Mireille Darc faisait l'éloge du pardon

...même au sujet de son père qui "ne pouvait pas la supporter"

"Les épreuves sont là pour nous faire grandir... Elles sont souvent à la limite de l'acceptable, mais on y arrive!" Mireille Darc savait de quoi elle parlait en se confiant ainsi à Femina en février 2016. L'icône du cinéma, morte ce lundi 28 août à l'âge de 79 ans, était revenue dans ses dernières années sur sa relation douloureuse avec ses parents, notamment son père, et avait expliqué comment elle l'avait pardonné.

L'actrice et réalisatrice était revenue sur ses jeunes années compliquées, aux côtés d'une mère épicière et d'un père jardinier qui trimaient pour joindre les deux bouts, dans l'émission "Le Divan" de Marc-Olivier Fogiel en avril 2015.

Elle avait alors raconté son enfance de "mal-aimée", hantée par le soupçon que l'homme qui l'élevait n'était pas son père biologique.

"Toute gosse, mon père m'appelait 'la bâtarde'. Quand j'ai commencé à comprendre ce que c'était qu'une bâtarde, je me suis dit que je ne devais pas être la fille de mon père. J'étais un accident dans la vie de ma mère, tout le monde était en état de souffrance. Mon père ne pouvait pas me supporter, puisque je représentais une infidélité, et ma mère ne pouvait pas m'aimer parce que c'était comme si elle aimait un autre homme à travers moi."

Suite : http://www.huffingtonpost.fr/2017/08/28/mireille-darc-faisait-leloge-du-pardon-meme-au-sujet-de-son-pere-qui-ne-pouvait-pas-la-supporter_a_23187679/

Brave fille.

J'ai vu cette émission quand ils l'ont rediffusée à l'occasion de sa mort. Et j'avoue que le pardon a pour moi ses limites.

C'est à dire que tu peux comprendre la souffrance de quelqu'un qui l'a poussé à agir ainsi, mais de là à pardonner non. Son père est quand même allé jusqu'à l'emmener au grenier lui disant qu'il allait se suicider devant elle, et à cause d'elle alors qu'elle n'avait que 6 ou 7 ans.

Pour moi il n'y a pas de pardon possible, même si tout ça finalement a probablement forgé une partie de la femme qu'elle est devenue.

A moins que son besoin de pardonner n'est ni plus ni moins qu'une manière de définitivement tourner la page, de mettre loin derrière elle cette période de sa vie, de l'enterrer. Ce qui n'est pas pardonné pollue la vie d'une manière ou d'une autre, même si on a l'impression de l'avoir enfoui.

quelqu'un de bien.

il y a 55 minutes, titenath a dit :

Ce qui n'est pas pardonné pollue la vie d'une manière ou d'une autre, même si on a l'impression de l'avoir enfoui.

Je ne crois pas. Il y a un premier palier où après des recherches, on comprend ce qui s'est passé, on comprend. Mais on ne pardonne pas. C'est mon cas, j'ai donné des circonstances atténuantes à ce qui s'est passé, mais je n'ai pas pardonné. C'est un genre de garde-fou pour moi, dans ma tête, pardonner c'est se donner à soi-même une sorte d'excuse anticipée si jamais d'aventure on reproduisait le même comportement et ça c'est intolérable.

il y a une heure, titenath a dit :

J'ai vu cette émission quand ils l'ont rediffusée à l'occasion de sa mort

Bonjour Titenath,

Curieusement je suis d'accord avec tous les commentaires de chacun des intervenants sur ce fil
Mais c'est votre message qui résume le mieux cette apparente contradiction,

vous écrivez :

Et j'avoue que le pardon a pour moi ses limites.

Oui c'est parfaitement vrai !

Puis vous concluez par cette interrogation :

A moins que son besoin de pardonner n'est ni plus ni moins qu'une manière de définitivement tourner la page, de mettre loin derrière elle cette période de sa vie, de l'enterrer. Ce qui n'est pas pardonné pollue la vie d'une manière ou d'une autre, même si on a l'impression de l'avoir enfoui.

Il me semble que tout est dit, rien à ajouter...

Je suis en train de laisser ma vieille tante de 81 ans crever dans sa solitude familiale; avec tout son tas de blé. Elle a été trop loin. Qu'elle paye ! Et je m'en fous qu'elle soit la dernière personne de ma famille (hormis ma soeur).

Le 07/09/2017 à 11:28, January a dit :

Je ne crois pas. Il y a un premier palier où après des recherches, on comprend ce qui s'est passé, on comprend. Mais on ne pardonne pas. C'est mon cas, j'ai donné des circonstances atténuantes à ce qui s'est passé, mais je n'ai pas pardonné. C'est un genre de garde-fou pour moi, dans ma tête, pardonner c'est se donner à soi-même une sorte d'excuse anticipée si jamais d'aventure on reproduisait le même comportement et ça c'est intolérable.

Egalement je ne crois pas au pardon, c'est la compréhension du mal reçu qui arrive a atténuer la souffrance voire la haine mais on n'oublie jamais et ceci est bon car il renforce nos défenses et nous permet d'être bienveillant afin de ne pas faire ce qu'on aimerait pas qu'on nous fasse ou ne nous fasse plus.

