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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 38 minutes, Jane Doe a dit :

Le vrai pouvoir sur l'autre,ce n'est pas la loi d'après moi, c'est la maîtrise du fonctionnement humain et de son fonctionnement émotionnel, en d'autres termes la manipulation. Ceux qui manipulent la réalité sont ceux qui possèdent le pouvoir sur les autres. 

 

Cela ce sont les rapports humains habituels. Nous sommes tous en train de constituer l’autre dans notre esprit, nous sommes tous faits des autres comme les autres sont faits de nous. Les rapports entre manipulateurs et manipulés sont complexes et il y a un va et vient permanent, manipulateur et manipulé sont constamment dans des rôles interchangés.

Vous parlez à partir de conditions de vie privilégiées. Pour le moment vous ne savez pas ce que c’est que le pouvoir assis sur une loi. Ce pouvoir est le pouvoir de la dénonciation. Pendant la dernière guerre ce pouvoir était autrement plus violent que le pouvoir que vous soulignez. Pendant l’ere  soviétique ce pouvoir de dénonciation était lui aussi extrême et violent. Une partie de ma famille vivait là bas.

Vous avez de la chance de n’avoir à affronter que le pouvoir psychologique de telle ou telle personne.

Tiens il n’y a pas si longtemps une de mes élèves m’a parlé comment l’un de ses amis l’avait filmée et comment il avait balancé son film sur les réseaux sociaux.  Là c’est un autre pouvoir que le pouvoir assis sur la loi. Mais c’est un pouvoir d’une violence inouïe.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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L’ambiance change radicalement à partir de ce premier choc pétrolier. Giscard est élu. Il fait passer l’âge  de la majorité de 21 ans à 18 ans, Simone Veil fait passer la loi sur l’avortement. C’est énorme, des changements profonds sont à l’œuvre sans la société. Apparaît le terrorisme d’extrême gauche avec l’attentat du drugstore près de mon lieu de travail de l’époque . Le mythe Carlos surgit. L’écologie apparaît avec Dumont. Il s’agit d’émergences que peu de personnes voient. La politique de l’immigration évolue avec le regroupement familial. Est lancé le programme de production d’énergie de source nucléaire. Il s’agit en fait d’une révolution invisible. Quelques années auparavant l’homme marche sur la lune.

Le mouvement de 68 semble s’évanouir, le monde est en marche, 6 ans après 68 il n’est plus le même. Le congrès d’Epinay en réalisant l’union des socialistes lance l’union de toutes les gauches. L’idée de révolution refait surface mais une révolution de type ancien. La révolution des mœurs œuvre du mouvement de 68 devient normative. 
Pour ma part je reste interdit, immobile, je refuse toujours de m’insérer. Mon frère fait un choix incroyable : il quitte la recherche ou il excelle pour rentrer dans l’administration de groupes industriels stratégiques. C’est la consternation pour ma mère. Elle est de plus en plus marginalisée. Mon frère casse avec la culture russe maternelle : la création,  et choisit la culture française du père, soutenu par sa femme petite employée d’origine rurale ( comme mon père) : l’administration. 
Je ne trouve plus du tout ma place dans ce monde. Je le fais savoir. Les hommes de la famille fustige mon inclination culturelle russe. 

Modifié par Annalevine
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Quand je renverse la question et que je pense à l’unité possible des Français, alors je pense : peuple français. Mais je ne peux pas tenir cette position longtemps car les Français n’ont pas le sentiment de former un peuple. Ils peuvent le concevoir ( concept ) mais pas le ressentir ( sentiment).

Pourquoi ? Peut être parce que dans la culture française le mot peuple désigne exclusivement les classes populaires. Tout dépend donc du patrimoine culturel ? Les Corses quand ils disent peuple corse entendent tous les Corses. 
 

Mais alors existe-t-il un mot qui parle au cœur, au sentiment, qui désigne l’ensemble des Français ? Apparemment non. C’est une grave lacune de la culture française.

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a 15 minutes, Annalevine a dit :

Quand je renverse la question et que je pense à l’unité possible des Français, alors je pense : peuple français. Mais je ne peux pas tenir cette position longtemps car les Français n’ont pas le sentiment de former un peuple. Ils peuvent le concevoir ( concept ) mais pas le ressentir ( sentiment).

Pourquoi ? Peut être parce que dans la culture française le mot peuple désigne exclusivement les classes populaires. Tout dépend donc du patrimoine culturel ? Les Corses quand ils disent peuple corse entendent tous les Corses. 
 

Mais alors existe-t-il un mot qui parle au cœur, au sentiment, qui désigne l’ensemble des Français ? Apparemment non. C’est une grave lacune de la culture française.

Est-ce que ce n'est pas parce que c'est une culture qui se veut universaliste ? Qui prétend "éclairer" le monde de ses lumières ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 9 minutes, Aruna a dit :

Est-ce que ce n'est pas parce que c'est une culture qui se veut universaliste ? Qui prétend "éclairer" le monde de ses lumières ?

C’est une idée à creuser en effet. Idée intéressante. Cet universalisme il faut alors le lier à la Révolution. Et aux conséquences de la Révolution. Notamment l’émergence de l’Empire napoléonien. Il est possible qu’il y ait eu là une volonté de briser une membrane cellulaire pour répandre partout le message révolutionnaire. Et derrière le message universaliste la conquête territoriale. À voir.

