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"C'était mieux avant"... et ça fait 2 000 ans que ça dure !

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metal guru

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Membre, Posté(e)
Jim69 Membre 21 859 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, tontonbon a dit :

La loi du 13 juillet 1965 a autorisé les femmes mariées à travailler sans l'autorisation de leur époux et à ouvrir un compte en banque en leur nom propre .

c'était hier quoi

Et c’est là où tout à commence à merder :sleep: 

Bon les « c’était mieux avant » n’ont qu’à regarder les images d’Epinal de l’INA et écouter en boucle les chanson de Cabrel en boucle.

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Membre, Posté(e)
Jim69 Membre 21 859 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Ils trouveront dans l’INA des gens dans les années 50 qui diront aussi que c’était mieux avant.

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 283 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, BELUGA a dit :

ni celle de pseudos études réalisées par de jeunes chercheurs..

Mais les chercheurs trouvent des éléments probants qui démontrent que le " c'était mieux avant " existe depuis des siècles et même des millénaires d'après les exemples cités sur ce topic, mais si Beluga estime qu'ils disent des conneries parce qu'elle sait mieux que tout le monde, juste parce qu'elle a vécu plus longtemps, ça risque de bouleverser toutes nos connaissances et notre façon d'envisager l'histoire et les civilisations ! :respect:

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Membre, Posté(e)
Seyar Membre 3 973 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Comme il a été dit plusieurs fois, il n'y a finalement, rien de nouveau à cela. A toute époque, comme il a été montré ci-dessus avec différentes citations, les vieux ont trouvé les jeunes "paresseux" et les jeunes ont trouvé les vieux "ringards", pour faire court :p 

Je pense qu'on devrait un peu plus s'attarder sur ce point pour tenter d'améliorer les choses. Car à travers ces différentes citations et études, on peut voir qu'il n'y a pas de transmission générationnelle "véritable" : chaque génération veut imposer son point de vue pour un meilleur avenir, qu'importe finalement ce qui a été fait avant. Et au final, personne ne vit le présent

Alors évidemment, on peut par exemple voir que de nos jours, la médecine semble meilleure qu'avant. Mais d'un autre côté, notre mode de vie semble créer bien plus de problèmes de santé qu'avant...
Par exemple, il est bien d'avoir une meilleur médecine pour soigner les cancers, mais si de l'autre côté, on en crée bien plus par notre mode de vie, ça ne sert pas à grand chose, c'est stérile.

Au final, le gros souci, à mon avis, semble être que ce n'était ni mieux ni pire "avant', quelque soit l'époque, mais c'était simplement "pareil". Et ça, à mon sens, c'est un gros souci car ça démontre qu'on n'évolue pas entièrement.

Matériellement, on est au top, pas de souci, on envoie même des voitures en orbite, c'est génial.

Mais dans sa globalité, l'humanité stagne complètement. Et ça fait 2000ans que ça dure... Va ptêt falloir songer à passer la 2nd là :p

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Membre, 88ans Posté(e)
ouest35 Membre 28 208 messages
Maitre des forums‚ 88ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, metal guru a dit :

870x489_miauxavant.webp

Une personne regardant avec nostalgie une photographie© Getty - WIN-Initiative/Neleman

 

Le passéisme, ça vous parle ? C'est cette certitude que le monde tournait bien mieux avant, que l'humain avait de plus hautes aspirations, que l'intelligence n'avait pas encore capitulé... Contrairement à ce que pourrait laisser croire notre époque, le passéisme ne date pas d'aujourd'hui.

"Les jeunes n'ont plus aucun respect et plus rien ne les intéresse", "La fin de l'humanité est pour bientôt et c'est tant mieux", "Le QI de la population est en baisse", etc.

Qui n'a jamais entendu (ou ne s'est jamais laissé aller à...) ces récriminations ? Les temps semblent plus que jamais angoissants à l'aune (bien concrète) du changement climatique et des inquiétudes sociales... mais le sentiment prégnant que "c'était mieux avant" a probablement agité nos ancêtres avant nous.

