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La réalité est-elle une construction sociale ?

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"Le réel c'est quand on se cogne." Lacan

La réalité est donc liée à l'anticipation de la douleur, à la notion de danger, de risque.

Cette perception n'est-elle pas subjective avant toute chose ?

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Trillion Membre 301 messages
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il y a 8 minutes, Quasi-Modo a dit :

"Le réel c'est quand on se cogne." Lacan

La réalité est donc liée à l'anticipation de la douleur, à la notion de danger, de risque.

Cette perception n'est-elle pas subjective avant toute chose ?

Quand on se cogne,  ou quand on a faim et froid.

 

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Invité Quasi-Modo
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il y a 37 minutes, Trillion a dit :

Quand on se cogne,  ou quand on a faim et froid.

 

C'est d'ailleurs sur cette conception du danger, socialement construite, c'est-à-dire le risque de devenir SDF, que les gens construisent l'idée de capitalisme et d'économie libérale qui leur apparaît comme le réel, comme la réalité.

Or ce qui est considéré comme réel, il ne reste plus qu'à l'accepter et s'y adapter.

Pourtant un autre choix de société pourrait être fait.

Quand on entend des politiciens comme les altermondialistes ou écologistes décroissants, ce qui leur est opposé est avant tout de manquer de sens des réalités politiques et économique.

Je vous le disais, la construction sociale de la réalité est liée à la schizophrénie, la psychose, et la politique.

Les croyances et les mythes, tout comme les schizophrènes, sont issues d'un sens aigu de l'angoisse de mort.

Les délires comme les religions, tentent de combler les brèches et de lutter contre l'angoisse de mort, de l'apprivoiser, de promouvoir un mode de vie, un certain ordre des choses qui permette d'orienter les actions vers une certaine conception du danger (p.ex. éviter l'enfer pour les chrétiens ou les musulmans, éviter d'être chassé par un jaguar dans la tribu amazonienne dont je vous parlais, éviter la mort dans le transhumanisme, etc.).

Tout délire vient avec une conception du danger et du risque qui prend la société à rebours.

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Combien d'adolescents qui, arrivés à l'aube de leur majorité, sont confrontés à cette dure réalité du capitalisme libéral mondialisé, d'une économie où l'argent est roi, voient leurs rêves se briser contre le mur et la violence qu'elle implique ?

Nous avons tous ou presque tous rêvé d'un monde idéal, égalitaire, fait d'amour et de fraternité dans nos jeunes années. La question c'est de savoir dans quelle mesure nous arrivons à y rester fidèle en dépit des réalités sociales et économiques qui plombent la vie des gens.

Et si la réalité n'était que le nom donné à la croyance à la fatalité ?

Et si la seule chose qui pouvait nous détruire était la croyance à la fatalité, la croyance au réel ?

Derrida disait que la déconstruction c'est le réel, c'est ce qui arrive. Et que c'est assimilable à l'impossible.

Ce qui arrive est par définition impossible.

Parce que ce qui arrive est la fragilisation toujours plus importante de la structure de la société par la volonté de puissance des individus et le chaos du réel, la remise en cause radicale des normes, des conventions, des traditions, etc. exactement comme les enfants connaissent leurs parents par coeur et savent comment les manipuler et dévoyer leurs grands principes, chaque génération remet en cause la structure sociale à un niveau ou un autre en remettant en cause le sens des réalités de la génération passée.

Cela est propre à la civilisation occidentale toutefois. C'est le processus de civilisation dans lequel nous sommes tous pris, immergés malgré nous. Ce qui arrive est impossible car cela violente la conception du réel précédemment admise.

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Membre, Posté(e)
Trillion Membre 301 messages
Forumeur forcené ‚
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il y a 56 minutes, Quasi-Modo a dit :

C'est d'ailleurs sur cette conception du danger, socialement construite, c'est-à-dire le risque de devenir SDF, que les gens construisent l'idée de capitalisme et d'économie libérale qui leur apparaît comme le réel, comme la réalité.

Or ce qui est considéré comme réel, il ne reste plus qu'à l'accepter et s'y adapter.

Pourtant un autre choix de société pourrait être fait.

Quand on entend des politiciens comme les altermondialistes ou écologistes décroissants, ce qui leur est opposé est avant tout de manquer de sens des réalités politiques et économique.

Je vous le disais, la construction sociale de la réalité est liée à la schizophrénie, la psychose, et la politique.

Les croyances et les mythes, tout comme les schizophrènes, sont issues d'un sens aigu de l'angoisse de mort.

Les délires comme les religions, tentent de combler les brèches et de lutter contre l'angoisse de mort, de l'apprivoiser, de promouvoir un mode de vie, un certain ordre des choses qui permette d'orienter les actions vers une certaine conception du danger (p.ex. éviter l'enfer pour les chrétiens ou les musulmans, éviter d'être chassé par un jaguar dans la tribu amazonienne dont je vous parlais, éviter la mort dans le transhumanisme, etc.).

Tout délire vient avec une conception du danger et du risque qui prend la société à rebours.

Ce n'est pas la ou je voulais en venir.