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 156 messages
Mentor‚ 35ans‚
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il y a 11 minutes, Annalevine a dit :

Quand je renverse la question et que je pense à l’unité possible des Français, alors je pense : peuple français. Mais je ne peux pas tenir cette position longtemps car les Français n’ont pas le sentiment de former un peuple. Ils peuvent le concevoir ( concept ) mais pas le ressentir ( sentiment).

Pourquoi ? Peut être parce que dans la culture française le mot peuple désigne exclusivement les classes populaires. Tout dépend donc du patrimoine culturel ? Les Corses quand ils disent peuple corse entendent tous les Corses. 
 

Mais alors existe-t-il un mot qui parle au cœur, au sentiment, qui désigne l’ensemble des Français ? Apparemment non. C’est une grave lacune de la culture française.

Les Corses parlent du peuple corse dans son ensemble, en effet. Mais les Basques parlent aussi du peuple basque de la même façon, non? Juste une question: si les Français ne se sentent plus Français en tant que peuple, ne serait-ce pas parce qu'il n'existe plus vraiment les valeurs qui faisaient autrefois la France? J'ai l'impression que les Français se sentent plus de leur région ou vilage, de leur cartier avant d'être Français, je me trompe? Cela ne vient-il pas du fait des énormes différences qu'il y a entre les classes sociales? Comment se sentir le même français que ceux qui vous lynchent et vous parquent dans des cités pour avoir la paix ailleurs?

La politique aujourd'hui totalement répandue dans chaque individu est: d'abord soi, puis la famille, puis les amis, etc et tout ça contre tout les autres. On est prêt à se taper sur la tête dès que les intérêts personnels sont jugés comme étant bafoués. Mais tout nous pousse à réagir ainsi, car c'est ainsi que le gouvernement maintient une sorte d'esprit d'insécurité permanente.

Chez nous, nous avons tenté de nous écarter de cette voie en nous mettant sciemment à l'écart du monde en général. Les habitudes sont tenaces, mais il m'est devenu totalement clair que le contexte favorise ce que l'on veut déclencher chez les individus. Personne n'oblige ou décide si une personne venant doit rester ou partir, c'est le milieu qui l'aspire et l'oblige à s'intégrer ou à partir. L'individu qui arrive chez nous est obligé de se "tenir droit", non pas parce que nous le lui disons, mais parce qu'il le sent sans pour autant pouvoir l'expliquer. Même si chacun de nous semble bien imparfait, le fait d'être ensemble nous oblige à toujours tenter de nous dépasser pour rester dans le milieu.

Si je voulais transposer ce qui se passe chez nous à ce qui se passe en France, je dirai en effet que l'individualisme à fait perdre aux Français une appartenance à un groupe qui serait la France ou tout simplement tout le peuple français.

Je serai tentée de dire qu'il n'y a plus de but commun, plus de valeur à "protéger", il n'y a plus que des individus tirant la couverture à eux. Ce qui faisait de la France une nation quelque part un peu phare, c'est qu'elle défendait des valeurs, se sentait unie derrière un gouvernement qui la représentait véritablement et qui la maintenait unie.

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Membre, Voyageur, 70ans Posté(e)
Plouj Membre 110 698 messages
70ans‚ Voyageur,
Posté(e)

Peut-on répondre à la question :

Être Français aujourd'hui, c'est quoi ?

- C'est écrit sur un morceau de carton plastifié : Nationalité Française ?

- C'est être né de parents français depuis x générations ?

- C'est vouloir vivre en France en y respectant ses lois et devoirs ?

- C'est profiter d'un pays aux services multiples et développés ?

- C'est partager les mêmes valeurs d'une république ?

- C'est, c'est, c'est ....la liste est longue ..

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je n'oserai pas dire "les français sont ceci ou comme-ci ou comme-ça. Juste un trait qui pourrait être significatif ?... Une région. La politique en Provence est importante au point que les provençaux...

|Je vous parle d'il y a 50 ans puisque aujourd'hui les provençaux sont totalement submergés par des non provençaux. Ils sont autour de 10% d'origine provençale sur le territoire me de la Provence. Ce qui est assez invraisemblable mais réel.]

... Donc en Provence il y a 50 ans...

Sous l'effet de 68, il y a eu chez les gens de gauche, un regain d'intérêt pour leur culture et leur langue régionale. Dont ils se désintéressaient jusqu'alors. Conséquence du relèvement culturel après la guerre des couches populaires, sans doute.

Mais cette culture provençale n'avait pas cessé d'être soutenue (depuis le XIX ème siècle par les provençaux de droite. (comme un "supplément d'âme" -le mot est de Giscard à propos d'autre chose) ! C'était le mouvement "félibréen" mistralien (Frédéric Mistral). Dès lors, ces "nouveaux" intellectuels de gauche qui ne voulaient pas s'accoquiner avec ces derniers .  Ils ont donc créé le concept d'Occitanie, censé regrouper tous les dialectes de langue d'oc du sud de la France face à une langue d'oil du nord de la France.

Ce qui est allé jusqu'à réaliser une graphie différente et écrire donc la même langue différemment.

Suivant qu'on était plutôt de droite ou plutôt de gauche, on écrivait le provençal de deux façons très différentes !.

--la graphie mistralienne (que d'ailleurs Mistral lui-même pour être un poète assez exceptionnel n'appréciait pas tellement puisque pas très "intelligente" ni étymologique) était une graphie francisée.