De fait, le poète latin Horace en témoignait déjà il y a presque 2 000 ans, dans son _Art poétique (_v. 173-174) : "Mille incommodités assiègent le vieillard… Quinteux, râleur, vantant le temps passé, quand il était gosse, toujours à censurer les jeunes…" Parmi de nombreuses imprécations antiques et atemporelles, nous pouvons aussi citer celles de Valerius Caton dans ses Poetae minores (v. 178-182.) : "Est-ce ma faute si nous n’en sommes plus à l’âge d’or ? Il m’aurait mieux valu naître alors que la Nature était plus clémente. Ô sort cruel qui m’a fait venir trop tard, fils d’une race déshéritée !" ; ou encore les lamentations de Juvénal, dans ses Satires (v. 69-70) : "Déjà du temps d’Homère notre race baissait. La terre ne nourrit plus aujourd’hui que des hommes méchants et chétifs."

Pourquoi le passéisme (préférence exclusive pour le passé) semble-t-il à ce point anthropologique ? 

27 janvier 2022
40 min

Non, tout n'était pas mieux avant (loin s'en faut)

Pour le psychologue Serge Ciccotti, ce sentiment a probablement toujours existé, nourri notamment par les religions et le mythe du paradis perdu, mais la communication étant bien plus importante aujourd’hui avec les réseaux sociaux et la diffusion scientifique, elle produit un effet de loupe sur ce phénomène. Et ce, même si de nombreux contre-exemples pragmatiques viennent contrecarrer l'idée d'un monde forcément plus noir qu'hier, comme le soulignait avec force l'historien des sciences et philosophe Michel Serres dans son manifeste C'était mieux avant, en 2017 : avant, "les usines sans contrainte, répandaient leurs déchets dans l'atmosphère, ou la mer, ou la Seine, le Rhin ou le Rhône", avant "on ne connaissant pas les antibiotiques, on mourait de vérole ou de tuberculose", avant, il n'y avait pas de soins palliatifs, avant "les chambres à coucher restaient glaciales tout l'hiver", etc.

Chères Petites Poucettes, chers Petits Poucets, ne le dites pas à vos vieux dont je suis, c'est tellement mieux aujourd'hui : la paix, la longévité, les antalgiques, la paix, la Sécu, la paix, l'alimentation surveillée, la paix, l'hygiène et les soins palliatifs, la paix, ni service militaire ni peine de mort, la paix, le contrat naturel, la paix, les voyages, la paix, le travail allégé, la paix, les communications partagées, la paix... Michel Serres

27 janvier 2022
52 min

La faute au "biais de négativité"

Selon Serge Ciccotti, il existe deux raisons principales à cet effet "C'était mieux avant" : dans le présent, nous sommes plus sensibles au négatif qu’au positif tandis que la mémoire, en revanche, retient le positif et oublie le négatif. Les recherches en psychologie montrent en effet l’existence d’un biais de négativité, et nous sommes plus affectés par les mauvaises nouvelles que par les bonnes, nous voyons plus les défauts que les qualités : "Beaucoup d’évolutions positives sont invisibles et les médias nous abreuvent d’événements négatifs – attaques terroristes, incendies, tsu­namis… – notamment en raison de leur côté spectaculaire."

Des études de l’Université de Caroline du Nord ont récemment montré que nous avions tendance à nous remémorer davantage les événements passés positifs que les événements négatifs : "Seules les personnes déprimées échappent à cette illusion ! Ainsi, sur 12 études recensées, les participants disent avoir vécu davantage d’événements positifs que négatifs."

On préfère ce que l'on connaît déjà

La mémoire joue en fait un rôle clé dans ce sentiment passéiste. Car ce que nous préférons est généralement ce que nous avons déjà expérimenté - et ce dans tous les domaines, comme le prouve cet article que nous avions publié sur les origines du frisson musical, là aussi intimement lié à la mémoire.

Il s'agit là aussi d'un biais cognitif mis à jour au XXe siècle par le psychologue américain Robert Zajonc, et appelé "effet de la simple exposition" : plus nous sommes exposés à un stimulus (objet, personne), plus l'attachement pour le stimulus grandit.

