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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Bonjour Tison et Seiyar,

La philosophie n'est plus seulement un mode de pensée, mais un mode de vie, une ascèse qui a ses exigences et que l'on s'impose à soi-même, comme dans la tradition antique.

Un mode de pensée un mode de vie d'accord, mais pourquoi une ascèse ?

Tu poses ca après avoir parlé de "s'imposer" des choses (une déontologie). Je crois pas qu'il y ait besoin de faire ce genre de choix, qui me semble plus moral qu'autre chose.

Bref je comprends très bien ce que dit Seyar en parlant des multiples facettes qui nous peuplent, et avec son discours en général. Par contre, ça m'étonne qu'il ne voit pas une notion aussi simple que celle de la cohérence. Il me semble que tout le monde prétend être cohérent (des types qui se disent incohérents, j'ai ai pas rencontré beaucoup.)

Bref la cohérence, ça consiste à faire jouer ensemble ces facettes qui font ce que nous sommes... pas besoin de recourir ni à un "obligation morale" ni à la philosophie antique ni à je-ne-sais quelle sagesse pour ça : on peut philosopher en 2016 en se foutant de la sagesse.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Bonjour Tison et Seiyar,

Un mode de pensée un mode de vie d'accord, mais pourquoi une ascèse ?

Tu poses ca après avoir parlé de "s'imposer" des choses (une déontologie). Je crois pas qu'il y ait besoin de faire ce genre de choix, qui me semble plus moral qu'autre chose.

Bref je comprends très bien ce que dit Seyar en parlant des multiples facettes qui nous peuplent, et avec son discours en général. Par contre, ça m'étonne qu'il ne voit pas une notion aussi simple que celle de la cohérence. Il me semble que tout le monde prétend être cohérent (des types qui se disent incohérents, j'ai ai pas rencontré beaucoup.)

Bref la cohérence, ça consiste à faire jouer ensemble ces facettes qui font ce que nous sommes... pas besoin de recourir ni à un "obligation morale" ni à la philosophie antique ni à je-ne-sais quelle sagesse pour ça : on peut philosopher en 2016 en se foutant de la sagesse.

Pourquoi une ascèse ? J'y vois un intérêt dans la mesure où cela permet de se focaliser continuellement sur les incohérences de nos propres comportements et de s'interroger sur le pourquoi de ces incohérences bien plus souvent que ne le ferait le commun. Si le philosophe apprend à se connaître, à s'observer véritablement, à découvrir ses incohérences et sa part d'ombre, il prend conscience du décalage entre ses paroles et ses actes et peut décider un beau jour de tout faire, d'exiger désormais d'être davantage cohérent. Cela ne signifie pas qu'il va y parvenir totalement, ou même que cette déontologie ne soit pas au final une illusion (peut-on changer notre tempérament ?), mais ce qui est certain, c'est que cela va le contraindre à réfléchir toujours davantage avant d'agir, avant de donner sa parole, avant de s'engager à la légère.

Il s'agit seulement de déontologie que le philosophe s'impose à lui-même (éthique personnelle) et non aux autres (morale).

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Le philosophe est celui qui est en quete de sagesse, l'amoureux de la sagesse.

Aujourd'hui nous n'avons plus que des professeurs de philosophie ou des intellectuels amoureux de leur propre esprit, ce qui n'est pas pareil.

Les gens sont-ils plus heureux aujourd'hui qu'hier ?

J'ai plutot l'impression que non.

Ce serait la tache des philosophes que d'aider les gens a vivre au mieux, en montrant l'exemple si besoin est.

Mais il faut nuancer toutefois pour les philosophes de l'absurde, comme Camus et Schopenhauer surtout.

Si tout est absurde, alors il n'y a pas d'importance a vivre conformément a sa philosophie ( laquelle est la vérité d'une personne ), au contraire vivre de maniere absurde quand tout est absurde, c'est faire preuve d'une certaine cohérence.

"L'étranger" de Camus sur le point d'etre exécuté, dit " j'avais raison, j'ai toujours eu raison" (sous entendu d'etre étranger au monde) face a la douce indifférence du monde.