Beaucoup de personnes dans notre société ne prennent conscience de la réalité que quand ils souffrent dans leur chair, le reste du temps ils sont trop contents de se laisser aliéner.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 980 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Il y a 20 heures, Momo Lière a dit :

C'est justement ce que récuse Bergson, le fait que nous soyons condamnés à une approche nécessairement indirecte de la réalité, à une connaissance nécessairement relative et "langagière" du monde.

Pour lui ce filtre humain que nous imposons au monde n'est qu'une construction intéressée, une construction dont le but est de faciliter notre adaptation à la réalité, de faire que cette réalité répondent à nos exigences vitales et viennent satisfaire notre intelligence "bavarde" qui s'est mise au service de ses exigences. 

Mais ce que nous avons construit nous pouvons le déconstruire. Faire en sorte de retrouver le réel silencieux en nous (faire silence en soi), plutôt que de discourir sans fin sur ce réel. Réel qui se moque bien de nos discours et finira de toute façon, bon gré mal gré, par nous réduire au silence, par nous réduire à son silence. 

J'avais parfaitement conscience de dire exactement le contraire d'H. Bergson. Je soutiens que si en " théorie " il pourrait avoir raison, en pratique il a tort si on tient compte du fonctionnement psychique réel de hoï polloï.

En effet, les mots ne sont que les représentants de notre manière d'appréhender ou de penser le monde, parler de Dieu, deus, de toute-puissance ou de volonté divine, est du pareil au même, cela renvoie à la même interprétation qu'il existe un être supra-humain, la terminologie pour le décrire ne change strictement rien à cette façon de concevoir le monde, et rester silencieux n'y changera strictement rien, voire sera même une invitation à mieux s'y consacrer, ce qui ne serait pas étonnant dans la mesure où H. Bergson était croyant, faire silence serait alors un bon moyen de communier avec Dieu de manière - j'imagine soit-disant - plus authentique ou " directe "- du moins pour une personne ayant la foi. Ce qu'il faut donc changer si on veut évoluer méliorativement ou s'éveiller davantage n'est pas d'ordre nominaliste, méditatif ou contemplatif, mais d'ordre conceptuel, il faut se révolutionner, autrement dit changer de façon de penser ou d'état d'esprit ! ( forcément c'est un procédé bien plus dur et lourd que de se contenter de " faire silence " )

Quand une personne a des préjugés, des a priori, une façon d'aborder le monde, des croyances et des connaissances, des intérêts, ainsi que des goûts et des préférences, tout comme une identité et une appartenance sociale, elle est très grandement condamnée ou circonscrite à rester prisonnière de sa propre histoire idiosyncratique, même si elle est la première à l'ignorer totalement, elle ne peut donc pas échapper facilement à ce qu'elle est qui pourtant investit toute son existence dans ses moindres recoins, il y a suffisamment de données scientifiques là-dessus pour le confirmer toujours davantage essentiellement dans les sciences cognitives, on ne se débarrasse pas de ses conceptions et de ses valeurs intériorisées depuis si longtemps comme on change de vêtement, je ne vois donc pas comment une introspection, la pratique de la pleine conscience, de la méditation ou de " faire silence " pourraient y changer quoi que ce soit, c'est bien trop passif comme approche pas plus d'ailleurs que l'on solutionne un doigt gangréné en mettant sa main dans sa poche, il est là assez clair que " l'oubli " ne résoudra strictement rien et on sait même que cela va empirer, ainsi " faire silence " est du même acabit, au contraire il faut se faire violence et donc en avoir un certain désir tenace pour sortir de sa propre indolence ou de sa prison dorée mentale, ne pas avoir peur d'affronter son pire ennemi: c'est-à-dire soi-même, et en premier lieu son ego et les sentiments connexes: comme l'humiliation, le fierté, l'orgueil, etc... 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 980 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Quasi-modo,

Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Vraiment, et on le voit d'ailleurs dans le phénomène des hallucinations, et dans le sens donné au concept de mana, je pense qu'il est possible de construire une société avec un sens du sacré ou des systèmes de croyances, qui contrediraient celui de la science contemporaine. Ce n'est pas une façon de parler, la tribu dont je vous parle croit dur comme fer à ces croyances qui pourtant contredisent l'évidence empirique.

Quoique précisément, cette évidence n'en soit une qu'à nos propres yeux.

Ce que tu dis là, globalement, me fait sérieusement penser à ce que Raymond Boudon à écrit dans " L'idéologie, ou l'origine des idées reçues , où il critique entre autres Lévy-Bruhl qui lui ne voyait que irrationalisme chez les tribus primaires, en ne prenant donc appui et jugeait que de son point de vue occidental et moderne. 

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Membre, 60ans Posté(e)
Momo Lière Membre 176 messages
Forumeur survitaminé‚ 60ans‚
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Il y a 3 heures, deja-utilise a dit :

Ce qu'il faut donc changer si on veut évoluer méliorativement ou s'éveiller davantage n'est pas d'ordre nominaliste, méditatif ou contemplatif, mais d'ordre conceptuel, il faut se révolutionner, autrement dit changer de façon de penser ou d'état d'esprit ! ( forcément c'est un procédé bien plus dur et lourd que de se contenter de " faire silence " )

Pour ma part, je dirais au contraire que savoir « faire silence en soi » est beaucoup plus précieux et difficile que savoir manier, même brillamment, des concepts. 