--Tandis que la graphie occitaniste, sans doute conforme aux origines médiévales de la langue et très intellectuelle, en s'éloignant trop du français, a laissé sur le bord l'ensemble des locuteurs de culture français qui ne s'y sont plus reconnus. Et qui avaient déjà peu suivi les bourgeois de droite dans leur mouvement mistralien...

Pourtant, c'est une chose assez remarquable que le peuple provençal dans son ensemble aime et est particulièrement attaché à SA langue. Nettement plus que toutes les autres régions de langue d'oc du sud ouest. Et j'ai vraiment pu le constater....

 

(Personnellement, je crois qu'il aurait fallu écrire "la langue" comme je l'ai trouvée écrite dans les archives des villages au début du XVIèm siècle. Un graphie qui tient le milieux entre les deux précitées, et est absolument conforme au "génie propre" de cette langue. Je suis seul ! :smile2:

Siéu soulet, maï coumo aï résoun, m'èn fouti !)

il y a 34 minutes, Plouj a dit :

Peut-on répondre à la question :

Être Français aujourd'hui, c'est quoi ?

- C'est écrit sur un morceau de carton plastifié : Nationalité Française ?

- C'est être né de parents français depuis x générations ?

- C'est vouloir vivre en France en y respectant ses lois et devoirs ?

- C'est profiter d'un pays aux services multiples et développés ?

- C'est partager les mêmes valeurs d'une république ?

- C'est, c'est, c'est ....la liste est longue ..

A part "les parents français depuis x générations", c'est tout ça !

Modifié par Blaquière
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Membre, Voyageur, 70ans Posté(e)
Plouj Membre 110 698 messages
70ans‚ Voyageur,
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il y a 13 minutes, Blaquière a dit :

Pourtant, c'est une chose assez remarquable que le peuple provençal dans son ensemble aime et est particulièrement attaché à SA langue. Nettement plus que toutes les autres régions de langue d'oc du sud ouest.

Dans le Nord Ouest, la langue bretonne est aussi une chose remarquable que bien du monde souhaite garder !

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Ambre Agorn a dit :

Les Corses parlent du peuple corse dans son ensemble, en effet. Mais les Basques parlent aussi du peuple basque de la même façon, non? Juste une question: si les Français ne se sentent plus Français en tant que peuple, ne serait-ce pas parce qu'il n'existe plus vraiment les valeurs qui faisaient autrefois la France? J'ai l'impression que les Français se sentent plus de leur région ou vilage, de leur cartier avant d'être Français, je me trompe? Cela ne vient-il pas du fait des énormes différences qu'il y a entre les classes sociales? Comment se sentir le même français que ceux qui vous lynchent et vous parquent dans des cités pour avoir la paix ailleurs?

La politique aujourd'hui totalement répandue dans chaque individu est: d'abord soi, puis la famille, puis les amis, etc et tout ça contre tout les autres. On est prêt à se taper sur la tête dès que les intérêts personnels sont jugés comme étant bafoués. Mais tout nous pousse à réagir ainsi, car c'est ainsi que le gouvernement maintient une sorte d'esprit d'insécurité permanente.

Chez nous, nous avons tenté de nous écarter de cette voie en nous mettant sciemment à l'écart du monde en général. Les habitudes sont tenaces, mais il m'est devenu totalement clair que le contexte favorise ce que l'on veut déclencher chez les individus. Personne n'oblige ou décide si une personne venant doit rester ou partir, c'est le milieu qui l'aspire et l'oblige à s'intégrer ou à partir. L'individu qui arrive chez nous est obligé de se "tenir droit", non pas parce que nous le lui disons, mais parce qu'il le sent sans pour autant pouvoir l'expliquer. Même si chacun de nous semble bien imparfait, le fait d'être ensemble nous oblige à toujours tenter de nous dépasser pour rester dans le milieu.

Si je voulais transposer ce qui se passe chez nous à ce qui se passe en France, je dirai en effet que l'individualisme à fait perdre aux Français une appartenance à un groupe qui serait la France ou tout simplement tout le peuple français.

Je serai tentée de dire qu'il n'y a plus de but commun, plus de valeur à "protéger", il n'y a plus que des individus tirant la couverture à eux. Ce qui faisait de la France une nation quelque part un peu phare, c'est qu'elle défendait des valeurs, se sentait unie derrière un gouvernement qui la représentait véritablement et qui la maintenait unie.

Il y a toujours eu des spécificités régionales, des cultures régionales très différentes les unes des autres, il n’y a jamais eu uniformité des territoires, mais il y a eu, à une époque, tout de même, un sentiment national, où le sentiment de faire partie d’une communauté qui transcendait toutes les autres. Cela n’empêchait certes pas qu’il y eut des conflits voire des haines entres territoires. Mais il y avait ce sentiment, malgré tout, de faire partie d’un ensemble humain dont les membres étaient reliés entre eux par un sentiment, une affectivité. Quand j’étudie l’histoire de France je suis surpris de voir à quel point en 1914 il y eut unité. Certes il y avait une minorité contre la guerre, je ne dis pas qu’il y avait uniformité, mais c’est impressionnant de voir que sont partis à la guerre non seulement les ouvriers mais aussi les classes dites d’élite, qui sont d’ailleurs mortes en masse dans les tranchées. Impressionnant. Puis tout change. Sartre part en Allemagne et il ne voit même pas la montée du nazisme ! Tout se délite quand arrive la seconde guerre mondiale. Il me semble qu’il y a une explication certes pas suffisante mais est un élément de réponse. L’idéologie marxiste fit des progrès énormes en France après 1918. Or cette idéologie cassaient les peuples et les nations pour mettre en avant les classes sociales. Les conflits n’étaient plus entre peuples ou nations mais entre classes sociales quelles que soient leurs nationalités. C’était certes pas con comme tentative mais ça n’a pas marché. Il semble que la France ne se soit pas relevée de cette idéologie marxiste. Nous nous voyons toujours brisés en classes sociales antagonistes. Cette brisure empêche la constitution d’un sentiment national, ou sentiment de former un seul peuple. Certains d’ailleurs peuvent trouver ça bien et estimer que la réalité sociale c’est la lutte des classes et qu’il faut donc casser tout sentiment national pour animer la lutte des classes. Je ne suis pas d’accord avec ça. Car nous sommes partis pour une lutte des classes éternelle. Remplacer la classe dominante actuelle ( les capitalistes) par une autre classe ( les partisans de la nationalisation des biens de production par exemple) ne va pas résoudre le problème du pouvoir. Les nouveaux maîtres asserviront à nouveau les autres. La question du pouvoir se pose bien au delà de l'appartenance à la classe capitaliste ou la classe de tout autre dominance.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Ambre Agorn a dit :

