédition de cette traduction dans mon pays. Mais en lisant l'original j'ai rencontré pas mal de problèmes de compréhension sur quoi le moteur de recherche ne pouvait rien dire... il me semble donc que le plus simple est de demander votre conseil. 

1) "Les diminutifs des boutiques, la Froquerie, la Carterie, la Djinnerie, (...)" (134, Gallimard) C'est quoi une Djinnerie? Pourquoi la première lettre de ces trois noms sont en majuscule ici?

2) "Au fil des semaines et des circuits recommencés, de la pratique des parkings, on sortirait de l'étrangeté." (135, Gallimard) Que veut dire "circuits recommencés" ici? 

Merci pour votre attention! Je crois que j'aurai encore bcp de problèmes après... je les poserai sous cette sujet. 

Merci à vous tous pour votre réponse ! Et il me semble que je dois préciser un peu ma deuxième question...

 

"Au fil des semaines et des circuits recommencés, de la pratique des parkings, on sortirait de l'étrangeté. On se découvrirait avec étonnement inclus dans le cercle de cette population énorme et floue dont le grondement indistinct, montant des autoroutes matin et soir, semblerait nous apporter la réalité invisible et puissantes. On découvrirait Paris, on localiserait les arrondissements et les rues, (...)" 

Avant cette citation-là, l'histoire avait déjà avancé dans les années 70. La narratrice raconte qu'elle avait déménagé de la province vers une commune de l'Île-de-France, aspirant à la vie parisienne. Cependant, elle avait l'impression là-bas que "l'existence se diluait", "le temps s'était accéléré. Le sentiment de la durée n'était plus le même", et Paris en étant plus accessible n'était plus aussi historique que dans son imagination d'enfant. Une autre chose à mentionner est que la narration avant ce paragraphe cité, tout comme ce qui le suit, est racontée à l'imparfait ; seul ce paragraphe est au conditionnel présent. Ainsi, je comprends cette partie comme une scène imaginée par la narratrice : il y a une possibilité qu'on s'habituait à tout cela ; cependant, en réalité, ce n'est pas le cas pour moi.

Voilà mes quelques idées... Veuillez me le dire si je commets des fautes...! Et je ne comprends toujours pas le sens de "circuits recommencés" ici. Je crois que "les semaines", "les circuits recommencés", "la pratique des parkings", tous les trois suivent la locution "au fil de"... C'est juste ou non?

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Tempsmaree a dit :

Bonjour ;)

Je suis chinoise et maintenant je me charge d'un boulot qui consiste à relire et corriger une traduction chinoise déjà faite des Années d'Annie Ernaux, pour une réédition de cette traduction dans mon pays. Mais en lisant l'original j'ai rencontré pas mal de problèmes de compréhension sur quoi le moteur de recherche ne pouvait rien dire... il me semble donc que le plus simple est de demander votre conseil. 

1) "Les diminutifs des boutiques, la Froquerie, la Carterie, la Djinnerie, (...)" (134, Gallimard) C'est quoi une Djinnerie? Pourquoi la première lettre de ces trois noms sont en majuscule ici?

2) "Au fil des semaines et des circuits recommencés, de la pratique des parkings, on sortirait de l'étrangeté." (135, Gallimard) Que veut dire "circuits recommencés" ici? 

Merci pour votre attention! Je crois que j'aurai encore bcp de problèmes après... je les poserai sous cette sujet. 

Bonjour,

1) Djinnerie désigne, dans ce texte, le magasin spécialisé dans la vente de jeans et de vêtements en jean. On trouve également le mot jeannerie, avec le suffixe commercial -erie. Mais les termes djinnerie, djin , ainsi orthographiés en français, ne sont que des essais de francisation et n'ont jamais eu de succès.

C'est d'usage de mettre une majuscule à un nom de boutique.

2) circuits recommencés: ce sont des circuits qui ont été faits plus d'une fois.

Modifié par tison2feu
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Membre, 71ans Posté(e)
Frank_N Membre 4 353 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, MadeleinedeProut a dit :

Pourquoi ces boutiques ne s'appellent pas Jeannerie ou D'jeannerie

Ça paraîtrait plus logique en effet. J'avais bossé là-dedans au début des années 90, le mec qui avait baptisé sa boutique comme ça était peut-être en manque d'inspiration.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Tempsmaree a dit :

Merci à vous tous pour votre réponse ! Et il me semble que je dois préciser un peu ma deuxième question...