Un article de Madmoizelle, qui s'en faisait l'écho en 2014, rapportait une expérience dans laquelle un chercheur présentait à des volontaires une douzaine de mots de 7 lettres dénués de sens en leur faisant croire qu'il s'agissait de mots turcs. Ces derniers étaient présentés aux volontaires à des fréquences plus ou moins élevées, entre 0 et 25 fois. Les participants devaient ensuite estimer si le sens de chaque mot était positif ou négatif

A priori, rien ne permet d’orienter leurs décisions… Et pourtant : les résultats montrent que les sujets attribuent un sens plus positif aux mots présentés un grand nombre de fois (10 et 25) qu’aux mots présentés rarement (0,1 et 2 fois) ! Il y aurait donc un lien entre la fréquence d’exposition aux mots et le sens qu’on leur donne. Cette constatation a été effectuée maintes fois.

Les seniors, bien plus "passéistes" que les jeunes

Enfin ce mécanisme est accentué par l’âge, souligne encore Serge Ciccotti :

Des travaux ont montré l’existence d’un "effet d’effacement" qui s’accentuerait avec l’âge : dans une expérience réalisée il y a une vingtaine d’années de l’Université d'Irvine, en Californie, on a réuni des participants et on les a divisés en trois groupes d’âges différents : 18 ans à 29 ans, 41 ans à 53 ans et 65 ans à 80 ans. On a ensuite exposé chacun de ces groupes à des images positives (visages d’enfants souriants), négatives (blessures corporelles) ou neutres (photos d’animaux ou de paysages). On a observé que les jeunes participants se sont souvenus davantage des images négatives que des images positives. Les plus âgés se sont davantage remémorés les images positives.

Ce filtre positif expliquerait pourquoi certaines personnes âgées, lorsqu’elles se tournent vers leur passé, oublient les aspects négatifs de ce qu’elles ont vécu. Cet effet d’effacement a été observé dans le cerveau des personnes examinées par imagerie cérébrale : "Chez les personnes âgées, une zone nommée complexe amygdalien, qui intervient dans la genèse des émotions, est activée aussi bien par les images positives que par les images négatives. Cette zone n’est activée que par les images négatives chez les plus jeunes... Cette observation suggère que les personnes âgées manifestent plus de réactivité émotionnelle aux images positives que les jeunes : tout se passe comme s’ils y faisaient plus attention".

Selon la "théorie de la sélectivité socio-émotive", chacun dirige ainsi son attention vers des pensées ou des souvenirs positifs lorsqu’il se rend compte que le temps qui lui reste à vivre est limité. C’est le cas pour les personnes âgées, mais aussi pour les plus jeunes en fin de vie : elles manifestent une attention renforcée aux stimulations positives.

Voilà qui peut aussi expliquer en partie le populisme spécifique des seniors selon Serge Ciccotti, qui sont davantage pro-Trump, pro-Brexit ou ont soutenu les partis ultra-conservateurs hongrois du FIDESZ et polonais du PiS, affolés par les vagues d'immigration : "Les seniors se sentent en sécurité dans des environnements qui leur sont familiers ; un sentiment croissant d’insécurité pousse les plus âgés dans les bras des populistes".

Les parents aussi...

Une étude de l’Université de Cornell, a également montré que le fait d’avoir un enfant pouvait accentuer le mécanisme du "C’était mieux avant" précise encore Serge Ciccotti. Sur les 51 professeurs d’école primaire interrogés sur leur perception du danger dans le monde dans un passé récent, ceux qui étaient devenus parents pendant la période évaluée ont perçu le monde comme sensiblement plus dangereux que les autres professeurs :

Les perceptions changent quand on devient parent : il est alors plus intéressant d’un point de vue évolutif d’être soupçonneux afin de mieux protéger les nouveaux-nés. Ainsi, les parents qui se méfient spontanément de tout ce qui est nouveau évitent d’exposer leur enfant à un danger potentiel. Dans ces conditions de méfiance, face à la nouveauté, les enfants auraient été mieux protégés, et ces comportements de refus de l’innovation se seraient perpétués. Aujourd’hui, ce type d’attitude est devenu partie intégrante – inconsciente – de nos comportements.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/c-etait-mieux-avant-et-ca-fait-2-000-ans-que-ca-dure-4385309

Faux les séniors ne sont pas plus passéistes .... Juste ils ont plus d'années au compteur qu'un minot et donc ont vévu "autres" choses ... Qu'ils transmettent c'est différent que de regretter ce qui n'était pas finalement folichon c'est totalement différent ... Il y aura toujours quelques vieux réacs qui trouveront que Pétain c'était mieux que Macron ... par exemple ! Y'a pas d'âge pour les pisse-vinaigre !

