La révolte de grandir dans une famille pauvre

Il y a 1 heure, Cheragaz a dit :

En creusant,  je me rends compte que ce qu'il reste parfois de cette enfance c'est de la honte .

Je n'étais pas rejeté par les autres à l'école mais j'avais honte.

Honte de mes vêtements, de ceux de ma mère qui n'était pas aussi à la mode que les autres Maman et honte du lieu où je vivais et dont l'ameublement était dépareillé.

Du coup, je ne faisais jamais venir aucun copain a la maison.

Peut être que c'est pour ça que maintenant,  alors que mon chez moi est "coquet" je n'en fais pas trop venir, non plus !

Ta réaction de l'époque était tout à fait légitime. 

Plus encore que les adultes, je crois que les enfants ont besoin d'être "comme les autres" et leur réaction contient cette espèce de cruauté sans calcul mais sans limites qui peut-être très douloureuse...

Je ne sais pas quel age tu as (vous êtes tous ch.ants avec votre manie de cacher votre age réel !!), mais j'espère que tu t'es débarrassé de ce sentiment douloureux (je parle de la honte)

Enfant je n'avais pas conscience d'être pauvre, tout au plus savais-je que nous n'étions pas riches.

Quand je fus en âge de réaliser la précarité de notre situation, la révolte que j'ai ressenti ne s'appliquait pas que pour notre famille: la simple existence de classes sociales, l'énormité des inégalités de revenus pouvant séparer les laborieux des nantis me heurta et me révolta, oui. Pour moi une société digne de ce nom se devait de ne pas ajouter aux inégalités que la nature nous impose et de faire vivre la justice qui n'existe pas dans l'univers mais au nom de laquelle nous nous réclamons et qu'il nous appartient de faire vivre.

Bien que moins intense qu'auparavant, ce sentiment de révolte né de l'iniquité ne m'a jamais réellement quitté. Si comprendre et pardonner permet d'être sans haine, cela ne doit pas pour autant signifier oublier.

Il y a 3 heures, pila a dit :

La Société d'aujourd'hui est celle du chômage de masse, de l'inefficacité des politiciens et de leurs hauts-fonctionnaires. Il ne faut donc pas avoir honte à taper à toutes les portes qui peuvent aider (Restos du coeur, aides sociales à débusquer...). 

. 

C'et aussi une société où l y a 18 millions de bouches de plus à nourrir que celle de mon enfance! Et mondialement la population a sur terre plus que doublé!

Il y a 5 heures, Répy a dit :

J'ai vécu toute mon enfance dans une famille pauvre mais travailleuse. et ça vous forge un caractère.

Je n'étais pas révolté mais résigné à la frugalité. Notre vie était comme ça.

C'est par le travail dans mes études que je suis sorti de ces conditions modestes et à la grande satisfaction de mes parents. 

   Tu n' est pas le seul , j' ajouterais "très" pauvre , et en plus éclatée après une guerre dramatique . De plus complètement désarmée contre la pauvreté pour avoir été riche et aristo ....

A treize ans et demi je bossais déjà .... je fabriquais des manches à balais ...

il y a 36 minutes, Auger a dit :

Ta réaction de l'époque était tout à fait légitime. 

Plus encore que les adultes, je crois que les enfants ont besoin d'être "comme les autres" et leur réaction contient cette espèce de cruauté sans calcul mais sans limites qui peut-être très douloureuse...

Je ne sais pas quel age tu as (vous êtes tous ch.ants avec votre manie de cacher votre age réel !!), mais j'espère que tu t'es débarrassé de ce sentiment douloureux (je parle de la honte)

Ooh oui ! Surtout en ce qui concerne les vêtements de ma mère ! 

Enfant, et même si je l'aimais très fort, je ne voyais que ces marqueurs de la réussite qu'elle n'avait pas les moyens de s'offrir.

Ca m''a, d'ailleurs, plus fait souffrir que ce que je n'avais pas moi même. 

Puis, adolescent je me suis rendu compte qu'elle était très belle et que la majorité des autres mamans, à côté, malgré la garde robe qu'elles possédaient ne l'étaient pas autant .