Les Corses parlent du peuple corse dans son ensemble, en effet. Mais les Basques parlent aussi du peuple basque de la même façon, non? Juste une question: si les Français ne se sentent plus Français en tant que peuple, ne serait-ce pas parce qu'il n'existe plus vraiment les valeurs qui faisaient autrefois la France? J'ai l'impression que les Français se sentent plus de leur région ou vilage, de leur cartier avant d'être Français, je me trompe? Cela ne vient-il pas du fait des énormes différences qu'il y a entre les classes sociales? Comment se sentir le même français que ceux qui vous lynchent et vous parquent dans des cités pour avoir la paix ailleurs?

La politique aujourd'hui totalement répandue dans chaque individu est: d'abord soi, puis la famille, puis les amis, etc et tout ça contre tout les autres. On est prêt à se taper sur la tête dès que les intérêts personnels sont jugés comme étant bafoués. Mais tout nous pousse à réagir ainsi, car c'est ainsi que le gouvernement maintient une sorte d'esprit d'insécurité permanente.

Chez nous, nous avons tenté de nous écarter de cette voie en nous mettant sciemment à l'écart du monde en général. Les habitudes sont tenaces, mais il m'est devenu totalement clair que le contexte favorise ce que l'on veut déclencher chez les individus. Personne n'oblige ou décide si une personne venant doit rester ou partir, c'est le milieu qui l'aspire et l'oblige à s'intégrer ou à partir. L'individu qui arrive chez nous est obligé de se "tenir droit", non pas parce que nous le lui disons, mais parce qu'il le sent sans pour autant pouvoir l'expliquer. Même si chacun de nous semble bien imparfait, le fait d'être ensemble nous oblige à toujours tenter de nous dépasser pour rester dans le milieu.

Si je voulais transposer ce qui se passe chez nous à ce qui se passe en France, je dirai en effet que l'individualisme à fait perdre aux Français une appartenance à un groupe qui serait la France ou tout simplement tout le peuple français.

Je serai tentée de dire qu'il n'y a plus de but commun, plus de valeur à "protéger", il n'y a plus que des individus tirant la couverture à eux. Ce qui faisait de la France une nation quelque part un peu phare, c'est qu'elle défendait des valeurs, se sentait unie derrière un gouvernement qui la représentait véritablement et qui la maintenait unie.

Cette défense de valeurs universelles comme ciment national je ne suis pas sûr que ce fut le mieux pour nous. La défense  de valeurs universelles s’apparente aux comportements des religions conquérantes. Cette défense a conduit la France à pratiquer un impérialisme militaire et économique qui fut peut être une impasse. Cette défense la conduit à bombarder depuis des décennies des populations Arabes...

Il y a 1 heure, Ambre Agorn a dit :

Les Corses parlent du peuple corse dans son ensemble, en effet. Mais les Basques parlent aussi du peuple basque de la même façon, non? Juste une question: si les Français ne se sentent plus Français en tant que peuple, ne serait-ce pas parce qu'il n'existe plus vraiment les valeurs qui faisaient autrefois la France? J'ai l'impression que les Français se sentent plus de leur région ou vilage, de leur cartier avant d'être Français, je me trompe? Cela ne vient-il pas du fait des énormes différences qu'il y a entre les classes sociales? Comment se sentir le même français que ceux qui vous lynchent et vous parquent dans des cités pour avoir la paix ailleurs?

La politique aujourd'hui totalement répandue dans chaque individu est: d'abord soi, puis la famille, puis les amis, etc et tout ça contre tout les autres. On est prêt à se taper sur la tête dès que les intérêts personnels sont jugés comme étant bafoués. Mais tout nous pousse à réagir ainsi, car c'est ainsi que le gouvernement maintient une sorte d'esprit d'insécurité permanente.

Chez nous, nous avons tenté de nous écarter de cette voie en nous mettant sciemment à l'écart du monde en général. Les habitudes sont tenaces, mais il m'est devenu totalement clair que le contexte favorise ce que l'on veut déclencher chez les individus. Personne n'oblige ou décide si une personne venant doit rester ou partir, c'est le milieu qui l'aspire et l'oblige à s'intégrer ou à partir. L'individu qui arrive chez nous est obligé de se "tenir droit", non pas parce que nous le lui disons, mais parce qu'il le sent sans pour autant pouvoir l'expliquer. Même si chacun de nous semble bien imparfait, le fait d'être ensemble nous oblige à toujours tenter de nous dépasser pour rester dans le milieu.