Un peu comme il est plus précieux est difficile d’être sage que savant.

Pour la communion avec Dieu que vous évoquez chez Bergson, je remplacerais volontiers Dieu par le monde, ou la nature, ou la totalité de ce qui est.

Il ne s’agit pas de s’échapper du monde, mais de ne faire qu’un avec lui « Quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? (Camus)

 

Modifié par Momo Lière
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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 18 heures, Momo Lière a dit :

Pour ma part, je dirais au contraire que savoir « faire silence en soi » est beaucoup plus précieux et difficile que savoir manier, même brillamment, des concepts. 

Un peu comme il est plus précieux est difficile d’être sage que savant.

Pour la communion avec Dieu que vous évoquez chez Bergson, je remplacerais volontiers Dieu par le monde, ou la nature, ou la totalité de ce qui est.

Il ne s’agit pas de s’échapper du monde, mais de ne faire qu’un avec lui « Quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? (Camus)

 

C'est précisément selon moi cet alignement entre le monde, entre l'univers nihiliste, absurde et chaotique, et le sujet qui ne comprend pas ce qui lui arrive qui provoque la psychose. Car cette réalité est insupportable à vivre.

Ces auteurs sont suspects à mes yeux de se raconter des histoires. Sinon ils seraient devenus fous. Ou alors, ce qui est plus probable, ils sont restés dans une compréhension intellectuelle et intellectualisée de la chose.

C'est d'ailleurs le lot de la majorité de nos contemporains.

Modifié par Quasi-Modo
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 980 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Il y a 19 heures, Momo Lière a dit :

Un peu comme il est plus précieux est difficile d’être sage que savant.

Je commence achronologiquement par ce point, je ne dirais pas plus " difficile " mais sans doute plus " préférable ", comme F. Rabelais qui déjà en son temps disait qu' " il vaut mieux avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine ! "

 

Il y a 19 heures, Momo Lière a dit :

Pour ma part, je dirais au contraire que savoir « faire silence en soi » est beaucoup plus précieux et difficile que savoir manier, même brillamment, des concepts. 

Sur la " préciosité " peut-être que cela renvoie à ce que je viens d'écrire supra, présentement je ne sais pas - et ne cherche pas à le savoir à cause de ce qui va suivre, en revanche je peux assez facilement contester à nouveau la " difficulté " en jeu:

En effet, la notion de " difficulté " peut recouvrir plus d'une idée sous-jacente, elle n'est pas pour ma part unidimensionnelle, dans notre cas il nous faut distinguer la difficulté qui proviendrait de l'effort ou du temps fourni, de celle qui a trait à la complexité de la tâche !

Par exemple, il parait évident que vouloir s'affairer à une seule chose est plus facile que de vouloir en entreprendre plusieurs, et c'est même parfaitement logique si la seconde épreuve multitâche inclue la monotâche. Donc, au même titre qu'il est plus facile d'apprendre à jongler avec 5 balles que de devenir astronaute, car l'un ne demande de se concentrer que sur une seule chose quand l'autre réclame de multiple compétences, je peux aussi soutenir que de ne faire que silence est plus aisé que de tenter d'embrasser la complexité du monde de manière polymathique. C'est pourquoi d'ailleurs il y a un véritable engouement pour le yoga, la médiation et consœurs car c'est précisément à la portée de tout un chacun moyennent d'y consacrer de son temps essentiellement, alors que de s'instruire des connaissances scientifiques et de surcroit les comprendre demandera non seulement du temps, mais s'avérera bien plus complexe/ardu à s'approprier d'où le peu d'adeptes !