Maintenant, je serais menteur si je disais que ça n'a eu aucune incidence. Je ne sais pas laquelle car je n'ai pas envie de chercher mais les souvenirs douloureux d'un enfant laissent toujours des traces .....

il y a 2 minutes, Cheragaz a dit :

Ooh oui ! Surtout en ce qui concerne les vêtements de ma mère ! 

Enfant, et même si je l'aimais très fort, je ne voyais que ces marqueurs de la réussite qu'elle n'avait pas les moyens de s'offrir.

Ca m''a, d'ailleurs, plus fait souffrir que ce que je n'avais pas moi même. 

Puis, adolescent je me suis rendu compte qu'elle était très belle et que la majorité des autres mamans, à côté, malgré la garde robe qu'elles possédaient ne l'étaient pas autant .

Maintenant, je serais menteur si je disais que ça n'a eu aucune incidence. Je ne sais pas laquelle car je n'ai pas envie de chercher mais les souvenirs douloureux d'un enfant laissent toujours des traces .....

Très bel hommage rendu à ta maman !

Laisse toutes ces douleurs derrière toi (si c'est possible, car facile à dire et difficile à faire)

Bon courage !

il y a 7 minutes, Auger a dit :

Très bel hommage rendu à ta maman !

Laisse toutes ces douleurs derrière toi (si c'est possible, car facile à dire et difficile à faire)

Bon courage !

J'oubliais......   je suis un peu plus vieux que toi 

Il y a 1 heure, coucoucou a dit :

Déjà je n'ai jamais été "révoltée" de vivre dans une famille dans la merde tous les mois....je l'ai constaté, et j'ai analysé pourquoi c'était ainsi...quand on constate que vos parents ont fait et continuent à faire de mauvais choix, et qu'en plus ils se plaignent sans cesse comme s'ils n'étaient pas responsables, vous décidez de faire de meilleurs choix

Ça, par contre,  je n'ai pas connu.

Nous étions pauvres mais je crois que ma mère n'a jamais été à découvert et je ne l'ai jamais entendue se plaindre,

Ça doit être encore plus difficile de s'en sortir dans un cas comme le tien .

Il y a 5 heures, querida13 a dit :

Bizarrement j'en suis plus riche que eux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, parce que cela m'a appris la débrouille.

Mes parents, s'ils me disaient que la brioche du boulanger était chère, m'ont appris à chercher pour savoir en faire une toute seule et c'est idem pour la frusque trop chère dans la vitrine: j'ai appris à tailler un patron , à aller chercher le tissu et à coudre la jupe. C'est ce pourquoi nous avons aussi appris à nous passer des autres et à avoir le sens de l'effort et à retirer le meilleur rapport qualité prix de chaque matière première travaillée  …Car avec le prix de revient de la brioche du boulanger , on donnait de la brioche à toute la famille!

Un proverbe dit: donne à l'homme un poisson, il mangera un jour, apprends lui à pêcher il mangera toute sa vie.

En bref au lieu de me donner le poisson, ou d'aller le manger au restaurant on m'a appris à le pêcher ,à l'écailler et le vider, à le mettre en conserve, à le découper, à le congeler et à le cuisiner et ces savoirs sont bien plus précieux que le fait d'ouvrir la bouche et d'attendre que le poisson nous tombe tout rôti dans le bec.

Me souviens de ma mère qui coupait dans les parties  pas usées de vieux vêtements pour nous confectionner de nouvelles fringues . 

Je me souviens que nous allions glaner les panouilles de maïs oubliées par la moissonneuse. Les grappilles après les vendanges. 

Je me souviens des plans débrouilles et j'en ai gardé l'habitude .Faire du neuf avec du vieux c'est une manière de recréer l'univers à notre image . Ça tombe bien c'est tendance . 

Il y a 4 heures, eriu a dit :

Ce que je trouve dément c'est tout ce que l'argent ou le manque d'argent ( au point de ne pouvoir répondre aux besoins de base , vitaux ) génèrent dans les manques , comportements , jugements des personnes autour ( voisins , écoles etc ..) les sentiments de culpabilité , d'injustice , de gène vécus par les concernés et le devoir impératif de gagner cet argent ( poison) et prouver que l'on mérite de vivre décemment en quelque sorte ..une ineptie , quelque chose qui me semble inconcevable , indigne ..