 

"Au fil des semaines et des circuits recommencés, de la pratique des parkings, on sortirait de l'étrangeté. On se découvrirait avec étonnement inclus dans le cercle de cette population énorme et floue dont le grondement indistinct, montant des autoroutes matin et soir, semblerait nous apporter la réalité invisible et puissantes. On découvrirait Paris, on localiserait les arrondissements et les rues, (...)" 

Avant cette citation-là, l'histoire avait déjà avancé dans les années 70. La narratrice raconte qu'elle avait déménagé de la province vers une commune de l'Île-de-France, aspirant à la vie parisienne. Cependant, elle avait l'impression là-bas que "l'existence se diluait", "le temps s'était accéléré. Le sentiment de la durée n'était plus le même", et Paris en étant plus accessible n'était plus aussi historique que dans son imagination d'enfant. Une autre chose à mentionner est que la narration avant ce paragraphe cité, tout comme ce qui le suit, est racontée à l'imparfait ; seul ce paragraphe est au conditionnel présent. Ainsi, je comprends cette partie comme une scène imaginée par la narratrice : il y a une possibilité qu'on s'habituait à tout cela ; cependant, en réalité, ce n'est pas le cas pour moi.

Voilà mes quelques idées... Veuillez me le dire si je commets des fautes...! Et je ne comprends toujours pas le sens de "circuits recommencés" ici. Je crois que "les semaines", "les circuits recommencés", "la pratique des parkings", tous les trois suivent la locution "au fil de"... C'est juste ou non?

Annie Ernaux suppose en effet qu'au fil du temps l'on finirait par être moins dépayisé(e), moins désorienté(e), moins perdu(e) dans les labyrinthes que sont les avenues, les parkings et les stations de métro. L'exemple du métro est très parlant: à force de prendre chaque jour le métro à la même station, puis toujours la même correspondance, l'itinéraire deviendrait plus familier. " On découvrirait Paris, écrit-elle, on localiserait les rues et les arrondissements, les stations de métro et le meilleur endroit du quai pour descendre et attrapper la correspondance."

Vous écrivez: "ce n'est pas le cas pour moi". Voulez-vous dire que vous ne partagez pas le sentiment de l'auteure et que, même en refaisant 100 fois le même parcours, vous ne parviendriez jamais à vous orienter et à vous repérer dans une aussi grande ville ? Ou bien, d'une façon plus générale, voulez-vous dire que vous n'arriveriez jamais à vous habituer à un mode de vie aussi fou ? 

Modifié par tison2feu
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Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)
il y a une heure, tison2feu a dit :

Annie Ernaux suppose en effet qu'au fil du temps l'on finirait par être moins dépayisé(e), moins désorienté(e), moins perdu(e) dans les labyrinthes que sont les avenues, les parkings et les stations de métro. L'exemple du métro est très parlant: à force de prendre chaque jour le métro à la même station, puis toujours la même correspondance, l'itinéraire deviendrait plus familier. " On découvrirait Paris, écrit-elle, on localiserait les rues et les arrondissements, les stations de métro et le meilleur endroit du quai pour descendre et attrapper la correspondance."

Vous écrivez: "ce n'est pas le cas pour moi". Voulez-vous dire que vous ne partagez pas le sentiment de l'auteure et que, même en refaisant 100 fois le même parcours, vous ne parviendriez jamais à vous orienter et à vous repérer dans une aussi grande ville ? Ou bien, d'une façon plus générale, voulez-vous dire que vous n'arriveriez jamais à vous habituer à un mode de vie aussi fou ? 

Merci beaucoup pour votre réponse détaillée ! Je pense avoir compris ce que vous voulez dire. Quant à ma confusion précédente, je pense que c'est parce que, avant cette citation, le ton utilisé par la narratrice pour décrire sa vie après avoir déménagé près de Paris n'était pas très positif : "Ici Paris n'avait pas de réalité. On s'était fatigués à s'y rendre le mercredi et le dimanche avec les enfants (...) On glissait dans un présent cotonneux (...)" Cependant, les choses mentionnées dans cette citation sont plutôt positives. De plus, cette partie est exprimée au conditionnel présent, ce qui me faisait me demander si elle était considérée comme réellement vécue par la narratrice. Mais le terme "suppose" dans votre réponse a essentiellement répondu à ma confusion. :D

De plus, lorsque j'ai écrit "ce n'est pas le cas pour moi", cela ne signifiait pas que je désapprouvais personnellement la supposition faite par le narrateur, mais plutôt que, selon moi, ce n'était pas le cas pour la narratrice... En d'autres termes, c'était une erreur d'expression de ma part. 