Mais surtout comme j'ai essayé de le signifier antérieurement, on peut difficilement se réformer soi-même, ne pas penser avec des mots n'empêche aucunement de penser de la même manière le monde, les aphasiques en sont la preuve vivante quand pour certains ils recouvrent l'usage de la parole, ils peuvent ainsi témoigner, pendant cette période mutique ils n'ont pas changé leur façon d'appréhender ou de " voir " le monde, les étiquettes verbales pourtant absentes n'ont pas influé en quoi que ce soit leur rapport au monde. Il en va bien sûr tout autrement quand on est enfin instruit de ceci ou de cela ou que l'on prend conscience d'une chose que nous ne savions pas, que nous ne percevions pas, ce phénomène on peut le voir chez l'enfant pendant son développement, au fur et à mesure qu'il prend en considération ce qui lui échappait auparavant, si tant est que cela fasse sens à présent pour lui, en effet, vouloir parler de " régimes politiques " ( i.e. les différentes républiques )  à un enfant de 5 ans est plus que périlleux, cela ne fait aucun sens pour lui, cela lui est parfaitement étranger, il ne peut pas l'assimiler, même si il était capable par mémoire d'en réciter des bribes compréhensibles pour une personne avertie. C'est donc bien ce sens que nous donnons aux phénomènes qui est l'occasion de les nommer comme ceci ou comme cela, et il sera extrêmement difficile de le changer, car bien souvent cela est une sorte de savoir incarné, il fait tellement partie de nous, qu'il nous serait aussi difficile que de changer d'organe dans notre corps physique, la verbalisation ici ne jouant aucun rôle ontologique fondamental, pas plus que de savoir que toucher le poêle/insert allumé est douloureux, aucun vocable n'est nécessaire, je le sais de manière averbale, seulement il en va de même pour toutes les choses perceptibles ou que l'on expérimente, seules les abstractions peuvent échapper en partie à ce constat. Prenons un exemple extrême pour bien comprendre l'enjeu de ce que j'écris, personne n'a loisir de changer sa perception genrée une fois qu'elle est établie, une personne qui se sent femme ou homme ne pourrait pas par je ne sais par quel artifice se persuader du contraire, c'est une donné totalement infra-linguistique, plutôt expérimentielle d'une situation sociale et personnelle ainsi que certaines contingences, une fois cette empreinte posée en son for intérieur, rien ne pourra le changer, et bien, il en va essentiellement pareillement pour la plupart de ce qui nous constitue intellectuellement ou " spirituellement ". Cela demande un travail redoutable, éreintant, socialement marginalisant, une volonté guidée par un principe supérieur à sa petite personne pour avoir, ne serait-ce qu'une chance de changer quelque chose à sa propre " perception " du monde, en général on le trouve plus aisément chez des gens qui ont subit un traumatisme quelconque, cela change par la force des choses leur vision du monde, mais pour le plus-grand-nombre, il faudra une violence similaire mais déclenchée et recherchée par soi-même pour produire un effet comparable, bien que encore une fois, si il n'y a pas une instance psychique qui cadre l'évolution provoquée sciemment, on peut facilement aggraver ou compliquer la situation, c'est-à-dire s'accrocher encore plus fermement à ses croyances antérieures ( ou à des nouvelles ce qui n'est guère mieux ) plutôt que de les vaincre, ou au moins les dépasser, d'ailleurs ce point est plus la norme que l'exception, car il est plus aisé de se réfugier dans le connu que l'inconnu toujours peu ou prou effrayant ou du moins non réconfortant d'autant plus dans une situation peu confortable d'une perte de repères momentanée. 

Se changer soi-même est incommensurablement plus difficile que de se réfugier dans le silence intérieur, qui ne change rien à la situation ou alors de manière trop épidermique ou déjà de toute façon en germe avec une inclinaison pré-existante. On a toujours tendance à donner de la valeur et à survaloriser ce qui provoque notre assentiment ou notre affection, mais la pertinence ou la justesse d'une chose ne se mesure pas à la valeur que nous lui donnons nous-même, sinon toute affirmation sincère et confiante serait synonyme de vérité, on peut bien évidemment et c'est d'ailleurs souvent le cas, croire sincèrement et profondément une chose qui est une véritable chimère ou donner crédit à quelque chose qui ne vaut pas un kopeck de véracité. D'ailleurs, une expérience - parmi d'autres - a été menée pour connaitre la réaction de personnes qui soit avaient un esprit rationnel/critique ou soit ne l'avaient pas/peu face à des phrases construites par un algorithme pour produire des phrases alambiquées et/ou compliquées qui étaient bien construites grammaticalement mais qui ne renvoyaient à rien de connu, et bien, ce sont les personnes dépourvues d'esprit critique qui ont vu une plus grande profondeur à des phrases dépourvues de sens ou en lien avec une réalité quelconque du monde tel que nous le connaissons scientifiquement, alors que pour ceux en faisant preuve elles étaient plus disposées à dire que ça ne voulait rien dire ! Notre ressenti n'a aucune espèce d'importance, ni même la confiance que l'on y accorde, en ce qui concerne le Vrai. 

 

 

Il y a 19 heures, Momo Lière a dit :

Pour la communion avec Dieu que vous évoquez chez Bergson, je remplacerais volontiers Dieu par le monde, ou la nature, ou la totalité de ce qui est.

Il parait que pour Spinoza, c'est la " Nature ", mais encore une fois, qu'importe la terminologie employée, c'est le sens que la personne met derrière ou ce qu'elle veut signifier qu'il faut retenir quand elle s'exprime, même si son propos semble se situer ailleurs. C'est pourquoi il faut toujours se méfier des philosophes, et plus particulièrement de ceux qui fricotent avec une transcendance qui tait son nom.

 

Il y a 19 heures, Momo Lière a dit :

Il ne s’agit pas de s’échapper du monde, mais de ne faire qu’un avec lui « Quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? (Camus)

 

Ceci illustre l'une des nombreuses expériences faites dont j'ai parlée juste au-dessus sur les " pseudo-prodondeurs " phrasiques, dont voici le lien ( lue ) pour l'une d'elle - à télécharger :

https://www.researchgate.net/publication/332109523_Who_falls_for_fake_news_The_roles_of_bullshit_receptivity_overclaiming_familiarity_and_analytic_thinking

ou extrait plus accessible mais incomplet : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie-sociale/bullshit-la-profondeur-du-vide-23675.php

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Membre, 60ans Posté(e)
Momo Lière Membre 176 messages
Forumeur survitaminé‚ 60ans‚
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il y a 20 minutes, Quasi-Modo a dit :

C'est précisément selon moi cet alignement entre le monde, entre l'univers nihiliste, absurde et chaotique, et le sujet qui ne comprend pas ce qui lui arrive qui provoque la psychose. Car cette réalité est insupportable à vivre.