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Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)

On ( nous sur le forum ) débat souvent de ce qu'est faire de la philosophie, ou qui peut se clamer d'être un philosophe, et quels sont les critères, mais à ma connaissance, on ne se demande rarement ou jamais, une fois les deux premières questions mises de coté ou résolues, quel devrait être le comportement du philosophe d'un point de vue moral, lui qui est à même de porter un regard critique sur le monde, ne doit-on pas se demander comment sa pratique de la philosophie peut nuancer, influer, assoir ou discréditer ses espoirs, ses thèses, ses révélations écrites ou orales ?

Par exemples, gagner de l'argent ou d'obtenir une certaine notoriété par l'intermédiaire de ses livres ou de ses diplômes, ne contreviennent-ils pas à la noblesse même de l'art philosophique ?

Est-ce là le but du philosophe, d'avoir des rentrées pécuniaires ou d'avoir la célébrité, ou au contraire de se départir autant que possible de toute étiquette, de tout préjugé, de toute servitude, de toute dépendance, de toute gloire personnelle revendiquée/ostensible !?

Comment peut-on être le plus objectif, le plus sincère, le moins reprochable sur ses dires, si l'on est partie prenante du système que l'on critique en tout ou partie ?

Le philosophe en son âme et conscience, ne doit-il pas rester à l'écart/distance du monde commun, pour garder justement sa vision perçante, son indépendance, son impartialité, ce qui le conduit à une vie d'anonyme, de gagne-petit inexorablement ?

Peut-on être à la fois philosophe et activiste/partisan politique, sans se perdre soi-même, de jouer à un jeu de dupes ?

Et puis, notre philosophe pour être cohérent, n'a t-il pas pour tâche première de s'efforcer d'appliquer en premier lieu, toutes ses belles idées à lui-même, dans sa vie quotidienne, de mettre en pratique pour lui ce qu'il pense du monde et des ses semblables, à son échelle, d'éviter l'hypermétropie par tout moyen !?

Ne doit-il pas avoir clairement une éthique irréprochable pour que sa philosophie ait une valeur morale ?

Bonsoir Délà utilisé,

qui peut se targuer d'être philosophe ou pas ? quel est le rôle du philosophe ? telle est la question que tu sembles poser ?

le but du philosophe n'est-il pas d'amener ses concitoyens à réfléchir sur les actes et sur la finalité des actes que chacun pose ?

Le philosophe n'est-il pas celui qui, ayant pris du recul sur l'évolution du monde et le déployement de celui-ci, invite ses pairs à se poser des questions ?

à présent, doit-il être lui-même un exemple ? ce serait mieux, évidemment, mais pas nécessairement indispensable (?), s'il ne l'est pas lui-même, il renseigne par son attitude sur la difficulté d'arriver à l'état préconisé ... s'il l'est, il renseigne sur la faisabilité bien réelle de ce qu'il préconise ... s'il démontre qu'il est heureux ainsi, il en augmente l'intérêt ...

qu'il ait ou non parti prenante dans certaines actions, qu'il soit lui même en proie à certains dilemmes, à certains doutes, son rôle n'est-il pas d'attirer simplement l'attention de ses pairs sur les dérives possibles de ce qui est mis en place actuellement ? ...quitte à demander de l'aide ?...

Selon moi, le philososphe devrait avoir cette capacité de pouvoir avoir une vue synthétique des jeux et entrejeux qui sont en train de prendre place, et d'anticiper et de prévenir ses concitoyens des conséquences possibles aux habitudes et choix de vie actuels, afin de réaligner et de préserver l'équilibre de la société ...mais cela est l'affaire de tout un chacun, avant d'être l'affaire de politiques, ou autre ...

Au plaisir de ta réaction :)

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Pourquoi une ascèse ? J'y vois un intérêt dans la mesure où cela permet de se focaliser continuellement sur les incohérences de nos propres comportements et de s'interroger sur le pourquoi de ces incohérences bien plus souvent que ne le ferait le commun. Si le philosophe apprend à se connaître, à s'observer véritablement, à découvrir ses incohérences et sa part d'ombre, il prend conscience du décalage entre ses paroles et ses actes et peut décider un beau jour de tout faire, d'exiger désormais d'être davantage cohérent. Cela ne signifie pas qu'il va y parvenir totalement, ou même que cette déontologie ne soit pas au final une illusion (peut-on changer notre tempérament ?), mais ce qui est certain, c'est que cela va le contraindre à réfléchir toujours davantage avant d'agir, avant de donner sa parole, avant de s'engager à la légère.