Je ne l'ai jamais ressentit comme tu le dis mais je sais que ma soeur avait honte de notre voiture par exemple.

Peut être même si par malheur je devenais riche ( riche pas juste aisée) je pense que je garderais mon statut de cul terreux, la fierté d'être issue de la paysannerie.

Avec le respect des choses et de ce que peut m'offrir la terre.

Il y a 4 heures, querida13 a dit :

On est comme un enfant devant l'étalage du pâtissier, mais ça ne veut pas dire qu'on restera toute sa vie dehors de la pâtisserie, il y aura bien un moment où l'on y rentrera.

Je suis bien dehors .. je ne dois rien a personne ..

Après les événements de 62 on est rentrés refaire notre vie en France, ons 'est refaits à force de travail, heureusement qu'il y en avait.

Il y a 6 heures, asci a dit :

Je continue de croire que les riches font des riches et les pauvres font des pauvres ; il y a des exceptions. Je t'invite à consulter les biographies des plus grands scientifiques, des artistes, de ceux qui ont façonnés le monde, l'infériorité numérique de la présence de "fils du peuple" est frappante. Aujourd'hui, l'école publique est une formidable chance. 

ça ne marche pas comme ça ...  il y a des anciens riches comme d'anciens pauvres ... je suis persuadé qu'il faut quelques générations pour passer d'un état à l'autre ,sauf cas exceptionnels ...

Maintenant effectivement l'école est le meilleur moyen de changer sa condition ...

Il y a 5 heures, querida13 a dit :

Bizarrement j'en suis plus riche que eux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, parce que cela m'a appris la débrouille.

Mes parents, s'ils me disaient que la brioche du boulanger était chère, m'ont appris à chercher pour savoir en faire une toute seule et c'est idem pour la frusque trop chère dans la vitrine: j'ai appris à tailler un patron , à aller chercher le tissu et à coudre la jupe. C'est ce pourquoi nous avons aussi appris à nous passer des autres et à avoir le sens de l'effort et à retirer le meilleur rapport qualité prix de chaque matière première travaillée  …Car avec le prix de revient de la brioche du boulanger , on donnait de la brioche à toute la famille!

Un proverbe dit: donne à l'homme un poisson, il mangera un jour, apprends lui à pêcher il mangera toute sa vie.

En bref au lieu de me donner le poisson, ou d'aller le manger au restaurant on m'a appris à le pêcher ,à l'écailler et le vider, à le mettre en conserve, à le découper, à le congeler et à le cuisiner et ces savoirs sont bien plus précieux que le fait d'ouvrir la bouche et d'attendre que le poisson nous tombe tout rôti dans le bec.

absolument ,et j'en ai même maintenant des séquelles   ...j'ai toujours une réticence à faire travailler un artisan ... je préfère acheter les outils et le faire moi même  ...En plus ça procure un sentiment de satisfaction  .. 

de toutes façons avant de trouver un artisan disponible et sérieux , il faut se lever de bonne heure ...

Il y a 6 heures, Répy a dit :

J'ai vécu toute mon enfance dans une famille pauvre mais travailleuse. et ça vous forge un caractère.

Je n'étais pas révolté mais résigné à la frugalité. Notre vie était comme ça.

C'est par le travail dans mes études que je suis sorti de ces conditions modestes et à la grande satisfaction de mes parents. 

C'est honorable ... Mais qu'est-ce que tu appellais pauvre à ton epoque ? Tes parents etaient locataires ou quand meme proprietaires de leur vieille maison ? Quand adulte tu te considerais sorti de la pauvreté, tu etais proprio de ton toit sans credit ? 

En epoque actuelle, un enfant d'une famille pauvre devenu par exemple ingenieur, doit prendre un gros credit pdt 20 ans pour devenir proprio de son toit ... 

Il y a 6 heures, Cheragaz a dit :

Même un peu avant, en ce qui me concerne,  par rapport à mes autres copains pauvres .