Si je voulais transposer ce qui se passe chez nous à ce qui se passe en France, je dirai en effet que l'individualisme à fait perdre aux Français une appartenance à un groupe qui serait la France ou tout simplement tout le peuple français.

Je serai tentée de dire qu'il n'y a plus de but commun, plus de valeur à "protéger", il n'y a plus que des individus tirant la couverture à eux. Ce qui faisait de la France une nation quelque part un peu phare, c'est qu'elle défendait des valeurs, se sentait unie derrière un gouvernement qui la représentait véritablement et qui la maintenait unie.

En revanche ce qui a pu réunir les Français après la fin de la guerre c’est la reconstruction du pays. D’ailleurs à ce moment là les communistes ont mis en sourdine la guerre des classes. Tous se sont retroussés les manches. Mais quand cette reconstruction fut terminée tout s’est de nouveau fractionné.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 41 minutes, Blaquière a dit :

Je n'oserai pas dire "les français sont ceci ou comme-ci ou comme-ça. Juste un trait qui pourrait être significatif ?... Une région. La politique en Provence est importante au point que les provençaux...

|Je vous parle d'il y a 50 ans puisque aujourd'hui les provençaux sont totalement submergés par des non provençaux. Ils sont autour de 10% d'origine provençale sur le territoire me de la Provence. Ce qui est assez invraisemblable mais réel.]

... Donc en Provence il y a 50 ans...

Sous l'effet de 68, il y a eu chez les gens de gauche, un regain d'intérêt pour leur culture et leur langue régionale. Dont ils se désintéressaient jusqu'alors. Conséquence du relèvement culturel après la guerre des couches populaires, sans doute.

Mais cette culture provençale n'avait pas cessé d'être soutenue (depuis le XIX ème siècle par les provençaux de droite. (comme un "supplément d'âme" -le mot est de Giscard à propos d'autre chose) ! C'était le mouvement "félibréen" mistralien (Frédéric Mistral). Dès lors, ces "nouveaux" intellectuels de gauche qui ne voulaient pas s'accoquiner avec ces derniers .  Ils ont donc créé le concept d'Occitanie, censé regrouper tous les dialectes de langue d'oc du sud de la France face à une langue d'oil du nord de la France.

Ce qui est allé jusqu'à réaliser une graphie différente et écrire donc la même langue différemment.

Suivant qu'on était plutôt de droite ou plutôt de gauche, on écrivait le provençal de deux façons très différentes !.

--la graphie mistralienne (que d'ailleurs Mistral lui-même pour être un poète assez exceptionnel n'appréciait pas tellement puisque pas très "intelligente" ni étymologique) était une graphie francisée.

--Tandis que la graphie occitaniste, sans doute conforme aux origines médiévales de la langue et très intellectuelle, en s'éloignant trop du français, a laissé sur le bord l'ensemble des locuteurs de culture français qui ne s'y sont plus reconnus. Et qui avaient déjà peu suivi les bourgeois de droite dans leur mouvement mistralien...

Pourtant, c'est une chose assez remarquable que le peuple provençal dans son ensemble aime et est particulièrement attaché à SA langue. Nettement plus que toutes les autres régions de langue d'oc du sud ouest. Et j'ai vraiment pu le constater....

 

(Personnellement, je crois qu'il aurait fallu écrire "la langue" comme je l'ai trouvée écrite dans les archives des villages au début du XVIèm siècle. Un graphie qui tient le milieux entre les deux précitées, et est absolument conforme au "génie propre" de cette langue. Je suis seul ! :smile2:

Siéu soulet, maï coumo aï résoun, m'èn fouti !)

 

Tu confirmes mon analyse : la France se fractionne. Chacun se replie sur une communauté.C’est l’Archipel Français. Mais il ne faut pas juger bien sûr. Il y a le peuple provençal, le peuple basque, le peuple corse, le peuple breton...mais tous ces peuples se délient les uns des autres. A moins qu’il s’agisse là d’un phénomène de fond. Après tout enEspagne la Catalogne vise la séparation. En Grande Bretagne l’Ecosse vise la séparation. Nous sommes peut être à l’aube d’un mouvement de fond. Une dispersion de plus en plus fine des individus entre différentes communautés. 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, Annalevine a dit :

Tu confirmes mon analyse : la France se fractionne. Chacun se replie sur une communauté.C’est l’Archipel Français. Mais il ne faut pas juger bien sûr. Il y a le peuple provençal, le peuple basque, le peuple corse, le peuple breton...mais tous ces peuples se délient les uns des autres. A moins qu’il s’agisse là d’un phénomène de fond. Après tout enEspagne la Catalogne vise la séparation. En Grande Bretagne l’Ecosse vise la séparation. Nous sommes peut être à l’aube d’un mouvement de fond. Une dispersion de plus en plus fine des individus entre différentes communautés. 

Euh... On va pas s'énerver... Je crois que c'est un peu le contraire que j'ai dit....

Il n'y aurait pas d'archipelisation : Et des régions fausses sont imposées dans l'intention de diviser pour mieux régner... Des "vraies" régions (culturelles) ne sont pas une puzzlification. mais un petit "supplément d'âmé" (j'ai horreur de ces mots!) , un enrichissement.

Un provençal du peuple ne fait pas cause commune avec un provençal qui l'exploite. Provençal, oui, con, non !