Elle est insupportable à vivre que pour ceux dont la vie tenait tout entière à un monde sensé et ordonné. 

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Membre, 60ans Posté(e)
Momo Lière Membre 176 messages
Forumeur survitaminé‚ 60ans‚
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il y a 46 minutes, deja-utilise a dit :

Bonjour,

Je commence achronologiquement par ce point, je ne dirais pas plus " difficile " mais sans doute plus " préférable ", comme F. Rabelais qui déjà en son temps disait qu' " il vaut mieux avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine ! "

Et Montaigne ajouterait : "Savant, nous pouvons l'être du savoir d'autrui, sage, nous ne pouvons l'être que de notre propre sagesse."

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Membre, Posté(e)
Dattier Membre 951 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
il y a 55 minutes, Quasi-Modo a dit :

C'est précisément selon moi cet alignement entre le monde, entre l'univers nihiliste, absurde et chaotique, et le sujet qui ne comprend pas ce qui lui arrive qui provoque la psychose. Car cette réalité est insupportable à vivre.

Ces auteurs sont suspects à mes yeux de se raconter des histoires. Sinon ils seraient devenus fous. Ou alors, ce qui est plus probable, ils sont restés dans une compréhension intellectuelle et intellectualisée de la chose.

C'est d'ailleurs le lot de la majorité de nos contemporains.

Tu relativises....:)

 

Prendre conscience que si vérité* il y a, alors elle échappe au discours, est une bonne chose.

 

Bonne recherche.

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
il y a 52 minutes, deja-utilise a dit :

Bonjour,

Je commence achronologiquement par ce point, je ne dirais pas plus " difficile " mais sans doute plus " préférable ", comme F. Rabelais qui déjà en son temps disait qu' " il vaut mieux avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine ! "

 

Sur la " préciosité " peut-être que cela renvoie à ce que je viens d'écrire supra, présentement je ne sais pas - et ne cherche pas à le savoir à cause de ce qui va suivre, en revanche je peux assez facilement contester à nouveau la " difficulté " en jeu:

En effet, la notion de " difficulté " peut recouvrir plus d'une idée sous-jacente, elle n'est pas pour ma part unidimensionnelle, dans notre cas il nous faut distinguer la difficulté qui proviendrait de l'effort ou du temps fourni, de celle qui a trait à la complexité de la tâche !

Par exemple, il parait évident que vouloir s'affairer à une seule chose est plus facile que de vouloir en entreprendre plusieurs, et c'est même parfaitement logique si la seconde épreuve multitâche inclue la monotâche. Donc, au même titre qu'il est plus facile d'apprendre à jongler avec 5 balles que de devenir astronaute, car l'un ne demande de se concentrer que sur une seule chose quand l'autre réclame de multiple compétences, je peux aussi soutenir que de ne faire que silence est plus aisé que de tenter d'embrasser la complexité du monde de manière polymathique. C'est pourquoi d'ailleurs il y a un véritable engouement pour le yoga, la médiation et consœurs car c'est précisément à la portée de tout un chacun moyennent d'y consacrer de son temps essentiellement, alors que de s'instruire des connaissances scientifiques et de surcroit les comprendre demandera non seulement du temps, mais s'avérera bien plus complexe/ardu à s'approprier d'où le peu d'adeptes !

Mais surtout comme j'ai essayé de le signifier antérieurement, on peut difficilement se réformer soi-même, ne pas penser avec des mots n'empêche aucunement de penser de la même manière le monde, les aphasiques en sont la preuve vivante quand pour certains ils recouvrent l'usage de la parole, ils peuvent ainsi témoigner, pendant cette période mutique ils n'ont pas changé leur façon d'appréhender ou de " voir " le monde, les étiquettes verbales pourtant absentes n'ont pas influé en quoi que ce soit leur rapport au monde. Il en va bien sûr tout autrement quand on est enfin instruit de ceci ou de cela ou que l'on prend conscience d'une chose que nous ne savions pas, que nous ne percevions pas, ce phénomène on peut le voir chez l'enfant pendant son développement, au fur et à mesure qu'il prend en considération ce qui lui échappait auparavant, si tant est que cela fasse sens à présent pour lui, en effet, vouloir parler de " régimes politiques " ( i.e. les différentes républiques )  à un enfant de 5 ans est plus que périlleux, cela ne fait aucun sens pour lui, cela lui est parfaitement étranger, il ne peut pas l'assimiler, même si il était capable par mémoire d'en réciter des bribes compréhensibles pour une personne avertie. C'est donc bien ce sens que nous donnons aux phénomènes qui est l'occasion de les nommer comme ceci ou comme cela, et il sera extrêmement difficile de le changer, car bien souvent cela est une sorte de savoir incarné, il fait tellement partie de nous, qu'il nous serait aussi difficile que de changer d'organe dans notre corps physique, la verbalisation ici ne jouant aucun rôle ontologique fondamental, pas plus que de savoir que toucher le poêle/insert allumé est douloureux, aucun vocable n'est nécessaire, je le sais de manière averbale, seulement il en va de même pour toutes les choses perceptibles ou que l'on expérimente, seules les abstractions peuvent échapper en partie à ce constat. Prenons un exemple extrême pour bien comprendre l'enjeu de ce que j'écris, personne n'a loisir de changer sa perception genrée une fois qu'elle est établie, une personne qui se sent femme ou homme ne pourrait pas par je ne sais par quel artifice se persuader du contraire, c'est une donné totalement infra-linguistique, plutôt expérimentielle d'une situation sociale et personnelle ainsi que certaines contingences, une fois cette empreinte posée en son for intérieur, rien ne pourra le changer, et bien, il en va essentiellement pareillement pour la plupart de ce qui nous constitue intellectuellement ou " spirituellement ". Cela demande un travail redoutable, éreintant, socialement marginalisant, une volonté guidée par un principe supérieur à sa petite personne pour avoir, ne serait-ce qu'une chance de changer quelque chose à sa propre " perception " du monde, en général on le trouve plus aisément chez des gens qui ont subit un traumatisme quelconque, cela change par la force des choses leur vision du monde, mais pour le plus-grand-nombre, il faudra une violence similaire mais déclenchée et recherchée par soi-même pour produire un effet comparable, bien que encore une fois, si il n'y a pas une instance psychique qui cadre l'évolution provoquée sciemment, on peut facilement aggraver ou compliquer la situation, c'est-à-dire s'accrocher encore plus fermement à ses croyances antérieures ( ou à des nouvelles ce qui n'est guère mieux ) plutôt que de les vaincre, ou au moins les dépasser, d'ailleurs ce point est plus la norme que l'exception, car il est plus aisé de se réfugier dans le connu que l'inconnu toujours peu ou prou effrayant ou du moins non réconfortant d'autant plus dans une situation peu confortable d'une perte de repères momentanée. 