Quand je raconte a mes petits enfants et leur montre des documents sur les années de mon enfance et de ma jeunesse où je suis passé de voiture a cheval, du pédibus et des locomotives a charbon et des compartiments en bois ...avec lesquels on passait 5h30 heures pour faire Paris/Rennes (et encore en express) qu'on arrivait l'été noirs comme des mineurs ! et qu'aujourd'hui il faut 1h25 et encore ils trouvent ça long !

C'est eux qui sont demandeurs surtout post et adolescents .... sur tous les sujets !

Il y a des clichés idiots !!! Perso il y a des situations que franchement je n'aimerais revivre !!!

Modifié par ouest35
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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 283 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, ouest35 a dit :

Faux les séniors ne sont pas plus passéistes ....

L'article ne dit pas que tous les seniors sont passéistes mais qu'en général ils sont plus passéistes que les jeunes, il suffit de regarder pas plus loi que sur ce forum qui a une moyenne d'âge de plus en plus élevée, et même sur ce topic pour voir que certains intervenants regrettent le temps où ils étaient jeunes !

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Membre, Beluga-Pangolin, Posté(e)
BELUGA Membre 15 220 messages
Beluga-Pangolin,
Posté(e)
il y a 44 minutes, metal guru a dit :

Le passé n'appartient pas aux gens qui l'ont vécu,

ben si ! un peu quand même; il appartient moins à ceux qui ne l'ont pas connu.

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Membre+, 27ans Posté(e)
metal guru Membre+ 33 283 messages
Maitre des forums‚ 27ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, BELUGA a dit :

ben si ! un peu quand même; il appartient moins à ceux qui ne l'ont pas connu.

Prouve le !

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Membre, 154ans Posté(e)
Black Dog Membre 5 067 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, ouest35 a dit :

Quand je raconte a mes petits enfants et leur montre des documents sur les années de mon enfance et de ma jeunesse où je suis passé de voiture a cheval, du pédibus et des locomotives a charbon et des compartiments en bois ...avec lesquels on passait 5h30 heures pour faire Paris/Rennes (et encore en express) qu'on arrivait l'été noirs comme des mineurs ! et qu'aujourd'hui il faut 1h25 et encore ils trouvent ça long !

Mais tu as quel âge ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 410 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
à l’instant, Black Dog a dit :

Mais tu as quel âge ?

Un âge que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre comme dirait @metal guru ! :D

Déjà c'est mal poli de demander son âge à une dame !

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 644 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, metal guru a dit :

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Une personne regardant avec nostalgie une photographie© Getty - WIN-Initiative/Neleman

 

Le passéisme, ça vous parle ? C'est cette certitude que le monde tournait bien mieux avant, que l'humain avait de plus hautes aspirations, que l'intelligence n'avait pas encore capitulé... Contrairement à ce que pourrait laisser croire notre époque, le passéisme ne date pas d'aujourd'hui.

"Les jeunes n'ont plus aucun respect et plus rien ne les intéresse", "La fin de l'humanité est pour bientôt et c'est tant mieux", "Le QI de la population est en baisse", etc.

Qui n'a jamais entendu (ou ne s'est jamais laissé aller à...) ces récriminations ? Les temps semblent plus que jamais angoissants à l'aune (bien concrète) du changement climatique et des inquiétudes sociales... mais le sentiment prégnant que "c'était mieux avant" a probablement agité nos ancêtres avant nous.

De fait, le poète latin Horace en témoignait déjà il y a presque 2 000 ans, dans son _Art poétique (_v. 173-174) : "Mille incommodités assiègent le vieillard… Quinteux, râleur, vantant le temps passé, quand il était gosse, toujours à censurer les jeunes…" Parmi de nombreuses imprécations antiques et atemporelles, nous pouvons aussi citer celles de Valerius Caton dans ses Poetae minores (v. 178-182.) : "Est-ce ma faute si nous n’en sommes plus à l’âge d’or ? Il m’aurait mieux valu naître alors que la Nature était plus clémente. Ô sort cruel qui m’a fait venir trop tard, fils d’une race déshéritée !" ; ou encore les lamentations de Juvénal, dans ses Satires (v. 69-70) : "Déjà du temps d’Homère notre race baissait. La terre ne nourrit plus aujourd’hui que des hommes méchants et chétifs."