On ne pardonne pas, on n'oublie pas, mais l'offense ou l'acte ne nous fait plus mal ! Les cicatrices sont toujours là et l'on comprend, avec empathie pour soi , qu'il est inutile et parfois dévastateur de les rouvrir ou les gratter.

il y a 7 minutes, ouest35 a dit :

On ne pardonne pas, on n'oublie pas, mais l'offense ou l'acte ne nous fait plus mal ! Les cicatrices sont toujours là et l'on comprend, avec empathie pour soi , qu'il est inutile et parfois dévastateur de les rouvrir ou les gratter.

C'est tout à fait ça

Ce qui est dangereux pour soi, c'est de garder de la rancœur.

Selon moi pardon et mérite vont souvent de paire. Le pardon peut se gagner, comme la confiance par exemple. Il n'est pas inconditionnel en revanche. Concernant son père c'est avant tout à elle d'en juger pour elle-même. Pardonner ce n'est pas oublier ni accepter le préjudice commis mais considérer que la sanction, y compris relationnelle et morale, n'est pas ou plus nécessaire.

Le 10/09/2017 à 13:48, sirielle a dit :

Selon moi pardon et mérite vont souvent de paire. Le pardon peut se gagner, comme la confiance par exemple. Il n'est pas inconditionnel en revanche. Concernant son père c'est avant tout à elle d'en juger pour elle-même. Pardonner ce n'est pas oublier ni accepter le préjudice commis mais considérer que la sanction, y compris relationnelle et morale, n'est pas ou plus nécessaire.

En fait le pardon est une décision...: " Je choisis de ne pas me venger de l'offense que j'ai subie... Et il faut tenir la position, la victoire est lorsque nous pouvons recommencer à avoir une bonne relation avec la personne qui nous a blessé.

il y a 7 minutes, Cochise 90 a dit :

En fait le pardon est une décision...: " Je choisis de ne pas me venger de l'offense que j'ai subie... Et il faut tenir la position, la victoire est lorsque nous pouvons recommencer à avoir une bonne relation avec la personne qui nous a blessé.

Ce n'est pas parce qu'on ne pardonne pas qu'on se venge.

il y a 2 minutes, January a dit :

Ce n'est pas parce qu'on ne pardonne pas qu'on se venge.

Si car le non pardon est un feu intérieur et tant qu'il couve ça brûle les tripes. La brutalité n'est pas forcément l'outil, il y a des moyens plus subtils de se venger, les paroles par exemple, on peut faire beaucoup de mal avec des paroles........

il y a 4 minutes, Cochise 90 a dit :

Si car le non pardon est un feu intérieur et tant qu'il couve ça brûle les tripes. La brutalité n'est pas forcément l'outil, il y a des moyens plus subtils de se venger, les paroles par exemple, on peut faire beaucoup de mal avec des paroles........

Je ne peux pas être d'accord par rapport à mon parcours personnel   J'ai tourné les talons, c'est tout, et depuis trente ans maintenant, j'ignore la totalité de ma famille. Je ne pardonnerai pas. Et pourtant je suis apaisée, aucun feu aux tripes, non. On a tous notre façon de gérer je crois. 

il y a 51 minutes, Cochise 90 a dit :

En fait le pardon est une décision...: " Je choisis de ne pas me venger de l'offense que j'ai subie... Et il faut tenir la position, la victoire est lorsque nous pouvons recommencer à avoir une bonne relation avec la personne qui nous a blessé.

C'est vrai, le pardon peut être une décision (ou un instinct), pas la meilleure dans tous les cas d'ailleurs à mon avis. Si les raisons de l'accorder sont insuffisantes il peut revenir à trop courber l'échine. Mais en effet idéalement il est souhaitable d'y parvenir, que ce soit de pardonner ou de se faire pardonner les cas échéants, ne serait-ce qu'à distance. 

Le 07/09/2017 à 16:32, pila a dit :

Je suis en train de laisser ma vieille tante de 81 ans crever dans sa solitude familiale; avec tout son tas de blé. Elle a été trop loin. Qu'elle paye ! Et je m'en fous qu'elle soit la dernière personne de ma famille (hormis ma soeur).

la solitude familiale ,vaut parfois mieux que la promiscuité parentale  .....

pour revenir au sujet ,pardonner c'est se donner soi même un rôle supérieur au pardonné ...comme on ne peut plus rien faire sur les souffrances subies ,on pardonne pour se sublimer ...

je ne pardonne jamais ,c'est comme si j'oubliais une leçon ,un devoir de mémoire .... 

Pourquoi pardonner? C'est encore s'infliger une souffrance, accepter de subir comme si c'était mérité. Essayer de comprendre oui, pour que le poids soit moins lourd mais le pardon, je ne vois pas l'intérêt. Encore un précepte  religieux qui me sort par les oreilles. 

il y a 1 minute, Out of Paprika a dit :

Pourquoi pardonner? C'est encore s'infliger une souffrance, accepter de subir comme si c'était mérité. Essayer de comprendre oui, pour que le poids soit moins lourd mais le pardon, je ne vois pas l'intérêt. Encore un précepte  religieux qui me sort par les oreilles. 

Pas mieux.

Quand on aime quelqu'un, ou qu'on a de la considération pour lui, (voire de la pitié), on essaie de faire en sorte de pouvoir dépasser ses torts, même si ça n'est parfois possible qu'après une condamnation temporaire. C'est comme ça que personnellement je comprends le pardon.