Et permettez-moi de vous poser encore cette question... Le terme "circuits" dans le contexte fait-il référence à des trajets réguliers effectués en voiture, tels que se rendre au travail et rentrer à la maison tous les jours, aller à Paris avec les enfants chaque semaine, etc.? 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Tempsmaree a dit :

Merci beaucoup pour votre réponse détaillée ! Je pense avoir compris ce que vous voulez dire. Quant à ma confusion précédente, je pense que c'est parce que, avant cette citation, le ton utilisé par la narratrice pour décrire sa vie après avoir déménagé près de Paris n'était pas très positif : "Ici Paris n'avait pas de réalité. On s'était fatigués à s'y rendre le mercredi et le dimanche avec les enfants (...) On glissait dans un présent cotonneux (...)" Cependant, les choses mentionnées dans cette citation sont plutôt positives. De plus, cette partie est exprimée au conditionnel présent, ce qui me faisait me demander si elle était considérée comme réellement vécue par la narratrice. Mais le terme "suppose" dans votre réponse a essentiellement répondu à ma confusion. :D

De plus, lorsque j'ai écrit "ce n'est pas le cas pour moi", cela ne signifiait pas que je désapprouvais personnellement la supposition faite par le narrateur, mais plutôt que, selon moi, ce n'était pas le cas pour la narratrice... En d'autres termes, c'était une erreur d'expression de ma part. 

Et permettez-moi de vous poser encore cette question... Le terme "circuits" dans le contexte fait-il référence à des trajets réguliers effectués en voiture, tels que se rendre au travail et rentrer à la maison tous les jours, aller à Paris avec les enfants chaque semaine, etc.? 

C'est on ne peut plus probable en effet que le terme circuits puissent faire référence à des trajets réguliers effectués en voiture puisque l'auteure écrit juste après: "On oserait enfin prendre sa voiture jusqu'à l'étoile et la Concorde." :)

Modifié par tison2feu
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  • 5 semaines après...
Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)

Bonjour, j'ai buté sur un nouveau problème en lisant ce roman... 

L'extrait : "Les voix autorisées étaient muettes sur les banlieues et les familles nouvelles venues, voisinant dans les HLM avec les habitants déjà là qui leur reprochaient de ne pas parler ni manger comme nous. Des populations vagues et mal connues, au-dessous de l'idée de bonheur aspirant la société, des assemblages de mal lotis par le hasard, 'défavorisés' n'ayant autre choix que d'habiter des 'cages à lapins' où de toute manière personne ne pouvait imaginer être heureux." 

Je crois que dans la deuxième phrase "des populations (...)" et "des assemblages (...)" désignent tous les deux "les familles nouvelles venues" dans la première phrase. Ai-je raison ?

"au-dessous de l'idée de bonheur" veut-il dire que pour ces gens en marge, par le fait de vivre dans un environnement malaisé, ne peuvent même pas parler du / imaginer le concept de bonheur ? Et que veut dire "aspirant la société" ici ? 

Je vous remercie d'avance ! 

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Membre, 40ans Posté(e)
Crève Membre 3 362 messages
Mentor‚ 40ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Tempsmaree a dit :

Bonjour, j'ai buté sur un nouveau problème en lisant ce roman... 

L'extrait : "Les voix autorisées étaient muettes sur les banlieues et les familles nouvelles venues, voisinant dans les HLM avec les habitants déjà là qui leur reprochaient de ne pas parler ni manger comme nous. Des populations vagues et mal connues, au-dessous de l'idée de bonheur aspirant la société, des assemblages de mal lotis par le hasard, 'défavorisés' n'ayant autre choix que d'habiter des 'cages à lapins' où de toute manière personne ne pouvait imaginer être heureux." 

Je crois que dans la deuxième phrase "des populations (...)" et "des assemblages (...)" désignent tous les deux "les familles nouvelles venues" dans la première phrase. Ai-je raison ?

"au-dessous de l'idée de bonheur" veut-il dire que pour ces gens en marge, par le fait de vivre dans un environnement malaisé, ne peuvent même pas parler du / imaginer le concept de bonheur ? Et que veut dire "aspirant la société" ici ? 

Je vous remercie d'avance ! 

Alors je crois que « des populations… » et des « assemblages » désigne des « familles nouvelles venues ». Donc oui vous avez raison. 
 

oui, pour eux le bonheur ils ne peuvent pas l’imaginer. 
 