Pourquoi le passéisme (préférence exclusive pour le passé) semble-t-il à ce point anthropologique ? 

27 janvier 2022
40 min

Non, tout n'était pas mieux avant (loin s'en faut)

Pour le psychologue Serge Ciccotti, ce sentiment a probablement toujours existé, nourri notamment par les religions et le mythe du paradis perdu, mais la communication étant bien plus importante aujourd’hui avec les réseaux sociaux et la diffusion scientifique, elle produit un effet de loupe sur ce phénomène. Et ce, même si de nombreux contre-exemples pragmatiques viennent contrecarrer l'idée d'un monde forcément plus noir qu'hier, comme le soulignait avec force l'historien des sciences et philosophe Michel Serres dans son manifeste C'était mieux avant, en 2017 : avant, "les usines sans contrainte, répandaient leurs déchets dans l'atmosphère, ou la mer, ou la Seine, le Rhin ou le Rhône", avant "on ne connaissant pas les antibiotiques, on mourait de vérole ou de tuberculose", avant, il n'y avait pas de soins palliatifs, avant "les chambres à coucher restaient glaciales tout l'hiver", etc.

Chères Petites Poucettes, chers Petits Poucets, ne le dites pas à vos vieux dont je suis, c'est tellement mieux aujourd'hui : la paix, la longévité, les antalgiques, la paix, la Sécu, la paix, l'alimentation surveillée, la paix, l'hygiène et les soins palliatifs, la paix, ni service militaire ni peine de mort, la paix, le contrat naturel, la paix, les voyages, la paix, le travail allégé, la paix, les communications partagées, la paix... Michel Serres

27 janvier 2022
52 min

La faute au "biais de négativité"

Selon Serge Ciccotti, il existe deux raisons principales à cet effet "C'était mieux avant" : dans le présent, nous sommes plus sensibles au négatif qu’au positif tandis que la mémoire, en revanche, retient le positif et oublie le négatif. Les recherches en psychologie montrent en effet l’existence d’un biais de négativité, et nous sommes plus affectés par les mauvaises nouvelles que par les bonnes, nous voyons plus les défauts que les qualités : "Beaucoup d’évolutions positives sont invisibles et les médias nous abreuvent d’événements négatifs – attaques terroristes, incendies, tsu­namis… – notamment en raison de leur côté spectaculaire."

Des études de l’Université de Caroline du Nord ont récemment montré que nous avions tendance à nous remémorer davantage les événements passés positifs que les événements négatifs : "Seules les personnes déprimées échappent à cette illusion ! Ainsi, sur 12 études recensées, les participants disent avoir vécu davantage d’événements positifs que négatifs."

On préfère ce que l'on connaît déjà

La mémoire joue en fait un rôle clé dans ce sentiment passéiste. Car ce que nous préférons est généralement ce que nous avons déjà expérimenté - et ce dans tous les domaines, comme le prouve cet article que nous avions publié sur les origines du frisson musical, là aussi intimement lié à la mémoire.

Il s'agit là aussi d'un biais cognitif mis à jour au XXe siècle par le psychologue américain Robert Zajonc, et appelé "effet de la simple exposition" : plus nous sommes exposés à un stimulus (objet, personne), plus l'attachement pour le stimulus grandit.

Un article de Madmoizelle, qui s'en faisait l'écho en 2014, rapportait une expérience dans laquelle un chercheur présentait à des volontaires une douzaine de mots de 7 lettres dénués de sens en leur faisant croire qu'il s'agissait de mots turcs. Ces derniers étaient présentés aux volontaires à des fréquences plus ou moins élevées, entre 0 et 25 fois. Les participants devaient ensuite estimer si le sens de chaque mot était positif ou négatif

A priori, rien ne permet d’orienter leurs décisions… Et pourtant : les résultats montrent que les sujets attribuent un sens plus positif aux mots présentés un grand nombre de fois (10 et 25) qu’aux mots présentés rarement (0,1 et 2 fois) ! Il y aurait donc un lien entre la fréquence d’exposition aux mots et le sens qu’on leur donne. Cette constatation a été effectuée maintes fois.