Je crois, j'espère qu'on peur reporter ce principe à l'ensemble des français. C'est à mon avis une preuve de maturité POLITIQUE...!

Enfin, ça pourrait l'être. Je le redis : ceux qui détiennent l'Etat en ce momeent sont les ennemis de l'Etat, ils ne sont pas l'Etat ! Ils divisent pour régner. L'archipelisation c'est leur rêve ! Que tous se disputent entre eux, eux, ils ratisseront les bénéfices !

(On doit être d'accord, là j'espère.)

Bon, peut-être que je suis optiùiste....

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Euh... On va pas s'énerver... Je crois que c'est un peu le contraire que j'ai dit....

Il n'y aurait pas d'archipelisation : Et des régions fausses sont imposées dans l'intention de diviser pour mieux régner... Des "vraies" régions (culturelles) ne sont pas une puzzlification. mais un petit "supplément d'âmé" (j'ai horreur de ces mots!) , un enrichissement.

Un provençal du peuple ne fait pas cause commune avec un provençal qui l'exploite. Provençal, oui, con, non !

Je crois, j'espère qu'on peur reporter ce principe à l'ensemble des français. C'est à mon avis une preuve de maturité POLITIQUE...!

Enfin, ça pourrait l'être. Je le redis : ceux qui détiennent l'Etat en ce momeent sont les ennemis de l'Etat, ils ne sont pas l'Etat ! Ils divisent pour régner. L'archipelisation c'est leur rêve ! Que tous se disputent entre eux, eux, ils ratisseront les bénéfices !

(On doit être d'accord, là j'espère.)

Bon, peut-être que je suis optiùiste....

Non je ne suis pas d’accord avec cette attitude. Le responsable de tout ce serait  le politique ou ce serait le chef d’entreprise. C’est tentant à dire, c’est tentant de toutes façons de dire que le responsable c’est toujours l’autre. 
L’archipelisation c’est se refermer sur soi et considérer que les autres sont des « étrangers ». 
Il n’empêche que chacun semble rechercher aujourd’hui sa communauté à partir de laquelle il peut fustiger les autres.

Il me semble que ce repli sur une communauté a deux fonctions : se sentir chez soi mais aussi avoir de bonnes raisons d’´exprimer une violence contre l’autre.

C’est cette violence aussi qui m’étonne. Je la pratique parfois ici et je m’étonne sur moi même. Mais je me suis rendu compte que tous exercent  une violence sur l’autre et qu’en revanche aucun ne s’en étonne.

Par exemple je vois qu’ici @Januaryvient de lancer un sujet sur les bébés et qu’elle en profite pour déverser une violence contre le RN. Je vois donc que son plaisir est d’abord d’exercer une violence.

Quand je discours avec @Léna-Postrof et que ce que je lui dis ne lui plait pas elle essaye de m’avilir en méprisant mon âge publiquement. Elle est elle aussi soucieuse d’exercer une violence.

Il me semble que le phénomène social actuel c’est cet exercice accru de la violence. Pour y recourir aussi je finis par me dire que ce que je croyais propre à moi est en fait devenu propre à tous les Français.

Comment aller au delà de cette violence ?

Modifié par Annalevine
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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 914 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
il y a 42 minutes, Annalevine a dit :

Non je ne suis pas d’accord avec cette attitude. Le responsable de tout ce serait  le politique ou ce serait le chef d’entreprise. C’est tentant à dire, c’est tentant de toutes façons de dire que le responsable c’est toujours l’autre. 
L’archipelisation c’est se refermer sur soi et considérer que les autres sont des « étrangers ». 
Il n’empêche que chacun semble rechercher aujourd’hui sa communauté à partir de laquelle il peut fustiger les autres.

Il me semble que ce repli sur une communauté a deux fonctions : se sentir chez soi mais aussi avoir de bonnes raisons d’´exprimer une violence contre l’autre.

C’est cette violence aussi qui m’étonne. Je la pratique parfois ici et je m’étonne sur moi même. Mais je me suis rendu compte que tous exercent  une violence sur l’autre et qu’en revanche aucun ne s’en étonne.

Par exemple je vois qu’ici @Januaryvient de lancer un sujet sur les bébés et qu’elle en profite pour déverser une violence contre le RN. Je vois donc que son plaisir est d’abord d’exercer une violence.

Quand je discours avec @Léna-Postrof et que ce que je lui dis ne lui plait pas elle essaye de m’avilir en méprisant mon âge publiquement. Elle est elle aussi soucieuse d’exercer une violence.

Il me semble que le phénomène social actuel c’est cet exercice accru de la violence. Pour y recourir aussi je finis par me dire que ce que je croyais propre à moi est en fait devenu propre à tous les Français.

Comment aller au delà de cette violence ?

Vous racolez monsieur-madame. Vous radotez aussi.

Si vous ne vous exprimez qu'à l'imparfait du subjonctif, vous donnez à votre langue un style ampoulé qui n'entraîne personne. Vous manquez autant de créativité, que de vigueur. Quant aux idées... 

Veuillez cesser de faire des rififis. Je ne suis pas intéressée. 

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 156 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Annalevine a dit :

Cette défense de valeurs universelles comme ciment national je ne suis pas sûr que ce fut le mieux pour nous. La défense  de valeurs universelles s’apparente aux comportements des religions conquérantes. Cette défense a conduit la France à pratiquer un impérialisme militaire et économique qui fut peut être une impasse. Cette défense la conduit à bombarder depuis des décennies des populations Arabes...