Il s'agit seulement de déontologie que le philosophe s'impose à lui-même (éthique personnelle) et non aux autres (morale).

Oui, ça se tient. Disons que j'ai pas eu ce type de trajectoire ou problème, mais bref, je viens pas parler de moi.

Mais ça pose un sacré problème : comment, par quel "déclic" (si c'est un déclic) passe-t-on de ce que tu appelle "le commun" à un fil conducteur de type conscience philosophique. C'est un problème passionnant je trouve, et dont je n'ai pas la réponse.

Qu'est-ce que tu penses de l'idée d'ouvrir un fil ?

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Membre, 44ans Posté(e)
Seiyar Membre 39 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)

Salut Tison et Chapati,

Je pense que l'exemple du médecin semble être le parfait parallèle avec le philosophe pour mieux comprendre le débat.

Qu'est-ce qu'un médecin, par définition? Une personne qui sait guérir les gens. Point à la ligne si je puis dire. La notion de déontologie n'existe pas dans sa définition. Et même si effectivement le serment d'Hippocrate impose une certaine déontologie, une personne qui a passé ses examens avec succès, où que ce soit dans le monde, est considéré comme un médecin, qu'il ait prêté ou non le serment d'Hippocrate, car il a le savoir de guérir. Ceci dit, c'est vrai que c'est une profession où un problème de déontologie peut se poser: par exemple, une personne est mourante mais n'a pas d'argent, dois-je quand même la guérir?

Je ne conteste pas le fait qu'un médecin doive avoir de la déontologie, au contraire, c'est tant mieux s'il en a, mais ce n'est pas un pré-requis pour être médecin et c'est précisément cette thèse que je prône dans le cas du philosophe: on ne doit pas nécessairement, selon moi, avoir de la déontologie pour être considéré comme philosophe. Mais cela dépend de la définition que l'on donne à "philosophe"...

@Chapati: par rapport à la cohérence, pour te remettre dans le contexte, on parlait en fait depuis plusieurs postes avec Deja-Utilise de la nécessité de cohérence entre ses principes et ses actes pour un philosophe. En gros, si un philosophe sait que tel comportement est juste, alors il se doit de l'adopter dans sa propre vie, parce qu'il est philosophe. Sinon, il ne peut pas être considéré comme philosophe. Moi, je réfute justement cela en disant que le travail du philosophe se limite à trouver le comportement juste, et non pas de nécessairement l'adopter (c'est tant mieux s'il trouve la force de l'adopter mais ça ne constitue en rien un pré-requis, selon moi). C'est donc cette nécessité de cohérence entre ses actes et ses principes, pour accéder au "grade" philosophe, que je n'arrive pas à imprimer.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)
: par rapport à la cohérence, pour te remettre dans le contexte, on parlait en fait depuis plusieurs postes avec Deja-Utilise de la nécessité de cohérence entre ses principes et ses actes pour un philosophe. En gros, si un philosophe sait que tel comportement est juste, alors il se doit de l'adopter dans sa propre vie, parce qu'il est philosophe. Sinon, il ne peut pas être considéré comme philosophe. Moi, je réfute justement cela en disant que le travail du philosophe se limite à trouver le comportement juste, et non pas de nécessairement l'adopter (c'est tant mieux s'il trouve la force de l'adopter mais ça ne constitue en rien un pré-requis, selon moi). C'est donc cette nécessité de cohérence entre ses actes et ses principes, pour accéder au "grade" philosophe, que je n'arrive pas à imprimer.

Ben dans ce cas, je suis tout simplement d'accord avec toi.

Le problème vient de la définition qu'on donne à "philosopher", voire à une philosophie.

Le truc à clairement débuté au beau milieu d'un environnement religieux et donc gorgé de sagesse. Les types voulaient sans doute s'extraire du discours religieux mais il n'apparaît pas évident qu'ils aient réussi à le faire avec la sagesse. Bref le machin a évolué, forcément.