Les seniors, bien plus "passéistes" que les jeunes

Enfin ce mécanisme est accentué par l’âge, souligne encore Serge Ciccotti :

Des travaux ont montré l’existence d’un "effet d’effacement" qui s’accentuerait avec l’âge : dans une expérience réalisée il y a une vingtaine d’années de l’Université d'Irvine, en Californie, on a réuni des participants et on les a divisés en trois groupes d’âges différents : 18 ans à 29 ans, 41 ans à 53 ans et 65 ans à 80 ans. On a ensuite exposé chacun de ces groupes à des images positives (visages d’enfants souriants), négatives (blessures corporelles) ou neutres (photos d’animaux ou de paysages). On a observé que les jeunes participants se sont souvenus davantage des images négatives que des images positives. Les plus âgés se sont davantage remémorés les images positives.

Ce filtre positif expliquerait pourquoi certaines personnes âgées, lorsqu’elles se tournent vers leur passé, oublient les aspects négatifs de ce qu’elles ont vécu. Cet effet d’effacement a été observé dans le cerveau des personnes examinées par imagerie cérébrale : "Chez les personnes âgées, une zone nommée complexe amygdalien, qui intervient dans la genèse des émotions, est activée aussi bien par les images positives que par les images négatives. Cette zone n’est activée que par les images négatives chez les plus jeunes... Cette observation suggère que les personnes âgées manifestent plus de réactivité émotionnelle aux images positives que les jeunes : tout se passe comme s’ils y faisaient plus attention".

Selon la "théorie de la sélectivité socio-émotive", chacun dirige ainsi son attention vers des pensées ou des souvenirs positifs lorsqu’il se rend compte que le temps qui lui reste à vivre est limité. C’est le cas pour les personnes âgées, mais aussi pour les plus jeunes en fin de vie : elles manifestent une attention renforcée aux stimulations positives.

Voilà qui peut aussi expliquer en partie le populisme spécifique des seniors selon Serge Ciccotti, qui sont davantage pro-Trump, pro-Brexit ou ont soutenu les partis ultra-conservateurs hongrois du FIDESZ et polonais du PiS, affolés par les vagues d'immigration : "Les seniors se sentent en sécurité dans des environnements qui leur sont familiers ; un sentiment croissant d’insécurité pousse les plus âgés dans les bras des populistes".

Les parents aussi...

Une étude de l’Université de Cornell, a également montré que le fait d’avoir un enfant pouvait accentuer le mécanisme du "C’était mieux avant" précise encore Serge Ciccotti. Sur les 51 professeurs d’école primaire interrogés sur leur perception du danger dans le monde dans un passé récent, ceux qui étaient devenus parents pendant la période évaluée ont perçu le monde comme sensiblement plus dangereux que les autres professeurs :

Les perceptions changent quand on devient parent : il est alors plus intéressant d’un point de vue évolutif d’être soupçonneux afin de mieux protéger les nouveaux-nés. Ainsi, les parents qui se méfient spontanément de tout ce qui est nouveau évitent d’exposer leur enfant à un danger potentiel. Dans ces conditions de méfiance, face à la nouveauté, les enfants auraient été mieux protégés, et ces comportements de refus de l’innovation se seraient perpétués. Aujourd’hui, ce type d’attitude est devenu partie intégrante – inconsciente – de nos comportements.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/c-etait-mieux-avant-et-ca-fait-2-000-ans-que-ca-dure-4385309

Ainsi, les parents qui se méfient spontanément de tout ce qui est nouveau évitent d’exposer leur enfant à un danger potentiel.

-------------------Amusant quand on voit les tous petits exposés au cagnard sans protection, dans les voitures, dans les poussettes, sur les plages etc...ou au contraire au froid, manteau ouvert sans foulard et "cagoule" pour bien faire voir l'habillement, les marques! ou parce qu'ils et elles s'en foutent carrément du bien-être du petit de la petite! quand on voit les mômes courir sur les trottoirs, sans considération du danger...Le ou les parents? les laissent faire!