Je crois que « le bonheur aspirant la société », veut dire que le reste de la société goûte un peu au bonheur. Que la société désire, aspire au bonheur. 
« Aspirer » à quelque chose signifie « convoiter », « briguer pour l’obtenir ». 
bon la c’est un peu spécial comme tournure. 
je crois que là ça veut dire toute la société est attirée par le bonheur, aspiré par l’idée du bonheur. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 882 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Crève a dit :

Alors je crois que « des populations… » et des « assemblages » désigne des « familles nouvelles venues ». Donc oui vous avez raison. 
 

oui, pour eux le bonheur ils ne peuvent pas l’imaginer. 
 

Je crois que « le bonheur aspirant la société », veut dire que le reste de la société goûte un peu au bonheur. Que la société désire, aspire au bonheur. 
« Aspirer » à quelque chose signifie « convoiter », « briguer pour l’obtenir ». 
bon la c’est un peu spécial comme tournure. 
je crois que là ça veut dire toute la société est attirée par le bonheur, aspiré par l’idée du bonheur. 

bon la c’est un peu spécial comme tournure. 

:) c'est le moins qu'on puisse dire ! puisque le bonheur n'aspire pas à la société mais c'est la société qui aspire au bonheur ....

A moins qu'il s'agisse d'une coquille et qu'il faille lire : "le bonheur inspirant la société". Là la logique serait préservée !

Non finalement c'est bien ce qu'elle veut dire : le bonheur,  l'idée de bonheur aspire la société ! C'est plus critique, plus malin...

Le bonheur comme mythologie taboue...

 

Modifié par Blaquière
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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 9 773 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Tempsmaree a dit :

Je crois que dans la deuxième phrase "des populations (...)" et "des assemblages (...)" désignent tous les deux "les familles nouvelles venues" dans la première phrase. Ai-je raison ?

Dans ce cas " des asemblages "  avec qui ? 

Il y a 6 heures, Tempsmaree a dit :

 les familles nouvelles venues, voisinant dans les HLM avec les habitants déjà là qui leur reprochaient de ne pas parler ni manger comme nous.

 

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  • 3 mois après...
Membre, 25ans Posté(e)
Tempsmaree Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 25ans‚
Posté(e)

Merci encore une fois pour tout le monde qui ont donné de réponse à ce sujet. 

Sur le mot "aspirer" dans la phrase "Des populations vagues et mal connues, au-dessous de l'idée de bonheur aspirant la société, des assemblages de mal lotis par le hasard, 'défavorisés' n'ayant autre choix que d'habiter des 'cages à lapins' où de toute manière personne ne pouvait imaginer être heureux.", je crois que je viens de trouver dans le même roman un autre endroit où l'usage de ce verbe est exactement le même

"Les articles de la rentrée scolaire surgissaient dans
les rayons avant que les enfants ne soient encore en
vacances, les jouets de Noël le lendemain de la
Toussaint et les maillots de bain en février. Le
temps des choses nous aspirait et nous obligeait à
vivre sans arrêt avec deux mois d’avance." (206)

Il me semble donc qu'il s'agit ici d'une habitude personnelle de l'auteure. Dans ces deux phrases "A aspire B" me paraît d'avoir le sens de "B aspire à A".  

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 17 heures, Tempsmaree a dit :

Merci encore une fois pour tout le monde qui ont donné de réponse à ce sujet. 

Sur le mot "aspirer" dans la phrase "Des populations vagues et mal connues, au-dessous de l'idée de bonheur aspirant la société, des assemblages de mal lotis par le hasard, 'défavorisés' n'ayant autre choix que d'habiter des 'cages à lapins' où de toute manière personne ne pouvait imaginer être heureux.", je crois que je viens de trouver dans le même roman un autre endroit où l'usage de ce verbe est exactement le même

"Les articles de la rentrée scolaire surgissaient dans
les rayons avant que les enfants ne soient encore en
vacances, les jouets de Noël le lendemain de la
Toussaint et les maillots de bain en février. Le
temps des choses nous aspirait et nous obligeait à
vivre sans arrêt avec deux mois d’avance." (206)

Il me semble donc qu'il s'agit ici d'une habitude personnelle de l'auteure. Dans ces deux phrases "A aspire B" me paraît d'avoir le sens de "B aspire à A".  

Bonjour,

Votre remarque me semble extêmement pertinente, puisque la répétition de certains mots dans la bouche de l'auteure est une façon de mettre en évidence une idée-force (idée capable d'influencer l'évolution d'un individu, d'une époque).