Se changer soi-même est incommensurablement plus difficile que de se réfugier dans le silence intérieur, qui ne change rien à la situation ou alors de manière trop épidermique ou déjà de toute façon en germe avec une inclinaison pré-existante. On a toujours tendance à donner de la valeur et à survaloriser ce qui provoque notre assentiment ou notre affection, mais la pertinence ou la justesse d'une chose ne se mesure pas à la valeur que nous lui donnons nous-même, sinon toute affirmation sincère et confiante serait synonyme de vérité, on peut bien évidemment et c'est d'ailleurs souvent le cas, croire sincèrement et profondément une chose qui est une véritable chimère ou donner crédit à quelque chose qui ne vaut pas un kopeck de véracité. D'ailleurs, une expérience - parmi d'autres - a été menée pour connaitre la réaction de personnes qui soit avaient un esprit rationnel/critique ou soit ne l'avaient pas/peu face à des phrases construites par un algorithme pour produire des phrases alambiquées et/ou compliquées qui étaient bien construites grammaticalement mais qui ne renvoyaient à rien de connu, et bien, ce sont les personnes dépourvues d'esprit critique qui ont vu une plus grande profondeur à des phrases dépourvues de sens ou en lien avec une réalité quelconque du monde tel que nous le connaissons scientifiquement, alors que pour ceux en faisant preuve elles étaient plus disposées à dire que ça ne voulait rien dire ! Notre ressenti n'a aucune espèce d'importance, ni même la confiance que l'on y accorde, en ce qui concerne le Vrai. 

 

 

Il parait que pour Spinoza, c'est la " Nature ", mais encore une fois, qu'importe la terminologie employée, c'est le sens que la personne met derrière ou ce qu'elle veut signifier qu'il faut retenir quand elle s'exprime, même si son propos semble se situer ailleurs. C'est pourquoi il faut toujours se méfier des philosophes, et plus particulièrement de ceux qui fricotent avec une transcendance qui tait son nom.

 

Ceci illustre l'une des nombreuses expériences faites dont j'ai parlée juste au-dessus sur les " pseudo-prodondeurs " phrasiques, dont voici le lien ( lue ) pour l'une d'elle - à télécharger :

https://www.researchgate.net/publication/332109523_Who_falls_for_fake_news_The_roles_of_bullshit_receptivity_overclaiming_familiarity_and_analytic_thinking

ou extrait plus accessible mais incomplet : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie-sociale/bullshit-la-profondeur-du-vide-23675.php

L’impuissance à agir par soi-même engendre chez beaucoup de personnes appartenant aux classes intermédiaires la logorrhée. Mais la logorrhée ne pourra jamais être action. 
Dilemme  des classes intermédiaires. Elles exécutent les directives des maîtres ( leurs supérieurs dans le monde économique) et en tirent un sentiment de supériorité. Mais quelque chose en elles les alertent : tu n’es qu’un exécutant. Elles sont paumées.  

il y a 5 minutes, Momo Lière a dit :

Et Montaigne ajouterait : "Savant, nous pouvons l'être du savoir d'autrui, sage, nous ne pouvons l'être que de notre propre sagesse."

Heureusement qu’il y a Montaigne que l’esclave peut citer pour créer en lui l’illusion qu’il participe du monde des maîtres.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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En définitive le spectacle des esclaves, quand ce sont des esclaves  qui ont décidé de l’être ( je ne parle pas des esclaves contraints de l’être) est sain : il appelle à une réaction de dignité et de combat devant  ceux qui se complaisent dans une indignité  choisie. 