Beaucoup à dire sur le reste...

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Membre, 128ans Posté(e)
menon Membre 11 221 messages
Maitre des forums‚ 128ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, Enchantant a dit :

Déjà c'est mal poli de demander son âge à une dame !

et puis Ouest , a parlé plusieurs fois de sa vie  , de sa région ... elle a même posté un photo d'elle en bigoudène ... alors lui demander son âge , c'est qu'on ne la lit pas au quotidien .

 

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 644 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, metal guru a dit :

C'est peut être difficilement comparable, pas grand monde n'a vraiment tous les éléments nécessaires pour le faire objectivement !

Quand on arrive  un certain âge, si quand même!

Il y a 1 heure, tontonbon a dit :

il y en un truc , indiscutable , qui était mieux avant : c'est que la femme était soumise à l'homme  :dev:

Faut l'dire vite!

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Membre, 107ans Posté(e)
Atipique Membre 9 924 messages
Maitre des forums‚ 107ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, BELUGA a dit :

eh ben ça va peut être te surprendre mais tous les centenaires ne sont pas en ehpad: j'en connais qui vadrouillent par monts et par vaux, se servent d'un ordi, et une va même tous les ans à l'étranger; quand t'es en forme, tu vis comme tout le monde; alors tu PEUX comparer;

Rien que dans ce forum; il y a d'ailleurs plein de centenaires.

Ceci dit, je crois que le "c'était mieux avant" est surtout une nostalgie de certains moments de sa jeunesse; bien plus que des regrets d'un mode de vie passé.

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Membre, Beluga-Pangolin, Posté(e)
BELUGA Membre 15 220 messages
Beluga-Pangolin,
Posté(e)
à l’instant, Atipique a dit :

bien plus que des regrets d'un mode de vie passé.

tout à fait c'est surtout les 20 ans qu'on regrette, ou son enfance, parce qu'on y était insouciant;

 

mais quand même ...

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 644 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Plouj a dit :

Mieux avant cela ne veut rien dire !

Nous sommes nostalgiques d'un bon temps passé. Mais à la même époque il y a des gens qui n'ont que des souvenirs malheureux.

Comparer des époques est ridicule, les choses changent si rapidement..

Certains progrès seront positifs d'autres non.. Dans certains domaines, il y avait du mieux, dans d'autres c'est pire !

Le principal est de s'adapter à l'époque et d'avoir des souvenirs.

On peut regretter ci ou ça mais le mouvement est en route et que faire sinon suivre ?

Râler, n'être pas d'accord, oui et ? Bon, ça fait du bien, mais ne change pas grand chose !!!

Les jeunes rejettent sur les babys boomers leur propre inconséquence! eux sont clean!

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Membre, 107ans Posté(e)
Atipique Membre 9 924 messages
Maitre des forums‚ 107ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, BELUGA a dit :

tout à fait c'est surtout les 20 ans qu'on regrette, ou son enfance, parce qu'on y était insouciant;

 

mais quand même ...

En effet!

Moi, c'est certains moments ou certaines atmosphères de mon enfance ou de ma jeunesse dont j'ai parfois une certaine nostalgie. Mais ce n'était certainement pas mieux.

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Membre, 88ans Posté(e)
ouest35 Membre 28 208 messages
Maitre des forums‚ 88ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, menon a dit :

et puis Ouest , a parlé plusieurs fois de sa vie  , de sa région ... elle a même posté un photo d'elle en bigoudène ... alors lui demander son âge , c'est qu'on ne la lit pas au quotidien .

 

Voui j'ai pas honte de dire mon âge ... et je mens pas ni dans un sens ni dans l'autre ! Pour la photo là mon cher Maitre des Forums, centenaire et plus .. pas folle la guêpe elle ne met pas son éffigie partout ! Et que d'abord je suis gallo ... donc ma "coéff" elle serait celle-là ainsi que le costume ! (du pays de Redon et même dans ma jeunesse c'était vraiment que les gens de la campagne et âgées le dimanche et les fêtes sinon le fichu ou le chignon ensserré dans un filet spécial ... et voilà vous aurez appris qq chose hein :D) !

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Modifié par ouest35
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