Donc si la question de ce qu'est finalement la philosophie reste semble-t-il ouverte, on n'est pas force d'y associer une quelconque sagesse ou meme éthique : c'est juste une conception ancienne qui perdure encore vaguement. Chacun est par exemple libre de penser ce qu'il veut d'un type comme Heidegger, qui n'était sans doute pas un idiot tout en ayant adhéré au parti nazi. Autant dire qu'on peut imaginer qu'au niveau cohérence justement (de son discours), il faille y regarder de près.

Bref on peut aussi considérer que la philosophie, c'est simplement une façon de penser en tenant compte d'une certaine globalité des choses (ou interactivité des pensées) par rapport à des pensées qui peuvent être tout aussi profondes et "philosophiques", mais qui se veulent n'aborder qu'un secteur plus spécifique.

C'est mon cas.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Je ne conteste pas le fait qu'un médecin doive avoir de la déontologie, au contraire, c'est tant mieux s'il en a, mais ce n'est pas un pré-requis pour être médecin et c'est précisément cette thèse que je prône dans le cas du philosophe: on ne doit pas nécessairement, selon moi, avoir de la déontologie pour être considéré comme philosophe. Mais cela dépend de la définition que l'on donne à "philosophe"...

Nous sommes bien d'accord, à partir du moment où tu fais intervenir la notion de "devoir nécessaire", alors bien sûr que chaque philosophe aura la liberté de se positionner différemment, voire de rejeter purement et simplement tout ce qui ressemble de près ou de loin à une déontologie jugée par trop contraignante. il n'en demeure pas moins vrai que ce philosophe enclin à ne pas se soucier de mettre en accord ses actes avec ses paroles ne devra pas manquer de s'interroger, ni s'étonner d'être sévèrement critiqué, quant à l'aspect incohérent, voire irresponsable, de sa philosophie. C'est ainsi que Cioran pouvait tenir des propos suicidaires devant un bon plat partagé avec le fin gourmet Clément Rosset !

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Oui, ça se tient. Disons que j'ai pas eu ce type de trajectoire ou problème, mais bref, je viens pas parler de moi. Mais ça pose un sacré problème : comment, par quel "déclic" (si c'est un déclic) passe-t-on de ce que tu appelle "le commun" à un fil conducteur de type conscience philosophique. C'est un problème passionnant je trouve, et dont je n'ai pas la réponse. Qu'est-ce que tu penses de l'idée d'ouvrir un fil ?

Ce phénomène de prise de conscience philosophique exacerbée à tel ou tel moment de la vie ("désormais je dois changer ceci ou cela dans ma vie") est une question passionnante en effet. Peut-être que Déjà-utilise pourra nous en dire plus quant à cet éventuel déclic survenu à un moment de sa vie, même s'il nous a déjà précisé à maintes reprises que ce qui compte, ce n'est pas le résultat mais la voie entreprise. Pour l'instant, en tant qu'apprenant perpétuel, je m'intéresse à ce phénomène de tension depuis plusieurs années, mais dans un cadre plus général : suis-je capable d'évolutivité dans mon mode de vie ? (objet de mon premier post de présentation sur ce forum). Que dois-je changer ? Que puis-je changer ? Pourquoi changer sa vie ? Comment y parvenir ? Par quelles méthodes ? Le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient de publier un ouvrage passionnant Tu dois changer ta vie, où est dressé un portrait de l'homme éthique (religieux ou philosophe) dans l'exercice de sa vie.

Le truc à clairement débuté au beau milieu d'un environnement religieux et donc gorgé de sagesse. Les types voulaient sans doute s'extraire du discours religieux mais il n'apparaît pas évident qu'ils aient réussi à le faire avec la sagesse. Bref le machin a évolué, forcément.

Tout à fait d'accord, d'ailleurs à mes yeux Platon incarne cette transition mythico-religieuse. Le logos va remplacer le mythos, mais les deux concepts sont encore présents chez Platon, à la différence d'Aristote où le mythos est définitivement "laïcisé" (tant pis pour l'anachronisme) et remplacé par le logos. Mais dans toutes les écoles antiques grecques, cette quête de sagesse et de "salut de l'âme" me donne également le sentiment d'une forte influence religieuse dont la philosophie semble avoir beaucoup de mal se débarrasser. Même Spinoza, qui a déboulonné/désacralisé un à un les dogmes du Christianisme, proposera tout de même une quête éthique de la béatitude.