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Membre, 60ans Posté(e)
Momo Lière Membre 176 messages
Forumeur survitaminé‚ 60ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, satinvelours a dit :

Heureusement qu’il y a Montaigne que l’esclave peut citer pour créer en lui l’illusion qu’il participe du monde des maîtres.

J'avoue ne pas très bien comprendre cette phrase, et plus généralement le rapport maître/esclave que vous évoquez. Avez-vous le sentiment d'être un (une) esclave ?  

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Membre, 34ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 578 messages
Mentor‚ 34ans‚
Posté(e)

J'essaie de pousser le sujet en considérant la proposition : la réalité n'est plus une construction sociale - "pour nous" bien sûr, mais donc la réalité existe, elle a été "découverte" et il ne peut pas y avoir de retour en arrière des conséquences de cette découverte. La construction sociale apparaît comme telle, de plus en plus à mesure que la réalité impose son règne. Nous voilà engagés dans un univers de réalités sur lesquelles, par rapport auxquelles il y a du "social". C'est le monde de l'organisation, des grandes masses et des grandes vitesses, de l'industrie et des empires administratifs, de la conquête spatiale.. La médiation technique s'impose, se surimpose partout. Car réalité et technique forment un couple, c'est une seule et même puissance surgissant du monde humain mais qui subvertit tout irréversiblement. La réalité "est", "tient" pour nous avec la technique. Elle en est le visage familier. Mais la réalité demeure cachée, au-delà de toute représentation dans une indépendance stricte. On peut dire alors que le chrétien autrefois ne se situait pas dans le même monde. Il y avait pour lui une voix familière derrière la création, une filiation mystérieuse des choses entre elles et lui et un renouement possible, toujours latent sous les divorces de la vie. Maintenant le chrétien vit comme les autres dans la réalité. Et nous pouvons encore ajouter : tous les chrétiens ont toujours vécu dans la réalité. La seule réalité. Inquestionnable, impérative. La soumission est totale et universelle, subjective tout autant qu'objective à cette puissance impersonnelle. Et dans ce divorce la technique intervient effectivement comme l'unique moyen, le seul adéquat. Il suffit de se balader une après-midi en forêt pour sentir ce divorce gonfler en soi. Entre le temps naturel, ce temps de la marche, de la respiration près du sol et puis ce monde, cette sorte d'hyper-réalité qui encapsule désormais toute expérience et lui donne sa signification. Passé l'apaisement, les émerveillements, la marche inspire une nostalgie coupable. De quoi sommes-nous nostalgiques ? Qu'aurions-nous perdu ? L'homme du passé vivait-il vraiment dans un autre monde, n'avait-il pas davantage que moi le sens des réalités, de certaines réalités ? Et ne concevait-il pas exactement "la réalité" ? N'est-ce pas justement parce qu'il se situait, impuissant, dans un monde bien plus vaste, étranger et hostile, disons la nature, qu'il lui surimposait avec autant d'acharnement ses médiations symboliques, par lesquelles le soleil et la lune lui devenaient une mère et un père, par lesquelles telle borne marquait la frontière de son territoire, limité, circonscrit, qu'il connaissait comme lui-même ? Ne sommes-nous pas devenus plus insensibles, inconscients ? Ou bien encore, la réalité n'est-elle pas, plus que jamais, un mystère et une opportunité, le terrain pour de nouvelles conquêtes, de nouveaux questionnements - grâce, bien sûr, à la technique ? Prenons le covid.. Le covid est un phénomène naturel, en tout cas réel, même s'il a été fabriqué en laboratoire. Mais le covid est aussi, indissociablement, un phénomène technique, même s'il n'a pas été fabriqué. Il existe pour nous seulement (et impérativement) dans la mesure où nous sommes capables d'identifier cet agent pathogène, d'étudier sa chimie, de suivre son évolution. Parce que cet agent intervient dans un monde "médiatisé", "hyperconnecté" et que ce sont ces structures médiatiques, scientifiques, administratives, industrielles, ces chaînes logistiques, etc., qui sont amenées, tout à la fois, à produire, à comprendre et à réagir à cette donnée : l'émergence d'un virus présentant telles caractéristiques et ce que ça signifie pour tel système juridique, etc. Nos ancêtres n'auraient pas identifié cet agent, ils ne concevaient pas l'existence de virus et en tout cas, ça restait de l'ordre de l'invérifiable. Leur possibilité d'action ne se trouvait pas là, bien qu'ils eurent sans doute remarqué le phénomène épidémique, la transmission d'un mal. Nous, nous avons pu, et même, nous avons suivre en direct les contaminations quotidiennes, l'évolution en différents variants et leur compétition morbide à travers la planète, tout ceci étant immédiatement solidaire des réalités humaines et des questions engagées alors, par la crise hospitalière, les politiques de santé, la politique mondiale, le jeu des marchés, la vaccination, obligatoire ou non, accessible ou non,.. Personne dans cette affaire ne peut plus démêler le naturel du technique, pas plus que le technique de l'humain, jusqu'au plus existentiel, la mort de nos proches. Les intellectuels, je pense à Bruno Latour, ont beau jeu de déclarer que "nous n'avons jamais été modernes", d'assimiler naturel et technique. Ils consacrent intellectuellement une situation de fait, singulière dans l'histoire humaine mais impérative, incontournable - pour nous, désormais, dans ces conditions. Il n'y a aucun progrès dans cette pensée, simplement un décorum intellectuel, comme si c'était un choix, intellectuel et courageux, de ne plus distinguer ce qui est technique de ce qui est naturel. De toute façon dans ce contexte la pensée cesse de pouvoir être une force de questionnement et une puissance de mise en forme collective. Nous voilà soumis aux faits incohérents et absurdes, sans échappatoire que de les reconnaître ; le refus des réalités de ce monde ne peut qu'aggraver encore le divorce, notre folie. Et la médiation symbolique est renvoyée à sa juste place : une extravagance de l'imaginaire, au mieux une tentative de l'évolution, plus vraisemblablement un accident. Finalement : un divertissement. Pour combien d'entre nous seul un film ou une série peuvent encore faire vibrer l'écho d'une vie complète. Nous devenons présents aux images préférentiellement à la réalité - il fallait bien trouver un débouché à cette conscience inutile et encombrante. Car que pouvons-nous connaître de la réalité ? Et quelle conscience a le quidam moyen de la façon dont fonctionne le monde dans lequel il vit ? Ses capacités d'analyse et de prise en main sont déjà submergées par son travail. Il connaît sa situation, qu'il tente de maîtriser, qu'il subit très largement ; le reste n'obéit à aucune règle. Son inconnu est là, dans ce milieu socio-technique - son avenir se joue dans tel dispositif, telle salle de gestion de crise, tel mécanisme du marché dont personne ne peut décider à l'avance comment il va jouer. L'homme n'a plus connaissance du droit, il ignore la loi, une loi elle-même produit aléatoire et anonyme d'un gigantesque ensemble dont le jeu subtil est imprédictible, tout comme les effets finalement produits, par telle ou telle loi, règlement ou circulaire, sur les systèmes techniques et les corps sociaux qui en dépendent. Mais nous nous trouvons alors dans la situation paradoxale où la réalité est plus que jamais, évidemment, une construction sociale. Je peux changer de sexe : le genre est un choix. "Tout est politique." Or cette construction lui échappe et le dépasse infiniment. Ce qui était son ordre propre, son connaissable est devenu son étranger.