 

Lorsque j'ai été en âge de faire des petits boulots, je me suis lancé.

J'ai commencé par faire du nettoyage dans un laboratoire,  par couper de l'herbe et des arbres dans les jardins,  j'ai fait les vendanges, les figues,  les emballages cadeaux en période de Noël ......

Puis j'ai travaillé pour diverses boîtes jusqu'à ce que je trouve celle où je suis encore actuellement.

Dès le départ j'ai économisé pour ne plus être pauvre et ensuite être à l'aise financièrement vers l'âge de 30 ans.

Ça ne s'est pas fait tout seul ni tout de suite, personne ne m'a payé mon permis ni mon abonnement téléphonique (y'en avait pas à l'époque ), j'ai beaucoup bossé et je me suis pas mal privé, mais maintenant, ça va .

Interessant ... mais qu'appelles tu "aisé financierement à 30 ans" ? Etais tu dejà proprio de ton toit ? si oui avec ou sans credit ? 

il y a 2 minutes, shyiro a dit :

Interessant ... mais qu'appelles tu "aisé financierement à 30 ans" ? Etais tu dejà proprio de ton toit ? si oui avec ou sans credit ? 

 

Oui, j'ai acheté un petit appartement à 31 ans sans crédit .

Il ne coûtait pas cher mais demandait beaucoup de travaux que j'ai réalisés moi même ce qui m'a permis de faire une belle plus value en le revendant quelques années plus tard.

Les prix des appartements a beaucoup évolué à la hausse avec le temps, également!

Il y a 4 heures, Cheragaz a dit :

En creusant,  je me rends compte que ce qu'il reste parfois de cette enfance c'est de la honte .

Je n'étais pas rejeté par les autres à l'école mais j'avais honte.

Honte de mes vêtements, de ceux de ma mère qui n'était pas aussi à la mode que les autres Maman et honte du lieu où je vivais et dont l'ameublement était dépareillé.

Du coup, je ne faisais jamais venir aucun copain a la maison.

Peut être que c'est pour ça que maintenant,  alors que mon chez moi est "coquet" je n'en fais pas trop venir, non plus !

Effectivement côté habillement j'avais très rarement du neuf. Les chaussures neuves étaient achetées une pointure trop grande et l'on mettait du coton au bout pour que ça dure plus longtemps. La mode en revanche n'atteignait pas la famille, ce n'était ni le genre ni le lieu.  Il y avait les habits du "dimanche" qui devaient durer le plus longtemps possible. Pour les ménager il fallait se changer de tenue et prendre des vêtements adaptés à chaque type de travail.  Mes parents ne recevaient jamais personne. Adulte j'ai continué à recevoir très peu de gens car ma femme a été élevée dans les mêmes conditions.

Il est évident que le mode d'éducation spartiate vous forme un caractère pour la vie.

Ma fille qui a maintenant la cinquantaine a été la dernière fille du collège en 5° à porter la blouse ! Aussi je verrais très bien le port d'un uniforme dans les écoles pour lisser les apparences comme on sait si bien le faire dans les écoles des Dom Tom. Il n'y aurait plus la course aux "marques" avec le m'as-tu vu qui va avec.

il y a 1 minute, Cheragaz a dit :

Oui, j'ai acheté un petit appartement à 31 ans sans crédit .

Il ne coûtait pas cher mais demandait beaucoup de travaux que j'ai réalisés moi même ce qui m'a permis de faire une belle plus value en le revendant quelques années plus tard.

 

Bon investissement. Mais si c'est un petit appart, je ne me considere pas encore comme aisé (bien qu'une bonne etape a été franchi) car pour moi ce c'est une solution temporaire. 

J'ai acheté un F1 à 27 ans avec un petit credit. Quand j'ai acheté un 2è appart (F3) sans credit et sans revendre mon F1, je suis dejà dans la quarantaine ...   

Il y a 1 heure, Maurice Clampin a dit :

 

A treize ans et demi je bossais déjà .... je fabriquais des manches à balais ...

 

Tu étais prédestiné à faire l'armée de l'air