Donc si la question de ce qu'est finalement la philosophie reste semble-t-il ouverte, on n'est pas force d'y associer une quelconque sagesse ou meme éthique : c'est juste une conception ancienne qui perdure encore vaguement. Chacun est par exemple libre de penser ce qu'il veut d'un type comme Heidegger, qui n'était sans doute pas un idiot tout en ayant adhéré au parti nazi. Autant dire qu'on peut imaginer qu'au niveau cohérence justement (de son discours), il faille y regarder de près.

Bref on peut aussi considérer que la philosophie, c'est simplement une façon de penser en tenant compte d'une certaine globalité des choses (ou interactivité des pensées) par rapport à des pensées qui peuvent être tout aussi profondes et "philosophiques", mais qui se veulent n'aborder qu'un secteur plus spécifique.

C'est mon cas.

Il n'en demeure pas moins que la philosophie est un exercice de lucidité nécessitant, qu'on le veuille ou non, des efforts soutenus, peut-être pas une ascèse de vie mais assurément un entraînement parfois aussi exigeant que celui de l'athlète. La question reste ouverte quant aux méthodes d'entraînement de la pensée. En Occident, nous avons tendance à attaquer les problèmes tout en force, avec rigueur, voire rigorisme. C'est oublier la voie chinoise du lâcher-prise, tout en douceur. Le footballer peut s'y prendre de deux manières pour tirer un penalty et marquer un but avec le même taux de réussite, soit tout en force, soit tout en douceur. Je pense qu'il devrait en aller de même de l'homme éthique, davantage ouvert à des exercices de lâcher-prise (C'était aussi la conclusion de l'ouvrage important de Sloterdijk "Critique de la raison cynique").

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
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Ce phénomène de prise de conscience philosophique exacerbée à tel ou tel moment de la vie ("désormais je dois changer ceci ou cela dans ma vie") est une question passionnante en effet. Peut-être que Déjà-utilise pourra nous en dire plus quant à cet éventuel déclic survenu à un moment de sa vie, même s'il nous a déjà précisé à maintes reprises que ce qui compte, ce n'est pas le résultat mais la voie entreprise. Pour l'instant, en tant qu'apprenant perpétuel, je m'intéresse à ce phénomène de tension depuis plusieurs années, mais dans un cadre plus général : suis-je capable d'évolutivité dans mon mode de vie ? (objet de mon premier post de présentation sur ce forum). Que dois-je changer ? Que puis-je changer ? Pourquoi changer sa vie ? Comment y parvenir ? Par quelles méthodes ? Le philosophe allemand Peter Sloterdijk vient de publier un ouvrage passionnant Tu dois changer ta vie, où est dressé un portrait de l'homme éthique (religieux ou philosophe) dans l'exercice de sa vie.

Ça peut être intéressant oui, de voir ce que Deja-Utilise en dit, mais c'est pas sur. Parce que justement il associe philosophie et sagesse. Alors disons que c'est "une possibilité" : on peut sans doute devenir philosophe en cherchant une sagesse, mais bon.

Ce qui m'intéresserait plus, c'est pas tant que ca un type qui se préoccuperait d'une quête intérieure, de comprendre qui il est vraiment, qu'un type qui en a marre d'en prendre plein la gueule et qui s'aperçoit qu'il y a quelque chose en lui qui fait (en tous cas qui aide) que c'est comme ça. Un type juste pragmatique en fait.

Et la question est : par quel ressort le type (ou comment lui faire comprendre, c'est la même question) est susceptible de comprendre qu'il y a une réflexion globale à avoir sur le monde si l'on veut faire autre chose que de ne rien y comprendre... ce qui est pour moi de l'ordre d'un début de fil conducteur de pensée philosophique. Autant dire comment un type peut être capable de prendre conscience de sa bêtise, du fait qu'il ne comprend rien au monde, que c'est pas comme ça... ET passer à autre chose : chercher à comprendre "comment ça marche".