En relisant certains extraits de la version PDF gratuite disponible sur Internet (https://www.sas.upenn.edu/~cavitch/pdf-library/Ernaux_Les_années.pdf), j'ai trouvé d'autres phrases où S. Ernaux emploie encore ce verbe "aspirer":

"C’est une sensation qui l’aspire par degrés loin des mots et de tout langage vers les premières années sans souvenirs…" (p. 204, version PDF)

"Sur Internet il suffisait d’inscrire un mot clé pour voir déferler des millier de « sites », livrant en désordre des bouts de phrases et des bribes de textes qui nous aspiraient vers d’autres dans un jeu de piste excitant, une trouvaille relancée à l’infini de ce que l’on ne cherchait pas." (p. 222, version PDF)

Pour la traduction, je pense qu'il faut conserver le sens de ce verbe "aspirer" tel qu'on peut le trouver dans un terme aussi simple qu'"aspirateur" (l'appareil ménager). Aspirer, c'est attirer (entraîner) et absorber (engloutir, avaler). 

Dans la bouche de S. Ernaux, on peut trouver également à plusieurs reprises le verbe "entraîner" dont le sens est assez proche, mais moins suggestif et moins fort, qu'"aspirer".

Ce verbe "aspirer" évoque une force irrésistible ayant pour effet de tout faire disparaître. Avec le temps, tout a été aspiré, avalé, dévoré. Si bien que l'auteure, me semble-t-il, se donne pour mission de régurgiter, c'est-à-dire de restituer intact, tout ce que le temps a aspiré/ingurgité durant 60 années de sa vie.

Modifié par tison2feu
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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Le 16/11/2023 à 17:39, Tempsmaree a dit :

Merci encore une fois pour tout le monde qui ont donné de réponse à ce sujet. 

Sur le mot "aspirer" dans la phrase "Des populations vagues et mal connues, au-dessous de l'idée de bonheur aspirant la société, des assemblages de mal lotis par le hasard, 'défavorisés' n'ayant autre choix que d'habiter des 'cages à lapins' où de toute manière personne ne pouvait imaginer être heureux.", je crois que je viens de trouver dans le même roman un autre endroit où l'usage de ce verbe est exactement le même

"Les articles de la rentrée scolaire surgissaient dans
les rayons avant que les enfants ne soient encore en
vacances, les jouets de Noël le lendemain de la
Toussaint et les maillots de bain en février. Le
temps des choses nous aspirait et nous obligeait à
vivre sans arrêt avec deux mois d’avance." (206)

Il me semble donc qu'il s'agit ici d'une habitude personnelle de l'auteure. Dans ces deux phrases "A aspire B" me paraît d'avoir le sens de "B aspire à A".  

你好

Ce post vient compléter mon post précédent, car je n'ai pas répondu à la question que vous soulevez.

Ces deux phrases "A aspire B" et "B aspire à A" ne peuvent pas avoir le même sens pour la simple raison que les verbes aspirer, d'une part, et aspirer à, d'autre part, ont deux sens différents selon qu'ils sont suivis ou non de la préposition à. Pour que votre comparaison soit valable, les seuls cas possibles sont "A aspire B" et "B aspire A", ou encore "A aspire à B" et "B aspire à A", mais en aucun cas le mélange des deux solutions consistant à utiliser en même temps les verbes "aspirer" et "aspirer à ".

Dans les deux phrases, S. Ernaux emploie le verbe "aspirer" sans préposition à, ce qui exclue le sens de "désirer, souhaiter, convoiter".

Dans la première phrase [...l'idée de bonheur aspirant la société...], il n'y a aucune équivoque possible: la société est aspirée, elle subit l'action, elle est dominée par l'idée de bonheur. Si l'auteure avait voulu donner au verbe "aspirer" le sens de "désirer, souhaiter", elle aurait écrit: "...l'idée de bonheur à laquelle aspirait la société..." (avec présence de la préposition à).

Dans la seconde phrase [...Le temps des choses nous aspirait et nous obligeait à vivre sans arrêt avec deux mois d’avance]. L'idée de contrainte, d'assujettissement est soulignée par l'emploi du verbe "obliger". Par surcroît, l'auteure venait d'écrire juste auparavant: "L’ordre marchand se resserrait, imposait son rythme haletant". Aucun doute n'est permis: ce nouveau temps des choses est un temps imposé et non pas souhaité. Par la suite, S. Ernaux écrira: "Le temps commercial violait de plus belle le temps calendaire" (p. 228, version PDF).

 

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