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Membre, Posté(e)
Trillion Membre 301 messages
Forumeur forcené ‚
Posté(e)

La réalité ne se limite pas a une construction sociale, c'est avoir un esprit étroit que de le penser.

La société devenue tentaculaire aliéne l'individu en lui faisant croire qu'elle est tout.

Ceux qui sont aux commandes de la société exercent un pouvoir quasi total sur la plupart des esprits, ils commandent aux politiques, aux medias, a la communauté scientifique...A partir de la ils imposent ce qu'est la réalité en formatant les esprits.

Seuls ceux qui ont un niveau de conscience plus élevé échappent au formatage.

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Membre, 50ans Posté(e)
épixès Membre 1 815 messages
Forumeur alchimiste ‚ 50ans‚
Posté(e)

@Loufiat, @deja-utilise, @Quasi-Modo

J'ai relu nos différents échanges et il en ressort que notre désaccord provient, selon moi, de celui que nous avons sur la définition même de réalité. Or le langage étant un système d'expression de la pensée et de communication entre les humains, celui-ci nécessite un caractère consensuel quant à l'usage qui en est fait, notamment relativement à la définition des mots, sous peine de ne pas pouvoir assurer sa fonction.

J'ai donc relu attentivement plusieurs dictionnaires et la définition minimum, commune, qui s'en dégage est "Ce qui existe effectivement, par opposition à ce qui est imaginaire, fictif.

J'ajoute que selon mon expérience il me semble bien que cela correspond assez fidèlement à ce que cela évoque chez la plupart des gens. Argument assez pauvre, j'en conviens, puisque l'expérience personnelle est souvent bien mauvaise conseillère, raison d'ailleurs pour laquelle j'ai opté de consulter divers dictionnaires.

Si vous n'êtes pas d'accord avec cette définition, il s'ensuit inévitablement que nos conclusions sur la question posée par ce topic vont différer.

Ainsi par exemple le langage est une construction sociale mais sa réalité n'est que des ondes acoustiques, la propagation de perturbations mécaniques dans un milieu élastique. Ce que l'on en perçoit, ce que l'on en comprend, ce que cela fait naitre en nous relève du psychisme humain, et donc de l'imaginaire. Un mot n'a pas de sens en soi, il n'en a que dans l'esprit humain et quelque chose qui n'existe que dans l'esprit est par définition imaginaire.

J'entends bien qu'un terme puisse avoir plusieurs acceptions ou que ce qu'il évoque en nous soit plus riche que sa simple définition mais si cette acception ou cette évocation vient à exprimer une chose et son contraire, alors le terme ne signifie plus rien. Si le mot "bien" exprimait simultanément la notion de bien et de mal, que dirait-on lorsqu'on affirmerait que quelque chose est bien ?

Voilà pourquoi il me semble important de bien distinguer réalité, perception et représentation de celle-ci.

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