Est-ce un déclic, un mûrissement ? (etc)

Sur le reste, ma position est simple (enfin claire) : le problème de l'Occident c'est de croire trop en la raison, jusqu'à faire du sensible son otage. Chaque occidental croit de façon insensée à sa vision du monde jusqu'à faire plier sans cesse le sensible qui ne peut que s'y conformer. C'est une espèce de fascisme de la raison, déifiée exactement de la même façon que l'hindouisme ou le musulman croient à leur Dieu.

Tu prends n'importe quel débat ici ou ailleurs, et les types ont un avis avant que de s'interroger de façon sensible sur le problème réel... et c'est seulement ensuite qu'ils commencent à réfléchir... et pour surtout justifier leur position.

Bref la réflexion sur le problème, c'est que dalle !

Alors je dis pas que pour se faire une vision du monde, il n'aient pas fait intervenir le sensible, je dis pas ca. Je dis qu'une fois cette vision considérée comme à peu près "cohérente", en gros ils arrêtent de penser.

Penser ca les amuse un peu mais c'est tout, juste l'émotion des neurones qui s'entrechoquent un peu. Ben oui l'émotion justement... sauf qu'eux, ils sont persuadés que c'est de la raison pure leur gloubigoulba.

L'Occident est tout entier pris dans ce bazar. Tain c'est chouette la sortie du religieux, mettez-m'en encore cinq kilos, maame Germaine !

(et agressifs en plus avec ca... enfin bref)

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
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Il n'en demeure pas moins que la philosophie est un exercice de lucidité nécessitant, qu'on le veuille ou non, des efforts soutenus

Je comprends pas "des efforts soutenus".

Il me semble qu'à partir du moment où l'on a une vision à peu près cohérente et stable, on est amené à penser naturellement face à tel ou tel problème.

... ou peut-être que ça dépend des objectifs qu'on se fixe, ou que tu te fixes ?

Moi j'aime bien penser :blush:

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LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
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On ( nous sur le forum ) débat souvent de ce qu'est faire de la philosophie, ou qui peut se clamer d'être un philosophe, et quels sont les critères, mais à ma connaissance, on ne se demande rarement ou jamais, une fois les deux premières questions mises de coté ou résolues, quel devrait être le comportement du philosophe d'un point de vue moral, lui qui est à même de porter un regard critique sur le monde, ne doit-on pas se demander comment sa pratique de la philosophie peut nuancer, influer, assoir ou discréditer ses espoirs, ses thèses, ses révélations écrites ou orales ?

Par exemples, gagner de l'argent ou d'obtenir une certaine notoriété par l'intermédiaire de ses livres ou de ses diplômes, ne contreviennent-ils pas à la noblesse même de l'art philosophique ?

Est-ce là le but du philosophe, d'avoir des rentrées pécuniaires ou d'avoir la célébrité, ou au contraire de se départir autant que possible de toute étiquette, de tout préjugé, de toute servitude, de toute dépendance, de toute gloire personnelle revendiquée/ostensible !?

Comment peut-on être le plus objectif, le plus sincère, le moins reprochable sur ses dires, si l'on est partie prenante du système que l'on critique en tout ou partie ?

Le philosophe en son âme et conscience, ne doit-il pas rester à l'écart/distance du monde commun, pour garder justement sa vision perçante, son indépendance, son impartialité, ce qui le conduit à une vie d'anonyme, de gagne-petit inexorablement ?

Peut-on être à la fois philosophe et activiste/partisan politique, sans se perdre soi-même, de jouer à un jeu de dupes ?

Et puis, notre philosophe pour être cohérent, n'a t-il pas pour tâche première de s'efforcer d'appliquer en premier lieu, toutes ses belles idées à lui-même, dans sa vie quotidienne, de mettre en pratique pour lui ce qu'il pense du monde et des ses semblables, à son échelle, d'éviter l'hypermétropie par tout moyen !?

Ne doit-il pas avoir clairement une éthique irréprochable pour que sa philosophie ait une valeur morale ?

La déontologie, l'éthique, la morale sont, à mon sens, les règles ou valeurs que chaque être humain

conscient de sa place dans la société doit appliquer pour permettre la vie en société, justement.

L'éthique peut être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde

humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence.

La déontologie est l'ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite à tenir pour les membres

d'une profession ou pour les individus chargés d'une fonction dans la société.

Qu'elle soit imposée ou non par la loi, elle constitue la morale d'une profession.