En revanche ce qui a pu réunir les Français après la fin de la guerre c’est la reconstruction du pays. D’ailleurs à ce moment là les communistes ont mis en sourdine la guerre des classes. Tous se sont retroussés les manches. Mais quand cette reconstruction fut terminée tout s’est de nouveau fractionné.

Je me suis sans doute mal exprimée. J'ai en effet pensé à valeurs universelles, mais je pensais vraiment que nous manquons de but à atteindre ensemble. Chacun va de sa petite guerre, mais rien ne nous rassemble.

Dans ce que vous dites, il a l'air évident que lorsqu'il y a un bien commun à défendre, une idée derrière laquelle presque tout le peuple se range, un travail qui est le même pour tous pour le bien de tous, etc et bien les Français s'unissent et se voient comme un peuple. Alors ce qui nous manquerait serait un élément suffisemment extrême pour que nous soyons tous concernés et que nous nous battions pour la survie du peuple. Je manque peut-être d'imagination, mais le seul élément suffisemment extrême pour avoir cet effet, il n'y aurait que la guerre, non? Et encore, la guerre chez nous, parce que je ne crois pas que ce serait suffisant la guerre à côté de chez nous!

On n'a plus de frontières à défendre à cause de l'Europe. Et là vraiment qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec de telles frontières? J'ai l'impression que pus on élargit la surface d'une patrie, plus elle est difficile à concevoir dans la tête de chaque représentant du peuple. Les Corses s'en sortent bien, parce qu'ils ne se considèrent qu'en tant que Corse, et non pas en tant que Français. Les Suisses aussi sont très patriotiques et n'on jamais accepté de faire parti de l'Europe (j'espère juste que mes infos sont toujours à jours! :) )

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Annalevine a dit :

Non je ne suis pas d’accord avec cette attitude. Le responsable de tout ce serait  le politique ou ce serait le chef d’entreprise. C’est tentant à dire, c’est tentant de toutes façons de dire que le responsable c’est toujours l’autre. 
L’archipelisation c’est se refermer sur soi et considérer que les autres sont des « étrangers ». 
Il n’empêche que chacun semble rechercher aujourd’hui sa communauté à partir de laquelle il peut fustiger les autres.

Il me semble que ce repli sur une communauté a deux fonctions : se sentir chez soi mais aussi avoir de bonnes raisons d’´exprimer une violence contre l’autre.

C’est cette violence aussi qui m’étonne. Je la pratique parfois ici et je m’étonne sur moi même. Mais je me suis rendu compte que tous exercent  une violence sur l’autre et qu’en revanche aucun ne s’en étonne.

Par exemple je vois qu’ici @Januaryvient de lancer un sujet sur les bébés et qu’elle en profite pour déverser une violence contre le RN. Je vois donc que son plaisir est d’abord d’exercer une violence.

Quand je discours avec @Léna-Postrof et que ce que je lui dis ne lui plait pas elle essaye de m’avilir en méprisant mon âge publiquement. Elle est elle aussi soucieuse d’exercer une violence.

Il me semble que le phénomène social actuel c’est cet exercice accru de la violence. Pour y recourir aussi je finis par me dire que ce que je croyais propre à moi est en fait devenu propre à tous les Français.

Comment aller au delà de cette violence ?

J'apprécie ton analyse, mais dans le fond, je ne suis pas très d'accord. On en fait ds tonnes sur la violence. Je crois qu'en fait assez peu de gens sont violents. Biens sûr, les violents se remarquent plus...la violence est à la mode, alors on voudrait que tous le monde soit violent ! "On " pense que la violence va décharger les énrgies, diviser les gens et qu'après "on" va pouvoir enfumer tout le monde. C'est la fonction des guerres. Je crois que c'est faux. La plupart des gens veulent juste vivre pénards. On peu mépriser ça. Je crois pas qu'on fasse bien.

On en vient à se regarder soi-même. Je me sens très peu violent. @Promethee_Hades m'a fait plaisir récemment : il m'a traité de "brave type" ! Dans l'ensemble c'est ma plus grande ambition ! Brassens a dit ça aussi dans une chanson : "gloire a un tel qui a vécu sans emmerder ses voisins!" Ou un truc du genre....

C'est ma complexion ! Allez, on en est au comming out ! J'essaie de me comprendre. Je vis en dehors du monde en un sens. Et c'est une fuite ! LAISSEZ -MOI TRANQUILLE !  Un victoire sur le monde, la matière, sur moi, ça m'intéresse ! Sur les autres, non. Ça pourrait être ma devise ! Je l'ai dit : "courage, fuyons!" et pourtant, d'un autre côté, je crois que je me sens fort, à l'intérieur comme au physique.

J'ai un peu l'idée que la violence c'est un aveux, un preuve de faiblesse. Mais je me méfie : ça, c'est un raisonnement qui me donne le beau rôle.!

Bien sûr, je m'énerve parfois comme tout le monde, je m'insurge ! Mais je me sens fort ! Peut-être d'ailleurs que je le suis pas tant que ça ! mais je trouve quelqu chose de.... vulgaire dans la violence !....

Chez moi, ils se foutent de moi : "c'est vrai que toi t'as été élevé comme un prince !"

C'est beaucoup dire !

Mon père disait : "Aristocrate  ou prolétaire bourgeois, jamais !"

C'était con ! Mais ça a dû me marquer ! Tiens, je trouve que c'est bourgeois, la violence !

Pas la lute du prolétaire pour survivre, non, ça c'est beau, c'est noble, digne, indispensable. Non : la violence ! C'est vulgaire et bourgeois ! C'est complexé...