C'est le cas par exemple pour les professions médicales (serment d'Hippocrate),

les journalistes (Charte de Munich), les avocats...

Chaque travailleur est confronté à l'éthique, la sienne et celle de ses collègues, quelle que soit

sa place dans le groupe...

Bonsoir Délà utilisé,

qui peut se targuer d'être philosophe ou pas ? quel est le rôle du philosophe ? telle est la question que tu sembles poser ?

le but du philosophe n'est-il pas d'amener ses concitoyens à réfléchir sur les actes et sur la finalité des actes que chacun pose ?

Le philosophe n'est-il pas celui qui, ayant pris du recul sur l'évolution du monde et le déployement de celui-ci, invite ses pairs à se poser des questions ?

à présent, doit-il être lui-même un exemple ? ce serait mieux, évidemment, mais pas nécessairement indispensable (?), s'il ne l'est pas lui-même, il renseigne par son attitude sur la difficulté d'arriver à l'état préconisé ... s'il l'est, il renseigne sur la faisabilité bien réelle de ce qu'il préconise ... s'il démontre qu'il est heureux ainsi, il en augmente l'intérêt ...

qu'il ait ou non parti prenante dans certaines actions, qu'il soit lui même en proie à certains dilemmes, à certains doutes, son rôle n'est-il pas d'attirer simplement l'attention de ses pairs sur les dérives possibles de ce qui est mis en place actuellement ? ...quitte à demander de l'aide ?...

Selon moi, le philososphe devrait avoir cette capacité de pouvoir avoir une vue synthétique des jeux et entrejeux qui sont en train de prendre place, et d'anticiper et de prévenir ses concitoyens des conséquences possibles aux habitudes et choix de vie actuels, afin de réaligner et de préserver l'équilibre de la société ...mais cela est l'affaire de tout un chacun, avant d'être l'affaire de politiques, ou autre ...

Au plaisir de ta réaction :)

:bo:

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LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bjr

La philosophie est un mode de vie auquel certains se conforment en s'imposant à eux même certains limites

pour je ne sais quelle raison à part la satisfaction peut être d'avoir bien agit .

Dans mon cas cela me laisse sur ma faim et à part la peur du gendarme ,rien ne me poussera à bien agir ,

même pas pour gagner ma propre approbation béâte et celles des autres m'importe encore moins.

J'ai jamais compris le but de ce jeu absurde de vouloir devenir meilleure,de se limiter pour juste avoir

la satisfaction de dire qu'on y est arrivé avec un large sourire benoît de premier de la classe

Les êtres humains se sont donnés des règles de vie, des lois, et des 'limites' pour

pouvoir vivre en société !

Ce n'est pas un jeu 'absurde' c'est l'observation du respect qu'on a envers soi même

et du respect qu'on doit aux autres, par conséquent !

Crois tu vraiment qu'on puisse vivre sans 'morale' ?

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Bjr

La philosophie est un mode de vie auquel certains se conforment en s'imposant à eux même certains limites pour je ne sais quelle raison à part la satisfaction peut être d'avoir bien agit .Dans mon cas cela me laisse sur ma faim et à part la peur du gendarme ,rien ne me poussera à bien agir ,même pas pour gagner ma propre approbation béâte et celles des autres m'importe encore moins.J'ai jamais compris le but de ce jeu absurde de vouloir devenir meilleure,de se limiter pour juste avoir la satisfaction de dire qu'on y est arrivé avec un large sourire benoît de premier de la classe

il me semblait avoir donné matière à réflexion en partant simplement de la question posée par l'auteur du topic, et sans tomber dans le piège de la morale ("bien agir", "peur du gendarme", et autres puérilités). Pour ma part, je considère que chercher à mettre en accord ses pensées philosophiques avec ses actes, non seulement cela n'a rien de limitatif mais au contraire, cela va augmenter la puissance de réflexion et d'agir du philosophe. C'est répondre à une exigence personnelle de cohérence. C'est d'ailleurs ce qui différencie la déontologie de Déjà des morales antiques.