Signé : le Vicomte des Blaquières !

:smile2::smile2:

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Il est pratiquement impossible de discerner ce que pourrait être l’évolution proche de notre monde, ni même l’évolution proche de notre communauté de référence : la France. 
Je peux faire le constat d’une désunion des Français et leur éparpillement en différentes chapelles antagonistes mais ce constat n’éclaire pas trop sur ce qui pourrait être entrepris. D’ailleurs pourquoi entreprendre ? 
Cet éparpillement est peut être nécessaire, il augure peut être une nouvelle façon de voir : il n’y a plus d’universalité, il n’y a plus que des particularismes. C’est peut être là une évolution inexorable.

Catholiques, musulmans, juifs, catalans, corses, basques, bretons, freudiens, féministes, machistes, scientistes, athées, homo, hetero, noirs, jaunes, blancs, nationalistes, mondialistes, marxistes, libéraux, royalistes, républicains, petits, grands, obèses, minces... chacun se cale dans une ou plusieurs chapelles puis chacun interpelle l’autre en le traitant de con voire pire.

Ce qui évolue c’est qu’auparavant chacun déjà faisait partie d’une ou plusieurs niches, mais que chacun tentait le rassemblement. Ce rassemblement fait place à l’hostilité de chaque niche contre chaque niche. Comme s’il n’y avait plus de destin commun.

C’est cette disparition du sentiment d’un destin commun qui est surprenant. Et c’est cette disparition qui engendre cette agressivité.

Hier j’apprends coup sur coup qu’à Toulouse une crèche vivante est agressée, qu’à Paris une femme automobiliste poignarde deux jeunes filles dans la rue, que la ministre des Sports a dû être exfiltrée...

Je ne suis pourtant pas sûr que cette montée de la violence soit inéluctable. Elle témoigne de quelque chose pourtant.

Il y a quelques jours dans une salle d’attente où j’accompagnais mon épouse je rencontre une jeune femme qui m’intrigue. Elle a trente ans, elle est prof de mécanique et elle enseigne des garçons. Elle m’intéresse, je la trouve étonnante et battante, puis soudain, une personne vraiment très âgée, un homme, qui était là lui fait une remarque du genre ce n’est pas la place d’une femme la mécanique, tout le monde se marre en l’entendant, même les femmes, tout le monde se dit le pépé  est dépassé, et voici que la jeune femme se met à l’insulter en le traitant de vieux déchet. Tout le monde était gêné. Je me suis dit : on peut être féministe et porter en soi la violence des barbares. Et toujours cette inclination : avilir l’autre.

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a 21 minutes, Annalevine a dit :

Il est pratiquement impossible de discerner ce que pourrait être l’évolution proche de notre monde, ni même l’évolution proche de notre communauté de référence : la France. 
Je peux faire le constat d’une désunion des Français et leur éparpillement en différentes chapelles antagonistes mais ce constat n’éclaire pas trop sur ce qui pourrait être entrepris. D’ailleurs pourquoi entreprendre ? 
Cet éparpillement est peut être nécessaire, il augure peut être une nouvelle façon de voir : il n’y a plus d’universalité, il n’y a plus que des particularismes. C’est peut être là une évolution inexorable.

Catholiques, musulmans, juifs, catalans, corses, basques, bretons, freudiens, féministes, machistes, scientistes, athées, homo, hetero, noirs, jaunes, blancs, nationalistes, mondialistes, marxistes, libéraux, royalistes, républicains, petits, grands, obèses, minces... chacun se cale dans une ou plusieurs chapelles puis chacun interpelle l’autre en le traitant de con voire pire.

Ce qui évolue c’est qu’auparavant chacun déjà faisait partie d’une ou plusieurs niches, mais que chacun tentait le rassemblement. Ce rassemblement fait place à l’hostilité de chaque niche contre chaque niche. Comme s’il n’y avait plus de destin commun.

C’est cette disparition du sentiment d’un destin commun qui est surprenant. Et c’est cette disparition qui engendre cette agressivité.

Hier j’apprends coup sur coup qu’à Toulouse une crèche vivante est agressée, qu’à Paris une femme automobiliste poignarde deux jeunes filles dans la rue, que la ministre des Sports a dû être exfiltrée...

Je ne suis pourtant pas sûr que cette montée de la violence soit inéluctable. Elle témoigne de quelque chose pourtant.

Il y a quelques jours dans une salle d’attente où j’accompagnais mon épouse je rencontre une jeune femme qui m’intrigue. Elle a trente ans, elle est prof de mécanique et elle enseigne des garçons. Elle m’intéresse, je la trouve étonnante et battante, puis soudain, une personne vraiment très âgée, un homme, qui était là lui fait une remarque du genre ce n’est pas la place d’une femme la mécanique, tout le monde se marre en l’entendant, même les femmes, tout le monde se dit le pépé  est dépassé, et voici que la jeune femme se met à l’insulter en le traitant de vieux déchet. Tout le monde était gêné. Je me suis dit : on peut être féministe et porter en soi la violence des barbares. Et toujours cette inclination : avilir l’autre.

Je ne pense pas que la violence soit nouvelle. Mais elle est exacerbée, oui. 

Chacun se réfugie dans un bastion et se place en position défensive. Peut être parce que chacun pressent confusément que quelque chose de lui est sur le point de disparaitre. Que quelque chose va lui être arraché, et il s'y agrippe comme un désespéré.

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