Modifié par tison2feu
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LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La peur du gendarme sans finalité autre que de pas se marcher les uns sur les autres ,je trouve comment dire déroutant.Tison a parlé de jardin d'enfants ou s'en approchant .Sans compter que ceux qui sont du côté du bâton peuvent marcher sur les autres sans qu'on puisse trouver rien à redire puisque la loi c'est eux.Certains font semblant d'y souscrire tandis que le bas du panier y souscrit àdonf.C'est bien un jeu absurde pour ceux qui veulent bien déciller

Voudrais-tu dire que 'puisqu'il y a des 'salauds' chacun peut se conduire en salaud ? :mouai:

"Tous pourris"... pourrissons tout et faisons le joyeusement ? :mouai:

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

<gagner dans la puissance de pensée ,c'est gagné le pompon pour un philosophe si je comprends bien.C'est resté en dehors de la vie pour les simplets du commun des mortels.Je préfère vivre que réfléchir à ma vie et passé à côté

Hors sujet. Tu n'a même pas pris soin de lire le thème du sujet proposé. Lis seulement les premières lignes.

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pourquoi pas ? J'ai une tendance naturelle à me laisser aller vers le versant négatif de la chose.Question de nature ,je suppose

Les êtres humains sont des êtres de CULTURE !

Ils sont baignés de culture dès leur entrée dans le monde !

"La déclaration des droits de l'enfant " est un exemple parmi

d'autres !

Ceci dit, chacun est "libre " de faire des choix dans la vie !

ça s'appelle "liberté de penser" , liberté d'informer,

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/citoyennete/definition/droits-libertes/que-sont-libertes-droits-fondamentaux.html

Philosophes, médecins, ouvriers, sont constitutionnellement des citoyens !

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

<gagner dans la puissance de pensée ,c'est gagné le pompon pour un philosophe si je comprends bien.C'est resté en dehors de la vie pour les simplets du commun des mortels.Je préfère vivre que réfléchir à ma vie et passé à côté

Si je parle de hors sujet, c'est parce que tu remets en cause le bien-fondé de la philosophie, or l'auteur du topic a bien précisé que cela n'est pas de cela dont il s'agit. Et tu le fais en sous-entendant que le philosophe se limiterait à penser sa vie plutôt que de la vivre.

Et tu continues à donner dans la caricature en déformant complètement mon propos : j'ai utilisé l'expression "puissance de penser et d'agir", et non pas seulement "puissance de penser". Pourquoi ? Parce que ce qui importe à cet endroit, c'est précisément le souci de cohérence entre les pensées et les actes.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 194 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

« La déontologie du philosophe »

La recherche de la vérité en toutes choses et la plus grande sagesse dans son utilisation pour le meilleur bien-être de tous.

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Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)

Bjr

La philosophie est un mode de vie auquel certains se conforment en s'imposant à eux même certains limites pour je ne sais quelle raison à part la satisfaction peut être d'avoir bien agit .Dans mon cas cela me laisse sur ma faim et à part la peur du gendarme ,rien ne me poussera à bien agir ,même pas pour gagner ma propre approbation béâte et celles des autres m'importe encore moins.J'ai jamais compris le but de ce jeu absurde de vouloir devenir meilleure,de se limiter pour juste avoir la satisfaction de dire qu'on y est arrivé avec un large sourire benoît de premier de la classe

Bonjour,

votre commentaire est assez surprenant ! ... seule la peur du gendarme semble vous stimuler à "bien agir" .... avez-vous réfléchi au fait que si vous pouvez "vivre votre vie" c'est parce qu'il y a des personnes qui vous entourent qui, elles, ont intégré - sans peur du gendarme- la nécessité d'un agir en conscience, avec les limites que cela suppose, justement pour vous faire de la place dans ce monde ?

si je poursuis votre raisonnement, alors, s'il n'y a pas de gendarme au coin de la rue, je pourrais venir saccager votre espace de vie, vous agresser, parce que c'est ma "lubie" du moment ....?

pour pouvoir agir comme bon vous semble, vous vous appuyez sur le fait que les autres vont se conformer aux limites que le civisme et l'humanisme suggèrent ....

... dans un autre commentaire vous dites que vous préférez vivre votre vie au lieu de la penser ... une question alors serait à vous poser : qu'est-ce que pour vous "vivre sa vie", comment la voyez-vous, que faites-vous concrètement ???

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